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ARVEUF-FRANSQUIN Jean-Jacques

Paris, 1802-1876.

Admis à l'école des Beaux-Arts en 1822. Adjoint en 1830 aux travaux de l'abbatiale Saint-Denis. En 1832, il obtient un second prix au concours ouvert pour une salle de spectacles à Tours, compose un projet d'édifice à affecter à l'exposition des produits de l'industrie à Paris et travaille à la Bibliothèque royale ( F13 638 a, lettre de Hély d'Oissel, directeur des travaux publics, à Jessaint, préfet de la Marne, du 14 septembre 1832).

La même année, il est appelé à rédiger un rapport sur les cathédrales d'Auvergne (Clermont, Le Puy, Saint-Flour,etc.) ; il est chargé, à la même époque, de l'entretien de la cathédrale de Reims, Châlons où il construit un buffet d'orgue et Saint-Flour. En 1843, il participe au concours de Notre-Dame de Paris. En 1842, il est chargé de proposer un projet de maître-autel pour la cathédrale de Clermont-Ferrand qu'il présente en 1844. En 1848, il est maintenu architecte diocésain de la cathédrale de Reims. Il s'oppose au cardinal Gousset qui lui préfère Brunette, chargé du séminaire et résident. En 1853, Viollet-le-Duc écrit à son sujet (compte-rendu du personnel, 1853) :

M. Arveuf est un architecte fort habile et connu comme tel ; les travaux qui ont été exécutés à la cathédrale de Reims sous sa direction sont bien faits, bien ordonnés et bien conduits. Toutefois, on se plaint à Reims, et Son Éminence particulièrement, des trop rares apparitions de M. Arveuf qui, se trouvant fort occupé par d'importants travaux en dehors de ceux-ci, ne peut consacrer au diocèse de Reims le temps nécessaire. La cathédrale de Reims et l'archevêché sont des monuments assez importants pour mériter de la part de l'architecte chargé de leur conservation une attention suivie et une surveillance assidue. Cet état de choses, contraire au décret du 7 mars 1853, ne pourra toutefois être maintenu. Mais d'un autre côté, l'administration est en droit d'exiger de M. Arveuf des visites plus fréquentes à Reims. Du reste, M. Arveuf est particulièrement secondé par son inspecteur, jeune homme très soigneux, fort au fait des travaux, les surveillant avec une parfaite assiduité, et connaissant bien son monument. Ses attachements et sa comptabilité sont parfaitement tenus. J'ai demandé à deux reprises à M. Arveuf des plans et notes sur les édifices diocésains de Reims que je n'ai pu obtenir.

En 1858, il sollicite la légion d'honneur, Hamille écrit à son sujet (juillet 1859) :

Ayant un grand talent d'artiste, mais incapable d'administrer et de respecter les devis ; sous ce point de vue il offre si peu de garantie qu'il n'est pas capable d'entreprendre la restauration de la belle cathédrale de Reims. Si on voulait le décorer, ce serait à la condition d'obtenir la démission de ce qu'il ferait. Mais cela me paraît d'un triste exemple.

En 1860, il est remplacé provisoirement par Viollet-le-Duc puis, à titre définitif, après sa démission en 1862.

En 1874, après le décès du cardinal Gousset et la démission de Viollet-le-Duc, il cherche à reprendre ce poste mais c'est Millet qui est choisi. Arveuf fils écrit à ce sujet le 25 juillet 1874 :

En 1862, se trouvant en mésintelligence avec Mgr Gousset, cardinal de Reims, et ne partageant pas ses idées au sujet des travaux à effectuer dans la cathédrale, M. Arveuf soutenant les idées du gouvernement fut fondé de prier M. le ministre des cultes de vouloir bien nommer un architecte à Reims pour continuer les travaux de restauration de la cathédrale. M. le ministre, n'acceptant pas la démission de M. Arveuf, crut devoir nommer M. Viollet-le-Duc, alors inspecteur diocésain, pour s'entendre avec Mgr Gousset en laissant toutefois le titre d'architecte honoraire du diocèse de Reims.

Arveuf a construit en 1851 les églises d'Eurville et de Fayl-Billot dans la Haute-Marne.

Voir aussi : BRUNETTE Narcisse ; MILLET Eugène ; VIOLLET-LE-DUC Eugène, Emmanuel.

Autres architectes concernés : DUHESME Maxime.