1849
12 janvier 1849 (8e séance) [Vendredi]
Temple Saint-Jean à Poitiers (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'une lettre que lui a adressée M. de Chergé, correspondant du ministère, pour lui signaler le mauvais état de la toiture du Temple Saint-Jean, à Poitiers.

Sur la proposition de M. l'Inspecteur général, la Commission décide qu'il sera de suite donné l'ordre au préfet de faire faire sans délai les réparations nécessaires. Le montant de cette dépense sera imputé sur les fonds de l'exercice courant.

Anneau, fragments antiques retrouvés dans la Seine.

M. Mérimée présente à la Commission un double anneau du XVIe siècle trouvé dans le lit de la Seine ; la Commission décide que cet objet devra être acquis pour être rangé dans l'Hôtel de Cluny.

La Commission, sur la proposition de M. de Laborde, décide qu'il sera écrit au ministère des Travaux publics pour le prévenir que des fragments antiques viennent d'être découverts dans le cours des travaux du chemin de fer du Centre, et le prier de vouloir bien donner des ordres pour que ces objets ne soient ni vendus ni dispersés.

Église de Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne)

M. Vitet, rapporteur, rappelle une proposition qui avait déjà été soumise à la Commission par M. Garrez, architecte, dans le but d'obtenir pour la continuation des travaux de Moret une somme de 8 600 Francs.

La Commission, sur la proposition de M. Lenormant, prononce l'ajournement jusqu'à ce que la Commune de Moret et le département de Seine-et-Marne aient fait des sacrifices pour ce même monument. Elle décide, en outre, qu'il sera écrit à M. Garrez pour lui demander si la conservation de l'église de Moret ne pourrait pas être assurée à moins de frais.

Église de Châteauneuf (Saône-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, présente à la Commission les dessins exécutés par M. Fléchet pour la restauration de l'église de Châteauneuf. D'après l'examen de ce travail, la 80/15/006/212 Commission décide que cette affaire demande une nouvelle étude et charge M. Millet, architecte, de cette mission.

Église d'Ébreuil (Allier)

La Commission décide que M. Millet sera également chargé de diriger les travaux de l'église d'Ébreuil.

Église Notre-Dame de Ferrières (Loiret)

M. Mérimée, rapporteur.

Conformément à la proposition de M. Delton, et en considération des sacrifices considérables consentis par la Commune et la Fabrique de Ferrières et par le département du Loiret, M. Mérimée propose d'accorder, sur l'exercice de 1849, une somme de 800 Francs pour la restauration des vitraux de l'église Notre-Dame. Cette allocation complète la somme nécessaire pour pourvoir à la dépense prévue au devis de M. Delton.

Ces conclusions sont adoptées. 800 Francs sur 1849.

Tour de Loos (Pas-de-Calais)

M. Mérimée, rapporteur, pense qu'il n'y a pas lieu de faire la moindre dépense pour conserver la tour de Loos, pour laquelle un secours est demandé depuis longtemps.

La Commission partage cet avis et rejette la demande.

Église d'Eu (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les entrepreneurs des travaux de l'église d'Eu auxquels est due une somme d'environ 18 000 Francs, s'adressent au ministre de l'Intérieur, à celui des Cultes et aux autorités locales pour obtenir le paiement de leurs avances. M. le rapporteur trouve que la bonne foi des entrepreneurs est évidente, pressés par de hautes influences et comptant sur des subventions qu'ils ont pu croire infaillibles, ils se sont laissé entraîner. D'un autre côté, si les travaux sont bien exécutés, il en est cependant dont la convenance et l'utilité seraient contestables. D'ailleurs, aucune promesse officielle n'a été faite par le ministère de l'Intérieur.

La Commission appelée à décider s'il y a lieu 80/15/006/213 d'accorder aux entrepreneurs de l'église d'Eu tout ou partie de leurs avances, décide :

1° que M. Grégoire sera chargé de faire un rapport sur les travaux exécutés,

2° que des renseignements seront pris pour savoir quels ont été les ordonnateurs des dernières dépenses et les circonstances qui ont conduit ces entrepreneurs à dépasser les crédits assurés.

Église de l'abbaye du Thoronet (Var)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les 3 380 Francs que le préfet du Var se proposait d'employer à la restauration de l'église de l'abbaye du Thoronet ont reçu une autre destination. Aucunes explications ne sont données sur l'emploi auquel on les affecte. Le préfet insiste également pour que la direction des travaux soit conservée à M. Lantouin.

M. le rapporteur est d'avis, dans cette circonstance, d'allouer pour l'abbaye du Thoronet une somme de 1 500 Francs à la condition que le département donnera de son côté une somme au moins égale, et de plus que M. Coste sera chargé de diriger les travaux.

Ces conclusions sont adoptées. 1 500 Francs sur 1849.

Église de La Madeleine à Troyes (Aube)

M. Mérimée, rapporteur, est d'avis de ne prendre de décision sur la réparation des boiseries de l'église de La Madeleine, à Troyes, que lorsque M. Millet, architecte, déjà chargé de divers travaux pour la Commission, les aura examinés et pourra répondre aux questions suivantes :

1° les boiseries de l'église de La Madeleine peuvent-elles et doivent-elles être réparées ?

2° dans le cas où leur réparation serait désirable, est-elle urgente ?

3° convient-il de les placer devant les chapelles à l'entrée de la nef, ainsi que le propose l'architecte de Troyes ?

Dans le cas où M. Millet répondrait favorablement aux trois questions, M. le rapporteur pense que la Commission pourrait accorder 900 Francs, la Fabrique offrant de concourir pour 700 Francs.

Pour la restauration des verrières, M. le rapporteur est d'avis que ce travail est moins urgent ; que c'est plutôt un embellissement qu'une restauration qu'on propose, et qu'il croit que, dans l'état de nos ressources, cette opération doit être ajournée.

Ces conclusions sont adoptées. 80/15/006/214

Église de Senlis (Oise)

M. Mérimée, rapporteur, s'étonne que l'on demande d'urgence des fonds pour la réparation du comble de l'église de Senlis, quand tout dernièrement des sommes considérables ont été employées à des travaux qui n'intéressaient pas la consolidation de l'édifice, tel que la réfection des statues du portail, et la construction d'une chapelle de la Vierge ; travaux regrettables tous les deux.

M. le rapporteur pense qu'avant d'accorder de nouvelles allocations pour Senlis, il conviendrait d'avoir un rapport détaillé sur les travaux exécutés. Il voudrait surtout obtenir des autorités locales des explications sur leurs ressources actuelles, et sur l'emploi des allocations mises à leur disposition.

La Commission, sur ce rapport, agite la question de savoir s'il n'y aurait pas lieu de changer l'architecte chargé de la direction de ces travaux, et décide qu'une sous-commission composée de MM. Labrouste, Mérimée et Vaudoyer, procédera à un examen approfondi de cette affaire.

Hôtel de ville de Narbonne (Aude) : contestation entre le maire et M. Viollet-le-Duc.

M. Mérimée donne connaissance à la Commission d'une lettre par laquelle M. Viollet-le-Duc demande au ministre de vouloir bien intervenir dans une difficulté qui s'est élevée entre M. le maire de Narbonne et lui, au sujet de l'inspection des travaux de l'Hôtel de ville dans lequel est le musée. M. le maire de Narbonne a cru devoir renvoyer l'inspecteur nommé par M. Viollet-le-Duc pour le remplacer par un de ses parents. M. Viollet-le-Duc ne peut pas consentir au remplacement de M. Durand, et demande que, comme par le passé, il ait le droit de choisir ses agents pour les divers travaux qu'il dirigera dans le service des Monuments historiques.

Sur les observations de M. Buchez, la Commission décide qu'il sera écrit au préfet pour lui faire savoir que le maire de Narbonne a outrepassé ses pouvoirs en cette circonstance, et que, l'architecte étant responsable des travaux, c'est à lui seul qu'il appartient de choisir 80/15/006/215 ses agents.

La séance est levée, la Commission s'ajourne à huitaine.

19 janvier 1849 (9e séance) [Vendredi]
Le procès-verbal est lu et approuvé.
Église de Lambader à Plouvorn (Finistère)

M. le rapporteur propose à la Commission de consulter M. Lassus sur le devis supplémentaire que M. Boyer vient de transmettre au ministre au sujet des travaux de l'église de Lambader. Il est peu probable que le département, qui n'a concouru à la restauration que pour une somme de 600 Francs, accorde une nouvelle allocation, et il ne faut pas attendre davantage de la Commune qui a déjà contribué pour environ 8 000 Francs.

M. le rapporteur propose donc, dans le cas où le projet proposé serait admissible, d'allouer 6 000 Francs à la condition que le ministère des Cultes allouerait de son côté une somme de 5 000 Francs.

Église de Belleville (Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, met sous les yeux de la Commission les dessins de l'église de Belleville pour laquelle un secours est demandé.

La Commission, d'après les observations de M. le rapporteur, ajourne toute allocation jusqu'à ce que M. Desjardins, architecte, ait conféré sur cette affaire avec M. Caristie.

Église d'Ennezat (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, est d'avis de proposer à la 80/15/006/216 Commune et au ministère des Cultes de concourir avec le ministère de l'Intérieur, à la réparation de l'intéressante église d'Ennezat. Le devis présenté par M. Mallay s'élève pour les travaux de consolidation à 17 000 Francs. Cette somme pourrait être divisée par tiers et la part afférente au ministère de l'Intérieur serait de 5 666 Francs. Cette allocation serait réservée sur les exercices 1849 et 1850.

Ces conclusions sont adoptées.

Église Sainte-Croix de Quimperlé (Finistère)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'un angle d'une des maisons adossées à l'église de Quimperlé vient de s'écrouler. L'acquisition et la démolition de cette maison avaient été demandées depuis longtemps ; elle est estimée, démolition comprise, à 2 500 Francs, et bien que l'acquisition des ignobles masures qui entourent l'église de Quimperlé soit fort désirable, M. le rapporteur ne pense pas que le ministère, qui a déjà accordé 3 000 Francs pour les réparations de l'église, doive prendre à sa charge la dépense de son isolement. Il croit qu'il y aurait lieu d'accorder un secours à la Ville si elle faisait de son côté des sacrifices, et il propose d'allouer 1 000 Francs à la condition expresse que la Ville et la Fabrique contribueront pour les 1 500 Francs restant à l'achat de la maison dont il s'agit.

Ces conclusions sont adoptées. 1 000 Francs sur 1849 conditionnellement.

Église de Chauriat (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, propose d'allouer sur l'exercice 1849 une somme de 1 500 Francs à l'église de Chauriat, en appelant l'intérêt du ministère des Cultes sur cet édifice dont la restauration déjà depuis longtemps…. [sic].

Ces conclusions sont adoptées. 1 500 Francs sur 1849.

Vieux chapitre de Meaux (Seine-et-Marne)

M. Lenormant, rapporteur, donne lecture à la Commission d'un mémoire adressé au ministre par M. Danjoy, au sujet des réparations urgentes que réclame le vieux chapitre de Meaux.

La Commission, sur la proposition 80/15/006/217 du rapporteur, décide que, comme ce rapport ne répond pas à la demande qui avait été faite par la Commission à M. Danjoy, ce dernier sera invité à conférer avec M. Caristie sur les moyens qu'il importe d'employer pour prolonger la durée du monument.

Fouilles de Lourdes (Hautes-Pyrénées) et de Saint-Revérien (Nièvre)

M. Lenormant propose l'ajournement de deux demandes adressées depuis longtemps au ministère en ayant pour but de faire exécuter des fouilles à Lourdes et à Saint-Revérien.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de La Chapelle-sur-Crécy (Seine-et-Marne)

M. Lenormant, rapporteur, donne à la Commission connaissance d'une demande de secours pour l'église de La Chapelle-sur-Crécy. Le monument est intéressant, et déjà il a pris part aux allocations données sur le fonds des Monuments historiques. Les secours n'ont été suspendus que parce que le département n'a pas voulu accorder son concours.

En conséquence, M. le rapporteur est d'avis de charger M. Garrez de faire un rapport sur l'état du monument, et lorsque ce travail sera fait, si le département consent à concourir à la restauration, ce sera le cas d'accorder un secours.

Ces conclusions sont adoptées.

Château de Saint-Sauveur-le-Vicomte (Manche)

M. Lenormant, rapporteur.

Le Conseil municipal de Saint-Sauveur-le-Vicomte réclame du fonds des Monuments historiques un secours pour la réparation du château de cette Commune affecté actuellement au service de l'hospice, en disant que, puisque le monument est classé, c'est au service des Monuments qu'il appartient de le réparer. M. Lenormant, sans vouloir relever cette assertion erronée demande que M. Danjoy soit chargé de vérifier l'état du château, et propose de ne prendre de décision sur la demande que lorsque ce rapport sera fait.

Ces conclusions sont adoptées.

Église Saint-Aignan à Orléans (Loiret)

M. Lenormant propose d'allouer pour les travaux que réclame l'église de Saint-Aignan, à Orléans, 80/15/006/218 une somme de 3 000 Francs en deux exercices, 1849 et 1850, à condition que les 7 000 Francs de travaux déjà exécutés resteront à la charge de la Fabrique, et que M. Clouet déterminera la nature des travaux auxquels la nouvelle allocation devra être employée.

Ces conclusions sont adoptées. 1 500 Francs sur 1849 et 1 500 Francs sur 1850.

La séance est levée.

26 janvier 1849 (10e séance) [Vendredi]
Vieux chapitre de Meaux (Seine-et-Marne)

M. Caristie, rapporteur, fait connaître à la Commission le résultat de la conférence qu'il a eue avec M. Danjoy, au sujet du vieux chapitre de Meaux : sur la question de savoir s'il y avait nécessité absolue d'exécuter des travaux d'étaiement provisoire indiqués dans sa lettre du 3 janvier, M. Danjoy a répondu que ces travaux étaient absolument nécessaires ; ensuite, sur l'invitation que M. le rapporteur lui a faite, M. Danjoy s'est engagé à revoir son devis général de 77 000 Francs et à en extraire les travaux les plus urgents.

Le travail sera soumis promptement à l'examen de la Commission.

Église de Belleville (Rhône)

Sur la demande de M. Mérimée, la Commission a consulté M. Caristie sur le projet de consolidation de l'église de Belleville. Après avoir conféré avec M. Desjardins, architecte, sur le système à adopter pour la toiture, M. Caristie fait connaître le résultat de l'examen qu'il a fait de cette affaire. Il résulte de ce rapport de M. Caristie que tous les travaux compris 80/15/006/219 au devis primitif de 50 000 Francs sont plus ou moins urgents, mais tous nécessaires à la consolidation de l'édifice, et que les moyens proposés pour porter remède au mauvais système de la toiture ne sont peut-être pas suffisants (? sic)

En résumé par suite de l'assurance que donne l'architecte que les travaux qu'il propose sont de nature à consolider efficacement l'édifice, M. le rapporteur croit qu'il faut adopter le projet de réparations et propose d'allouer les 2 000 Francs que le préfet a réclamés du ministère pour ce travail.

La Commission consultée approuve ces conclusions et vote 2 000 Francs, savoir 1 000 Francs sur 1849, et 1 000 Francs sur 1850.

Église de Saint-Michel-d'Entraigues (Charente)

M. Vaudoyer, rapporteur.

Après un examen des derniers projets proposés par M. Abadie pour l'établissement de la cloche de l'église Saint-Michel, M. Vaudoyer exprime l'avis d'adopter le dernier projet qui consiste à suspendre la cloche au-dessus de la corniche supérieure de l'église à l'aide d'une simple armature en fer et de la recouvrir d'un toit en métal.

La Commission adopte ce dernier parti qui a l'avantage de réduire sensiblement la dépense, ne dénature aucunement le monument et place la cloche dans une condition favorable pour être entendue de toute part. Elle décide en outre que le devis de cette dépense sera réclamé à M. Abadie.

Vitraux de l'église de La Bruère-sur-Loir (Sarthe)

M. Hauréau, rapporteur.

M. Mérimée donne connaissance à la Commission d'une note que lui a soumise M. Hauréau, au sujet de l'affaire des vitraux de La Bruère sur laquelle il avait été consulté. M. Hauréau, dans cette note, expose qu'il n'a jamais visité l'église de Bruère, mais qu'il sait qu'elle jouit de quelque renommée dans le département de la Sarthe. Il pense que, pour connaître l'état actuel des vitraux, il serait convenable de s'adresser à M. Delarue, architecte du département. Il pense, en outre, que la restauration en serait facile puisqu'il existe au Mans deux ateliers de peinture sur verre qui possèdent l'un et l'autre d'habiles verriers.

La Commission décide qu'il sera écrit à M. Delarue, architecte, et à M. Méry, peintre verrier, indiqué par M. Mérimée.

Restes de l'abbaye de Charlieu (Loire)

M. Desjardins, architecte, introduit auprès de la Commission, présente les dessins qu'il a faits des restes de l'abbaye de Charlieu.

La Commission, sur leur examen, décide que M. Desjardins sera chargé de prendre des renseignements sur les moyens par lesquels on pourrait assurer la conservation de ces restes et l'invite, en outre, à poursuivre le travail graphique qu'il a commencé sur ce monument. 80/15/006/220

Fouilles à Nîmes (Gard)

M. de Lasteyrie donne à la Commission communication d'une lettre dans laquelle le préfet du Gard lui annonce que le département a voté 30 000 Francs pour les ateliers de charité qui devront s'ouvrir dans la Ville de Nîmes cet hiver, et l'intention qu'il aurait de faire pratiquer des fouilles derrière le Temple de Diane, si la Commission pouvait, par son concours, lui permettre d'acheter le terrain qui est nécessaire pour cette opération.

La Commission décide que M. le préfet du Gard sera invité de suite par M. Lasteyrie à acquérir ce terrain et qu'une somme sera réservée sur 1848 pour solder cet achat. Réserver 5 000 Francs sur 1848.

Hôtel Jacques Coeur à Bourges (Cher)

M. Mérimée expose à la Commission les craintes qu'il conçoit pour cet Hôtel, par suite du jugement qui a transporté à Bourges les procès des accusés de Mai, des modifications devront être apportées dans la distribution du Palais et il est à craindre qu'il ne soit gravement compromis.

La Commission décide que M. l'Inspecteur général se transportera de suite à Bourges pour prendre connaissance des projets.

Pont-Neuf à Paris (Seine)

M. de Lasteyrie signale à la Commission le projet qui va prochainement s'exécuter pour la restauration du Pont-Neuf. Les boutiques vont être refaites, et remplacées par d'autres plus légères et à devanture de fer. Les arches du pont vont être très baissées en anse de panier, vu l'impossibilité de baisser davantage le pont sans adopter ce parti.

M. le président propose à la Commission, qui l'accepte, de nommer trois sous-commissaires qui devront étudier cette affaire et en faire un rapport. Les trois sous-commissaires désignés sont MM. Duban, de Laborde et Mérimée.

Plat de Luca della Robbia [appartenant à M. Marochetti]

M. Blanc donne connaissance à la Commission d'une lettre de M. le préfet de Seine-et-Oise, de laquelle il résulte que, dans une vente pratiquée au château de Vaux, opposition a été faite à la vente d'un grand plat de Luca della Robbia que M. Marochetti a dit avoir acheté pour le compte de l'État.

Comme il n'a pas été donné suite à l'achat de cet objet par l'État, que, malgré l'opposition faite, on annonce de nouveau la vente comme prochaine, la Commission décide que M. du Sommerard sera chargé de voir l'objet dont il s'agit et de faire un rapport sur sa valeur et les circonstances qui ont rapport à la vente. 80/15/006/221

Église de Saint-Menoux (Allier)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le préfet de l'Allier demande une nouvelle allocation pour terminer les travaux de l'église de Saint-Menoux dont la réparation a été commencée il y a plusieurs années, sous la direction de M. Durand. D'après le rapport de l'architecte, une somme de 8600 Francs est encore nécessaire pour achever la restauration de cette importante église, mais il reste encore 4 000 Francs dus à l'entrepreneur sur les travaux exécutés en 1847.

M. le rapporteur fait observer que, malgré plus d'un avertissement, M. Durand, au lieu de prévenir l'administration en temps utile de l'insuffisance de ses ressources, attend au dernier moment pour en demander de nouvelles. Toutefois M. le rapporteur est d'avis que l'église de Saint-Menoux est si importante qu'il serait déplorable de l'abandonner dans un moment où les réparations touchent à leur fin. Il propose, en conséquence, d'allouer 5 000 Francs aux conditions suivantes :

1° que l'excédent de la dépense sera couvert par le ministère des Cultes, le département et la Commune

2° que l'architecte n'emploiera cette somme qu'à des travaux du genre de ceux que le ministère de l'Intérieur prend à sa charge, c'est-à-dire qu'elle ne servira pas à la vitrerie ni à la sacristie nouvelle

3° qu'un devis détaillé et un compte-rendu raisonné des travaux précédents permettront à la Commission d'apprécier la nécessité d'une nouvelle subvention.

Conclusions adoptées.

La Commission décide, en outre, que M. Millet sera chargé de faire un rapport particulier sur l'état des travaux. 5 000 Francs seront réservés.

Fragments découverts à Luxeuil (Haute-Saône)

M. Mérimée donne à la Commission lecture d'une lettre du maire de Luxeuil, dans laquelle il est impossible de découvrir ce qui a été fait des fragments antiques découverts près des eaux thermales.

La Commission décide qu'il sera écrit au maire pour lui poser un certain nombre de questions à ce sujet.

Église de Blécourt (Haute-Marne)

M. Mérimée exprime à la Commission tout l'intérêt que mérite l'église de Blécourt, outre les souvenirs historiques qui s'y rattachent, son architecture appartient à la plus belle époque de l'art gothique, la régularité de son plan, l'élégance de ses détails la recommandent vivement à l'attention des archéologues. Le travail présenté par M. Pechiné n'est pas satisfaisant, parmi les réparations qu'il propose il en est qui non seulement sont inutiles, mais qui pourraient altérer gravement le caractère du monument.

M. le rapporteur propose donc pour le moment de 80/15/006/222 classer l'édifice et de charger M. [Émile] Boeswillwald de faire un rapport sur le monument à son prochain voyage dans la Haute-Marne.

Ces conclusions sont adoptées.

Église Saint-Aubin de Moëslains (Haute-Marne)

M. Mérimée propose de consulter également M. [Émile] Boeswillwald sur l'état de l'église Saint-Aubin de Moclain dont la nef offre un véritable intérêt. Les réparations que l'on propose n'étant point de nature à intéresser la Commission, le rapporteur propose d'ajourner toute allocation jusqu'au rapport de M. [Émile] Boeswillwald.

La Commission partage cet avis.

Église de Montivilliers (Seine-Inférieure)

M. Mérimée signale à l'attention de la Commission l'église de Montivilliers qui mérite à plus d'un titre d'être classée parmi les Monuments historiques. Le travail graphique et le devis présentés sont incomplets et, avant de prendre une décision, le rapporteur désire savoir si le Conseil général prendra à sa charge une portion de la dépense, et si M. le ministre des Cultes pourra également accorder son concours. Enfin, M. Mérimée demande que l'étude de ce monument soit confiée à M. Grégoire.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Gargilesse (Indre)

M. Mérimée demande également le classement de l'église de Gargilièse [sic], monument très important du département de l'Indre, dont il met les dessins sous les yeux de la Commission, se réservant de faire un rapport à la prochaine séance sur les travaux proposés.

La Commission approuve le classement et demande que l'on appelle l'intérêt du ministre des Cultes sur cette église.

Église Saint-Jean à Chaumont (Haute-Marne)

M. Mérimée expose que la situation de l'église Saint-Jean à Chaumont est des plus alarmantes et qu'il est urgent, pour éviter une catastrophe, de faire les réparations proposées par M. [Émile] Boeswillwald, réparations dont il est impossible de contester l'utilité. Malheureusement, les travaux de pure consolidation s'élèvent à plus de 100 000 Francs ; il est évident que le ministère de l'Intérieur ne peut ni ne doit se charger seul de la dépense. Toutefois, le rapporteur pense qu'il y aurait lieu de voter une allocation même considérable si la Commune de Chaumont faisait elle-même un sacrifice.

La Commission partage cet avis et décide qu'une somme de 13 000 Francs sera réservée en deux exercices et sera accordée quand la Commune et le ministère des Cultes auront pris 80/15/006/223 l'engagement de parfaire le reste de la dépense.

Église de Rouvres (Calvados)

M. Mérimée propose l'ajournement de la subvention demandée pour l'église de Rouvres, attendu qu'il ne paraît pas que l'urgence des travaux soit suffisamment justifiée.

Ces conclusions sont adoptées.

Au sujet de la marche à suivre par le bureau dans l'instruction de cette affaire, la Commission fait observer à M. le chef du bureau des Beaux-arts plusieurs négligences et irrégularités fâcheuses qui se sont produites.

Porte narbonnaise à Carcassonne (Aude)

M. Mérimée met sous les yeux de la Commission le travail de M. Viollet-le-Duc sur la porte narbonnaise, à Carcassonne. Les dessins sont de la part de MM. les membres de la Commission l'objet des plus grands éloges.

Église de Javron (Mayenne)

La Commission, après la lecture d'une lettre du curé de Javron, au sujet de l'abbé Tournesac, décide que les termes mêmes de cette lettre ne permettent pas à l'administration d'y faire de réponse.

La séance est ajournée à vendredi 2 février 1849.

2 février 1849 (11e séance) [Vendredi]
Bas-relief de Luca della Robbia au château de Vaux-le-Vicomte (Seine-et-Marne)

M. Mérimée donne à la Commission lecture du rapport adressé au ministre par M. du Sommerard, au sujet du bas-relief de l'école de Luca della Robbia, dont la vente doit avoir lieu dimanche, 4 février, au château de Vaux.

Du rapport de M. du Sommerard, il résulte qu'il y aurait imprudence à revendiquer pour le compte de l'État, le bas-relief dont il s'agit, M. Marochetti n'ayant pu appuyer d'aucune pièce probante la déclaration faite par lui que ce plat avait été acquis pour le compte de l'État, en 1835. M. du Sommerard pense que ce 80/15/006/224 bas-relief peut être payé 3 000 Francs.

La Commission consultée autorise M. du Sommerard à pousser ce morceau jusqu'à 2 000 Francs à la vente qui doit avoir lieu.

[Château, sic ] Hôtel Jacques Coeur à Bourges (Cher)

M. Mérimée rend compte à la Commission du résultat de la visite qu'il a faite, sur son invitation, au Palais de Jacques Coeur, à Bourges. Dans la conférence qu'il a eue avec les inspecteurs des prisons chargés de préparer les dispositions nécessaires au procès qui va s'y juger prochainement, il a pu acquérir la conviction que les parties intéressantes du château n'auront aucunement à souffrir des changements projetés. Il croit donc pouvoir rassurer la Commission à cet égard. M. Mérimée ajoute toutefois que l'examen auquel l'a conduit cette visite l'a mis à même de voir combien était fâcheux l'état dans lequel se trouvent les toitures du monument et certaines parties des peintures.

Mobilier des églises. Travaux de M. Laval.

M. Laval, architecte, est introduit dans la Commission sur la proposition de M. Lenormant.

M. Laval expose les premiers dessins d'un travail graphique qu'il se propose de faire sur le mobilier des églises.

La Commission adresse ses compliments à M. Laval, l'invite à communiquer son travail au Comité [sic] institué près le ministère des Cultes, et à y joindre un exposé du plan de son ouvrage. La Commission s'engage, en outre, près de M. Laval, à communiquer à M. le ministre des Cultes le désir qu'elle a de voir faire un inventaire complet, décrit et dessiné de tous les meubles, objets, meubles appartenant aux églises.

Briques pour carrelage d'une salle de l'Hôtel de Cluny

M. du Sommerard, introduit dans la Commission, présente des briques émaillées dans le goût de celles que M. Lenoir se propose d'employer dans la salle des tapisseries de l'Hôtel de Cluny.

La Commission admet en principe l'emploi de ce mode de carrelage, et se réserve de statuer définitivement d'après le projet que lui soumettra l'architecte qui devra donner à ce genre de pavement toute la simplicité possible. 80/15/006/225

Fortifications de la Cité de Carcassonne (Aude)

M. Mérimée, rapporteur, fait un rapport sur le mémoire présenté à la Commission par M. Viollet-le-Duc au sujet des fortifications de la Cité de Carcassonne, dont les dessins de la porte Narbonnaise lui ont fait déjà connaître une partie. L'enceinte militaire de la cité de Carcassonne forme un ensemble de constructions militaires du plus haut intérêt, dont l'ensemble curieux pour l'histoire et pour l'art est condamné à une ruine plus ou moins rapide. Il est donc urgent de conserver par le dessin ces ruines qui fournissent encore les renseignements les plus précieux et qu'il serait impossible de conserver.

M. le rapporteur propose donc d'autoriser M. Viollet-le-Duc à poursuivre le travail qu'il a si heureusement commencé, et les recherches qu'il a dû faire pour retrouver les anciennes dispositions. Il demande à la Commission de réserver, en conséquence, sur les exercices 1849 et 1850, 12 000 Francs pour des études à faire sur l'enceinte et le château de la Cité de Carcassonne.

Ces conclusions sont adoptées.

Cloches de Lambader à Plouvorn (Finistère)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître à la Commission que le rapport de M. Lassus approuve le devis présenté par M. Boyer pour la restauration du clocher de Lambader.

Le rapporteur propose donc, en se conformant aux conclusions de son rapport du 19 janvier 1849, d'accorder à cette église une allocation de 6 000 Francs, à la condition que le ministre des Cultes complétera la somme nécessaire à l'exécution du devis, c'est-à-dire 5 000 Francs.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Saint-Jean-du-Doigt (Finistère)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la Commune de Saint-Jean-du-Doigt refuse de contribuer aux travaux que nécessite la situation de son clocher. Elle proteste contre sa destruction, que l'architecte du département et que M. Lassus regardent comme nécessaire et urgente ; et, dans tous les cas, elle prétend faire valoir ses droits de propriété sur les vieux plombs et les matériaux de la flèche qu'il s'agit de déposer. Or, c'est au moyen de la vente de ces matériaux que la démolition de la flèche et la restauration du clocher pourrait être opérée.

En présence de cette 80/15/006/226 difficulté, la Commission consultée par le rapporteur décide qu'appel sera fait à M. le ministre des Cultes pour qu'il veuille bien trancher la difficulté soulevée par la Commune et la Fabrique de Saint-Jean-du-Doigt.

Monuments celtiques d'Erdeven (Morbihan)

M. Mérimée, rapporteur, expose, d'après une lettre adressée au directeur des Beaux-arts, qu'une partie des allées d'Erdeven a été détruite par le passage d'une route nouvelle. Et ce fait est d'autant plus déplorable qu'il eût été facile de l'éviter en détournant légèrement ladite route.

M. Mérimée croit qu'il est tout à fait impossible de réparer le dommage ; aussi il ne voit d'autre proposition à faire que celle d'adresser une remontrance au préfet du Finistère.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Tréguier (Côtes-du-Nord)

M. Mérimée fait connaître à la Commission que M. le maire de Tréguier refuse nettement son concours à la restauration de cette église. Loin de voir, dans les sacrifices faits par le ministère, la nécessité de réunir aujourd'hui toutes les ressources de la Commune pour prêter son concours au gouvernement, il prétend que les premières dépenses faites sont un engagement d'en faire d'autres s'il est nécessaire. Comme le Gouvernement, avec les ressources très bornées dont il dispose, ne peut accorder son concours qu'aux localités qui font elles-mêmes quelques efforts, M. le rapporteur propose de refuser toute allocation jusqu'à ce que la Ville de Tréguier ait consenti à tous les sacrifices que ses ressources lui permettent de s'imposer.

Cloître des Filles du Calvaire au Luxembourg à Paris (Seine)

M. Blanc rappelle à la Commission une demande adressée au ministre par son collègue des Travaux publics au sujet du cloître des Filles du Calvaire enclavé dans les constructions du Luxembourg. M. Mérimée annonce qu'il était saisi de ce rapport et que, s'il ne l'a pas encore fait, c'est qu'il voulait auparavant contrôler sur place le projet proposé.

La Commission décide que MM. Labrouste et Mérimée 80/15/006/227 étudieront ensemble cette affaire, et feront un rapport lors de la prochaine réunion de la Commission.

Église Sainte-Croix à Saint-Lô (Manche)

M. Mérimée, rapporteur, présente plusieurs observations sur le nouveau projet de restauration proposé par M. Doisnard pour l'église Sainte-Croix de Saint-Lô. De son rapport il résulte en résumé que l'auteur du projet n'a pas étudié l'architecture du monument qu'il est chargé de restaurer, et qu'il y aurait une grande imprudence à autoriser l'exécution de son projet. L'église Sainte-Croix, par sa date très reculée, par quelques unes de ses dispositions, est un édifice qui mérite un intérêt particulier. La Ville de Saint-Lô et la Fabrique font des sacrifices considérables pour sa restauration.

M. le rapporteur pense que si un projet sérieux et bien étudié était soumis au ministre, il y aurait lieu d'accorder une subvention pour aider la Ville dans cette bonne oeuvre, mais en présence de l'esquisse informe qui est présentée, il croit impossible de conclure à autre chose qu'au refus de toute allocation jusqu'à ce que la restauration soit confiée à quelque architecte plus expérimenté.

Cet avis est partagé par la Commission qui conclut au rejet.

Correspondant pour la Nièvre

Le secrétaire donne lecture d'une lettre par laquelle le préfet de la Nièvre donne les renseignements qui lui ont été demandés sur M. Bernay, candidat aux fonctions de correspondant du ministère. Il résulte de cette dépêche que M. Bernay ne paraît pas offrir assez de garanties pour cette place.

Sur les observations de M. Paul Lacroix qui exprime un avis favorable à M. Bernay, la Commission décide qu'il y a lieu de surseoir à cette nomination jusqu'à plus ample informé.

Église de Cerisy-la-Forêt (Manche)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que le préfet de la Manche réclame un secours pour l'église de Cerisy-la-Forêt dans l'état du fonds dont dispose le ministre ; M. le rapporteur trouve qu'il est difficile d'accorder pour cette église un nouveau secours de quelque efficacité. Cependant, si le département et le ministre des Cultes pouvaient prendre à leur charge la plus forte partie de la dépense, il proposerait d'y concourir pour une allocation de 1 500 à 2 000 Francs.

Sur l'avis du rapporteur, MM. Labrouste et Caristie 80/15/006/228 sont consultés sur les moyens proposés par l'architecte pour la consolidation du mur de la façade. Il résulte de leur examen, que l'efficacité du moyen proposé pour retenir la façade dépendra absolument de la solidité du mur auquel on doit la relier.

Église de Gargilesse (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, propose de réserver pour les travaux de l'église de Gargilesse une somme de 10 000 Francs en deux exercices, et de demander au ministre des Cultes de vouloir bien contribuer à la dépense pour 2500 Francs.

La décision de la Commission est ajournée à la prochaine séance.

Château de Semur (Côte-d'Or)

M. Mérimée, rapporteur.

On remet également à une autre séance l'examen des propositions que M. Mérimée fait pour la restauration du château de Semur.

Église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers (Vienne)

M. Mérimée propose d'écrire à M. Joly-Leterme pour lui demander un état des travaux exécutés à l'église Notre-Dame de Poitiers, et de ceux qui restent à faire. Il est d'avis d'écrire au préfet pour lui annoncer que le ministère désire vivement accorder de nouveaux secours à l'église Notre-Dame, mais qu'il serait nécessaire que la Ville et le département fissent de leur côté quelques sacrifices.

Ces conclusions sont adoptées.

La séance est levée.

La Commission s'ajourne au 9 février. 80/15/006/229

9 février 1849 (12e séance) [Vendredi]
Arc de triomphe de Langres (Haute-Marne)

M. Mérimée, en soumettant à la Commission les dessins de l'arc de triomphe de Langres que M. Clerget a bien voulu lui communiquer, expose qu'il résulte des renseignements pris par cet architecte qu'il n'y aurait pas lieu de démonter l'arc qui ne paraît être qu'une espèce de placage, et qu'on ne trouverait probablement rien d'intéressant à l'intérieur du rempart auquel l'arc est attaché.

La Commission, sur ces observations, ajourne toute allocation pour ce monument et propose d'adresser des remerciements à M. Clerget pour sa communication.

Église de Lescar (Basses-Pyrénées)

M. Courmont, rapporteur.

M. le secrétaire expose que le préfet des Basses-Pyrénées, en demandant un secours pour l'église de Lescar n'a pas envoyé de dessins suffisants à l'appui de sa requête.

La Commission décide que ces dessins seront demandés.

Église de Méobeq (Indre)

M. Courmont, rapporteur.

M. le secrétaire rappelle à la Commission qu'une mission avait été donnée à M. Gion, architecte, de se rendre à Méobeq pour y étudier un projet de restauration de ce monument. Cet architecte étant mort, l'affaire est restée en suspens, le rapporteur propose de confier à M. Mérindol la mission dont avait été chargé M. Gion.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Mont-devant-Sassey (Meuse)

M. Courmont, rapporteur.

M. le secrétaire expose que le préfet de la Meuse à qui, par une lettre de rappel, on avait demandé des renseignements sur l'église de Mont-Sassey, envoie à son sujet un rapport du sous-préfet de Montmédy qui établit le peu d'intérêt que mérite ce monument.

La Commission sursoit à l'ajournement indéfini de cette affaire jusqu'après le rapport de M. [Émile] Boeswillwald qui sera chargé de l'examiner lorsque les affaires l'appelleront dans le voisinage de cette Commune. 80/15/006/230

Fouilles à Mantes (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre du curé de Mantes au sujet des fouilles projetées dans le choeur de cette église.

La Commission, sur le rapport de M. Mérimée, décide qu'elle persiste dans les conditions mises à son allocation.

Église de Civray (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'une lettre de l'ancien curé de Civray qui demande au ministère de vouloir bien contribuer pour une somme de 2 000 Francs à l'achat d'une maison dont la démolition est nécessaire pour l'isolement de l'église.

Sur l'avis du rapporteur, la Commission décide que cette demande sera renvoyée à M. le ministre des Cultes qu'elle concerne plus directement, et en outre qu'un rapport sera demandé à M. Joly-Leterme sur l'état de l'église de Civray et l'opportunité de la dépense proposée.

L'abbé Tournesac (Sarthe)

M. Mérimée donne lecture d'une lettre de l'évêque du Mans au sujet de l'abbé Tournesac.

En 1848, il a présenté un projet de restauration du Mont-Saint-Michel (Sarthe).

M. Lenormant se charge de répondre à l'évêque du Mans.

Cette proposition est acceptée par la Commission.

Cloître des Filles du Calvaire au Luxembourg à Paris (Seine)

MM. Mérimée et Labrouste, rapporteurs. M. Mérimée, au nom de M. Labrouste et au sien, expose que la situation du cloître des Filles du Calvaire, au Luxembourg, est telle que si on essayait de le restaurer, on serait presque inévitablement entraîné à le reconstruire en entier. La sous-commission chargée d'examiner les lieux a pensé que M. de Gisors, dans son projet, s'était trop préoccupé de la décoration générale du Palais et pas assez des moyens de conserver dans l'état actuel le petit cloître des Filles du Calvaire ; elle ne doute pas qu'avec une faible dépense, on ne parvînt 80/15/006/231 à lui assurer une très longue durée et même à le faire servir à l'ornement du jardin.

La sous-commission croit que les réparations devraient se borner à l'intérieur à la reprise de la toiture qui est dans un état pitoyable et au rejointoiement du bahut et des contreforts, à l'extérieur ; c'est-à-dire du côté qui donne sur le jardin : au crépissage du mur exposé à la vue des promeneurs, qui serait en outre recouvert de plantes grimpantes de façon à cacher la vue d'un parement tout uni. La sous-commission se plaît à croire que le ministre mieux informé de l'état des choses et reconnaissant qu'il ne s'agit que de dépenses d'entretien presque insignifiantes pour conserver une partie des bâtiments du Luxembourg, qui peut recevoir une destination utile, voudra bien prendre à sa charge les frais nécessaires aux travaux qui viennent d'être indiqués.

La Commission décide qu'il sera écrit dans ce sens au ministre des travaux publics, et prie la sous-commission de continuer de donner ses soins à cette affaire, en se mettant en rapport avec l'administration des travaux publics, pour la mener à bonne fin.

Église de Saint-Brisson-sur-Loire (Loiret)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Saint-Brisson sur laquelle un rapport a été adressé au ministère, est intéressante, et que le travail de M. Pensée a droit aux éloges de la Commission. L'église de Saint-Brisson se rattache par la couverture de ses bas-côtés au système de l'architecture d'Auvergne qui s'est étendue sur les bords de la Loire plus à l'Ouest qu'on ne croyait.

La Commission, sur les observations du rapporteur, décide que l'édifice sera classé parmi les Monuments historiques.

Château de Semur (Côte-d'Or)

M. Mérimée, rapporteur, propose, conformément au rapport de M. Viollet-le-Duc, d'accorder une somme de 8 000 Francs pour la réparation du château de Semur. Cette allocation serait répartie sur les exercices 1849 et 1850. La ville, fort obérée, ne peut contribuer que pour une somme très insignifiante à la dépense générale.

La Commission décide que les 8 000 Francs sont accordés en deux exercices, 4 000 Francs sur 1849 et 4 000 Francs sur 1850. 80/15/006/232

Église de Gargilesse (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle à la Commission l'église de Gargilesse dont elle a déjà apprécié l'importance. La restauration en paraît fort désirable, et la dépense prévue au devis de M. Mérindol n'est pas disproportionnée avec le mérite du monument. Ce devis est de 12556 Francs.

M. le rapporteur pense que les travaux des deux catégories doivent être autorisés à la fois. Comme la Commune est si pauvre qu'il n'y a rien à attendre d'elle, il propose d'accorder sur les exercices 1849 et 1850 une somme de 10 000 Francs en demandant au ministre des Cultes d'allouer le complément du chiffre du devis, savoir : 2 556 Francs.

Ces conclusions sont adoptées. 5 000 Francs sur 1849 et 5 000 Francs sur 1850.

Église Saint-Esprit de Rue (Somme)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les réparations exécutées dans la chapelle de Rue sont satisfaisantes ; le rapporteur ne pense donc pas que l'on doive les abandonner au moment où on peut espérer la fin prochaine, et il serait même d'avis d'allouer de suite une allocation d'une certaine importance s'il avait pu trouver dans le devis autre chose qu'une note trop peu détaillée de M. Ramée qui ne permet pas de juger exactement de l'état d'avancement des travaux. Suivant le préfet de la Somme, il faudrait environ 10 000 Francs pour terminer les réparations, le département en donne 2 000 Francs, la Commune qui a déjà fourni 2 000 Francs est sans ressources dans ce moment.

Comme M. le rapporteur ne pense pas que le chiffre fixé par le préfet soit suffisant, il est d'avis d'ajourner toute décision jusqu'à la production du mémoire de M. Ramée, et de réserver 5 000 Francs sur 1849.

Ces conclusions sont adoptées.

Dessins de Cluny (Saône-et-Loire)

La Commission, après avoir pris connaissance 80/15/006/233 des dessins que M. Verdier a faits des restes de l'abbaye de Cluny et d'un certain nombre de maisons que renferme la ville de ce nom, décide que M. Verdier sera invité à continuer le travail qu'il lui a soumis.

Église de Saint-Riquier (Somme)

M. Mérimée propose d'ajourner de nouveau l'examen de l'affaire de Saint-Riquier jusqu'à ce que M. Ramée ait fourni le devis qui lui a été demandé pour la réparation du pilier de la sacristie, dont le mauvais état a été par lui signalé lors de sa dernière inspection dans la Somme.

Ces conclusions sont adoptées.

La Commission s'ajourne au vendredi 16 février 1849.

16 février 1849 (13e séance) [Vendredi]
Relevé des dessins de l'abbaye de Cluny (Saône-et-Loire)

Le secrétaire donne lecture à la Commission d'une lettre par laquelle M. Verdier, architecte, sollicite la mission de relever les dessins de l'ancienne abbaye de Cluny et des maisons intéressantes que renferme encore la ville de ce nom.

La Commission, après un nouvel examen des dessins de M. Verdier, décide qu'il sera invité à continuer ce travail.

Relevés des dessins de la Ville de Cordes (Tarn) et des Baux (Bouches-du-Rhône)

M. Mérimée expose tout l'intérêt qu'il y aurait à avoir également des reproductions des édifices intéressants que renferme la petite ville de Cordes, et la ville des Baux actuellement inhabitée. Il propose de confier ce travail à M. Laval, architecte.

La Commission décide que note sera prise des propositions de 80/15/006/234 M. l'Inspecteur général, et qu'ultérieurement elle prendra une décision sur l'exécution de ce travail.

Cloître des Filles du Calvaire au Luxembourg à Paris (Seine)

M. Mérimée rend compte d'une entrevue qu'il a eue avec M. le chef de division des Bâtiments Civils, au sujet du cloître des Filles du Calvaire au Luxembourg. Il est résulté de cette conférence que M. Denoue s'est engagé à réclamer de M. de Gisors un devis de la restauration réduit aux dépenses absolument nécessaires, qui sera soumis à l'examen de la Commission. M. Mérimée espère que, dans tous les cas, le monument échappera à la destruction.

Église Saint-Ouen de Rouen (Seine-Inférieure)

M. Mérimée fait connaître également à la Commission que les travaux de Saint-Ouen à Rouen, qu'il a visités dernièrement, se poursuivent avec activité et promettent un résultat des plus satisfaisants.

Travaux de Narbonne (Aude)

Nomination d'un inspecteur par le maire. M. Mérimée donne lecture à la Commission d'une lettre relative à l'affaire des travaux de Narbonne, dans laquelle le maire de cette Ville a cru devoir, sans consulter l'architecte, remplacer l'inspecteur nommé par M. Viollet-le-Duc par un inspecteur de son choix. Les renseignements fournis par cette lettre, au sujet de ce nouvel agent, sont loin de lui être favorables.

La Commission, pour les motifs développés dans un précédent procès-verbal de ses séances persiste dans ses premières conclusions, et insiste pour que la surveillance des travaux soit rendue à M. Murat.

Demande d'une place de correspondant pour la Seine-Inférieure

M. de Maleville donne connaissance à la Commission d'une lettre de M. Fallue qui sollicite les fonctions de correspondant pour le département de la Seine-Inférieure.

La Commission décide qu'il n'y a pas lieu de nommer un inspecteur de plus que ceux déjà chargés de ces fonctions dans ce département.

Temple de Diane à Nîmes (Gard)

Acquisition de terrains.

M. de Lasteyrie communique à la Commission les renseignements que lui a donnés M. le préfet du Gard au sujet du terrain qu'il serait nécessaire d'acheter derrière le Temple de Diane pour y pratiquer les fouilles projetées par l'administration.

La Commission décide que le préfet sera invité à poursuivre un arrangement par lequel il offrirait 80/15/006/235 au propriétaire du terrain 4 000 Francs à la condition qu'il permettrait de faire des fouilles et renoncerait à toute prétention sur les objets qui pourraient être découverts, et, dans le cas où par la suite l'État désirerait garder le terrain, une indemnité de 6 000 Francs serait ajoutée aux premiers 4 000 Francs payés. M. de Lasteyrie est invité à écrire dans ce sens.

Église de Bayon (Gironde)

M. de Laborde expose qu'en 1841 une demande adressée en faveur de l'église de Bayon a été ajournée faute de fonds, il croit que, comme l'état du crédit n'est pas en ce moment plus satisfaisant, il y a lieu d'ajourner de nouveau cette affaire qui ne présente pas un grand intérêt.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Bernède (Gers)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Bernède est dépourvue d'intérêt ; la dissertation envoyée au ministre par M. de Gavot prouve qu'il n'a pas les premiers éléments des connaissances nécessaires à l'appréciation de l'âge d'un édifice.

La Commission décide qu'il est inutile de s'occuper davantage de cette église, et de continuer la correspondance avec M. de Gavot.

Église Notre-Dame de Calma à Lachau (Drôme)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître l'intérêt qui s'attache à l'église Notre-Dame de Calma ; il n'hésiterait même pas à proposer un secours pour en assurer la restauration, s'il ne fallait réserver toutes les ressources de la Commission pour des monuments d'une importance plus considérable. Toutefois, l'église de Calma mérite par un motif une bienveillance particulière ; elle est le seul débris d'une ville détruite dans le Moyen Âge, et sa position fait qu'elle n'a de secours à espérer que du ministre de l'Intérieur.

La Commission, sur les observations du rapporteur, décide que M. Manguin sera chargé de lui adresser un rapport sur la situation du monument.

Fouilles près de Trezé (Eure-et-Loir)

M. Mérimée, rapporteur, expose que M. Doublet de Boisthibault, correspondant du ministère sollicite la médaille que la Commission attribue comme récompense aux inspecteurs zélés 80/15/006/236 pour prix des soins qu'il s'est donnés dans l'accomplissement de ses fonctions, et notamment lors des fouilles exécutées près de Trezé.

La Commission, sur la proposition du rapporteur, décide que l'on examinera la correspondance de M. Doublet de Boisthibault, et que, par suite de cet examen, on verra s'il y a lieu de le porter au nombre des candidats pour la médaille.

Obélisque d'Ivry (Eure)

M. Mérimée, rapporteur, est d'avis de regarder comme un monument historique l'obélisque d'Ivry, et il ne doute pas que la Commission n'autorise sa réparation. Toutefois, le devis proposé lui parait exagéré, et il demande qu'avant de statuer définitivement, la Commission soit saisie d'un devis mieux rédigé. Il croit aussi que l'inscription détruite ne devra être remplacée qu'après que cette inscription aura été communiquée au ministre.

La Commission décide qu'une somme de 500 Francs sera réservée pour les travaux nécessaires sur 1849, afin de conserver ce petit monument, mais l'architecte devra refaire son devis suivant les observations du rapporteur.

Église du Breuil au Mesnil-Mauger (Calvados)

M. Mérimée, rapporteur, pense que les réparations de la première catégorie proposées par M. Danjoy pour l'église de Breuil sont d'une urgence incontestable. On ne peut non plus méconnaître l'importance de l'église qui, par son antiquité et l'originalité de son plan, mérite une attention toute particulière.

Il pense que, vu l'état des finances des Monuments historiques, le plus qu'on pourrait faire serait d'accorder 3 000 Francs à condition que le reste de la dépense, savoir : 5 200 Francs, serait couvert par la Commune et le ministère des Cultes. S'il est vrai que la Commune a voté 2 500 Francs, il ne resterait plus que 3 000 Francs que M. le ministre des Cultes fournirait probablement.

Ces conclusions sont adoptées. 3 000 Francs conditionnellement sur 1849.

Église de Formigny (Calvados)

M. Mérimée, rapporteur, pense que l'église de Formigny 80/15/006/237 mérite l'intérêt de la Commission, un secours de 1 000 Francs lui a été accordé en 1846 ; aujourd'hui, on demande une nouvelle somme de 2216 Francs.

M. le rapporteur pense que l'affaire n'est pas suffisamment instruite pour qu'il y ait lieu d'accorder un nouveau secours. Peut-être les dessins et plans présentés à la Commission suffisent-ils pour faire apprécier l'importance du monument, mais le devis n'est pas à ce qu'il paraît un travail définitif, et on annonce que d'autres travaux restent à faire.

Le rapporteur croit qu'il est prudent d'ajourner toute décision jusqu'à ce que la Commission connaisse plus exactement les besoins réels de l'édifice.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Villiers-sur-Port (Calvados)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Villiers-sur-Port n'a pas d'autre titre à l'intérêt que son clocher, construction assez élégante des XIIe et XIIIe siècles dans le style particulier à la Normandie.

Dans l'état du fonds de la Commission, le rapporteur croit dangereux de les disséminer dans des restaurations de très médiocre importance, et il croit prudent de proposer le rejet de la demande formée par le préfet du Calvados.

Ces conclusions sont adoptées.

Le rejet est prononcé.

Église de Vierville (Calvados)

M. Mérimée, rapporteur, pense que l'église de Vierville offre quelque intérêt, elle ne se distingue pas malheureusement par le mérite de ses détails de quantités d'autres églises de la même province et appartenant au même style. Si la Commission prenait en considération les sacrifices déjà faits par la Commune, elle pourrait accorder une somme de 1 000 Francs qui suffirait aux travaux les plus urgents. Toutefois, le rapporteur n'ose pas proposer aujourd'hui cette allocation, l'état des fonds faisant une nécessité de la plus rigoureuse économie.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Juaye-Mondaye (Calvados)

M. Mérimée, rapporteur, s'en réfère au sujet de l'église de Juaye-Mondaye au rapport de M. Le Prévost, et s'étonne qu'après le refus très bien motivé de la Commission, on demande de nouveau un secours pour une église qui n'a rien de commun avec un Monument historique.

La Commission adopte 80/15/006/238 ces conclusions et renvoie l'affaire au ministre des Cultes.

Église de Sainte-Gemme (Charente-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, regarde l'église de Sainte-Gemme comme un monument fort intéressant. Le devis des travaux proposés rédigé par l'architecte de l'arrondissement de Saintes comprend trois catégories. La première, de 2 050 Francs, consiste dans l'érection des contreforts le long des faces latérales et la reprise d'une porte extrêmement remarquable sculptée à l'intérieur comme à l'extérieur de l'église.

M. le rapporteur propose d'allouer pour la réparation de cette porte un secours de 1 000 Francs, si le ministre des Cultes consent de son côté à un sacrifice pareil.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission. 1 000 Francs sur 1849.

Église d'Uzerche (Corrèze)

M. Mérimée fait observer à la Commission tout l'intérêt qui s'attache à l'église d'Uzerche. Il pense que la Commission n'hésiterait pas à lui accorder les secours que ses ressources lui permettraient, si le travail graphique et le devis présentés n'étaient d'une imperfection telle qu'il y ait danger à confier la restauration du monument à l'auteur de ce projet.

En conséquence, le rapporteur propose de charger un architecte, commissionné par le ministère, d'étudier cette restauration.

La Commission partage cet avis et désigne M. Millet pour cette mission.

Église de Turenne (Corrèze)

M. Mérimée, rapporteur, ne pense pas que l'église de Turenne, vaste monument du XVIIe siècle, mérite d'être classée. Quant à lui accorder l'allocation qui est demandée pour elle, il croit encore moins que ce soit opportun de le faire.

La demande est rejetée.

Église Saint-Pierre-de-Fursac (Creuse)

M. Mérimée expose que les vitraux seuls de l'église de Fursac offrent de l'intérêt ; l'église elle-même ne mérite pas le nom de monument. Cependant, en considération de ses verrières, elle a obtenu en 1842 80/15/006/239 un secours de 2 000 Francs. Il s'agit aujourd'hui de refaire sa charpente et sa toiture, comme cette opération n'intéresse que le culte, M. le rapporteur est d'avis que l'affaire doit être renvoyée au ministre des Cultes.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Louvres (Seine-et-Oise)

M. le président donne à la Commission lecture d'une lettre de M. le ministre des Cultes relative à des travaux d'art que réclame l'église de Louvres.

La Commission décide que M. Garrez sera invité à étudier cette affaire.

Église de Varen (Tarn-et-Garonne)

M. le président donne également lecture d'une lettre adressée par M. le maire de Varen, à M. Questel, au sujet des travaux que réclame l'église de cette ville.

Comme M. Viollet-le-Duc est actuellement chargé de diriger les travaux de ce monument, M. le rapporteur propose de lui renvoyer la lettre dont il s'agit.

Ces conclusions sont adoptées.

Maison à Saint-Gilles (Gard)

M. Questel donne quelques renseignements sur une maison de la ville de Saint-Gilles digne du plus haut intérêt et qu'il serait urgent d'acheter si on veut la sauver de la destruction. Elle serait propre à faire un presbytère, mais la Ville est hors d'état d'en faire l'acquisition.

La Commission décide que cette affaire sera envoyée au ministère des Cultes avec une vive recommandation.

Église de Chambon-sur-Voueize (Creuse)

M. Mérimée, rapporteur.

La Commune de Chambon à qui un secours a été alloué sur 1849 conditionnellement pour la restauration de son église, demande à être affranchie de la condition qui lui a été imposée.

M. le rapporteur est d'avis de maintenir la condition imposée par la Commission dans la séance du 16 avril 1847. Si la Ville de Chambon est dans l'impossibilité de compléter la somme nécessaire aux réparations, M. le rapporteur espère que le ministre des Cultes lui accordera un secours.

La Commission partage cet avis.

Église de la Basse-Oeuvre à Beauvais (Oise)

M. Durieu, rapporteur, rappelle à la Commission l'engagement pris par elle d'accorder un secours de 11710 Francs pour restaurer l'église de la Basse Oeuvre dans le cas où M. le ministre des Cultes voudrait bien faire les frais nécessaires de son appropriation.

M. le directeur des Cultes expose que 80/15/006/240 l'administration des Cultes accepte les offres de la Commission, si elle veut bien y persister, et s'engage à mettre à la charge du ministère des Cultes les dépenses qu'entraînerait l'appropriation.

La Commission, sur cette proposition, décide que les 11 710 Francs seront alloués en deux exercices, savoir : 5 000 Francs sur 1849 et 6 710 sur 1850.

La Commission s'ajourne au vendredi 23.

23 février 1849 (14e séance) [Vendredi]
État des crédits

Le secrétaire donne à la Commission connaissance de l'état du crédit des Monuments historiques pour l'exercice courant. Il résulte du relevé qu'il a fait que les engagements pris jusqu'ici s'élèvent à la somme de 664 820 Francs 36 dont 475 028 Francs 33 d'allocations définitives et 147 792 Francs 03 d'allocations conditionnelles.

Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

M. Mérimée soumet à la Commission le dessin présenté par M. Lenoir pour le pavement en briques émaillées de la salle des tapisseries de l'Hôtel de Cluny.

M. Mérimée fait observer que le projet de M. Lenoir pèche par plusieurs points. D'abord, le trop grand nombre de couleurs employées dans la même brique augmenterait de beaucoup le prix de revient de la matière. Quant au choix de ces couleurs, le rapporteur croit que la couleur jaune trop répétée dans le dessin nuirait aux tapisseries dont les murs doivent être couverts.

Sur ces observations, la Commission ajourne toute décision jusqu'à la production d'un nouveau dessin que M. Mérimée doit prochainement lui mettre sous les yeux. 80/15/006/241

Galerie Mazarine de la Bibliothèque nationale à Paris (Seine)

M. de Laborde expose à la Commission les craintes que lui fait concevoir pour l'avenir de la Galerie Mazarine de la Bibliothèque nationale, le projet d'achèvement du Louvre, qui doit comprendre la reconstruction de la Bibliothèque. Il rappelle les décisions prises par la Commission lors de l'apparition d'un projet semblable, il y a quelques années, et demande si ce ne serait pas pour la Commission [sic] d'intervenir auprès du gouvernement. M. de Laborde voudrait que, dans tous les cas, on fît des réserves pour le vaisseau construit par François Mansart et qui renferme les peintures si précieuses de Romanelli. Il rappelle, au sujet de ces peintures, le projet qu'avait eu la Commission de les faire dessiner.

M. Buchez pense qu'il n'y a pas encore lieu de prendre l'alarme, que le projet n'est pas encore accepté par l'Assemblée nationale, que peut-être ne le sera-t-il pas, et qu'il serait temps d'intervenir lorsqu'on agiterait la question de la vente des bâtiments de la Bibliothèque actuelle.

Église d'Auchy-lès-Labassée (Pas-de-Calais)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle aux souvenirs de la Commission une demande adressée en faveur de l'église d'Auchy, monument très médiocre du XVIe siècle. Le rapporteur ne pense pas qu'il y ait lieu de reproduire les conclusions de son précédent rapport, et il croit que l'affaire ne regarde que l'administration des Cultes.

Adopté.

Arc de Cavaillon (Vaucluse)

M. Questel, rapporteur, expose qu'en 1832 des fouilles ont été faites qui ont mis à jour les côtés nord et est de l'arc de Cavaillon ; depuis cette époque, il n'a rien été fait pour l'isolement de l'édifice. Pour le dégager complètement, il est indispensable de pratiquer, comme l'a proposé M. Renaux(3), une petite place ou impasse du côté du couchant. Cette impasse traverserait le jardin de la dame Court, et la dépense qu'occasionnerait l'achat du terrain est évaluée à 3 500 Francs. L'expropriation commencée à ce sujet et pour laquelle le département donnait 2 000 Francs, la Commune 2 500 Francs et l'État 2 000 Francs, a été en quelque sorte abandonnée.

M. le rapporteur 80/15/006/242 demande que le ministre donne des ordres pour que cette affaire soit reprise.

La Commission partage cette opinion.

Chapelle du château de Tallard (Hautes-Alpes)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la chapelle du château de Tallard offre quelque intérêt, bien que son architecture appartienne à une époque de décadence très avancée. Malheureusement, le travail graphique présenté ne peut donner une idée de son mérite principal qui consiste dans la délicatesse de son ornementation. Le devis qui s'élève à 15 000 Francs pourrait facilement être réduit de moitié si on se bornait aux travaux de conservation strictement nécessaires. Cependant, dans l'état présent des ressources dont peut disposer la Commission, le rapporteur ne croit pas pouvoir proposer pour ce petit monument aucune allocation.

Toutefois, comme le château lui-même bien que fort ruiné est très intéressant, le rapporteur croit qu'il serait important d'en faire l'objet d'un travail graphique complet, et il annonce qu'il renouvellera cette proposition lorsqu'un des architectes du ministère devra se rendre dans le département des Hautes-Alpes.

Ces conclusions sont adoptées.

Église d'Embrun (Hautes-Alpes)

M. Mérimée, rapporteur, pense qu'il n'y a pas lieu de s'occuper de la demande du préfet des Hautes-Alpes relative aux réparations de la toiture de l'église d'Embrun. Depuis l'époque où la demande a été faite, la Ville a dû trouver les ressources nécessaires à ces travaux. Il pense du reste qu'il y aura lieu de faire, d'ici à quelque temps, examiner l'édifice pour s'assurer si les réparations exécutées au portail ont été bien faites.

Ces conclusions sont approuvées.

Église de Largentière (Ardèche)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Largentière, pour laquelle une demande de secours a été adressée au ministre, paraît mériter d'être classée. Le travail soumis par M. Reymondon ne fait pas connaître l'état 80/15/006/243 actuel, et en parcourant son devis, le rapporteur ne voit nulle part la preuve que l'église ait besoin de réparations. Quant aux changements proposés par l'architecte, sauf celui de la sacristie, M. Mérimée pense qu'aucun ne doit être autorisé. Pour le projet de façade, il offre la confusion la plus ridicule de tous les styles ; il en est de même du projet de tribune.

En conséquence, M. Mérimée propose de prévenir le préfet de l'Ardèche que le projet de M. Reymondon a été rejeté, comme altérant gravement le style d'un édifice remarquable, que ce projet dénote la plus déplorable ignorance des différents styles du Moyen Âge, et que, dans l'hypothèse où la Commune de Largentière aurait des fonds pour l'exécuter, il y aurait lieu d'appliquer ces fonds à l'exécution d'un autre projet.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Souvigny (Allier)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Souvigny, autrefois partie d'une abbaye très riche, est devenue la paroisse d'un bourg assez pauvre, et que, sans le secours de l'administration, il serait impossible de pourvoir à son entretien. En 1847, le ministre des Cultes, en adressant au ministre de l'Intérieur un rapport sur la situation de l'édifice, et un devis de réparations urgentes s'élevant à 10 750 Francs, offrait de concourir aux travaux pour une somme de 3 000 Francs à la condition que son collègue prendrait à sa charge le reste de la dépense. Or, si l'on examine le devis rédigé par M. Esmonnot, on peut se convaincre que la plupart des réparations dont l'urgence est signalée, intéressent en réalité beaucoup plus l'exercice du culte que la conservation du monument historique.

Cependant, comme l'église de Souvigny offre un très grand intérêt, le rapporteur ne pense pas que la Commission puisse refuser son intervention, lorsqu'il s'agit d'empêcher la pluie de tomber sur ses voûtes et de dégrader les belles sculptures de ses cinq nefs. Il propose, en conséquence, d'accorder une somme de 3 000 Francs applicable aux réparations de la toiture, et à la condition que le ministre des Cultes voudra bien ne pas borner son concours à la somme de 3 000 Francs promis déjà en 1847.

Ces conclusions sont approuvées. 3 000 Francs conditionnellement sur 1849 et 1850. 80/15/006/244

Église de Sisteron (Basses-Alpes)

M. Mérimée, rapporteur, soumet à la Commission les dessins que M. Renaux a préparés pour l'étude de la restauration de l'église de Sisteron. Sur les observations du rapporteur, la Commission charge M. Labrouste d'examiner cette affaire et de lui présenter un rapport à la prochaine séance.

Elle décide, en outre, que M. Renaux sera payé, sur l'exercice 1849, des 656 Francs d'honoraires qui lui sont dus pour les frais de voyages et le travail graphique ainsi que le devis qu'il a rédigé pour cette affaire, sur la demande du ministre de l'Intérieur.

La Commission s'ajourne au vendredi 2 mars.

2 mars 1849 (15e séance) [Vendredi]
Église Saint-Rémi de Reims (Marne)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte d'une lettre de la mairie de Reims, que les sommes libres sur les anciens crédits destinés aux réparations de l'église Saint-Rémy, reportées comme restes à payer aux chapitres additionnels du budget de la ville, pour 1848, s'élèvent à 81 925 Francs 96 ; que les paiements à faire pour solder et liquider les anciens travaux n'excéderont pas 37 000 Francs ; il y aura donc un excédent disponible de 40 000 Francs au moins, dont 20 000 Francs appartiennent à la Ville, et le reste au ministère des Cultes. 80/15/006/245 Si donc le ministre de l'Intérieur et le ministre des Cultes consentaient à donner les 100 000 Francs qu'ils ont anciennement promis pour les réparations indispensables que réclame l'église de Saint-Rémy, presque toute la somme nécessaire, (soit 140 000 Francs), se trouverait donc réunie, car le devis s'élève à 152 000 Francs.

M. le rapporteur propose d'augmenter l'allocation déjà réservée pour l'église Saint-Rémy de manière à couvrir le déficit signalé par le maire de Reims. 25 000 Francs ont été déjà réservés sur 1849 dans le but de pourvoir au commencement des travaux ; M. le rapporteur pense qu'il faudra ajouter 12 000 Francs à cette subvention. Cette somme pourrait être imputée sur l'exercice 1850.

La Commission partage l'avis du rapporteur et décide qu'outre les 25 000 Francs réservés sur 1849, une somme de 37 000 Francs sera réservée sur 1850.

La Grange aux dîmes à Provins (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le Conseil municipal de Provins annonce qu'il est hors d'état de concourir à la restauration de la Grange aux dîmes, dont la réparation doit coûter 8 500 Francs. Malgré tout l'intérêt qu'offre ce monument, le rapporteur ne croit pas qu'il soit possible d'entreprendre un travail aussi considérable avec les ressources actuelles du budget des Monuments historiques.

Il propose donc d'ajourner l'affaire jusqu'à ce que le budget soit fixé pour 1849, mais dès à présent de décider que la Grange aux dîmes sera restaurée aussitôt que l'état des fonds le permettra.

Ces conclusions sont adoptées. Ajournement.

Rejet d'une demande de place de correspondant pour la Seine-Inférieure

M. Mercey fait part à la Commission d'une nouvelle demande adressée au ministre par M. Léon Fallue dans le but d'obtenir la place de correspondant du ministère pour le département de la Seine-Inférieure.

La Commission, par les motifs qui l'ont déterminée, lorsqu'une semblable demande lui a été soumise, décide qu'il n'y a pas lieu de présenter à l'approbation du ministre la nomination de M. Fallue.

Château de Semur (Côte-d'Or)

M. Mérimée donne lecture à la Commission d'une lettre par laquelle M. le maire de Semur se plaint très vivement de ce que les instructions données à l'architecte pour la réparation du château de Semur lui ont été adressées directement, et sans passer par son intermédiaire ; 80/15/006/246 il réclame, en outre, pour le maire, le droit, sinon de diriger les travaux, au moins de les surveiller et de les suivre.

M. Mérimée demande qu'il soit écrit au maire pour lui faire connaître que le service des Monuments historiques a été créé dans le but de donner une direction meilleure aux travaux qui s'exécutent dans les départements aux édifices qui intéressent l'art ou l'histoire, et que la Commission des Monuments historiques a été instituée pour surveiller et suivre ces travaux exécutés par ordre du ministre, sans le contrôle des administrations locales.

Église de Trie-Château (Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose que M. Bourguignon a justifié assez bien quelques-uns des travaux qu'il se propose d'exécuter à la façade de l'église de Trie-le-Château ; ainsi sa restauration de la partie inférieure de cette façade ne peut donner lieu à aucune observation et il n'est douteux pour personne qu'il ne reproduise exactement l'état ancien. Mais il n'en est pas de même pour la partie supérieure.

M. le rapporteur regarde la façade de Trie comme un monument d'une très haute importance, peut-être comme l'exemple le plus remarquable du roman fleuri dans le Nord de la France, et il pense que c'est un type qu'il faut conserver. Il est donc d'avis de restaurer la belle porte, pendant qu'il en est temps encore. Le devis des réparations est de 12 000 Francs environ, et ce devis ne comprend pas sans doute tous les travaux, car, en 1843, une réparation dont il n'est pas question dans le devis avait été proposée, dont la dépense devait s'élever à 7 000 Francs.

Comme il faut assurer la conservation de tout l'édifice, avant de prendre une décision sur l'allocation à accorder, M. le rapporteur est d'avis de demander à M. Bourguignon des renseignements sur la situation de l'église entière, de l'inviter à modifier son projet de façade, et d'ajouter aux renseignements déjà fournis tous ceux que l'étude de l'état actuel pourrait lui suggérer ; enfin, de demander au préfet si la Commune de Trie peut contribuer à la restauration de son église, et pour quelle somme.

Ces conclusions sont adoptées. 80/15/006/247

Sous-commission pour présenter le budget

Sur la proposition du président, une sous-commission est nommée pour présenter à la Commission du budget de 1849 les observations et renseignements nécessaires pour l'éclairer sur les besoins du service des Monuments historiques, et la nécessité de s'abstenir d'apporter à ce fonds, déjà très peu considérable, aucune diminution.

La sous-commission désignée se compose de MM. Mérimée, Caristie, Blanc et Courmont. M. le président annonce qu'il se joindra à la sous-commission.

La séance est levée.

9 mars 1849 (16e séance) [Vendredi]
Présents : MM. Mérimée, de Laborde, Mercey, Caristie, Questel, Courmont, de Lasteyrie, Paul Lacroix.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
Demande de permission de faire des moulages dans les églises.

Le secrétaire donne lecture d'une lettre de M. Maxime Ducamps qui demande au ministre de lui faire délivrer la permission de mouler dans toutes les églises et chapelles de France, dans l'intérêt de la publication qu'il prépare d'une histoire des symboles archéologiques religieux.

Sur les observations de plusieurs membres, qui font ressortir tous les inconvénients qui résultent des moulages exécutés sur les sculptures précieuses qui décorent les Monuments historiques, la Commission décide que M. Ducamps devra adresser une demande spéciale, pour chacun des monuments dans lesquels il compte prendre des moulages, et en outre, s'entendre préalablement avec l'architecte chargé de l'entretien du monument.

Église Notre-Dame d'Étampes (Seine-et-Oise)

M. Paul Lacroix demande que la Commission veuille bien s'occuper de l'église Notre-Dame d'Étampes, dont le clocher a eu beaucoup à souffrir du dernier ouragan. 80/15/006/248

M. Mérimée fait observer à la Commission qu'un devis complet des réparations que réclame ce monument, ainsi que des renseignements sur le concours à attendre de la Commune, ont été demandés dans le courant de janvier dernier, et que ces documents ne sont pas encore parvenus à la Commission.

La Commission décide qu'une lettre sera adressée à l'architecte pour presser l'envoi des pièces demandées.

Église Saint-Michel-d'Entraigues (Charente)

M. Courmont, rapporteur.

Le secrétaire fait remarquer à la Commission que la dernière fois qu'elle a eu à s'occuper du projet de restauration de l'église Saint-Michel-d'Entraigues, elle a bien approuvé en principe le projet proposé par M. Abadie, architecte, mais qu'elle n'a pas statué sur le chiffre du concours que devra accorder le ministère.

La Commission décide qu'elle proposera au ministre d'accorder 11 000 Francs sur 1849 et 11 000 Francs sur 1850.

Église d'Isômes (Haute-Marne)

M. Mérimée, rapporteur.

Dans une de ses précédentes séances, la Commission avait ajourné sa décision sur une proposition faite par M. [Émile] Boeswillwald, au sujet du couronnement des plates formes triangulaires de la tour de l'église d'Isômes, jusqu'à ce que l'architecte ait donné des renseignements sur les motifs qui lui avaient fait choisir la décoration qu'il proposait.

M. Mérimée expose que l'architecte présente aujourd'hui un dessin de l'église de Tracy-le-Val dans l'Oise, qui portait anciennement aux quatre angles de sa tour les figures des quatre évangélistes, dont une seule est aujourd'hui conservée. En outre, l'architecte fait remarquer que si les plates formes de la tour d'Isômes sans pente aucune pour l'écoulement des eaux n'étaient pas surmontées par quelque ornement, les eaux pluviales s'infiltreraient dans les joints et nuiraient à cette partie de l'édifice.

La Commission, sur les conclusions favorables du rapporteur, approuve le projet de M. [Émile] Boeswillwald.

Salle des tapisseries à l'Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

M. Mérimée communique à la Commission un dessin de M. Viollet-le-Duc 80/15/006/249 pour le pavement de la salle des tapisseries de l'Hôtel de Cluny. Ce projet de pavement en briques émaillées devra coûter 2592 Francs plus 864 Francs pour le cailloutage ou le béton sur lequel il devra porter. C'est une économie de 300 Francs sur la dépense qu'occasionnerait un parquet.

M. le rapporteur demande à la Commission d'approuver ce projet pour que les travaux de cette salle ne soient pas retardés plus longtemps.

Le projet est approuvé.

Église de Rouffach (Haut-Rhin)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle qu'il a déjà fait connaître l'importance de l'église de Rouffach et sollicité la continuation des secours qu'elle avait reçus. L'architecte présente un nouveau devis des travaux qui doivent compléter la restauration. La plupart des travaux qu'il propose sont utiles, quelques-uns très urgents. Toutefois, un certain nombre d'articles du devis sont l'objet de ses observations, tels que le rejointoiement, le crépissage des murs, le pavage. Le devis présente un total de 18143 Francs. La Ville de Rouffach s'est imposée extraordinairement et offre de concourir à la dépense pour une somme de 5 000 Francs. Le préfet pense qu'elle pourra même ajouter encore quelque chose à cette allocation. Pour reconnaître ce sacrifice, le rapporteur propose d'accorder une somme de 5 000 Francs sur 1850 aux conditions qu'il indique :

1° l'architecte devra se conformer aux observations contenues dans la lettre du 24 septembre 1848. Il défendra l'emploi de la boucharde, renoncera à ces rapiéçages de petits morceaux par incrustement, qui changent l'aspect de l'appareil et défigurent un monument. Il apportera plus d'attention à faire copier exactement les tailles et les moulures originelles dans les reprises qu'il aura à exécuter.

2° l'architecte devra se conformer aux observations de M. [Émile] Boeswillwald qui sera chargé de revoir son devis sur place ou en référer à la Commission. Pour le restant de la somme à recevoir, il sera fait appel au concours du ministère des Cultes.

Ces conclusions sont approuvées par la Commission. 5 000 Francs sont réservés sur 1850.

Fouilles derrière le Temple de Diane à Nîmes (Gard)

M. Mérimée donne lecture à la Commission d'une lettre adressée par M. le préfet du Gard à M. de Lasteyrie au sujet de la transaction qu'il a été chargé de suivre pour l'achat d'un terrain derrière le Temple de 80/15/006/250 Diane. Le préfet donne connaissance de l'état de l'affaire, et demande que la Commission veuille bien lui accorder définitivement les 5 000 Francs qui lui ont été promis. Le préfet annonce qu'il pourra appliquer quelques fonds départementaux à cette acquisition.

La Commission décide que les 5 000 Francs promis seront accordés à titre de secours pour aider la Ville de Nîmes et le département dans l'achat de ce terrain destiné à pratiquer des fouilles. Les 5 000 Francs sont alloués sur 1848.

Sainte-Chapelle de Saint-Germer-de-Fly (Oise)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que le nouveau devis, présenté par M. [Émile] Boeswillwald pour Saint-Germer, a pour objet la continuation d'une restauration déjà prévue au devis général et adoptée en principe par la Commission. La seule difficulté est de trouver les fonds nécessaires.

M. [Émile] Boeswillwald demande 22 000 Francs et il lui serait impossible de continuer les travaux à moins de 12 000 Francs sur l'exercice 1849.

Comme il est essentiel que les travaux ne cessent pas en ce moment, car cela aurait les plus grands inconvénients matériels et moraux, M. le rapporteur propose d'accorder cette allocation sur l'exercice courant.

Ces conclusions sont adoptées. 12 000 sur 1849.

Église de Civry à Massangis (Yonne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le porche de l'église de Civry est un petit monument très original qui mérite d'être conservé avec soin. Il est menacé en ce moment d'une restauration déplorable au moyen de ciment romain.

Le devis présenté paraît rédigé avec soin et intelligence, et le dessin envoyé suffit pour apprécier l'importance du porche. La dépense serait de 1 600 à 1 700 Francs.

M. le rapporteur n'hésite pas, eu égard à la pauvreté de la Commune, à proposer l'allocation de la totalité de la somme nécessaire à la réparation.

Ces conclusions sont adoptées. 1 600 Francs sur 1849.

Sainte-Chapelle d'Aigueperse (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la Commune 80/15/006/251 d'Aigueperse ne peut concourir à la restauration de son église que pour une somme de 1 000 Francs.

Dans l'état des ressources du ministère, le rapporteur croit qu'il est impossible de s'engager dans une pareille entreprise qui déjà en 1845 ne paraissait pas exécutable.

Ces conclusions sont adoptées.

Ajournement prononcé.

Église Sainte-Croix de Saint-Lô (Manche)

M. le préfet de la Manche communique au ministre une protestation contre le projet d'agrandissement de l'église Sainte-Croix de Saint-Lô dont la Commission a eu à s'occuper encore dernièrement. Le rapporteur rappelle que le projet contre lequel on proteste a été formellement rejeté par la Commission. Il croit donc qu'il n'y a autre chose à faire en ce moment que de communiquer à l'administration départementale et communale la protestation envoyée.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Villedieu (Cantal)

M. Mérimée expose que les documents envoyés au sujet de la restauration de l'église de Villedieu sont loin d'être complets. Il propose donc de demander au préfet de nouveaux renseignements dans le sens des observations rédigées par M. Caristie qui devront être communiquées à l'administration du département du Cantal.

Ces conclusions sont adoptées.

La séance est ajournée au vendredi 23 mars.

23 mars 1849 (17e séance) [Vendredi]
Le procés-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
Église de Surgères (Charente-Inférieure)

M. le secrétaire donne lecture d'une lettre du curé de Surgères qui réclame un secours en faveur de l'église 80/15/006/252 de cette Commune.

La Commission décide que l'affaire sera instruite.

Manière dont les crédits sont répartis par la Commission.

M. Mérimée donne lecture à la Commission d'une note qu'il a préparée pour faire connaître à M. le ministre la manière de procéder de la Commission dans la répartition des crédits affectés aux Monuments historiques, la nécessité de diviser les allocations sur plusieurs exercices, et par conséquent d'engager l'avenir dans certains cas.

La Commission approuve cette note et décide qu'elle sera présentée au ministre par le directeur des Beaux-arts

Église de Villefranche (Rhône)

M. Blanc lit une lettre de M. de Mortemart, représentant du Peuple, qui réclame la restauration de l'église de Villefranche.

Église de Lens (Pas-de-Calais)

…. et une autre de M. de Melieuq qui se plaint de l'état fâcheux dans lequel on laisse l'église de Lens.

Église de Nouaillé (Vienne)

M. Mérimée lit une lettre de M. Joly relative à l'église de Nouaillé. Ce monument vient d'éprouver un grave accident par suite du retard que l'état du fonds des Monuments a fait apporter à sa restauration. L'architecte annonce qu'il se rendra à Nouaillé pour étudier la restauration, si le ministre le juge convenable. M. Mérimée annonce qu'il écrira à M. Joly pour l'inviter à adresser un rapport.

M. Mérimée expose que M. Amé, l'un des inspecteurs des travaux de M. Viollet-le-Duc, pour le département de l'Yonne, réclame une gratification pour récompense du zèle qu'il a toujours apporté dans l'exercice de ses fonctions.

La Commission, tout en reconnaissant le soin et le zèle qu'a toujours montré M. Amé, décide que, vu le profit qu'il retire des travaux qu'il conduit, et eu égard à sa position personnelle, il n'y a pas lieu d'accorder cette gratification, car ce serait un précédent fâcheux à établir.

Église Sainte-Clotilde à Paris (Seine)

M. Mérimée appelle l'attention de la Commission sur les travaux qui s'exécutent en ce moment à l'église Sainte-Clotilde, place Bellechasse. Il annonce qu'il a écrit à M. le préfet de la Seine pour lui faire connaître 80/15/006/253 toutes les erreurs que renferme le projet qui se poursuit.

M. Lenormant pense qu'avant que la Commission fasse une démarche officielle auprès de l'administration de la préfecture de la Seine, il est bon d'attendre la réponse du préfet aux observations et aux critiques de M. l'Inspecteur général.

Documents publiés par l'administration des Cultes

M. le président donne à la Commission connaissance d'une lettre par laquelle M. Durieu, directeur général des Cultes, lui adresse six exemplaires des documents publiés par l'administration des Cultes au sujet du service des édifices religieux.

Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

M. Vaudoyer donne à la Commission lecture d'un rapport sur le projet de restauration complète de l'Hôtel de Cluny. Il résulte de ce travail qu'une économie notable peut être faite sur le chiffre total des dépenses proposées par M. Lenoir.

La Commission décide que ce rapport sera discuté lorsqu'il y aura lieu de donner suite au projet de restauration.

Temple de Diane à Nîmes (Gard)

M. Blanc annonce que la transaction relative à l'achat d'un terrain adjacent au temple de Diane, à Nîmes, vient d'être terminée par M. le préfet du Gard, ainsi qu'il résulte d'une lettre qu'il dépose sur le bureau.

Monument antique présumé des Templiers à Saumur (Maine-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, annonce qu'il a écrit à M. Joly, architecte à Saumur, pour avoir des renseignements plus précis sur le monument ou soit disant tel dont l'abbé Briffault annonce la découverte au ministre. Tout semble indiquer, ajoute le rapporteur, que cette pierre et son inscription n'ont pas l'importance ni l'antiquité que M. Briffault leur attribue.

Découvertes faites au Théâtre romain à Autun (Saône-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la Commission, depuis quelques années, a suspendu presque toutes les fouilles qu'elle est sollicitée de faire exécuter, que la découverte annoncée par le sous-préfet d'Autun d'aqueducs au Théâtre d'Autun est un fait intéressant sans doute, mais on ne peut espérer que l'exploration de ces aqueducs ait des résultats bien curieux. Le rapporteur ne pense pas que, pour constater un travail romain dont on trouve partout des exemples, on doive accorder une allocation qui pourrait 80/15/006/254 être employée plus utilement ailleurs à consolider des monuments menacés de ruine. Il espère que la Ville d'Autun pourra continuer, par ses propres ressources, les fouilles commencées.

La Commission décide, sur la proposition du rapporteur, que cette dépense sera ajournée.

Église Sainte-Croix de Saint-Lô (Manche)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître à la Commission que le préfet de la Manche vient de lui faire parvenir des observations présentées par M. Doisnard au sujet de la restauration qu'il a proposée de l'église Sainte-Croix de Saint-Lô, en réponse aux critiques que la Commission avait faites du projet qui lui avait été soumis.

M. Mérimée, après avoir remis les plans du monument sous les yeux de la Commission, rappelle les observations qu'il avait cru devoir faire et la Commission approuve ses conclusions par lesquelles il persiste dans sa première opinion.

Château de Thorigny à Torigni-sur-Vire (Manche)

Sur la proposition de M. Vitet, rapporteur, la Commission décide que les 6 000 Francs réservés pour la restauration du château de Thorigny sont accordés définitivement, mais qu'il sera donné avis au préfet que c'est la dernière allocation qui sera accordée pour ces travaux.

Église d'Orbais (Marne)

M. Vitet, rapporteur, demande qu'une allocation de 2 000 Francs soit accordée pour concourir à la restauration de l'église d'Orbais. Il s'agit de changer la pente de la toiture des bas-côtés établie d'une manière tellement vicieuse que la solidité du monument s'en trouve compromise. La Commission approuve ces conclusions, et accorde les 2 000 Francs demandés sur 1850, à condition que la Commune contribuera également à la dépense.

La séance est levée, la Commission s'ajourne au vendredi 30. 80/15/006/255

30 mars 1849 (18e séance) [Vendredi]
Présents : MM. Questel, Vaudoyer, Caristie, Lenormant, Labrouste, Duban, Mérimée, Paul Lacroix, Mercey, de Laborde, Vitet, Courmont. Présidence de M. Lenormant.
Église de Nouaillé (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, donne à la Commission lecture d'une lettre de M. Joly, architecte, de laquelle il résulte que l'accident arrivé à l'église de Nouaillé est de très peu d'importance. Tout le dégât se borne à l'enlèvement par le vent, d'une portion de toit, en si mauvais état qu'elle aurait pu tomber depuis longtemps. Sur la proposition du rapporteur, la Commission décide qu'il sera demandé à M. Joly un devis des travaux que réclame l'édifice.

M. Mérimée donne ensuite à la Commission communication d'un projet de lettre qu'il propose de présenter à la signature du ministre, par laquelle l'administration centrale insiste pour que M. Joly soit conservé à la tête des travaux du département de la Vienne, qu'il a toujours conduits avec un zèle et une intelligence dignes d'éloges.

La Commission approuve les termes de cette lettre et décide qu'elle sera soumise au ministre.

Église Notre-Dame de Saint-Lô (Manche)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître qu'il a reçu de M. Doisnard, architecte de la Manche, une lettre dans laquelle ce dernier confesse qu'il n'est pas l'auteur unique du projet qu'il a adressé au ministre pour la restauration de Notre-Dame de Saint-Lô. Comme il n'attachait pas grande importance à cette affaire, qui lui paraissait mauvaise à tous égards, il a cru pouvoir confier la rédaction du projet à un de ses élèves. Il avoue au reste que les critiques, à lui adressées par la Commission, lui paraissent justes, et il demande que la Commission veuille bien lui adresser un programme, qu'il s'y conformera.

La Commission décide qu'il n'y a pas lieu de modifier la décision par laquelle elle a ajourné cette affaire.

Acquisitions pour l'Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

M. Lenormant rend compte des résultats de la mission qu'il avait été chargé de remplir avec MM. Mérimée et de Lasteyrie, au sujet d'une acquisition de vitraux pour l'Hôtel de Cluny. Les verrières que l'on propose se composent de 10 fenêtres, 6 grandes et 4 petites, ornées de peintures en grisailles, exécutées par des maîtres de l'école des Pays-Bas, autant que peuvent le faire penser les armoiries qu'on rencontre dans les compositions. Bien que ces verrières manquent 80/15/006/256 d'élévation dans le dessin des figures, leur finesse remarquable et l'état satisfaisant dans lequel elles sont, font désirer que cette acquisition soit tentée. La somme demandée par le vendeur, M. Jacob, est de 2 500 Francs.

M. Lenormant signale ensuite à la Commission deux objets qui ont attiré l'attention de la Commission dans la visite qu'elle a faite à M. Jacob, d'abord une chape en velours rouge brodée en or, avec un collet orné d'un beau sujet exécuté en broderie, très bien conservé. Cette chape provient de l'ancienne abbaye de Cluny, on en demande 800 Francs. Deuxièmement deux panneaux peints attribués à Gentile de Fabriano, attribution probablement juste. Cette peinture très remarquable par le soin qui s'y remarque, est exécutée très finement et est bien conservée ; elle est précieuse surtout par les costumes qu'elle représente. On demande 400 Francs des deux panneaux.

M. Lenormant propose d'autoriser M. du Sommerard à proposer 1 000 Francs des panneaux peints et de la chape, et, quant aux verrières, il pense qu'on ne pourra donner suite au projet de les acheter que lorsque l'Assemblée nationale aura voté le budget de l'Hôtel de Cluny, alors dans le cas où le fonds d'acquisition ne serait pas réduit, on pourrait en offrir 2 000 Francs.

Ces deux propositions sont adoptées par la Commission. La Commission autorise, en outre, M. du Sommerard à acheter une épée gauloise de près d'un mètre de longueur qui a été trouvée dans la Seine.

Église de Poix-de-Picardie (Somme)

M. Lenormant, rapporteur, rappelle à la Commission que M. Ramée, en autorisant l'entrepreneur des travaux de Poix à poursuivre la restauration de cette église au-delà des crédits alloués, a occasionné un excédent sur la dépense approuvée par la Commission. Ce surcroît est de 8 461 Francs 52, et l'autorité départementale en réclamant un secours égal au montant de cette somme, établit la bonne foi de l'entrepreneur, et invoque en sa faveur le consentement donné par l'architecte. Comme la Commune et le département sont dans l'impossibilité de combler le déficit, le rapporteur pense que, malgré l'irrégularité qu'on remarque dans cette affaire, il est bon de faire un effort pour venir en aide à la Commune. En conséquence, il propose d'attendre jusqu'à la clôture de l'exercice 1848, et si, à cette époque, il y avait un reliquat disponible, il est d'avis de l'appliquer aux travaux 80/15/006/257 exécutés à l'église de Poix jusqu'à concurrence des 8 461 Francs 52.

Il demande toutefois qu'il soit fait mention au procès-verbal du déplaisir causé à la Commission par la conduite de l'architecte qui a autorisé des travaux pour un excédent considérable de dépenses non autorisées par le ministre.

Conclusions approuvées.

Église de La Chapelle-sur-Crécy (Seine-et-Marne)

M. Lenormant, rapporteur, fait à la Commission l'analyse du rapport adressé au ministre par M. Garrez, au sujet de l'église de La Chapelle-sur-Crécy qu'il a été dernièrement chargé de visiter. Il résulte de ce rapport que cette église, monument très remarquable en général, bâtie dans la première moitié du XIIIe siècle, ruinée et dévastée en partie dans les guerres du XVe siècle, est aujourd'hui dans un déplorable état. D'une part, le voisinage d'un ruisseau, torrentiel une partie de l'année, a nécessité la surélévation du sol primitif autour de l'église, de telle sorte qu'on n'entre plus aujourd'hui à l'église que par une porte grossière pratiquée dans le tympan de la porte primitive. D'un autre côté, il faut ajouter à ce fâcheux état de choses, que la route de Strasbourg passe à l'angle nord-est des bas-côtés, et que les voitures ébranlent sans cesse les arcs-boutants et les contreforts. En somme, M. Garrez estime que les travaux les plus essentiels s'élèveraient environ à 25 000 Francs.

La Commission, d'après ces observations et sur l'avis du rapporteur, décide que M. Garrez sera invité à préparer un devis en règle qui fixerait, d'une manière positive, et le chiffre de la dépense et les divers degrés d'urgence des travaux, et subsidiairement il donnera l'estimation de travaux qu'il faudrait exécuter immédiatement pour empêcher l'édifice de s'écrouler, si par malheur le ministère se trouvait dans l'impossibilité d'entreprendre pour le moment ces travaux d'urgence.

Fragments de l'Hôtel de La Trémoille à Paris (Seine)

M. Duban appelle l'attention de la Commission sur ces fragments de l'Hôtel de la Trémoille déposés depuis plusieurs années à l'École des Beaux-arts. Ces restes vont se perdre si on ne prend une prompte décision à leur égard. Quant à lui M. Duban ne peut les utiliser à l'École que comme fragments, et il croit que peut-être pourrait-on à l'Hôtel de Cluny en faire l'objet d'une reconstruction partielle.

M. Lenormant pense que la Commission ne peut prendre de détermination à cet égard qu'après une inspection attentive de l'état de ces fragments ; en conséquence, il désigne trois membres de la Commission qui devront se rendre avec M. Duban à 80/15/006/258 l'École des Beaux-arts pour étudier cette affaire.

Les membres chargés de cette mission sont MM. Mérimée, de Laborde et Vaudoyer. Le rapport devra être fait à la prochaine séance.

Église d'Aigues-Vives (Loir-et-Cher)

M. Duban, rapporteur, rappelle que M. Mérimée l'avait consulté au sujet d'une demande d'honoraires faite par l'architecte, M. Massé, chargé de rédiger le projet de restauration de l'église d'Aiguevives. M. Massé réclamait dans son devis 7, 50 % d'honoraires, M. Mérimée ne pensait pas que les honoraires pussent être portés à un taux si élevé. M. Duban est d'avis que rien ne justifie cette augmentation sur le chiffre alloué ordinairement et il propose de rejeter le chiffre proposé.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Saint-Genoulph et de Selles-Saint-Denis (Loir-et-Cher)

M. Duban, rapporteur, rappelle à la Commission les diverses phases de l'affaire de Saint-Genoulph et de Selles-Saint-Denis, les divers projets de la Commune proposent successivement de démolir l'une des deux pour réparer l'autre, l'insistance de la Commission pour que les deux édifices, tous deux intéressants, fussent conservés.

Comme une demande semblable se reproduit encore aujourd'hui, le rapporteur est d'avis d'insister de nouveau pour la conservation, et propose de charger M. de La Morandière de rédiger, pour édifier la Commission, un rapport sur cette affaire, et les plans et dessins nécessaires à l'appui du rapport.

Cette proposition est adoptée.

Église de Villefranche (Rhône)

M. Lenormant, rapporteur, expose qu'une demande de secours est adressée au ministre en faveur de l'église de Villefranche, monument du XVe siècle, qui a une façade gothique fleurie d'une grande élégance. Le devis adressé par M. Desjardins paraît bien étudié. La dépense totale est de 75 000 Francs. Les travaux les plus urgents s'élèvent à 13 000 Francs, et ceux de la 2e catégorie à 43 000 Francs. La Ville est dans une situation financière déplorable, et il n'y a rien à attendre non plus du département.

M. le rapporteur propose d'allouer 4 000 Francs une fois pour toute à condition que le reste des dépenses urgentes sera couvert par les souscriptions particulières, l'allocation du département et le ministère des Cultes. Cette 80/15/006/259 somme serait la dernière qui serait allouée à l'église de Villefranche.

Conclusions approuvées. 4 000 Francs seront réservés sur 1850 et 1851, 2 000 sur 1850 et 2 000 sur 1851.

Église du Mont-Saint-Michel (Manche)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'un incendie en 1834 a très gravement endommagé l'église et une partie des bâtiments de l'ancienne abbaye du Mont-Saint-Michel, aujourd'hui maison de détention. M. Doisnard, architecte du département, a rédigé un projet pour la restauration de ce monument dont la dépense, suivant ses calculs, s'élèverait à la somme de 742 000 Francs. Le rapporteur annonce qu'il n'a pu aujourd'hui examiner ce travail au point de vue de l'art, faute de quelques pièces nécessaires qui manquaient au dossier, et se borne à exposer en quelques mots à la Commission le système que propose M. Doisnard, d'employer aux travaux de restauration les détenus du Mont-Saint-Michel. Mais une question dont M. Doisnard ne s'est pas occupée et qui semble au rapporteur de la plus haute importance pour la Commission, c'est celle de savoir quelle sera la destination définitive de cet édifice. S'il continue à être une prison, pourquoi l'administration des Beaux-arts contribuerait-elle à la restauration ? Selon l'avis de M. Mérimée, jusqu'à ce qu'il ait été statué à cet égard, il est inutile de s'occuper de la restauration de ce monument.

La Commission partage cet avis, ajourne l'examen de cette affaire jusqu'après la solution de cette première question, au sujet de laquelle l'administration départementale et communale devra être consultée.

Église Saint-Jacques de Nantes (Loire-inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Saint-Jacques, à Nantes, un des rares monuments de l'époque romane qui existent encore en Bretagne, est dans un fâcheux état. La Fabrique de Saint-Jacques et le Conseil municipal de Nantes ont dépensé environ 15 000 Francs à l'intérieur de l'édifice qui exige encore quelques travaux estimés à 4 500 Francs, et les réparations extérieures que réclame encore le monument et qui sont presque toutes urgentes s'élèvent à 50 000 Francs à peu près.

Les dépenses les plus utiles et les plus urgentes s'appliquent 80/15/006/260 à la façade occidentale, qui privée de son enveloppe du XVe siècle présente l'aspect d'une ruine, et qui perdrait bientôt tous les vestiges de son ancienne disposition si on ne se hâtait de la consolider tandis qu'il en est temps encore. Le devis de cette partie de travaux monte à 13 000 Francs.

En conséquence, le rapporteur propose d'accorder à l'église Saint-Jacques une subvention de 13 000 Francs à la condition qu'il sera pourvu par la Ville, la Fabrique et le ministère des Cultes aux dépenses de la 2e catégorie de 14 000 Francs.

Ces propositions sont adoptées. 13 000 Francs sont alloués en deux exercices. 6 500 Francs sur 1850 et 6 500 sur 1851.

Palais des Comtes du Poitou à Poitiers (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le gouvernement a déjà dépensé une somme de 75 000 Francs pour réparer le Palais des Comtes du Poitou, actuellement Palais de Justice de la Ville de Poitiers. Aujourd'hui le préfet de la Vienne transmet au ministre une demande formée par la Société des antiquaires de l'Ouest pour obtenir du gouvernement une nouvelle allocation de 12 000 Francs pour faire un certain nombre de dépenses indiquées par la Société. Or, en examinant le devis de ces dépenses indiquées comme essentielles, on voit qu'il s'agit de donner aux murs une teinte convenable, de faire dans certaines salles un pavage noir et blanc, des travaux de déblaiement et d'ornementation, enfin d'établir trois latrines pour les habitants de la Ville de Poitiers. Et pour toutes ces dépenses, il n'est pas question de concours de la part des autorités communales ; on a joint seulement à la demande des plans et des croquis ridicules.

M. le rapporteur est d'avis que l'on invite le ministre à témoigner au préfet de la Vienne son étonnement de le voir transmettre un rapport aussi étrange que celui des Antiquaires de l'Ouest, que cette Société signale au ministre les monuments qui méritent son intérêt, rien de mieux ; mais qu'elle se mêle d'administration et prétende désigner les architectes à choisir et les travaux à exécuter, M. le rapporteur croit qu'en le faisant elle outrepasse sa mission. Il est donc d'avis d'écrire une lettre sévère pour signaler cet abus.

La Commission partage cet avis. M. Mérimée se charge de son côté d'écrire à la Société des Antiquaires pour lui faire connaître combien sa pétition a été blâmée par la Commission.

Bibliothèque nationale, Galerie Mazarine à Paris (Seine)

M. Paul Lacroix fait une motion tendant à obtenir de la Commission qu'elle veuille bien faire auprès du ministre des Travaux publics, dans l'intérêt de la conservation de la Bibliothèque nationale, une démarche semblable à celle qui a été faite par le Comité 80/15/006/261 des Arts et Monuments de l'Instruction publique, sur la proposition de M. de Montalembert.

M. Lenormant pense que la Commission ne doit intervenir que pour réclamer la conservation des parties de l'édifice qui ont un véritable intérêt historique, et il rappelle à cet égard ce qui avait déjà été fait dans une circonstance où le sort de la Bibliothèque avait été comme aujourd'hui mis en question. Il croit que la Commission doit exprimer hautement son intérêt en faveur de la Galerie Mazarine, et il pense qu'il serait bon de donner suite au projet déjà conçu anciennement de faire faire des dessins très soignés de la Galerie Mazarine, et des peintures qui la décorent ; avec ces documents et une notice historique bien faite on pourrait mieux faire connaître à tout le monde l'importance de ces parties sous le rapport de l'art et de l'histoire.

Il propose, en conséquence, de composer de nouveau une sous-commission, qui serait chargée de reconnaître quelles sont les parties monumentales et historiques de la Bibliothèque, et quel mode serait le plus opportun à suivre pour combattre les projets qui tendent à sa destruction.

La Commission partage cette opinion et désigne pour faire partie de la sous-commission MM. de Laborde, Paul Lacroix, Caristie, Duban et Mérimée.

La séance est ajournée au vendredi 13 avril.

13 avril 1849 (19e séance) [Vendredi]
Le procés-verbal de la dernière séance est lu et la rédaction est adoptée.
Palais des Comtes du Poitou à Poitiers (Vienne)

M. Mérimée, au sujet du procès-verbal, annonce qu'il a reçu du président de la Société des Antiquaires de l'Ouest une lettre au sujet de l'affaire du Palais de Justice de Poitiers. La note qui a encouru le blâme de la Commission n'était pas destinée au ministre, c'étaient des renseignements que la Société avait cru pouvoir faire passer au préfet ; au reste, le correspondant de M. Mérimée s'excuse de l'inopportunité de la demande.

M. de Laborde demande qu'il soit dressé un registre spécial, chargé de recevoir la liste des sous-commissions désignées par la Commission ; la Commission décide que ce travail sera fait par le secrétaire.

Achèvement du Louvre, Bibliothèque Nationale à Paris (Seine)

M. de Lasteyrie donne quelques détails au sujet du projet d'achèvement du Louvre et de la translation de la Bibliothèque ; par suite d'un conflit qui s'est élevé entre l'Assemblée nationale et le Conseil municipal de Paris, l'exécution de ce projet paraît devoir être ajournée. M. Paul Lacroix, au nom de la sous-commission chargée d'étudier les questions relatives au déplacement de la Bibliothèque nationale et les moyens d'assurer la conservation des parties monumentales de la Bibliothèque donne lecture du rapport qui suit : 80/15/006/262

"Le Comité des Monuments historiques devait se préoccuper naturellement du projet de loi relatif à l'achèvement du Louvre.

Le Comité, en appelant de tous ses voeux l'adoption du projet, en ce qui concerne le Louvre, a regretté que son achèvement, cette question si populaire et si digne d'intérêt, ait été embarrassée et en quelque sorte compromise par la question inopportune du déplacement de la Bibliothèque nationale.

Admettre en principe ce déplacement, sur la convenance duquel les opinions n'ont pas cessé d'être fortement partagées, ce serait condamner à la destruction les bâtiments actuels de la Bibliothèque.

Or, ces bâtiments comprennent le Palais Mazarin et son admirable Galerie, construite par François Mansart et peinte par Romanelli, classée parmi les monuments que le Comité a pris sous sa protection spéciale.

Le Comité a donc choisi dans son sein une Commission chargée d'examiner si il n'y aurait pas lieu, même dans le cas où le déplacement de la Bibliothèque serait fatalement décidé, de réclamer la conservation de l'édifice entier ou de quelque portion de l'édifice.

La Commission s'est réunie, et sans rien préjuger à l'égard du déplacement de la Bibliothèque, elle a été d'un avis unanime sur la nécessité de conserver, dans tous les cas possibles, la Galerie Mazarine et les autres parties historiques du Palais Mazarin.

Une autre Commission du Comité des Monuments historiques avait déjà, dans une circonstance analogue, étudié et fait valoir toutes les raisons propres à motiver cet avis : le Palais Mazarin est le seul grand hôtel du XVIIe siècle, qui soit resté debout et à peu près intact ; la Galerie Mazarine est un monument unique en son genre, aussi remarquable par son architecture que par sa décoration.

La majorité de la Commission a pensé qu'il serait désirable que le Palais Mazarin fût conservé dans son ensemble, pour conserver aussi la 80/15/006/263 Galerie Mazarine, qui, séparée du Palais, perdrait beaucoup de son caractère et ne subsisterait plus qu'à l'état de débris et bientôt de ruine. En conséquence, la même majorité a émis le voeu de voir la Bibliothèque nationale se fixer dans les bâtiments qu'elle occupe avec tant d'avantages et qui pourraient être si facilement agrandis et complétés sur un plan général conforme à cette appropriation définitive.

A cette occasion, deux membres de la Commission, MM. Caristie et Duban, ont cru devoir dire qu'ils n'avaient jamais eu à se prononcer sur la solidité des bâtiments de la Bibliothèque, ni même à se rendre compte de leur état actuel, comme on pourrait l'inférer d'un passage du rapport adressé au ministre de l'Instruction publique, par le Comité des Arts et Monuments, sur le projet de translation de la Bibliothèque nationale dans les Galeries du Louvre.

En résumé, la Commission a été d'accord pour s'élever contre cette déplorable tendance qui semble se manifester dans l'administration et qui aurait pour objet d'ôter à Paris sa physionomie monumentale et historique, en déclarant une guerre de vandalisme à toutes les grandes constructions de l'architecture civile des derniers siècles."

La Commission décide que les termes de ce rapport seront soumis au ministre, et que le directeur des Beaux-arts demandera, au nom de la Commission, l'autorisation de transmettre une copie au Comité de l'Assemblée nationale chargé d'étudier cette affaire.

M. de Lasteyrie insiste pour que cette note soit transmise, pour qu 'elle soit jointe aux divers documents réunis par rapport à cette question, afin qu'on la retrouve dans les archives de la Chambre lorsque des projets nouveaux viendront menacer l'existence du Palais Mazarin.

Église d'Ébreuil (Allier)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'un devis provisoire des travaux que réclame l'église d'Ébreuil avait été dressé par M. Viollet-le-Duc qui avait estimé la dépense des travaux de la première catégorie à 13 638 Francs. 1 000 Francs avaient été votés par la Commune et 8 000 Francs accordés conditionnellement par le ministère de l'Intérieur, enfin 4638 Francs étaient sollicités du ministère des Cultes.

M. Millet chargé de compléter le travail de 80/15/006/264 M. Viollet-le-Duc, après un examen beaucoup plus approfondi, présente aujourd'hui un devis de 15 673 Francs pour la 1ère catégorie, et de 9 932 Francs pour la 2e dont les travaux à vrai dire sont d'un intérêt presque aussi grand. Le total de la dépense qu'entraînerait la restauration serait donc de 25 605 Francs dont 9 000 seulement sont assurés. Il parait très difficile d'obtenir de la Commune de nouveaux sacrifices.

En conséquence, M. Mérimée propose d'accorder sur l'exercice actuel un supplément de 2 000 Francs, subordonné comme la précédente allocation au concours du ministère des Cultes.

La Commission adoptant les conclusions du rapport, décide qu'une allocation nouvelle de 2 000 Francs sera donnée sur 1850, que le ministre des Cultes sera prié de prendre le plus tôt qu'il lui sera possible une décision au sujet de cette affaire, et que M. Millet étudiera de nouveau son projet, en ce qui concerne la couverture de la tour.

Église de Torsac (Charente)

M. Mérimée, rapporteur, prévient la Commission que le curé de Torsac est dans l'intention de détruire la façade de son église pour en faire construire une moderne.

Sur la proposition du rapporteur, la Commission décide que l'on écrira au préfet de la Charente pour lui faire connaître les projets du curé de Torsac, et l'inviter à rappeler à cet ecclésiastique que l'église de Torsac étant un monument historique, aucune modification ni réparation ne peut y être faite sans l'autorisation du ministre.

Église de Fontgombault (Indre)

M. Mérimée communique à la Commission une lettre de M. l'abbé Damourette qui expose au président de la Commission tout l'intérêt qu'il y aurait pour l'État à acquérir l'église de Fontgombault, monument des plus remarquables devenu propriété particulière. Après en avoir demandé 30 000 Francs, puis 25 000 Francs, le propriétaire se contenterait aujourd'hui de 12 000 Francs. Il a même signé un engagement dans ce sens. Le ministre des Cultes serait disposé à allouer 7300 Francs pour cette acquisition. Mais la Commune qui se compose de 390 habitants serait hors d'état de contribuer à la dépense.

A l'appui de l'assertion de M. l'abbé Damourette au sujet du concours que le ministre des Cultes apporterait dans cette affaire, M. le rapporteur produit une lettre de 80/15/006/265 l'administration des Cultes, par laquelle le ministre exprime le désir qu'il a de voir le culte paroissial transporté dans cet édifice, et sa réparation assurée.

M. Mérimée pense que la Commission doit vivement désirer que l'édifice soit rendu au culte, mais il croit que le ministère est hors d'état de concourir cette année à son acquisition, et ne peut en aucun temps prendre part aux frais d'appropriation au culte. Toutefois, comme il est évident que le ministère de l'Intérieur peut et doit prendre part à la restauration d'un monument aussi remarquable, il propose de mettre à la charge des Monuments historiques les 10 000 Francs de dépenses prévues au devis rédigé par M. Mérindol, qui ont trait à la couverture, bien entendu, dans le cas où le ministère des Cultes parviendrait à réunir la somme nécessaire à l'acquisition.

Cette proposition est adoptée. 10 000 Francs sont réservés sur 1850.

Correspondant pour la Côte-d'Or

Le secrétaire donne lecture d'une lettre du préfet de la Côte-d'Or, qui propose, pour correspondant du ministère, M. Suisse, architecte du département, en remplacement de M. Péjot.

Sur les renseignements donnés par M. Lenormant, la Commission décide que la nomination de M. Suisse sera soumise à la signature du ministre.

Église de Cruas (Ardèche)

Le secrétaire donne ensuite connaissance à la Commission d'une lettre de M. Reymondon, architecte de l'Ardèche, transmise par le préfet du département. M. Reymondon demande au préfet d'intervenir en sa faveur auprès du ministre pour obtenir de lui que les travaux de l'église de Cruas ne lui soit pas enlevés, il rappelle ses titres à la bienveillance et à l'intérêt de l'administration. La Commission décide qu'il sera écrit une lettre à M. Reymondon pour le rassurer à cet égard ; le ministre, en envoyant M. Manguin étudier l'affaire de Cruas, a voulu seulement obtenir un complément aux renseignements qu'il avait déjà reçus. Lorsqu'il sera donné suite à l'affaire et qu'on en viendra à l'exécution, le ministre aura soin de sauvegarder les intérêts de M. Reymondon qu'il juge digne de son attention, en même temps que ceux de l'administration.

Église de Ferrières (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Ferrières, un des monuments les plus intéressants de la première période de l'architecture gothique, se trouve menacé d'une destruction très rapide par suite d'un vice de construction. Certaines parties sont même tellement 80/15/006/266 endommagées qu'il y aurait lieu de les étayer d'urgence. Et le clocher, addition relativement moderne, paraît être tellement lézardé qu'il est devenu nécessaire d'en opérer la démolition.

Deux projets de restauration sont présentés à la Commission : l'un rédigé par M. Millet, l'autre par M. Trélat. Tous deux sont d'accord sur l'état actuel de l'édifice, et sur certaines parties de sa restauration. Toutefois, il est assez difficile de comparer les deux devis, celui de M. Trélat n'étant pas rédigé suivant les instructions de la Commission par catégorie et par nature de travail. Le devis de M. Trélat est de 32 000 Francs, celui de M. Millet s'élève à 24 300 Francs dont 17 800 Francs à peu près pour les travaux de 1ère catégorie.

Le rapporteur trouve que le travail de M. Millet dénote plus de connaissance de l'architecture du XIIIe siècle que celui de M. Trélat ; en outre l'exécution au point de vue graphique en est supérieure. En conséquence M. Mérimée demande que le projet de M. Millet soit exécuté de préférence à celui de M. Trélat.

M. Lenormant pense qu'il serait bon, avant de discuter le fonds de l'affaire, d'en confier préalablement l'examen à M. Garrez, chargé des monuments de ce département. Il est d'avis que le projet de M. Millet est préférable, et que cet artiste devra être indemnisé de son travail, mais il désire que la Commission ajourne l'affaire jusqu'après le rapport de M. Garrez.

M. Questel émet la même opinion qui est partagée par toute la Commission.

En conséquence, il est décidé que M. Garrez sera chargé de rédiger un mémoire sur cette affaire.

Musée de Cluny à Paris (Seine)

Le secrétaire annonce que M. du Sommerard lui a fait savoir que M. Jacob, marchand de curiosités, n'a pas voulu accéder au prix de 2 000 Francs que la Commission avait fixé pour l'achat des vitraux dont il a été question dans la dernière séance. M. du Sommerard s'en réfère donc à la Commission avant de conclure.

La Commission décide que le chiffre de 2 000 Francs ne devra pas être dépassé.

M. du Sommerard prévient également la Commission que le samedi 21, on doit vendre, par autorité de justice, une maison située 65 rue de la Harpe contre le Palais 80/15/006/267 des Thermes. Dans cette maison se trouve une petite salle romaine. La mise à prix est de 10 000 Francs.

La Commission, sur cette communication, décide qu'il sera donné au préfet de la Seine avis de cette vente, en l'invitant à attribuer à l'acquisition de cette maison une portion des fonds destinés par la Ville de Paris à des dépenses d'élargissement et d'alignement de rues.

Moulage de chapiteaux à l'église Saint-Martin-des-Champs à Paris (Seine)

M. Vaudoyer demande que la direction des Beaux-arts veuille bien employer quelques fonds à faire prendre des moulages des magnifiques chapiteaux de l'église de l'abbaye Saint-Martin des Champs, actuellement École des Arts et Métiers. Les échafaudages qui ont servi à la restauration vont bientôt être démontés et l'occasion de faire ce travail ne se représenterait sans doute de longtemps.

M. le directeur des Beaux-arts s'engage à faire exécuter ce travail sur les fonds dont il dispose.

La séance est levée, la Commission s'ajourne au vendredi 20. 80/15/006/273

20 avril 1849 (20e séance) [Vendredi]

Achat de vitraux par le Prince Saltykov

M. Mérimée annonce que les vitraux que la Commission avait l'intention d'acquérir pour le Musée de l'Hôtel de Cluny ont été acquis par le Prince Saltykov.

Renvoi d'une lettre de M. [Émile] Boeswillwald par le cabinet du ministre

M. Mérimée donne connaissance à la Commission d'une dépêche par laquelle le cabinet du ministre a renvoyé à M. [Émile] Boeswillwald, architecte attaché à la Commission, une lettre qui lui était adressée par son inspecteur des travaux de Toul.

Comme il résulte de ce renvoi l'intention de ne pas permettre qu'à l'avenir les architectes puissent correspondre sous le couvert du ministre, ce qui mettrait beaucoup d'entraves à la prompte exécution des travaux que prescrit la Commission, M. Mérimée propose d'adresser au ministre une note par laquelle on lui ferait observer combien il est nécessaire que ce mode suivi depuis la création du service des Monuments historiques puisse être conservé.

La Commission partage l'avis de M. Mérimée et donne son assentiment au rapport proposé.

Ancien Hôtel-Dieu de Louvres (Seine-et-Oise)

M. Courmont, rapporteur.

Le secrétaire donne à la Commission lecture du rapport que, sur sa demande, M. Garrez vient d'adresser au ministre au sujet de l'ancien Hôtel de Louvres. Des renseignements détaillés donnés par l'architecte il résulte que cet édifice mérite tout l'intérêt de la Commission, et son intervention est d'autant plus nécessaire pour assurer la conservation de cet édifice, qu'il est maintenant menacé par un projet d'alignement auquel il serait urgent de le soustraire.

La Commission, sur la lecture de ce rapport, décide que des démarches seront faites auprès du bureau de la voirie urbaine pour connaître le projet qui menace ce monument, et en outre que M. Garrez devra en préparer un dessin.

Palais de Justice de Riom (Puy-de-Dôme)

Le secrétaire, M. Courmont, rapporteur, fait connaître une lettre de M. le sous-secrétaire d'État de l'Intérieur qui annonce que le gouvernement n'a aucun fonds à appliquer à la restauration de la 80/15/006/274 Sainte-Chapelle de Riom.

La Commission est d'avis qu'on devra appeler de nouveau l'attention du ministre sur cet édifice, en lui faisant connaître toute la suite qu'a eue cette affaire, et en le priant de prendre des mesures pour que ce monument ait enfin une destination qui assurerait pour l'avenir sa conservation qui, dans ce moment, est des plus compromises.

Église Saint-Jacques de Dieppe (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, au nom de la sous-commission chargée d'examiner la situation de l'église Saint-Jacques de Dieppe, expose que le système d'étaiement adopté par l'architecte leur a paru convenable ; cependant que par surcroît de précautions ils ont demandé quelques modifications de peu d'importance. La nécessité d'une prompte reprise des quatre piliers du choeur leur a paru évidente et ils pensent même qu'il y aurait danger à la différer. Outre la reprise de ces piliers, des réparations très urgentes doivent être exécutées aux arcs-boutants et aux contreforts, correspondant aux piliers dont la situation alarmante vient d'être signalée. Toutes les réparations nécessaires s'élèvent à 45 000 Francs. La Ville de Dieppe offre de continuer la subvention de 5 000 Francs qu'elle donne tous les ans, si les ministres de l'Intérieur et des Cultes veulent concourir chacun pour 1/3 à la dépense.

En conséquence, le rapporteur propose d'accorder sur trois exercices une somme de 15 000 Francs, à la condition que la Ville et le ministère des cultes pourvoiront au reste de la dépense, c'est-à-dire 30 000 Francs.

La Commission approuve les conclusions du rapport : 5 000 Francs sur 1850, 5 000 sur 1851 et 5 000 sur 1852.

Église d'Épinal (Vosges)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église d'Épinal est un monument d'une assez haute importance pour qu'il soit d'avis de lui accorder un secours, 80/15/006/275 si la nécessité de la nouvelle allocation que l'on réclame du ministère de l'Intérieur était bien démontrée. Mais une subvention de 10 000 Francs a déjà été affectée aux réparations urgentes de cet édifice. M. le ministre des Cultes a également accordé une somme de 10 000 Francs, la Ville a fourni une quote-part pareille. Or en examinant les comptes transmis par le préfet des Vosges après la dernière allocation du ministre de l'Intérieur, le rapporteur a remarqué que l'on a pu exécuter non seulement les travaux de consolidation, mais encore d'autres travaux de très peu d'importance.

En conséquence, comme c'est une preuve que l'église d'Épinal n'est pas dans une situation alarmante, puisqu'on a pu s'y occuper de travaux de pur embellissement, comme en outre la demande du maire d'Épinal n'est pas accompagnée de pièces justificatives, le rapporteur pense qu'avant de prendre un parti, il serait bon que l'administration locale fît connaître exactement les travaux pour lesquels elle réclame une subvention nouvelle.

En demandant ce renseignement, le rapporteur croit qu'il serait bon de prévenir le maire d'Épinal que les fonds de l'exercice courant sont épuisés, mais que l'année prochaine on accorderait un secours, s'il s'agit réellement de travaux de consolidation.

La Commission, adoptant les propositions du rapporteur, prononce l'ajournement jusqu'à production de pièces.

Église de Saint-Eusèbe à Saignon (Vaucluse)

M. Mérimée, rapporteur, analyse un rapport de M. Renaux duquel il résulte qu'on ne peut songer quant à présent à l'acquisition de l'église Saint-Eusèbe à Saignon. Il est même impossible de la classer avant d'avoir obtenu des renseignements plus précis. Toutefois, la description qu'en donne l'architecte, surtout la disposition très remarquable de son plan, font désirer au rapporteur qu'à la première occasion il soit fait une étude plus sérieuse de cet édifice.

Cet avis est partagé par la Commission.

Église de Caromb (Vaucluse)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte du rapport de M. Renaux, architecte du département du Vaucluse, que l'église de Caromb mérite d'être classée. Elle paraît 80/15/006/276 être un des plus anciens exemples de l'architecture gothique en Provence, modifiée sensiblement d'ailleurs par les habitudes de constructions particulières à cette province.

Sur ces observations, la Commission décide que le monument sera classé et qu'en annonçant cette nouvelle au préfet, on devra lui demander des plans et des dessins, ainsi qu'un devis des réparations, en l'avertissant toutefois, conformément aux conclusions du rapport de M. Renaux, qu'il n'y a pas lieu de s'occuper de l'achèvement du clocher, et en ajoutant quelques mots sur la situation du fonds des Monuments historiques.

Église de Saint-Jean-aux-Bois (Oise)

M. Questel, rapporteur, développe le projet conçu par l'administration communale de Saint-Jean-aux-Bois au sujet de l'église de cette localité, monument du XIIIe siècle extrêmement joli. On se propose d'abattre la sacristie, partie très intéressante de l'église, ancienne comme elle et qu'il serait très fâcheux de voir détruire. On se propose ensuite de faire la sacristie nouvelle dans une portion de la salle capitulaire adjacente à l'édifice, dans laquelle on ferait un couloir. On ouvrirait en outre dans ce couloir deux portes, ce qui permettrait de faire faire aux processions extérieurement le tour de l'église. Le préfet envoie au ministre ce projet pour obtenir son approbation.

La Commission, après l'examen du plan et sur les observations de M. Questel qui vient de visiter cet édifice, décide que le projet ne sera pas approuvé. Il sera au contraire écrit au préfet pour l'inviter à faire suspendre les travaux qu'on se proposait de faire exécuter, et M. Questel se rendra à Saint-Jean-aux-Bois pour préparer une étude du monument et un devis des réparations qu'il peut réclamer.

Église d'Ébreuil (Allier)

M. l'Inspecteur général annonce que M. le ministre des Cultes vient d'allouer 5 000 Francs pour l'église d'Ébreuil.

Église Saint-Eusèbe à Auxerre (Yonne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que M. Viollet-le-Duc a fait un travail sur l'église Saint-Eusèbe à Auxerre qui porte à 27 000 Francs le chiffre des travaux urgents que réclame cet édifice. Mais comme la Ville d'Auxerre 80/15/006/277 qui vient d'être consultée à cet égard se refuse à faire de nouveaux sacrifices pour le monument, le rapporteur pense que le ministère de l'Intérieur ne peut, quant à présent, donner suite au projet de restauration.

Ces conclusions sont adoptées.

Château de Mortagne (Orne)

Le secrétaire donne lecture d'une lettre du ministre de l'Instruction publique, qui réclame, sur l'avis du Comité des Arts et Monuments, l'intervention de la Commission en faveur du château de Mortagne, menacé par suite d'un projet d'alignement soumis à l'approbation du ministre, de subir des retranchements regrettables.

Comme la lettre du ministre ne fait pas mention du département dans lequel se trouve le monument dont il s'agit, la Commission décide que des renseignements seront pris auprès du bureau de la voirie urbaine.

Porte Saint-André à Autun (Saône-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les travaux prévus au devis primitif de la restauration de la porte Saint-André à Autun s'élevaient à 2 9421 Francs 82. Cette somme est dépensée aujourd'hui et cependant la restauration n'est pas achevée. D'un côté, le renchérissement tout à fait imprévu des matériaux, par suite des travaux du chemin de fer, ont empêché les entrepreneurs de soumissionner aux prix déterminés d'abord ; d'un autre côté, des portions de l'ancienne construction, que l'on avait crues susceptibles d'être conservées, se sont trouvées dans un état de dégradation si avancé qu'il a fallu les remplacer ; enfin, par suite de la démolition de quelques bâtiments modernes adossés à la porte romaine, on a reconnu que la tour et la partie droite de cette porte avaient été fort endommagées par un incendie.

L'achitecte demande aujourd'hui 11 177 Francs pour exécuter ces travaux ; 5 147 Francs pour les travaux accessoires décrits au devis primitif, et 4 530 Francs pour les reprises au côté droit de la porte. S'il était impossible de faire exécuter cette année les travaux compris dans le dernier mémoire de l'architecte, le rapporteur demande qu'ils ne soient pas différés au delà de l'année prochaine.

La Commission, faisant droit aux conclusions du rapporteur, 80/15/006/278 accorde les 11 177 Francs sur 1850, stipulant que s'il est possible de payer sur 1849 les 4 530 Francs relatifs aux travaux les plus urgents, ils seront imputés sur cet exercice.

Église d'Asnières-en-Montagne (Côte-d'Or)

M. Courmont, rapporteur. Le secrétaire donne lecture d'une lettre du préfet de la Côte-d'Or au sujet de l'église d'Asnières-en-Montagne. Il résulte de cette lettre que l'église dont il s'agit n'offre pas assez d'intérêt pour être mise au nombre des Monuments historiques, si l'on s'en rapporte au mémoire de l'architecte consulté par le préfet.

Toutefois, comme les motifs qui ont déterminé le préfet à donner cet avis ne paraissent pas concluants, la Commission décide que l'on demandera au préfet une copie du rapport que lui a adressé l'architecte, en outre un plan et un croquis de l'édifice.

Église d'Usselskirche à Boust (Moselle)

M. Courmont, rapporteur.Le secrétaire présente à la Commission un projet adressé par M. le préfet de la Moselle pour la consolidation de la tour de l'église d'Usselskirch. Il s'agit, au moyen d'une dépense de 370 Francs, de cercler la tour avec des armatures en fer, pour empêcher les crevasses qui se sont manifestées de faire de plus grands progrès. La Commission, après examen de ce projet, décide qu'il n'est pas suffisamment étudié, et qu'il devra être renvoyé au préfet avec invitation de faire faire un travail plus approfondi sur cette affaire.

Sur la demande de M. Durieu, la Commission décide qu'une lettre de rappel sera adressée à M. Danjoy pour réclamer de lui le rapport qu'il a dû préparer sur les travaux de l'église de l'abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte.

La Commission s'ajourne au vendredi 27 avril.

La 21e séance a été transcrite par erreur avant la 20e.

27 avril 1849 (21e séance) [Vendredi]
Le procés-verbal de la dernière séance est lu et sa rédaction adoptée.
Église de Rueil (Seine-et-Oise)

M. de Laborde, rapporteur, donne lecture à la Commission d'une lettre par laquelle M. le curé de Rueil le prie d'intervenir pour obtenir le classement de l'église de cette Commune. Il envoie dans le but d'éclairer la Commission sur cette affaire un rapport sur ce monument.

La Commission, sur les observations de M. Mérimée qui rappelle tous les titres que peut avoir l'église de Rueil à l'intérêt du Gouvernement, décide qu'elle sera inscrite sur la Liste des Monuments historiques. 80/15/006/268

Monuments celtiques de Plobannalec (Finistère)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître à la Commission les renseignements transmis au ministre par le préfet du Finistère sur des monuments celtiques d'un très grand intérêt. Il consistent dans un cercle de pierre (cromlec'h) entourant un dolmen ; le rapporteur fait observer qu'il n'a jamais vu ces sortes de monuments qu'en Angleterre. Quant à faire pratiquer des fouilles, ainsi que le demande le préfet, le rapporteur pense qu'il y a peu d'apparence qu'elle soit productives, et qu'en outre l'état du fonds des Monuments historiques interdit pour le moment ces sortes de dépenses.

La Commission approuve les conclusions du rapporteur au sujet des fouilles demandées, et décide que le monument sera classé.

Église Saint-Vulfran d'Abbeville (Somme)

M. Mérimée donne lecture d'une lettre de M. Belleval, correspondant du Comité historique des Arts et Monuments, au sujet de l'église Saint-Vulfran à Abbeville. M. de Belleval signale un certain nombre de travaux que réclame l'église Saint-Vulfran et qu'il regarde comme d'une extrême urgence. Ce sont les réparations de la grande fenêtre du portail, des auvents des tours, des galeries extérieures, des corniches, etc. Il proteste contre les conclusions du rapport adressé par l'architecte qui tend à faire considérer les travaux exécutés comme suffisants ; enfin, il demande que l'on confie à un nouvel architecte l'examen des faits.

Après avoir donné lecture de cette lettre, M. Mérimée analyse un travail de M. Dusevel, correspondant du ministère de l'Intérieur, dans lequel certaines parties ont rapport à l'église Saint-Vulfran. M. Dusevel ne signale en fait de travaux urgents que la restauration des piliers butants, et il pense que la Fabrique pourrait faire face à cette dépense en y conférant une partie des sommes assez considérables qu'elle emploie chaque année à orner les chapelles des bas-côtés.

Le rapporteur, considérant qu'il reste encore sur l'exercice courant une somme de 5 000 Francs 80/15/006/269 au moyen de laquelle on pourra achever les travaux indispensables, est d'avis de ne pas s'arrêter aux propositions de M. de Belleval.

La Commission partage cette opinion.

Église de Fontaine-sur-Somme et porte de l'église de Longpré-les-Corps-Saints (Somme)

M. Mérimée signale ensuite deux faits consignés au rapport de M. Dusevel qui lui paraissent mériter toute l'attention de la Commission. Le premier relatif à la restauration maladroite d'une belle verrière de l'église de Fontaine-sur-Somme ; le second ayant trait à la fermeture d'une porte de l'église de Longpré-les-Corps-saints, exécutée d'après les ordres du maire et malgré les justes réclamations du curé qui se trouve, par cette mesure, troublé dans l'exercice du service du culte.

M. Mérimée pense que la Commission ne peut manquer de prendre des informations auprès du préfet au sujet des faits indiqués par le correspondant du ministère.

La Commission partage cet avis et décide que des explications seront demandées.

Église de Sainte-Sabine (Côte-d'Or)

M. Mérimée fait connaître que, par une lettre adressée au ministre, M. Jules Sautet, bibliothécaire de la Ville de Beaune, signale à l'attention de la Commission l'église Sainte-Sabine, monument du XIIe siècle, entourée, dit-il, par une autre du XIVe.

La Commission, sur les observations du rapporteur, décide que l'église sera classée, et que des explications seront demandées, la description donnée par le correspondant n'étant pas suffisamment compréhensible.

Château de Bayard à Pontcharra (Isère)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre du propriétaire du château de Bayard qui semble contenir une proposition indirecte d'acheter ce monument. Le rapporteur croit, si ses souvenirs ne le trompent pas, que c'est une ruine informe sans aucun intérêt au point de vue de l'art. Il lui paraît peu probable que les Anglais veuillent l'acheter, et il croit impossible que le propriétaire puisse le vendre ou en tirer un parti quelconque.

La Commission décide qu'il sera écrit au préfet pour lui demander confidentiellement qui est ce propriétaire et quelles sont ses intentions.

Église Saint-Ouen de Rouen (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, annonce que M. Grégoire vient de faire poser des paratonnerres sur l'église Saint-Ouen, le préfet donne avis de ce travail et M. Grégoire demande que cette dépense 80/15/006/270 qui n'était pas prévue à son devis soit approuvée.

La Commission approuve la dépense.

Église des Minimes de Compiègne (Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose que, dans son état de mutilation, l'église des Minimes de Compiègne n'offre plus qu'un très médiocre intérêt. Il doute que la destination nouvelle qu'on veut lui donner, en l'affectant à la réunion des élèves de la Doctrine chrétienne, en retarde beaucoup la destruction complète.

Toutefois, comme il voit dans cette mesure un moyen de conservation, il propose d'approuver l'abandon de l'église aux Frères de la Doctrine chrétienne, en recommandant que, dans leur installation, ils respectent les restes de ce vieux monument.

Ces conclusions sont approuvées par la Commission qui demande en outre que la ville, dans l'intérêt de l'aspect du monument, le dégage sur le devant et sur les côtés.

Beffroi de Lucheux (Somme)

M. Mérimée trouve que le beffroi de Lucheux a été classé un peu inconsidérément parmi les Monuments historiques. Le dessin envoyé prouve qu'il n'offre en réalité presque aucun intérêt.

Le rapporteur ne pense donc pas qu'il y ait lieu d'accorder un secours quelconque pour sa restauration. Conclusions approuvées.

Bas-relief à Gènes (Italie)

M. Mérimée expose que M. Cros, inspecteur des Monuments historiques, a découvert à Gènes un bas-relief qui paraît présenter de l'intérêt pour l'histoire du XIIIe siècle. Il croit qu'il serait possible de l'acheter ou au moins d'en faire prendre un estampage qui mériterait d'être placé dans le Musée de Cluny. M. le rapporteur croit que la dépense dont il s'agit ne peut être imputée sur les fonds des Monuments historiques. Peut-être, pourrait-elle être prélevée sur le fonds d'acquisition du Musée de Cluny, mais il est d'avis qu'il faudrait, avant de l'autoriser, avoir des renseignements plus positifs sur le bas-relief signalé par M. Cros.

Il est donc d'avis de tâcher d'obtenir du Conseil général de Gènes, un dessin ou au moins un croquis qui pourrait être demandé à un des pensionnaires de l'Académie 80/15/006/271 de France en passage à Gènes.

Conclusions approuvées.

Demande de secours pour recherches (Yonne)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une lettre par laquelle le président de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne demande un secours pour rechercher des substructions antiques sur l'emplacement de l'ancienne chora, et sur le bord de la voie romaine d'Autun à Boulogne.

M. le rapporteur pense que trop peu de renseignements accompagnent cette demande pour qu'il soit possible d'y donner suite. D'ailleurs, dans l'état d'épuisement du fonds des Monuments historiques, il regarde comme indispensable d'ajourner toutes les fouilles, à moins qu'elles ne présentent un intérêt tout particulier.

Église de Champagne (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Champagne mérite tout l'intérêt de la Commission. Dans tout autre temps, il n'aurait pas même hésité à proposer d'accorder une allocation suffisante pour en assurer la conservation, mais l'épuisement du fonds des Monuments historiques oblige d'ajourner toute restauration nouvelle. Le devis dressé par M. Ramée présente un total de 10 866 Francs. Le rapporteur craint que cette somme ne permette pas de faire tous les travaux nécessaires. En outre, le travail graphique de M. Ramée n'est pas suffisant pour donner une idée de l'état actuel de l'édifice, et de plus son devis n'est pas rédigé par catégories d'urgence, ainsi que le demandent les instructions de la Commission.

Le rapporteur propose en conséquence d'ajourner à l'année prochaine l'examen définitif de cette affaire et la question de la subvention à accorder. En attendant, on pourrait consulter le préfet de la Seine-et-Oise sur les ressources locales et l'inviter à solliciter le concours du ministre des Cultes.

Conclusions approuvées. L'ajournement est adopté.

Retable de Fromentières (Marne)

Le ministre de l'Instruction publique a appelé l'attention du ministre de l'Intérieur sur une sculpture connue sous le nom de retable de Fromentières, qui se détériore chaque jour par l'effet de la négligence de l'administration locale. 80/15/006/272

M. Mérimée, rapporteur, est d'avis, avant de prendre aucune décision à l'égard de ce bas-relief, de l'indiquer à M. [Émile] Boeswillwald, qui préparerait un rapport à son sujet quand son service l'appellerait dans le voisinage de cette Commune.

Conclusions approuvées.

Église de Saint-Sauveur-le-Vicomte (Manche)

M. Mérimée donne lecture du rapport de M. Danjoy sur la restauration de Saint-Sauveur-le-Vicomte. D'après les conclusions de ce rapport duquel il résulte que les travaux faits jusqu'ici ont été bien exécutés, et qu'il y a lieu à en encourager la continuation, M. Mérimée propose d'accorder à la Communauté qui a entrepris cette opération, un secours de 7 500 Francs sur 1850, à la condition que le ministre des Cultes accordera une subvention égale.

La Commission approuve ces conclusions et décide que l'on transmettra à la Supérieure de la Communauté les observations contenues dans le rapport de M. Danjoy.

Église Sainte-Clotilde à Paris (Seine)

M. Mérimée entretient la Commission de la mission qu'il a reçue, ainsi que M. Lenormant, de M. le préfet de la Seine, au sujet des travaux de Sainte-Clotilde. M. Mérimée croit que la vérification à laquelle la Commission créée est appelée n'est pas précisément le but que devait avoir la démarche auprès du préfet de la Seine. Il est toutefois d'avis, sur les observations de M. Lenormant, que la Commission aurait tort de ne pas se réunir, ne serait-ce que pour protester contre les défectuosités du projet ou contre sa mauvaise exécution. 80/15/006/279

11 mai 1849 (22e séance) [Vendredi]
Peintures du XIVe siècle à Villeneuve-lès-Avignon (Gard)

Le secrétaire donne lecture d'une note qui lui a été remise par M. Denuelle, architecte.

Il résulte de cette note que l'ancien réfectoire de Villeneuve-lès-Avignon renferme des peintures du XIVe siècle, exécutées par les mêmes peintres qui décorèrent le Palais des Papes. La plupart de ces peintures sont encore dans un état de parfaite conservation, mais elles sont exposées à s'altérer par le manque total de clôture. Le réfectoire sert aujourd'hui de grenier à foin, et l'architecte pense qu'au moyen d'une faible indemnité, l'État pourrait en devenir propriétaire.

La Commission décide que, comme M. Questel se rend dans ce moment dans le département du Vaucluse, il fera un rapport, tant sur l'opportunité de l'acquisition que sur la dépense à laquelle elle entraînerait.

Fresques dans les églises de Férel et Kernascléden (Morbihan)

Le secrétaire donne connaissance à la Commission de deux lettres qui lui sont transmises par M. Mérimée, l'une de M. Nau, architecte de Nantes, qui signale des fresques remarquables dans deux églises de village du Morbihan ; les édifices sont situés, l'un dans la Commune de Férel, l'autre dans la Commune de Kernascléden.

La Commission est d'avis qu'il y a lieu d'inviter M. Nau à envoyer des croquis de quelques-unes de ces peintures et un dessin d'ensemble indiquant la disposition de l'ornementation générale.

Fresques de l'église de Careaux (Haute-Garonne)

La seconde lettre adressée par M. Mérimée est de M. Francisque Michel qui propose un dessinateur pour d'autres fresques de l'église de Careaux, en Haute-Garonne. Le dessinateur proposé est M. Durand, fils de l'architecte de Bordeaux.

La Commission décide qu'elle attendra à cet égard de nouveaux renseignements sur M. Durand.

Église de Toul (Meurthe)

Le secrétaire communique à la Commission la correspondance qui s'est établie entre le maire de Toul et M. Arnould, inspecteur des travaux de Toul, ainsi qu'entre le ministre 80/15/006/280 et le préfet de la Meurthe au sujet de l'exécution des réparations de l'église de Toul que le maire prétend diriger à sa guise et contrairement à la règle adoptée pour les travaux de cette nature.

Sur la lecture de ces pièces, la Commission décide que M. le ministre sera invité à autoriser l'architecte à faire les travaux d'étaiement qu'il juge convenables, sans s'arrêter devant les menaces que lui a adressées M. le maire de Toul.

Fouilles au Temple de Diane à Nîmes (Gard)

M. de Lasteyrie donne lecture à la Commission d'une lettre par laquelle le préfet du Gard, en lui communiquant un travail de M. Pelet sur la Porte d'Auguste à Nîmes, lui fait connaître l'état des fouilles entreprises derrière le Temple de Diane. Il résulte de cette lettre que déjà l'on a mis à jour une belle mosaïque ne contenant au reste que des dessins d'ornement.

M. de Lasteyrie dépose sur le bureau le rapport de M. Pelet qui sera joint aux archives de la Commission lorsqu'il en aura été pris connaissance. Accusé réception en sera adressé au préfet.

Galerie Mazarine à Paris (Seine)

M. de Laborde rappelle qu'il n'a pas encore été fait choix de l'artiste qui serait chargé de dessiner les peintures de la Galerie Mazarine.

M. le directeur des Beaux-arts s'engage à proposer prochainement plusieurs artistes au choix de la Commission.

Abbaye du Thoronet (Var)

M. Mérimée, rapporteur.

Dans un rapport du 12 janvier 1849, M. Mérimée proposait d'accorder un secours pour la réparation de l'Abbaye du Thoronet, en imposant au département du Var la condition de concourir aux dépenses pour une somme d'au moins 1 500 Francs. Cet avis a été adopté, mais, en le communiquant au préfet du Var, on a mis les 1 500 Francs à la charge de la Commune ; or, la Commune de Thoronet ne consiste qu'en quelques maisons éparses, et ne peut accorder le concours qu'on lui a demandé.

Le rapporteur est d'avis que, dans l'état des finances du ministre de l'Intérieur, il est nécessaire de maintenir la condition précédemment stipulée ; il propose, en conséquence, d'écrire dans ce sens 80/15/006/281 au préfet du Var en s'engageant à solliciter un secours du Conseil général.

Ces conclusions sont adoptées.

Église Saint-Étienne-de-la-Cité à Périgueux (Dordogne)

M. Mérimée, rapporteur.M. le ministre des Cultes signale à son collègue de l'Intérieur un projet que l'on se propose d'exécuter dans l'église de La Cité, qui porterait une grave atteinte au caractère d'architecture qui distingue ce monument.

La Commission, sur le vu des dessins et sur les observations de M. Mérimée, considérant que l'église de La Cité est un des édifices les plus curieux et les plus originaux qui existent en France, décide que le préfet devra s'opposer à l'exécution du projet, et que, si la Fabrique veut absolument faire quelque chose, elle devra s'adresser à M. Abadie qui au moins lui donnera un projet raisonnable.

Église de La Madeleine à Verneuil-sur-Avre (Eure)

M. Mérimée, rapporteur.

Une réclamation est adressée par le préfet de l'Eure en faveur des entrepreneurs d'une restauration exécutée à l'église de Verneuil sur les fonds du ministère des Cultes, et qui n'a pas été intégralement payée. On ne comprend pas comment cette réclamation est adressée au ministère de l'Intérieur. En 1824, au moment où les travaux s'exécutaient, il n'existait pas au budget de fonds pour les Monuments historiques, et, depuis, pendant les 11 dernières années, l'église n'a jamais occupé la Commission.

M. Mérimée est d'avis de rejeter purement et simplement cette demande comme ne concernant pas l'administration des Monuments historiques.

Ces conclusions sont adoptées.

Maison romane à Saint-Gilles (Gard)

M. Questel, rapporteur, fait connaître qu'en réponse à la dépêche par laquelle le ministre l'informait qu'il verrait avec intérêt la Commune de Saint-Gilles faire l'acquisition d'une maison romane du XIIe siècle existant dans cette Commune, le préfet adresse aujourd'hui au ministre des renseignements qui doivent appeler l'attention de la Commission. La Commune vient, par une délibération récente, de s'engager pour 1 000 Francs dans cette opération ; le préfet, de son côté, s'engage à donner une somme de 1 000 Francs dans ce but. 80/15/006/282

Comme la dépense totale d'achat sera d'environ 3 500 Francs, le rapporteur demande que la Commission veuille bien prendre à sa charge les 1 500 Francs restants.

La Commission décide qu'elle consent à mettre cette dépense à la charge du budget des Monuments historiques, sur 1850, mais à la condition qu'aucun travail de restauration ne s'exécutera sans son intervention.

Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

M. Vaudoyer, rapporteur, donne lecture d'une lettre par laquelle M. du Sommerard communique à la Commission les dessins et devis définitifs de M. Lenoir pour la porte cochère et le guichet d'entrée de l'Hôtel de Cluny.

Sur les observations de détail présentées par le rapporteur, relativement aux proportions des peintures, à la pose des clous, à la forme du montant et du battement, la Commission décide que le projet sera renvoyé avec ces observations à M. Lenoir pour qu'il y fasse de nouveau les modifications demandées. M. Lenoir devra également envoyer à la Commission un dessin de l'autre face de la porte.

La Commission s'ajourne au vendredi 25 mai.

25 mai 1849 (23e séance) [Vendredi]
Présents : MM. de Laborde, Mérimée, Lenormant, Mercey et Courmont.
Fouilles de Cany (Seine-Inférieure)

M. Lenormant, rapporteur, fait à la Commission l'analyse d'un intéressant rapport de l'abbé Cochet sur des fouilles exécutées à Cany, qui ont eu pour résultat la découverte d'un cimetière romain. Le département a fait la dépense de ce travail et les objets trouvés ont été ou seront déposés au Musée de Rouen.

Le rapporteur est d'avis de demander au ministre de vouloir bien témoigner sa satisfaction à son nouveau correspondant pour le 80/15/006/283 zèle dont il a fait preuve en cette occasion.

Conclusions approuvées.

Église de La Chapelle-sur-Crécy (Seine-et-Marne)

M. Lenormant, rapporteur, fait connaître que M. Garrez a adressé au ministre les devis qui lui avaient été demandés sur les travaux que réclame l'église de La Chapelle-sur-Crécy. De ce travail il résulte que les travaux de 1ère catégorie tous également urgents s'élèveront à la somme de 18 000 Francs, et que la dépense qu'entraînera l'étaiement seulement est de 3 000 Francs.

Le rapporteur est d'avis que dans l'état des fonds du crédit il ne peut être question de mettre à la charge du ministère les 18 000 Francs nécessaires ; il demande, en conséquence, que la Commission accorde le secours que réclame l'établissement des étaiements, c'est-à-dire 3 000 Francs sur 1850, s'il n'y a pas moyen de porter cette dépense sur 1848 [sic].

Conclusions approuvées. 3 000 Francs sur 1850.

Église de Méobecq (Indre)

M. Lenormant, rapporteur, indique quels travaux sont proposés par M. Mérindol, architecte, pour la réparation de l'église de Méobecq ; ce sont des réparations à une voûte et quelques reprises à divers endroits.

Le rapporteur demande que l'architecte donne un devis des travaux qu'il regarde comme indispensables, ainsi qu'un détail graphique du chaînage qu'il veut établir.

Propositions adoptées.

Crypte de l'église Saint-Laurent à Grenoble (Isère)

La Commission demande que le ministre veuille bien adresser des compliments à M. Manguin pour le travail qu'il lui a soumis au sujet de la crypte de Saint-Laurent de Grenoble. Le monument sera classé, et M. Manguin sera invité à fournir un projet d'assainissement de la crypte.

Découverte de statues par M. du Sommerard

M. Lenormant annonce que M. du Sommerard a découvert une des statues du tombeau de Philippe le Hardi, et une statue de Vierge provenant de l'église Notre-Dame-des-Victoires. Il propose de l'autoriser à acheter ces deux objets dont le prix est des plus modiques.

La Commission autorise l'acquisition. 80/15/006/284

Tombeau de Sainte-Magnance (Yonne)

M. Mérimée, rapporteur, propose d'autoriser M. Amé à accepter une soumission faite par un entrepreneur qu'il a désigné comme offrant toutes les garanties désirables pour la translation du tombeau de Sainte-Magnance.

Cette proposition est adoptée.

Église de Munster (Meurthe)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'une première demande de subvention pour l'église de Munster avait été déjà rejetée par la Commission dans la séance du 3 avril 1846. Comme la situation de cette église est telle que sans une somme très considérable évaluée en 1846 par M. [Émile] Boeswillwald à 100 000 Francs, il serait impossible d'assurer la consolidation d'un édifice que rien ne distingue du très grand nombre d'édifices du XVe siècle que possède la France, le rapporteur est d'avis d'ajourner la demande. Toutefois, pour atténuer le refus après les espérances données à tort au préfet de la Meurthe, le rapporteur croit qu'il serait bon de transmettre la demande et les pièces à l'appui au ministère des Cultes avec recommandation.

Conclusions approuvées.

Église de Villeneuve-sur-Yonne (Yonne)

M. Mérimée, rapporteur, met sous les yeux de la Commission un projet de restauration préparé par M. Amé pour l'église de Villeneuve-sur-Yonne. L'église, bâtie aux XIIIe et XIVe siècles, est fort intéressante et offre une unité rare dans sa construction. Sa situation est des plus fâcheuses ; presque tous les contreforts et les arcs-boutants sont déversés et menacent ruine, la couverture est à remanier presque entièrement, enfin une tour élevée sur le collatéral sud a besoin de travaux de consolidation considérables. Le montant de la dépense urgente est de près de 100 000 Francs.

Le rapporteur pense que, dans l'état actuel de ses ressources, le ministère ne peut pas entreprendre une restauration aussi considérable à moins d'un concours très efficace de la part de la Commune 80/15/006/285 et du ministère des Cultes. Quant à présent, il croit qu'il n'y a autre chose à faire que d'ajourner toute décision jusqu'à ce que la Commune ait fait connaître quelle sera l'étendue du sacrifice qu'elle peut s'imposer.

La Commission partage cet avis et demande que l'affaire soit suivie dans ce sens.

Grille de la Porte d'Auguste à Nîmes (Gard)

Le secrétaire, M. Courmont, rapporteur, donne lecture d'une réclamation des maîtres serruriers de Nîmes au sujet de la construction d'une grille en fer, autour de la Porte d'Auguste, qui aurait été livrée par le préfet à son gré sans avoir été mise en adjudication. La Commission décide que des renseignements seront pris au sujet de cette affaire auprès de l'administration locale.

Le secrétaire donne également connaissance à la Commission d'une lettre adressée au ministre par M. Monnier, correspondant du ministère pour les Monuments historiques du Jura, relative à la publication d'un annuaire du département.

La Commission considérant qu'elle n'est pas compétente pour s'occuper de la difficulté qui s'est élevée entre M. Monnier et son éditeur, propose de renvoyer cette lettre au préfet du Jura.

A la suite de cette communication, le secrétaire lit une lettre de l'évêque du Mans au sujet de l'abbé Tournesac, la Commission passe à l'ordre du jour sur cette lettre qui n'est que répétition de deux lettres anciennes auxquelles il a déjà été répondu.

Église de Toul (Meurthe)

M. Mérimée donne connaissance à la Commission d'un mémoire adressé au ministre par le maire de Toul en réponse à la lettre par laquelle le ministre invitait ce fonctionnaire à ne pas entraver les travaux que M. [Émile] Boeswillwald faisait exécuter par suite de la mission que le ministre de l'Intérieur lui en avait donnée. Dans cette lettre, le maire s'attache à prouver que la surveillance des travaux qui s'exécutent dans la Commune ne saurait lui être enlevée.

La Commission décide qu'il sera donné communication à M [Émile] Boeswillwald de la dépêche du maire, et que lorsque M. [Émile] Boeswillwald aura répondu en ce qui le regarde, la Commission proposera 80/15/006/286 au ministre une réponse au factum de M. le maire de Toul.

Mosaïques de Bielle (Basses-Pyrénées)

M. Geslin de Bourgogne, correspondant du ministre de l'Intérieur, signale à l'attention du ministre des mosaïques découvertes à Bielle près des Eaux Bonnes. Il demande qu'elles soient recommandées aux soins attentifs des religieuses qui sont chargées de ce précieux dépôt.

La Commission partage l'avis du correspondant et propose d'adresser des instructions dans ce sens aux religieuses dont parle M. Geslin de Bourgogne.

Église Saint-Maurice à Vienne (Isère)

Le secrétaire fait connaître à la Commission que M. Crépu, détenteur, par suite de sa position d'inspecteur des travaux de Saint-Maurice à Vienne, de tous les attachements et détails à lui abandonnés pour la surveillance du travail, refuse de remettre aucune des pièces qui lui ont été confiées.

La Commission décide que le préfet de l'Isère sera invité à prendre tous les moyens que la loi lui prête pour entrer en possession de ces documents.

Demande par M. Cheussey, architecte, de la médaille décernée par la Commission

M. Cheussey, ancien architecte du département de la Somme, en se démettant des fonctions d'architecte de la cathédrale d'Amiens, exprime le désir d'obtenir la médaille accordée par la Commission aux artistes dont elle a voulu récompenser le zèle.

La Commission, considérant que jamais M. Cheussey n'a été employé par le ministère de l'Intérieur dans les travaux ayant rapport au service de Monuments historiques, décide qu'il n'y a pas lieu de faire droit à cette demande.

La Commission s'ajourne au 8 juin 1849. 80/15/006/287

8 juin 1849 (24e séance) [Vendredi]
Présents : MM. Mérimée, Caristie, de Laborde, Mercey, Blanc, de Lasteyrie, Courmont.
Église de Levroux (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle que, dans un précédent rapport, en reconnaissant toute l'importance de l'église de Levroux, il faisait remarquer à la Commission que le devis des travaux urgents de la 1ère catégorie, montant à 36200 Francs, pouvait être réduit à environ 20 000 Francs par la suppression de quelques articles, dont l'ajournement n'avait pas d'inconvénient, et persuadé que le ministre des Cultes, ainsi que l'écrivait le préfet, avait donné 12 000 Francs et la Commune 8 300 Francs, il concluait au refus de l'allocation.

Aujourd'hui que la situation des choses est bien constatée, voici d'après le rapporteur comment elles se présentent. La Commune offre effectivement 8 300 Francs, le ministre des Cultes, non pas 12 000 Francs mais 8 000. Reste donc un déficit de 4 000 Francs pour les travaux de 1ère catégorie. L'allocation de ces 4 000 Francs devait assurer la consolidation de l'intéressante église de Levroux.

Le rapporteur est d'avis d'accorder les 4 000 Francs demandés par le ministre des Cultes. Les 4 000 Francs sont alloués sur 1850 sur les conclusions du rapporteur.

Église Sainte-Marie-aux-Anglais au Mesnil-Mauger (Calvados)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Sainte-Marie-aux-Anglais présente assurément un assez grand intérêt, mais cependant elle ne se distingue pas assez de tant d'autres édifices du même temps et du même style pour qu'on n'hésite pas à en entreprendre la restauration. Il fait remarquer ensuite qu'elle ne sert plus au Culte, et qu'en la réparant, le ministère de l'Intérieur prend en quelque sorte l'engagement d'entretenir indéfiniment un bâtiment inutile, qui peut devenir une charge assez lourde.

La dépense prévue par M. Danjoy est de 3 881 Francs. Or le monument dont il s'agit ne se recommande que par deux tombeaux et quelques restes de peintures, et le rapporteur se demande si, au lieu de réparations coûteuses, il ne vaudrait pas mieux employer quelques fonds 80/15/006/288 à faire copier ces peintures et à placer les tombeaux en lieu de sûreté. Dans tous les cas, avant de proposer une décision, M. le rapporteur voudrait savoir quelle destination on donnera à l'église.

Il est donc d'avis de prendre d'abord auprès du préfet du Calvados des informations pour savoir :

1° si l'église peut devenir paroisse ou succursale

2° si la Commune peut concourir à sa restauration.

Conclusions approuvées.

Église de Champeaux (Seine-et-Marne)

Le secrétaire, M. Courmont, rapporteur, expose que M. Garrez, en janvier 1848, avait demandé un secours pour des travaux urgents que réclamait l'église de Champeaux. Le devis de ces restauration s'élevait à 5 194 Francs 62. Un des articles de ce devis qui avait attiré le plus l'attention de la Commission avait trait à la réfection des éperons et de la couverture à l'est, pour arrêter d'abord la poussée des voûtes, et ensuite les infiltrations des eaux du comble.

Sur le rapport de M. Lenormant, la Commission avait décidé qu'il serait alloué à la Commune de Champeaux un secours de 2 597 Francs 31 si, de son côté, la Commune consentait à voter une somme égale. Dans le cas où les ressources locales ne seraient pas venues concourir à la restauration, la Commission avait décidé qu'on accorderait 1 763 Francs 90 pour faire face à la portion des travaux la plus indispensable. La Commune n'a pas voulu jusqu'ici remplir la condition qui lui était imposée. M. Garrez demande de nouveau les moyens de faire les réparations les plus essentielles, et pour cela réclame les 1 763 Francs 90 promis.

La Commission, sur l'avis favorable du rapporteur, accorde les 1 763 Francs 90 sur 1850.

Église Saint-Hilaire de Melle (Deux-Sèvres)

M. Mérimée, rapporteur, expose l'état de l'église de Saint-Hilaire de Melle, l'un des plus remarquables édifices du Poitou, qui déjà a reçu du ministre de l'Intérieur un secours de 8 000 Francs. Le préfet des Deux-Sèvres en réclamant une allocation nouvelle, annonce que la 80/15/006/289 Fabrique, la Commune et le département ont réuni pour leur part dans les travaux une somme de 3 000 Francs environ. Il envoie un nouveau devis de l'architecte, et un mémoire fort intéressant sur les travaux exécutés. Les travaux projetés consistent dans la réfection presque complète de la tour élevée au centre de l'église, la restauration du transept sud et l'achèvement de la façade sud. Ces dépenses seront de 12 000 Francs. L'architecte estime qu'on peut ajourner sans inconvénients d'autres travaux indiqués dans son devis pour une somme de 6 500 Francs qui comprennent le remaniement de la toiture de la nef, l'abaissement du sol intérieur de l'église, enfin la restauration du choeur.

Le rapporteur verrait avec peine ajourner indéfiniment tous ces travaux, surtout l'abaissement du sol intérieur de l'église qui rendrait à l'édifice son aspect originel. Il propose, en conséquence, d'allouer en plusieurs exercices une somme de 10 000 Francs qui, avec les 3 000 Francs de la Commune, compléterait un total de 13 000 Francs. On pourrait aussi demander à la Commune un supplément de concours de 500 Francs.

La Commission approuve ces conclusions en votant les 10 000 Francs, et décide que les exercices, sur lesquels les allocations seront imputées, seront fixés par le secrétaire de concert avec l'architecte.

Église Saint-Philibert de Tournus (Saône-et-Loire)

M. Courmont, secrétaire, donne lecture d'une lettre de M. Questel, architecte, chargé des travaux de Tournus, de laquelle il résulte qu'un certain nombre de travaux sont encore nécessaires pour achever la restauration complète de l'église de Tournus.

Sur la lecture de la série de dépenses proposées et énumérées dans le mémoire de l'architecte, la Commission est d'avis qu'il y a lieu de faire une distinction entre les travaux demandés ; une partie devant s'appliquer uniquement à la restauration intérieure de l'église devra être supportée par la Commune ou le ministère des Cultes, l'autre étant nécessitée par des dégâts inévitables qu'occasionne toujours une restauration importante devra être mise à la charge du ministère de l'Intérieur. En conséquence, M. Questel devra être invité à faire dans son mémoire une division entre ces deux ordres de réparations. 80/15/006/290

Porte de Bielle (Basses-Pyrénées)

La Commission, sur la proposition de M. Mérimée, charge M. Durand, architecte, de relever les dessins des mosaïques et de la porte de Bielle.

Église de Saint-Savin (Vienne)

M. Mérimée signale à la Commission, d'après un rapport de M. de Chergé, une grille en fer mise dans l'église de Saint-Savin, par le curé, sans aucune autorisation, et dont la forme est d'un effet fâcheux dans un monument aussi beau, et pour lequel le gouvernement a fait des sacrifices aussi considérables.

Le rapporteur est d'avis d'inviter le préfet à blâmer le curé de cet acte d'autorité, il se réserve toutefois de reparler de cette affaire, lors de la prochaine réunion de la Commission.

La Commission s'ajourne au 22 juin.

22 juin 1849 (25e séance) [Vendredi]
Ancienne abbaye de Cluny (Saône-et-Loire)

M. Mérimée donne à la Commission lecture d'une lettre par laquelle M. le ministre de l'Instruction publique, d'après une communication qui lui a été faite par M. Léopold Nièpce, l'un des correspondants de son administration, appelle la sollicitude du ministre de l'Intérieur sur les restes de l'ancienne abbaye de Cluny.

M. Mérimée rappelle à cette occasion l'état du monument, l'impossibilité où se trouve le Gouvernement d'en acheter les restes, et les soins que la Commission des Monuments historiques a toujours apportés à la conservation de cet édifice. 80/15/006/291

Réclamation d'honoraires par M. Joly, architecte à Saumur

Le secrétaire expose à la Commission la position dans laquelle se trouve M. Joly, architecte à Saumur, par suite du peu de soin qu'il a mis à réclamer en temps utiles les honoraires auxquels il avait droit sur les travaux qu'il a fait exécuter.

La Commission décide que les sommes qui peuvent être dues à M. Joly devront être comprises dans les ordonnances d'exercices clos, et même que le ministre sera invité à demander des crédits supplémentaires dans le cas où il ne resterait plus de fonds sur les exercices dans lesquels les créances de M. Joly auraient été comprises.

Église de Saint-Savin (Vienne)

M. Mérimée soumet de nouveau à l'appréciation de la Commission la question relative à l'établissement d'une grille que le curé de Saint-Savin a fait placer sans autorisation dans l'église de cette Commune.

M. l'Inspecteur général est d'avis d'appeler l'attention du ministre des Cultes sur cette affaire en le priant de donner des instructions à l'évêque de Poitiers pour qu'il use de son autorité pour faire enlever cette grille. La communication du ministre ajouterait que l'administration de l'Intérieur ne prétend en aucune façon s'occuper des églises non monumentales, mais que, quant à celles qui le sont et qui, comme Saint-Savin, ont reçu à ce titre des subventions considérables, elle croit avoir droit de demander à l'administration des Cultes de lui prêter son appui.

Église de Selles-sur-Cher (Loir-et-Cher)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'en 1846 la Commission a déjà témoigné son intérêt pour l'église de Selles-sur-Cher par l'allocation d'une subvention conditionnelle de 5 000 Francs. Le devis des travaux urgents de première catégorie s'élevait à 21 000 Francs environ. La Commune et la Fabrique, après d'assez longues hésitations, ont voté 7 000 Francs, mais en demandant que la subvention ministérielle fût portée à 14 000 Francs. M. le rapporteur propose pour reconnaître ce sacrifice qui, suivant M. le préfet du Loir-et-Cher, est le plus considérable qu'il fût possible d'espérer, de porter l'allocation de 5 000 Francs à 7 000 Francs, et de solliciter une subvention semblable de M. le ministre des Cultes.

La Commission, considérant que souvent elle a donné son approbation à des dépenses ainsi partagées par tiers entre les Communes 80/15/006/292 et les deux ministères, et que l'église de Selles-sur-Cher si intéressante par les bas-reliefs légendaires qui décorent son abside, mérite la légère augmentation de secours proposée, accorde sur 1850 les 2 000 Francs de supplément proposés par le rapporteur.

Église de Caix (Somme)

M. Courmont, rapporteur.Le secrétaire soumet à la Commission des dessins envoyés au ministre par le préfet de la Somme à l'appui d'une demande de classement en faveur de l'église de Caix.

Sur la proposition du rapporteur qui fait voir combien les pièces envoyées sont incomplètes, la Commission est d'avis qu'un supplément d'instruction devra être demandé.

Église Sainte-Croix de Quimperlé (Finistère)

Le secrétaire, M. Courmont, rapporteur, donne connaissance d'une lettre du préfet du Finistère qui signale des réparations importantes dont la nécessité s'est manifestée par suite du badigeonnage de l'église Sainte-Croix de Quimperlé ; l'architecte M. Bigot insiste pour que M. Lassus vienne reconnaître l'état du monument, et lui donne les indications d'après lesquelles il préparerait le devis qui devra être envoyé à l'administration.

La Commission approuve la demande du préfet et décide que la mission proposée sera donnée à M. Lassus.

Achèvement du Louvre
Bibliothèque nationale à Paris (Seine)

M. de Lasteyrie entretient la Commission du projet soumis à l'Assemblée Législative pour l'achèvement du Louvre et le déplacement de la Bibliothèque Nationale. Il fait observer que le projet présenté est celui-là même qui avait été déjà rejeté par l'Assemblée Constituante, et qui avait occasionné les réclamations du Comité de l'Instruction publique et de la Commission des Monuments historiques . Il demande que la protestation de la Commission soit renouvelée et est d'avis que la sous-commission, déjà instituée lors de la présentation du premier projet, se constitue de nouveau.

La Commission décide que la sous-commission s'assemblera de nouveau, qu'elle reprendra la 80/15/006/293 protestation rédigée par M. Paul Lacroix à laquelle elle devra ajouter quelques phrases pour demander qu'au lieu de proposer constamment le déplacement de la Bibliothèque, le gouvernement s'occupe plutôt des travaux qu'elle réclame et que les projets de déplacement, sans cesse remis en question, font ajourner à son grand dommage.

Tour Pey-Berland à Bordeaux (Gironde)

M. Durieu, rapporteur, expose la nécessité pour le gouvernement d'acheter la Tour de Pey-Berland, il rappelle les démarches commencées dans ce but, et fait connaître où en est l'état de l'affaire. Sur quelques observations qui lui sont adressées au sujet de l'exagération du chiffre demandé, M. le rapporteur s'engage à faire faire une nouvelle estimation.

La Commission s'ajourne au 6 juillet 1849. Le procés-verbal de la dernière séance est lu et sa rédaction est approuvée.

6 juillet 1849 (26e séance) [Vendredi]
Le procés-verbal de la dernière séance est lu, sa rédaction est approuvée.
Palais des Thermes, procès à Paris (Seine)

M. du Sommerard est introduit. Il fait l'exposition de l'état du procès intenté à l'État au sujet d'un dommage dont un sieur Masson, libraire, attribue la cause au mauvais état des chenaux de la couverture du Palais des Thermes. Il résulte de l'expertise ordonnée par le tribunal que c'est là effectivement la cause du tort apporté au sieur Masson, et l'avoué du ministère pense que, sans donner suite à la procédure, on devrait tenir compte à ce dernier du chiffre fixé par l'expert pour l'indemniser de ses pertes.

La Commission pense que cette affaire n'a pas été suffisamment étudiée, que le ministère ne peut ainsi céder après un examen aussi superficiel 80/15/006/294 des faits de la cause ; il émet, en conséquence, l'opinion que l'avoué devra consulter à cet égard la commission judiciaire attachée au ministère de l'Intérieur, et pour le moment demander un nouveau sursis à la retenue de l'affaire. M. du Sommerard devra s'entendre à cet égard avec M. Gauthier.

Isolement du Palais des Thermes à Paris (Seine)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la Commission municipale de la Ville de Paris a voté, dans la séance du 19 janvier dernier, l'élargissement immédiat du côté gauche de la rue de la Harpe, depuis la rue des Mathurins jusqu'en face de la rue Serpente, et qu'elle a émis en même temps le voeu que l'État, pour obtenir l'isolement du Palais des Thermes, fasse l'acquisition des portions de terrain qui resteront disponibles après l'exécution de l'alignement, entre la voie publique et ce palais, sans attendre que les propriétaires y élèvent de nouvelles constructions.

M. le rapporteur fait connaître que l'administration a déjà été saisie de cette affaire, une première fois en 1846, une seconde fois par une lettre adressée au ministre par M. le vice-président de la République. En 1846, la Commission avait rejeté cette proposition ; dans une note remise à M. le directeur des Beaux-arts, en réponse à la lettre du vice-président de la République, le rapporteur a reproduit les arguments de son rapport du 8 mai 1846 approuvés par la Commission.

M. Mérimée rappelle qu'il résultait de ce rapport qu'il n'y avait aucun avantage pour l'art et l'archéologie dans le projet proposé ; qu'il intéressait seulement la Ville de Paris, et que s'il appartenait au Conseil municipal de le produire, c'était à lui d'en faire les frais. Toutefois, M. le rapporteur fait observer que, depuis 1846, la question a un peu changé de face. L'agrandissement du Musée de Cluny fait sentir le besoin de dépendances pour réunir certaines parties de la collection. En outre, la création d ‘un musée de moulages a été demandée par les artistes. Le couvent des Mathurins 80/15/006/295 pourrait servir à ce dépôt qui serait convenablement réuni au Musée de Cluny. L'acquisition de cet édifice pourrait être utile sous ce rapport. Mais est-ce le moment de la solliciter ? M. le rapporteur ne le pense pas. Et quant au projet d'isolement de l'Hôtel de Cluny, à part les questions de convenances qui s'y opposent, M. Mérimée croit que M. le ministre de l'Intérieur ne pourrait demander à l'Assemblée Législative un crédit pour des acquisitions et des démolitions, lorsqu'il est notoire que le fonds dont il dispose est tout à fait insuffisant pour conserver les monuments qui existent.

La Commission approuvant le rapport de M. Mérimée décide que l'affaire devra être suivie dans le sens de ses conclusions.

Église de Surgères (Charente-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, appelle l'attention de la Commission sur l'élise de Surgères, monument de la plus haute importance, classé depuis longtemps, mais qui jusqu'à ce jour n'a reçu aucune allocation. Les travaux proposés aujourd'hui sont plutôt d'entretien que de consolidation.

M. le rapporteur, qui connaît le monument, pense qu'une somme plus considérable que celle demandée pourrait être employée en travaux utiles. Il croit que, quelle que soit la détermination de la Commission, il serait dangereux de confier la restauration du monument à tout autre qu'à un artiste qui ait déjà prouvé son intelligence et sa capacité dans des travaux semblables. Il propose, en conséquence, de charger M. Abadie ou M. Segrétain d'étudier un projet de restauration.

La Commission, sur cet avis, décide que M. Abadie sera chargé de ce travail.

Église de Châteauneuf (Saône-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, soumet à l'examen de la Commission les plans et dessins de l'église de Châteauneuf, monument fort remarquable et de la meilleure époque de l'art roman. Le projet de restauration présenté par M. Millet s'élève à la somme de 28 704 Francs 70, et ne comprend que des travaux tous également urgents, car les dépenses de 1ère catégorie se montent à 23 000 Francs et les autres, bien que n'intéressant pas la consolidation, paraissent indispensables au point de vue de l'art. 80/15/006/296

Le rapporteur est d'avis qu'il est impossible de séparer les deux catégories du projet de M. Millet et, persuadé qu'il serait très regrettable de laisser la restauration incomplète, il n'hésite pas à proposer de pourvoir à toute la dépense nécessaire.

La Commission partageant l'avis du rapporteur accorde les 28 705 Francs en trois exercices. D'abord 1 000 Francs sur l'exercice courant pour déposer le beffroi du clocher, étayer les arcades de la tour et établir un chaînage en fer au sommet du clocher. Les 27 705 Francs restant seront divisés en deux portions sur les exercices 1850 et 1851.

Église de Sassierges-Saint-Germain (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Sassierges-Saint-Germain en faveur de laquelle une demande de secours est adressée au ministre, n'est pas classée comme paraît le croire M. le préfet de l'Indre, et les renseignements produits ainsi que le travail graphique ne paraissent pas devoir lui mériter cet honneur.

Le rapporteur est donc d'avis de répondre au préfet que l'église n'est pas classée et que rien n'indique qu'elle ait des droits à l'être.

Conclusions approuvées.

Église Saint-Étienne-le-Vieux à Caen (Calvados)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître une demande adressée par le préfet du Calvados pour l'église Saint-Étienne-le-vieux, à Caen. Ce monument assez médiocre doit sa célébrité à un bas-relief incrusté dans un des contreforts et qui représente un cavalier foulant sous les pieds de son cheval un homme ou un enfant renversé. La présence de ce monument à Caen était un fait archéologique curieux, mais il paraît qu'on a prouvé que ce bas-relief avait été incrusté dans l'église Saint-Étienne.

M. le rapporteur n'est donc pas d'avis que l'on doive donner suite à la demande de subvention.

Conclusions approuvées.

Église Saint-Nazaire de Béziers (Hérault)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'un projet envoyé par le préfet de l'Hérault pour demander un 80/15/006/297 secours pour des travaux à exécuter dans l'église Saint-Nazaire à Béziers, n'est pas accompagné de détails graphiques et de renseignements qui puissent en faire apprécier l'importance. Il croit seulement reconnaître, par les croquis envoyés, qu'il ne s'agit pas de travaux de consolidation, mais de décoration ; comme, dans l'état du fonds des Monuments historiques, il ne pense pas qu'il y ait lieu d'accorder des secours pour aucun autre motif que celui de la consolidation, il conclut au rejet de la demande.

Ces conclusions sont adoptées.

Achèvement du Louvre
Bibliothèque Nationale à Paris (Seine)

M. Labrouste présente quelques observations au sujet des termes du procès-verbal de la dernière séance, relatifs à la rédaction d'une protestation nouvelle de la translation de la Bibliothèque nationale, qui devrait reproduire autant que possible les expressions employées dans la première note adressée au ministre au même sujet.

M. Labrouste ne pense pas que la Commission ait droit d'intervenir dans une question de ce genre, il croit que son devoir est de protester contre la destruction de Palais Mazarin, mais que la Commission ne saurait aller au-delà sans outrepasser sa mission.

M. Mérimée partage cet avis, et croit qu'il est inutile que la Commission traite la question de la translation de la Bibliothèque, puisque le Comité des Arts et Monuments a déjà traité cette face de la question dans la protestation qu'il a rédigée.

La séance est levée à 2 heures.

La Commission s'ajourne au vendredi 20 juillet. 80/15/006/298

20 juillet 1849 (27e séance) [Vendredi]
Nomination de M. Grigny dans l'ordre de la Légion d'honneur

Le secrétaire donne connaissance d'une demande adressée par M. le préfet du Pas-de-Calais en faveur de M. Grigny, architecte, auteur d'un monument appelé la chapelle du Saint-Sacrement à Arras. Le préfet, rappelant un voeu du Conseil général du département, sollicite en faveur de cet artiste la décoration de la Légion d'honneur.

La Commission, considérant que la construction de ce monument et l'appréciation de sa valeur artistique ne rentre pas dans sa mission, décide que cette affaire devra être renvoyée à M. le directeur des Beaux-arts.

Restes de l'abbaye de Cluny (Saône-et-Loire)

M. Verdier, architecte, en envoyant des renseignements sur les ruines de l'abbaye de Cluny et les maisons curieuses renfermées dans la ville de ce nom, annonce qu'il serait fort utile de restaurer quelques-unes des verrières de la chapelle Bourbon, partie de l'abbaye, pour préserver les sculptures qu'elle renferme. Il pense qu'une somme de 200 Francs serait suffisante pour cette restauration. Le même architecte signale encore à l'attention de la Commission deux arcades romanes qui formaient l'entrée de l'abbaye et qui sont aujourd'hui très détériorées, il croit qu'avec 300 Francs on pourrait acheter, par son moyen, de curieux fragments d'architecture, qui sans cela se trouveront perdus, tandis qu'il les ferait transporter dans le musée créé dans la chapelle Bourbon, dans le cas où le ministère lui donnerait les moyens de les acheter.

La Commission décide que les diverses petites sommes demandées par M. Verdier seront mises à sa disposition sur 1849, seulement qu'on lui demandera un devis des travaux à faire aux arcades romanes. Allouer 800 Francs sur 1849.

Église de Semur-en-Brionnais (Saône-et-Loire)

M. Verdier signale encore à l'intérêt de la Commission l'église de Semur-en-Brionnais, monument du XIIe siècle non encore classé, dont il donne un détail, et pour lequel il réclame un secours de 6 980 Francs pour les réparations les plus essentielles. 80/15/006/299

La Commission décide, sur le rapport de l'architecte, que l'église sera classée, que M. Verdier sera invité à mettre ses dessins au net et à produire un devis étudié de la réparation qu'elle réclame.

Église Sainte-Radegonde à Poitiers (Vienne)

M. Mérindol, architecte attaché à la Commission, signale un projet conçu par la Fabrique de Sainte-Radegonde, de couvrir de peintures les voûtes de cette église, moyennant un crédit de 6 000 Francs dont elle dispose. Or, d'après l'examen qu'a fait M. Mérindol de l'édifice, ces voûtes sont dans un fort mauvais état et il serait bientôt nécessaire d'y faire des réparations. La peinture que l'on se propose de mettre ne fera donc que cacher le mal.

La Commission, sur cet avis, décide qu'il sera écrit au ministre des Cultes pour qu'il veuille bien intervenir en obligeant la Fabrique à donner à ses fonds une meilleure destination.

Église d'Anzin (Nord)

M. Mérimée demande que l'église d'Anzin soit classée ; sur les observations qu'il présente le classement est adopté.

Église de Saint-Michel de l'Aiguille au Puy-en-Velay (Haute-Loire)

M. Mérimée annonce qu'il a reçu de M. Mallay une lettre dans laquelle ce correspondant lui annonce que l'église de Saint-Michel de l'Aiguille, au Puy, est dans le plus mauvais état.

Sainte-Chapelle de Riom (Puy-de-Dôme)

Il donne également des renseignements fâcheux sur l'état de la Sainte-Chapelle de Riom.

Vierge du Marthuret à Riom (Puy-de-Dôme)

M. Mallay demande dans sa lettre à être autorisé à mouler la figure de la Vierge du Marthuret à Riom.

Église de Dorat (Puy-de-Dôme)

Il demande également un secours de 500 Francs pour l'église de Dorat.

La Commission décide que l'affaire de Dorat sera examinée par M. Mérimée, que, pour la Vierge du Marthuret, M. Mallay pourra la mouler lorsqu'on réparera la Sainte-Chapelle, enfin qu'un rapport sera demandé à M. Mallay sur l'église Saint-Michel de l'Aiguille. 80/15/006/300

Église de Lusignan (Vienne)

M. Mérimée annonce que le supérieur du séminaire de Poitiers demande que la Commission s'occupe de l'église de Lusignan, église fortifiée de la Vienne, qui a droit à l'intérêt de l'administration. M. Mérimée, au sujet de ce monument, rappelle que M. Joly avait été chargé de faire un travail sur cet édifice.

Église du Folgoët (Finistère)

M. Mérimée signale encore le mauvais état de l'église du Folgoët.

La Commission décide qu'un rapport sera demandé au préfet.

Affaire Arnould, [inspecteur des travaux à Toul] (Meurthe)

M. le secrétaire donne connaissance à la Commission de la note adressée au ministre par M. Mérimée au sujet de la destitution de M. Arnould, inspecteur des travaux de l'église de Toul, et de la réponse du ministre à cette note.

La Commission décide qu'il sera écrit à M. Arnould une lettre de compliment sur sa conduite désintéressée, laquelle lettre sera soumise à la signature du ministre.

Église Saint-Jacques à Orléans (Loiret)

M. le secrétaire donne lecture à la Commission d'une lettre par laquelle M. le préfet du Loiret demande au ministre de vouloir bien affecter à un musée d'archéologie l'église Saint-Jacques achetée, il y a quelques années, par l'État, et de concourir dans la proportion de moitié aux dépenses de consolidation et d'appropriation de l'édifice. Le secrétaire rappelle à la Commission que, en 1843 lors de l'acquisition de ce monument, M. le ministre des Cultes avait demandé à son collègue de l'Intérieur de vouloir bien affecter l'église Saint-Jacques aux besoins du culte paroissial en en faisant une succursale de l'église Saint-Donatien. Le ministre de l'Intérieur accepta cette proposition et offrit l'église à la Fabrique de Saint-Donatien ; seulement, il fit à son don quelques conditions que la Fabrique ne fut pas en état de remplir. Aujourd'hui qu'une nouvelle proposition d'appropriation est faite, le rapporteur croit du devoir de l'administration de l'Intérieur de renouveler son offre à l'église Saint Donatien.

La Commission, acceptant les 80/15/006/301 conclusions du rapporteur, décide qu'il sera écrit à l'évêque d'Orléans pour savoir si la Fabrique Saint-Donatien est toujours dans l'intention de se charger de l'entretien de l'église Saint-Jacques, et au ministère des Cultes pour lui demander s'il serait d'avis de contribuer aux dépenses d'appropriation.

Église de Baume-les-Messieurs (Jura)

M. Mérimée expose que l'église de Baume-les-Messieurs est un édifice extrêmement remarquable, dont les dessins transmis au ministre ne donnent qu'une idée très imparfaite. Sa position est telle que des éboulements et des infiltrations d'eau ont ébranlé sa base. L'architecte propose de bâtir un mur de soutènement en pierres sèches pour arrêter les éboulements, et d'établir un canal d'écoulement. Une autre restauration très importante que le rapporteur a déjà signalée, il y a quelques années, est celle de la couverture.

Tous ces travaux montent à 20 000 Francs dont on pourrait retrancher quelques articles de peu d'importance. Le rapporteur ne parle pas des travaux de 2e catégorie, car l'inutilité lui paraît le moindre inconvénient de cette seconde partie du projet. Le rapporteur, en se résumant, propose de classer l'église de Baume-les-Messieurs, d'écrire au préfet pour lui demander quelles sont les ressources locales en présence de ses besoins, et l'inviter à demander des fonds au Conseil général ; enfin de promettre un secours de 10 000 Francs sur 1850, à la condition qu'il sera pourvu par quelque concours que ce soit au reste de la dépense de 1ère catégorie.

La Commission approuve les conclusions du rapport et décide qu'il sera écrit à M. Désiré Monnier pour le remercier du travail intéressant qu'il a envoyé sur l'abbaye de Baume (lettre signée du ministre).

Chapelle de Kersaint (Finistère)

M. Mérimée expose que la chapelle de Kersaint en faveur de laquelle un secours a été demandé par le préfet du Finistère n'offre qu'un très médiocre intérêt. Les réparations projetées ne paraissent pas d'ailleurs avoir un caractère d'urgence. Elles ne consistent qu'en travaux d'entretien dont l'utilité même est contestable.

Le rapporteur propose le rejet de la demande, qui est prononcé par la Commission. 80/15/006/302

Église de La Souterraine (Creuse)

M. Mérimée rappelle tout l'intérêt que présente l'église de La Souterraine et par le mérite de son architecture et par l'étendue de sa crypte dont une partie est construite de débris antiques. A ce titre, elle méritait une étude très approfondie, et la Commission a cru devoir confier la rédaction d'un projet aux soins de M. Abadie qui l'a traité avec une habileté remarquable. De très urgentes réparations sont nécessaires qui ne doivent pas s'élever à moins de 80 000 Francs en retranchant cependant du devis tous les travaux qui n'intéressent pas la consolidation. En outre, il serait absolument nécessaire de commencer la restauration par l'isolement de l'édifice, ce qui porterait la dépense à 150 000 Francs au moins.

En présence d'un chiffre si élevé, le rapporteur hésite à proposer des conclusions, et il est d'avis qu'il faut avant tout donner avis du chiffre de la dépense au préfet de la Creuse, et lui demander quel sera le concours de la Ville et du département en lui rappelant que de ce concours dépendra le montant du sacrifice que le ministère s'imposera.

Les conclusions du rapport de M. Mérimée sont adoptées.

Église Saint-Esprit à Rue (Somme)

M. Mérimée, rapporteur, propose d'autoriser l'exécution, jusqu'à concurrence des 5 000 Francs réservés sur 1849, des travaux que M. Ramée propose d'exécuter à l'église Saint-Esprit de Rue, en le prévenant que le ministre ne peut allouer une subvention plus considérable.

La Commission approuve la demande du rapporteur et est d'avis d'écrire au préfet pour tâcher d'obtenir les 2 400 Francs nécessaires pour l'achèvement de cette restauration.

Église Notre-Dame de Lamballe (Côtes-du-Nord)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'aucun travail graphique n'est joint à l'aperçu des dépenses envoyé par M. Guépin à l'appui d'une demande de secours pour l'église Notre-Dame de Lamballe. La dépense prévue est évaluée à 23 500 Francs et environ 11 000 Francs sont 80/15/006/303 entre les mains du curé, provenant de souscriptions particulières.

Comme il n'est pas possible de se rendre exactement compte des moyens que l'architecte se propose d'employer pour la restauration, le rapporteur est d'avis que la Commission, avant de prendre une décision, réclame un travail graphique et un devis plus régulier.

Conclusions approuvées.

Église de Bois-Sainte-Marie (Saône-et-Loire)

Sur la proposition de M. Durieu, rapporteur, la Commission décide que l'église de Bois-Sainte-Marie sera inscrite sur la liste des Monuments historiques.

Porte de l'Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

M. Vaudoyer, rapporteur, expose que dans le nouveau projet de porte proposé pour l'Hôtel de Cluny, M. Lenoir a adopté un système de panneau qui n'était pas en usage au XVe siècle, duquel il résulte que les clous ne sont plus qu'une simple décoration. Tandis que dans les portes de cette époque les clous avaient pour but de fixer les planches sur des traverses composant le châssis en bois. De cette façon, les panneaux assemblés offraient une résistance que n'aurait pas la porte présentée par l'architecte, et qu'il est nécessaire de lui donner.

La Commission approuve les termes du rapport de M. Vaudoyer, et décide qu'il sera donné communication de sa décision à M. Lenoir.

Église de Saint-Riquier (Somme)

M. Vaudoyer, rapporteur, chargé de présenter un rapport sur l'église de Saint-Riquier annonce qu'il n'a pu rédiger son travail faute de renseignements graphiques suffisants à l'appui du devis.

La Commission décide que M. Ramée sera invité à compléter son travail.

Église de Roullet (Charente)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître à la Commission que la Commune de Roullet refuse son concours à la restauration de son église ; ce refus est si formel et dans des termes tellement étranges que le rapporteur propose d'ajourner cette affaire jusqu'à ce que la Commune 80/15/006/304 revienne à d'autres sentiments.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Villedieu (Cantal)

M. Caristie fait un rapport sur l'église de Villedieu, de ce rapport il résulte que tant que la Commune n'aura pas produit des dessins indiquant l'ancien système de toiture, le rapporteur sera dans l'impossibilité de faire une proposition sur la restauration projetée.

La Commission, partageant l'avis du rapporteur, décide que le travail réclamé par M. Caristie sera de nouveau demandé au préfet du Cantal.

Église Sainte-Croix de Quimperlé (Finistère)

M. Courmont, rapporteur. Le secrétaire donne lecture à la Commission d'une lettre de M. Lassus, architecte, de laquelle il résulte qu'il est inutile qu'il se rende de nouveau à Quimperlé, ainsi que l'y invitait le ministre. Les renseignements adressés par M. Bigot établissent à son avis d'une manière suffisante la nécessité de démolir la tour carrée, qui écrase l'édifice ; qu'il n'y a aucun regret à avoir, car cette tour produit le plus mauvais effet sur l'église.

La Commission, sur ce renseignement, est d'avis de réclamer d'urgence à M. Bigot un devis des travaux qu'entraînera cette démolition et des réparations que demande l'église.

Peintures de l'ancienne abbaye à Villeneuve-lès-Avignon (Gard)

M. Questel fait connaître qu'il a visité dernièrement les fresques de l'ancienne abbaye de Villeneuve-lès-Avignon, sur lesquelles M. Denuelle avait attiré l'attention de la Commission. Les peintures, assez bien conservées, sont intéressantes et paraissent être du même artiste que celles qui décorent le Palais des Papes. Le rapporteur pense qu'il serait facile d'obtenir du propriétaire, sans une indemnité considérable, de couvrir le couloir qui traverse la chapelle de manière à la fermer et à la rendre indépendante du passage qui pourrait alors rester toujours public. M. Questel demande que le nouveau préfet du Gard soit saisi de cette affaire et il pense que le maire de Villeneuve défendrait les intérêts de l'administration centrale.

La Commission partage 80/15/006/305 cet avis et décide que cette affaire sera suivie dans le sens des conclusions du rapport.

La Commission s'ajourne au vendredi [blanc] août.

3 août 1849 (28e séance) [Vendredi]
Bas-relief de Saint-Germer-de-Fly (Oise)

M. Mérimée, rapporteur.La Société archéologique de l'Oise réclame un bas-relief provenant de la chapelle Saint-Germer et qui a été déposé dans le Musée de Cluny. M. Mérimée expose que cette Société, qui témoigne aujourd'hui tant de sollicitude pour ce bas-relief, n'en avait nul souci lorsqu'il était enterré dans les gravats du cimetière. M. [Émile] Boeswillwald l'avait fait transporter à Paris, pour le faire copier en pierre dans le cas où l'administration se serait décidée à compléter la décoration intérieure de la chapelle Saint-Germer. Le rapporteur est d'avis de répondre au préfet que jusqu'à ce que la restauration soit complétée, il n'y a pas d'inconvénient à ce que le bas-relief en question soit à Paris, qu'alors on avisera à sa restauration et à son replacement dans l'église.

La Commission partage cet avis et exprime le voeu qu'une copie restaurée soit donnée plutôt que le bas-relief qu'il est impossible de compléter.

Église de Saint-Pierre-en-Port (Seine-Inférieure)

M. Courmont, rapporteur.

Le secrétaire donne lecture d'une lettre de l'abbé Cochet qui annonce que la Commune de Saint-Pierre-en-Port est en instance pour obtenir l'autorisation de démolir sa vieille église pour en construire une neuve.

Hors [sic], l'ancienne église, monument de la fin du XIIe siècle, présente des parties intéressantes et surtout un clocher qui mérite tout l'intérêt de la Commission. 80/15/006/306

La Commission décide, sur cette lecture, que l'église de Saint-Pierre-en-Port sera classée et qu'il sera écrit au ministre des Cultes pour le prier d'intervenir dans l'intérêt de la conservation de l'édifice.

Église de Tréguier (Côtes-du-Nord)

M. Mérimée, rapporteur, expose que MM. les représentants du département des Côtes-du-Nord sollicitent avec de nouvelles instances une allocation pour la réparation de la grande fenêtre de l'église de Tréguier, détruite par un ouragan. La ville, d'après leur témoignage, est hors d'état de concourir à la dépense. M. le maire de Tréguier a cependant assuré à M. le rapporteur que le Conseil général voterait un secours si le ministère de l'Intérieur et le ministère des Cultes faisaient connaître d'avance le concours qu'ile se proposent d'accorder pour ces réparations. Elles sont évaluées par M. Lambert, architecte, à 17 000 Francs environ.

Le rapporteur propose en conséquence d'accorder une somme de 8 000 Francs à la condition que le ministre des Cultes contribuera à la dépense pour 6 000 Francs, et le département pour 3 000 Francs.

Ces conclusions sont approuvées. 8 000 Francs alloués sur 1850.

Église Saint-Philibert de Tournus (Saône-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les allocations accordées pour les réparations de l'église de Tournus vont être épuisées cette année, que les travaux de consolidation sont terminés, mais qu'il reste encore quelques restaurations partielles à exécuter, et quelques dispositions à prendre pour rétablir l'exercice du culte dans plusieurs parties de l'église. M. le rapporteur rappelle à la Commission que plusieurs réparations importantes non prévues au devis ont dû être exécutées d'urgence, et que cependant le devis primitif n'a pas été dépassé.

En conséquence, il propose d'accorder une nouvelle allocation de 5 000 Francs à l'église de Tournus et de solliciter de M. le ministre des Cultes son concours 80/15/006/307 pour le restant du devis, soit 3 000 Francs, en lui faisant remarquer que cette somme est la seule qu'on lui demande pour des travaux auxquels le ministère de l'Intérieur a consacré près de 80 000 Francs, et qu'en outre elle est destinée à payer des réparations exécutées dans l'intérêt du service du culte.

Ces conclusions sont approuvées. 5 000 Francs sont donnés sur 1848 [sic].

Église à Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle les précédents de l'affaire de l'église de Saint-Nicolas-de-Port. Le ministre de l'Intérieur a accordé en 1846 une allocation de 8 000 Francs supposée égale au tiers de la dépense qu'occasionneraient les réparations les plus urgentes. Cette allocation était conditionnelle. Plusieurs mois après l'allocation accordée, l'architecte présente un devis de 244 000 Francs. Or, de l'examen de ce devis, il résulte que les 24 000 Francs que l'on peut regarder comme disponibles ne représentent pas à beaucoup près les dépenses de première urgence. De plus, l'architecte, dans le projet partiel qui accompagne la dernière communication du préfet, ne place plus en première ligne les travaux réclamés par la première demande. Ainsi, aujourd'hui pour les travaux de première instance, on dispose à peine de la somme nécessaire pour faire face au tiers de la dépense. En outre, on reconnaît en examinant le devis général, que la plupart des travaux indiqués par l'architecte ne sont que des travaux de consolidation, et le rapporteur croit qu'il serait presque impossible d'y opérer des réductions notables. Et si l'architecte a changé de 1846 à 1848 l'ordre des réparations qu'il proposait, cela s'explique par des alarmes très légitimes qui ont dû l'obliger à solliciter les premiers secours pour le point qui est actuellement le plus menacé.

En conséquence, avant de proposer à la Commission de prendre une décision au sujet de l'église Saint-Nicolas, le rapporteur croit qu'il conviendrait de demander à l'architecte son dernier mot sur le degré d'urgence des réparations, sur les économies et les retranchements qu'il pourrait opérer. Lorsqu'on pourra préciser la somme indispensable pour la consolidation du monument, la Commission devra décider si le résultat compense le 80/15/006/308 sacrifice qu'il faudra faire. En attendant, le rapporteur propose de rendre définitive l'allocation conditionnelle, qui n'est que l'accomplissement d'une promesse faite par l'administration.

Église d'Eu (Seine-Inférieure)

M. Courmont, rapporteur.

Sur la proposition du secrétaire, et après avoir entendu la lecture du rapport de M. Grégoire sur les travaux exécutés à Eu au-delà du chiffre du crédit primitivement alloué, la Commission décide qu'on allouera une somme de 3300 Francs sur 1848, ce secours représentant le tiers de la somme qui reste due. En outre, un devis sera demandé à M. Grégoire sur les travaux qu'il indique comme absolument urgents, et le préfet de la Seine-Inférieure sera prévenu que dorénavant ce sera M. Grégoire qui aura la direction des travaux.

Églises d'Obersteigen, de Niederhaslach et de Saint-Jean-des-Choux (Bas-Rhin)

La Commission décide également, sur la lecture d'une lettre de M. Schneegans qui lui est faite par le secrétaire, que M. [Émile] Boeswillwald sera invité à remettre le travail dont il a été chargé sur les églises d'Obersteigen et de Niederhaslach, et que des renseignements graphiques seront demandés à M. Mordu sur les modifications que l'on se propose de faire à la tribune de Saint-Jean-des-Choux.

La Commission s'ajourne au vendredi 17 août.

17 août 1849 (29e séance) [Vendredi]
Abbaye de Fontgombault (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, donne à la Commission lecture d'une lettre par laquelle M. Martin-Georges Kretz informe le ministre de l'Intérieur qu'il vient de signer l'acte d'acquisition de l'ancienne église abbatiale de Fontgombault. Il prie ensuite le ministre de placer cet édifice sous la direction de la Commission, et demande qu'on veuille bien lui faire savoir si l'engagement que contient sa lettre ne paraît pas suffisant. Il termine en demandant que les allocations votées pour réparer l'église soient maintenues. Le rapporteur rappelle l'état de cette affaire et les changements qu'apporte au projet des ministres de l'Intérieur et des Cultes cette solution nouvelle, il est d'avis de confirmer l'allocation accordée. Toutefois, il croit qu'il faut qu'avant de prendre une décision définitive M. Georges Kretz ait pris pour lui et ses ayant-cause un engagement authentique de ne faire sans l'avis de la Commission aucuns travaux dans l'édifice dont il s'agit, à cette condition seulement le secours accordé serait rendu définitif.

La Commission, partageant l'avis du rapporteur, décide qu'il sera écrit dans ce sens à M. Kretz.

Château de Rochechouart (Haute-Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle qu'en 1844, M. le ministre de l'Intérieur demanda à M. le préfet de la Haute-Vienne le devis des réparations à exécuter dans le château de Rochechouart, annonçant en même temps l'intention d'y contribuer pour le quart de la dépense à la condition que la Ville et le département prendraient le surplus à leur charge. Cette condition fut acceptée et le devis produit. Mais, en envoyant le compte-rendu des travaux, l'architecte demandait un supplément d'allocation pour couvrir la dépense qui avait de beaucoup dépassé les prévisions. La Commission, prenant en considération les motifs qui avaient obligé l'architecte à faire des travaux imprévus, fut d'avis d'allouer une allocation égale au ¼ 80/15/006/310 de l'excédent de la dépense. Ce secours fut accordé en 1847. L'année suivante, de nouvelles réparations furent faites sans que le projet en ait été soumis à la Commission. C'est après l'exécution que le département de la Haute-Vienne demande encore que le ministre de l'Intérieur prenne à sa charge le ¼ de la dépense. Il s'agit cette fois d'une faible somme, et le château de Rochechouart mérite assurément des sacrifices plus considérables ; toutefois, le rapporteur est d'avis qu'il ne faut pas, par une allocation nouvelle, consacrer le principe que le ministère de l'Intérieur doit payer le quart des dépenses d'entretien de ce monument.

Par cette considération, le rapporteur conclut au rejet de la demande, son avis est partagé par la Commission.

Église de Saint-Sulpice-de-Favières (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Saint-Sulpice mérite assurément une restauration complète, et il pense que la Commission ne peut être incertaine que sur la question de savoir si les réparations dont la nécessité est signalée par M. Garrez auront lieu immédiatement, ou si elles seront ajournées. L'établissement d'échafauds très élevés qui ont eu lieu par suite des travaux de consolidation déjà en cours d'exécution a permis de constater la déplorable situation des fenêtres du choeur, il s'agit de savoir si, profitant de ces échafauds, on réparera en ce moment les fenêtres, ou si on remettra cette opération. M. Garrez estime la dépense à 10 853 Francs pour les huit fenêtres du choeur ; mais si l'on se bornait à réparer les fenêtres de l'abside, la dépense ne serait que de 2 800 Francs.

Le rapporteur est d'avis de faire le tout et d'allouer la plus forte somme dont on pourra disposer sur les reliquats de 1848.

Conclusions approuvées.

Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

Sur le rapport de M. Mérimée, 80/15/006/311 la Commission décide qu'une somme de 1500 Francs sera prélevée sur le crédit de l'exercice prochain, pour faire établir dans un des bâtiments de l'Hôtel de Cluny un escalier dont les fragments du temps de Henri III présentent un intérêt assez grand pour autoriser cet emploi. 1500 Francs sur 1850.

Église de Saint-Riquier (Somme)

M. Vaudoyer, rapporteur, est d'avis d'allouer pour les travaux que réclame l'église de Saint-Riquier une somme de 5 000 Francs sur le crédit de l'exercice prochain. Cette somme devra être employée aux réparations que M. Ramée signale dans son dernier devis.

La Commission approuve les conclusions du rapport et est d'avis de réclamer de M. Ramée un dessin de la partie de l'église qu'il a l'intention de réparer. 5 000 Francs sur 1850.

Exécution de six vues au daguerréotype

La Commission décide que M. Bayard sera chargé d'exécuter six vues au daguerréotype ; une indemnité de 100 Francs lui sera allouée pour ce travail. M. Bayard devra s'entendre avec M. de Laborde sur le choix des vues qu'il devra prendre.

Affaire Masson, Cluny à Paris (Seine)

Sur le rapport du secrétaire, la Commission décide que le ministre des Finances, chargé du domaine de l'État, sera prévenu de la perte que vient de subir le gouvernement dans un procès que lui avait intenté M. Rivet, appelé en garantie par le sieur Masson, par suite d'un dommage que ce dernier avait éprouvé comme locataire du sieur Rivet. Il s'agit dans ce procès d'une question de voisinage d'un mur faisant partie du domaine.

La Commission pense que c'est au ministre des Finances à aviser sur la suite à donner à ce procès.

Église de Breuil au Mesnil-Mauger (Calvados)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte d'un rapport que M. Danjoy vient d'adresser au ministre que l'église de Breuil n'est plus paroisse, la Commune de Breuil ayant été réunie à celle de Mézidon.

La section de Commune que représente le Breuil ne peut donc plus s'imposer ainsi qu'il lui avait été demandé pour parfaire le chiffre du concours qu'on lui avait demandé d'apporter à la restauration de ce monument. L'architecte pense toutefois que les 80/15/006/312 3 000 Francs alloués par le ministre pourraient faire face à la partie des dépenses les plus urgentes, et qu'on pourrait trouver dans des souscriptions volontaires une partie de la somme que l'on espérait réunir avant le changement de position de la Commune.

Sur ce rapport, M. Mérimée pense qu'il est convenable de conserver aux 3 000 Francs alloués la destination qu'on leur avait donnée primitivement ; toutefois, il est d'avis de ne les employer que lorsque l'on aura su par le préfet à combien peuvent se monter les dons volontaires réunis.

La Commission approuve les conclusions du rapport.

Église de Saint-Sauveur-le-Vicomte (Manche)

Sur le rapport de M. Durieu, la Commission décide que le crédit alloué pour concourir aux réparations de l'église de Saint-Sauveur-le-Vicomte sera porté à 10 000 Francs, mais à la condition toutefois que les Soeurs de la communauté de Saint-Sauveur augmenteront de leur côté leur concours de 3 000 Francs.

Cette décision est prise pour suppléer au défaut de concours du ministre des Cultes, qui ne peut intervenir à cause de la nature de la propriété dont il s'agit.

La Commission, sur la demande d'un de ses membres, s'ajourne pour la première séance au 1er vendredi du mois d'octobre. 80/15/006/313

12 octobre 1849 (30e séance) [Vendredi]
Le procés-verbal de la dernière séance est lu et sa rédaction est adoptée.
Église Saint-Julien de Tours (Indre-et-Loire)

M. Guérin, architecte du département d'Indre-et-Loire, présente à la Commission les plans et devis qu'il a préparés pour la restauration de l'église Saint-Julien de Tours. Il fait connaître l'état dans lequel se trouve le monument et indique sur ses devis les moyens qu'il se propose d'adopter pour le remettre en état de servir de nouveau à l'exercice du culte.

La Commission examine ce projet avec tout l'intérêt qu'il mérite, elle fait seulement observer à M. Guérin que son devis n'étant pas rédigé d'une manière conforme aux instructions du ministre de l'Intérieur, c'est-à-dire par catégories suivant l'urgence des travaux, il est bon qu'il en fasse un résumé dans l'ordre convenable. L'architecte promet de se conformer aux indications qui lui sont données.

Tour Pey-Berland à Bordeaux (Gironde)

M. le directeur général des Cultes fait connaître que le propriétaire de la tour du Pey-Berland, à Bordeaux, après avoir eu la prétention de céder sa propriété moyennant 100 000 Francs, puis 30 000 Francs, vient enfin de consentir à l'abandonner pour 15 000 Francs. Il demande que la Commission persiste à accorder les 6 000 Francs qu'elle avait destinés à l'acquisition de ce monument.

La Commission consent à réserver dans ce but l'allocation demandée sur l'exercice 1849.

Observations de M. l'Inspecteur général sur sa dernière tournée

M. l'Inspecteur général fait l'exposé des observations qu'il a été à même de recueillir dans sa dernière tournée au sujet d'un certain nombre d'édifices qu'il a visités.

D'abord il appelle l'attention de la Commission sur un fait qu'il a remarqué dans plusieurs localités et qui lui paraît devoir donner lieu à une consultation de jurisconsultes. Il s'agit de la construction de maisons qui viennent s'appuyer sur des Monuments historiques. Ce fait se présente à Tours, à Semur et à Poitiers. A Tours, une maison a été appuyée contre l'église Saint-Julien, à Poitiers, contre la tour Saint-Porchaire, 80/15/006/314 il en est de même à Semur où les poutres de la maison nouvellement bâtie viennent traverser la maçonnerie d'un porche remarquable. M. Mérimée serait d'avis que l'on nommât une Commission pour étudier cette question avec M. le président Dupin, et dans le cas où l'opinion que se formerait la sous-commission après cette consultation serait dans le sens qui lui paraît être le vrai, c'est-à-dire favorable à la destruction des maisons qui viennent détériorer les monuments, il pense qu'il y aurait lieu à poursuivre judiciairement toutes les affaires de même nature.

La Commission désigne pour faire partie de la sous-commission proposée MM. Vitet et Durieu.

M. Mérimée signale encore plusieurs faits regrettables. Ainsi à Saint-Savin, on porte les décombres sur le dallage établi sur les fonds du ministère pour l'écoulement des eaux pluviales.

A Neuvy-Saint-Sépulchre, les matériaux destinés à la construction de la voûte ont été impunément volés. A Saint-Pierre, près de Vézelay, on ne peut parvenir à empêcher les enfants de briser à coups de pierre les sculptures du porche.

A Lusignan, une crypte placée en contrebas des maisons voisines est exposée à périr par suite des infiltrations occasionnées par les fumiers et les fosses d'aisances de ces maisons.

A Poitiers, on a exécuté dans l'église de Sainte-Radegonde des peintures d'un goût tellement mauvais que M. l'Inspecteur a dû demander au ministre de vouloir bien interposer son autorité pour qu'il n'y soit pas donné suite (ce qui a été fait).

Dans l'église de Sainte-Marie-aux-Dames, à Saintes, le Génie militaire a construit des fenêtres d'une forme tout à fait ridicule.

Enfin, à Sens, on se propose, pour l'approprier à un usage moderne, de dénaturer complètement la salle synodale, l'un des monuments les plus curieux du XIIIe siècle. 80/15/006/315 Au sujet de ce dernier monument, M. Mérimée demande qu'il en soit fait un travail graphique bien étudié, et qu'il soit pris des renseignements sur les projets de la ville.

M. l'Inspecteur général donne ensuite quelques détails sur l'état d'avancement d'un certain nombre de travaux.

Les travaux de Neuvy-Saint-Sépulchre sont bien faits et très avancés. Toutefois, il est une dépense qui n'a pas été prévue dans le devis que M. Mérimée croit indispensable de faire. Le plâtre de la voûte nouvellement construite est d'une blancheur tellement en désaccord avec le ton des vieilles pierres du reste de l'église que le rapporteur croit nécessaire de le teinter légèrement ; cette peinture qui serait faite à la détrempe n'occasionnerait qu'un surcroît de dépense de 300 Francs. La Commission est d'avis d'autoriser cette dépense. 300 Francs sur 1849.

M. Mérimée fait connaître ensuite qu'à Poitiers, le Palais de Justice a été complètement déblayé du côté que décorent les statues des comtes de Poitou. La Ville demande, dans l'intérêt de la conservation du monument, qu'une grille soit placée dans cette partie du monument. M. le rapporteur est d'avis que cette dépense doit regarder ou le département ou le fonds des cours d'appel.

Il signale ensuite le fâcheux état dans lequel se trouve l'église Saint-Hilaire de Lusignan, dans la Vienne. Il annonce que les réparations de l'église Saint-Hilaire de Melle sont presque entièrement terminées, mais que l'église de Saint-Savin dans la Vienne réclame encore un certain nombre de travaux, dont le devis sera prochainement soumis par l'architecte, M. Joly. Au sujet de ce monument, il fait connaître que ce qu'il y a de plus fâcheux dans l'établissement de la grille ridicule que le curé a fait placer dans le choeur, c'est qu'elle a été scellée sans aucune précaution dans des murs entièrement revêtus de peintures.

Les travaux de Chauvigny, continue M. Mérimée, sont très avancés, on a même dépassé les crédits votés, et un supplément d'allocation sera prochainement demandé à la Commission.

A Brantôme, les travaux de l'église marchent rapidement et sont bien exécutés, mais il sera nécessaire 80/15/006/316 de s'occuper dans un bref délai de la restauration du cloître qui sert d'entrée à l'église. M. Abadie prépare à cet égard un travail qui sera soumis sous peu de jours au ministre.

M. Mérimée a également visité l'église de Levroux dans l'Indre, monument intéressant qui demande des réparations considérables.

Quant à l'Arc de Saintes, les travaux ne sont pas aussi avancés qu'on pourrait le désirer. M. Mérimée explique les motifs de retard qu'a éprouvés cette restauration, il annonce qu'il espère que la restauration sera achevée dans la campagne prochaine ; il a fait à cet égard avec M. Clerget, architecte, une tentative pour obtenir que l'entrepreneur s'engageât à payer un débit dans le cas où il n'aurait pas terminé dans ce délai. M. Mérimée pense que ce serait le moment de s'occuper de l'inscription qui devra être placée au sommet de l'Arc. Il y a des indications précises de celle qui existait ; il croit qu'il faudrait étudier de suite cette question.

La Commission décide qu'il sera demandé à M. Clerget des calques des vestiges qui peuvent mettre sur cette voie ; dès qu'ils seront entre les mains du ministre, la question sera étudiée.

Correspondant dans l'Yonne

M. Lenormant propose comme correspondant du ministère dans le département de l'Yonne M. Lallier, membre du Tribunal civil de Sens.

Réorganisation du service

La Commission est d'avis de s'occuper, dans la prochaine séance, des mesures à prendre pour arriver à une prompte expédition des affaires relatives au service des Monuments historiques qui, depuis quelque temps, éprouvent des difficultés capables d'entraver complètement leur marche.

Demande de M. Lassus

Le secrétaire donne à la Commission lecture d'une lettre par laquelle M. le ministre des Cultes demande au ministère de l'Intérieur de vouloir bien autoriser M. Lassus, architecte, 80/15/006/317 à faire copier, dans les archives de la Commission, ceux des monuments qu'ils croient devoir présenter comme types des monuments exécutés au Moyen Âge ; cette communication aurait pour but de lui faciliter les moyens d'exécuter un travail qu'il est chargé de préparer sur l'intérieur et l'ameublement des églises.

La Commission est d'avis qu'il y aurait des inconvénients à laisser prendre ces copies et croit qu'il y a lieu d'ajourner l'autorisation demandée.

Église Notre-Dame d'Étampes (Seine-et-Oise)

M. Mérimée expose que M. le préfet de Seine-et-Oise paraît avoir mal compris la lettre du ministre, du 8 janvier dernier. Les clochetons de l'église Notre-Dame menacent ruine, M. Magne a présenté un devis d'environ 8 000 Francs. La Commission, connaissant la situation générale de cette église, a pensé qu'il ne fallait pas s'engager dans une restauration partielle, avant d'avoir connu tous les besoins de l'édifice. Sans doute, les clochetons sont dans un état alarmant, mais la tour, mais la flèche, mais toute l'église a besoin de réparations plus ou moins urgentes. La Commission demandait au préfet des renseignements à cet égard ; il s'en réfère au devis spécial des clochetons, travail déjà ancien.

M. le rapporteur est d'avis de demander un rapport détaillé au préfet, en l'invitant à plus de diligence.

La Commission partage l'avis du rapporteur.

Église de Villedieu (Cantal)

M. Caristie, rapporteur, rappelle que, le 6 juillet dernier, il a fait connaître à la Commission que la partie graphique du projet de consolidation de l'église de Villedieu n'était pas encore, malgré les demandes réitérées du ministre, assez complète pour qu'il pût émettre un avis définitif sur ce projet. Depuis, M. Mallay a transmis un rapport et des dessins qui paraissent suffisants.

Il résulte du rapport que le système de charpente déjà exécuté sur le choeur et les deux travées à sa suite est des plus vicieux. La 80/15/006/318 Commission avait déjà reconnu ce défaut. Le système proposé par M. Mallay se rapproche de celui présenté par M. Lafond, et il semble conçu de manière à remédier aux défauts qu'offre le premier. Le secours demandé semble donc pouvoir être accordé, mais à la condition expresse que la partie de la toiture exécutée selon le mode vicieux qui a été appliqué devra être rétablie, soit d'après les indications du système proposé par M. Lafond, en le modifiant au moyen de brides en fer pour relier le sous-entrait aux arbalétriers, soit d'après le système indiqué par M. Mallay. Ce travail devra coûter environ 4 800 Francs que le rapporteur propose d'allouer.

La Commission approuve les conclusions du rapport et accorde les 4 800 Francs sur 1850.

La Commission s'ajourne au vendredi 19 octobre prochain.

19 octobre 1849 (31e séance) [Vendredi]
Protection des monuments

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance des diverses questions sur lesquelles il croit que la sous-commission désignée dans la dernière séance devra demander l'avis de M. le président Dupin. Ce sont divers cas de servitudes dans lesquels semblent devoir rentrer à peu près tous ceux qui pèsent sur les Monuments historiques, et au sujet desquels il est nécessaire de faire régler la jurisprudence.

La Commission consultée pense qu'effectivement tous les cas peuvent rentrer dans les cinq exemples pris par le rapporteur et est d'avis de les soumettre à l'examen de la sous-commission chargée d'étudier cette question. 80/15/006/319

Église de Lisieux (Calvados)

M. Mérimée, rapporteur, annonce que la Ville de Lisieux vient de voter une somme de 12 000 Francs en trois exercices pour continuer les réparations de son église, autrefois cathédrale. La restauration avait été évaluée par M. Danjoy à environ 390 000 Francs, et une somme de 104 000 Francs a déjà été dépensée. Quels sont les travaux les plus urgents à exécuter et quelle dépense occasionneront-ils ? M. le rapporteur pense que M. Danjoy doit être invité à donner ce renseignement dans le plus bref délai, et qu'il faut réserver une somme de 30 000 Francs en trois exercices, en réclamant de M. le ministre des Cultes une subvention égale.

Ces conclusions sont approuvées, une somme de 30 000 Francs sera réservée sur les exercices 1849, 1850 et 1851.

Église d'Eu (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte d'une délibération transmise au ministre par le préfet de la Seine-Inférieure que le Conseil général de ce département a reconnu fondée en justice la demande des entrepreneurs des travaux exécutés à Eu. Cependant, il n'a accordé aucune subvention et s'est borné à solliciter pour eux une nouvelle allocation du ministère de l'Intérieur. M. le rapporteur croit que cette allocation ne peut être imputée sur le fonds des Monuments historiques. Le ministre a accordé une première subvention en prenant en considération la bonne foi des entrepreneurs, en rappelant que son ministère avait déjà sous l'ancienne administration donné l'avis qu'aucune subvention ne serait accordée à l'avenir. C'est au département à satisfaire à une réclamation dont il admet la validité ; dans aucun cas, il ne doit s'en décharger sur l'État.

La Commission rejette la demande, s'appuyant sur les conclusions du rapporteur.

Église de La Souterraine (Creuse)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que la Ville de La Souterraine vient de voter 25 000 Francs en trois exercices pour les travaux que réclame son église. Il rappelle que l'intention de la Commission était d'allouer pour ces 80/15/006/320 travaux 50 000 Francs, en demandant pareille somme aux Cultes, lorsque la Ville aurait fait elle-même des sacrifices. Il croit en conséquence qu'à la preuve de bon vouloir qu'elle vient de donner, il faut répondre par une allocation première de 25 000 Francs en demandant aux cultes d'accorder une somme égale. En donnant avis de cette subvention on annoncera à la Ville qu'un autre secours semblable sera accordé plus tard, si, de son côté, elle continue le sacrifice qu'elle s'est imposé.

Ces conclusions sont adoptées. 10 000 Francs sur 1849 et 15 000 Francs sur 1850.

Église d'Yainville (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le ministère a déjà accordé en 1844 une somme de 3 000 Francs à l'église d'Yainville. Les travaux ont été exécutés, mais il y a un déficit de 1 500 Francs pour le solde duquel on demande un nouveau secours du ministère de l'Intérieur. Comme l'allocation de 3 000 Francs représente, suivant M. le rapporteur, tout ce que l'église d'Yainville mérite d'intérêt, le rapporteur ne pense pas qu'il y ait lieu d'accorder une nouvelle allocation pour solder des dépenses faites un peu inconsidérément.

Ces conclusions sont adoptées.

Tombeau de Sainte-Magnance (Yonne)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître à la Commission les difficultés que rencontre M. Amé dans la restauration du tombeau de Sainte-Magnance. M. Guillaumet, sculpteur, s'est rendu adjudicataire des travaux. M. Amé croyant reconnaître de la négligence et de l'incapacité même dans le sculpteur a demandé au ministère l'autorisation de charger des travaux un autre artiste. Avec l'autorisation du ministre, M. Amé en a chargé M. Pyanet. M. Guillaumet poursuit aujourd'hui l'architecte devant le conseil de préfecture, et le préfet de l'Yonne a cru devoir ordonner à M. Amé de faire suspendre les travaux.

M. Mérimée croit qu'en agissant de la sorte, M. le 80/15/006/321 préfet a outrepassé ses attributions. Le droit de l'administration de changer un entrepreneur qui exécute mal les ouvrages qui lui sont confiés ne peut être mis en doute, et toute la contestation devant le conseil de préfecture ne peut rouler que sur un point, savoir : s'il y a lieu d'accorder oui ou non une indemnité à l'entrepreneur dépossédé et quelle indemnité. En aucun cas il ne peut être question de lui rendre les travaux.

En conséquence, la Commission décide qu'il sera écrit au préfet que les travaux doivent continuer par les soins de M. Pyanet et que le conseil n'a à s'occuper que de la question d'indemnité.

Église de Marcilhac-sur-Célé (Lot)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'aucune demande officielle nouvelle n'a été adressée en faveur de l'église de Marcillac pour laquelle un secours a été verbalement demandé à M. le directeur des Beaux-arts. Le préfet du Lot écrivait, le 9 avril 1846, que les travaux seraient achevés avec les 500 Francs alloués cette même année.

M. le rapporteur pense que jusqu'à ce que de nouveaux besoins aient été justifiés, il n'y a pas lieu d'accorder une nouvelle subvention.

Conclusions approuvées.

Église du Folgoët (Finistère)

M. Mérimée, rapporteur rend compte d'une demande adressée par le préfet du Finistère en faveur de l'église du Folgoët. La dépense proposée s'élève à 26 000 Francs. La Commune est sans ressources, mais la Fabrique ne peut en être entièrement dépourvue, car le Folgoët est un lieu de pèlerinage, et il s'y tient un pardon très fréquenté. Le rapporteur pense qu'il faut exiger quelque chose d'elle, et demander d'abord au préfet ce qu'on peut raisonnablement en attendre. Quant aux dégâts commis par les enfants et les visiteurs, dont on entretient sans cesse l'administration centrale, le rapporteur fait observer que ces dégâts sont dus à l'incurie ou à la faiblesse de l'autorité locale. Il pense qu'il est urgent qu'elle prenne des mesures pour leur répression. Et si elle veut obtenir des secours, elle doit d'abord montrer que la restauration qu'elle 80/15/006/322 demande aura un résultat.

La Commission approuve les conclusions du rapport et décide qu'une somme de 12 000 Francs sera réservée sur deux exercices ; elle décide également que le devis des travaux sera contrôlé d'abord par M. Lassus.

Église de Javron (Mayenne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le travail nouveau envoyé à la Commission à l'appui de la demande de secours pour l'église de Javron ne vaut pas mieux que celui de M. l'abbé Tournesac. Il pense que l'on ne pourra se rendre un compte exact de cette affaire si l'on ne s'adresse pas à un architecte connu et digne de confiance. Il propose, en conséquence, de demander un rapport à M. Delarue, architecte du département.

Ces conclusions sont approuvées. La somme promise anciennement sera toujours réservée.

Église de Chauriat (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur. En considération des efforts vraiment extraordinaires qu'a faits la Commune et la Fabrique de Chauriat, M. Mérimée propose d'accorder une allocation de 2 000 Francs sur 1850 pour l'achèvement des travaux évalués à 6140 Francs, à la condition que le reste de la dépense sera couvert par le ministère des Cultes et une nouvelle subvention de la Commune.

La Commission approuve ces conclusions et vote 2 000 Francs sur 1850.

Église Saint-Eusèbe à Gennes (Maine-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, annonce que les travaux de l'église Saint-Eusèbe à Gennes ont dépassé les prévisions de l'architecte par suite du mauvais état de l'édifice qu'il avait été impossible de constater avant le commencement des travaux. Il en est résulté une augmentation de dépense de 1677 Francs 90.

Il propose, en conséquence, d'accorder cette somme sur les reliquats de 1848 s'il y en a encore. Il demande, en outre, que la Commission veuille bien accorder sur 1849 une somme de 500 Francs qui serait encore nécessaire pour terminer les 80/15/006/323 travaux.

Ces deux allocations sont accordées. 1677 Francs 90 sur 1848 et 500 Francs sur 1849.

Château de Vincennes (Seine)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture à la Commission d'une lettre adressée au ministre de l'Intérieur par M. le ministre de la Guerre en réponse à des observations que M. l'Inspecteur général lui avait adressées au sujet des restaurations qui s'exécutent en ce moment à la chapelle du château de Vincennes.

M. le ministre de la Guerre affirme que M. Mérimée a tort de craindre que les officiers du Génie ne réparent pas cet édifice avec tous les soins qu'il mérite, et il est d'avis que ces officiers ont fait des études assez spéciales et ont des connaissances assez étendues en architecture pour n'avoir pas besoin des conseils d'aucun architecte.

La Commission demande, sur la lecture de cette pièce, que M. Mérimée veuille bien préparer un rapport et réponse dans lequel il aurait soin de rappeler tous les vandalismes commis par le Génie militaire que la Commission a eu à déplorer.

Tour de Déols (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que la Tour de Déols a été en partie débarrassée du voisinage fâcheux contre lequel il avait réclamé lors de ses précédents voyages. Toutefois, la salle inférieure de cette tour sert encore d'écurie. Il y a une masse de fumier considérable, et le sol de cette salle est plus bas que celui de la rue. Une grande quantité d'arbustes poussent dans les joints, et ces joints ouverts laissent filtrer les eaux pluviales et ruinent les murs. Des réparations peu coûteuses, 500 Francs pense M. le rapporteur, suffiraient pour assurer la conservation de cette tour, l'un des édifices les plus intéressants du département. Il est d'avis de demander un devis à M. Mérindol. M. le rapporteur ajoute que, malgré l'invitation adressée au préfet et au maire de Déols, il y a quelques années, la crypte de l'église paroissiale n'est toujours pas fermée. On continue de racler le marbre du tombeau romain qu'elle renferme, et si l'on n'y met ordre, les sculptures seront 80/15/006/324 bientôt entamées.

M. Mérimée pense qu'il serait à propos de rappeler ces abus à M. le préfet de l'Indre et de le signaler même à Monseigneur le cardinal archevêque de Bourges.

Ces conclusions sont approuvées.

La Commission s'ajourne au 28 octobre.

28 octobre 1849 (32e séance) [Vendredi]
Château de Mortagne (Orne)

M. Courmont, rapporteur.

Le secrétaire donne connaissance à la Commission d'une lettre du préfet de l'Orne, de laquelle il résulte que les fragments de l'ancien château de Mortagne, menacés de destruction par suite de l'exécution d'un projet d'alignement des rues de cette ville, ne présentent pas une importance telle qu'il y ait lieu de songer à une modification dans le projet d'alignement. Le sous-préfet consulté à ce sujet rappelle que les parties les plus importantes de l'ancien château ont été démolies lors de la construction des prisons.

Sur l'avis du rapporteur, la Commission décide qu'il sera donné communication de ces renseignements à M. le ministre de l'Instruction publique, et, dans le cas où il aurait des documents en contradiction avec ceux reçus par le ministre, il serait invité à en faire part à l'administration de l'Intérieur.

Église de Meilars (Finistère)

M. le secrétaire, M. Courmont, rapporteur, donne lecture d'une lettre par laquelle le ministre des Cultes informe son collègue de l'Intérieur qu'il a appris par M. le préfet du Finistère qu'on venait de découvrir 22 statues appartenant 80/15/006/325 à l'église de Meilars et enfouies dans la terre probablement en 1793. Cet administrateur ajoute que, pour réparer les mutilations souffertes à cette époque et opérer le rétablissement des statues, une somme de 300 Francs serait nécessaire, mais que la Fabrique et la Commune manquent des ressources nécessaires pour faire face à cette dépense. M. le ministre des Cultes pense de son côté qu'il ne peut affecter les fonds dont il dispose à un travail de cette nature.

La Commission, après avoir examiné les chiffres portés dans le devis pour les différents travaux, remarque que sur les 3 000 Francs demandés par l'architecte, M. Rigol, une somme de 240 Francs est destinée à refaire 12 des têtes des statues retrouvées ; en conséquence, elle décide qu'une somme de 100 Francs sera prélevée sur le crédit dont elle a eu la direction, qui sera affectée à la remise en place des statues, mais qu'on devra se contenter de les replacer dans l'état où elles se trouvent sans refaire les têtes qui manquent. 100 Francs sur 1849.

Église Saint-Aubin à Moëslains (Haute-Marne)

M. Courmont, rapporteur, fait l'analyse d'un rapport que, d'après la demande qui lui en a été faite, M. [Émile] Boeswillwald a adressé au ministre de l'Intérieur sur l'église de Moclain. Il résulte de ce rapport que le monument dont il s'agit est loin d'offrir l'intérêt que lui attribue la notice communiquée, et qu'il n'y a pas d'église de village qui, à part sa belle situation, n'offre plus de mérite sous le rapport de l'art.

Sur la lecture de ce rapport, la Commission décide que l'église ne sera pas classée parmi les Monuments historiques.

Église Saint-Michel de Gaillac (Tarn)

M. Courmont, rapporteur, fait connaître que M. le ministre des Cultes informe son collègue que M. Dumège, l'un de ses correspondants, vient de lui écrire pour le prévenir que, d'après un traité conclu par le desservant de la Commune de Gaillac, des travaux de peinture sont sur le point d'être exécutés dans l'église de cette Commune.

Sur cette communication, la Commission décide qu'il sera pris des informations auprès du préfet, qu'on demandera le nom de l'artiste chargé des peintures 80/15/006/326 et qu'on rappellera au préfet que l'édifice étant classé, il ne doit s'y faire aucuns travaux sans que la Commission soit consultée.

Arc antique à Cavaillon (Vaucluse)

M. Caristie, rapporteur, expose que, par sa lettre du 29 août dernier, M. le préfet du Vaucluse fait connaître au sujet de l'Arc de Cavaillon, que le jury d'expropriation a fixé à 4 000 Francs l'indemnité de terrain, dont l'expertise est nécessaire pour la restauration, et qui n'avait été comptée que pour 2 126 Francs dans le devis des dépenses, ce qui de 6 184 Francs les porte à 8 058 Francs 40. Le rapporteur rappelle que la répartition de la dépense à faire pour le déblaiement et la consolidation de l'édifice a été faite par tiers entre l'État, le département et la Ville de Cavaillon. Il est donc d'avis que l'État devrait entrer pour un tiers dans l'augmentation des frais qu'occasionnera l'estimation du jury.

M. Caristie propose en conséquence d'allouer 600 Francs en sus des 2 000 Francs déjà accordés.

Ces conclusions sont approuvées. 600 Francs sur 1850.

Église Saint-Jean à Péronne (Somme)

M. Mérimée, rapporteur, annonce que des secours sont demandés au ministre de l'Intérieur pour la restauration de l'église Saint-Jean, à Péronne. Le rapporteur est d'avis, en présence d'un devis très suspect et mal rédigé, dans le cas où la Commission voudrait contribuer à la restauration de cet édifice, de demander un travail complet ou même de le faire exécuter par un des architectes attachés à la Commission, et ajourne cette demande faute de renseignements suffisants.

Église Sainte-Croix de Quimperlé (Finistère)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'annonce de la démolition probable de la tour de Quimperlé a vivement ému les habitants de cette ville. Les représentants du département et le préfet réclament contre cette mesure et sollicitent un nouvel examen du clocher avant de procéder à sa démolition. 80/15/006/327 Le préfet demande l'autorisation de faire examiner l'église par une réunion d'hommes compétents qui s'adjoindraient M. Lassus et qui donneraient leur avis sur la convenance d'une démolition. Il prévoit même le cas où M. Lassus ne pourrait se rendre promptement en Bretagne et propose de faire procéder en attendant, et sans engager l'administration, à la visite dont il est question. Le rapporteur croit que cette demande peut être acceptée.

Il croit en conséquence que l'on peut autoriser le préfet à consulter cette commission d'hommes compétents, en l'avertissant d'ailleurs qu'il ne s'agit que d'examiner le plus ou moins d'urgence d'une démolition, attendu que, dans l'hypothèse d'une restauration complète, le clocher actuel doit disparaître.

Il est d'avis de l'avertir que l'administration n'accepte que sous bénéfice de contrôle l'opinion de la commission susdite, et de lui rappeler que la dépense de la restauration sera probablement considérable ; que le ministre de l'Intérieur croit que l'église de Quimperlé mérite de grands sacrifices mais qu'il ne peut se charger seul de la réparer, et l'invite en conséquence à faire connaître quelle somme la Ville et la Fabrique se proposent de consacrer à cette restauration.

La Commission approuvant tous les termes du rapport décide qu'il sera écrit dans le sens indiqué par M. Mérimée.

Cloître de Buisson-de-Cadouin (Dordogne)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que le Conseil général de la Dordogne a voté une somme de 800 Francs pour la restauration du cloître de Cadouin, et réclame un secours du ministère de l'Intérieur. Aucun devis n'accompagne la demande du conseil.

Le rapporteur croit qu'on peut promettre de contribuer à la restauration pour une somme au moins égale et il est d'avis de charger M. Abadie de préparer le devis des travaux, en réservant sur l'exercice prochain une somme de 2 000 Francs au moins.

Ces conclusions sont approuvées. 2 000 Francs sur 1850.

Église de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme)

M. Mérimée, rapporteur, annonce qu'un nouveau secours est réclamé par l'église de Saint-Paul-Trois-Châteaux. Il rappelle 80/15/006/328 qu'il y a peu d'années la Commission accorda des secours assez considérables à cet édifice. Le devis fut dépassé par M. Épailly qui d'ailleurs parut ne s'être pas conformé exactement aux instructions qui lui avaient été données.

En présence de cette nouvelle demande, M. Mérimée propose de charger M. Questel d'examiner dans le devis général qu'il a préparé, il y a déjà longtemps, quelles seraient les dépenses qu'il serait urgent de faire pour mettre l'édifice en un bon état de réparations.

Ces conclusions sont approuvées. M. Questel se charge de préparer un rapport.

Église de Brienne-le-Château (Aube)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Brienne, pour laquelle on demande un secours, est classée, mais est en réalité une des moins importantes du département. Elle ne se recommande guère que par des vitraux en grisaille du XVIe siècle exécutés par des verriers de Troyes sur des cartons d'un assez bon style. Ces vitraux sont dans un état pitoyable, et l'église elle-même est en très mauvais état. Le devis rédigé par M. Ogé, architecte, s'élève à 23 297 Francs dont 6 000 Francs pour les travaux de 1ère catégorie, c'est-à-dire la réparation des couvertures et des vitraux.

Le rapporteur est d'avis qu'il y a lieu d'ajourner l'affaire :

1° parce que le devis présenté est insuffisant

2° que dans la situation du fonds des Monuments historiques il y a des dépenses infiniment plus urgentes que des restaurations de vitraux.

En conséquence, il propose de renvoyer au ministère des Cultes avec recommandation la demande de la Fabrique de Brienne.

Ces conclusions sont adoptées.

Église Saint-Yved de Braine (Aisne)

M. Mérimée, rapporteur, propose d'accorder sur les deux exercices 1850 et 1851 une somme de 5 500 Francs demandée par M. Danjoy comme nécessaire et urgente pour l'achèvement de la réparation de l'église Saint-Yved 80/15/006/329 de Braisne. Quant au déficit signalé par le préfet de l'Aisne, comme il s'agit de travaux exécutés en dehors des prévisions du devis approuvé par l'administration et sans son approbation, le rapporteur pense que l'administration ne doit pas s'en occuper.

Conclusions approuvées.

5 500 Francs sont réservés, 3 000 Francs sur 1849, 2 500 Francs sur 1850.

Chapelle Saint-Maxime à Riez (Basses-Alpes)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la chapelle de Saint-Maxime à Riez, pour laquelle un secours est demandé, est un monument construit en 1662 sur l'emplacement d'une église ancienne, et dont la célébrité tient uniquement à six colonnes de granit égyptien, avec leurs chapiteaux corinthiens en marbre blanc, enlevées, dit-on, par Saint-Maxime à un temple antique et provenant de l'église ruinée. L'année dernière, la foudre est tombée sur la façade de cette chapelle et l'a endommagée. La dépense proposée est de 5 800 Francs environ. Comme cette église n'est ni paroissiale ni succursale, peut-être aurait-elle droit à ce titre à quelque intérêt de la part de la Commission. Toutefois, le rapporteur ne pense pas qu'elle doive faire des sacrifices pour la conservation d'un édifice dont l'architecture n'a aucun mérite et qui n'est classé qu'en raison des colonnes antiques qu'elle renferme.

Le rapporteur propose en conséquence d'ajourner toute allocation jusqu'à ce que le département ou des souscriptions volontaires aient déjà couvert la plus grande partie de la dépense.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Toul (Meurthe)

M. Mérimée propose de demander au ministre de la Guerre de vouloir bien accorder à l'architecte de l'église de Toul, un terrain voisin du monument en réparations, anciennement affecté aux manoeuvres des régiments de cavalerie en garnison dans cette ville et actuellement sans usage. Il cite à ce sujet les observations que renferme un rapport adressé au ministre par M. [Émile] Boeswillwald.

La Commission décide qu'il sera écrit dans ce sens. 80/15/006/330

Chapelle du château de Vincennes (Seine)

M. Mérimée donne ensuite lecture à la Commission d'un rapport qu'il a préparé en réponse à la lettre que le ministre de la Guerre a adressée à son collègue de l'Intérieur, au sujet de la restauration de la chapelle du château de Vincennes.

La Commission approuve les termes du rapport et décide qu'il sera soumis au ministre pour être transmis au ministre de la Guerre.

La Commission s'ajourne au vendredi 9 novembre.

9 novembre 1849 (33e séance) [Vendredi]
Présents : MM. Vitet, Mérimée, Paul Lacroix, Hauréau, Courmont.
Église de Saint-Leu-d'Esserent (Oise)

M. Courmont, rapporteur.Le secrétaire donne lecture du rapport adressé au ministre par M. Ramée, en réponse aux plaintes réitérées adressées par le préfet de l'Oise, au sujet des travaux de l'église Saint-Leu-d'Esserent. La Commission croit que M. Ramée se justifie d'une manière satisfaisante sur l'emploi des fonds qui ont été mis à sa disposition.

Toutefois, comme il semble que M. Ramée a exécuté des travaux qui n'étaient pas prévus dans son devis, et a laissé en souffrance des réparations qui paraissent urgentes d'après les indications que renferment les dépêches reçues par le ministre, la Commission décide que MM. Questel et Vaudoyer seront chargés de se transporter à Saint-Leu pour y prendre les notes nécessaires pour rédiger un rapport sur cette affaire. 80/15/006/331

Église Saint-Pierre de Chauvigny (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les travaux de restauration de l'église de Chauvigny ont dépassé beaucoup les prévisions de M. Joly, architecte. Cet excédent, qui paraît justifié suffisamment, est de 7 850 Francs 85. En outre, il reste pour terminer la restauration à faire une dépense de 8 405 Francs. Il y a donc à pourvoir à une dépense de 16 255 Francs.

M. le rapporteur pense qu'on pourrait payer l'excédent sur les reliquats de 1849 et affecter la dépense des travaux à exécuter sur les exercices 1850 et 1851.

Ces conclusions sont adoptées. 7 850 Francs 85 sur 1849, 4 000 Francs sur 1850, et 4 000 Francs sur 1851.

Église du Liget (Indre-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle à la Commission tout l'intérêt que présente la chapelle du Liget. Son acquisition a été résolue. Les obstacles qui ont empêché la réalisation de ce projet étant levés, rien ne s'oppose plus à ce qu'il s'exécute.

Le rapporteur propose donc de mettre les 5 000 Francs à la disposition du préfet d'Indre-et-Loire, lors de l'ouverture du crédit de 1850. Il propose aussi de remercier M. Verdier à qui l'on doit le succès de l'affaire et de lui demander le devis et le travail graphique nécessaire en lui annonçant qu'il sera chargé d'exécuter ce travail.

Ces conclusions sont approuvées. 5 000 Francs réservés sur 1850.

Tours de Foix (Ariège)

M. Mérimée expose qu'il y a plus de 30 ans on a eu la malheureuse idée de construire une prison à Foix en l'adossant au magnifique château, seul monument de cette ville. En 1848, on s'aperçut que les eaux des citernes de la prison étaient mauvaises et on vit qu'il fallait en chercher la cause dans le système de toiture en tuiles creuses. Le Conseil général décida qu'on ferait un toit en ardoises. M. Raimbaud, correspondant du ministère, fit remarquer que la toiture nouvelle s'élevant de 1 mètre 25 à 2 mètres 80 plus haut que l'ancienne, demanda que l'on suspendît les travaux et l'établissement de terrasses. Les travaux ont été suspendus. Aujourd'hui l'architecte fait remarquer que si on 80/15/006/333 change le système de toiture, les approvisionnements seront perdus, et de plus, que pour établir des terrasses, il faudrait construire des arcs doubleaux. Le préfet ne s'arrête pas aux objections de l'architecte, et il croit qu'une partie de la prison pourrait être voûtée et couverte en ciment de Vassy, et l'autre recevoir un toit obtus couvert de zinc ou de plomb, et il demande une allocation pour couvrir l'excédent de dépense qui pourra résulter de ces changements.

Le rapporteur pense que le résultat qu'on obtiendra, en suivant l'idée du préfet, ne compensera pas la dépense, que lorsque la faute grossière de la construction des prisons a été commise il faut qu'on en voie toutes les conséquences. Les toits en ardoise serviront à démontrer encore plus vivement les inconvénients de cette prison et feront peut-être décréter sa destruction. Il pense qu'il sera alors temps de s'occuper du château, pour le réparer et l'isoler. Par ces motifs, il propose de refuser l'allocation et de lever la suspension des travaux.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Châtillon-sur-Sèvres (Deux-Sèvres)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le propriétaire d'une maison contiguë à l'église de Châtillon a fait surélever sa maison de telle sorte que les eaux qui tombaient de l'église dans un cheneau disposé sur un mur présumé mitoyen, sont maintenant rejetées sur les toits des bas-côtés de cette église. Pour ce fait, il a été poursuivi par la Commune, et a reconnu qu'il avait eu tort, mais proteste qu'il a agi de bonne foi. Une transaction intervient et, au lieu de l'obliger à remettre les choses dans l'état antérieur, on consent à ce qu'il s'élève sur un contre mur, pourvu qu'il rétablisse et entretienne à ses frais le cheneau sur le mur mitoyen.

Le rapporteur est d'avis de répondre à l'administration des Communes qui intervient 80/15/006/333 dans l'affaire, que bien qu'il ne s'agisse pas d'un monument historique, la Commune ne peut s'empêcher d'exprimer son opinion dans cette circonstance ; qu'elle croit que l'administration ne devrait pas autoriser la transaction, parce que cette transaction servira de précédent dans d'autres cas et peut avoir de grands inconvénients.

Conclusions approuvées.

Temple Saint-Jean à Poitiers (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture à la Commission d'une lettre de M. de Chergé, correspondant du ministère pour le département de la Vienne, de laquelle il résulte que le temple de Saint-Jean à Poitiers est dans un fâcheux état et que l'on a commencé de faire des peintures dans l'église de Notre-Dame de Poitiers.

Palais des Papes à Avignon (Vaucluse)

M. Mérimée, rapporteur, donne ensuite communication d'une lettre de M. Denuelle qui lui signale le mauvais état dans lequel se trouve la tour du Palais des Papes dans laquelle sont placées les peintures de Giottino.

Église de Mozac (Puy-de-Dôme)

Le rapporteur fait enfin connaître les renseignements que M. Mallay lui transmet sur l'église de Mozac dans laquelle il vient de découvrir une crypte qui paraît avoir été comblée avec les débris du choeur roman. M. Mallay réclame une somme de 8 500 Francs pour faire la réparation de cette crypte.

La Commission décide qu'il ne sera d'abord accordé qu'une somme de 500 Francs pour opérer le déblaiement. M. Mallay écrit encore pour demander ce qu'il doit faire à l'égard de l'église de La Chaise-Dieu, où l'on vient de voler les sculptures des stalles. La Commission décide qu'il sera de suite écrit au procureur de la République pour qu'il poursuive cette affaire.

La séance est levée. La Commission s'ajourne au vendredi 16 novembre. 80/15/006/334

23 novembre 1849 (34e séance) [Vendredi]
Église Sainte-Radegonde à Poitiers (Vienne)

M. Mérimée appelle de nouveau l'attention de la Commission sur l'affaire de l'église Sainte-Radegonde à Poitiers. Les ordres donnés par le ministère pour faire suspendre ce travail ont irrité nécessairement toutes les personnes engagées dans cette affaire. Comme la voûte est peinte aux trois quarts, le rapporteur pense qu' il n'y a aucun inconvénient à la laisser achever, d'autant mieux que, dans un délai prochain, le mauvais état dans lequel elle se trouve obligera à la remplacer. Mais, quant aux colonnes, M. Mérimée pense que le ministre, en faisant cette concession, doit de renouveler plus expressément que jamais l'ordre de n'y pas toucher.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Sisteron (Basses-Alpes)

M. Labrouste rappelle les conclusions que M. Mérimée avait prises dans son rapport sur la réparation de l'église de Sisteron, et fait connaître qu'il partage l'avis du premier rapporteur au sujet des petites voûtes que se propose d'établir l'architecte. Il pense, en conséquence, qu'il serait bon de réserver pour ce travail qui demande une somme considérable (35 000 Francs) un secours de 12 000 Francs en demandant le concours de la Commune et du ministère des Cultes.

Ces conclusions sont adoptées. 6 000 Francs sur 1850 et 6 000 Francs sur 1851.

Église de Levroux (Indre)

M. Mérimée expose à la Commission par quels motifs les travaux de l'église de Levroux ont dû être suspendus après la démolition d'une des tours. La Commune, après avoir promis de concourir à la dépense pour une somme de 8 000 Francs, a donné à ses fonds un autre emploi.

Le rapporteur est d'avis de ne pas céder et de ne reprendre les travaux que 80/15/006/335 lorsque la Commune aura rempli ses engagements, mais alors il pense qu'il sera bon de donner un supplément d'allocation.

Ces conclusions sont adoptées.

Murailles de la Ville à Sens (Yonne)

M. Lenormant fait part à la Commission des observations qu'il a recueillies dans le voyage qu'il vient de faire à Sens avec M. l'Inspecteur général, au sujet des monuments de cette ville. D'abord, à propos des murailles antiques de la ville, il propose d'écrire au maire pour lui demander de sauver le fragment de cette muraille qui se trouve enclavé dans les bâtiments du collège, et qui appartient à la ville, une demande d'appui dans cette affaire serait adressée aussi au ministre de l'Instruction publique.

Salle synodale à Sens (Yonne)

Il est également d'avis que, pour mettre en train les démarches qu'il est bon de faire pour arriver à l'acquisition de la Salle synodale, on devrait prévenir le préfet que le ministre est dans l'intention de faire quelques travaux pour restaurer l'édifice, et l'inviter à demander le concours de la Ville.

Crypte de l'église Saint-Savinien à Sens et Hôtel-Dieu (Yonne)

M. Lenormant signale aussi la crypte de l'église Saint-Savinien, qui renferme des inscriptions intéressantes, et la chapelle de l'Hôtel-Dieu, dont le choeur du XIIIe siècle en fait un monument des plus intéressants. Il demande le classement de ces deux édifices.

La Commission adopte les conclusions du rapport et décide qu'il sera écrit dans le sens proposé par M. Lenormant.

Chapelle Saint-Jacques à Orléans (Loiret)

Sur l'avis de M. Lenormant, la Commission consent à abandonner à la Société archéologique d'Orléans la chapelle Saint-Jacques achetée sur les fonds des Monuments historiques. On devra demander à M. Delton un devis des travaux que réclame l'édifice, et qu'il avait rédigé dans l'idée d'une appropriation au service du Culte.

Église de Châteauneuf-sur-Charente (Charente)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître à la Commission qu'il résulte d'un rapport de M. Abadie que les travaux de l'église de Châteauneuf réclameront encore une dépense de 2 225 Francs en sus des prévisions du devis qui a été approuvé par la Commission. Le rapporteur, tout en regrettant que le devis primitif ait été dépassé, 80/15/006/336 ne peut s'empêcher de reconnaître que l'architecte y a été entraîné par une nécessité impérieuse.

Il propose en conséquence d'accorder sur l'exercice 1850 une allocation supplémentaire de 2 225 Francs.

Conclusions approuvées. 2 225 Francs sur 1850.

Église de Rioux-Martin (Charente)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les travaux de l'église de Rioux-Martin ont été exécutés de la manière la plus satisfaisante, mais que l'architecte s'est laissé entraîner à excéder ses crédits pour une somme de 6 172 Francs 60. Le rapporteur pense que l'architecte justifie ce surcroît de dépense, mais comme la manière dont on a procédé dans la conduite de ce travail est regrettable, le rapporteur croit que l'architecte doit être invité à mettre plus de circonspection à l'avenir, dans une circonstance semblable.

Il propose en conséquence d'allouer provisoirement 3 000 Francs de supplément et de demander le surplus à la Commune et au ministère des Cultes.

Conclusions approuvées. 3 000 Francs sur 1850.

Église de Jonzac (Charente)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître à la Commission qu'ainsi qu'il l'avait prévu dans son rapport du 2 juillet 1847, l'architecte chargé des travaux de l'église de Jensac [sic] s'est trouvé dans l'impossibilité de séparer en catégories les travaux de restauration dont il avait la direction. La somme de 15 000 Francs accordée en 1847 est presque entièrement dépensée, et une autre allocation de 7 000 Francs est devenue nécessaire, sous peine de compromettre la situation de l'édifice. Il est malheureux qu'on n'ait pas assuré tout le montant du devis avant de commencer, mais l'époque à laquelle les travaux ont été mis en voie d'exécution ne l'a pas permis.

Le rapporteur propose d'allouer une nouvelle subvention de 3 000 Francs sur 1850, à la condition que le reste de la dépense, 4 106 Francs, sera fourni par la Commune ou le ministère des Cultes. Le rapporteur rappelle 80/15/006/337 que l'église de Jensac est un monument hors ligne, et qu'en cas de refus de concours, le ministère de l'Intérieur sera obligé de prendre à sa charge tout le montant de la dépense.

Conclusions approuvées. 3 000 Francs sur 1850 conditionnellement.

Église de Mouthiers (Charente)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la Commission avait proposé de n'accorder l'allocation de 7 000 Francs destinée aux réparations de l'église de Mouthiers qu'à la condition que le ministère des Cultes accorderait une somme égale, et que la Commune concourrait à la dépense pour une somme de 3 000 Francs. La Commune, après avoir promis son concours, a donné à ses fonds une autre destination, le ministère des Cultes n'a pas non plus fourni de secours. La date seule du commencement de cette affaire en explique l'irrégularité.

Le rapporteur pense que, dans cette situation, il faut réclamer des cultes un secours de 5 000 Francs, et inviter la Commune à fournir les 3 000 Francs qu'elle avait promis. Dans ce cas, le ministère de l'Intérieur pourrait donner 3 000 Francs pour compléter la somme nécessaire aux travaux.

Conclusions approuvées. 3 000 Francs conditionnellement sur 1850.

Église de Chablis (Yonne)

M. Mérimée, rapporteur, annonce qu'il a reçu directement de M. le maire de Chablis les plans et devis relatifs à la réparation de l'église de cette Commune. Le devis rédigé avec soin par M. Amé s'élève à 45 000 Francs dont 23 000 Francs pour la 1ère catégorie. La Ville de Chablis offre de concourir à la dépense pour une première allocation de 12 000 Francs.

Le rapporteur propose d'accorder une allocation au moins égale, à la condition que le ministre des Cultes accordera de son côté au moins 10 000 Francs.

Conclusions approuvées. 6 000 Francs sur 1851 conditionnellement.

Tour de Vermenton (Yonne)

La Commission accorde également, sur la demande de M. Amé, présentée par M. Mérimée, un secours de 800 Francs sur 1850 pour descendre les clochetons de la tour de Vermanton, opération urgente, car ces clochetons menacent ruine. 80/15/006/338

La Commission s'ajourne au vendredi 30 novembre.

30 novembre 1849 (35e séance) [Vendredi]
Présents : MM. Mérimée, Caristie, Mercey, Courmont, de Laborde, Questel et Blanc.
Église Sainte-Radegonde à Poitiers (Vienne)

M. Mérimée donne à la Commission connaissance d'une lettre de M. de Chergé de laquelle il résulte que les peintures de Sainte-Radegonde sont vivement blâmées par la Société des Antiquaires de l'Ouest, que l'expression de ce blâme arrivera avant peu jusqu'au ministre, et qu'il serait peut-être bon d'attendre, avant d'autoriser l'achèvement des peintures de la voûte, les sollicitations qui vont parvenir à cet égard.

Église de Saint-Martin à Plailly (Oise)

M. Mérimée met sous les yeux de la Commission les dessins de l'église Saint-Martin à Plailly. Ce travail exécuté avec soin par M. Olivier mérite l'intérêt de la Commission, qui décide que l'église sera classée, et que des remerciements seront adressés à M. Olivier. L'administration devra s'informer auprès de lui s'il a un devis des travaux nécessaires, en le prévenant que si plus tard le ministre décidait que des réparations seraient exécutées, ce serait lui qui en serait chargé.

Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

Sur l'avis de M. Mérimée la Commission accorde sur 1849 une somme de 500 Francs pour changer le ton des peintures de la salle des tapisseries de l'Hôtel de Cluny et y ajouter quelques ornements qui les mettent en rapport avec le carrelage.

Protection des monuments : avis demandé à M. Dupin et Victor Foucher

M. Mérimée donne à la Commission connaissance des avis qui lui ont été adressés successivement par MM. Dupin et Victor Foucher, sur les questions 80/15/006/339 qu'il avait cru devoir rédiger au sujet des propriétés voisines des églises.

Comme les avis qu'il a recueillis ne sont pas conformes l'un à l'autre, la Commission décide que, avant d'entamer aucune affaire judiciaire, on demandera conseil à Maitre Chaix d'Est-Ange, avocat de l'administration.

Église de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme)

Sur le rapport de M. Questel, la Commission décide que M. Manguin reverra le devis anciennement rédigé par M. Questel pour la restauration de l'église de Saint-Paul-Trois-Châteaux ; en attendant que ce travail de révision soit prêt, le ministre sera invité à écrire au maire de cette Commune pour le prévenir que l'administration accordera volontiers des secours pour réparer l'église si le conseil communal fait disparaître les maisons appuyées contre l'édifice.

Église de Mozac (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle qu'en accordant tout récemment un secours de 500 Francs pour les fouilles de la crypte de Mauzac, la Commission s'était réservé de demander au ministre un secours plus considérable si les résultats de ces fouilles étaient satisfaisants. Le rapport envoyé par M. Mallay constate que les dispositions anciennes sont bien conservées et qu'une dépense de 2 000 Francs suffira pour la restauration.

En conséquence, le rapporteur propose d'accorder cette somme de 2 000 Francs, en faisant observer que cette crypte est la seule en Auvergne qui n'ait pas été altérée par des restaurations anciennes.

Les 2 000 Francs proposés sont alloués par la Commission sur 1850.

Église Notre-Dame d'Alençon (Orne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la dépense nécessaire pour la restauration du porche de l'église Notre-Dame d'Alençon pour laquelle un secours est réclamé du ministre de l'Intérieur s'élève, d'après le devis de l'architecte du département de l'Orne, à la somme de 35 000 Francs.

Le rapporteur rappelle que l'architecture de ce porche se distingue, par sa légèreté et ses proportions heureuses, de la plupart 80/15/006/340 des constructions de la même époque. Il doute cependant qu'elle paraisse assez intéressante à la Commission pour avoir droit à une allocation un peu considérable, dans la situation actuelle du fonds des Monuments historiques.

Toutefois, si la Commission jugeait à propos de contribuer à cette restauration complète par une subvention qui la rendît non seulement praticable, mais en assurât l'exécution dans un temps assez court, le rapporteur proposerait d'accorder 12 000 Francs en deux exercices, à la condition expresse que le ministère des Cultes et la Commune fourniraient le restant de la dépense.

Ces conclusions sont adoptées. (6)

Église de Saint-Savin (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle à la Commission quelles allocations ont été accordées à l'église de Saint-Savin, et quels travaux ces secours ont permis d'entreprendre. Dans sa dernière tournée, M. l'Inspecteur général a pu s'assurer que les travaux étaient bien faits, seulement il s'est convaincu en même temps qu'il restait un certain nombre de dépenses à faire. M. Joly, architecte, vient d'envoyer un rapport à ce sujet, et le devis à l'appui de ce rapport s'élève à la somme de 19 233 Francs 80. Les travaux consistent dans le remaniement du système de toiture des transepts et des absides, dans le changement de la fenêtre centrale à l'extrémité du chevet qui a déjà été arrêté en principe, dans la réouvertue et la mise en communication de la tribune avec l'église, garnie de grisailles pour les deux fenêtres placées dans l'axe de l'église.

Le rapporteur pense que tous ces travaux sont indispensables, il croit qu'après les sacrifices considérables que le gouvernement s'est imposés pour cet édifice, il serait fâcheux de laisser cette oeuvre inachevée. Il propose en conséquence d'allouer la somme nécessaire pour y pourvoir en demandant au ministre des Cultes les 7 000 ou 8 000 Francs que réclamerait l'établissement 80/15/006/341 de verrières en grisailles dans tout le choeur.

Ces conclusions sont approuvées. La Commission alloue 16 000 Francs en trois ans, 5 000 Francs sur 1850, 5 000 Francs sur 1851, 6 000 Francs sur 1852.

La Commission s'ajourne au vendredi 7 décembre.

7 décembre 1849 (36e séance) [Vendredi]
Église Saint-Étienne d'Auxerre (Yonne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que, par une dépêche en date du 10 septembre dernier, M. le préfet de l'Yonne réclame un secours pour la réparation du dégât causé aux verrières de l'église Saint-Étienne à Auxerre par le dernier ouragan. Le rapporteur pense que l'importance de ces vitraux est incontestable, et il serait d'avis d'en proposer la restauration, si l'état du fonds des Monuments historiques le permettait. Toutefois, il ne peut comprendre qu'une ville comme Auxerre ne prête pas son concours à l'administration pour une réparation aussi nécessaire.

En conséquence, il propose que, avant de rien décider, le ministre veuille bien mettre le Conseil municipal en demeure de se prononcer sur la part qu'il peut prendre à ce travail. Il demande également que l'architecte soit invité à faire connaître le nom du peintre verrier auquel il confierait cette restauration, et de retrancher de son devis la dépense des châssis en fil de fer. Ce qui réduirait la dépense, qui doit s'élever à 6 300 Francs, de 2 400 Francs.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Gargilesse (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître à la Commission qu'il résulte d'un rapport de M. Mérindol, architecte, que par suite de l'incurie de l'administration communale la couverture de l'église de Gargilesse est dans le plus fâcheux état. La Commission a accordé pour ce monument 10 000 Francs, mais, par suite de cet état de la toiture constaté nouvellement par l'architecte, cette somme est devenue insuffisante pour faire face à toutes les réparations que réclame l'édifice.

Dans cette occurrence, le rapporteur est d'avis de demander au ministre des Cultes un secours d'au moins 5 000 Francs, moitié de l'allocation du ministère de l'Intérieur, de lui communiquer les dessins et le rapport de M. Mérindol ; enfin d'inviter M. Mérindol à suivre cette affaire au ministère des Cultes et à compléter son rapport par un nouveau devis de la dépense que peut occasionner la réfection de la toiture.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Formigny (Calvados)

M. Mérimée, rapporteur, exprime le regret qu'on n'ait pas communiqué à l'architecte de l'église de Formigny les observations contenues dans son rapport du 16 février dernier, car cela eût empêché l'architecte d'adresser au ministre le devis que transmet aujourd'hui le préfet du Calvados. Le rapporteur, en présence de ce nouveau travail, est d'avis d'adresser au préfet copie des observations qu'il a déjà faites sur les restaurations proposées, en lui faisant savoir que le ministère n'avait pas de fonds pour des incrustements et des rejointoiements, pas plus que pour des grattages, et qu'il n'encourageait que des restaurations sérieuses et dont la nécessité était bien constatée par un compte-rendu exact de l'état actuel du monument, ce que l'architecte n'a pas fait.

Ces conclusions sont approuvées.

Cône de Sarlat (Dordogne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le devis présenté 80/15/006/343 par M. Abadie pour la restauration du cône de Sarlat s'élève à 8 013 Francs, compris déblais, construction de mur à l'entour, grille en fer, etc.. La plupart des dépenses s'applique à des travaux utiles sans doute, mais qui peuvent être ajournés sans grands inconvénients, d'autant plus que le monument, se trouvant maintenant dans une propriété, est par conséquent moins exposé à des dégradations. La dépense, en défalquant du devis ces travaux accessoires, ne s'élèvera plus qu'à 1 550 Francs environ, que le rapporteur propose d'allouer sur 1850.

Ces conclusions sont approuvées.

Église de Civray (Vienne)

M. Courmont expose que M. Joly, architecte, s'est trouvé dans l'obligation de dépasser ses crédits de 6 729 Francs 47 dans les travaux de restauration de l'église de Civray. Comptant sur les ressources qu'il avait dû espérer de la Commune et de la Fabrique, il a donné aux travaux tout le développement que comportait son devis primitif de 19 000 Francs, et il n'a eu à sa disposition que les 12 000 Francs alloués par le ministère de l'Intérieur.

Le rapporteur fait connaître par quelles circonstances le concours de la Ville et de la Fabrique a fait défaut et est d'avis d'accorder sur 1849 les 6 729 Francs demandés.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de La Chapelle-sur-Crécy (Seine-et-Marne)

M. Courmont expose qu'il résulte d'un rapport de M. Garrez que les travaux dont il a découvert l'urgence en établissant le premier étaiement de l'église de La Chapelle-sur-Crécy ont absorbé les 3 000 Francs alloués pour l'ensemble de ce même travail d'étaiement. Comme il est urgent de pouvoir continuer au midi dès le commencement de la campagne prochaine l'étaiement des arcs-boutants restés sans soutien, le rapporteur propose à la Commission d'allouer les 2 000 Francs devenus nécessaires, par suite du changement d'affectation que l'architecte a été obligé de donner à ses premiers crédits.

La Commission prend 80/15/006/344 ces observations en considération et alloue 2 000 Francs sur 1850.

Rapport sur l'état du service des Monuments historiques

M. Mérimée donne lecture à la Commission du rapport qu'il a préparé sur l'état général des affaires relatives au service des Monuments historiques.

Les termes de ce rapport sont approuvés par la Commission qui décide qu'il sera imprimé et tiré à 1 000 exemplaires pour être distribué à MM. les membres de l'Assemblée Législative, avant la discussion du budget des Monuments historiques, lorsqu'il aura été approuvé par le ministre.

Sur la proposition de M. de Maleville, président, la Commission décide qu'une sous-commission se rendra chez le ministre pour lui faire connaître la fâcheuse situation dans laquelle se trouve le service des Monuments historiques par suite de la suppression du bureau chargé spécialement de l'expédition des affaires qui en dépendent.

La sous-commission désignée se compose du président, M. de Maleville, de MM. Mérimée, Caristie, de Laborde et du secrétaire, M. Courmont.

La Commission s'ajourne au vendredi 14 du courant. 80/15/006/345

14 décembre 1849 (37e séance) [Vendredi]
Mont-Saint-Michel (Manche)

Réclamation de M. Doisnard.

M. Mérimée, rapporteur, expose que M. Doisnard est l'auteur d'un travail sur le Mont-Saint-Michel d'une exécution très soignée pour la partie graphique. Mais le projet a été jugé inadmissible. Aujourd'hui, il réclame le paiement de ce travail, il prétend qu'il lui a été commandé par l'administration des Beaux-arts. Les deux pièces sur lesquelles il fonde sa réclamation sont

1° une lettre du préfet de la Manche du 10 septembre 1839

2° une lettre du directeur des Beaux-arts au sous-préfet d'Avranches du 5 septembre 1839

Il suffit de lire ces deux pièces pour reconnaître qu'il ne s'agit point d'un travail de restauration complet, mais d'une étude sur une réparation partielle devenue nécessaire par suite d'un écrasement des piliers de la nef que surmonte une haute tour.

Le dossier du bureau indique clairement que l'administration des Beaux-arts ne s'est jamais occupée d'une restauration générale du Mont-Saint-Michel. Dans tous les cas, il eût été singulier qu'on ne fournît qu'en 1847 des dessins demandés en 1839.

D'ailleurs, ainsi qu'il résulte de sa correspondance, M. Doisnard ne s'est pas cru toujours chargé par le ministère de l'Intérieur du projet dont il s'agit. Le rapporteur ajoute qu'il y a peu de mois M. Doisnard vint le voir et le pria d'appuyer auprès de la Commission une proposition qui serait faite par l'administration des Prisons, savoir de payer la moitié de la dépense occasionnée par le projet, et qu'alors les dessins seraient acquis aux archives de le Commission. Comme on le voit, alors, M. Doisnard n'avait pas les prétentions qu'il élève aujourd'hui.

En résumé, le rapporteur trouve que 80/15/006/346 M. Doisnard a agi dans toute cette affaire avec une grande étourderie. Son travail contient des dessins estimables que le rapporteur verrait avec plaisir dans les archives de la Commission, mais, s'il fallait les acquérir, il demanderait qu'avant tout M. Doisnard cessât de donner à sa proposition la forme d'une réclamation. Comme telle, il est d'avis qu'elle soit écartée et que la Commission exprime à son auteur la surprise que lui ont causée les arguments qu'il invoque.

Ces conclusions sont adoptées.

Le secrétaire fait estimer les dessins pour le cas où l'on déciderait l'acquisition, la Commission les évalue à 1 500 Francs.

Palais des Papes à Avignon (Vaucluse)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître à la Commission un voeu du Conseil général du Vaucluse au sujet du Palais des Papes et de sa restauration. M. le rapporteur fait remarquer que c'est, après avoir abandonné le Palais des Papes à tous les outrages, après avoir refusé de concourir aux mesures les plus urgentes de conservation, que le Conseil général vient aujourd'hui demander qu'on prenne soin de ces peintures, lorsque la plus grande partie en a disparu. Il fait observer d'ailleurs que les peintures de l'église sont protégées par une grille, que celles de la tour sont sous clef, et que, grâce à un secours du gouvernement, on a pris des mesures pour en faciliter l'accès.

Quant aux remparts du Palais, M. le rapporteur demande à quoi servirait d'étudier la restauration des façades extérieures tant que le bâtiment demeurera entre les mains du Génie militaire. En résumé, le rapporteur croit que l'on doit ajourner cette proposition qui semble faite par une personne étrangère à Avignon.

Ces conclusions sont adoptées.

Église Saint-Agricol à Avignon (Vaucluse)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que l'église Saint-Agricol, pour laquelle on réclame un secours, n'a qu'une importance assez médiocre. Elle est située dans le quartier le plus riche d'Avignon, et il semble surprenant qu'au moyen de quêtes et de souscriptions on ne couvre pas la dépense d'ailleurs peu considérable des réparations que réclame l'église.

Le rapporteur est d'avis que le Conseil municipal d'Avignon s'est trop habitué à compter sur le ministère de l'Intérieur pour tous les travaux qui se rattachent aux Beaux-arts, car jamais il n'a accordé son concours qu'après de longs efforts de personnes recommandables qui faisaient anciennement partie de l'administration municipale.

Le rapporteur ne croit pas en conséquence que ce soit le lieu d'accorder aujourd'hui un concours qui d'ailleurs n'est nullement justifié par l'importance du monument, et il propose de transmettre l'affaire au ministère des Cultes. Conclusions approuvées.

Église de Laval (Mayenne)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il reste encore 3 000 Francs sur 1850 pour les travaux de l'église de Laval. Il se demande si c'est cette allocation ou bien un nouveau secours que l'on réclame. Il pense qu'il serait nécessaire à cet égard d'avoir un supplément d'instruction.

Ces conclusions sont adoptées.

La Commission s'ajourne au vendredi 28 décembre. 80/15/006/348

22 décembre 1849 (38e séance) (sic) [Vendredi]
Présents : MM. Mérimée, Hauréau, Caristie, Questel, Paul Lacroix, de Laborde, Courmont.
Église de Laval (Mayenne)

Sur la proposition du secrétaire, M. Courmont, rapporteur, la Commission accorde, sur le crédit de l'exercice 1851, un secours de 3 000 Francs pour sa part de concours dans l'exécution des travaux du devis supplémentaire de 6 000 Francs.

Chapelle Saint-Germain de Querqueville (Manche)

Le secrétaire, M. Courmont, rapporteur, met sous les yeux de la Commission les croquis transmis au ministre à l'appui d'une demande de classement en faveur de la chapelle de Querqueville. Il donne également connaissance des renseignements fournis par le correspondant.

Sur son avis, la Commission adopte la proposition de classement.

Peintures de l'église de Tournus (Saône-et-Loire)

M. Courmont, rapporteur.Sur la demande de M. Questel, dont le secrétaire donne lecture, la Commission décide que M. Denuelle sera chargé de continuer le travail qu'il a commencé à Tournus sur les peintures de cette église dont une grande partie vient d'être mise à jour par suite du débadigeonnage opéré par l'architecte.

Église de Saint-Genou (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'étaiement de l'église de Saint-Genouf prescrit par la Commission a coûté 118 Francs au lieu de 97 Francs 50, chiffre auquel il était évalué. Comme cet étaiement doit rester en place encore quelque temps, le rapporteur propose d'acheter les bois, ce qui porterait la dépense à 169 Francs.

Ce supplément de dépense est alloué : 71 Francs 50 sur 1849.

Église de Vic (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, demande que la Commission veuille bien classer parmi les Monuments historiques l'église de Vic, monument curieux par les 80/15/006/349 peintures qu'il renferme.

La Commission approuve le classement.

Église de Condom (Gers)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître à la Commission un accident dont M. le ministre de l'Instruction publique instruit son collègue de l'Intérieur par suite duquel les masures qui entourent l'église de Condom ont failli causer la ruine de cet édifice intéressant.

M. le rapporteur propose d'engager le ministre à signaler au préfet du Gers le fait communiqué par le ministre de l'Instruction publique, en lui recommandant d'employer toute son influence pour obtenir que la Fabrique expulse les marchands qui sont établis entre les contreforts de l'église et qui compromettent sa conservation.

Conclusions adoptées.

Église de Flavigny (Côte-d'Or)

Au sujet d'une nouvelle demande adressée en faveur de l'église de Flavigny, M. Mérimée, rapporteur, rappelle que le ministère de l'Intérieur a fait pour ce monument tout ce qui lui était possible. Mais comme les Communes et les Fabriques s'imaginent que, parce qu'un édifice a été restauré par le gouvernement, elles n'ont plus à s'en occuper, il importe de les désabuser.

Le rapporteur propose donc de ne pas accueillir la demande du conseil de Fabrique qui ne signale au reste aucun travail urgent.

Ces conclusions sont approuvées.

Église Saint-Nazaire de Carcassonne (Aude)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les observations de M. Cros, correspondant, sur l'état des verrières de l'église Saint-Nazaire de Carcassonne sont parfaitement fondées. Malheureusement les réparations ne sont pas de celles qu'on peut n'exécuter que par parties. Il faut, maintenant que les contreforts de l'église ont été consolidés, refaire à neuf tous les meneaux et remettre en plomb toutes les verrières. Du moment qu'on remplacera les plombs, il faudra également remplacer les verres brisés, en un mot c'est d'une restauration complète qu'il s'agit. Il est assez difficile d'apprécier la dépense qui n'a pas été prévue par l'architecte, car jusqu'à présent on n'a pu faire à Saint-Nazaire que des travaux de simple consolidation ; cependant, et très approximativement, on peut évaluer la dépense à 60 000 Francs.

Le rapporteur est d'avis que malgré le chiffre auquel devra s'élever ce travail, comme il s'agit de verrières de la plus grande beauté, il ne faut rien négliger pour en obtenir la conservation. M. Mérimée annonce qu'il a demandé à M. Viollet-le-Duc une note détaillée sur les travaux dont il s'agit, et il propose de réserver dès à présent une somme de 30 000 Francs en 5 exercices.

Ces conclusions sont adoptées. 6 000 Francs sur 1850, 6 000 Francs sur 1851, 6 000 Francs sur 1852, 6 000 Francs sur 1853 et 6 000 Francs sur 1854.

Église de Semur-en-Brionnais (Saône-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, met sous les yeux de la Commission les dessins de l'église de Semur. Il est d'avis de classer l'édifice et propose d'accorder un secours pour sa réparation, si la Commune et le ministère des Cultes consentent à contribuer à la réparation. En effet, dans le devis qui s'élève à 6 365 Francs 50 figurent quelques dépenses telles que vitrerie etc. qui ne peuvent tomber à la charge du ministère de l'Intérieur.

La Commission, sur les conclusions du rapporteur, accorde un secours de 4 000 Francs sur 1850, à la condition que le ministère des Cultes et la Commune prendront à leur charge le restant de la dépense.

Église de Louviers (Eure)

M. Mérimée, rapporteur, annonce qu'une nouvelle allocation est demandée en faveur de l'église de Louviers. Le rapporteur pense que l'allocation de 25 000 Francs déjà accordée pour les réparations de cet édifice est sans doute très 80/15/006/351 considérable eu égard aux ressources de l'administration des Monuments historiques. Cependant, si l'on considère les sacrifices que s'est imposés la Commune et le département, et les dépenses énormes qui restent à faire encore pour l'achèvement des travaux, le rapporteur croit qu'on jugera sans doute à propos d'user de quelque faveur envers cet édifice.

Il propose donc d'allouer un secours nouveau de 10 000 Francs sur deux exercices, aux conditions suivantes :

1° que le ministère des Cultes accorderait une subvention égale au moins

2° qu'un compte-rendu des travaux exécutés et de ceux qui restent à faire serait adressé au ministre de l'Intérieur.

Ces conclusions sont approuvées. 5 000 Francs sur 1850 et 5 000 Francs sur 1851 conditionnellement.

Église de Lamballe (Côtes-du-Nord)

M. Caristie, rapporteur, propose de soumettre à l'examen de M. Garrez, architecte, les projets transmis par le préfet des Côtes-du-Nord pour la restauration de l'église de Lamballe, et de lui demander un rapport sur l'état de l'édifice et sur les moyens proposés par l'auteur des projets pour la consolidation du monument.

Ces conclusions sont approuvées. Envoi à M. Garrez.

Église de Neuvy-Saint-Sépulchre (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il a visité cette année l'église de Neuvy-Saint-Sépulchre. Les travaux lui ont paru parfaitement exécutés et jamais restauration n'a marché plus promptement ni donné des résultats plus satisfaisants au point de vue de l'art. Malheureusement les prévisions du devis ont été considérablement dépassées par suite de circonstances qu'il était impossible de prévoir.

M. Mérimée entre dans le détail des causes de ce surcroît de dépenses, qui tient surtout à ce que les travaux de Neuvy ont coïncidé avec ceux du Chemin de fer du Centre, d'où est résultée une augmentation dans les prix de la pierre et du bois. Ce qui prouve d'ailleurs que les évaluations de l'architecte avaient été exactes, et que les travaux qui n'ont pas été effectués par les causes signalées par le rapporteur sont rentrées de la façon la plus 80/15/006/352 exacte dans les prévisions du devis. L'excédent de la dépense est de 22 316 Francs 88. L'architecte propose en outre un devis supplémentaire pour des travaux, dont la nécessité paraît hors de doute à M. le rapporteur, et qui consistent en peintures à la voûte adoptées en principe, en raccords aux voûtes des bas-côtés, aux bahuts des colonnes du 1er étage, en badigeonnages etc. M. Mérimée fait observer qu'une portion des dépenses de ce devis supplémentaire figure à la 2e catégorie du premier devis de l'architecte.

En résumé, la dépense nécessaire pour compléter la restauration de Neuvy est de 34 214 Francs sur lesquels le rapporteur pense qu'on pourrait demander au ministère des Cultes une somme de 10 000 Francs, et en attendant, on accorderait la somme de 24 214 Francs tant pour les travaux déjà exécutés que pour ceux proposés.

Ces conclusions sont adoptées. Les 24 214 Francs sont alloués, partie sur 1849 et le reste sur 1850 (inscrire sur 1849 la plus forte somme qu'il sera possible).

Église de La Bruère-sur-Loir (Sarthe)

M. de Lasteyrie, rapporteur, expose que, ainsi que la Commission l'avait décidé, M. Delarue, architecte, s'est transporté à Labruère pour visiter l'église de cette Commune et donner son avis sur les vitraux qu'elle renferme. Il résulte des renseignements qu'il vient de transmettre au ministre que ces verrières sont du meilleur style de la Renaissance. Toutes les fenêtres du choeur paraissent avoir été garnies de vitraux peints, mais il n'en reste plus qu'une partie. M. Delarue signale deux verrières à l'intérêt de la Commission. La superficie des parties restantes s'élève à 10, 42 mètres carrés, ce qui porte à 1 042 Francs les frais de restauration si, comme l'estime M. Delarue, cette restauration peut se faire au prix de 100 Francs le mètre carré.

Le rapporteur est d'avis que la Commission ne 80/15/006/353 saurait refuser de concourir à la restauration peu dispendieuse de peintures du meilleur style et de la meilleure époque. Il propose en conséquence d'allouer sur 1850 la somme nécessaire au travail proposé.

Conclusions approuvées. 1 062 Francs sur 1850.

Achat de la Collection de Bruges par le Musée de Cluny

M. Mérimée demande qu'une sous-commission soit nommée pour visiter la collection de Bruges et déterminer le choix des objets dont M. du Sommerard devra tenter l'acquisition. La désignation des membres qui feront partie de cette sous-commission est ajournée. (7)

La Commission s'ajourne au vendredi 11 janvier 1850


3Prosper Renaux, architecte du département du Vaucluse.

4Jules Renouvier (1804-1860), député de l'Hérault en 1848. Membre correspondant du Comité historique des arts et monuments en 1834. Collaborateur de nombreuses revues scientifiques Bulletin Monumental, Gazette des Beaux-arts, …

5Barthélémy-Charles-Pierre-Joseph Dunoyer (1786-1862) ; Préfet de l'Allier, de la Somme, conseiller d'État, (1838-1851). Élu membre de l'Académie des Sciences morales (1832)

6£, 6, p.5. Mérimée informe M. de la Sicotière (1812-1895) de la subvention.

7£, 6, p.11. Vente de la Collection Debruge-Duménil qui eut lieu en 1850.