1848
Noms de MM. les membres de la nouvelle Commission des Monuments historiques : MM. Maleville, président de la Commission, Hauréau, Buchez, F. de Lasteyrie, Renouvier, Roger du Loiret, Lenormant(1), Vitet, Léon de Laborde, Mérimée, Paul Lacroix, Le Prévost(2), Caristie, Labrouste, Vaudoyer, Questel, le directeur général des Cultes, le chef de la division des Beaux-arts, Mercey, Courmont. 80/15/006/179
10 novembre 1848 (1ère séance)
Première séance de la nouvelle Commission des Monuments historiques
M. de Maleville, président, procède à l'installation de la Commission et donne aux membres présents lecture des noms des personnes appelées à en faire partie. Tous les membres présents répondent à l'appel de leur nom, et le président déclare ouvertes les séances d'une Commission qui ne sera pas une continuation de l'ancienne, mais bien une commission nouvelle.
Situation du crédit des Monuments historiques

Sur la demande du président, M. l'Inspecteur général fait un exposé de la situation du crédit des Monuments historiques, et donne un aperçu des engagements pris par l'administration. Il fait connaître quelles ont été les manières de procéder de l'ancienne Commission, pourquoi elle a été obligée de fractionner, comme elle l'a fait, le crédit dont elle disposait. Enfin, il entretient la Commission des crédits spéciaux votés par les Chambres, pour certains monuments qu'elle n'eût pu songer à restaurer, sans le puissant concours des Assemblées anciennes. Il cite les restaurations de Blois (château), de l'Amphithéâtre d'Arles, de l'achèvement de l'église Saint-Ouen de Rouen.

Au sujet de cette dernière catégorie de monuments, que le fonds ordinaire des Monuments historiques n'a pas pu prendre à sa charge et qui ont été l'objet de crédits spéciaux, M. Mérimée prévient la Commission qu'un monument de la plus haute importance, l'ancienne cathédrale de Laon, première expression de l'art gothique en France, est actuellement dans un tel état qu'il sera nécessaire avant peu d'avoir recours à un moyen semblable, à son égard, si l'on veut prévenir sa ruine.

Demande d'une collection de moulages à Cluny

M. Mérimée donne lecture d'une pétition dans laquelle la Société archéologique nationale demande l'autorisation de former une collection de moulages dans une partie du musée des Thermes et de l'Hôtel de Cluny, sous la direction d'un jury pris dans le sein de la Société.

M. du Sommerard, consulté par M. le président sur la possibilité de donner asile à cette collection 80/15/006/180 dans les bâtiments du Musée qu'il administre, ne croit pas que le local dont il dispose puisse se prêter à ce projet. Il donne à cet égard des détails que la Commission prend en considération, surtout en ce qui concerne le jury proposé qui lui paraît ne pouvoir être admis dans l'administration.

M. Lenormant demande que l'on profite de cette occasion pour former une grande collection de moulages et il rappelle qu'un noyau important se trouve déjà réuni à l'École des Beaux-arts, il est donc d'avis d'y joindre la collection de la Société archéologique.

M. de Lasteyrie n'est pas non plus d'avis de réunir une suite de moulages à la collection de Cluny, qui doit conserver son caractère de musée des objets meubles de l'art français. Il pense qu'il faudrait compléter la collection du Louvre où la sculpture française du Moyen Âge n'a aucun spécimen.

M. Lenormant pense que la question de local est décidée en ce qui concerne l'Hôtel de Cluny, qui est reconnu insuffisant, qu'elle reste hésitante seulement entre le Louvre et l'École des Beaux-arts. Il insiste pour que l'École des Beaux-arts soit préférée au Louvre à cause du commencement précieux de collection qu'elle contient et du développement qu'on pourrait lui donner dans l'église des Augustins.

M. le président pense qu'avant de voter définitivement sur cette question, il serait bon de présenter à la Société archéologique des observations qui contiendraient les objections faites à leur projet, et il est d'avis que, pour vider la question, une commission soit chargée de prendre connaissance des localités qui pourraient être convenablement choisies. M. de Maleville désigne pour faire partie de la commission MM. Mérimée, Lenormant et Renouvier, qui doivent se rendre à l'École des Beaux-arts et à l'Hôtel de Cluny, et étudier les éléments d'un rapport à présenter à la Commission.

Achat d'un bas-relief pour Cluny à Paris (Seine)

M. du Sommerard demande à la Commission l'autorisation d'acheter un bas-relief en bois sculpté qui est entre ses mains.

La Commission décide que MM. Lenormant, Mérimée et Renouvier examineront ce bas-relief lors de leur visite à Cluny et en rendront compte à la Commission. 80/15/006/181

Église de Sylvacane (Bouches-du-Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle l'acquisition faite par la Commission. Aujourd'hui, le préfet demande qu'on lui envoie des détails pour les aménagements de l'église, avant que la condition imposée à la Commune ait été remplie.

La Commission décide qu'il devra être insisté sur la condition imposée.

Église d'Hennebont (Morbihan)

M. Courmont, rapporteur.

La Commission décide, sur la demande du préfet du Morbihan, que M. Lassus, architecte, sera chargé de visiter ce monument et de préparer un projet pour les réparations urgentes qu'il réclame.

Organisation du service des Monuments historiques

La Commission passe ensuite à l'organisation du service des Monuments historiques.

M. Mérimée donne à cet égard tous les renseignements sur la marche suivie jusqu'ici et sur les divers changements apportés au bureau chargé de l'expédition des affaires. Il termine par un exposé de la situation actuelle de ce service et la nécessité de lui rendre toute l'importance qu'il avait autrefois. La Commission décide qu'une démarche sera faite auprès du ministre de l'Intérieur pour le prier de rétablir un bureau spécial chargé de préparer les affaires qui doivent être soumises à son examen et d'en poursuivre l'exécution lorsqu'elle a pris ses décisions.

La Commission s'ajourne au vendredi 17. 80/15/006/182

17 novembre 1848 (2e séance) [Vendredi]
Le procès-verbal de la dernière séance est lu par le secrétaire et adopté.
Église de Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne)

M. l'Inspecteur général expose, d'après un rapport de M. Garrez, que le maire et le curé de Brie-Comte-Robert s'opposent à l'exécution de la mesure prise par la Commission, en vertu de laquelle la direction des travaux de Brie avait été confiée à un architecte. Les motifs donnés par le maire sont que lui seul devant faire les frais de la réparation, il peut autoriser, s'il le veut, le curé à faire exécuter les travaux sous sa propre responsabilité.

D'après les conclusions de M. Mérimée, la Commission décide qu'il sera écrit une lettre sévère au maire, pour lui rappeler que les églises sont une propriété de l'État, et que personne, ni le maire ni le curé, n'a le droit d'y faire des changements sans l'autorisation du Gouvernement ; que dans le cas actuel, l'église de Brie-Comte-Robert étant classée parmi les Monuments historiques, le ministre était dans son droit en exigeant que les travaux qui doivent s'exécuter ne le puissent être sans son autorisation et sans contrôle, et que le ministre ayant cru devoir, dans l'intérêt même de la Commune et de la bonne exécution des travaux, charger un architecte de son administration d'en suivre l'exécution, loin de le trouver mauvais, il aurait dû s'applaudir de cette décision. Lui faire savoir en outre que, dans le cas où les changements que l'on opère en ce moment seraient mal exécutés, le Gouvernement devrait demander que les choses fussent mises dans leur état ancien, aux frais des ordonnateurs de la dépense.

Moulages d'objets d'art, demande d'un lieu d'exposition à Paris (Seine)

M. Mérimée, rapporteur, rend compte à la Commission de l'examen qui a été fait, par suite de ses instructions, par la sous-commission chargée d'étudier la demande adressée par la Société archéologique nationale, au sujet d'une collection de moulages du Moyen Âge qu'elle a réunie. 80/15/006/183

Il annonce que la sous-commission a constaté, que, ainsi que l'avait dit M. du Sommerard, aucune salle de l'Hôtel de Cluny ne pouvait être affectée à ce projet. Outre l'inconvénient qu'il y aurait à mêler une collection de moulages avec des monuments originaux.

Quant à l'École des Beaux-arts, elle contient quatre salles déjà destinées à des collections de moulages ; deux de ses salles dans lesquelles sont les collections grecques et romaines sont tellement remplies qu'il est impossible d'y circuler. La grande salle des expositions doit recevoir les moulages des frises du Parthénon, et pour l'ancienne église, toute la collection de moulages de la Renaissance qu'elle renferme déjà, et un certain nombre de moulages des sculptures gothiques du cloître de Moissac, elle serait déjà pleine, si l'École eût pu disposer de quelques fonds pour sortir des caisses et mettre en ordre toutes les richesses qu'elle possède.

Il y a eu un projet d'agrandir l'École des Beaux-arts en achetant des terrains de l'ancien Hôtel Mazarin, ce qui est d'une nécessité absolue, si l'on ne veut pas que plus tard des constructions nouvelles, qui viendront à s'élever sur ces terrains, ne privent d'air et de lumière les salles de l'École. Tant que ce projet n'aura pas reçu son exécution, M. le rapporteur ne pense pas qu'on puisse donner asile à la collection de la Société archéologique. Il croit que le moment serait favorable, en égard à la dépréciation des terrains, et il se charge de présenter un rapport à la Commission sur cette question à l'une de ses séances prochaines. Il est donc d'avis de répondre à la Société que, dans l'état actuel, la proposition n'est pas acceptable, qu'aucun local ne s'y prête, que la Commission adresse au ministre une demande tendant à obtenir un crédit pour l'agrandissement de l'École des Beaux-arts, et qu'alors seulement on pourrait voir à quelles conditions de surveillance la proposition de la société pourrait être acceptée.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Église Saint-Jacques de Dieppe (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur.

M. Labrouste expose qu'il a, sur le renvoi qui lui en a été fait par suite d'une décision prise par la 80/15/006/184 Commission dans une de ses précédentes séances, examiné avec M. Questel le devis des réparations urgentes que réclame l'église Saint-Jacques de Dieppe rédigé par M. Lenormant. Au nom de M. Questel et au sien, le rapporteur fait connaître qu'il résulte de l'examen qu'ils ont fait du devis que ce n'est pas une somme de 6 000 Francs que réclame M. Lenormant pour les dépenses d'échafaudages, mais bien une somme de 1 900 Francs. Comme cette dépense est minime en raison de l'importance du monument, que cette opération a pour but de sauver de la ruine, en attendant que des circonstances plus favorables puissent permettre de faire les travaux indiqués par l'architecte, le rapporteur demande qu'elle soit accordée.

La Commission approuve ces conclusions et décide qu'une somme de 1 900 Francs sera allouée sur 1849 pour échafauder les travées de l'édifice dont la solidité est compromise.

Église de Cruas (Ardèche)

M. Mérimée, rapporteur, fait l'historique de l'affaire de l'église de Cruas, il rappelle qu'on n'avait pu songer à restaurer ce monument avant qu'on eût pris des mesures pour indiquer un ruisseau, qui dès la première construction de l'église l'avait tellement endommagée qu'il avait été nécessaire au XIIe et au XIIIe siècle d'en exhausser l'aire considérablement. Aujourd'hui, comme il semble que des travaux ont été exécutés qui rendent impossibles les accidents périodiques occasionnés par le ruisseau en question, le moment est venu de songer à sa restauration.

Le projet présenté par l'architecte est bien conçu, malheureusement la dépense en est considérable, 75 000 Francs. Sur cette somme il y a 12 000 Francs destinés à l'acquisition de deux maisons adossées à l'église. Les travaux d'assainissement sont de 28 000 Francs, et les grosses réparations des contreforts de 15 300 Francs.

M. Mérimée pense que l'utilité des travaux n'est pas contestable, que quelques-uns seulement pourraient être ajournés ; il croit aussi qu'il en est d'autres comme ceux de terrassement et 80/15/006/185 d'endiguement qui devraient être mis à la charge de la Commune et du département ; enfin, il espère que, pour d'autres, le ministre des Cultes pourrait prêter son concours au ministère de l'Intérieur.

En conséquence, il propose de demander au préfet de l'Ardèche quelles sont les ressources de la Commune, et quel peut être le concours du département ; deuxièmement de solliciter le concours du ministère des Cultes ; enfin, il est d'avis de soumettre les plans et les devis à l'examen d'un de MM. les architectes de la Commission, à l'effet de constater si des économies ne pourraient pas être faites sur quelques articles.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Pleyben (Finistère)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître qu'il résulte des renseignements que lui a donnés M. Lassus, que la restauration de l'église de Pleyben a été parfaitement exécutée. Il rappelle quelles difficultés elle présentait et annonce que le devis primitif a été dépassé de 1 503 Francs. Comme la Commune a mis beaucoup de zèle à seconder l'administration dans ces travaux, que c'est pour suivre les instructions du ministre que l'architecte a augmenté le poids et le nombre des tirants en fer employés dans la consolidation, le rapporteur propose d'accorder les 1 500 Francs de supplément.

La Commission approuve ces conclusions et vote les 1 500 Francs demandés sur l'exercice 1849.

Abbaye du Thoronet (Var)

M. Mérimée lit à la Commission une lettre du préfet du Var de laquelle il résulte que, depuis plusieurs années, le Conseil général a voté pour la conservation des monuments des crédits qui n'ont pas été employés complètement. Il reste libre une somme de 3 380 Francs, et le préfet demande à les employer à la restauration de l'abbaye du Thoronet fondée par l'ordre de Cîteaux.

M. le rapporteur trouve ces dispositions excellentes, et est d'avis d'autoriser le préfet à donner suite à ses intentions. Il pense toutefois qu'il serait bon de faire d'abord dresser un devis des réparations, s'il y a dans le département un architecte à qui on puisse confier une mission aussi 80/15/006/186 délicate.

La Commission partage cette opinion et désigne M. Cotte, à Marseille, pour faire ce travail.

Ancienne cathédrale de Béziers (Hérault)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la Fabrique de l'ancienne cathédrale de Béziers offre de contribuer pour une somme de 1 500 Francs aux travaux que réclame une des chapelles latérales de cette église, si le Gouvernement consent à fournir une égale somme pour les mêmes travaux.

Le rapporteur pense que, avant de prendre aucun engagement, le projet proposé doit être communiqué à la Commission. Il rappelle qu'un projet avait été présenté en 1844 qui dénaturait complètement l'église, et dont le Gouvernement a dû interdire l'exécution.

La Commission décide qu'un rapport et un devis seront demandés.

Église d'Ébreuil (Allier)

M. Mérimée, rapporteur.

En réponse à une lettre du ministre, en date du 23 août dernier, le préfet de l'Allier adresse une délibération par laquelle le Conseil municipal d'Ébreuil maintient le vote des 1 000 Francs destinés précédemment à la restauration de son église. Par suite de cette décision de la Commune, la Commission se trouve engagée pour les 8 000 Francs qu'elle avait promis conditionnellement et ce sur le devis de 13 638 Francs. Il ne reste plus à combler qu'un déficit de 4 638 Francs.

M. le rapporteur propose d'insister de nouveau auprès de M. le ministre des Cultes pour obtenir de lui cette subvention.

Ces conclusions sont adoptées.

Clochers de l'ancienne église de Saint-Vincent de Mâcon (Saône-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose, d'après un rapport adressé au ministre par M. Questel, architecte, commissionné à l'effet de visiter les travaux exécutés aux clochers de l'église de Saint-Vincent, que les travaux ont été convenablement faits, et avec économie en raison des réparations que l'église réclamait. Toutefois, il en est résulté un surcroît de dépense qui s'élève à 638 Francs 94. 80/15/006/187

Comme certaines dépenses urgentes sont encore nécessaires, et que la Ville de Mâcon n'est pas hors d'état de payer ce surcroît de 638 Francs, M. Mérimée est d'avis de lui offrir d'allouer un secours de 1 500 Francs à la condition d'abord qu'elle prendrait à sa charge les 638 Francs qui doivent servir à solder les travaux faits, plus une somme de 794 Francs pour les travaux restant à faire, ce qui permettrait de poursuivre et d'achever les restaurations prévues au devis présenté par M. Questel, en 1844.

Ces conclusions sont approuvées. Une somme de 1 500 Francs sera allouée conditionnellement sur 1849.

Église Saint-Jacques de Nantes (Loire-inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, fait l'historique de l'affaire de Saint-Jacques de Nantes et rappelle l'engagement pris par la Commission, en 1847, de concourir à la restauration de la façade de l'édifice. Un devis plus détaillé que celui qui avait été communiqué avait alors été réclamé par la Commission, aujourd'hui le préfet en envoie un avec certaines pièces justificatives demandées, mais ce devis est tellement peu compréhensible que M. le rapporteur ne peut en tirer aucun éclaircissement sur les projets proposés.

Il propose, en conséquence, de réclamer du préfet un devis rédigé suivant les instructions de la Commission par catégorie de travaux selon leur degré d'urgence.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Luz (Hautes-Pyrénées)

M. Mérimée, rapporteur, annonce que le préfet des Hautes-Pyrénées réclame un secours en faveur de l'église de Luz. M. le rapporteur est d'avis que cette église offre un très grand intérêt, parce qu'elle a conservé complètement les dispositions primitives, dispositions toutes militaires qui en faisaient à la fois une place de refuge pour les villages de la vallée, et un poste avancé qui se lie au système général de fortifications qui borde le revers Nord des Pyrénées. Il n'hésite donc pas à réclamer en sa faveur les secours du ministère. Toutefois, il ne pense pas qu'on puisse admettre sans observations le projet de l'architecte. Il entre à ce sujet dans de longs développements sur ce projet. Il est donc d'avis, sans s'arrêter aux intentions de l'architecte, d'allouer 2 000 Francs sur 1849, à la condition expresse que cette somme sera entièrement employée à la réparation du mur d'enceinte et à celle de la toiture de l'église, et que la Commune contribuera aux même travaux 80/15/006/188 pour une somme égale.

Église de Lamballe (Côtes-du-Nord)

M. Mérimée, rapporteur.

Le préfet des Côtes-du-Nord, en réclamant un secours pour l'église de Lamballe, ne fait pas connaître quelles sont les ressources de la Commune ; M. le rapporteur est, en conséquence, d'avis d'ajourner cette affaire jusqu'à ce qu'il ait soumis ce renseignement. Toutefois, il croit que l'on pourrait lui indiquer de l'adresser à l'architecte de Dol, pour faire préparer le projet de restauration de l'édifice dans le cas où l'architecte des Côtes-du-Nord ne serait pas en état de le dresser.

Conclusions approuvées.

La Commission s'ajourne au vendredi 24.

24 novembre 1848 (3e séance) [Vendredi]
M. le secrétaire donne lecture du procès-verbal de la dernière séance.
Ancienne église des Augustins à Paris (Seine)

Après cette lecture, M. Lenormant croit devoir présenter quelques observations au sujet des termes dans lesquels a été rédigée la partie du procès-verbal relative à la situation de l'ancienne église des Augustins, et de l'impossibilité où la met la grande quantité de moulages qu'elle renferme déjà, et qu'on doit y 80/15/006/189 déposer encore et recevoir la collection de moulages offerte par la Société archéologique. Il pense que l'encombrement de cette salle n'est pas tel qu'on n'y puisse trouver place pour les principaux objets de la collection proposée.

MM. de Maleville et Mérimée répondent à cette observation, que l'intention de la Société archéologique n'est pas de se dessaisir d'une partie de la collection, mais bien de la placer tout entière dans des salles assez vastes pour la recevoir avec toutes les additions qui pourront y être faites et surtout qu'elle semble vouloir avant tout être installée au Musée des Thermes, qui lui paraît plus favorable à ses projets.

Démission de M. de Lamartine

M. Charles Blanc donne à la Commission lecture d'une lettre adressée au ministre par laquelle M. de Lamartine donne sa démission de membre de la Commission.

La Commission est d'avis qu'il appartient au ministre, et non pas à elle, de répondre ; toutefois, elle exprime le désir que, suivant la faculté laissée à l'ancienne Commission, le ministre veuille bien l'autoriser à lui présenter le successeur de M. de Lamartine, et, dans le cas où il y consentirait, elle proposerait au ministre de nommer M. Duban à la place vacante.

Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

M. Mérimée annonce qu'il n'est pas en mesure de faire aujourd'hui son rapport sur les travaux que réclame encore l'Hôtel de Cluny, M. Lenoir, architecte, ne lui ayant pas encore remis les devis rectifiés qui lui ont été demandés.

M. du Sommerard réclame de la Commission une décision relativement aux travaux urgents pour l'achèvement de la salle des tapisseries, et les réparations de pavage de la salle des Thermes.

La Commission décide qu'une sous-commission sera chargée d'aller examiner sur place l'objet soumis à ses délibérations, et M. le président désigne pour en faire partie MM. Caristie, Vaudoyer et Mérimée.

Rapport sur une collection de moulages proposée à Paris (Seine)

M. Mérimée donne lecture du rapport qu'il a été chargé de préparer, sur le projet de former une collection de moulages dans les bâtiments de l'École des Beaux-arts.

La Commission approuve les termes du rapport et demande qu'il soit soumis à l'approbation du ministre ; toutefois, sur l'avis de MM. Lenormant, de Lasteyrie et Renouvier, elle décide que M. Mérimée devra ajouter aux propositions qu'il fait pour demander l'acquisition des portions du terrain Mazarin, nécessaires à l'isolement de l'École des Beaux-arts et à l'agrandissement de quelques salles, quelques notes pour indiquer que c'est dans la préoccupation de restreindre le 80/15/006/190 projet à des proportions qui en rendent l'exécution facile qu'il n'a pas cru devoir demander un agrandissement plus considérable, mais qu'il est à regretter que l'École n'ait pas sa façade sur le quai Malaquais, parce qu'outre qu'elle annoncerait convenablement l'édifice, elle le relierait au Louvre, placé sur l'autre rive, et contribuerait grandement à l'embellissement de Paris.

Choix de la collection dans laquelle doivent être déposés les insignes de Charlemagne à Paris (Seine)

M. Mérimée expose qu'après qu'il avait été demandé que les insignes de Charlemagne fussent remis à la disposition du ministre de l'Intérieur pour être déposés dans la collection qui lui paraîtrait la plus convenable, M. le ministre de la Guerre les a réclamés en disant qu'ils se rattacheraient au souvenir de notre histoire militaire.

M. le rapporteur ne pense pas qu'on puisse trouver un argument sérieux à l'appui de la réclamation du ministre de la Guerre ; à son avis les insignes de Charlemagne sont particulièrement intéressants pour l'histoire de l'art et pour l'archéologie et, à ce titre, ils doivent être placés dans une collection ouverte aux artistes et aux antiquaires. Et, en outre, comme ces objets sont de fabrication française et qu'ils constatent l'état des arts à une époque déterminée, ils ne peuvent être mieux à leur place que dans le Musée spécial des Monuments français, c'est-à-dire l'Hôtel de Cluny.

Aujourd'hui, au sujet d'une nouvelle réclamation du ministre de l'Intérieur et du ministre de la Guerre, le ministre des Finances annonce qu'il prendra l'avis de la Commission des Monuments historiques . C'est le cas, pense le rapporteur, de nommer une sous-commission qui prenne connaissance des objets dont il s'agit et prépare un rapport qui devra être adressé à M. le ministre des Finances.

La Commission partage cet avis, et M. le président désigne pour faire partie de la sous-commission, 80/15/006/191 MM. Lenormant, Roger du Loiret, de Lasteyrie et Mérimée.

Avis devra être donné de cette décision à M. le ministre des Finances en lui demandant le jour où la sous-commission pourra être admise à prendre connaissance des objets.

Église de Monsempron-Libos (Lot-et-Garonne)

M. Courmont, rapporteur.

Sur la demande du préfet du Lot-et-Garonne, la Commission décide que l'église de Monsempron peut être inscrite parmi les Monuments historiques.

Église de La Chaise-Dieu (Haute-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le préfet de la Haute-Loire, en envoyant un devis pour l'église de La Chaise-Dieu, insiste pour obtenir un secours. M. le rapporteur est d'avis d'accuser réception du devis et de rappeler au préfet qu'on n'a pris aucun engagement à l'égard de cette église, et qu'il faut que la Commune et le département fassent tous les sacrifices qui seront en leur pouvoir pour que le ministre de l'Intérieur puisse de son côté accorder une allocation quelconque.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Saint-Jean-du-Doigt (Finistère)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'un rapport de M. Lassus sur l'église de Saint-Jean-du-Doigt, duquel il résulte qu'il serait de la plus grande imprudence de tarder plus longtemps à démolir la flèche de l'édifice qui menace d'écraser dans sa chute une partie de l'église, et, en outre, qu'il pense que la construction de la tour ne présente pas assez de solidité pour la surcharger aujourd'hui du poids d'une nouvelle flèche.

En conséquence, M. le rapporteur demande qu'une copie de ce rapport soit transmise promptement au préfet avec l'invitation de se conformer à ses prescriptions.

Cet avis est adopté par la Commission.

Église de Saint-Laurent-le-Vicomte (Manche)

M. Durieu demande que l'on veuille bien s'occuper le plus tôt possible de faire constater l'état dans lequel se trouvent les travaux de Saint-Laurent-le-Vicomte, sur lesquels il a déjà appelé l'attention de la Commission.

La Commission décide que M. Danjoy sera invité à se rendre sans délai à Saint-Sauveur pour y préparer le rapport qui lui a été déjà demandé. 80/15/006/192

Église de Saint-Denis-sur-Loire (Loir-et-Cher)

Sur la proposition de M. de Lasteyrie, la Commission décide qu'elle renonce à insister plus longtemps pour la conservation de l'église de Saint-Denis-sur-Loire.

Correspondant dans l'Hérault

Sur la présentation de M. Renouvier, la Commission désigne pour correspondant, dans l'Hérault, M. Adolphe Picard, secrétaire de la Société archéologique de Montpellier, elle décide que cette nomination sera soumise à la signature du ministre.

Correspondant dans la Nièvre

La Commission décide également qu'il sera pris auprès du préfet de la Nièvre des renseignements sur M. Bernay, qui demande la place de correspondant pour ce département.

Église de Layrac (Lot-et-Garonne)

M. Courmont, rapporteur.Le préfet de Lot-et-Garonne réclame une somme de 350 Francs pour la réparation de la couverture de l'église de Layrac, M. le rapporteur ne pense pas que cette dépense puisse être mise à la charge du fonds des Monuments, et demande que l'affaire soit renvoyée à M. le ministre des Cultes.

Le renvoi est approuvé.

Église de Saint-Sulpice-de-Favières (Seine-et-Oise)

Sur le rapport de M. Lenormant, la Commission décide que rien ne s'oppose plus à ce que les travaux de Saint-Sulpice-de-Favières soient mis en voie d'exécution. Avis devra en être donné à l'architecte.

M. Lenormant demande que M. Garrez soit invité à donner le plus tôt possible des renseignements sur la mission qu'il a dû remplir à Longpont.

La Commission s'ajourne au 1er décembre. 80/15/006/193

1er décembre 1848 (4e séance) [Vendredi]
M. Deville correspondant de l'Orne

M. le président donne lecture à la Commission d'une lettre par laquelle M. Deville, correspondant du ministère pour le département de la Seine-Inférieure, en annonçant sa nomination aux fonctions de Receveur général dans le département de l'Orne, fait connaître la nécessité où il se trouve d'abandonner le département de la Seine-Inférieure. M. Deville termine sa lettre en offrant de veiller sur les monuments du département qu'il va habiter si la Commission croit devoir recourir à son dévouement.

La Commission décide que le ministre sera invité à vouloir bien confier à M. Deville les fonctions de correspondant pour le département de l'Orne.

Église de Saint-Michel (Charente)

M. Mérimée, rapporteur.

M. l'Inspecteur général appelle l'attention de la Commission sur l'église de Saint-Michel, monument circulaire qui, par son plan et la beauté de ses détails, peut être considéré comme un type achevé des édifices de cette espèce. La situation de ce monument est alarmante, et la réparation présente de telles difficultés, que M. Abadie, chargé de l'étudier, tout en s'engageant à faire tous ses efforts pour les surmonter, décline cependant toute responsabilité. La dépense est estimée à 22 756 Francs 50.

Et dans cette somme n'est pas prévue la reconstruction du clocher ; cependant, d'après le rapporteur, le déplacement du clocher est absolument indispensable, et par suite son remplacement ; il serait nécessaire de mettre à la fois une somme considérable à la disposition de l'architecte, car sans cela une opération aussi délicate pourrait être compromise. M. le rapporteur croit au reste qu'on pourrait obtenir du ministre des Cultes un secours pour la reconstruction du clocher, qui devrait remplacer celui qui existe actuellement.

Plusieurs membres de la Commission croient que l'on pourrait éviter la construction d'un campanile, tel que M. Mérimée l'a indiqué. M. Vaudoyer pense qu'on pourrait peut-être établir les cloches dans l'emplacement d'une des baies des fenêtres, il est d'avis que cette question devrait 80/15/006/194 être l'objet d'une étude nouvelle de la part de l'architecte.

La Commission partage cette opinion et décide que, avant de voter une allocation, M. Abadie devra être appelé à étudier de nouveau la question du clocher.

Chapelle sépulcrale de Sarlat (Dordogne)

M. Mérimée, rapporteur.

M. le secrétaire donne lecture à la Commission de lettres adressées à M. le ministre de l'Intérieur au sujet de la chapelle sépulcrale de Sarlat.

De ces lettres, il résulte que la conservation de cet édifice n'est pas menacée ; qu'au contraire le curé et le maire de Sarlat y attachent un vif intérêt ; seulement, comme ce monument sert de dépôt de poudres, le maire demande que le ministère de l'Intérieur s'occupe des moyens d'établir ailleurs ce dépôt.

La Commission sur ce rapport décide que le ministre des Finances sera invité à prendre les mesures nécessaires pour le déplacement du dépôt des poudres en le prévenant que le ministre a l'intention de pourvoir à la restauration du monument.

Église de Lesterps (Charente)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Lesterps a besoin de réparations urgentes dont le devis présenté par M. Abadie s'élève à la somme de 32 248 Francs.

Le rapporteur ne voit guère d'économie possible, que celle qui résulterait de la suppression d'une grille proposée en remplacement de murs modernes qui bouchent les arcades du porche, économie de 1 200 à 1 500 Francs qui serait regrettable.

En présence d'une restauration aussi considérable, M. le rapporteur pense que l'administration de l'Intérieur doit solliciter le concours de la Commune et du département, et enfin celui de M. le ministre des Cultes. Dès à présent, on pourrait toutefois réserver une allocation conditionnelle de 15 000 Francs sur les exercices 1849 et 1850.

Ces conclusions sont adoptées. 80/15/006/195

Église de Montbron (Charente)

M. Mérimée, rapporteur, indique l'intérêt que présente l'église de Montbron, dont les travaux réclament une somme de 11500 Francs. Il propose, en conséquence, à la Commission de contribuer à la dépense pour une somme de 4 000 Francs, à la condition expresse que le restant de la somme sera fourni par la Commune, le département et le ministère des Cultes.

Ces conclusions sont adoptées. 4 000 Francs sont réservés, 2 000 Francs sur 1849, 2 000 Francs sur 1850.

Église de La Brède (Gironde)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître l'état désespéré de l'église de La Brède, dont au reste la façade seule fait l'objet du travail de M. Abadie ; car pour l'église elle-même, elle est dans un tel état qu'il faudrait la reconstruire.

M. le rapporteur est d'avis d'ajourner toute allocation et de réserver les ressources du ministère pour rétablir la façade dans son état primitif, dans le cas où, ce qui est inévitable, M. le ministre des Cultes faisait rebâtir l'église.

Église de La Garde-Adhémar (Drôme)

M. Mérimée, rapporteur, fait à la Commission l'historique de l'affaire qui est soumise de nouveau à son examen par suite d'un rapport de M. Questel. Une somme de 15 000 Francs avait été réservée sur le fonds des Monuments historiques pour les travaux que pouvait réclamer l'édifice avant qu'on sût au juste le chiffre auquel ils pourraient s'élever. D'après le travail de M. Questel, la dépense sera de 26 860 Francs, sur lesquels, au moyen des 15 000 Francs prévus et des 1 135 Francs votés par la Commune, il resterait encore à pourvoir à une somme de 10 725 Francs.

En raison du caractère tout exceptionnel de l'église de La Garde-Adhémar, monument pour ainsi dire unique en France, M. le rapporteur pense que c'est le cas pour la Commission de faire un sacrifice extraordinaire ; il propose donc d'ajouter aux 15 000 Francs déjà votés un nouveau secours de 2 725 Francs sur 1850, dans le cas où le ministre des Cultes voudrait bien accorder les 8 000 Francs nécessaires pour compléter le devis.

Ces conclusions sont adoptées. Inscrire une 2e allocation de 2 725 Francs sur 1850, conditionnelle. 80/15/006/196

Château de Jonzac (Charente)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'un rapport de M. Fontorbe, chargé d'approprier une partie du château de Jonzac à l'établissement de la sous-préfecture, dans lequel cet architecte réclame les secours du ministère pour la restauration de la façade, par le motif que la conservation du château dans son état primitif n'importe pas à la sous-préfecture.

M. le rapporteur est d'avis qu'il doit importer à la Ville de Jonzac que le seul monument qu'elle possède ne soit ni détruit ni mutilé ; en conséquence, il propose d'insister auprès des autorités locales pour que la Ville de Jonzac prenne part à la restauration de la partie du château affectée récemment à la sous-préfecture. Dans ce cas et dans ce cas seulement le ministère de l'Intérieur contribuerait à la dépense.

Ces conclusions sont adoptées.

Église du Luc (Var)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle que, pour la restauration de la tour de l'église du Luc, la Commission avait réservé 1500 Francs sur l'exercice 1848, et la Commune voté un secours de 500 Francs sur 1846. M. Mérimée propose de porter à 2 500 Francs l'allocation première de 1 500 Francs, à la condition que la Commune, au lieu des 500 Francs qu'elle a pris à sa charge, votera un secours de 1 000 Francs, et que le ministre des Cultes voudra bien de son côté accorder une subvention de 1 605 Francs pour compléter la somme nécessaire aux réparations.

Ces conclusions sont adoptées. 2 500 Francs conditionnellement sur 1849.

Ancienne église des Jacobins de Toulouse (Haute-Garonne)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission du rapport fort détaillé dans lequel M. Viollet-le-Duc signale toutes les mutilations qui ont été commises dans l'église des Jacobins de Toulouse, par le Génie militaire, lors de l'appropriation de cet édifice aux besoins du casernement des troupes. M. le rapporteur est d'avis de rappeler au ministre de la Guerre la lettre du ministre de 80/15/006/197 l'Intérieur, du 26 août 1847, et d'insister avec plus de force sur le scandale des mutilations que le Génie militaire a fait subir à l'église des Jacobins. Il demande aussi qu'on écrive au préfet de la Haute-Garonne pour lui demander quelle suite a été donnée à la réclamation de la Ville, si elle persiste dans son intention de racheter l'église au département de la Guerre et si elle poursuit cette administration en réparation des dommages signalés dans le mémoire de M. Viollet-le-Duc.

Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission des déterminations auxquelles s'est arrêtée la sous-commission chargée d'examiner les propositions de M. Lenoir pour l'achèvement des travaux exécutés à l'Hôtel de Cluny, salle destinée à recevoir des tapisseries, et la réparation du pavement de la grande salle des Thermes.

La sous-commission a reconnu l'inutilité de sculpter les proues de vaisseau de la nouvelle salle, et a été d'avis de tailler les pierres posées comme des corbeaux et de la forme la plus simple. Le pavement de la grande salle des Thermes devra être fait comme celui de la salle des tapisseries en scaiole polie. On commencera par une petite salle adjacente à la grande et l'on ne restaurera la salle des Thermes que lorsque l'essai aura réussi. Pour la décoration de la nouvelle salle, M. Lenoir doit préparer un devis qui sera fourni à la Commission.

Église de l'abbaye de Longpont (Seine-et-Oise)

M. Courmont, rapporteur.

M. le secrétaire fait connaître à la Commission que, sur l'avis qui lui en a été donné, M. Garrez s'est rendu dans la Commune de Longpont et a fait reposer dans le bas-relief du tympan de la porte principale la tête de la Vierge qui en avait été détachée depuis longtemps. Il a profité de la présence des sculpteurs pour faire nettoyer tout ce beau bas-relief.

Médailles trouvées au Mans (Sarthe)

M. Lenormant, rapporteur, donne lecture à la Commission des renseignements transmis par le préfet de la Sarthe au sujet des médailles trouvées au Mans ; 80/15/006/198 de ce document il résulte que la Commission chargée de faire le partage des médailles a procédé d'une façon tout à fait vicieuse.

En conséquence, M. le rapporteur demande que le travail de la commission du Mans n'ait pas la suite qu'on se proposait de lui donner, avant qu'il ait été révisé par une personne compétente.

La Commission approuve ces conclusions et décide qu'il sera fait un rapport dans ce sens au ministre.

Projet de réorganisation du service des Monuments historiques

M. le président rappelle à la Commission le projet de réorganiser le service des Monuments historiques. Toutefois, comme un membre avait paru désirer que toute démarche fût ajournée jusqu'après la réunion des châteaux anciennement royaux, au ministère de l'Intérieur, il pense qu'il faut attendre, pour que l'affaire soit discutée plus complètement, que ce membre assiste à la séance.

La Commission s'ajourne au vendredi 8 décembre.

8 décembre 1848 (5e séance) [Vendredi]
[Remplacement de M. Deville dans la Seine-Inférieure]

M. Charles Blanc donne lecture d'une lettre de M. Oliger qui sollicite de la Commission les fonctions de correspondant du ministère, en remplacement de M. Deville, démissionnaire.

M. Mérimée annonce de son côté que M. Deville lui a écrit pour lui recommander M. l'abbé Cochet. La Commission décide qu'il sera pris auprès du préfet 80/15/006/199 des renseignements sur les deux candidats en instance.

Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

La Commission sur le rapport de M. Mérimée décide que, pour la restauration du pavement de la salle des Thermes, un essai préliminaire soit fait dans la petite salle qui précède la grande salle des Thermes et dont la réparation est la plus urgente.

Église d'Eu (Seine-Inférieure)

M. Charles Blanc donne à la Commission lecture d'une lettre par laquelle M. Legros, entrepreneur à Eu, réclame le paiement de ce qui lui reste dû sur les travaux exécutés à l'église de cette ville.

D'après les observations présentées au sujet de cette lettre desquelles il résulte que l'administration a payé toutes les dépenses qu'elle avait prises à sa charge, la Commission passe à l'ordre du jour.

Copies des peintures du Palais des Papes à Avignon (Vaucluse)

La Commission autorise M. Denuelle, sur sa demande, à faire sur une plus grande échelle que celle qu'il avait adoptée dans le principe sa copie des peintures du Palais des Papes à Avignon.

Église de Tréguier (Côtes-du-Nord)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le devis des travaux que demande l'église de Tréguier, présenté par M. Lambert, ne s'élève qu'à 16 672 Francs au lieu des 27 299 Francs que réclamait l'architecte de Tréguier. Cette dépense est certainement considérable pour une seule fenêtre, mais dans ce chiffre sont comprises les réparations à exécuter au porche, mutilé par la chute de la fenêtre lors de sa destruction.

M. le rapporteur ne pense pas que le ministère de l'Intérieur doive se charger seul de la restauration dont il s'agit, et il propose de communiquer un extrait du devis et du rapport de M. Lambert à M. le maire de Tréguier et au préfet des Côtes-du-Nord, en leur demandant quelle part la Ville entend prendre à cette restauration. Le ministre l'avertirait, en même temps, que la subvention qu'il compte réserver à l'église de Tréguier sera proportionnée au concours qu'il trouvera dans la Commune 80/15/006/200 et le département.

Conclusions adoptées.

Église de Saint-Riquier (Somme)

M. Mérimée, rapporteur, reconnaît que les travaux compris dans le mémoire de M. Ramée, du 30 septembre 1848, pour l'église de Saint-Riquier, sont nécessaires. Mais il ne s'agit dans ce rapport que de la restauration de l'ornementation, et vainement on y cherche une réparation plus urgente, celle de la sacristie, dont M. l'Inspecteur général a signalé l'état alarmant lors de son dernier voyage en Picardie. M Ramée, lui-même, donnait au ministère, le 10 août 1848, une note pressante à ce sujet, en estimant la dépense de cette réparation à 6 000 ou 7 000 Francs.

M. le rapporteur est d'avis en conséquence de demander à M. Ramée comment (sic) cette réparation ne figure pas dans son devis.

Conclusions approuvées.

Église d'Isômes (Haute-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que le travail présenté par M. [Émile] Boeswillwald ne laisse plus aucun doute sur l'importance de l'église d'Isômes, seulement les réparations que nécessite cet édifice sont beaucoup plus considérables que ne le laissait prévoir le rapport communiqué à la Commission, le 16 avril 1847. La reconstruction de la flèche paraît nécessaire, et semble le seul moyen de prévenir une catastrophe imminente. La première catégorie du devis, compris la reconstruction de la flèche, est de 9 000 Francs, non compris les honoraires de l'architecte. Sur cette dépense, il n'y aurait de diminution possible que dans le cas où la restauration des acrotères ne serait pas autorisée. Ce qui réduirait la dépense à 7 000 Francs.

Sur cette question de la restauration des acrotères, une discussion s'engage par suite de laquelle la Commission décide que l'architecte sera invité à fournir, si cela lui est possible, les preuves de l'existence des acrotères tels qu'il se propose de les rétablir, et aussi des croquis des monuments qui ont une ornementation semblable.

Ancienne église des Jacobins de Toulouse (Haute-Garonne)

M. Mérimée, rapporteur.M. le secrétaire donne lecture d'un mémoire adressé au ministre de l'Intérieur par le ministre de la Guerre, au sujet des travaux exécutés par le Génie militaire dans l'ancienne église des Jacobins de Toulouse. M. l'Inspecteur général annonce qu'en réponse à ce factum, il prépare un rapport au ministre dans le sens des arguments présentés par M. Vitet, dont la copie devra être envoyée comme réponse à M. le ministre de la Guerre. 80/15/006/201

Église de Quimperlé (Finistère)

M. Mérimée, rapporteur.

D'après le rapport adressé au ministre par M. Lassus, le 4 décembre 1848, M. Mérimée propose d'autoriser les travaux indiqués par l'agent voyer, M. Bar, et approuvés par M. Lassus, et d'accorder pour leur exécution une somme de 2 954 Francs sur l'exercice 1847.

Ces conclusions sont adoptées.

La séance est levée à 2 h ½.

20 décembre 1848 (6e séance) [Vendredi]
Le procés-verbal de la dernière séance est lu et adopté. 80/15/006/202
Église de Bérulle (Aube)

M. de Lasteyrie, rapporteur, expose, au sujet de l'affaire des vitraux de Bérulle, que le projet rédigé par M. Gaussen contenait une première partie relative à la restauration des fenêtres encore existantes, et une autre relative à la confection d'un vitrail neuf.

La Commission, conformément à un premier rapport de M. Lenormant, avait pensé qu'il y avait lieu de retrancher du devis toute la partie relative aux travaux neufs, et avait réduit le chiffre de la subvention de 3 107 Francs à 1 610 Francs 29. Cette décision a donné lieu à une réclamation de la part de M. Gaussen, qui assure, ce qui est exact, n'avoir entrepris les cartons dont on lui refuse le paiement, qu'en vertu d'une décision du ministre. La Commission ferait donc un acte de justice en proposant au ministre de porter de 1 610 Francs 29 à 1 880 Francs 39 la somme allouée pour cette restauration de manière à ce que M. Gaussen puisse être indemnisé de son travail.

Église de La Roche-Maurice (Finistère)

M. de Lasteyrie, rapporteur, expose que le conseil de Fabrique et le Conseil municipal de La Roche-Maurice demandent un secours pour la restauration du vitrail remarquable qui orne une grande fenêtre de l'église de cette Commune. Le devis joint à leur demande s'élève à 426 Francs 75. La Fabrique de La Roche-Maurice est pauvre, elle a restauré à ses frais un élégant jubé, et elle ne saurait contribuer à la dépense qu'entraînerait la restauration des vitraux de son église. L'intérêt qu'ils présentent sous le double rapport de l'exécution et de la date paraît à M. le rapporteur de nature à justifier l'allocation demandée. Il est également d'avis d'ajouter à la dépense les frais qu'occasionnerait la pose d'un grillage destiné à protéger ultérieurement cette vitre.

La Commission, consultée, accorde pour ces travaux une somme de 622 Francs 74 sur 1849.

Proposition de vente de livres reliées par Louis XVI au Musée de Cluny

M. Charles Blanc donne lecture à la Commission d'une lettre pour laquelle M. Monteil lui propose 80/15/006/203 de céder au musée du Sommerard des volumes qu'il a en sa possession et qui ont été reliés de la main de Louis XVI.

La Commission, après une longue discussion sur l'opportunité de cette acquisition et le plus ou moins d'intérêt qu'ils auraient pour le Musée de Cluny, décide que M. Monteil sera invité à communiquer ces volumes à la Commission qui prendra une détermination après les avoir examinés.

Médailles trouvées au Mans (Sarthe)

M. Charles Blanc donne connaissance à la Commission d'une lettre par laquelle M. Naudet, directeur de la Bibliothèque nationale, sur la demande qui lui en a été faite par la Commission, désigne, pour faire le catalogue et l'estimation des médailles trouvées au Mans, M. de Longpérier, ancien premier employé à la Bibliothèque nationale, département des Médailles, actuellement conservateur des Antiques au Musée du Louvre.

Église Saint-Jacques de Dieppe (Seine-Inférieure)

Le secrétaire de la Commission expose qu'il résulte d'une lettre de M. Lenormant, architecte chargé de la direction des travaux de Saint-Jacques de Dieppe, qu'il y aurait de graves inconvénients pour la célébration des offices dans cette église, de laisser subsister trop longtemps les étais dont la Commission a demandé l'établissement, que la Ville est disposée à faire un sacrifice, et que ce serait sans doute le cas pour l'administration de l'Intérieur de prendre une décision sur la restauration proposée.

Après une discussion, à laquelle prennent part MM. Mérimée, Durieu, Caristie et Renouvier, sur la question de savoir s'il y a lieu d'accorder une nouvelle allocation pour cet édifice après les nombreux sacrifices déjà faits par le ministère, la Commission décide que MM. Questel, Labrouste et Mérimée examineront quelle est la situation de l'édifice, s'il est possible de le sauver par la restauration proposée, si les fonds employés jusqu'ici ont été suffisamment bien utilisés, et, enfin, si l'architecte mérite assez la confiance de la Commission, pour continuer à être chargé des travaux.

Fouilles de l'église de Mantes (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que le curé de l'église de Mantes réclame l'exécution d'un projet que la Commission avait eu l'intention de poursuivre, et qui a été suspendu, par suite d'oppositions faites par la 80/15/006/204 Commune et le curé lui-même aux intentions de la Commission. Il s'agit de fouilles à opérer sous le choeur de l'église dans le but de retrouver le tombeau de Philippe-Auguste.

Comme dans sa nouvelle demande le curé ne s'explique pas sur les conditions que l'administration avait cru devoir mettre à l'allocation qu'elle se proposait d'accorder pour cette opération, M. le rapporteur propose d'ajourner jusqu'à ce que le curé ou le maire aient pris l'engagement qui avait été demandé.

Ces conclusions sont adoptées.

Fouilles dans les ruines romaines du château de Beaucaire (Gard)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les fouilles exécutées dans les restes romains du château de Beaucaire ont produit des résultats intéressants, mais il ne pense pas qu'il y ait lieu d'allouer pour ces fouilles les nouveaux fonds demandés. Le sol antique sera d'ailleurs respecté, puisque l'emplacement du château est devenu une promenade publique, et une propriété de la ville.

Ces conclusions sont adoptées.

Église Saint-Philibert de Tournus (Saône-et-Loire)

M. Lenormant, rapporteur, annonce que les travaux de l'église Saint-Philibert de Tournus sont presque entièrement achevés ; il ne reste plus pour les terminer complètement qu'à remplacer le portique actuel par un autre plus en harmonie avec le restant de l'édifice. Cette partie du projet de restauration proposé par M. Questel, avait été ajournée, aujourd'hui que M. Questel ne peut terminer les travaux, il est nécessaire d'y pourvoir.

Après examen du projet de portique présenté par M. Questel, la Commission décide que deux architectes seront chargés d'en faire une étude approfondie et de présenter un rapport à ce sujet. Les deux architectes désignés sont MM. Vaudoyer et Caristie.

Église de Saint-Julien-du-Sault (Yonne)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte d'un rapport 80/15/006/205 de M. Viollet-le-Duc sur les verrières de l'église Saint-Julien-du-Sault, que ces vitraux méritent l'intérêt du gouvernement, seulement la dépense nécessaire pour leur restauration est considérable et la réparation ne peut être différée si l'on ne veut perdre ces belles verrières.

M. le rapporteur propose d'accorder 2 500 Francs pour réparer celles qui sont en meilleur état, et pour la restauration des autres de réclamer le concours du département et du ministère des Cultes.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Fontenay-le-Comte (Vendée)

M. Mérimée, rapporteur, propose d'accorder à la Commune de Fontenay-le-Comte un secours de 800 Francs pour la restauration du clocher de son église, à la condition que la Commune ou le ministère des Cultes consentiront à pourvoir aux 600 Francs qu'il reste encore à réunir pour compléter la dépense.

M. le rapporteur pense que la Commune qui est fort pauvre a donné une preuve de sa bonne volonté en allouant 300 Francs pour couvrir une partie de la dépense dont il s'agit, et il croit que le monument remarquable d'ailleurs qu'il s'agit de restaurer est digne de l'intérêt de la Commission.

La Commission alloue sur 1849 les 800 Francs proposés à condition.

Église Notre-Dame d'Étampes (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître à la Commission qu'il résulte d'un rapport de M. Magne, architecte, que des travaux considérables sont encore nécessaires pour achever la réparation de l'église Notre-Dame d'Étampes.

M. le rapporteur pense qu'il est impossible de s'engager dans ces réparations sans connaître au préalable la situation exacte de cet édifice, et sans savoir quels sacrifices doivent être faits pour sa conservation.

Ces conclusions sont adoptées.

Église d'Avioth (Meuse)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre de M. [Émile] Boeswillwald par laquelle cet architecte rappelle la présentation qu'il a faite en 1844 d'un projet de restauration pour l'église d'Avioth, s'élevant à 80/15/006/207 117 000 Francs. Sur cette somme, quelques fonds ont été alloués par le ministère des Cultes pour les travaux les plus indispensables, et 20 000 Francs accordés par le ministère de l'Intérieur pour la réparation de la chapelle située à l'entrée du cimetière. 32 000 Francs en tout ont été dépensés, et dans ce moment il est urgent de faire certaines dépenses prévues au devis pour une somme de 22 000 Francs.

M. le rapporteur est d'avis, eu égard à l'intérêt qu'offre le monument, d'accorder une somme de 16 000 Francs sur les deux exercices 1848 et 1849, à la condition que le ministère des Cultes complétera la somme nécessaire à l'exécution des travaux proposés par M. [Émile] Boeswillwald.

La Commission consultée accorde les 16 000 Francs demandés.

Dans le courant de la séance, M. l'Inspecteur général avait donné à la Commission avis d'une décision prise par le ministre en vertu de laquelle M. Lenormant était chargé de la présider.

La séance est levée à 2 h ½.

29 décembre 1848 (7e séance) [Vendredi]
Présents : MM. Vaudoyer, Questel, Caristie, Courmont, Mérimée, Mercey, Lenormant, Paul Lacroix, Vitet et Labrouste. Sous la présidence de M. Lenormant.
Église de Tournus (Saône-et-Loire)

M. Caristie rend compte à la Commission de l'examen que, par suite de son invitation, il a fait avec M. Vaudoyer, du projet de porche présenté par M. Questel pour l'église de Tournus. Les sous-commissaires 80/15/006/207 ont approuvé le parti général adopté par l'architecte, avec quelques modifications de détail que M. Questel a déjà fait subir à son projet. M. Caristie en propose en conséquence l'adoption.

La Commission approuve ces conclusions et vote pour l'exécution 9 065 Francs sur l'exercice courant 1848.

Nomination d'un membre correspondant en Seine-Inférieure

M. l'Inspecteur général donne à la Commission lecture d'une lettre par laquelle M. Deville insiste de nouveau pour que la Commission veuille bien présenter à la nomination du ministre pour les fonctions de correspondant dans la Seine-Inférieure M. l'abbé Cochet.

D'après les renseignements que renferme cette lettre sur les personnes qui font concurrence à ce candidat, la Commission décide que la nomination de l'abbé Cochet, recommandé d'ailleurs par M. Vitet, l'un de ses membres, sera soumise à l'approbation du ministre.

Église du Mont-Saint-Michel (Manche)

M. Mercey donne connaissance à la Commission d'une lettre de M. Le Héricher, correspondant du ministère pour le département de la Manche, sur les réparations urgentes que réclame l'église du Mont-Saint-Michel.

Sur les observations de M. Mérimée, la Commission décide qu'il sera pris des informations auprès de M. le ministre des Cultes pour savoir à qui sont confiés les monuments diocésains de ce département, et qu'on chargera cet architecte de visiter le monument et de faire un rapport sur les réparations qu'il serait urgent d'y pratiquer.

Église Saint-Michel-d'Entraigues (Charente)

M. Mérimée, rapporteur, soumet à la Commission le dessin de clocher que M. Abadie a ajouté à son premier projet de restauration de l'église Saint-Michel-d'Entraigues.

Après examen de ce dessin, la Commission décide qu'avant de prendre un parti définitif sur cette addition qui altère d'une manière fâcheuse la forme générale de l'église, une sous-commission sera chargée d'examiner les moyens d'arriver d'une manière plus heureuse à l'établissement de la cloche indispensable pour les besoins du service du culte.

MM. Labrouste et Vaudoyer sont chargés de cet examen. 80/15/006/208

Église de La Voulte-sur-Rhône (Ardèche)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le dessin fourni par le préfet de l'Ardèche prouve le peu d'importance du point de vue de l'art de l'église de La Voulte. Il ne croit donc pas qu'il y ait lieu de faire opposition au projet soumis à l'examen du conseil des bâtiments ; seulement, les observations contenues dans son rapport du 2 août 1848 lui paraissent demeurer entières, et il croit qu'il serait à propos de les communiquer à M. le ministre des Cultes.

La Commission partage cette opinion et décide que la communication proposée par le rapporteur sera faite au ministre des Cultes.

Église de Villeneuve-le-Comte (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, propose le classement de l'église de Villeneuve-le-Comte. La Commission adopte cette proposition et décide que des remerciements seront adressés à MM. Maingeon et Crélat pour la notice qu'ils ont envoyée au ministre.

Église des Jacobins de Toulouse (Haute-Garonne)

M. Mérimée donne lecture à la Commission du projet de lettre qu'il a rédigé en réponse au mémoire adressé par M. le ministre de la Guerre au sujet de l'affaire des Jacobins de Toulouse.

La Commission adopte les termes de cette dépêche qui réfute les arguments de la lettre de l'administration de la Guerre, et décide qu'elle sera soumise à la signature du ministre.

Église de Beauzac (Haute-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'une allocation avait été promise à la Commune de Beauzac, dans le cas où elle enverrait au ministère des documents graphiques permettant de juger de l'intérêt du monument. Comme ces pièces sont parvenues et que la dépense proposée est parfaitement justifiée, il propose d'allouer les 900 Francs promis sur 1849 pour rétablir les deux escaliers, le reste de la dépense se trouvant couvert par un secours de 150 Francs donné par le Conseil général.

Ces conclusions sont adoptées.

Tour de Montlhéry (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur.

La Commission décide également, sur l'avis de M. Mérimée, qu'une somme de 150 Francs sera allouée sur 1848 pour achever le paiement des travaux exécutés à la tour de Montlhéry.

Église de Taverny (Seine-et-Oise)

Sur la proposition de M. Lenormant, rapporteur, la Commission décide qu'on n'augmentera pas l'allocation accordée pour l'église de Taverny, tant que la Commune et le département n'auront pas fait de sacrifices suffisants pour témoigner de leur intérêt pour ce monument.

Église Saint-Vulfran d'Abbeville (Somme)

M. Lenormant, rapporteur.

La Commission ajourne également la demande faite en faveur de l'église Saint-Vulfran d'Abbeville qui ne lui paraît pas suffisamment motivée.

Église de Moissac (Tarn-et-Garonne)

M. Lenormant, rapporteur, fait connaître à la Commission les observations que M. Viollet-le-Duc a adressées au ministre au sujet de l'allocation récemment accordée pour l'église de Moissac.

Sur l'avis du rapporteur, la Commission décide qu'il n'y a pas lieu de modifier la décision prise au sujet de ce monument.

Église de Cruas (Ardèche)

M. Caristie, rapporteur, expose que la Commission, en lui renvoyant le dossier de l'affaire de Cruas, l'a chargé d'examiner si des économies ne pourraient pas être faites sur quelques articles du devis proposé pour la restauration de cet édifice, et s'élevant à 74 427 Francs, d'après le projet de M. Reymondon, le plus complet des deux projets adressés à l'administration. M. le rapporteur ne voit de modifications à apporter aux travaux indiqués que la suppression de ceux relatifs à l'établissement d'un revêtement en dalles en pierres de taille pour les boutisses, revêtement qui aurait d'ailleurs l'inconvénient d'altérer la solidité des murs existants et dont la dépense s'élève à 10 000 Francs. Toutefois, cette 80/15/006/210 troisième partie du devis paraît devoir être ajournée et le rapporteur ne considère comme travaux véritables de consolidation que ceux compris dans les autres parties du devis et s'élevant ensemble, compris les honoraires d'architecte, à 60 686 Francs.

En résumé, M. Caristie trouve que l'église présentant un intérêt réel et la dépense étant considérable, il serait convenable, avant d'accorder une allocation quelconque, de faire examiner cet édifice par un des architectes du ministère, afin de savoir si la dépense proposée se renferme exactement dans les travaux indispensables.

Conclusions adoptées (charger M. Manguin).

Arc antique à Cavaillon (Vaucluse)

M. Caristie, rapporteur, expose que le préfet de Vaucluse réclame aujourd'hui l'exécution d'une promesse qui a été faite anciennement d'une allocation de 2 000 Francs pour la restauration de l'arc de Cavaillon. Comme ce monument n'a pas cessé d'offrir un véritable intérêt, et que la Ville est en mesure aujourd'hui d'entreprendre les travaux, il propose à la Commission de persévérer dans la décision qu'elle avait précédemment prise.

La Commission adopte ces conclusions et décide que la somme sera allouée sur deux exercices. 80/15/006/211


1Charles Lenormant (Paris, 1802-Athènes, 1859), époux de la nièce de Madame Récamier, effectue des missions en Égypte (1828), Grèce (1829). Sous-inspecteur des Beaux-arts, il en devint directeur en 1830 puis en 1832 conservateur-adjoint du cabinet des Médailles, élu à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 1839, professeur au Collège de France en 1849. Membre de la Commission en 1839.

2Auguste Le Prévost, (Bernay, 1787-1859), sous-préfet de Rouen en 1814, député de Bernay de 1834 à 1848, membre du Comité des Arts et Monuments, et de la Commission.