Et voulons semblablement [que], aprés la publication de cesd. presentes faicte
en nostre court de parlement de Paris et es deux camps, ceulx de lad. Religion
desarment promptement et separent leurs forces pour se retirer, et que les
villes et places occupées soient promptement rendues et remises en leur premier
estat et commerce avecq toutes les artilleries et munitions qui seront en
nature, comme aussi les maisons des particuliers qui ont esté occupées soient
respectivement rendues à ceulx à qui elles apartiendront, et tous prisonniers,
soit de guerre ou pour le faict de la religion, soient semblablement remis en
liberté de leurs personnes et biens sans payer aucune rançon.
Et à tous ceulx de nosd. subjectz qui, obeïssans à nostre present edict,
poseront les armes, se desassembleront et retireront, vivans comme bons et
loyaulx subjectz doibvent, dedans vingt jours aprés la publication de ces
presentes, avons faict pardon, remission et abolition generalle de tout ce que
par eulx auroit esté faict, tant contre noz personne, celle de nostred. tres
honnorée dame et mere, nosd. tres chers et tres amez freres ou aultres
quelzconques, à cause des troubles presens et des precedens ou de leur
religion, jusques au jour du present edict, sans ce qu'ilz soient tenuz prendre
autre pardon ny remission specialle de nous, en nous rendant dedans led. temps
noz villes et places par ceulx qui les tiennent ou y ont puissance. Tous
lesquelz à nous obeïssans nous prenons et mectons en nostre sauvegarde et
protection comme noz aultres subjectz, defendant tres expressement à tous nosd.
subjectz ne leur reprocher aucune chose du passé, et à tous noz juges et
officiers ne les molester ny inquieter en leurs personnes ny biens.
Voulons semblablement que, incontinant aprés la publication de ced. present
edict faicte es deux camps, les armes soient par touslpartout E generallement posées, lesquelles demeureront
seullement entre noz mains et de nostred. tres cher et tres amé frere le duc
d’Anjou.
Voulons semblablement que, incontinant aprés la publication de nostre present
eedict faicte en nostre camp et armée, les armes soient partout generallement
posées, lesquelles demeureront seullement entre noz mains et de nostre tres
cher et tres amé frere le roy de Pollongne. Ordonnons que les forces tant de
terre que de mer soient retirées de devant lesd. villes, les fortz faictz tant
d’une part que d’autre rompuz et desmolliz, le libre commerce et passaige remis
par toutes les villes, bourgs et bourgades, pontz et passaiges de nostred.
royaume ; les forces et garnisons qui ont esté mises à l’occasion des presens
troubles et depuis led. vingt quatreiesme jour d’aoust es villes et autres
places, maisons et chasteaux appartenans à noz subjectz, de quelque religion
qu’ilz soient, vuideront incontinant pour leur en laisser la libre et entiere
joïssance comme ilz avoient auparavant que d’en estre dessaisiz.