1852
30 janvier 1852 [Vendredi]
Décret de nomination des membres de la Commission des Monuments historiques (16 janvier 1852)

M. Lenormant, président, donne connaissance à la commission du décret relatif à la réorganisation de la Commission des Monuments historiques . Ce décret en date du 16 janvier 1852 est ainsi conçu.

"Au nom du Peuple français, Louis Napoléon, président de la République, sur la proposition du ministre de l'Intérieur décrète :

Article 1er L'arrêté du Chef du pouvoir exécutif, en date du 29 novembre 1848 qui organisait la Commission des Monuments historiques au ministère de l'Intérieur, est rapporté.

Article 2 Cette Commission est ainsi composée : président, M. Lenormant, vice-président, M. Caristie, MM. Longpérier, Le Prévost, Duban, Mérimée, Ferdinand de Lasteyrie, Paul Lacroix, Labrouste, Léon de Laborde, Vaudoyer, Questel, le directeur des Cultes, le directeur des Beaux-arts, le chef du bureau des Beaux-arts, de Pastoret, de Montalembert, Varcollier, Courmont, secrétaire de la Commission.

Article 3 Le ministre de l'Intérieur est chargé de l'exécution du présent décret.

Fait au Palais des Tuileries, le 16 janvier 1852.

Signé : Louis Napoléon, ; le ministre de l'Intérieur, de Morny."

Église de Laon (Aisne)

M. Mérimée, rapporteur, propose de faire connaître à M. le ministre de l'Intérieur la situation de l'église de Laon, et de l'informer de l'état où en était cette affaire au moment où son prédécesseur a quitté le ministère.

La commission partage cet avis, et une lettre est adressée par M. le président de la Commission à M. le ministre pour le prier de vouloir bien présenter à la signature du président de la République le projet de décret préparé par M. de Morny.

Ancien bureau des Monuments historiques

Sur la proposition de M. de Laborde, la Commission prie M. le directeur des Beaux-arts de demander au ministre de consentir à recevoir une députation de la Commission ; l'entrevue qui en résulterait aurait pour but de faire connaître 80/15/008/24 au ministre les motifs qui nécessitent la réorganisation de l'ancien bureau des Monuments historiques.

Église d'Eu (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'un rapport que M. Viollet-le-Duc a rédigé sur la situation de l'église d'Eu.

Sur la proposition du rapporteur, la Commission est d'avis de demander un travail complet de l'édifice à M. Viollet-le-Duc et particulièrement un devis, et d'écrire au préfet pour lui signaler la situation du monument et lui annoncer le désir du ministre d'en faire une restauration complète, et lui demander si l'on peut compter sur le concours de la Fabrique et de la Commune, et quel serait ce concours.

Église d'Unterlinden à Colmar (Haut-Rhin)

M. Mérimée donne lecture d'une lettre du préfet du Haut-Rhin tendant à obtenir le classement de l'église et de l'ancien cloître d'Unterlinden, monument dans lequel la Société Schoengauer a établi un musée avec l'assentiment de la Ville de Colmar.

Le rapporteur propose d'allouer à titre d'encouragement à cette Société, pour les travaux que peut demander l'organisation du Musée, une somme de 1 000 Francs sur l'exercice 1852.

Cet avis est adopté.

Rotonde de Simiane (Basses-Alpes)

M. Mérimée, rapporteur, expose que dans un intéressant mémoire qu'il a transmis au ministre sur la Rotonde de Simiane monument étrange dont l'étude lui a été confiée, M. Geoffroy lui paraît avoir parfaitement indiqué la disposition primitive et les différentes époques de la construction. Il regrette que dans son projet de restauration, au lieu de se borner à rétablir le plus exactement possible ces dispositions primitives, il ait cherché à donner au monument une apparence pittoresque, et à en faciliter l'accès. Le projet a en outre l'inconvénient de rentrer dans le type connu des chapelles circulaires et d'isoler en quelque sorte le monument du château dont il dépend, ce qui en change la nature.

Le rapporteur pense que la restauration devrait se borner 80/15/008/25 à la consolidation de la tour, à la restauration des terrasses concentriques qui la surmontaient, ainsi qu'à la réparation de la petite lanterne centrale, sans y ajouter de couronnement. A ces travaux on pourrait encore ajouter la restauration du plancher qui séparait les deux salles.

La Commission partage l'avis du rapporteur et demande qu'il soit servi à M. Geoffroy pour réclamer de lui un devis dans lequel il ne comprendrait que la réfection du plancher et la pose d'une chappe en béton sur la voûte de la Rotonde.

Église souterraine découverte par M. Joly-Leterme (Maine-et-Loire)

M. Mérimée donne communication d'une lettre par laquelle M. Joly-Leterme, architecte à Saumur, l'informe d'une découverte qu'il vient de faire d'une petite église souterraine complète, avec autel, lavabo, piscine et baptistère, le tout creusé dans le roc.

La Commission charge son secrétaire de remercier M. Joly-Leterme de cette communication.

Pont du Gard à Vers-Pont-du-Gard (Gard)

M. Lenormant, rapporteur.

M. le président demande qu'un crédit soit réservé pour commencer les réparations du Pont du Gard. Le secrétaire propose de réserver 40 000 Francs en deux exercices en demandant au département de contribuer pour 30 000 Francs à la dépense totale.

Cet avis est adopté.

Église de Saint-Nectaire (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, propose à la Commission d'adopter le nouveau projet de restauration de l'église de Saint-Nectaire que M. Mallay vient de faire parvenir au ministre. Ce projet est très amélioré, et le devis de la dépense très modérée ne comprend que des travaux d'une incontestable utilité.

Sur l'avis du rapporteur, la Commission propose d'allouer les 11 500 Francs montant du devis, en deux exercices ; toutefois, elle demande que M. Mallay, sans la restauration des tours, prenne les ouvertures de son premier projet avec le couronnement et la toiture du 2e.

Église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre par laquelle le maire de Poitiers demande au ministre de vouloir bien donner à l'architecte de Notre-Dame de Poitiers l'ordre de faire exécuter d'urgence les réparations que réclame cet édifice.

Le rapporteur est d'avis de répondre au maire en lui donnant avis de la décision prise au mois de mai dernier, tout en lui faisant entrevoir que si le Conseil municipal 80/15/008/26 revenait sur son vote et s'il faisait des offres de quelque importance on pourrait rendre une partie de la subvention retirée.

Ces conclusions sont adoptées.

Église Notre-Dame de Châlons-sur-Marne (Marne)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître tous les efforts faits par le curé de Notre-Dame de Châlons dans l'intérêt de son église. Le rapporteur est d'avis qu'il est impossible de ne pas accorder à cet égard à M. le curé un témoignage de l'intérêt du Gouvernement. La somme nécessaire, près de 75 000 Francs pour la construction des flèches est réalisée par ses soins ; les travaux de réparation aux tours qui doivent s'exécuter en même temps que la construction des flèches, sont évalués par M. Lassus à environ 10 000 Francs.

Le rapporteur propose d'accorder 6 000 Francs.

La Commission accorde 5 000 Francs sur 1852.

Vitraux de la Sainte-Chapelle de Riom (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, communique à la Commission les observations que M. Thévenot a transmises à M. le ministre de l'Intérieur au sujet des modifications qui lui avaient été demandées dans la composition des verrières qu'il propose d'établir pour compléter la décoration de la Sainte-Chapelle de Riom.

Le rapporteur est d'avis qu'il n'y a pas lieu de revenir sur la décision que la Commission a prise dans une de ses précédentes séances au sujet de ces verrières, et il propose d'insister pour que M. Thévenot étudie la restauration dans le sens qui lui a été clairement indiqué, et prépare un devis de la dépense qu'occasionnerait ce projet.

La Commission approuve ces conclusions.

Peintures de l'église Saint-Philibert de Tournus (Saône-et-Loire) de Sainte-Marthe de Tarascon (Bouches-du-Rhône)

La Commission approuve le chiffre des demandes que MM. Denuelle et Laval ont faites pour les dessins qu'ils ont exécutés d'après les ordres de l'administration : l'un, d'après les peintures de Saint-Philibert de Tournus, l'autre, d'après une tapisserie de Sainte-Marie de Tarascon.

La séance est levée. 80/15/008/27

6 février 1852 [Vendredi]
Fouilles à Nîmes (Gard)

M. Lenormant donne lecture à la Commission d'une lettre par laquelle M. Révoil, architecte, l'informe des découvertes faites dans les fouilles opérées derrière le temple de Diane, à Nîmes, et au sujet desquelles il prépare un rapport et des dessins qui seront plus tard adressés au ministre de l'Intérieur. M. Révoil signale également quelques réparations de peu d'importance qu'il y aurait lieu de faire à l'Amphithéâtre de Nîmes, et recommande d'une manière plus particulière un bas-relief encastré dans la muraille et masqué par un mur de construction moderne.

La commission décide qu'un rapport spécial sera demandé à M. Révoil sur les travaux que réclame l'Amphithéâtre et sur le marbre au sujet duquel il appelle l'attention de la Commission.

Pont Flavien de Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône)

La Commission autorise le secrétaire à proposer au ministre l'ordonnancement d'une somme de 587 Francs 56 nécessaires au paiement des travaux imprévus exécutés sous la direction de M. Révoil au pont de Saint-Chamas.

Abbaye de Charlieu (Loire)

Le secrétaire donne lecture du jugement rendu par le tribunal de la Seine pour l'interprétation du testament du sieur Coignet et fait connaître les intentions que M. Pointurier, héritier, aurait à l'égard de l'abbaye de Charlieu.

La Commission renvoie l'examen de cette affaire à la prochaine séance.

Chapelle Saint-Pierre-au-Parvis à Soissons (Aisne)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une demande adressée au ministre par le préfet de l'Aisne tendant à obtenir sur le fonds des Monuments historiques un secours de 1 000 Francs pour aider la Ville de Soissons à acquérir une maison placée contre le côté sud de la chapelle Saint-Pierre à Soissons.

M. Mérimée n'a pas souvenir de l'importance de cette chapelle, il croit que M. [Émile] Boeswillwald pourrait donner des renseignements. Mais, a priori, il lui semble que l'affaire intéressant surtout la Ville devrait être tout entière laissée à ses frais.

La Commission est d'avis de demander les renseignements à M. [Émile] Boeswillwald. 80/15/008/28

Église Saint-Salvy d'Albi (Tarn)

M. Mérimée, rapporteur, rend compte d'une demande par laquelle le ministre des Cultes sollicite le concours du ministre de l'Intérieur pour la restauration de l'église de Saint-Salvy d'Alby. Le rapporteur est d'avis que le devis produit est rédigé d'une manière trop légère et que l'église de Saint-Salvyi mérite un travail plus sérieux. Il est même impossible d'admettre les chiffres de l'architecte qui ne sont accompagnés ni d'une coupe ni même d'une explication.

M. Mérimée propose de demander une étude de ce monument qui se recommande par de belles sculptures et par un reste de cloître très original.

La Commission propose de consulter M. César Daly pour savoir s'il pourrait se charger de préparer l'étude du monument.

Église d'Ussel (Corrèze)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le chef de la division communale et hospitalière transmet au directeur des Beaux-arts un projet d'agrandissement de l'église d'Ussel, en demandant quel concours le fonds des Monuments historiques pourrait accorder au projet adopté par le Conseil municipal.

Conformément à ses rapports précédents et à l'avis plusieurs fois émis par la Commission, le rapporteur propose l'ajournement sinon le rejet de la demande,

1° parce que les travaux auxquels le ministère de l'Intérieur puisse prendre part, c'est-à-dire les travaux de consolidation, ne s'élèvent qu'à 7 200 Francs et qu'on en demande 34 000 Francs,

2° parce qu'il est encore plus étrange que lorsqu'on a fait étudier un travail par M. Viollet-le-Duc et qu'on en a reçu un excellent projet avec un devis de 88 000 Francs, on choisisse un projet fort médiocre se montant à 108 000 Francs,

3° enfin parce que l'église d'Ussel offre fort peu d'intérêt et qu'il a fallu pour s'en occuper si longtemps des influences parlementaires très puissantes.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur. 80/15/008/29

Temple d'Auguste et de Livie, église Saint-Pierre à Vienne (Isère)

M. Lenormant, rapporteur, donne lecture du rapport qu'il a fait au mois de juillet 1851 sur la restauration du Temple d'Auguste et de Livie, ainsi que sur celle de l'église Saint-Pierre à Vienne. Les conclusions de ce rapport approuvées par la Commission, étaient de remplir dès à présent l'engagement conditionnel pris au début de l'affaire par le ministère de l'Intérieur et de se charger de pourvoir sur trois exercices 1852, 1853 et 1854 par sommes égales, aux dépenses suivantes :

d'abord la restauration du Temple et le transport des antiques dans le nouveau musée 122 000 Francs, et puis pour la moitié des travaux à exécuter à l'église Saint-Pierre 29 000 Francs,

2° surseoir pour les 30 000 Francs restant

3° laisser définitivement et sans réserve les acquisitions d'immeuble à la charge de la Ville et du département.

Au nom de la Ville et du département, le préfet de l'Isère réclame aujourd'hui contre cette décision et demande qu'une allocation de 50 000 Francs soit ajoutée aux trois premières.

Le rapporteur pense que M. le préfet de l'Isère, en appuyant cette réclamation de la Ville de Vienne, ne s'est pas rendu un compte exact du rôle qu'il doit jouer en cette circonstance. En effet, au lieu de soutenir les projets et les propositions de l'administration centrale, il prend un parti différent du sien et s'applique à défendre les intérêts locaux qui lui sont opposés.

Le rapporteur est d'avis de faire observer au préfet qu'il veuille bien se rappeler que c'est l'administration de l'Intérieur qui a pris l'initiative dans cette circonstance que, par suite du refus de la Ville de coopérer à la dépense, l'affaire est restée en suspens pendant 7 ans. Si le ministre de l'Intérieur l'a reprise en 1851 c'est qu'il a vu que la Ville était en mesure d'y prendre part puisqu'elle offrait un concours important. C'est alors que le ministre de l'Intérieur a accordé 150 000 Francs pour conduire le projet aussi loin qu'il serait possible, et s' il a cru devoir mettre à la charge de la Ville toutes les acquisitions de maisons, c'est qu'il a reconnu par expérience que les villes faisaient ces opérations à bien meilleur compte que l'État, outre qu'elles mettaient un zèle bien plus grand pour les mener à bonne fin lorsqu'elles les faisaient elles-mêmes, sans parler des motifs qui peuvent donner à ces 80/15/008/30 déblaiements un caractère de travaux de voirie municipale.

Le préfet doit comprendre que ce n'est pas à la Ville de Vienne à dicter des conditions au Gouvernement qui a fait en faveur des monuments qu'elle possède des sacrifices hors de proportions avec ceux qu'il a faits partout ailleurs. Déjà par le refus d'accéder aux conditions que l'administration centrale lui avait imposées la Ville s'est vue privée en 1851 des chantiers qu'elle espérait ouvrir. Comme les monuments ne périclitent pas et que les fonds destinés à les restaurer trouveront facilement un emploi, l'administration attendra que la Ville veuille bien accepter la voie qui lui avait été tracée pour rendre définitive l'allocation qui avait été remise.

Ces conclusions sont approuvées par la Commission.

Murailles de Vienne (Isère)

La Commission, sur la proposition de M. Lenormant, est d'avis de demander une modification au tracé du chemin de fer de Lyon à Avignon dans la partie qui touche aux restes des grands escaliers de Vienne. Dans le cas où on ne l'obtiendrait pas, il proposerait de faire passer le chemin sous le monument que l'on soutiendrait alors au moyen de colonnes en fonte.

La Commission demande que M. Constant-Dufeux soit invité à se rendre dans son sein, lors de la prochaine séance, pour donner des explications sur cette affaire.

Église de Poissy (Seine-et-Oise)

M. le secrétaire, M. Courmont, rapporteur, donne connaissance d'une demande adressée par M. Viollet-le-Duc en faveur de l'église de Poissy.

Sur la proposition du rapporteur, la Commission alloue un nouveau secours de 15 000 Francs sur 1852 et décide qu'un ou deux membres de la Commission se rendront à Poissy pour y prendre connaissance de l'état d'avancement des travaux.

Église de Beaulieu (Maine-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'au point de vue de l'histoire de l'art, l'église de Beaulieu, menacée d'une démolition prochaine, est des plus curieuses, et le fait de l'emploi des terres cuites signalé par M. Joly-Leterme 80/15/008/31 dans son rapport doit être noté comme une singularité très rare. La question la plus délicate, c'est de savoir s'il y a lieu d'autoriser l'aliénation d'un monument assurément très intéressant. Le conserver est fort difficile sans une restauration fort coûteuse.

Le rapporteur ne croit pas que l'administration puisse employer ses fonds à cette opération.

La Commission est d'avis de ne pas autoriser la démolition avant que le monument ait été visité par M. l'Inspecteur général.

Église de Beaulieu-lès-Loches (Indre-et-Loire)

Sur le rapport de M. Mérimée, la Commission adopte le classement de la tour de l'église de Beaulieu et propose de demander au préfet un état actuel de la flèche qui surmonte cette tour.

Fontaine des Innocents à Paris (Seine)

Sur la proposition de M. de Laborde, M. le président désigne une sous-commission qui est chargée de faire pour la prochaine séance un rapport sur l'état de la Fontaine des Innocents. Les membres de cette sous-commission sont MM. Mérimée, de Laborde, Vaudoyer et Varcollier.

Dessins des verrières de Conches (Eure).

M. Lenormant désigne également une sous-commission qui devra examiner avant la prochaine séance les dessins des verrières de Conches adressés au ministre par les frères Laumonnier. Cette sous-commission se compose de MM. de Longpérier, Lenormant, de Lasteyrie et Labrouste.

Église de Champagne (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, au sujet d'une lettre adressée par le curé de Champagne en faveur de son église, rappelle que la Commission a voté 12 000 Francs pour les travaux que réclame ce monument. Il est d'avis que ces 12 000 Francs seuls ne serviraient pas à grand chose, il croit qu'il faudrait, pour pouvoir exécuter les réparations d'une manière convenable, réunir au moins 24 000 Francs.

Le rapporteur propose d'adresser une nouvelle demande au ministre des Cultes en le priant de prendre un parti définitif.

Cet avis est adopté.

Chapelle de Siévoz (Isère)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la chapelle de Siévoz pour laquelle un secours est demandé par M. le préfet de l'Isère 80/15/008/32 est un monument digne d'intérêt, mais qui ne se distingue pas assez d'un grand nombre d'édifices du même temps, dans le Midi de la France ; à la vérité, la dépense de sa restauration n'est pas considérable, mais c'est une charge pour l'avenir que se créerait l'administration car la Commune possède une autre église, et ses ressources ne lui permettent pas de pourvoir à l'entretien d'un monument.

Ces considérations obligent le rapporteur à proposer le rejet de la demande de classement.

La Commission partage cet avis.

Église Saint-Julien de Brioude (Haute-Loire)

Sur la proposition de M. Lenormant, l'examen de l'affaire de Saint-Julien de Brioude est envoyé à la prochaine séance.

Église de Richebourg (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose que, d'après la rectification faite au devis des travaux de l'église de Richebourg par M. Garrez, la dépense, qui d'abord n'avait été évaluée qu'à 9 000 Francs, s'élève à 13 800 Francs. Le ministre de l'Intérieur avait accordé 6 000 Francs. Le déficit est aujourd'hui de 4 800 Francs.

Le rapporteur propose d'augmenter de 2 000 Francs l'allocation du ministre de l'Intérieur et de demander à la Commune et au ministère des Cultes d'élever les leurs de façon à couvrir le reste du déficit.

La Commission approuve ces conclusions. 2 000 Francs sur 1853.

La séance est levée.

13 février 1852 [Vendredi]
Présents : MM. Caristie, Duban, Paul Lacroix, Lenormant, Mérimée, de Longpérier, Labrouste, Vaudoyer, de Pastoret, Mercey, Courmont. Présidence de M. Lenormant.
M. le président donne lecture d'une lettre par laquelle M. Varcollier l'informe qu'il ne pourra assister à la séance. 80/15/008/33
Photographies M. Le Secq

M. Le Secq est introduit. Il présente à la Commission le travail photographique qu'il a exécuté par ordre du ministère de l'Intérieur.

La Commission prend un vif intérêt à cette communication.

Grands murs de Vienne (Isère)

M. Constant-Dufeux, architecte présent à la séance, donne connaissance à la Commission des démarches qu'il a faîtes auprès de l'ingénieur de Vienne pour obtenir une modification au tracé du chemin de fer de Lyon à Avignon dans la traversée de Vienne, qui permette de conserver intacts les murs des grands escaliers de cette Ville. Il expose le deuxième moyen qu'il proposait dans le cas où la déviation demandée par lui ne serait pas admise.

La Commission est d'avis que le premier moyen est le seul admissible et le seul dont l'administration de l'Intérieur doive poursuivre la réalisation, en entrant en négociation avec l'administration supérieure des chemins de fer. Dans le cas où il y aurait urgence, on devrait d'abord s'opposer à la démolition.

Église Saint-Julien de Brioude (Haute-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle qu'il a rendu compte dans un rapport précédent de la situation très fâcheuse de l'église de Brioude et de la nécessité de refaire les travaux précédemment exécutés contrairement aux instructions données à l'architecte. En effet, maintenir le dallage actuel, c'est abandonner les voûtes déjà endommagées à une destruction rapide ; refaire le dallage avec plus de précaution, c'est conserver un état de choses vicieuses, et de plus surcharger les voûtes d'un poids considérable. Le rapporteur pense donc que la première proposition de M. Mallay qui consiste à refaire une toiture en charpente recouverte en tuiles creuses, doit être préférée au projet de remplacer les dalles trop minces des terrasses actuelles par d'autres plus épaisses et liées avec un meilleur ciment. La reconstruction ne paraît au rapporteur devoir donner lieu à aucune observation, sinon en ce qui concerne la couverture en tôle émaillée. Le devis de tous les travaux, y compris les porches, s'élève à 74 885 Francs 28 ; mais si l'on tient compte de la vente des matériaux provenant de la démolition des terrasses et qui, par le cahier des charges, peuvent être données en déduction de prix à l'entrepreneur, le chiffre serait réduit à 64 785 Francs 28. Les premiers travaux exécutés à Brioude avaient eu lieu par le concours du ministère de l'Intérieur, de la Ville et du ministère des Cultes, chacune de ces administrations prenant à sa charge un tiers de la dépense.

Le rapporteur croit qu'on n'obtiendrait pas aujourd'hui le même concours, surtout de la Ville, et il est d'avis que, si elle s'associait par une allocation de 10 à 12 mille francs à la restauration, ce serait déjà un résultat très heureux.

En résumé, le rapporteur propose

1° d'approuver le projet de M. Mallay, sauf une modification dans la forme du projet

2° d'accorder 32 000 Francs en trois exercices

3° de demander au ministère des Cultes son concours pour une somme de 20 000 Francs, et à la Ville une somme de 12 785 Francs 28.

M. Mallay, présent à la séance, donne quelques explications de son projet. Il s'engage à fournir un dessin justifiant les ferrures qu'il se propose de placer sur les portes, et accepte la modification proposée par la Commission pour la hauteur du clocher.

M. Caristie est d'avis que la tôle émaillée portée au projet de M. Mallay peut être employée avec avantage par suite de ces divers renseignements.

La Commission adopte les conclusions du rapport de M. Mérimée et alloue les 32 000 Francs conditionnellement, 10 000 Francs sur 1852, 10 000 Francs sur 1853 et 12 000 Francs sur 1854.

Fragments déposés à l'École des Beaux-arts à Paris (Seine)

M. Duban fait connaître à la Commission le projet formé par l'administration des Musées, de transporter au Louvre les fragments divers, placés dans les Cours de l'École des Beaux-arts qui en forment aujourd'hui la décoration.

En l'absence d'un de ses membres dont la présence paraît utile à la discussion, la Commission renvoie l'examen de la question posée par M. Duban à la prochaine séance. Toutefois, le secrétaire est invité à écrire au secrétaire de l'École des Beaux-arts pour le prier d'obtenir de MM. les professeurs l'ajournement de leur décision dans le cas où l'affaire leur 80/15/008/35 serait présentée avant vendredi prochain.

Église Saint-Victor de Marseille (Bouches-du-Rhône)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission classe l'église Saint-Victor de Marseille parmi les Monuments historiques.

Gauffrier du XIIIe siècle, Musée de Cluny à Paris (Seine)

Le secrétaire met sous les yeux de la Commission deux épreuves en plâtre faites par M. le conservateur du Musée de Cluny, d'après un gaufrier du XIIIe siècle dont la collection a été faite pour la collection de Cluny.

La Commission approuve l'acquisition faite par M. du Sommerard.

Église de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme)

M. Mérimée, rapporteur.M. Manguin introduit dans la Commission donne des renseignements sur les travaux qu'il se propose d'exécuter au moyen des crédits qui ont été affectés à la réparation de l'église Saint-Paul-Trois-Châteaux. Il explique pour quels motifs il demanderait la conservation d'une partie de construction qui, dans le projet primitif, devait être détruit, et dont M. le préfet de la Drôme a réclamé la conservation dans une lettre adressée au ministre le 27 décembre.

La Commission, sur les observations de M. Manguin, approuve la conservation de la chapelle indiquée plus haut.

Église de Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que le Conseil général n'a voté que 2 000 Francs pour la restauration de Saint-Bertrand-de-Comminges, le préfet insiste pour que l'allocation conditionnelle devienne cependant définitive.

Le rapporteur est d'avis que ce serait d'un mauvais exemple de céder en cette circonstance ; il propose en conséquence de maintenir la condition et de fixer un délai de 6 mois pour le remplir. Le rapporteur propose en outre de remplacer M. Durand, auteur du projet adopté.

La Commission approuve les conclusions du rapporteur et demande que M. [Émile] Boeswillwald soit chargé de diriger les travaux confiés dans le principe à M. Durand. 80/15/008/36

20 février 1852 [Vendredi]
Présents : MM. Caristie, de Laborde, Paul Lacroix, Lenormant, Mérimée, de Longpérier, Labrouste, Mercey, Courmont. Présidence de M. Lenormant.
Église de Moirax (Lot-et-Garonne)

M. Lenormant, rapporteur, donne lecture d'un rapport de M. Abadie sur les travaux que l'on projette d'exécuter à l'église de Moirax.

Comme, sur l'avis de la Commission, M. le ministre de l'Intérieur a accordé une allocation conditionnelle, et que les dessins du monument sont encore entre les mains de M. le ministre des Cultes.

Le rapporteur propose en attendant que l'affaire puisse être remise sous les yeux de la Commission de demander des renseignements au préfet sur l'état d'avancement des travaux signalés par M. Abadie.

Cet avis est partagé par la Commission.

Église de Sisteron (Basses-Alpes)

M. Courmont, rapporteur.

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission ajourne toute allocation pour l'église de Sisteron.

Bains gallo-romains à Lyon (Rhône)

M. Lenormant propose de remercier M. de Comarmond des renseignements qu'il a donnés au ministre sur la découverte d'un édifice antique faite dans les environs de Lyon.

Cette proposition est adoptée.

Rapports de M. Jules Simon (Moselle) (postes et routes sous les Romains)

La Commission est d'avis de remercier également M. Jules Simon, correspondant pour le département de la Moselle, de deux petites brochures qu'il a offertes au ministre.

Escaliers de Vienne (Isère)

Le secrétaire donne connaissance des démarches qu'il a faites dans les bureaux des Travaux publics. Il résulte des renseignements qu'il a pris que, comme le tracé dans la traverse de Vienne n'est pas encore définitif, il y a lieu d'espérer que le Conseil supérieur des chemins de fer adoptera les modifications proposées par M. Constant-Dufeux.

Aiguille de Vienne (Isère)

Sur le rapport de M. Lenormant, la Commission est d'avis d'allouer une somme de 2 000 Francs pour pratiquer des fouilles aux abords de l'Aiguille de Vienne 80/15/008/37 qui semble avoir été, ainsi que tout porte à le croire, la spina d'un cirque.

Démission de M. de Lasteyrie

M. Lenormant donne lecture à la Commission d'une lettre par laquelle M. Ferdinand de Lasteyrie lui adresse sa démission de membre de la Commission des Monuments historiques .

La Commission, sur la proposition de M. Lenormant, décide que cette lettre sera communiquée à M. le directeur des Beaux-arts.

École des Beaux-arts, fragments de l'Hôtel de La Trémoille à Paris (Seine)

M. Lenormant donne lecture d'une lettre par laquelle M. Duban s'excuse de ne pas assister à la séance et exprime son avis sur le parti qui doit être pris relativement aux fragments de l'Hôtel de La Trémoille.

La Commission décide qu'en l'absence de M. Duban la question que soulève l'emploi de ces fragments ne serait pas vidée. M. Duban devra être prévenu de cette décision.

Église de Saint-Denis-d'Oléron (Charente-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'une lettre et d'une notice adressée par M. le baron de la Pylaie au ministère de l'Instruction publique et relative à la conservation de l'église Saint-Denis d'Oléron.

M. le ministre de l'Instruction publique adresse ces renseignements à M. le ministre de l'Intérieur en le priant de les soumettre à la Commission des Monuments historiques qui trouvera peut-être un moyen de conserver la partie de l'église de Saint-Denis qui lui paraîtrait devoir être préservée de la destruction.

Le rapporteur pense que, bien que la description de M. de la Pylaie soit un peu vague, elle prouve cependant que l'église a un intérêt réel, et qu'il est inutile d'en bâtir une autre, ainsi que la Commune en a le projet. Il est d'avis de renvoyer cette affaire à M. le ministre des Cultes.

Cet avis est partagé par la Commission.

Église Saint-Ours de Loches (Indre-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre par laquelle M. le préfet d'Indre et Loire demande que la subvention accordée conditionnellement par le ministère de l'Intérieur pour l'église de Saint-Ours, soit rendue définitive, en considération du vote de la Commune et de la Fabrique, et sans attendre la décision du 80/15/008/38 ministre des Cultes. M. le préfet fait connaître en outre que, dès le 5 juin 1851, il a sollicité le concours de M. le ministre des Cultes, et que sa demande est restée sans réponse.

Le rapporteur est d'avis de presser le ministre des Cultes en lui communiquant les décisions du conseil de Fabrique et du Conseil municipal de Loches, et d'attendre sa réponse avant de rendre l'allocation définitive.

Cet avis est adopté par la Commission.

Église de Chennevières (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, fait l'analyse d'un rapport que M. Garrez a adressé au ministre sur l'église de Chennevières, M. Garrez annonce dans ce rapport qu'il remettra prochainement un projet et un devis.

Le rapporteur est d'avis qu'on pourrait, en attendant ce travail, demander au maire de la Commune de détourner ou de fermer le chemin qui longe l'église et qui, selon le mémoire de l'architecte, compromet l'existence de l'édifice.

Conclusions adoptées.

Église Notre-Dame de Mantes (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, informe la Commission d'un projet conçu par M. Durand, architecte de Notre-Dame de Mantes, par suite duquel serait modifiée la disposition du mur qui relie les deux tours, et dont la construction complète fait partie du projet de restauration adopté par la Commission.

M. le rapporteur croit qu'il y a lieu d'autoriser le changement proposé par M. Durand qui le justifie par des observations précises. Cette modification ne doit pas d'ailleurs entraîner d'augmentation de dépenses.

La Commission adopte le projet modifié, seulement elle demande que M. Durand indique sur son élévation générale de la façade, par une feuille de retombe, les changements qu'il propose.

Église Saint-Michel de Bordeaux (Gironde)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le conseil de Fabrique de l'église Saint-Michel demande l'autorisation d'établir une loterie pour subvenir aux réparations et embellissements projetés à cette église, qui doivent occasionner une dépense de plus de 500 000 Francs.

Le rapporteur pense que c'est au ministre de la Police qu'il faut renvoyer l'affaire et que, sans exprimer formellement le voeu de voir cette demande accueillie, 80/15/008/39 on devrait se borner à dire que l'église Saint-Michel est un monument historique classé, et que les travaux projetés sont trop considérables pour que l'administration puisse prendre à sa charge une part notable de la dépense.

Cet avis est adopté.

Église Saint-Martin d'Ardentes (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que l'église Saint-Martin d'Ardentes pour laquelle on demande un secours est un édifice intéressant, mais qu'il ne se distingue pas assez d'une infinité de monuments de la même époque pour mériter une faveur spéciale. Quant à accorder une subvention, comme la Commune n'offre que 1 000 Francs sur un devis de 19 000 Francs, ce que la plupart des travaux proposés sont plutôt de restauration et même d'embellissement que de consolidation, le rapporteur propose l'ajournement.

La Commission approuvant ces conclusions est d'avis de classer l'édifice et d'ajourner toute allocation.

Église Saint-Maclou de Pontoise (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une demande adressée par le conseil de Fabrique de Saint-Martin de Pontoise en faveur de cette église.

Le rapporteur pense que l'affaire n'est pas suffisamment instruite. En effet, il s'agit d'une dépense de 250 000 Francs, et la Commune ne fait pas connaître quelle part elle compte y prendre.

M. Mérimée propose de lui demander avant tout ce renseignement indispensable et en même temps de la prévenir que le Gouvernement ne peut prendre à sa charge qu'une très faible partie de la dépense.

Ces conclusions sont approuvées.

Église de La Ferté-Bernard (Sarthe)

M. Mérimée, rapporteur, fait au sujet d'une demande de secours adressée en faveur de l'église de La Ferté-Bernard les observations suivantes :

1° l'architecte propose d'exécuter en pierres de Tonnerre le dallage des galeries intérieures qui se trouvent aujourd'hui dans un état très fâcheux, la Commission avait exprimé le voeu que ces galeries fussent recouvertes en plomb.

L'architecte croit que la pierre de Tonnerre sera tout aussi imperméable. Le rapporteur ne peut partager cette opinion.

[2°] les chapelles de l'église de La Ferté-Bernard sont entourées d'une balustrade à jour composée 80/15/008/40 de figurines et d'arabesques qui, par leur disposition, forment les lettres d'une prière à la Vierge, 39 mètres de cette balustrade ont été détruits, l'architecte propose de refaire les balustrades sur toute cette étendue.

Le rapporteur croit cette opération très difficile et il se demande s'il n'y aurait pas lieu d'examiner s'il convient d'employer les fonds du Gouvernement à refaire une espèce de tour de force dont le grand mérite consiste dans la variété et l'invention des motifs

3° M. Mérimée croit également que le ministère ne peut prendre à sa charge la restauration de la sacristie, ni les grilles destinées à isoler l'église. La partie du devis qui concerne les verrières ne semble au rapporteur devoir donner lieu à aucune observation.

Le devis s'élève à 21 656 Francs dont 11 550 Francs pour réparation à l'église et 9 000 Francs pour concourir aux travaux les plus urgents.

Ces conclusions sont adoptées : 3 500 Francs sur 1852, 3 500 Francs sur 1853.

Église de Lisieux (Calvados)

M. le ministre des Affaires étrangères recommande l'église de Lisieux à tout l'intérêt de son collègue de l'Intérieur.

Le rapporteur, M. Mérimée, est d'avis de répondre que le ministre de l'Intérieur n'a cessé de témoigner son intérêt à l'église de Lisieux, mais qu'il n'a été secondé que médiocrement par la Commune et encore plus faiblement par le ministère des Cultes, qui, après avoir fait espérer son concours, ne l'a pas accordé malgré des instances réitérées. Le ministère de l'Intérieur est prêt à faire de nouveaux sacrifices pourvu qu'il soit secondé, mais il ne peut se charger seul d'une restauration si coûteuse.

Cet avis est adopté.

Église de Saint-Laurent-le-Vicomte (abbaye) (Manche)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis d'allouer sur le crédit de l'exercice courant la somme de 4 466 Francs 65 nécessaire à l'achèvement des travaux de l'église de Saint-Laurent-le-Vicomte, en considération des efforts faits par les Dames de la Communauté de Saint-Sauveur et de la docilité qu'elles ont montrée à suivre les conseils de l'administration, et aussi en considération de l'impossibilité absolue où se trouve la communauté de continuer les travaux.

Salle capitulaire de l'église de Noyon (Oise)

M. Mérimée, rapporteur.

Sur la demande de M. Mérimée, la Commission autorise M. Verdier à employer tous les fonds alloués pour Noyon sur l'exercice courant, aux travaux de la salle capitulaire. 80/15/008/41

Église de Billom (Puy-de-Dôme)

Sur le rapport de M. Mérimée, la Commission décide qu'il n'y a pas lieu de prendre en considération une proposition adressée par le curé de Billom par laquelle cet ecclésiastique demande l'autorisation de faire des informations dans son église.

Abbaye de Charlieu (Loire)

Le secrétaire, M. Courmont, donne lecture du jugement par lequel M. Pointurier a été autorisé à vendre à l'État l'abbaye de Charlieu qui lui a été laissée par le testament du sieur Coignet. Il fait connaître également les propositions que M. Pointurier lui a faites de céder cet immeuble à l'État moyennant 25 000 Francs, c'est-à-dire comme il est obligé d'y faire pour 35 000 Francs de réparation, de céder l'abbaye en compensation d'une somme de 25 000 Francs que l'administration consacrerait aux travaux, et d'y contribuer pour sa part pour 10 000 Francs.

La Commission est d'avis de tenter d'obtenir de M. Pointurier un concours plus important, et si on ne peut l'obtenir, d'accepter ses propositions.

Église de Lessay (Manche)

M. Mérimée fait connaître la demande adressée par le préfet de la Manche en faveur de l'église de Lessay. Le devis s'élève à 18 000 Francs et le préfet ne s'explique pas sur les ressources de la Commune.

Toutefois, l'église dont il s'agit est si belle, que le rapporteur pense qu'on ne saurait prendre trop de soins pour sa conservation. Il propose en conséquence de charger M. Danjoy d'étudier cette restauration.

Cette proposition est adoptée. 80/15/008/42

12 mars 1852 [Vendredi]

Le procès-verbal de la dernière séance est lu par le secrétaire. La rédaction est adoptée.

Palais ducal de Dijon (Côte-d'Or)

M. Lenormant donne connaissance de plusieurs lettres qui lui ont été adressées de Dijon par M. Fratin, dans lesquelles on lui signale les atteintes que la Ville de Dijon est sur le point de porter à la Tour de Bar et aux Cuisines des ducs de Bourgogne.

La Commission, sur cette communication, demande qu'un ordre soit envoyé de suite par le télégraphe qui enjoigne de suspendre les travaux commencés. On enverra ensuite une dépêche par laquelle on ordonnera au Conseil municipal de respecter les restes du Palais Ducal, et de se conformer aux projets adoptés par le conseil des bâtiments civils.

Église de La Garde-Adhémar (Drôme)

M. Questel, rapporteur, rappelle tout l'intérêt que mérite l'église de La Garde-Adhémar et les sacrifices faits par l'État pour la restauration et le zèle constant avec lequel les autorités locales ont coopéré à cette oeuvre. Aujourd'hui, pour mettre le mobilier en rapport avec le style du monument, il y aurait quelques dépenses à faire ; déjà, la Fabrique a pris à sa charge la construction d'une chaire, elle serait également dans la disposition de changer ses autels et les fonts baptismaux si elle recevait quelque encouragement de la part de l'administration.

Le rapporteur croit que le ministre pourrait lui venir en aide dans une petite proportion.

La Commission partage cet avis et accorde 1 000 Francs pour réfection des autels, comme complément de la restauration.

Fontaine des Innocents à Paris (Seine)

M. de Laborde demande que l'on mette à l'ordre du jour de la prochaine séance la discussion du rapport relatif à la Fontaine des Innocents. 80/15/008/43

Tourelle de la place de l'Hôtel de ville à Paris (Seine)

Le même membre demande si la Ville de Paris a fait mettre de côté les matériaux de la petite tourelle de la place de l'Hôtel de ville. Il propose de demander des renseignements à cet égard.

Rues de Paris (Seine)

M. de Montalembert propose de réclamer contre les changements opérés tout dernièrement encore dans les noms des rues de Paris. Ainsi, les noms des rues Sainte-Avoye, des Boucheries Saint-Germain, de la Grange-Batelière, ont disparu. Il est d'avis de s'armer auprès de la Ville de l'arrêté pris par M. de Morny pour restituer à un certain nombre de rues les noms qu'elles avaient perdus en 1848.

Tour de Saint-Jacques la Boucherie à Paris (Seine)

M. de Laborde propose de demander à la Ville communication des plans de restauration de la Tour Saint-Jacques-la-Boucherie.

Cadran de l'Horloge du Palais à Paris (Seine)

Le même rapporteur est d'avis d'inviter l'administration de la Ville de Paris à faire omettre dans l'ornementation du cadran restauré de l'horloge du Palais de justice les fleurs de lys, telles qu'elles existaient anciennement.

Hôtel de ville de Saint-Quentin (Aisne)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'un rapport de M. Lacroix, architecte de l'Hôtel de ville de Saint-Quentin par lequel le ministre est informé des obstacles que rencontre cet architecte dans l'exécution de son projet de restauration.

Le rapporteur ne comprend pas la décision du Conseil municipal de Saint-Quentin. Il lui semble évident que ce conseil n'a pas le droit de revenir sur la première décision, et de changer le projet de beffroi adopté par le ministère de l'Intérieur. En effet, lorsque le ministre de l'Intérieur a accordé une subvention considérable à cette restauration, il ne l'a fait que dans l'idée de venir en aide à la Ville à qui la reconstruction de son beffroi devait imposer une charge considérable ; sans ce motif peut-être l'administration n'eût-elle accordé aucun secours. 80/15/008/44

Cet avis est adopté.

Église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, lit une lettre de M. Joly-Leterme, architecte, qui signale au ministre des réparations fâcheuses exécutées dans l'église de Notre-Dame de Poitiers, par ordre de la Fabrique.

Le rapporteur est d'avis qu'il y a lieu de témoigner à Monseigneur l'évêque de Poitiers et au préfet tout le mécontentement que donneraient à l'administration les faits signalés par M. Joly-Leterme.

Ces conclusions sont adoptées.

Château de Rambouillet (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une lettre adressée au président de la Commission des monuments par laquelle le maire de Rambouillet réclame contre la destination qui vient d'être donnée au Château de Rambouillet par un entrepreneur de fêtes publiques.

Le rapporteur est d'avis de renvoyer la lettre à M. le ministre d'État en réclamant contre le scandale auquel donne lieu l'usage fait par le locataire actuel du château.

La Commission partage cet avis.

Chapelle Saint-Jacques à Orléans (Loiret)

M. Mérimée, rapporteur, propose de rejeter la demande adressée par le préfet du Loiret en faveur de la chapelle Saint-Jacques d'Orléans ; le ministre n'a pas de fonds pour approprier au culte des édifices qu'il conserve comme monuments d'art. Il a offert de concourir à la restauration dans le cas où la Ville prendrait à sa charge la plus grande partie de la dépense nécessaire pour son appropriation au culte ou à un service public qui n'en altérerait pas le caractère. Le rapporteur pense que le ministre ne doit pas aller au-delà.

Cet avis est adopté par la Commission qui consent à réserver encore pour les travaux demandés la somme allouée depuis longtemps conditionnellement.

Église Sainte-Croix d'Oloron (Basses-Pyrénées)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la lettre du préfet des Basses-Pyrénées en réponse aux observations qui lui avaient été transmises au sujet du mauvais emploi des fonds 80/15/008/45 destinés à la restauration de l'église Sainte-Croix d'Oloron, n'explique rien. Elle fait connaître seulement la mauvaise exécution des travaux, la perte de l'argent accordé par le Gouvernement et la nécessité de tout refaire à nouveau. Toutefois, le jugement du Conseil de préfecture est trop étrange pour qu'il ne soit pas signalé au ministre. Il prouve que, dans l'affaire, le Conseil n'avait en vue que les intérêts de la localité et ceux de l'entrepreneur, et qu'il ne s'est nullement préoccupé de ceux de l'administration centrale.

Le rapporteur croit qu'il serait à propos de porter ce jugement devant le Conseil d'État. En tout cas, il y aurait lieu d'écrire au préfet pour lui témoigner tout le mécontentement du ministre et pour l'inviter à prendre des mesures :

1° pour que la Ville ne dispose pas pour d'autres travaux des matériaux abandonnés par l'Entrepreneur et payés sur le fonds des Monuments historiques

2° pour savoir ce que sont devenus les 1 000 Francs versés dans la caisse municipale et non employés dans les travaux de réparation.

La Commission adopte ces conclusions et décide que M. [Émile] Boeswillwald sera chargé de faire un rapport sur l'état de cet édifice.

Église de La Celle-Bruère (Cher)

M. Mérimée, rapporteur, propose de soumettre à l'examen de deux architectes le projet de restauration proposé par M. Lenormant pour l'église de La Celle-Bruère.

La Commission décide que MM. Questel et Vaudoyer s'entendront à cet égard avec M. Lenormant qui devra être invité à se rendre au ministère, vendredi prochain, à midi précis. La Commission est en outre d'avis de décider en principe que la restauration du monument sera faite sur le crédit des Monuments historiques.

Église Saint-Vincent de Senlis (Oise)

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission décide que M. Verdier sera chargé de faire un travail sur l'église Saint-Vincent à Senlis.

Église de Montferrand (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Montferrand en faveur de laquelle le conseil de Fabrique demande un secours est un édifice d'une très médiocre importance. Ce monument a déjà reçu quelques secours des ministères de 80/15/008/46 l'Intérieur et des Cultes. Quant aux travaux nécessaires à la toiture, ils doivent être mis à la charge de la Commune et de la Fabrique.

Le rapporteur propose de répondre que les ressources de l'administration ne lui permettent pas de concourir à des réparations d'entretien qui doivent toujours être exécutées par les localités intéressées.

Cet avis est adopté.

Peintures de Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren (Côtes-du-Nord)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une lettre par laquelle le correspondant des Côtes-du-Nord demande que l'on restaure les peintures de l'église Notre-Dame-du-Tertre.

Le rapporteur ne croit pas qu'il faille songer à refaire ces peintures. Tel a été l'avis de la Commission lorsqu'une somme a été accordée pour la réparation des voûtes. D'ailleurs, la dépense très considérable que ce travail entraînerait suffirait seule pour faire rejeter la proposition de M. Geslin de Bourgogne.

Cet avis est adopté.

Église de Saint-Genoulph (Loir-et-Cher)

La Commission rejette également, sur la proposition de M. Mérimée, la proposition faîte par la Société archéologique de l'Orléanais de restaurer les peintures de Saint-Genoulph.

Église de Duclair (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'observations qui sont transmises au ministre sur la restauration de l'église de Duclair. Le rapporteur craint qu'il n'y ait dans toute cette affaire de l'amour-propre d'auteur fâché de la non-adoption de son projet. D'ailleurs, les travaux qui s'exécutent ne sont que des travaux de réparation contre lesquels on ne fait aucune objection. L'auteur de la lettre regrette que la Commune n'exécute pas son projet, le rapporteur le regrette aussi, mais la Commune a peu de ressources et ne demande pas de secours.

Le rapporteur croit difficile d'intervenir en de telles circonstances.

La Commission partage son avis.

Crédit des Monuments historiques pour 1853

Le secrétaire, M. Courmont, consulte la Commission sur le chiffre du crédit que l'administration doit demander au budget de 1853 80/15/008/47 pour le service des Monuments historiques.

Sur les observations de M. de Montalembert, la Commission est d'avis de demander un crédit d'un million s'appuyant pour justifier la demande de cette augmentation sur l'état de nombreux monuments dignes du plus haut intérêt dont l'administration n'a pu encore entreprendre la restauration faite de ressources suffisantes.

Tour de Mer (Loir-et-Cher)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître une demande adressée par M. le préfet de Loir-et-Cher en faveur de la Tour de l'église de Mer.

Le rapporteur ne pense pas que la Tour de Mer mérite le sacrifice demandé pour sa restauration. C'est un édifice assez médiocre, d'une assez mauvaise exécution, et il y a en France mille monuments qui méritent d'être restaurés avant qu'on s'occupe de celui-là.

La Commission partage cet avis.

Abbaye de Noirlac à Bruère-Allichamps (Cher)

La Commission décide qu'il sera pris note de l'abbaye de Noirlac, monument recommandé par M. Lenormant, architecte.

Chapelle Saint-Sylvain (Cher)

La Commission est d'avis d'envoyer M. Denuelle visiter la chapelle de Saint-Sylvain et de le charger de relever les peintures qu'elle renferme et qui sont signalées par M. Lenormant, architecte.

Église de Gonesse (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, pense que le devis des travaux de l'église de Gonesse, transmis par M. Teste d'Ouet et rédigé par M. Delton ne peut être considéré que comme un renseignement. Il est probable qu'une étude plus sérieuse fera découvrir une situation encore plus grave, et augmentera la dépense qui déjà est évaluée à plus de 90 000 Francs.

Quant à présent, le rapporteur ne croit pas devoir présenter de conclusion à la Commission. Il faut attendre le rapport du préfet sur les ressources de la Commune. Lorsqu'elles seront connues, on pourra décider si l'administration doit offrir son concours ou si, dans cette affaire, ainsi que dans quelques autres, elle doit, par faute de fonds, abandonner l'édifice à la destruction prochaine qui le menace.

Ces conclusions sont adoptées. 80/15/008/48

19 mars 1852 [Vendredi]
Cadran de la Tour de l'Horloge du Palais à Paris (Seine)

La Commission décide, sur la proposition d'un de ses membres, qu'il sera écrit à M. le préfet de la Seine pour lui demander de faire rétablir, sur le fond du cadran de la Tour de l'Horloge, les fleurs de lys qui y existaient autrefois.

Hôtel de la Trémoille à Paris (Seine)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture de l'avis transmis par MM. les professeurs de l'École des Beaux-arts au sujet des fragments de l'Hôtel de la Trémoille déposés dans les cours de l'École. Ces messieurs pensent :

1° qu'il n'est pas utile de réunir les fragments dont il s'agit en corps d'édifice, que de plus, et au point de vue matériel seulement, le mauvais état de la plupart d'entre eux s'oppose à une restauration pour laquelle il n'existe d'ailleurs, dans les localités de l'école, aucun emplacement convenable

2° que, quant à ceux de ces fragments qui méritent à cause de leur exécution ou de leur état de conservation d'être employés. MM. les professeurs croient qu'ils seraient avantageusement placés dans les 8 arcades à gauche en entrant dans la 1ère cour, où ils ajouteraient à l'intérêt que présente pour l'étude de l'histoire de l'art, la collection de fragments de diverses époques, qui ornent les cours du Palais de l'École.

La Commission, sur le rapport de M. Mérimée, propose d'abandonner les fragments à l'École, comme la seule manière de se tirer sans nouvelles dépenses inutiles de la mauvaise situation où elle s'est engagée.

Église Saint-Rémi de Reims (Marne)

M. Mérimée, rapporteur, soumet à l'approbation de la Commission des propositions transmises par M. le préfet de la Marne, pour la continuation des travaux entrepris à l'église Saint-Rémy de Reims. Il fait observer que les devis approuvés et pour lesquels des crédits sont ouverts ne seront pas dépassés. 80/15/008/49 Il ne s'agit donc que de régulariser la suite de l'affaire.

Le rapporteur est d'avis d'accorder les autorisations demandées et de féliciter l'architecte de n'avoir pas dépassé les évaluations de son devis. Toutefois, il est d'avis de recommander à M. Maréchal l'orthographe qu'il a adoptée dans les verrières pour les noms des saints. Ainsi il écrit Clotilic au lieu de Chrotildic, Clovis au lieu de Clodovocus, ainsi qu'on les trouve dans Grégoire de Tours.

Les avis du rapporteur sont approuvés.

Tour de Bar et cuisines des ducs de Bourgogne à Dijon (Côte-d'Or)

M. Mérimée offre de se rendre à Dijon pour lever la difficulté soulevée par le Conseil municipal au sujet de la Tour de Bar et des cuisines des ducs de Bourgogne.

La Commission accepte l'offre de M. l'Inspecteur général.

Rues de Paris (Seine)

Sur la proposition de M. Varcollier, la Commission est d'avis de demander au ministre qu'aucun changement ne puisse être apporté dans les noms des rues de la Ville de Paris, sans que la proposition de ce changement ait été préalablement soumise à l'examen de la Commission des Monuments historiques .

Église de Mantes (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur.

La Commission, sur la proposition de la sous-commission chargée d'examiner les modifications que M. Durand, architecte de Mantes, est dans l'intention d'apporter à son projet, approuve les changements demandés par l'architecte ; seulement elle désire que des trèfles soient ouverts dans les angles de la galerie pour que le pignon de la nef soit mis encore plus en évidence.

Église de Taverny (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que M. le ministre des Cultes n'a accordé pour Taverny qu'une somme de 3 000 Francs au lieu des 8 000 Francs qui étaient nécessaires pour compléter le montant du devis de M. Garrez.

Le rapporteur est d'avis que le seul moyen de montrer que les demandes de concours du ministère de l'Intérieur sont bien motivées, serait de retirer l'allocation de 8 000 Francs offerte conditionnellement, en prévenant M. le ministre des Cultes 80/15/008/50 du motif qui oblige à prendre cette mesure.

Cet avis est adopté par la Commission.

Église de Champeaux (Seine-et-Marne)

M. Lenormant, rapporteur, donne connaissance d'une demande de secours adressée par M. Garrez en faveur de l'église de Champeaux.

Le rapporteur est d'avis de réclamer de l'architecte un état des sommes employées aux travaux de ce monument, et un rapport indiquant en quoi les crédits affectés ont diminué les nécessités portées au devis général qu'il a présenté.

Cet avis est adopté.

Enceinte vitrifiée de Plédran (Côtes-du-Nord)

M. Lenormant, rapporteur, signale à l'intérêt de la Commission un monument que le correspondant des Côtes-du-Nord recommande à l'administration et qui est connu sous le nom d'enceinte vitrifiée de Plédran.

Le rapporteur demande que le monument soit classé et qu'il soit écrit au préfet que l'administration serait disposée à acheter le monument pour en assurer la conservation, mais qu'il est nécessaire que la Commission soit saisie d'un plan et d'un projet.

La Commission approuve les conclusions du rapporteur et charge M. Lambert de préparer les documents nécessaires à l'instruction de l'affaire.

Fortifications de Carcassonne (Aude)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture à la Commission d'une dépêche de M. le ministre de la Guerre contenant quelques modifications aux conditions arrêtées entre l'officier du Génie de Carcassonne et M. Viollet-le-Duc au sujet de la restauration des fortifications.

M. Mérimée et la Commission, sur son avis, demandent la suppression du dernier paragraphe de l'art. 3 qui détruit tout l'effet des articles précédents.

Église de l'Observance à Lyon (Rhône)

M. Mérimée, rapporteur.M. le maire de Lyon écrit pour réclamer certains objets ayant fait partie de l'ancienne église de l'Observance, à Lyon, que M. Chabrol, architecte, devait tenir à la disposition de la Municipalité de 80/15/008/51 Lyon, et dont ce dernier n'a pas fait la remise.

La Commission est d'avis qu'il n'y a pas autre chose à faire que d'écrire à M. Chabrol ou de communiquer la lettre du maire de Lyon à la division de l'Agriculture qui a l'École vétérinaire de Lyon dans ses attributions.

Église Notre-Dame de Beaune (Côte-d'Or)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre par laquelle M. le préfet de la Côte d'Or sollicite un secours de 17 000 Francs en faveur de l'église de Beaune. Le rapporteur ne s'explique pas la lettre de M. le préfet.

En effet, ce fonctionnaire pense que l'administration centrale est toujours, et nonobstant tous les refus précédents de concours, aux ordres des administrations communales.

1° Il demande en 1852 l'exécution d'une espèce de contrat synallagmatique présenté sept ans auparavant, et pas plus aujourd'hui qu'auparavant il ne consent aux conditions demandées

2° il charge l'architecte de la Ville de faire un devis, tandis que ce devis a déjà été fait par l'architecte du Gouvernement, M. Viollet-le-Duc.

Le rapporteur propose d'exprimer au préfet la surprise du ministre et de lui rappeler que ce n'est pas à une administration municipale qu'il appartient de modifier les projets de l'administration centrale, que, par intérêt tout particulier pour l'église de Beaune, on consent à lui offrir le concours du Gouvernement aux conditions précédentes et qu'en cas de refus, la subvention offerte sera définitivement retirée.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une lettre de rappel adressée par M. Garrez en faveur de l'église de Moret. Le rapporteur s'en réfère à l'opinion qu'il exprimait dans son rapport du 7 mars 1851. Il croit qu'il faut opter entre l'abandon de l'église de Moret et la mise à la charge du ministère de presque toute la dépense qui est évaluée par l'architecte à plus de 150 000 Francs.

Pour le rapporteur, tout en déplorant la ruine d'un édifice remarquable et le sacrifice en pure perte des secours qui lui ont été accordés, il ne peut conclure autrement qu'il l'a déjà fait, c'est-à-dire au rejet de la demande.

La Commission ajourne l'affaire en demandant qu'il 80/15/008/52 soit écrit au préfet et à l'évêque pour qu'ils provoquent des quêtes et des souscriptions en faveur de l'église de Moret.

Église Saint-Jacques de Dieppe (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, informe la Commission d'une demande faite par M. Lenormant, architecte, en faveur de l'église Saint-Jacques de Dieppe ; le rapporteur est d'avis que les travaux dont il s'agit ne sont pas d'une urgence absolue, mais d'ornementation plutôt que de consolidation. Il lui paraît difficile, dans l'état des fonds des Monuments historiques, d'accorder le concours demandé.

Cette opinion est partagée par la Commission.

Église de La Trinité à Vendôme (Loir-et-Cher)

M. Mérimée, rapporteur, signale, d'après un rapport de M. Lenormant, un certain nombre de travaux urgents qu'il serait bon de faire à l'église de Vendôme.

La Commission est d'avis de ne pas se contenter de cette communication officieuse, mais d'instruire officiellement cette affaire auprès de M. le maire de Vendôme, en lui demandant de faire connaître quel concours la Ville pourrait donner, et en promettant celui du Gouvernement. Cet avis est approuvé.

Fontaine des Innocents à Paris (Seine)

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission charge M. Vaudoyer de préparer un rapport sur le parti qu'il y aurait lieu de prendre au sujet de la Fontaine des Innocents à Paris.

La séance est levée. 80/15/008/53

2 avril 1852 [Vendredi]
Église Saint-Seurin à Bordeaux (Gironde)

M. Lenormant, rapporteur, donne lecture à la Commission d'une délibération prise par le conseil de Fabrique de l'église Saint-Seurin, à Bordeaux, dans sa séance du 13 février dernier, au sujet des restaurations de cet édifice. Il résulte de ce document que l'architecte, gêné par la saillie de l'édicule qui est situé à l'extrémité de l'abside, n'a pu donner au choeur que des dimensions insuffisantes pour le placement des chantres et pour l'exercice des cérémonies du culte ; par suite, le conseil de Fabrique a décidé, sur son avis, la démolition de cet édicule et du tombeau qu'il renferme.

M. le rapporteur fait ressortir combien cette décision est fâcheuse, la suppression de l'édicule est une perte déplorable et qu'il faut empêcher absolument. Il propose, en conséquence, d'écrire au préfet que la restauration de l'église Saint-Seurin, monument classé parmi les édifices historiques, n'aurait pas dû être entreprise sans que préalablement les projets en eussent été soumis à l'examen de la Commission ; il est également d'avis de réclamer immédiatement un dessin de l'édicule de Saint-Seurin, ainsi que du tombeau.

Ces conclusions sont adoptées.

Circulaire relative aux Monuments historiques (décret du 25 mars 1852)

Sur l'avis du même rapporteur, la Commission décide que M. Mérimée rédigera une circulaire pour rappeler aux préfets combien il est important, après le décret du 25 mars 1852 sur la décentralisation des affaires communales, de réserver la restauration des Monuments historiques, qu'il est indispensable de soumettre à l'examen d'un comité central, entièrement en dehors des influences locales.

Église Saint-Julien de Tours (Indre-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'une note par laquelle M. Guérin, architecte, l'informe qu'en opérant le nettoyage intérieur de l'église Saint-Julien de Tours, il vient de découvrir une vaste 80/15/008/54 peinture du XIe siècle, d'environ 8 m sur 4 M. Cette peinture se trouve du côté de l'église sur la muraille qui dépendait autrefois de l'église romane primitive et forme maintenant un des côtés du clocher. Cette fresque va être prochainement relevée et un dessin en sera transmis à la Commission.

Église de Rivière (Indre-et-Loire)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis de charger M. Guérin de préparer un projet de restauration de l'église de Rivière.

Château de Nantouillet (Seine-et-Marne)

Sur la proposition de M. de Pastoret, la Commission décide que M. Vaudoyer sera chargé de faire préparer un dessin de l'état actuel du château de Nantouillet.

Église de Nohant-Vic (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'une nouvelle demande vient d'être adressée par M. le maire de Nohant-Vic en faveur de l'église de cette Commune ; le rapporteur rappelle que l'administration a fait exécuter et payer tous les travaux portés au devis de M. Regnault-Bréon, qui avaient pour but la consolidation et la conservation du monument historique. Elle n'a pu prendre à sa charge ceux qui concernent l'exercice du culte ; ces derniers concernant spécialement le ministère des Cultes lui ont été recommandés par ces motifs, le rapporteur persiste dans les conclusions de son précédent rapport par lequel il renvoyait le maire devant l'administration des Cultes.

Cet avis est adopté.

Château de Coucy (Aisne)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis d'écrire à M. le préfet de l'Aisne pour lui demander des renseignements sur la vente projetée du château de Coucy, et savoir si des réserves ont été faites dans l'intérêt de la conservation du monument, et quelles seraient les intentions de la Ville et du département dans cette circonstance. 80/15/008/55

Église de La Celle-Condé (Cher)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Condé, pour laquelle un secours est réclamé, est évidemment digne d'intérêt et mérite d'être classée. Le travail graphique est malheureusement fort négligé et le devis ne fait pas connaître les besoins (bases sic] les plus urgents de l'église.

A son avis, ce petit édifice vaut la peine d'une étude spéciale et sérieuse ; elle pourrait être confiée à M. Bailly ou à M. de Mérindol qui a des travaux dans le voisinage.

Cet avis est adopté, M. de Mérindol est chargé du travail.

Aqueducs de Bourges (Cher)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une demande adressée par le préfet du Cher dans le but d'obtenir un secours qui permette de rechercher les aqueducs romains qui anciennement approvisionnaient d'eau la Ville de Bourges. Le rapporteur pense que, s'il s'agissait d'un aqueduc au-dessus de terre à réparer ou à consolider, il serait possible d'y employer les fonds des Monuments historiques. Mais dans le projet dont il est question, on propose la recherche d'un aqueduc souterrain sans aucune importance au point de vue de l'art, et d'une utilité incontestable pour la salubrité matérielle de la Ville de Bourges.

Le rapporteur est d'avis qu'une pareille exploration ne peut avoir lieu qu'au moyen d'une allocation municipale.

Cette opinion est partagée par la Commission.

Chaire pour l'église de Toul (Meurthe)

M. Mérimée soumet à la Commission un projet de chaire qu'on propose d'exécuter dans l'église de Toul.

Le rapporteur propose de refuser nettement et d'imprimer le blâme le plus sévère à l'occasion de la conduite du curé et du gaspillage des fonds de la Fabrique que le projet en question fait supposer. En effet, lorsqu'un architecte commissionné par le Gouvernement est envoyé à Toul, peut-on comprendre qu'on fasse faire des projets par des menuisiers, et comment, lorsqu'on a bien de la peine à soutenir une église qui tombe en ruine, va-t-on dépenser plus de 5 000 Francs en mobilier.

Sur l'avis du rapporteur la Commission est d'avis d'écrire au préfet de la Meurthe pour l'engager à s'opposer à ce projet. 80/15/008/56

Église Saint-Michel de l'Aiguille au Puy-en-Velay (Haute-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, soumet à la Commission les projets de peinture de M. Dauvergne pour l'église Saint-Michel de l'Aiguille.

La Commission est d'avis de rejeter :

1° le cul de four

2° le mélange du bleu et du rouge dans l'ornement courant ;

elle condamne également la voûte azurée avec étoiles qu'elle propose de remplacer par des rosaces, et demande que l'artiste étudie des joints ornés plus légers que ceux qu'il a proposés.

Église de Saint-Julien-du-Sault (Yonne)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission alloue 1 500 Francs sur 1851 pour le paiement du reliquat dû pour la restauration des verrières de Saint-Julien-du-Sault.

Fouilles du Temple de Diane à Nîmes (Gard)

Le secrétaire, M. Courmont, donne lecture d'un rapport de M. Révoil sur les fouilles exécutées derrière le temple de Diane à Nîmes. Il résulte de ce rapport qu'il serait nécessaire, pour relier les constructions découvertes et celles du temple lui-même, de faire disparaître tous les murs modernes en moellon qui ont été élevés pour défendre l'accès du monument aux propriétaires voisins, et qu'il serait également utile d'exécuter diverses sondes dans l'intérieur du temple pour en reconnaître le parement, et pour voir si les canaux extérieurs n'auraient aucune corrélation avec d'autres constructions de même nature à l'intérieur.

La Commission autorise l'exécution des deux opérations proposées par l'architecte.

Fontaine des Innocents à Paris (Seine)

M. Vaudoyer, rapporteur, fait son rapport sur la Fontaine des Innocents ; il expose que les sculptures de Jean Goujon qui ont aujourd'hui 300 ans d'existence, ont eu beaucoup à souffrir des injures du temps et peut-être aussi de l'incurie des personnes chargées de l'entretien de l'édifice. Le rapporteur est d'avis qu'aujourd'hui ces bas-reliefs sont fort endommagés, mais sans être toutefois menacés d'une ruine prochaine.

Dans cet état de choses que conviendrait-il de faire pour conserver ces 80/15/008/57 précieuses sculptures ?

M. de Laborde a proposé de démonter l'édifice, de le reconstruire à neuf et de remplacer les sculptures originales par des copies aussi bien faites que possible.

M. Vaudoyer ne peut appuyer cette proposition qui lui paraît établir un principe complètement en désaccord avec ceux qui ont toujours dirigé les actes du Comité. Il pense que les sculptures monumentales conçues et exécutées pour les places qu'elles occupent, ne sauraient être déplacées sans perdre une grande partie de leur valeur et de leur intérêt. En conséquence, il conclut

1° à ce que les bas-reliefs composés par Jean Goujon pour la décoration de la fontaine des Innocents continuent à occuper les places pour lesquelles ils ont été faits,

2° à ce que ces bas-reliefs soient moulés avec le plus grand soin sous la surveillance du Comité,

3° à ce que la Ville de Paris soit invitée à prendre toutes les précautions possibles et à faire faire toutes les restaurations nécessaires pour les préserver ainsi que le monument de toute cause de détérioration ultérieure, autres que celles résultant des influences atmosphériques.

M. Caristie appuie les propositions de M. Vaudoyer.

M. de Laborde est d'avis qu'on ne doit pas laisser périr les meilleurs ouvrages du plus célèbre des sculpteurs français ; il demande, en conséquence, qu'on constate de nouveau l'état du monument.

M. Lenormant pense qu'il y a lieu de vérifier si les bas-reliefs sont dans un état de détérioration toujours croissant. Il propose de nommer une sous-commission chargée d'examiner le monument.

La Commission adoptant ce dernier parti désigne MM. Caristie et Questel pour vérifier l'état des sculptures.

Maison romane à Saint-Gilles (Gard)

M. Questel, rapporteur, soumet à la Commission les dessins de l'état actuel et de la restauration de la maison romane de Saint-Gilles qu'il a été chargé de relever.

Sur sa proposition, la Commission charge M. Révoil, architecte, de voir de nouveau le propriétaire de la maison pour débattre avec lui le projet d'achat.

Sainte-Chapelle de Saint-Germer-de-Fly (Oise)

Sur la proposition de M. Mérimée, rapporteur, la 80/15/008/58 Commission est d'avis d'allouer une somme de 20 000 Francs en deux exercices pour la continuation des travaux de la chapelle de Saint-Germer, indiqués dans le rapport de M. [Émile] Boeswillwald de février 1852. 10 000 Francs sur 1852 et 10 000 Francs sur 1853.

Église de Ferrières (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que M. le ministre des Cultes vient de promettre 8 000 Francs pour la restauration de l'église de Ferrières. Comme au moyen de cette subvention, le Gouvernement n'a à sa disposition qu'une somme de 18 000 Francs au lieu de 42 000 Francs qu'il serait nécessaire de réunir, le rapporteur propose d'engager le préfet de Seine-et-Marne à faire quelques démarches auprès du Conseil municipal de la Commune pour obtenir son concours, car ce serait perdre sans résultat aucun les 10 000 Francs promis par le ministère de l'Intérieur, que de les accorder définitivement dans les circonstances actuelles.

La Commission partage cet avis.

Église Saint-Jean à Chaumont (Haute-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître une demande adressée récemment par le préfet de la Haute-Marne en faveur de l'église Saint-Jean à Chaumont.

Le rapporteur est d'avis qu'on ne peut prendre de décision avant d'avoir reçu un rapport de M. [Émile] Boeswillwald sur l'état des travaux exécutés jusqu'à présent, et sur ceux qui seraient encore nécessaires pour la continuation de la réparation de l'église.

La Commission décide que ce travail sera réclamé de M. [Émile] Boeswillwald.

Nomination de M. Foisset correspondant pour le département de la Côte-d'Or

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission décide que M. le ministre sera prié de vouloir bien nommer M. Foisset, conseiller à la Cour d'Appel de Dijon, correspondant du ministère pour le département de la Côte d'Or.

Arc de Triomphe de Langres (Haute-Marne)

La Commission demande qu'une lettre soit adressée à M. Clerget pour lui rappeler la mission qui lui a été confiée au sujet de l'Arc de Triomphe de Langres. 80/15/008/59

Église Saint-Jean-des-Vignes à Soissons (Aisne)

M. le maire de Soissons demande un secours de 1 300 Francs pour la réparation de l'église Saint-Jean-des-Vignes.

M. Mérimée, rapporteur, trouve extraordinaire que la Ville de Soissons n'ait pas à sa disposition quelques fonds pour subvenir aux travaux réclamés. Dans tous les cas, le rapporteur croit qu'on pourrait supprimer quelques articles du devis transmis ; par exemple, il ne voit pas pourquoi on boucherait des ouvertures pour la plus grande sécurité des visiteurs. En outre, il semble à M. Mérimée que ce devis devrait être fait par M. [Émile] Boeswillwald, car il importe que les monuments qui sont sous la protection spéciale du ministre de l'Intérieur et qui n'existent pour ainsi dire que par lui, ne soient confiés qu'à des architectes ayant toute sa confiance.

Cet avis est adopté par la Commission.

Église d'Uzerche (Corrèze)

M. Mérimée, rapporteur, met sous les yeux de la Commission le travail préparé par M. Millet pour la restauration de l'église d'Uzerche.

En l'absence de pièces établissant quelles sont les ressources de la Ville et ce qu'on peut attendre de son concours, le rapporteur propose l'ajournement de l'affaire.

L'ajournement est adopté.

Église d'Aubazines (Corrèze)

M. Mérimée, rapporteur, soumet également le travail de M. Abadie sur l'église d'Aubazines, et il propose de suivre auprès de l'administration locale l'instruction de l'affaire, car si les ressources communales ne permettent pas d'espérer un concours notable, il n'y aura pas moyen d'entreprendre les travaux dont le montant est de plus de 50 000 Francs.

Cet avis est partagé par la Commission.

Découverte à Suèvres (Loir-et-Cher)

La Commission décide que des remerciements seront adressés à M. le curé de Suèvres pour les renseignements qu'il a transmis au sujet des découvertes faites dans la Commune de Suèvres, et qu'il sera prié de continuer au ministre ses communications. 80/15/008/60

16 avril 1852 [Vendredi]
Fontaine des Innocents à Paris (Seine)

M. Caristie, rapporteur, au nom de la sous-commission chargée de constater l'état de la Fontaine des Innocents, expose que ce monument est dans un état de dégradation tel qu'il y aurait lieu d'y exécuter de prompts travaux de réparation. Cet état est dû à la présence de l'eau qui l'entoure de toutes parts, au réservoir établi dans la partie supérieure pour alimenter la vasque intérieure et les nappes établies sur chacun des quatre côtés, eau qui s'infiltre à travers les constructions et les détruit. Le rapporteur a observé que les dalles, sur lesquelles sont sculptées les nymphes, ne pourraient être détachées sans entraîner la destruction des membres qui les encadrent.

En conséquence, l'opinion de la sous-commission est que, pour prolonger la durée de ce monument, il conviendrait de supprimer le réservoir établi dans la partie supérieure, substituer à la vasque soit la statue soit un buste de Jean Goujon, supprimer les bassins et les nappes d'eau, reporter l'eau dans les cuves et établir aux angles du grand bassin des bornes fontaines pour le service du marché. Que ce ne serait que dans le seul cas où l'administration municipale prescrirait, par mesure de nécessité, la suppression ou le transport de la fontaine des Innocents ; que considérant, dès lors, ce monument comme n'étant plus susceptible d'être conservé et réparé, il conviendrait de recueillir dans l'un de ces musées les bas-reliefs et les fragments d'architecture. Enfin, la sous-commission pense que, pour conserver le souvenir de ce monument si remarquable de l'époque de Henri II, il paraîtrait convenable dans l'intérêt de l'art, de le reproduire d'après la disposition primitive, en copiant avec soin les profils, les ornements et les sculptures.

Les conclusions du rapport sont approuvées par la Commission, toutefois, comme il serait à craindre que, sur ce simple avis, l'administration de la Ville de Paris ne donnât pas de suite aux propositions que vient de faire la sous-commission, la Commission charge MM. Mérimée et 80/15/008/61 de Laborde de rédiger un mémoire qui devra être imprimé et dont un exemplaire sera transmis par M. le ministre à M. le préfet de la Seine avec recommandation.

Palais des États à Dijon (Côte-d'Or)

M. Mérimée, rapporteur, rend compte à la Commission de l'état de l'affaire du Palais des États, pour laquelle il s'est rendu à Dijon sur l'invitation de M. le directeur des Beaux-arts ; consentir à l'exécution du projet présenté par le Conseil municipal qui a déjà été développé dans une des précédentes séances paraît impossible au rapporteur, ce serait à son avis proclamer le mépris de l'art et des souvenirs historiques, et déclarer que l'opinion consciencieuse d'hommes aussi éclairés que les membres du Conseil des Bâtiments Civils, doit céder à la persistance d'une administration qui ignore les véritables intérêts. Maintenir purement et simplement la décision de la Commission prise sur l'avis du Conseil des Bâtiments Civils, c'est, craint M. Mérimée, engager une lutte avec l'administration municipale et jeter le défi à l'amour propre de ses membres.

Le rapporteur croit donc devoir proposer un parti moyen, ce serait de condamner le projet du Conseil municipal, mais d'en demander une étude nouvelle, dans laquelle on donnerait pour programme à l'architecte la conservation des anciennes constructions, et l'isolement convenable du théâtre. Le ministre pourrait en même temps offrir de contribuer à la restauration des Cuisines des Ducs et de la Tour de Bar, et charger un architecte attaché aux Monuments historiques, de cette partie du travail.

Le rapporteur croit que le préfet parviendrait, par son influence, à déterminer le maire de Dijon et les conseillers à tenter un essai qui semble facile, et s'il en résultait un projet qui satisfît à la fois les vues particulières du Conseil municipal et le respect dû à d'anciens monuments, le projet serait sans doute adopté.

La Commission, après avoir entendu M. Mérimée, décide qu'elle priera M. le ministre de réclamer purement et simplement l'exécution du projet adopté par le Conseil des Bâtiments civils en offrant toutefois de contribuer sur le fonds des Monuments historiques à la dépense de restauration de la Tour de 80/15/008/62 Bar et des Cuisines.

Église Saint-Ours de Loches (Indre-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître qu'au moyen des sommes accordées par le ministre des Cultes et du vote de la Commune de Loches, il ne manque plus que 15 000 Francs pour parfaire le chiffre du devis de la restauration de l'église Saint-Ours.

Le rapporteur propose de rendre l'allocation définitive, mais en même temps d'inviter le préfet à faire de nouveaux efforts auprès de la Fabrique et de la Commune pour couvrir le déficit.

Ces conclusions sont adoptées. 5 000 Francs sur 1852 et 5 000 Francs sur 1853.

Église Saint-Michel de l'Aiguille au Puy-en-Velay (Haute-Loire)

Sur le rapport de M. Mérimée, la Commission rend définitive l'allocation conditionnelle de 4 000 Francs accordée pour la réparation des escaliers de la chapelle Saint-Michel de l'Aiguille. Elle décide qu'après la réponse du Conseil général on statuera sur le déficit s'il y en a un. 4 000 Francs sur 1852.

Château d'Anet (Eure-et-Loir)

Sur la proposition de M. Caristie, la Commission est d'avis, en considération des sacrifices faits par M. de Caraman pour la réparation de la chapelle du château d'Anet, d'allouer une subvention de 25 000 Francs en trois exercices, pour la continuation des travaux commencés, à la condition que M. de Caraman voudra bien s'engager, pour lui et les ayant droit, non seulement à ne jamais altérer les réparations qui seront faites au compte de l'État, mais même celles qui ont été exécutées sur ses propres deniers à la chapelle.

Église Saint-Martin d'Angers (Maine-et-Loire)

M. de Longpérier, rapporteur, signale à l'intérêt de la Commission des peintures récemment découvertes dans l'église Saint-Martin d'Angers, il pense que la moindre précaution permettra de découvrir entièrement la décoration qui existe sous le badigeon. 80/15/008/63

7 mai 1852 [Vendredi]
Le procès-verbal de la dernière séance est lu par le secrétaire, la rédaction est adoptée.
Église Saint-Pierre de Bar-sur-Aube (Aube)

M. de Laborde, secrétaire (sic), expose que, les difficultés élevées à l'occasion des travaux urgents que nécessite l'état de l'église Saint-Pierre à Bar-sur-Aube étant aplanies, il y a lieu de reprendre cette affaire et de considérer dans leur ensemble les trois premiers articles du nouveau devis, présentant une dépense de 26 292 Francs. L'architecte place au premier degré d'urgence la reprise du clocher et la nécessité de l'entourer d'une enveloppe du monument.

Le rapporteur ne voit dans aucun rapport antérieur, et particulièrement dans le rapport de M. [Émile] Boeswillwald du 15 juin 1847, rien qui indique cette urgence.

Il pense également qu'il y aura plus tard lieu d'examiner s'il est convenable de procéder à la restauration de cette ancienne tour ainsi qu'on le propose ; pour le moment, c'est la poussée des voûtes qui donne les plus vives inquiétudes. La nécessité de les soutenir par des arcs-boutants et de refaire la partie écroulée est aussi urgente qu'elle est incontestable. M. de Laborde propose d'allouer une somme de 15 000 Francs.

La Commission, sur cette proposition, vote les 15 000 Francs en trois exercices, à la condition que le ministre des Cultes accordera une somme de 6 000 Francs. 5 000 sur 1852, 5 000 sur 1853, 5 000 sur 1854. Le secrétaire donne lecture d'un certain nombre de rapports rédigés par M. l'Inspecteur général.

Église Saint-Étienne de Beaugency (Loiret)

M. le préfet du Loiret demande si l'État serait disposé à louer l'église de Beaugency. Dans ce cas la Ville de Beaugency serait disposée à en accepter la jouissance à la charge de pourvoir aux dépenses d'entretien.

M. Mérimée, rapporteur, pense qu'il faudrait d'abord savoir ce que coûtera l'entretien de l'église, et dans le cas où la proposition du préfet serait acceptée, stipuler que presque tout le revenu de la location sera employé à la réparation de ce petit édifice.

La Commission, sur ce rapport, est d'avis 80/15/008/64 qu'on ne pourra statuer sur cette demande que lorsqu'on saura quelle destination le locataire voudrait donner au bâtiment.

Fouilles de Naix (Meuse)

Le préfet de la Meuse adresse une demande tendant à obtenir un secours pour faire pratiquer des fouilles à Naix. Le rapporteur est d'avis d'ajourner les fouilles en s'excusant sur le manque de fonds, il n'y a nul danger dans la demeure.

Le rapporteur, M. Mérimée, propose d'engager le préfet à surveiller les trouvailles qui seraient faites et à les placer au Musée de Bar-le-Duc. Dans le cas où il y aurait quelque dépense à faire pour recueillir des objets particulièrement intéressants, le ministère pourrait venir en aide au département.

Église de Saint-Genou (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, expose que M. de Mérindol insiste pour demander l'exécution de la 1ère catégorie de travaux indiquée au devis de la restauration de Saint-Genou, et s'élevant à 9 164 Francs. Déjà 6 000 Francs sont réunis et les étais qui soutenaient le mur de façade sont dans le plus fâcheux état.

Sur l'avis du secrétaire, la Commission alloue 3 000 Francs sur 1852 pour ces travaux.

Église de Roye (Somme)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître une demande du préfet de la Somme en faveur de l'église de Roye. Le rapporteur est d'avis que l'église est d'un intérêt très médiocre qui ne se recommande guère que par des vitraux très remarquables. Le ministère de l'Intérieur y a fait exécuter des réparations il y a quelques années. Aujourd'hui, on demande des fonds, bien que la Commune possède des ressources suffisantes pour subvenir aux dépenses prévues au devis. En conséquence, le rapporteur propose de refuser le crédit demandé.

Cet avis est partagé par la Commission.

Cathédrale du Puy-en-Velay (Haute-Loire)

Le secrétaire donne lecture d'un rapport de M. Aymard, correspondant, au sujet des peintures découvertes 80/15/008/65 dans la cathédrale du Puy. (42)

Sur la lecture de ce mémoire, la Commission est d'avis de charger M. Denuelle de rechercher les traces des peintures qui doivent compléter la décoration de la salle servant anciennement à la cathédrale du Puy.

Église de Sainte-Sabine (Côte-d'Or)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le projet de restauration proposé pour l'église de Sainte-Sabine est plutôt une reconstruction qu'une restauration. Le rapporteur doute que le monument soit réparable, ou du moins qu'on puisse lui rendre son caractère sans de très grandes dépenses. Le rapporteur demande qu'une étude plus complète et plus approfondie du monument soit faite.

La Commission est d'avis de demander un rapport à M. Viollet-le-Duc.

Église d'Embrun (Hautes-Alpes)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le devis proposé pour la restauration d'Embrun est tout à fait insuffisant. Un assez grand nombre de travaux demandés sont inutiles ; d'autres ne concernent que l'édifice religieux et non le monument historique. Le travail envoyé ne fait connaître ni les besoins réels, ni la dépense probable de la restauration.

Le rapporteur propose de charger M. Manguin de l'étude de la réparation. La Commission approuve les conclusions du rapport et est d'avis de demander au ministre des Cultes de créer dans son budget un sous-chapitre des anciennes cathédrales.

Église d'Ainay à Lyon (Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, croit qu'il est nécessaire de prendre part à la restauration de la mosaïque dont le dessin est envoyé, pour éviter qu'on ne la traite comme on a traité la crypte de Sainte-Blandine ; il pense qu'il y aurait lieu de demander à M. Questel un projet de restauration.

La Commission approuve cette opinion.

Château près Pithiviers (Loiret)

La Commission décide qu'on demandera des renseignements au préfet du Loiret sur un château situé près de Pithiviers, signalé par M. Rouraguesi d'Orléans.

Armoires de l'Hôtel de Cluny, à Paris (Seine)

Sur le rapport du secrétaire, la Commission approuve 80/15/008/66 l'augmentation demandée par M. du Sommerard pour le paiement des montres de la salle des tapisseries.

La séance est levée.

14 mai 1852 [Vendredi]
Chapelle Saint-Jérôme à Saint-Séverin à Paris (Seine)

Le secrétaire donne lecture d'une lettre par laquelle M. le préfet de la Seine informe le ministre que des peintures anciennes viennent d'être mises à jour dans la chapelle de Saint-Jérôme de l'église Saint-Séverin, et demande que ces peintures soient soumises à l'examen de la Commission des monuments.

Sur la proposition du président, la Commission désigne une sous-commission qui devra se rendre le mardi 18 à midi, à Saint-Séverin, avec M. Baltard, architecte des églises de Paris.

Cette sous-commission est composée de MM. Lenormant, Caristie, Mérimée.

Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

La Commission décide, en outre, que la même sous-commission se rendra à l'Hôtel de Cluny pour y étudier plusieurs propositions concernant des travaux à exécuter dans l'intérêt de l'Hôtel de Cluny, présentées par M. Lenoir, architecte du Musée.

Monument épigraphique à Culoz (Ain)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'une découverte récemment faite à Culoz, département de l'Ain, d'un monument épigraphique, le rapporteur donne lecture de l'inscription votive, communiquée par M. de Comarmond, correspondant du ministère.

La Commission, sur la proposition du rapporteur, est d'avis de remercier M. de Comarmond de sa communication, et de lui demander s'il serait possible d'obtenir une 80/15/008/67 empreinte sur papier de l'inscription dont il a donné copie.

Tapisseries de Saint-Maurice d'Angers (Maine-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'une demande de subvention est adressée par M. le préfet de Maine-et-Loire, pour la réparation des tapisseries que possède l'église Saint-Maurice d'Angers. Le rapporteur est d'avis que ces tapisseries sont d'une très grande importance et peuvent, malgré l'état déplorable où elles se trouvent, fournir les renseignements les plus précieux aux artistes et aux archéologues. Toutefois, cette affaire soulève plusieurs questions.

d'abord, il est certain qu'elles font partie du mobilier d'une cathédrale et que le soin de leur conservation appartient à M. le ministre des Cultes. Toutefois, plusieurs précédents pourraient justifier l'intervention du ministre de l'Intérieur.

Dans le cas particulier, le rapporteur regarde cette intervention comme indispensable au moins officieusement, car si l'on examine le mémoire et le devis de M. l'abbé Joubert, chanoine custode, on pourra se convaincre que ces tapisseries courent en ce moment un danger très réel. Il est question en effet non pas d'en réunir les lambeaux et de les fixer sur des toiles, mais de remplacer les parties détruites, de refaire les bordures et de compléter les sujets ; ajoutez à cela que l'on se propose d'employer les dames d'Angers à cet ouvrage, et quelque habiles qu'elles puissent être, il est permis de douter qu'elles parviennent à reproduire le travail du XVe siècle.

Le rapporteur pense qu'une seule réparation est admissible, elle consiste à doubler de fortes toiles les tapisseries et en même temps à rapprocher par des reprises et des coutures les morceaux qui peuvent encore être réunis. M. Mérimée propose d'adresser au ministre des Cultes des observations au sujet du projet de l'abbé Joubert, et de le prier de prendre en très sérieuses considérations la situation de ces tapisseries, et d'offrir de concourir à la réparation pourvu qu'elle ait lieu de la manière indiquée plus haut. On pourrait encore l'inviter à demander à ce sujet un travail à M. Joly-Leterme qui a fort bien fait réparer les tapisseries de Notre-Dame-de-Nantilly.

La Commission approuve les conclusions de ce rapport. 80/15/008/68

Sainte-Chapelle de Riom (Puy-de-Dôme)

M. Thévenot est introduit. Il donne des explications sur l'état actuel des verrières de la Sainte-Chapelle de Riom et présente à la Commission le dessin des ornements qu'il a dessinés par suite des indications de la Commission pour compléter ces vitraux. Le devis de ce travail s'élève à 25 000 Francs. M. Thévenot est d'avis que la Commission a déclaré avec raison que l'emploi de figures dans la restauration du bas des fenêtres est impraticable ; toutefois, il demande la permission d'introduire dans la décoration qui doit les remplacer les deux figures du duc Charles de Bourbon et de sa femme.

La Commission approuve ces propositions de M. Thévenot et lui indique celui des ornements qu'il devra adopter pour la décoration, parmi ceux qu'il a soumis à son examen. Quant à la répartition des fonds qui seront alloués pour ce travail, la Commission la renvoie à la prochaine séance.

Inscriptions indiquant les restaurations faites sous les auspices de la Commission

M. Le Prévost demande que l'on place dans tous les édifices restaurés par les soins de la Commission une inscription indiquant la nature et l'étendue précise des travaux exécutés.

La Commission renvoie à sa prochaine séance l'examen de cette proposition déjà présenté, il y a quelques années, par M. de Laborde.

Abbaye du Thoronet (Var)

M. Mérimée, rapporteur, donne communication d'une lettre par laquelle le préfet du Var transmet au ministre une délibération prise en 1851 par laquelle le Conseil général du département demande que l'État rachète le cloître de l'abbaye du Thoronet qui fut vendu nationalement en 1791.

Le rapporteur pense qu'il y a lieu de louer le préfet de la sollicitude qu'il montre pour les Monuments historiques. Il regrette seulement que le Conseil général rejette sur le Gouvernement la dépense à faire pour l'acquisition des dépendances de l'ancienne abbaye. A son avis, il est bien difficile que l'État seul fasse tous les sacrifices. 80/15/008/69 Les réparations dont le devis a été dressé par l'architecte du département montent à 4 000 Francs. On ne donne aucun renseignement sur le prix probable que coûteraient le cloître, la salle capitulaire.

Le rapporteur croit qu'il y a lieu de demander ces renseignements en invitant le préfet à faire de nouveaux efforts auprès du Conseil général. On lui demanderait en outre si l'acquisition pourrait être faite de gré à gré ou bien si l'on devrait avoir recours à l'appropriation.

La Commission approuve ces conclusions.

Église de Saint-Benoît-sur-Loire (Loiret)

M. Mérimée, rapporteur, propose d'accorder sur deux exercices la somme de 7 623 Francs nécessaire pour l'achèvement des réparations du porche de Saint-Benoît. Le rapporteur fait observer qu'il est à remarquer que, malgré les difficultés considérables de l'entreprise, M. Delton n'a pas dépassé les évaluations de son devis. Les travaux sont bien exécutés et il est très désirable que cette restauration commencée depuis si longtemps soit enfin complétée.

La Commission approuvant les conclusions du rapport alloue les 7 623 Francs en deux exercices sur 1852 et 1853.

Église de Jonzac (Charente)

M. Mérimée, rapporteur, s'en référant à son précédent rapport propose d'allouer pour l'achèvement de la restauration de l'église du Jensac la moitié du devis supplémentaire de M. Abadie, soit 10 000 Francs et de demander le surplus au ministre des Cultes soit 9 375 Francs.

Le rapporteur pense qu'il y a un grand intérêt pour l'administration à ne pas laisser inachevés des travaux commencés depuis longtemps, bien exécutés sous le rapport archéologique, et qu'un sacrifice peu considérable permet de terminer.

La Commission approuve les conclusions du rapporteur, et alloue 10 000 Francs en deux exercices conditionnellement.

Rapport de M. Dusevel (Somme)

M. Mérimée donne connaissance à la Commission d'un rapport adressé par M. Dusevel, correspondant du ministère, sur les monuments de la Somme.

Sur la proposition du rapporteur, la Commission est d'avis d'accuser réception du rapport en remerciant M. Dusevel et de lui répondre 80/15/008/70 que l'insuffisance du fonds force d'ajourner beaucoup de travaux et que le département de la Somme n'est pas plus mal traité que les autres départements. La Commission est en outre d'avis de demander à M. Verdier un travail sur l'église de Ganache (Somme), signalée dans le rapport.

Église de La Chapelle-sur-Crécy (Seine-et-Marne)

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission alloue pour payer les dépenses faites par M. Garrez au delà des prévisions du devis qu'il a fourni pour la restauration de l'église de La Chapelle-sur-Crécy la somme de 1 726 Francs, et en outre accorde une somme de 600 Francs pour continuer les travaux en train. M. Garrez devra être consulté sur l'état des ressources à sa disposition pour la suite de l'entreprise.

4 juin 1852 [Vendredi]
Dessins des principaux spécimens de la Serrurerie française depuis le XIIIe siècle

M. Mérimée met sous les yeux de la Commission les dessins de M. Compagnon, architecte, reproduisant les principaux spécimens de la Serrurerie française depuis le XIIIe siècle.

Église de Biozat (Allier)

Il soumet ensuite à un examen les dessins exécutés par le même architecte, pour servir à l'étude de la restauration de l'église de Biozat.

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission est d'avis de charger M. Compagnon de la rédaction du devis des réparations que peut demander l'église de Biozat.

Église de La Bénisson-Dieu (Loire)

M. Mérimée communique ensuite les dessins que M. Millet a relevés d'après la couverture en tuiles émaillées de l'église de La Bénisson-Dieu.

La Commission est d'avis de rechercher [sic] le dossier de cette affaire à M. le ministre des Cultes pour examiner 80/15/008/71 de nouveau les propositions qu'il renfermait.

Église Saint-Martin d'Angers (Maine-et-Loire)

La Commission charge M. de Longpérier de se mettre en rapport avec Monseigneur l'évêque d'Angers, pour tenter de nouveau d'arriver avec son appui à l'acquisition de l'église Saint-Martin.

Bassin de Jaugeage de Nîmes (Gard)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre de M. Pelet au sujet du Bassin de jaugeage de Nîmes. Le rapporteur est loin de croire avec M. Pelet que le propriétaire du Bassin ait l'intention de détruire un monument dont il tire profit. Cependant la Commission a toujours considéré ce monument comme d'une importance considérable, son acquisition a même été résolue en principe. Le rapporteur croit que le moment est venu de traiter, mais il regarde la demande de 10 000 Francs comme exagérée. M. Mérimée croit qu'il serait possible de conclure à 7 000 Francs. En outre, avant d'acheter, il faut s'assurer que la Ville pourvoira à la garde et à l'entretien du monument. M. l'Inspecteur, qui se charge de traiter cette affaire lors de la première tournée, croit toujours nécessaire d'écrire au préfet qu'il veuille bien prévenir le propriétaire que l'administration ne permettra pas qu'il porte atteinte au monument et qu'elle en poursuivra l'expropriation s'il était impossible de tomber d'accord avec lui sur le prix.

Ces conclusions sont approuvées.

Église de Neuwiller (Bas-Rhin)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre de M. [Émile] Boeswillwald de laquelle il résulte que l'ancien propriétaire de la chapelle de Neuwiller, achetée récemment par l'administration, avait adossé la construction de sa maison aux bas-côtés nord de la chapelle et avait relié les murs de ces derniers avec les murs de la maison, en faisant entrer la maçonnerie dans les baies des fenêtres de la chapelle et en posant même la charpente de la maison sur les murs de la chapelle. Aujourd'hui que la restauration de la chapelle se poursuit, l'État serait obligé, par suite de ces dispositions, à d'assez grandes dépenses s'il n'affranchissait d'abord la chapelle 80/15/008/73 des servitudes auxquelles elle est soumise. En ce moment, il se présente une occasion d'acquérir la maison et 324 mètres superficiels de terrain, moyennant 3 200 Francs. M. [Émile] Boeswillwald propose de profiter de cette circonstance et de l'acheter. M. Mérimée partage l'avis de l'architecte et propose d'allouer les 3 200 Francs nécessaires à cet achat.

La Commission approuve les conclusions du rapporteur. 3 200 Francs sur 1852.

Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

M. Mérimée, rapporteur, expose que, sur la demande de la Commission, une sous-commission a visité dernièrement l'Hôtel de Cluny et a pu se convaincre de l'urgence qu'il y avait de remplacer le carrelage des salles basses du Musée. Le rapporteur croit qu'il est difficile de différer ce travail. Il ne pense pas qu'on puisse se borner à renouveler le carrelage. Ce mode de pavement a des inconvénients graves dans un Musée. C'est donc un parquet en bois qu'il faut établir. Malheureusement, la dépense est considérable. Elle s'élève à 5 022 Francs.

Le rapporteur propose d'allouer cette somme. Les 5 022 Francs sont alloués sur 1852.

Crypte de l'église Sainte-Radegonde à Poitiers (Vienne)

M. Mérimée communique à la Commission le projet proposé par M. Joly-Leterme tendant à mettre le tombeau de sainte Radegonde en communication avec le reste de la crypte de cette église. Le rapporteur pense qu'il n'est pas douteux que cette disposition existât autrefois, et il croit probable que les anciens passages seront découverts lorsqu'on aura fait disparaître les enduits qui couvrent les murs.

Il est d'avis que la Commission doit voir avec grand plaisir que Monseigneur l'évêque de Poitiers se soit adressé pour l'exécution de ce projet à l'architecte attaché au ministère. Et bien que le travail n'ait pas un caractère d'urgence, il pense qu'il doit être encouragé par l'administration. La dépense doit s'élever à 6 200 Francs environ dont Monseigneur l'évêque se propose de prendre la plus grande partie à sa charge. M. Mérimée propose d'allouer conditionnellement 2 000 Francs payables lorsque le reste de la dépense aura été assuré.

Ces conclusions sont approuvées. 2 000 Francs sur 1852.

Chapelle Saint-Michel de l'Aiguille au Puy-en-Velay (Haute-Loire), peintures

M. Mérimée, rapporteur, pense que le devis proposé par M. Mallay pour la décoration peinte de la chapelle Saint-Michel de l'Aiguille doit être refait, la Commission ayant demandé des modifications considérables au projet de M. Dauvergne. Toutefois, il croit que l'on peut examiner dès à présent si cette dépense, même réduite, n'est pas bien considérable, et si l'état déplorable du fonds du ministère ne doit pas obliger à l'ajourner.

La Commission est d'avis d'ajourner cette dépense.

Chapelle de Châtillon d'Azergues (Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, fait observer que les 2 000 Francs que l'on réclame pour la restauration de la chapelle de Châtillon d'Azergues doivent être employés presque entièrement à des travaux qui intéressent plutôt le culte que l'art et l'archéologie, et, malgré le mérite réel de l'édifice et son désir d'en voir terminer la réparation, le rapporteur n'ose proposer l'allocation de cette somme bien qu'elle soit déjà dans la caisse municipale.

La Commission est d'avis de réclamer de M. Desjardins un devis s'appliquant à des travaux plus essentiels.

Sainte-Chapelle de Riom (Puy-de-Dôme)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission alloue une somme de 3 500 Francs sur 1852, pour l'essai d'une des verrières destinées à compléter la décoration de la Sainte-Chapelle de Riom.

Église de la Cordelle à Vézelay (Yonne)

Sur la proposition de M. Caristie, la Commission est d'avis de charger M. Viollet-le-Duc de l'étude de la restauration de la petite chapelle de la Cordelle près Vézelay.

Château de Chenonceaux (Indre-et-Loire)

Le secrétaire donne lecture d'une lettre adressée au ministre par le propriétaire du château de Chenonceaux, dans le but d'obtenir le classement de cet édifice parmi les Monuments historiques. La Commission est d'avis de faire connaître au ministre que ce monument est classé et de lui proposer d'envoyer un architecte, membre de la Commission, 80/15/008/74 pour reconnaître l'état de l'édifice et indiquer les réparations qu'il demanderait en première ligne.

Église Saint-Séverin à Paris (Seine)

M. Lenormant fait connaître les résultats de la mission confiée à plusieurs des membres du Comité dans la dernière séance. La sous-commission a examiné dans la chapelle du choeur de Saint-Séverin une peinture qui, quelque dégradée qu'elle soit, présente un grand intérêt. L'architecte du monument, M. Baltard, en demande la restauration, et ce travail va être confié à M. Steinheil. Dans une chapelle voisine, se trouve à une certaine hauteur une peinture en grisaille représentant la nativité avec deux figures de donataires. Cette peinture n'offre qu'un intérêt secondaire, toutefois le rapporteur croit qu'il serait bon de demander à M. Steinheil d'en faire une copie du dessin.

La Commission a profité de sa présence à Saint-Séverin pour examiner l'état de l'édifice, et elle s'est convaincue que le monument souffre beaucoup pour le défaut d'écoulement des eaux et leur mauvaise distribution. M. Lenormant propose d'appeler sur ces faits l'attention de M. le préfet de la Seine, en lui faisant connaître que la Commission porte un vif intérêt à la conservation de cet édifice et à son isolement.

Inscription à placer sur les monuments restaurés à l'aide du fonds des Monuments historiques

Sur la demande de M. Lenormant, la Commission désigne trois membres pour étudier la proposition faite par M. Le Prévost, relativement à la pose d'une inscription dans chacun des édifices restaurés sous les auspices du ministre de l'Intérieur. Ces trois membres sont : MM. Caristie, Le Prévost et Mérimée.

La séance est levée. 80/15/008/75

11 juin 1852 [Vendredi]
Sarcophage de Saint-Andoche (Côte-d'Or)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que M. le préfet de la Côte-d'Or informe le ministre qu'un marbrier de Dijon possède une tablette en marbre où l'on remarque des taches que l'on croit être celles du corps de Saint-Andoche. Le rapporteur pense que peut-être y aurait-il lieu de transmettre cette lettre à M. le ministre des Cultes.

La Commission passe à l'ordre du jour.
Église de Saulieu (Côte-d'Or)

M. Mérimée donne lecture d'une lettre du préfet de la Côte-d'Or, qui informe le ministre, en réponse à une lettre de l'administration du 10 mars dernier, que les Communes de Saulieu et de Plat-Pays ont fourni les allocations pour lesquelles elles devaient concourir aux travaux qui ont été exécutés récemment à l'église de Saulieu.

Le rapporteur croit qu'il ne reste plus, pour remplir la promesse faite par l'administration, qu'à avoir un devis des travaux nécessaires. Le rapporteur propose de demander ce devis à M. Viollet-le-Duc qui a dirigé les premières restaurations.

Cet avis est partagé par la Commission.

Église de Vermenton (Yonne)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'en réponse à une demande d'allocation faite par la Commune de Vermanton en faveur de son église, le ministre avait annoncé qu'il ne pourrait se charger de toutes les réparations nécessitées par cet édifice, et qu'il ne lui serait possible de concourir à l'exécution des travaux projetés que dans le cas où la Ville consentirait à prendre à sa charge une partie de la dépense. Le Conseil municipal ayant affecté à l'exécution de ces travaux, dont le devis est de 2 600 Francs, une somme de 1 000 Francs, le rapporteur propose d'allouer les 1 600 Francs restant pour compléter le montant du devis.

Cet avis est adopté. 1 600 Francs sont alloués sur 1852. 80/15/008/76

Église de Montréal (Yonne)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'un nouveau devis présenté par M. Viollet-le-Duc pour l'achèvement de la restauration de l'église de Montréal. Le rapporteur regarde tous les travaux proposés par M. Viollet-le-Duc comme d'une grande utilité, et il n'hésiterait pas à proposer l'allocation des 12 432 Francs, montant des deux chapitres du devis supplémentaire, si dans ces dépenses il ne s'en trouvait qui sont beaucoup plus utiles à l'église qu'au monument, par exemple le dallage, la construction d'un autel. Ces deux derniers articles seuls montent à plus de 6 000 Francs.

Le rapporteur propose de demander au ministre des Cultes de les prendre à sa charge, et le ministère de l'Intérieur se chargerait du reste de la dépense. Le rapporteur ajoute qu'il serait nécessaire de donner un clocher à l'église, c'est une dépense qui pourrait encore être supportée également par les deux ministères. L'intention de l'architecte étant d'utiliser comme clocher la vieille porte du château, ruine intéressante dont la conservation serait assurée de la sorte.

La Commission approuve les conclusions du rapporteur, alloue 6 000 Francs conditionnellement, et est d'avis de demander un devis à M. Viollet-le-Duc pour l'établissement du clocher.

Fouilles à La Côte-Sainte-Catherine à Blosseville (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que le maire de Blosseville informe le ministre de découvertes faites à La Côte-Sainte-Catherine près de Rouen.

Le rapporteur est d'avis que les objets découverts n'ont pas la moindre valeur (sauf les médailles peut-être) autant qu'on en peut juger par une simple description. Il est d'avis d'engager les pétitionnaires à porter les médailles à la Bibliothèque Nationale et les carreaux émaillés à l'Hôtel de Cluny.

Les conclusions du rapporteur sont adoptées.

Palais des Thermes à Paris (Seine)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis de demander un rapport à M. du Sommerard 80/15/008/77 sur l'opportunité qu'il y aurait à acquérir une galerie souterraine dépendant de l'ancien Palais des Thermes et située dans la maison n° 18 de la rue des Mathurins-Saint-Jacques, que le propriétaire offre de céder à l'administration de l'Intérieur.

Église de Chasseley (Rhône)

La Commune de Chasseley a fait des sacrifices considérables pour la réparation de son église, mais elle a trop présumé de ses ressources en entreprenant un travail qu'elle est hors d'état d'achever. En conséquence, elle demande aujourd'hui le concours de l'État.

Le rapporteur, M. Mérimée, ne peut s'empêcher de faire observer à la Commission que, quel que soit l'intérêt que méritent les efforts de cette Commune, il ne s'agit pas ici d'une restauration à proprement parler, mais d'une construction nouvelle.

La Commission, sur ces observations, est d'avis de transmettre le dossier à M. le ministre des Cultes.

Église de Sarlat (Dordogne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la Ville de Sarlat ne peut ou ne veut contribuer à la restauration de son église pour laquelle une allocation conditionnelle de 2 000 Francs a été accordée par le ministre de l'Intérieur. Le ministre des Cultes, de son côté, refuse son concours. En outre, l'église ne mérite pas un sacrifice plus considérable que celui qu'on avait proposé.

Le rapporteur est d'avis, par ces considérations, d'abandonner définitivement cette affaire en retirant l'allocation accordée.

Cet avis est partagé par la Commission.

Église de Vignory (Haute-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que, par suite d'usurpation, la situation de l'église de Vignory est telle aujourd'hui qu'on ne peut en réparer le mur nord. Le rapporteur rappelle qu'il a présenté, il y a quelques années, une note relative à des faits semblables, et que M. Dupin, consulté sur les droits de l'administration, déclara que dans son opinion aucune indemnité n'était due au propriétaire d'une maison adossée contre un monument, parce qu'il était impossible de prescrire contre l'État.

Le rapporteur propose en conséquence de ne pas se préoccuper des voisins, et 80/15/008/78 d'inviter de la manière la plus pressante le préfet de la Haute-Marne à prendre des mesures pour faire cesser les usurpations dont se plaint l'architecte.

Cet avis est approuvé.

Église de Ferrières (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, donne à la Commission un devis de M. Garrez de 27 000 Francs pour la construction du clocher de Ferrières. Le rapporteur ne croit pas possible, dans la situation des ressources du ministère, de s'occuper de la reconstruction du clocher. Il propose non sans regret l'ajournement de l'affaire jusqu'à ce que la Commune ou le département ou, enfin, le ministère des Cultes aient pris à leur charge la plus forte partie de la dépense.

Conclusions approuvées.

Église de Saint-Menoux (Allier)

Sur les observations de M. Mérimée, rapporteur, la Commission charge M. Millet d'examiner la note présentée par M. Durand pour établir les comptes des fonds dépensés dans les travaux de l'église de Saint-Menoux.

Inscriptions rappelant les travaux exécutés dans les Monuments historiques

M. Mérimée rend compte à la Commission de la conférence entre les membres de la sous-commission désignée pour étudier la proposition de M. Le Prévost relative aux inscriptions qu'il serait bon de placer sur les monuments pour rappeler les travaux exécutés par l'administration sous la direction de la Commission. Le rapporteur expose qu'il a semblé à la sous-commission que dans un assez grand nombre de cas il serait très difficile d'expliquer dans une inscription, d'une façon nette et précise, quels sont les travaux qui ont été faits dans un monument.

La sous-commission n'a trouvé qu'un remède à cet inconvénient, c'est celui d'exiger que pour tous les monuments restaurés, au moment où les travaux seraient achevés, l'architecte fournirait un rapport détaillé qui contiendrait le récit de tous les travaux, la dépense faite et quelques plans explicatifs. Ce rapport serait déposé, soit à 80/15/008/79 la mairie, soit à la sacristie dans le cas où le monument restauré serait une église. En même temps, une inscription serait placée dans l'église qui renverrait pour les détails au procès-verbal.

La Commission, après quelques observations présentées par plusieurs membres qui n'amènent pas à une conclusion, renvoie la discussion de la proposition à la prochaine séance.

18 juin 1852 [Vendredi]
Château de Chaumont (Loir-et-Cher)

M. de Montalembert donne lecture à la Commission de la lettre que lui a écrite M. Walsh au sujet de l'excédent soulevé dans la Commission du budget par suite de l'avis donné par un de ses membres d'une allocation accordée à M. de Walsh pour la restauration du château de Chaumont.

M. de Montalembert fait remarquer que la lettre de M. de Walsh renferme plusieurs inexactitudes et affirme que, dans la discussion qui a eu lieu dans la Commission du budget, il n'a eu en vue, en parlant comme il l'a fait, que de défendre la Commission des Monuments historiques, et que c'est tout à fait erronément que certains journaux lui ont prêté des paroles qu'il n'a pas tenues.

Peintures d'Ortel à Paris (Seine)

M. Lenormant annonce à la Commission que les difficultés qui s'étaient élevées à l'occasion de l'achèvement des peintures d'Ortel sont terminées. Il signale à l'intérêt de la Commission la conduite de M. Jalabert qui a généreusement refusé de se charger de la mission qui lui était confiée, dès qu'il a connu toutes les circonstances de cette affaire.

Temple Saint-Jean à Poitiers (Vienne)

M. Mérimée fait connaître à la Commission que le Temple Saint-Jean et les peintures qui le décorent sont dans un tel état qu'il n'y a pas lieu 80/15/008/80 d'espérer de sauver les peintures. Il annonce que M. Denuelle vient d'en terminer la copie qu'il soumettra prochainement à l'examen de la Commission.

Église Saint-Vincent de Senlis (Oise)

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission décide qu'une lettre de rappel sera adressée à M. Verdier pour lui demander les dessins de l'église Saint-Vincent à Senlis.

Temple d'Auguste et de Livie à Vienne (Isère)

M. Constant-Dufeux, architecte, est introduit. Il expose les divers systèmes qui selon lui pourraient être suivis dans la restauration du Temple d'Auguste et de Livie.

Le 1er de ces systèmes se réduirait à la consolidation et à la restauration de toutes les parties existantes en respectant les restes de tous les âges ; seulement on réduirait l'ouverture des baies qui servent à éclairer l'intérieur du monument et les linteaux seraient remplacés par des ceintres en briques.

Le 2e système dégagerait le monument de toutes les parties postérieures au temps des Romains.

Dans le 3e système, on conserverait et restaurerait tout ce qui reste de l'époque romaine, et on restituerait même certaines parties détruites, notamment la Cella, comme pouvant servir à consolider le tout. Par ce moyen on soulagerait les colonnes d'une partie du poids du comble, et on rattacherait à cette construction centrale toutes les parties isolées actuellement.

En adoptant ce dernier parti, M. Constant-Dufeux pense qu'il serait convenable de faire une construction toute particulière soit en briques, soit en moëlons. Il croit qu'il serait également bon de placer soit sous le pronaos, soit en avant du temple, une pierre monumentale servant à consacrer le fait de la restauration actuelle au moyen d'une inscription et de deux plans gravés indiquant l'état avant la restauration et l'état après la restauration.

Après un examen approfondi 80/15/008/81 des divers systèmes proposés par l'architecte, la Commission est d'avis que le seul qui puisse être exécuté est le 3e développé au-dessus, elle approuve également la proposition relative à l'inscription.

Église de Cuiseaux (Saône-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître une demande transmise par le préfet de Saône et Loire en faveur de l'église de Cuiseaux ; le rapporteur ne voit rien dans l'édifice, dont les dessins et la description sont joints à la demande, qui mérite le classement.

Il propose, en conséquence, de renvoyer l'affaire au ministère des Cultes.

La Commission approuve la proposition du renvoi et est d'avis de rappeler au préfet de Saône et Loire que l'État n'entretient pas les Monuments historiques et qu'il a bien de la peine à aider les Communes à les réparer.

Mausolée de Marguerite d'Autriche à l'église de Brou à Bourg-en-Bresse (Ain)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre par laquelle M. Dupasquier, architecte diocésain de Brou, réclame un nouveau secours de 3 400 Francs pour la restauration du mausolée de Marguerite d'Autriche.

Le rapporteur ne comprend pas comment l'architecte a pu se tromper à ce point dans les évaluations, et il craint que la nouvelle demande assez vague d'ailleurs ne soit pas la dernière. Le rapporteur croit impossible d'accorder l'allocation demandée.

La Commission partage cet avis.

Église de Lagrand (Hautes-Alpes)

Monseigneur l'évêque de Gap annonce au ministre qu'un déplorable sinistre vient de produire les plus graves dégâts dans l'église de Lagrand ; il annonce que le préfet va envoyer sur les lieux l'architecte du département pour dresser le devis des travaux à exécuter par suite de cet accident.

M. Mérimée, rapporteur, pense, ainsi que la Commission, qu'il est impossible de prendre une détermination dans cette affaire avant la réception du devis annoncé.

Maison romane à Saint-Gilles (Gard)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre par laquelle M. Révoil rend compte des démarches que, sur 80/15/008/82 l'invitation du ministre, il a faites auprès du propriétaire de la maison romane de Saint-Gilles. D'après les prétentions du propriétaire et son âge avancé, le rapporteur partage l'avis de M. Révoil et croit prudent d'attendre le décès du propriétaire pour faire l'acquisition.

La Commission adopte les conclusions du rapport.

Église Saint-Ouen de Rouen (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, soumet à la Commission les propositions faites par M. Grégoire pour l'emploi du dernier crédit accordé pour l'achèvement de la restauration de l'église Saint-Ouen de Rouen.

Le rapporteur propose d'approuver le devis de M. Grégoire et de lui accorder les autorisations qu'il demande. Il pense que la Commission pourrait saisir cette occasion d'appeler l'attention de M. le ministre sur la manière remarquable dont la restauration de Saint-Ouen a été conduite par l'habile architecte que la Commission avait désigné, les travaux ont été exécutés admirablement et les prévisions du devis, loin d'être dépassées, permettent d'entreprendre des travaux très utiles qui n'y avaient pas été compris d'abord.

La Commission, approuvant les propositions du rapporteur, décide qu'une lettre de félicitation sera préparée par M. l'Inspecteur général pour être soumise à la signature du ministre et inséré au Moniteur, si M. le ministre l'approuve.

A l'occasion de cette affaire, M. Vaudoyer signale l'effet fâcheux de la trop grande multiplicité des jours dans les deux flèches de la façade, et il croit qu'on pourrait essayer de rendre aveugle un certain nombre de fenêtres.

Église d'Agnetz (Oise)

M. le préfet de la Somme demande l'allocation définitive d'un crédit de 6 000 Francs accordé conditionnellement pour les travaux de l'église d'Agnetz.

Le rapporteur, M. Mérimée, croit nécessaire d'attendre la réponse du ministre des Cultes avant d'accorder l'allocation demandée et doute fort d'ailleurs qu'avec la subvention seule du ministère de l'Intérieur, il soit 80/15/008/83 possible d'exécuter des travaux vraiment utiles.

Cet avis est partagé par la Commission.

Église de Saint-Maurice-sur-Dargoire (Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une demande formée par M. Comarmond en faveur de l'église de Saint-Maurice sur Dargoire. Le rapporteur pense qu'il est impossible de se rendre compte de l'importance de l'église de Saint-Maurice d'après le dessin produit. Il lui semble qu'en cette occasion on attache une importance exagérée à cet édifice parce qu'il appartient à l'époque gothique et qu'il se trouve dans une partie de la France où les monuments de ce style sont fort rares.

Le rapporteur est d'avis de demander à M. Millet, qui a des travaux dans le département du Rhône, de voir ce monument.

La Commission partage cet avis.

Église de Nangis (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le travail d'ailleurs fort médiocre transmis par M. le ministre des Cultes à l'appui d'une demande de concours pour la réparation de l'église de Nangis prouve que ce monument offre quelqu'intérêt. Elle semble appartenir à l'architecture gothique si noble du XIIIe siècle dont il reste quelques beaux monuments à Brie-Comte-Robert et à Champaux.

Mais dans l'état du fonds des Monuments historiques le rapporteur croit difficile de prendre part à une nouvelle restauration sans s'être assuré d'avance du concours très efficace du ministère des Cultes.

Le rapporteur propose l'ajournement qui est adopté.

Église Saint-Nicolas-Saint-Laumer à Blois (Loir-et-Cher)

M. Mérimée, rapporteur, expose que M. le ministre des Cultes vient de renvoyer à son collègue de l'Intérieur un projet, préparé par M. de La Morandière, pour la restauration de l'église Saint-Laumer-Saint-Nicolas de Blois, dont le devis s'élève à 33 000 Francs sur lesquels la Ville et la Fabrique font 11 000 Francs.

Avant d'examiner ce travail, le rapporteur croit devoir consulter la Commission sur une question grave. Jusqu'à présent les travaux de l'église Saint-Nicolas subventionnés par l'État ont été dirigés par M. Delton. C'est lui qui a 80/15/008/84 restauré le portail et consolidé la tour Nord. Ces travaux ont été approuvés et n'ont donné lieu à aucune observation. M. Delton y a montré de la capacité et beaucoup de zèle pour les intérêts de l'administration, particulièrement dans une question consciencieuse qui s'est présentée à l'occasion des travaux. Comme jusqu'à présent le ministère de l'Intérieur en accordant des subventions s'est toujours réservé de désigner les architectes, et que M. Delton n'a nullement démérité, le rapporteur regarderait comme injuste de lui ôter la direction d'une restauration par laquelle il a reçu une mission spéciale.

Par ces motifs, le rapporteur demande que M. Delton conserve la direction des travaux de Saint-Laumer.

Ces conclusions sont approuvées par la Commission.

Inscriptions sur les Monuments historiques restaurés

La Commission continue la discussion commencée dans la dernière séance au sujet des inscriptions à placer dans les Monuments historiques restaurés. Elle est d'avis pour éclairer mieux la question que la sous-commission prépare comme type de ces inscriptions, l'inscription qu'on devait placer dans l'église de Vézelay lors de l'achèvement des travaux.

Église de Marmoutier (Bas-Rhin)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle que l'affaire de Marmoutier est restée en suspens faute de bonne volonté de la part du Conseil municipal. La Commission est d'avis d'inviter de nouveau M. [Émile] Boeswillwald à visiter l'édifice, à faire un rapport sur la situation, et d'insister auprès du préfet en promettant une subvention pour qu'il fasse arracher les arbres et les vignes qui sont placés contre l'église et sont une cause permanente de ruine.

Tour de Rauzan (Gironde)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission ajourne l'allocation demandée pour la tour de Rauzan, jusqu'à ce que le préfet de la Gironde se soit entendu avec le duc de Rauzan au sujet de l'engagement à prendre et de la somme qu'il consacrerait à la réparation de son château, et avec le maire de Rauzan pour le concours à demander à la Commune. 80/15/008/85

Construction d'un Palais archiépiscopal à Paris (Seine)

M. Mérimée est d'avis que ce projet, renvoyé à tort à la Commission, renferme d'assez bonnes idées, mais un peu confusément exposées. L'auteur anonyme demande qu'on bâtisse un archevêché près de la cathédrale et qu'on établisse un pont en pierre qui relie le quartier de la place Maubert avec la place de Grève.

Le rapporteur croit qu'il serait bon d'appeler l'attention de M. le préfet de la Seine sur les points indiqués par l'auteur du mémoire.

25 juin 1852 [Vendredi]
Église de Tillières (Eure)

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission est d'avis de charger M. Lambert de relever les dessins de l'église de Tillières.

Fouilles dans l'Aube

M. Mérimée, rapporteur, expose que le préfet de l'Aube demande une subvention de 1 000 Francs pour pouvoir effectuer en 1852 des fouilles fort urgentes sur divers points du département. Le rapporteur est d'avis que, dans l'état du fonds des Monuments historiques, il est impossible d'accorder une subvention pour les travaux proposés. Il regarde même comme évident que la Société de Troyes n'a pas une idée bien nette de l'entreprise qu'elle prétend diriger.

Sur ces conclusions, la Commission est d'avis d'ajourner l'allocation demandée.

Église de Gonesse (Seine-et-Oise)

Le préfet de Seine-et-Oise annonce que le Conseil municipal de Gonesse vient de voter un crédit 80/15/008/86 de 5 066 Francs 08 pour la part de concours dans la restauration de l'église de Gonesse. Le préfet ajoute que cette somme ne lui paraît pas assez élevée eu égard à l'importance de la dépense qui doit s'élever à plus de 90 000 Francs.

Le rapporteur, M. Mérimée, partage entièrement l'avis du préfet, et il regarde la somme votée par la Commune comme tout à fait insuffisante.

Conclusions adoptées.

Chapelle de Morhange (Moselle)

M. Mérimée rappelle que la demande relative à la chapelle de Morhange se produit de nouveau, sans qu'il y ait rien de changé à la situation. Le monument se compose d'une abside comme très intéressante, et d'une nef dont le style contraste désagréablement avec celui de l'abside. Le ministère de l'Intérieur a contribué à la restauration de l'abside. Aujourd'hui, on veut rebâtir la nef pour la mettre d'accord avec ladite abside. Cette opération est louable, sans doute, mais elle ne peut concerner l'administration des Monuments historiques, puisqu'il s'agit d'une reconstruction et non d'une restauration.

La Commission approuvant les conclusions propose d'écrire que c'est auprès du ministre des Cultes que le préfet de la Moselle aurait dû solliciter une subvention.

Église de Rueil (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le préfet de Seine-et-Oise n'a pas encore répondu à la lettre qui lui a été adressée, le 25 juin 1851, pour lui demander quelles seraient les ressources locales pour la restauration de l'église de Rueil ; de là, l'ajournement qu'a subi cette affaire.

Le rapporteur rappelle qu'une partie seulement de l'édifice mérite intérêt au point de vue de l'art : c'est le clocher et les constructions attenantes qui appartiennent au XIIIe siècle et à la meilleure école de cette époque ; c'est à la réparation de cette portion de l'édifice que l'administration des Monuments historiques peut et doit contribuer. Le devis de M. Manguin pour la restauration 80/15/008/87 totale est de 200 000 Francs, mais celui de simple consolidation monte à 85 000 Francs. Le rapporteur croit qu'il est difficile de commencer cette restauration avant de s'être assuré que les parties adjacentes seront réparées également.

En un mot, avant d'avoir pourvu aux travaux urgents par une allocation de 85 000 Francs, M. Mérimée pense que cette restauration pourrait être exécutée par le concours du ministère de l'Intérieur, du ministère des Cultes, du Conseil général de Seine-et-Oise et de la Commune. Sur le rapport de M. Mérimée, la Commission est d'avis de demander à M. Manguin de vouloir bien dresser un devis des travaux que demande la consolidation de la tour et parties adjacentes, et de réserver pour y faire face 36 000 Francs en trois exercices.

Église de Moulis (Gironde)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle que l'église de Moulis a déjà reçu une allocation en 1844. Une demande d'une subvention nouvelle a été rejetée en 1846 par le motif que les travaux demandés étaient de pure ornementation. Aujourd'hui, une nouvelle demande est faite. Il s'agit d'une réparation évaluée à 784 Francs. La Commune s'est imposé extraordinairement 463 Francs. Le déficit est donc de 321 Francs. L'église de Moulis est remarquable, et le rapporteur n'hésiterait pas à proposer pour sa réparation une somme plus considérable s'il s'agissait de travaux de consolidation.

Mais, sans dessin et sans devis, M. Mérimée croit impossible d'accueillir la demande ; il pense en outre qu'il est dangereux d'accoutumer les Fabriques et les Communes à recourir au Gouvernement pour des travaux si médiocres. Il propose donc de rejeter la demande par les considérations déjà exposées dans la lettre du 17 septembre 1846.

Église de Fécamp (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, expose que bien qu'aucun travail graphique ne soit joint au devis présenté à l'appui d'une demande de secours en faveur de l'église de Fécamp, le monument est si bien connu 80/15/008/88 qu'il peut dès à présent appeler sur lui l'intérêt de l'administration. La dépense qui a pour objet la réparation des toitures s'élève à 8 400 Francs. L'urgence de ces travaux est attestée par M. Grégoire.

Le rapporteur propose d'allouer 4 000 Francs en mettant la Ville en demeure de parfaire le reste de la dépense.

La Commission décide qu'une somme de 4 000 Francs sera allouée sur 1852 et une de 4 000 Francs réservée sur 1853 pour le cas où la Ville serait hors d'état de la fournir.

Église Saint-Étienne-de-la-Cité à Périgueux (Dordogne)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître la nouvelle demande adressée en faveur de l'église de la Cité de Périgueux. Le rapporteur est d'avis de passer condamnation sur les faits passés qui ont été blâmés, mais il pense qu'il est nécessaire qu'on réponde au ministre pour lui dire si la Ville et la Fabrique consentent à concourir à la restauration, et pour quelle somme ?

Cet avis est partagé par la Commission.

Église de Chennevières (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, soumet à la Commission un devis rédigé par M. Garrez pour la restauration de l'église de Chennevières qui s'élève à la somme de 24 182 Francs.

Sur l'avis du rapporteur, la Commission propose de compléter l'instruction de l'affaire en demandant au préfet de faire savoir quel sera le concours de la Commune et du département.

Sarcophage chrétien à Saint-Maurice-d'Ardèche (Ardèche)

M. Lenormant, rapporteur, fait connaître la réponse du préfet de l'Ardèche et la dépêche par laquelle le ministre demandait si la Commune de Saint-Maurice d'Ardèche serait disposée à céder au Gouvernement le sarcophage chrétien qu'elle possède. Le maire de la localité répond affirmativement, il s'en rapporte à l'appréciation du Gouvernement pour fixer le prix. Toutefois, il ajoute que la Commune aurait le besoin de 5 000 Francs pour éteindre une dette pour frais de procès, et de plus que l'église réclame des réparations urgentes. 80/15/008/89

Le rapporteur pense que le sarcophage ne vaut guère plus que les frais de transport au Musée de Lyon et qu'il ne faudrait pas, si l'on veut conclure l'affaire, que la Commune se fît une idée exagérée du prix de ce monument.

Église de Béziers (Hérault)

Sur la proposition du secrétaire, M. Courmont, la Commission décide que M. Viollet-le-Duc sera invité à préparer un rapport sur l'état de l'église de Béziers.

Église de Saint-Aignan (Loir-et-Cher)

Sur la demande du secrétaire, M. Courmont, la Commission décide que M. Denuelle sera chargé de relever les peintures de la crypte de l'église de Saint-Aignan

Château de Rauzan (Gironde)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une demande de secours adressée par le préfet de la Gironde en faveur du château de Rauzan.

Le rapporteur pense que, selon les antécédents de la Commission, avant de proposer une allocation, il conviendrait que le duc de Rauzan s'engageât, pour lui et ses successeurs, à conserver son château ; de plus, la Ville de Rauzan étant intéressée à la conservation du monument, il serait nécessaire de la mettre en demeure de contribuer à la dépense prévue au devis.

La Commission approuve les conclusions du rapporteur.

La séance est levée. 80/15/008/90

30 juillet 1852 [Vendredi]
Dessins des églises de Bougival (Seine-et-Oise) et Saint-Rémi de Reims (Marne)

M. Mérimée fait passer sous les yeux de la Commission les dessins de l'église de Bougival étudiés par M. Perrot et ceux de l'église Saint-Rémy de Reims de M. Rembault.

Photographies de la cathédrale de Chartres (Eure-et-Loir)

Il fait ensuite hommage à la Commission, pour être placées dans ses archives, des photographies exécutées par M. Pécarère, d'après la cathédrale de Chartres.

Le secrétaire donne ensuite lecture de plusieurs rapports préparés par M. du Sommerard sur les objets suivants.

Tapisseries Laquérière à Rouen (Seine-Inférieure)

M. du Sommerard expose que les tapisseries en possession de Laquérière sont de petite dimension 2 m 10 sur 3 m 70, et lui paraissent fort précieuses aussi bien par leur époque que par les sujets qu'elles représentent. En résumé, à en juger par les dessins qu'il a vus, M. du Sommerard pense que, si les originaux répondent aux copies qui ont été faites, il serait bon d'entrer en pourparler avec M. Laquérière pour en assurer l'acquisition à l'Hôtel de Cluny.

La Commission partage cet avis et décide que M. du Sommerard sera invité à aller à Rouen pour visiter ces tapisseries.

Église Saint-Benoît à Paris (Seine)

Les fragments de l'église Saint-Benoît que possède M. Texier ont été retirés par lui de l'église et du charnier de Saint-Benoît. Ils se composent de deux clés de voûte du XVIe siècle qui forment bas-reliefs, et qui représentent le Couronnement de la Vierge et la Salutation évangélique, de plusieurs gargouilles de même époque, de deux pierres tumulaires dont l'une du XVIIe siècle, d'un encadrement flanqué de deux figures du génie de la fin du XVIe siècle, enfin d'un trumeau de portail décoré d'une niche à jour. Quel que soit le peu d'importance de ces 80/15/008/91 fragments, il serait intéressant de les recueillir en les acquérant pour les placer à l'Hôtel de Cluny, mais M. Texier fait des frais considérables pour le transport plusieurs fois renouvelé de ces sculptures et il comprend le montant de ces frais dans la valeur qu'il leur attribue.

M. du Sommerard regarde cette prétention comme inadmissible, et il ne croit pas qu'il y ait lieu de donner suite à la proposition de M. Texier.

Cet avis est partagé par la Commission.

Statues provenant de l'église Saint-Jacques à Paris (Seine)

M. du Sommerard rend compte dans un 3e rapport de l'examen qu'il a fait de figures du XIIIe siècle provenant de l'ancienne église Saint-Jacques et qui ont été conservées par M. Pommateau, sculpteur. Ces statues sont au nombre de 4, ce sont avec les 3 statues qui se trouvent placées au-dessus d'un magasin de la rue Saint-Denis les seuls fragments qui existent de la chapelle Saint-Jacques. De ces figures une seule est bien conservée, les trois autres sont en mauvais état.

M. du Sommerard pense qu'il serait intéressant de sauver ces restes de la destruction en les plaçant au Musée des Thermes auprès des figures de Notre-Dame. Il pense que la Commission pourrait consacrer à cette acquisition une somme de 600 Francs qui serait accordée sur le fonds des Monuments historiques comme on l'a fait toutes les fois qu'il s'est agi de fragments provenant d'anciens monuments.

Cet avis est partagé par la Commission qui alloue les 600 Francs sur l'exercice 1852.

Restauration de la façade extérieure de l'Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

M. du Sommerard fait connaître à la Commission que l'élargissement de la rue des Mathurins Saint-Jacques est aujourd'hui opéré dans toute sa longueur. Il ajoute que, par suite de l'ouverture de la rue des Écoles, ce quartier va recevoir de notables améliorations. En cet état de choses, le conservateur du Musée de Cluny appelle l'attention de la Commission des Monuments historiques sur l'avantage qu'il y aurait à restaurer la façade extérieure 80/15/008/92 de l'Hôtel et à lui rendre son ancien aspect. Les travaux consistent dans le rétablissement des créneaux, dans la remise en place des meneaux et croisillons des fenêtres du pavillon de droite, enfin dans la restauration des sculptures de la grande porte et des moulures de la petite poterne. L'ensemble de ces travaux, y compris la menuiserie, vitrerie, se monte à la somme de 11 242 Francs 91.

La Commission approuve la proposition de M. du Sommerard, alloue la somme de 11 200 Francs sur 1853.

Acquisition de caveaux romains, voisins du Palais des Thermes à Paris (Seine)

M. du Sommerard transmet le rapport qui lui a été demandé par la Commission sur l'opportunité d'acheter un caveau romain, voisin du Palais des Thermes et situé dans la maison de M. Gassion. M. du Sommerard expose que les parties romaines, que possède M. Gassion, sont bien en effet voisines du Palais des Thermes dont elles sont d'anciennes dépendances, mais elles sont loin d'avoir l'importance qu'y attache le propriétaire. Ces constructions se composent de deux caveaux assez resserrés qui se trouvent à plusieurs mètres au-dessous du sol et qui ne peuvent tirer ni air ni jour d'aucun côté, et sont pour le propriétaire un véritable embarras. En outre, la somme de 12 000 Francs que M. Gassion demande est tellement exagérée qu'il n'y a pas lieu de prendre la proposition en considération.

La Commission approuve ces conclusions.

Grands murs de Vienne (Isère)

Le secrétaire donne lecture d'un rapport de M. Constant-Dufeux sur les conférences qu'il a eues à Vienne avec les ingénieurs des Ponts et chaussées au sujet des moyens à prendre pour conserver les grands escaliers de Vienne lors de l'ouverture du chemin de fer dans la traversée de cette Ville.

Bassins attenant à l'aqueduc de Jouy (Moselle)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte d'une dépêche de M. le préfet de la Moselle qu'il y aurait lieu de faire 80/15/008/93 quelques travaux au bassin de l'aqueduc de Jouy acheté en 1847 par l'État. Cette dépense s'élèverait à 60 Francs.

Le rapporteur est d'avis qu'il est difficile de concourir sans que le département de la Moselle ne puisse pas subvenir à une dépense de 60 Francs pour la conservation d'un monument très remarquable. Il croit qu'à moins d'un refus de la part du Conseil général, il n'y a pas lieu de s'occuper de cette affaire.

Cet avis est adopté.

Église de Perthes (Haute-Marne)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission décide que M. le préfet de la Haute-Marne sera invité à faire compléter les documents nécessaires à l'étude de la réparation de l'église de Perthes.

Église de Brunoy (Seine-et-Oise)

Sur le rapport de M. Mérimée, la Commission rejette la demande adressée par le préfet de Seine-et-Oise en faveur de l'église de Brunoy.

Église d'Espondeilhan (Hérault)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le préfet de l'Hérault transmet en communication un projet dressé par l'architecte d'Espondeilhan, comprenant des modifications au premier projet qu'il avait rédigé pour la restauration de cet édifice.

M. le rapporteur est d'avis d'autoriser les modifications proposées en faisant observer toutefois que le ministère n'entend pas mettre à la charge de l'État les dépenses marquées dans le nouveau devis.

Ce rapport est approuvé.

Chapelle du Petit-Quévilly (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître une demande transmise par le directeur de la colonie agricole du Petit-Quévilly, en faveur de la chapelle de cet établissement. Le rapporteur pense que le monument est intéressant autant qu'on en peut juger par la photographie jointe à la demande, elle a même quelques raisons de craindre que les travaux projetés n'altèrent le caractère curieux du monument.

M. Mérimée croit qu'il faudrait avoir un travail 80/15/008/94 graphique régulier pour pouvoir décider la question en connaissance de cause. Il propose de demander ce travail graphique à M. Desmarest.

Cet avis est adopté.

Église d'Ineuil (Cher)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le travail graphique rédigé par le desservant de l'église d'Ineuil à l'appui d'une demande de secours en faveur de ce monument ne permet pas d'apprécier son mérite. Il est d'avis qu'il y a lieu de signaler le monument à M. Lenormant, architecte.

Cet avis est adopté.

Église Saint-Ouen de Rouen (Seine-Inférieure) statues

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'une réclamation de Monseigneur l'archevêque de Rouen au sujet de statues qui décorent la façade de l'église Saint-Ouen. Le rapporteur, sur l'avis de la Commission, se charge de consulter M. Grégoire sur cette affaire.

La Commission est d'avis qu'il n'y a pas lieu de modifier la décoration qui existe.

Église de Saint-Thibault (Côte-d'Or)

Le préfet de la Côte-d'Or demande que de nouveaux secours soient accordés pour la continuation des travaux de l'église de Saint-Thibault,

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il faudrait dépenser 50 000 Francs pour mettre en état le choeur de Saint-Thibault, il pense qu'on ne peut que le laisser dans l'état où il se trouve. La Commission a déjà décidé que le portail seul serait réparé.

La Commission est d'avis qu'à moins d'un concours inespéré de la localité, il n'y a pas lieu de revenir sur cette décision.

Église Saint-Serge d'Angers (Maine-et-Loire)

M. le préfet de Maine-et-Loire réclame le concours de l'État pour la restauration de l'église Saint-Serge d'Angers.

M. Mérimée, rapporteur, se propose de charger M. Joly-Leterme de l'examen du monument, en l'invitant à rédiger au plus vite un devis des réparations indispensables.

La 80/15/008/95 Commission approuve cette proposition. Elle est également d'avis qu'en prévenant le préfet de cette décision on lui rappelle combien de dépenses inutiles ont été faites dans l'église Saint-Serge, et combien de travaux mal combinés en ont altéré le caractère.

Église de Saint-Maximin (Var)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le préfet du Var réclame le concours de l'administration centrale pour l'acquisition des maisons qui entourent l'église de Saint-Maximin. Le rapporteur expose qu'il est nécessaire avant tout que les Communes intéressées contribuent aux dépenses de cette nature. Or la Commune de Saint-Maximin ne fait aucune offre de concours, elle n'envoie même pas un plan d'alignement des abords de l'église et attend que le gouvernement prenne à sa charge toute la dépense.

Le rapporteur croit que, dans cet état des choses, on peut seulement demander au maire de Saint-Maximin de faire connaître quelles sont les ressources dont il dispose et l'avertir que le concours du gouvernement dépendra des sacrifices que fera la Commune.

Cet avis est adopté par la Commission

Église Notre-Dame de Chauvigny (Vienne)

M. Mérimée rapporteur, fait connaître que M. le ministre des Cultes vient d'allouer un secours de 2 000 Francs pour la restauration de l'église Notre-Dame de Chauvigny qui doit occasionner une dépense de 32 000 Francs. M. le ministre des Cultes demande le concours de son collègue.

Le rapporteur est d'avis que l'église Notre-Dame n'a qu'une importance secondaire comme monument historique, et la dépense à faire est tout à fait disproportionnée avec l'intérêt qu'elle peut mériter. Il pense que M. le ministre des Cultes, en lui accordant un secours de 2 000 Francs, n'a pas retardé d'un jour sa ruine.

Il propose, en conséquence, l'ajournement qui est prononcé par la Commission.

Église de Guelven à Guern (Morbihan)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle que l'administration a un 80/15/008/96 peu imprudemment commencé la restauration de l'église de Guelven à Guern, et a eu surtout le tort de faire mettre les travaux en cours d'exécution, avant de faire assurer que le reste de la dépense serait couvert. Depuis 7 ans les travaux sont interrompus, et aujourd'hui la Commune, qui se dit sans ressources, a recours au ministère de l'Intérieur.

Le rapporteur propose deux parties :

la 1ère consisterait à accorder une somme de 15 000 Francs conditionnellement. L'effet de cette allocation serait d'engager le ministère des Cultes à couvrir le restant de la dépense

la 2e partie serait de diminuer beaucoup la dépense en retranchant une partie des travaux, réduisant la hauteur de la tour, en supprimant la plus grande partie de son ornementation. La Commission adoptant le premier parti proposé alloue conditionnellement 1 500 Francs en trois exercices 1853, 1854 et 1855.

Église d'Échillais (Charente-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église d'Eschillais pour laquelle le préfet de la Charente-Inférieure réclame un secours ne se distingue pas par des détails intéressants du grand nombre d'églises du même temps et de la même province, elle le cède même à la plupart d'entre elles. Dans l'état des ressources dont l'administration peut disposer, le rapporteur croit qu'il serait imprudent de les disséminer pour la conservation d'édifice d'un intérêt secondaire. En conséquence, le rapporteur propose de transmettre la demande du préfet au ministère des Cultes avec recommandation.

Cet avis est adopté.

Palais de Justice de Beauvais (Oise)

Sur la demande de M. Verdier, architecte du Palais de Justice de Beauvais, M. Mérimée, rapporteur, propose de réserver une somme de 3 000 Francs sur un prochain exercice pour que les travaux puissent être poussés sans interruption. Toutefois, il pense qu'avant d'accorder cette somme définitivement, il conviendrait de demander au département, de l'Oise de prendre à sa charge la moitié de cet excédent.

La Commission 80/15/008/97 approuve ces conclusions.

Église d'Uzeste (Gironde)

M. Mérimée, rapporteur, croit qu'il ne faut pas entreprendre la restauration de l'église d'Uzeste, avant d'être complètement renseigné sur la dépense, et qu'il est hors de doute que cette dépense sera considérable et hors de toute proportion avec l'intérêt que présente l'édifice au point de vue de l'art. Si l'on demandait une instruction plus approfondie de l'affaire, des études pour une restauration complète, il serait à craindre que le ministère de l'Intérieur ne semble prendre une espèce d'engagement pour l'avenir, dans une entreprise, où, selon toute apparence, il n'obtiendra de la part de la localité qu'un concours à peu près nul.

A son avis, il serait prudent de refuser dès à présent la demande de subvention, en se fondant sur l'impossibilité où se trouve l'administration de prendre seule à sa charge une dépense si considérable.

Cet avis est approuvé.

Église du Faouët (Morbihan)

M. Mérimée, rapporteur, propose conformément au rapport de M. Lambert d'accorder une somme de 2 800 Francs pour les travaux de conservation du jubé du Faouët, dont l'urgence lui paraît justifiée. Cette somme serait imputée sur 1853.

Conclusions adoptées.

Église de Vétheuil (Seine-et-Oise)

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission charge M. Alphonse Durand de visiter de nouveau l'église de Vétheuil et de préparer un rapport sur la situation.

Église de Bourbon-l'Archambault (Allier)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'une demande transmise par le préfet de l'Allier, par laquelle la Commune de Bourbon sollicite les moyens d'achever l'ornementation de son église commencée par les soins de M. Dauvergne.

Le rapporteur croit que l'administration des Monuments historiques ne peut s'engager dans des travaux 80/15/008/98 d'ornementation lorsqu'elle manque de ressources pour des travaux de consolidation bien plus importants.

Par ces considérations, la Commission rejette la demande de subvention adressée par M. le préfet de l'Allier.

La séance est levée.

27 août 1852 [Vendredi]
Église Saint-Étienne de Beaugency (Loire)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'une demande adressée par M. le maire de Beaugency ayant pour but d'obtenir que l'église Saint-Étienne soit mise en location au profit du domaine. Le rapporteur ne croit pas qu'il y ait lieu d'accéder à la demande du maire de Beaugency. Il pense que ce serait proclamer l'inutilité des monuments que de les louer à des marchands de vin ou autres et de les transformer en bâtiments d'un usage particulier.

Il propose, en conséquence, de rejeter purement et simplement la proposition de louer l'église Saint-Étienne.

Cette conclusion est adoptée.

Église de Châtillon-sur-Indre (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, lit à la Commission un rapport que M. de Mérindol adresse au ministre au sujet de la restauration de l'église de Châtillon en voie d'exécution. Il résulte de ce rapport

1° qu'en faisant dégager la porte latérale sud de l'église, l'architecte a mis à découvert des fondations qui sont très mauvaises et qu'il y aura lieu de reprendre, travail qui donnera un excédent peu important,

2° qu'il a reconnu que la pierre de Palluau portée au devis était d'un mauvais usage, et qu'il y avait lieu de la remplacer par la pierre de Cléon de 15 Francs plus chère par mètre cube.

Le rapporteur croit impossible de ne pas approuver la proposition de M. de Mérindol relative au changement de matériaux, il regrette seulement qu'il n'ait pas 80/15/008/99 joint à son rapport une estimation de l'augmentation de dépense qui résultera de la modification qui doit avoir lieu.

La Commission approuve ces conclusions et propose d'inviter M. de Mérindol à fournir au plus tôt les renseignements indiqués par le rapporteur.

Église de La Bénisson-Dieu (Loire)

M. Mérimée, rapporteur, explique que tout l'intérêt que mérite l'église de La Bénisson-Dieu consiste surtout dans la combinaison des tuiles de différentes couleurs que reproduit le dessin de M. Millet actuellement sous les yeux de la Commission. L'église qui a conservé cette toiture ne mérite guère sous d'autres rapports l'intérêt de l'administration. Le rapporteur croit qu'avant de s'engager dans une restauration, il serait nécessaire de s'être assuré du concours de la Commune et du ministère des Cultes.

Cet avis est approuvé par la Commission.

Rotonde de Simiane (Basses-Alpes)

M. Mérimée, rapporteur, se proposant de se rendre à Simiane très prochainement, propose d'ajourner à son retour l'examen du projet envoyé par M. Geoffroy pour la restauration du monument curieux connu sous le nom de Rotonde de Simiane.

Conclusions adoptées.

Verrières de l'église Saint-Sernin de Toulouse (Haute-Garonne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le devis demandé à M. Lami de Nozan pour les verrières de l'église Saint-Sernin de Toulouse s'élève à 30 000 Francs.

Dans l'état de nos ressources, le rapporteur pense qu'il est à peu près impossible de prendre part à la décoration proposée par M. de Lami de Nozan, surtout rien n'indiquant au dossier quel sera le concours de la Ville et de la Fabrique dans la dépense ; il pense qu'en accusant réception du devis de M. deLami de Nozan, on pourrait dès à présent demander quel sera le concours de la Ville.

Cet avis est partagé par la Commission.

Demande de fonctions d'inspecteur des Monuments historiques

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission décide que la demande du titre correspondant des Monuments historiques dans le département de la Marne, adressée par le préfet de la Marne en faveur de M. Barthélémy, sera examinée par la sous-commission créée pour ces sortes d'enquêtes. 80/15/008/100

Église de Lessay (Manche)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre du préfet de la Manche qui donne connaissance au ministre d'une délibération prise par le Conseil municipal de Lessay pour autoriser son concours aux travaux de l'église pour une somme de 1 000 Francs.

Le rapporteur pense que, comme le premier devis était défectueux, il n'y a pas lieu de s'occuper pour le moment de cette affaire. Il suffit de rappeler à M. Danjoy la mission qui lui a été donnée.

Cet avis est adopté.

Église Saint-Jacques de Dieppe (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les derniers travaux de consolidation faits à Saint-Jacques de Dieppe ont été exécutés par M. Lenormant avec une habileté remarquable et un plein succès. Il s'agissait de reprendre en sous-oeuvre les piliers du choeur qui s'écrasaient. Pas une fissure ne s'est manifestée dans les voûtes qu'il a fallu soutenir plusieurs mois sur des étais. Malheureusement, la dépense a dépassé les prévisions de plus de 7 000 Francs. En outre, des travaux qui se lient aux précédents sont devenus nécessaires en sorte que, pour solder l'arriéré et pourvoir à ces nouvelles réparations qui intéressent l'existence même de ces voûtes si heureusement conservées, il est nécessaire de trouver une somme d'environ 10 000 Francs. En accordant la dernière allocation, le ministre avait annoncé qu'il n'admettrait plus aucun devis supplémentaire ; cette décision doit-elle être maintenue dans toute sa rigueur ?

Le rapporteur penche pour une résolution contraire, et il croit qu'il serait convenable d'accorder une allocation en y mettant pour condition sine qua non, qu'à l'avenir tous les travaux proposés seront soumis à l'approbation de la Commission, et qu'ils seront exécutés sous la direction de l'architecte nommé par le Gouvernement.

La Commission approuve ces conclusions et alloue sur l'exercice 1853 une somme de 5 000 Francs, à la condition expresse indiquée plus haut. 80/15/008/101

Église d'Aubazines (Corrèze)

Le préfet de la Corrèze fait connaître que les ressources que l'on peut espérer de la Commune d'Aubazines pour la restauration de son église ne pourraient dépasser 6 540 Francs. La dépense est évaluée par M. Abadie à 58 000 Francs.

Le rapporteur, M. Mérimée, croit dangereux de s'engager dans une affaire de cette importance avec un concours aussi insuffisant. Il croit, conformément aux conclusions de son rapport du 2 avril 1852, qu'il n'y a pas lieu de s'occuper actuellement de cette restauration, à moins que le ministère des Cultes ne prenne à sa charge une partie considérable de la dépense prévue. Il propose en conséquence de lui transmettre le dossier de l'affaire en lui faisant connaître l'épuisement des ressources du ministère et l'insuffisance du concours que l'on peut espérer de la Commune.

Cet avis est partagé par la Commission.

Musée lorrain à Nancy (Meurthe)

M. le préfet de la Meurthe expose que, s'il obtenait sur le fonds du ministère de l'Intérieur une somme de 20 000 Francs pour couvrir la moitié de la dépense à faire pour déplacer la gendarmerie dans l'intérêt du Musée lorrain, il pense que le Conseil général consentirait à prendre l'autre moitié de la dépense à sa charge.

Le rapporteur, M. Mérimée, pense que la demande d'une subvention de 20 000 Francs est exorbitante, et il est d'avis que la nature même des travaux à exécuter fait douter que la Commission des Monuments historiques ait à s'en occuper.

Approuvé par la Commission.

Église de Beaulieu-lès-Loches (Indre-et-Loire)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission ajourne l'examen de l'affaire de l'église de Beaulieu jusqu'à ce que l'architecte ait fait parvenir un projet de restauration de la Tour de Foulques-Nerra, dont il n'a fourni que l'état actuel.

Église de Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre par laquelle Monseigneur l'archevêque de Toulouse demande au ministre 80/15/008/102 d'augmenter de 2 à 3 000 Francs le secours de 6 000 Francs qu'il se propose d'accorder pour la restauration de l'église de Saint-Bertrand-de-Comminges. La Commune est hors d'état de fournir ces 3 000 Francs qui ont été laissés à sa charge.

Le rapporteur, bien que la lettre de Monseigneur l'archevêque de Toulouse ne permette pas de douter que la Commune de Saint-Bertrand est hors d'état de prendre à sa charge la somme qui lui a été demandée, persiste dans les conclusions de son précédent rapport, par ce motif que la somme de 6 000 Francs déjà accordée conditionnellement par M. le ministre de l'Intérieur représente et au-delà le montant des travaux qui intéressent réellement l'art et l'archéologie. Les autres travaux sont exigés par les besoins du culte, c'est à l'administration des Cultes qu'il appartient d'y pourvoir.

La Commission, sur les conclusions du rapporteur, décide que les 3 000 Francs seront demandés aux Cultes, mais que dans le cas où ils ne les accorderaient pas, ils seraient donnés par l'Intérieur et imputés sur le crédit de l'exercice 1854. Elle autorise, en outre, dès à présent l'emploi des 3 000 Francs réservés sur 1853.

Église Sainte-Marthe à Tarascon (Bouches-du-Rhône)

M. Mérimée, rapporteur.Les travaux proposés par M. Laval pour la restauration de l'église Sainte-Marthe de Tarascon s'élèvent à plus de 107 000 Francs. Malheureusement, l'architecte fait connaître dans son rapport que les travaux qu'il propose ne remédieront pas au vice radical qu'il signale dans la construction, en sorte qu'après une dépense énorme, on n'obtiendrait pas encore un résultat complètement satisfaisant.

Comme rien ne fait connaître le concours que l'on doit attendre de la Ville et de la Fabrique, le rapporteur croit qu'en demandant des renseignements à ce sujet on devra prévenir l'administration départementale que le ministère de l'Intérieur ne pourrait dans aucun cas prendre à sa charge qu'une faible partie de la dépense, 80/15/008/103 et cela seulement si la Ville et la Fabrique assuraient par leurs propres ressources l'exécution de la plus grande partie des travaux reconnus nécessaires.

Église d'Huriel (Allier)

M. Mérimée, rapporteur, communique une lettre de rappel adressée par le préfet de l'Allier en faveur de l'église d'Huriel. M. l'Inspecteur général s'en réfère aux conclusions de son rapport du 28 février 1851. D'ailleurs, l'offre du ministère des Cultes n'a pas été transmise au ministre de l'Intérieur, et jusqu'à ce qu'elle lui soit communiquée, le rapporteur ne croit pas qu'il y ait lieu de délibérer de nouveau sur cette affaire.

Conclusions approuvées.

Église de Levroux (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte d'un rapport de M. de Mérindol que la dépense exécutée à Levroux a considérablement dépassé les prévisions de l'architecte. Une somme de 87 000 Francs avait été mise à sa disposition, et les travaux exécutés s'élèvent à 110 312 Francs 66, à quoi il faut ajouter les honoraires de l'architecte et de l'inspecteur. De plus, l'architecte fait connaître la nécessité d'exécuter encore quelques travaux. Ainsi, le déficit est d'une 30e de mille francs. Au point de vue de l'art, la restauration est très satisfaisante ; seulement, un reproche grave doit être adressé à M. de Mérindol qui n'a pas prévenu l'administration à mesure des dépenses supplémentaires qu'il a dû faire.

Le rapporteur doute fort que l'on trouve dans le ministère des Cultes et dans la Commune un concours efficace. Il est cependant d'avis de le demander dans la proportion où l'un et l'autre ont pris part à l'exécution du devis primitif. Reste à pourvoir à un déficit considérable, le rapporteur ne voit d'autre moyen de le combler que par une allocation de 10 000 Francs sur le prochain exercice 1853.

La Commission alloue le crédit à la condition que le reste de la dépense sera couvert par les Cultes et la Commune.

Indemnité à deux employés

Sur la proposition du secrétaire, la Commission est d'avis d'allouer une indemnité de 200 Francs à chacun des deux employés attachés au service des Monuments historiques, MM Rieux et Dupont, pour 80/15/008/104 travaux extraordinaires faits par eux dans le cours de l'année 1851, en dehors des heures de service.

La séance est levée.

5 novembre 1852 [Vendredi]
Palais ducal de Nancy (Meurthe)

Le secrétaire donne lecture du rapport transmis par M. [Émile] Boeswillwald, à l'appui de son projet de restauration de l'ancien Palais ducal à Nancy.

La Commission décide que M. Boeswillwald sera invité à la Commission, lors de la prochaine réunion, pour donner certains renseignements sur son projet.

Château de Blois (Loir-et-Cher)

M. Courmont, secrétaire, annonce à la Commission la décision prise par M. le ministre de la Guerre, par laquelle les bâtiments de Louis XII et la Salle des États dépendant du château de Blois sont rendus à l'administration communale. Il propose de réclamer de M. Duban le devis des travaux que demande cette partie du monument.

La Commission partage cet avis.

Bains romains à Saintes (Charente-Inférieure)

M. Lenormant, rapporteur, donne lecture d'une lettre qui lui est adressée par M. Bourla, architecte, pour demander que la Commission veuille bien examiner des dessins qu'il a faits d'après des bains romains découverts à Saintes.

La Commission décide que M. Bourla sera invité à se rendre à la Commission le vendredi suivant.

Copie des peintures de Romanelli à la Bibliothèque nationale à Paris (Seine)

La Commission, sur la proposition de M. Lenormant, décide qu'elle se rendra le vendredi 12 novembre, à 11 heures précises à la Galerie Mazarine (Bibliothèque nationale) pour y prendre connaissance de l'état d'avancement de la copie que M. Frappaz exécute d'après les peintures de Romanelli. 80/15/008/105

Cloître d'Agde (Hérault)

M. Courmont, rapporteur.Le secrétaire donne lecture du rapport de M. Laval sur l'état du cloître d'Agde.

Sur la lecture de ce travail, la Commission est d'avis qu'il serait imprudent d'entreprendre la restauration de ce monument et comme conséquence elle ne croit pas que l'on doive donner suite au projet de son acquisition. Elle désire seulement que des renseignements soient pris auprès de M. Laval pour savoir où l'on pourrait déposer les fragments du cloître, et propose de lui demander un plan de l'état actuel de l'édifice.

Inspection de M. Mérimée dans le Midi

M. Mérimée donne à la Commission des détails sur les résultats de sa dernière inspection.

Bassin de jaugeage de Nîmes (Gard)

Il fait d'abord connaître la solution de l'affaire du Bassin de jaugeage que M. le ministre vient d'acquérir moyennant une subvention de 7 000 Francs et avec le concours de la Commune pour une somme de 3 000 Francs.

Église Saint-Maurice à Vienne (Isère)

M. l'Inspecteur général a trouvé l'église Saint-Maurice de Vienne dans un fâcheux état, par suite de sondages exécutés dans les fondations. M. Manguin a reconnu que les murs étaient mal fondés sur des constructions plus anciennes, il pense qu'il y aura nécessité de faire des reprises en sous-oeuvre pour assurer la consolidation de l'édifice. [demander un rapport à M. Manguin]

Église de Saint-André-le-Bas (Isère)

Il en est de même de l'église de Saint-André le Bas : le mur de face est dans une situation effroyable, M. Constant-Dufeux demande les ressources nécessaires pour étayer, et il n'y a pas moyen de les lui refuser. [autoriser l'échafaudage]

Temple d'Auguste et de Livie à Vienne (Isère)

Pour le Temple d'Auguste et Livie, M. Constant-Dufeux a retrouvé les fondations de la cella tout entière, à l'emplacement indiqué dans le premier travail de M. Questel.

Église Sainte-Marthe à Tarascon (Bouches-du-Rhône)

M. Mérimée signale également le mauvais état de l'église de Sainte-Marthe de Tarascon.

Cloître Saint-Trophime d'Arles (Bouches-du-Rhône)

M. l'Inspecteur général annonce qu'un mouvement 80/15/008/106 s'est opéré dans le cloître de Saint-Trophime. Lors de la restauration faite il y a quelques années, on s'est servi pour placer les ancres de points d'appui qui se sont trouvés mauvais, et aujourd'hui toute une partie est déversée d'une manière sensible.

Église de l'abbaye de Montmajour à Arles (Bouches-du-Rhône)

M. l'Inspecteur général exprime le désir de voir des fonds accordés à l'église de Montmajour, qu'il considère comme un magnifique édifice. Quant à la chapelle Sainte-Croix, il annonce qu'elle est perdue.

Monument de Cordes à Fontvieille (Bouches-du-Rhône)

M. Mérimée fait connaître ensuite que M. Vaudoyer a relevé le monument souterrain de Cordes, et il demande que des fonds soient affectés au déblaiement de l'entrée de ce monument.

Amphithéâtre d'Arles (Bouches-du-Rhône)

Les arènes d'Arles auraient besoin d'être surveillées attentivement et une certaine somme, 30 ou 40 000 Francs, seraient encore nécessaires pour compléter leur restauration.

Remparts d'Avignon (Vaucluse)

La situation des remparts d'Avignon devient tous les jours plus fâcheuse ; le ministère de la Guerre, propriétaire des remparts, a donné en 1816 des autorisations pour établir des enclos temporaires, avec la condition qu'ils seraient construits en bois et à découvert, et en outre que leur destruction aurait lieu à la première injonction et qu'ils ne pourraient être établis sans autorisation du ministre. Aujourd'hui ce sont les maires qui donnent cette autorisation, et on en est arrivé à construire contre les remparts des maisons en pierres très importantes.

Pont Saint-Bénézet à Avignon (Vaucluse)

Le pont Saint-Bénézet aurait besoin d'être mis sous la protection d'une église pour que la conservation fût assurée, c'est l'avis de Monseigneur l'archevêque d'Avignon ; une petite chapelle pourrait être appropriée. Dans ce but, la Commission, sur cet avis de M. l'Inspecteur général, décide que 80/15/008/107 M. Geoffroy sera chargé de rédiger un projet.

Théâtre d'Orange (Vaucluse)

M. Mérimée fait ensuite savoir à la Commission qu'il y a beaucoup de travaux à exécuter au théâtre d'Orange. Il pense qu'il y a lieu de charger M. Constant-Dufeux de voir quels sont les travaux les plus essentiels.

La Commission partage cet avis.

Chapelle des Filles du Calvaire au Luxembourg à Paris (Seine)

La Commission désire qu'une lettre de rappel soit adressée à l'administration des travaux publics pour savoir d'elle quel parti a été pris au sujet des peintures murales de la chapelle des Filles du Calvaire.

Château de Chenonceaux (Indre-et-Loire)

M. Courmont, rapporteur.Le secrétaire donne lecture du rapport que M. Vaudoyer a rédigé, sur la demande de la Commission, après l'examen qu'il a fait de la situation du château de Chenonceaux. Il résulte des conclusions de ce travail qu'en limitant les travaux à exécuter aux réparations de toutes les parties extérieures déjà très endommagées, et dont la détérioration est menacée de s'accroître si on n'y porte remède, et en y ajoutant seulement le rétablissement du campanile de la chapelle, M. Vaudoyer estime qu'un crédit de 20 à 24 000 Francs, réparti en deux ou trois exercices serait suffisant pour obtenir ce résultat.

La Commission, sur ce rapport, décide que M. Lambert, architecte, sera chargé de rédiger un dessin d'après les données indiquées au rapport de M. Vaudoyer, et que M. de Villeneuve sera invité à prendre l'engagement de n'altérer en rien l'architecture de l'édifice dont il est propriétaire, pour que le ministre puisse mettre à la charge du crédit des Monuments les fonds nécessaires aux réparations que réclame le château de Chenonceaux.

Enceinte vitrifiée de Péran (Côtes-du-Nord)

M. Lenormant, rapporteur, donne lecture du rapport de M. Lambert sur l'enceinte vitrifiée de Péran. D'après les termes du rapport, il est évident que le monument mérite d'être conservé aussi intact que possible. 80/15/008/108

Le rapporteur ajoute qu'une somme de 1 000 Francs serait suffisante pour racheter à divers petits propriétaires la partie de l'enceinte qui tous les jours menace de disparaître ; quant à l'autre partie appartenant à M. Rioust de l'Argentaye, membre de la Société archéologique des Côtes-du-Nord, elle ne court aucun danger.

Sur les conclusions de ce rapport, la Commission est d'avis d'allouer pour ces diverses acquisitions, une somme de 1 000 Francs sur le crédit de l'exercice 1853.

Église de La Chapelle-sur-Crécy (Seine-et-Marne)

Sur les observations de M. Lenormant, la Commission est d'avis d'inviter M. Constant-Dufeux, à se rendre à La Chapelle-sur-Crécy, pour y faire un rapport sur l'état du monument placé sous la surveillance de M. Garrez, que son état de maladie met hors d'état d'inspecter en ce moment.

Église de Marmande (Lot-et-Garonne)

M. Mérimée donne connaissance d'une pétition émise au Prince Louis-Napoléon en faveur de l'église de Marmande et transmise au ministre de l'Intérieur par le cabinet du président. Le rapporteur rappelle qu'il résulte d'un rapport de M. Abadie de 1847 que ni l'église ni le cloître de Marmande n'offrent assez d'intérêt pour qu'il y ait lieu de faire des sacrifices en leur faveur. Il propose en conséquence de transmettre l'affaire au ministère des Cultes avec la recommandation qui l'accompagne.

Cet avis est adopté.

Église de Neuvy-Saint-Sépulchre (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'un rapport de M. Viollet-le-Duc en réponse à une dépêche de M. le préfet d'Indre et Loire, au sujet de dégâts signalés dans la restauration de l'église de Neuvy-Saint-Sépulchre.

La Commission, sur le rapport de M. Mérimée, propose d'écrire au maire pour l'inviter à prévenir les dégradations signalées par M. Viollet-le-Duc, et d'écrire en même temps au préfet et dans le même sens pour lui faire 80/15/008/109 remarquer combien les faits ont été exagérés.

Église de Nohant-Vic (Indre)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis de confier la continuation des travaux de Nohant-Vic à M. de Mérindol.

La Commission s'ajourne au vendredi 12 à la Bibliothèque Nationale.

12 novembre 1852 [Vendredi]
Galerie Mazarine à la Bibliothèque Nationale à Paris (Seine)
Copie des peintures de Romanelli à la Bibliothèque Nationale à Paris (Seine)

M. Frappaz soumet à l'examen de la Commission les dessins qu'il a exécutés d'après les peintures de Romanelli. Il expose que, par suite des exigences du directeur de la Bibliothèque, les frais de son travail se sont trouvés augmentés du paiement, qui lui a été imputé, d'un gardien pour tous les jours où le public n'est pas admis dans la Galerie.

La Commission est d'avis que le remboursement de cette dépense soit fait à M. Frappaz, après l'achèvement de sa copie, et qu'un acompte de 3 000 Francs lui soit payé en raison de l'avancement de l'oeuvre qui lui a été confiée. La Commission propose également de faire copier par le même artiste les peintures qui décorent le plafond des deux premières salles de la section des manuscrits, ainsi que celles qui se trouvent dans deux autres petites salles de la même portion de la Bibliothèque. Elle est aussi d'avis que M. Lambert, architecte, soit chargé de copier l'ornementation de la salle du rez-de-chaussée au-dessous de la grande salle de la Galerie Mazarine.

Le travail de M. Lambert devra être divisé en deux parties : la 1ère comprenant l'ensemble de la décoration, l'autre à une échelle plus grande comprenant le détail d'une travée complète. 80/15/008/110

19 novembre 1852 [Vendredi]
Églises de Ferrières et de Lorris (Loiret)

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission est d'avis de charger M. Delton de préparer le devis des restaurations que réclament les deux églises de Ferrières et de Lorris, la première ornée de verrières très intéressantes restaurées il y a peu de temps d'une façon très satisfaisante à quelques critiques près, la deuxième, monument très curieux du XIIIe siècle.

Cloître de l'église de Brantôme (Dordogne)

Sur le rapport de M. l'Inspecteur général, la Commission décide en principe la restauration du cloître de Brantôme qui devra servir d'entrée à l'église, elle ajourne l'allocation nécessaire aux travaux jusqu'à l'achèvement de la restauration de l'église.

Bains romains à Saintes (Charente-Inférieure)

M. Bourla, 67 boulevard Saint-Martin, architecte, est introduit ; il met sous les yeux de la Commission les dessins qu'il a faits pour conserver les traces d'une découverte de Thermes Romains, faite à Saintes, dans le cours de l'année 1851.

La Commission nomme une sous-commission pour décider quelle suite pourra être donnée à cette communication intéressante. La sous-commission chargée de l'examen se compose de MM. de Laborde, Mérimée et Vaudoyer.

Palais ducal de Nancy (Meurthe)

M. [Émile] Boeswillwald, architecte, donne à la Commission des éclaircissements sur son projet de restauration du Palais ducal de Nancy qui a déjà fait dans sa dernière séance l'objet des études de la Commission.

La Commission, d'après les nouveaux renseignements donnés par l'architecte, décide que cet édifice sera placé dans la 1ère catégorie des monuments pour lesquels une subvention sera demandée à M. le ministre de l'Intérieur. M. [Émile] Boeswillwald est invité à 80/15/008/111 rédiger le devis du complément de la restauration.

Église Saint-Étienne, Beaugency (Loiret)
Tour de César, Hôtel de ville à Beaugency (Loiret)

Sur le rapport de M. l'Inspecteur général, la Commission décide que M. Delton sera chargé de rédiger un projet des réparations que demandent l'église Saint-Étienne, la Tour de César et l'Hôtel de ville de Beaugency.

Maison de François Ier à Orléans (Loiret)

M. Lenormant annonce à la Commission que la Maison de François Ier, à Orléans, vient d'être vendue moyennant 20 000 Francs à un marchand de laines, qui ne paraît pas disposé à s'en dessaisir. Le rapporteur pense qu'il serait désirable que cette maison devienne la propriété de la Société archéologique de l'Orléanais. Ce serait un moyen de la préserver de la ruine qui la menace.

La Commission, sur ce rapport, propose de consulter le préfet du Loiret sur les mesures qu'il y aurait lieu de prendre pour sauver ce monument précieux.

Château de Blois (Loir-et-Cher)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il n'a aucune observation à faire sur le devis présenté par M. Duban pour l'achèvement de la restauration du château de Blois. Sans doute, le chiffre du devis 733 779 Francs est considérable, mais on sait dans quel état se trouvent les parties du château récemment abandonnées par le ministère de la Guerre. Il n'est pas douteux du reste que l'expérience locale pour ainsi dire acquise par l'habile architecte chargé des travaux dans sa première restauration ne soit une garantie pour le succès de la seconde. M. Mérimée est d'avis qu'une somme aussi considérable ne saurait être imputée sur le budget ordinaire des Monuments historiques. D'un autre côté, le maire de Blois ne dissimule pas qu'il serait impossible d'obtenir de la Ville une subvention de quelque importance. Ce n'est donc qu'au moyen d'un crédit spécial qu'il sera possible d'entreprendre la restauration du château de Blois.

En conséquence, le rapporteur propose de présenter à M. le ministre un rapport spécial et de le supplier de vouloir bien autoriser la présentation d'un projet de loi demandant un crédit de 733 779 Francs.

La Commission partage l'avis du rapporteur.

Cathédrale de Laon (Aisne) Pont du Gard à Vers-Pont-du-Gard (Gard)

Seulement, elle propose de présenter en même temps 80/15/008/112 deux autres projets de loi au ministre ; l'un pour la restauration de la cathédrale de Laon ; l'autre pour la restauration du Pont du Gard.

Cette proposition est adoptée.

Église de Gonesse (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'une délibération prise par le Conseil municipal de Gonesse par laquelle la Commune vote un crédit de 18 066 Francs pour la réparation de son église.

La Commission, sur cette communication, est d'avis de remercier la Commune de Gonesse de ses efforts véritablement louables, et d'allouer pour les travaux urgents que réclame ce monument une somme de 18 000 Francs en trois exercices.

M. Courmont, rapporteur.Le secrétaire donne lecture à la Commission de deux lettres,

Peintures découvertes dans l'église Saint-Séverin à Paris (Seine)

l'une par laquelle M. Baltard, architecte de Saint-Séverin, prie la Commission de vouloir bien se rendre à Saint-Séverin pour y examiner des peintures du XVe siècle qu'il a découvertes sur les murs de l'une des chapelles.

Hôtel [sic] Autel d'Or de Bâle déposé au Musée de Cluny à Paris (Seine)

la deuxième lettre de M. du Sommerard, par laquelle M. le conservateur du Musée de Cluny fait connaître : 1e que le colonel Theubet désirerait que la Commission examinât l'Autel d'Or de Bâle, déposé au Musée et en fixât la valeur.

M. du Sommerard transmet en même temps à la Commission un complément du devis rédigé par M. Lenoir pour l'achèvement des réparations de la façade extérieure de l'Hôtel de Cluny.

Sur ces communications, la Commission décide qu'elle se réunira le vendredi 20 à 11 heures à l'Hôtel de Cluny, pour, de là, se rendre à l'église Saint-Séverin.

Église Saint-Vincent de Senlis (Oise)

M. Lenormant, rapporteur, expose que l'institution principale de l'église Saint-Vincent à Senlis est disposée à accepter toutes les conditions que le gouvernement voudra lui imposer en lui accordant une subvention pour la réparation de ce monument. L'édifice dont il s'agit 80/15/008/113 est des plus intéressants et il est en très mauvais état. Le devis des réparations urgentes s'élève à 31 586 Francs. Pour les réparations comprises aux autres catégories du devis, et les embellissements qu'on se propose de faire et dont il n'est pas parlé, les propriétaires s'engagent à les exécuter à leurs frais et sous la direction de l'architecte qui sera chargé par le ministre de ce travail.

Sur ce rapport, la Commission est d'avis d'allouer 10 000 Francs en trois exercices, à la condition que les propriétaires prendront l'engagement ci-dessus indiqué et que les travaux se feront sous la direction de M. Verdier.

Monument de Lysicrate à Athènes (Grèce)

M. de Laborde, rapporteur, donne lecture d'une lettre de M. Beulé au sujet du Monument de Lysicrate à Athènes. Il demande que la somme affectée antérieurement à ce travail et qui a reçu un autre emploi, soit de nouveau réservée.

La Commission partage cet avis.

Tour de Saint-Jacques-la-Boucherie à Paris (Seine)

Sur la proposition du président, la Commission est d'avis d'écrire à M. le préfet de la Seine, pour lui demander communication des projets de restauration de la Tour Saint-Jacques-la-Boucherie.

Vente d'objets d'art à Dijon (Côte-d'Or)

La Commission, sur la proposition de M. l'Inspecteur général, est d'avis de charger MM. Lenormant et du Sommerard de se rendre à Dijon pour y assister à une vente d'objets d'art précieux qui doit avoir lieu dans les premiers jours de décembre.

26 novembre 1852 [Vendredi]
A l'Hôtel de Cluny à Paris (Seine)
Présents : MM. Lenormant, Caristie, Mercey, de Montalembert, Vaudoyer, de Longpérier, Paul Lacroix, de Laborde, Courmont. 80/15/008/114
Hôtel [sic] Autel d'Or de Bâle

La Commission, sur l'invitation qui lui en a été faite par M. le ministre de l'Intérieur, se livre à un examen très sérieux du monument, connu sous le nom d'Autel d'Or de Bâle, et déposé à l'Hôtel de Cluny par M. le colonel Theubet.

Par suite de cette étude approfondie, la Commission est d'avis que M. le ministre de l'Intérieur pourrait offrir, jusqu'à la somme de cinquante mille francs, pour l'acquisition de ce monument. La Commission pense qu'on ne doit donner qu'un avis officieux de cette évaluation à M. Theubet.

La Commission prend ensuite en considération la proposition de M. Lenoir pour l'achèvement de la restauration de la façade extérieure de l'Hôtel de Cluny, elle est d'avis d'accorder, sur le crédit de 1853, les 4 967 Francs 38 demandés par l'architecte.

Peintures dans l'église Saint-Séverin à Paris (Seine)

La Commission se transporte ensuite à l'église Saint-Séverin, elle examine les peintures découvertes dans l'une des chapelles par l'architecte du monument, M. Baltard.

La Commission est d'avis que ces peintures de la fin du XVe siècle sont d'un intérêt assez grand pour qu'on doive les conserver. M. Baltard partage cette opinion et promet d'en faire faire la restauration par M. Steinheil, que lui recommande la Commission.

3 décembre 1852 [Vendredi]
Église de Saint-Savin (Vienne)

M. Mérimée donne lecture d'une lettre de M. A. Le Prévost au sujet de la chapelle Saint-Martin de l'église de Saint-Savin. M. Le Prévost signale le fâcheux état d'abandon dans lequel se trouve cette chapelle, sans fenêtres, sans grille, sans aucune protection contre les injures du temps et des hommes, et il prie la Commission 80/15/008/115 de prescrire qu'elle soit au moins close par des planches à l'intérieur afin de pourvoir à sa conservation jusqu'à ce qu'il puisse être procédé aux travaux réclamés depuis si longtemps.

La Commission partageant l'avis du rapporteur décide qu'il sera écrit à M. Joly-Leterme pour lui demander des renseignements sur cet état de choses.

Église de Sainte-Catherine-de-Fierbois (Indre-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le marquis de Lussac demande l'autorisation de construire à ses frais sur un des côtés du choeur de l'église Sainte-Catherine-de-Fierbois une chapelle pour lui et sa famille. Comme, depuis quelque temps déjà, on a construit du côté opposé à celui désigné par M. de Lussac, une sacristie qui a altéré le plan primitif de l'église, le rapporteur pense qu'il n'y a plus d'inconvénients à faire l'addition proposée, il est donc d'avis de l'autoriser.

La Commission autorise la construction dont M. de Lussac se propose de faire la dépense.

Église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, fait passer sous les yeux de la Commission les dessins que M. Denuelle a relevés d'après les peintures récemment découvertes dans l'église de Notre-Dame de Poitiers.

La Commission est d'avis que ces peintures méritent d'être relevées avec soin et un parti sera pris ultérieurement sur les moyens qui devront être employés pour en assurer la conservation.

Église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers (Vienne)

Même église.

M. Courmont, rapporteur.

Après cette communication de M. l'Inspecteur général, le secrétaire donne lecture à la Commission d'une pétition adressée au président lors de son dernier voyage, par l'administration municipale de la Ville de Poitiers, tendant à obtenir les fonds nécessaires pour débarrasser l'église Notre-Dame des constructions parasites qui la défigurent et la dégradent, de manière à l'entourer d'une vaste place. 200 000 Francs répartis en plusieurs exercices, ajoute le maire, couvriraient la plus grande partie des frais, et permettraient à la Ville de faire édifier sur la nouvelle place, une halle couverte que réclament impérieusement les marchés.

La Commission est d'avis de répondre au maire de Poitiers que les embellissements de la Ville de Poitiers 80/15/008/116 doivent être à la charge de l'administration municipale, que déjà le ministère de l'Intérieur a pris une part considérable à cet embellissement en faisant restaurer la façade de l'église Notre-Dame, que l'église est la seule chose qui puisse regarder l'administration de l'intérieur, et que, comme elle ne court aucun péril, le ministre attendra pour accorder de nouveaux secours pour la restauration, que la Ville consente à accorder le concours qui lui est demandé depuis longtemps.

Église de Saint-Leu-d'Esserent (Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le rapport de M. Verdier fait connaître non seulement l'insuffisance, mais encore l'inutilité des premiers travaux exécutés à Saint-Leu. Le rapporteur croit inutile de discuter le chiffre de la dépense portée au devis qui est de 77 596 Francs. Il pense qu'il suffit d'avoir examiné l'église avec quelque soin pour se convaincre que la situation est des plus graves et qu'elle ne peut être consolidée qu'au prix de sacrifices très considérables. La Commune ne peut prêter aucun concours. La dépense doit donc en définitive incomber tout entière au ministère de l'Intérieur et au ministère des Cultes.

Le rapporteur est d'avis que l'église de Saint-Leu-d'Esserent mérite tous les sacrifices qu'on fera pour elle, et il ne croit pas qu'une somme de 60 000 Francs fût mal employée à la restauration.

La Commission approuve les conclusions du rapporteur et propose d'accorder 60 000 Francs en quatre exercices et de demander au ministre des Cultes les 17 596 Francs restants.

Église d'Azay-le-Rideau (Indre-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, pense que c'est surtout à cause de sa façade très ancienne que l'église d'Azay-le-Rideau a été classée parmi les Monuments historiques, et il est d'avis que c'est à cette partie de l'édifice que doit s'employer le secours qui serait accordé par l'administration de l'Intérieur. Les pièces envoyées sont fort insuffisantes.

Le rapporteur croit que, si la Commission jugeait convenable de proposer une allocation pour cet édifice, il faudrait avant tout avoir un travail graphique et un devis 80/15/008/117 détaillé des réparations urgentes.

La Commission pense qu'il y a lieu de charger M. Guérin, architecte à Tours, de préparer les renseignements nécessaires pour l'étude de cette affaire.

Cathédrale de Béziers (Hérault)

M. Mérimée, rapporteur, expose que M. Viollet-le-Duc vient d'adresser au ministre un rapport sur la situation de l'église de Béziers, édifice qui peut être considéré comme un des plus importants de la France méridionale. La situation est extrêmement alarmante. Le système de couverture exige un remaniement complet ; d'autres travaux sont également nécessaires à l'intérieur et à l'extérieur surtout, le vent du sud-ouest ayant profondément rongé toute la partie de l'édifice qui s'y trouve exposée. Ces réparations peuvent être évaluées par approximation à la somme de 150 000 Francs. M. Viollet-le-Duc demande l'autorisation d'étudier cette restauration d'une manière plus détaillée.

La Commission, sur ce rapport, est d'avis de charger M. Viollet-le-Duc de dresser les plans et devis pour la restauration du monument.

Église d'Iteuil (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur.

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis de transmettre à M. le ministre des Cultes le dossier de l'église d'Iteuil monument non classé et qui ne mérite pas de l'être.

Église Sainte-Croix de Saint-Lô (Manche)

M. [V.] Ruprich-Robert est introduit ; la Commission le charge de préparer les dessins et devis nécessaires à l'étude de la restauration de l'église Sainte-Croix de Saint-Lô. Elle lui recommande également de s'occuper des mesures à prendre pour assurer la conservation de l'inscription de Thorigny.

Révocation de l'abbé Tournesac, correspondant (Sarthe)

Le secrétaire lit une lettre de M. le préfet de la Sarthe demandant que M. l'abbé Tournesac soit révoqué de ses fonctions de correspondant.

La Commission est d'avis de proposer au ministre la révocation de l'abbé Tournesac par les motifs invoqués par M. le préfet.

Église de Montmort (Marne)

d'après les renseignements fournis par M. Millet 80/15/008/118 au sujet de l'église de Montmort, M. Mérimée, rapporteur, croit qu'il y aurait lieu d'accorder une nouvelle allocation de 1 000 Francs mais applicable seulement à la réparation du transept sud. Il pense qu'il serait peut-être à propos d'exiger de la Commune un concours égal ou du moins de n'accorder de subvention que lorsqu'elle aurait fait tous les sacrifices que sa situation lui permet. La Commission, sur ce rapport, est d'avis d'accorder une allocation de 1 000 Francs sur 1853, à la condition que la Commune fera un sacrifice égal.

Église de Rocamadour (Lot)

M. Mérimée, rapporteur.Sur l'avis de M. le président, la Commission décide que l'église de Rocamadour sera visitée par M. Abadie, lors de sa première tournée dans le Midi et il adressera un rapport au ministre sur la situation.

Église de Mirepoix (Ariège)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis de charger M. Laval d'adresser un rapport sur l'église de Mirepoix, ainsi que sur la Fontaine de Portes. M. Laval devra préparer un dessin de ce dernier édifice, ainsi que du premier si l'intérêt qu'il présente lui paraît suffisant.

Église de Saint-Menoux (Allier)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'examen auquel il s'est livré de l'affaire de Saint-Menoux lui a fait reconnaître que, outre le déficit signalé dans la dépense occasionnée par la restauration, les travaux sont très mal faits et dénotent de la part de l'architecte ou peu de soin ou peu d'intelligence de ces sortes de réparation. Ainsi, à l'abside, des bases et des montants de piliers sont mal exécutés, et ce qu'il y a de plus grave, des fouilles pratiquées par M. Millet ont donné la preuve qu'un pilier a été refait et porte à faux.

Le rapporteur est d'avis que l'architecte ne justifie pas d'une manière satisfaisante le déficit survenu, et qu'en conséquence l'administration ne saurait la prendre à sa charge.

Ces conclusions sont approuvées par la Commission. 80/15/008/119

Porte de Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis de charger M. Constant-Dufeux architecte, d'étudier les projets proposés par l'administration des Ponts et chaussées pour établir des passages dans les massifs de la Porte de Moret.

Église d'Ébreuil (Allier)

Au sujet d'une demande de secours adressée au ministre par M. le maire d'Ébreuil, M. Mérimée, rapporteur, est d'avis de demander à M. Millet une note sur la situation des travaux. Il croit que le ministère a fait tous ceux qu'il s'était engagé à exécuter, et qu'il ne s'agit plus maintenant que de réparations qui intéressent l'exercice du culte.

Conclusions adoptées.

Église de Lesterps (Charente)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle que déjà la Commission a ajourné l'examen de l'affaire de Lesterps. Il est d'avis que l'architecte qui a si mal calculé la dépense est blâmable, et déjà la Commission lui a fait connaître son mécontentement. Toutefois, le rapporteur ne croit pas qu'on doive faire retomber les conséquences de l'erreur de l'architecte sur un monument des plus remarquables. La dépense prévue au devis supplémentaire est de 23 357 Francs. Les travaux précédemment exécutés montaient à 30 000 Francs, somme sur laquelle le ministère de l'Intérieur a fourni 15 000 Francs, le ministère des Cultes 12 000 Francs, la Commune 3 000 Francs. Le rapporteur croit qu'il serait difficile d'obtenir de l'administration des Cultes et de la Commune des subventions nouvelles, surtout dans la proportion des anciennes.

Il propose donc d'accorder dès à présent 15 000 Francs en deux exercices, en demandant que le reste de la dépense prévue, c'est-à-dire 8 357 Francs, soit partagé entre les Cultes et la Commune.

Ces conclusions sont adoptées 7 500 Francs sur 1853 et 7 500 Francs sur 1854.

Église de Cherves-Richemont (Charente)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une demande de secours transmise par M. le ministre des Cultes en faveur 80/15/008/120 de l'église de Cherves-Richemont. Le rapporteur expose qu'il s'agit de reconstruire une église détruite en grande partie. L'abside et la crypte, seules parties de l'église encore debout, paraissent en assez bon état, puisque dans le devis il n'y a qu'une somme de 1 000 Francs à 1 200 Francs qui s'applique à leur restauration.

M. Mérimée ne croit pas devoir proposer d'accorder le concours du ministère à une reconstruction qui ne le concerne pas à vrai dire. Seulement, si l'on adressait à l'administration une demande et un devis particulier pour la crypte, il y aurait peut-être lieu de s'en occuper.

Conclusions adoptées.

10 décembre 1852 [Vendredi]
Église de Saint-Leu-d'Esserent (Oise)

La sous-commission chargée de l'estimation des dessins des architectes est d'avis d'accorder une indemnité de 1 000 Francs à M. Verdier pour son travail sur l'église de Saint-Leu-d'Esserent.

Abbaye des Vaux-de-Cernay (Seine-et-Oise)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis de demander à M. Gérard de céder au Gouvernement un ou deux dessins de son atlas des Vaux-de-Cernay ou des copies de dessin des parties les plus intéressantes de son travail, qui seront désignés par la sous-commission, la collection entière étant trop considérable pour que l'administration puisse en faire l'acquisition.

Mort de M. Garrez, architecte attaché à la Commission. Attribution de ses chantiers

Le président fait connaître à la Commission la mort de M. Garrez, architecte attaché aux travaux des Monuments historiques depuis l'organisation du Service.

A l'occasion de cette perte si regrettable, M. Lenormant rappelle combien la Commission a toujours 80/15/008/121 eu à se louer de la coopération de cet artiste, avec quel talent et en même temps quelle délicatesse il a conduit les restaurations qui lui ont été confiées, avec quel soin scrupuleux il a suivi toutes les entreprises. Appelé dans une circonscription où l'administration centrale a rencontré le moins de concours, il n'a pu entreprendre aucune restauration complète, ce qui ne l'a pas empêché d'en préparer les projets, sans espoir de les exécuter jamais.

La Commission est d'avis que, pour donner à la famille de M. Garrez une preuve de l'intérêt de l'administration, il serait désirable que M. le président écrivît à sa veuve et à ses enfants, combien sa perte a été sensible à l'administration des Beaux-arts.

Église de Saint-Sulpice-de-Favières (Seine-et-Oise)

La Commission est d'avis, sur la proposition du secrétaire, de confier à M. Viollet-le-Duc les projets de restauration de l'église de Saint-Sulpice-de-Favières.

Église de Bougival (Seine-et-Oise)

Et à M. Questel ceux de l'église de Bougival.

Quant aux autres travaux dont M. Garrez avait la direction, la Commission charge le secrétaire de les partager entre MM. Godeboeuf et Mimey, en attribuant de préférence à ce dernier ceux de Seine-et-Marne.

Église de Beaune (Côte-d'Or)

M. Courmont secrétaire, donne lecture d'une délibération prise par le Conseil municipal de Beaune, d'où il résulte que cette Commune s'engage à voter 10 000 Francs par an pour la restauration de son église, tant que le Gouvernement consentira, ainsi qu'il l'a promis, à donner 5 000 Francs par an. Le rapporteur fait observer à la Commune que jamais il n'a été promis 50 000 Francs par an, mais bien 50 000 Francs une fois donnés. Il croit qu'il serait bon de renouveler l'offre déjà faite à la condition que la Ville donnera une somme égale de 50 000 Francs. Cette proposition est adoptée par la Commission.

Hôtel des Archives impériales à Paris (Seine)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle que la petite poterne des Archives de l'Empire, qui donne sur la rue du Chaume, a été restaurée en 1846. Les peintures du tympan ont été ravivées. En 1848, on a recouvert toute l'ornementation d'une couche de badigeon, le rapporteur serait d'avis que la Commission fît la dépense d'enlever 80/15/008/122 ce badigeon.

La Commission propose d'écrire à M. Lelong, architecte, qui habite le Palais des Archives, pour qu'il fasse faire cette opération.

Église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture du rapport de M. Denuelle sur les peintures découvertes à Notre-Dame de Poitiers.

Sur la proposition de M. Duban, la Commission est d'avis de faire faire des expériences pour imbiber de cire ou d'autre matière capable de fixer les peintures qui ont été découvertes ; elle propose également de ne restaurer ces peintures que lorsqu'un membre ou deux de la Commission auront pu donner à M. Denuelle des instructions sur la manière dont il doit être procédé à ce travail.

Église Saint-Pierre-au-Parvis à Soissons (Aisne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'intérêt de la chapelle de Saint-Pierre à Soissons, n'est pas douteux d'après le rapport de M. [Émile] Boeswillwald, et le projet d'isolement proposé par la Ville de Soissons mérite d'être approuvé. Seulement l'avantage résultant de cette mesure étant tout entier pour la Ville, elle devrait en supporter à elle seule la dépense. La subvention demandée n'est que de 1 000 Francs sur une dépense totale de 2 500 Francs.

La Commission, sur le rapport de M. Mérimée, est d'avis d'accorder les 1 000 Francs demandés par la Ville de Soissons, sur l'exercice 1853.

Église Saint-Sauveurde Dinan (Côtes-du-Nord)

M. Courmont, rapporteur.Le secrétaire lit une lettre par laquelle la Bibliothèque de la Ville de Dinan informe le ministre que M. [V.] Ruprich-Robert va être chargé des travaux à faire dans l'église Saint-Malo de Dinan et demande s'il ne serait pas opportun que ce même architecte fût chargé de la mission d'examiner les travaux exécutés dans l'intéressante église de Saint-Sauveur.

La Commission, sur l'avis du rapporteur, pense qu'il peut être utile à l'administration d'avoir de M. [V.] Ruprich-Robert un rapport 80/15/008/123 sur cette restauration, et croit qu'il y a lieu de l'en charger.

Église Saint-Julien à Sennecey-le-Grand (Saône-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la chapelle des seigneurs de Lugny, à Saint-Julien, mérite l'intérêt de l'administration. La dépense qui serait de 1 792 Francs ne paraît pas disproportionnée avec l'importance des peintures dont il s'agit d'assurer la conservation. Seulement, si la Commission était d'avis que la restauration eût lieu aux frais de l'administration des Monuments historiques, il pense qu'il faudrait au préalable obtenir de la Commune l'engagement que la chapelle sera respectée, et qu'elle ne sera plus comprise dans la location du reste de l'église, comme cela a lieu actuellement.

Cet avis est partagé par la Commission qui alloue 1 792 Francs sur 1853, aux conditions du rapport.

Église de Dole (Jura)

Sur la proposition de M. Mérimée, rapporteur, la Commission est d'avis de renvoyer au ministre des Cultes le dossier de l'église de Dole, monument très médiocre, qui n'est pas classé et ne mérite pas de l'être.

Abbaye de Saint-Victor à Marseille (Bouches-du-Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître qu'il a visité cette année l'église de Saint-Victor pour laquelle un secours est demandé au ministre. Le rapporteur reconnaît que cette église mérite un intérêt tout particulier, et que dans le cas où de grands travaux y seraient nécessaires, le Gouvernement devrait y prendre part. Mais le dossier ne donne aucun détail de l'état du monument. Il n'y a ni dessin, ni devis. En un mot, il est difficile de deviner pour quels travaux on sollicite une subvention. Les cryptes de Saint-Victor taillées dans le roc n'ont jamais été complètement explorées, ce travail serait d'un très grand intérêt, et de l'avis du rapporteur, si l'on s'occupait d'un travail de restauration, il y aurait lieu de faire faire une étude de ces cryptes.

Sur ce rapport, la Commission ajourne jusqu'à production de pièces.

Église Saint-Vincent de Mâcon (Saône-et-Loire)

M. Questel rapporteur, rappelle que, sur un rapport de loi du 15 février 1844, la Commission ordonna certains travaux qui consolidèrent les tours de Saint-Vincent de Mâcon, et mirent les voûtes du narthex à l'abri des eaux pluviales. De son côté, la Ville contribua à la dépense. Aujourd'hui, l'administration municipale paraissant disposée à faire quelques sacrifices, 80/15/008/124 la Commission voudra aussi faire un effort en faveur du monument. Le devis dressé par l'agent-voyer évalue la dépense à 9 000 Francs.

La somme demandée ne paraît pas exagérée, mais le devis est tellement sommaire qu'on ne peut s'en rapporter à lui, sans connaître le concours de la Commission et le produit de la souscription annoncée par le préfet.

Le rapporteur conclut à ce que M. Millet soit chargé d'étudier l'affaire, et de préparer le devis des travaux qu'il serait bon d'exécuter.

Cet avis est adopté par la Commission.

17 décembre 1852 [Vendredi]
Église de Gassicourt (Seine-et-Oise)

La Commission fixe à 304 Francs l'indemnité à accorder à M. Durand pour son travail de restauration de l'église de Gassicourt, elle demande seulement que l'architecte joigne à son projet un dessin des vantaux de la porte.

Pierres tombales dans les églises de Châlons-sur-Marne (Marne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les délibérations des trois conseils de Fabrique de la Ville de Chalons témoignent également de leur mauvais goût et de leur mauvaise volonté au sujet des mesures à prendre pour la conservation des pierres tombales qu'elles possèdent. Ainsi, l'église de Notre-Dame, qui a reçu dernièrement un secours, a recours à l'administration pour une dépense qui ne peut être considérable. A Saint-Alpin et dans la cathédrale où il y a un plus grand nombre de pierres tombales, on se refuse à faire la dépense du déplacement de ces pierres. Le rapporteur croit que, malgré tout le désir qu'on peut avoir de conserver ces monuments, il serait dangereux d'habituer les Fabriques à compter sur le secours du gouvernement pour toutes les dépenses utiles.

Il propose de charger M. Lassus de faire prendre sur papier 80/15/008/125 des empreintes des tombes gravées les plus intéressantes, et à cet effet de lui ouvrir un crédit d'une centaine de francs.

Cette proposition est adoptée par la Commune.

Église de Billom (Puy-de-Dôme)

Au sujet d'une demande adressée en faveur de l'église de Billom, M. Mérimée, rapporteur, s'en réfère aux termes du rapport de M. Caristie du 10 février 1843, duquel il résulte que l'édifice n'est point dans un état alarmant et que le secours demandé a plutôt pour objet l'embellissement de l'église que sa consolidation ; jusqu'à ce qu'un nouvel état de situation vienne éclairer la commission sur les besoins de cet édifice, le rapporteur ne pense pas qu'il y ait lieu de s'en occuper.

Cet avis est partagé par la Commission.

Château de Rochechouart (Haute-Vienne)

M. le préfet de la Haute-Vienne demande un secours de 25 000 Francs pour les réparations du château de Rochechouart.

Le rapporteur, M. Mérimée, est d'avis que l'entretien de ce monument affecté au service de la sous préfecture, du tribunal et de la gendarmerie ne peut incomber aux Monuments historiques. Il y a quelques années une assez forte allocation a été appliquée à des réparations de consolidation. Il s'agit aujourd'hui de travaux de pur entretien, nécessaires aux services établis dans ce château.

Le rapporteur pense que c'est au département à supporter la dépense.

La Commission partage cet avis.

Église de Chablis (Yonne)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'une plainte adressée par le maire de Chablis contre M. Amé, architecte de l'église de cette Commune.

Le rapporteur propose de demander des explications à M. Amé, et est d'avis qu'il eût été plus simple que le préfet, en transmettant les plaintes du maire, fît connaître en même temps la défense de l'architecte.

Ces conclusions sont approuvées.

Église Saint-Vulfran d'Abbeville (Somme)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance du rapport de 80/15/008/126 M. Viollet-le-Duc sur le fâcheux état de l'église Saint-Vulfran d'Abbeville. Il propose de le transmettre au ministre des Cultes avec l'expression d'un regret, celui de ne pouvoir prendre part à la restauration d'un édifice médiocre en soi, et qui ne peut subsister qu'au moyen de sacrifices énormes, hors de proportion avec les ressources du ministère de l'Intérieur.

Église de Lisieux (Calvados)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître qu'il est informé que le Conseil municipal de Lisieux a voté une somme de 119 000 Francs pour la restauration de l'ancienne cathédrale. Il propose d'accorder une subvention de 20 000 Francs en deux exercices, mais de ne la rendre définitive que lorsque la communication officielle du vote de la Ville aura été reçue par l'administration. Il demande en même temps qu'avis de cette délibération soit donné au ministère des Cultes.

Cet avis est adopté. 20 000 Francs en deux exercices 1853 et 1854.

Église de Champdéniers (Deux-Sèvres)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Champdéniers est un édifice intéressant, mais qui ne se distingue pas assez notablement de tant d'autres du même département pour mériter un intérêt particulier. Cependant le sacrifice fait par la Commune d'une somme de 1 500 Francs sur un devis de 4 000 Francs, pourrait peut-être engager la Commission à lui montrer quelque faveur.

Le rapporteur serait d'avis dans ce cas d'accorder une allocation conditionnelle de 1 500 Francs qui ne deviendrait définitive que si M. le ministre des Cultes consentait à lui accorder de son côté un secours de 1 000 Francs.

Ces conclusions sont approuvées. 1 500 Francs sur 1853 conditionnellement.

Église de Châtel-Montagne (Allier)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Châtel-Montagne est un petit édifice très remarquable par l'unité de son style, son originalité et la bonne exécution. Il n'est pas d'ailleurs dans une situation fort alarmante. M. Millet a étudié surtout la restauration du porche qui peut donner quelques inquiétudes, et qui serait 80/15/008/127 complètement réparé avec une somme d'environ 3 000 Francs.

Le rapporteur propose d'accorder cette petite subvention, et d'inviter en même temps M. Millet à dresser un devis détaillé des autres réparations qu'il n'a fait qu'indiquer.

Cet avis est partagé par la Commission. 3 000 Francs sur 1853.

Église de Sisteron (Basses-Alpes)

Sur l'avis de M. Mérimée, la Commission propose d'accorder pour l'achèvement de la restauration de l'église de Sisteron une subvention nouvelle de 2 900 Francs représentant le tiers de l'augmentation de la dépense signalée, à la condition que les deux autres tiers seront fournis par la Ville de Sisteron et le ministère des Cultes. 2 900 Francs sur 1853.

Vitraux de l'église de Louviers (Eure)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître une demande adressée par le préfet de l'Eure au sujet des vitraux de l'église de Louviers. Le rapporteur doute que l'administration doive s'engager dans des restaurations de cette nature, excepté lorsqu'elles s'appliquent à des monuments d'un intérêt tout exceptionnel. De toute manière, la demande de M. le préfet n'étant accompagnée d'aucune pièce à l'appui ne peut guère être à présent l'objet d'une délibération.

Sur les observations du président, la Commission décide qu'aucune décision ne sera prise à l'égard des travaux que réclame l'église de Louviers, jusqu'à ce qu'un architecte, commissionné par le ministre, ait fait connaître l'état de la restauration commencée. Elle désigne M. Lambert pour ce travail.

Église de Simorre (Gers)

M. Mérimée, rapporteur, expose que des réparations très utiles et très urgentes proposées par M. Viollet-le-Duc pour l'église de Simorre lui paraissent devoir être autorisées ; elles ne s'élèvent qu'à 4 000 Francs.

Le rapporteur pense qu'on pourrait accorder toute la somme demandée à la condition que l'isolement de l'église, dépense évaluée 3 000 Francs, serait opéré aux frais de la Commune qui pourrait être aidée par le ministère des Cultes.

Ces conclusions sont adoptées 4 000 Francs sur 1853 conditionnellement. 80/15/008/128

Salle capitulaire de l'église de Noyon (Oise).

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître combien il a été satisfait des travaux exécutés dans la salle capitulaire de Noyon, sous la direction de M. Verdier. Il reste à présent des travaux très considérables pour terminer la décoration essentielle de cette salle, car jusqu'ici on s'est borné à la consolider. Il s'agit de refaire les chambranles de plusieurs fenêtres, le parement tout entier, enfin d'y exécuter des vitraux et des portes. La dépense est de 70 000 Francs.

Le rapporteur ajoute qu'on peut objecter que ces travaux ne sont point d'une urgence telle qu'il faille faire immédiatement un sacrifice si considérable pour les entreprendre. D'un autre côté, on peut remarquer que l'achèvement de la restauration de cette salle peut s'exécuter par parties et lentement.

Le rapporteur est d'avis de décider en principe la restauration. Toutefois, il croit qu'il serait bon de consulter l'évêque de Beauvais sur la destination qui sera donnée au monument, pour voir si l'on peut réclamer le concours, soit de la Ville, soit du ministère des Cultes.

Cet avis est partagé par la Commission.

Abbaye du Bec-Hellouin (Eure)

Sur la proposition de M. Lenormant, rapporteur, la Commission alloue pour les réparations que réclame la tour de l'abbaye du Bec une somme de 8 000 Francs en deux exercices. M. le ministre de la Guerre devra être informé de cette décision.

Église de Beaumontel (Eure)

Sur l'avis du même rapporteur, M. Lenormant, la Commission alloue pour l'église de Beaumontel une somme de 2 000 Francs sur l'exercice 1853 à la condition que les 4 000 Francs restant pour compléter l'exécution du devis de M. Lambert seront fournis par la Commune et le ministère des Cultes.

Église de Serquigny (Eure)

La Commission, sur la proposition du même rapporteur, M. Lenormant, accorde également une somme de 1 500 Francs à l'église de Serquigny, à la condition que le reste de la dépense sera fourni par la Commune et le ministère des Cultes. 80/15/008/129

Chapelle d'Harcourt (Eure)

M. Lenormant, rapporteur.La Commission est d'avis que les propositions de M. Lambert au sujet de la chapelle d'Harcourt seront l'objet d'un nouvel examen.

Église de Conches (Eure)

M. Lenormant, rapporteur, donne lecture à la Commission du rapport de M. Lambert sur l'église de Conches. Il propose d'allouer en deux exercices une somme de 10 000 Francs à la condition que la Ville de Conches pourvoira au reste de la dépense, avec le concours du ministre des Cultes.

Ces conclusions sont approuvées. 5 000 Francs sur 1853 et 5 000 Francs sur 1854 conditionnellement.

Divers édifices de Dijon (Côte-d'Or)

La Commission ajourne à une autre séance la discussion sur plusieurs propositions relatives à l'église Saint-Philibert de Dijon et à plusieurs maisons intéressantes de la Ville de Dijon telles que : l'Hôtel des ambassadeurs, l'Hôtel de Voguë, ainsi qu'une proposition présentée par M. Mérimée en faveur de l'église de Thil-Châtel à trois lieues de Dijon.

Château de Blois (Loir-et-Cher)
Pont du Gard à Vers-Pont-du-Gard (Gard)
Cathédrale de Laon (Aisne)

M. Mérimée donne lecture à la Commission de l'exposé des motifs qu'il a préparé à l'appui des trois projets de loi relatifs à la restauration du château de Blois, du Pont du Gard et de l'église de Laon, la Commission approuve les termes de cet exposé et décide qu'il sera proposé à l'approbation du ministre.

Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

Le secrétaire donne lecture d'une lettre par laquelle M. du Sommerard informe la Commission des acquisitions qu'il a pu faire à la vente d'objets d'art qui a eu lieu tout 80/15/008/130 récemment à Dijon.

La Commission approuve toutes ces acquisitions, sauf celle de l'arbalète qui lui semble peu propre à être rangée parmi les objets dont l'Hôtel de Cluny doit chercher à l'enrichir.

Dessins de M. Bourla : Fouilles de Saintes (Charente-Inférieure) et crypte de Sainte-Geneviève

La Commission autorise le secrétaire à offrir à M. Bourla 300 Francs pour les dessins des fouilles de Saintes et 200 Francs pour les dessins de la crypte de Sainte-Geneviève.

La séance est levée.

24 décembre 1852 [Vendredi]
Mosaïque du Temple Saint-Jean à Poitiers (Vienne)

M. Mérimée fait connaître à la Commission que M. Joly-Leterme l'informe qu'en faisant les déblais nécessités par les travaux du Temple Saint-Jean à Poitiers, on vient de découvrir un courant de grossière mosaïque noire et blanche ; prochainement M. Joly-Leterme enverra un compte détaillé de cette découverte.

Église de Cunault à Chênehutte-Trèves-Cunault (Maine-et-Loire) Carrelage.

M. Mérimée propose d'autoriser M. [blanc] à publier les dessins que M. Joly-Leterme a transmis au ministre d'un carrelage découvert dans l'église de Cunault.

Cette autorisation est accordée.

Amphithéâtre de Nîmes (Gard)

M. Lenormant, rapporteur, donne lecture d'une lettre de M. Boucoiran au sujet de l'Amphithéâtre de Nîmes.

Le rapporteur est d'avis que cette réclamation est intempestive, car le monument dont il s'agit ne risque rien, et il importe seulement de l'entretenir. Il comprendrait une demande en faveur du Pont du Gard qui réclame d'urgentes réparations. Le rapporteur est d'avis de joindre la lettre de M. Boucoiran au dossier du Pont du Gard pour montrer qu'on peut faire quelque chose de plus utile pour la Ville de 80/15/008/131 Nîmes et le département du Gard.

Conclusions adoptées.

Fouilles des Célestins à Paris (Seine)

M. Lenormant, rapporteur, donne lecture à la Commission de la lettre adressée au ministre par M. Thierry, président de la Commission des fouilles des Célestins, au sujet des restes de la duchesse de Bedford.

Sur cette communication, la Commission est d'avis qu'elle n'a pas mission d'examiner les demandes de cette nature, où il ne s'agit ni d'art, ni de monument, et en conséquence se déclare incompétente.

Société des arts de l'Aube

M. Mérimée, rapporteur, donne communication d'une demande de secours adressée par la Société des arts de l'Aube, dans le but de pratiquer des fouilles dans plusieurs localités du département.

Le rapporteur ne croit pas que des sociétés savantes doivent être subventionnées par le ministère de l'Intérieur qui déléguerait ainsi la responsabilité et la surveillance dans l'emploi des fonds destinés à la conservation des Monuments historiques.

La Commission partage cet avis.

Réclamation du sieur Dartel pour l'église de Souillac (Lot)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le sieur Dartel réclame de nouveau une indemnité au sujet des travaux qu'il a exécutés à Souillac ; le rapporteur persiste dans les conclusions de son rapport du 22 septembre 1850 qui rejetait la demande.

Conclusions approuvées.

Église de Varen (Tarn-et-Garonne)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission décide que M. Olivier sera chargé d'adresser un rapport sur la situation de l'église de Varen.

Église de La Trinité à Fécamp (Seine-Inférieure)

M. Cochet, correspondant du ministère, demande que la Ville de Fécamp soit affranchie de la condition que le ministère a mise à son allocation pour les travaux de l'église de La Trinité.

M. Mérimée croit très dangereux en principe de céder sur ce point. Il lui paraît impossible que, soit par ses ressources ordinaires, soit par voie de souscription ou enfin par l'insistance du ministre des Cultes, la Ville de Fécamp ne parvienne pas à 80/15/008/132 réunir la faible somme qui lui est demandée. La Commission, partageant cette opinion, persiste dans la première décision.

Église de Chabrillan (Drôme)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle que la Commission a indiqué les travaux qui étaient indispensables à la conservation de l'église de Chabrillant. Ils ont été exécutés. Aujourd'hui, le maire demande une subvention :

1° pour mettre des abats-jour ou des fenêtres au clocher :

2° pour enlever les décombres amassés autour de l'église et qui selon son expression y entretiennent la fraîcheur.

Le rapporteur est d'avis que ni l'une, ni l'autre de ces opérations ne concerne les Monuments historiques.

Cet avis est adopté.

Église de Saint-Maurice-sur-Dargoire (Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte du rapport de M. Desjardins que l'église de Saint-Maurice-sur-Dargoire que l'on se propose de démolir est une église médiocre, mais d'un effet pittoresque et très solide. Le rapporteur est d'avis qu'il serait fâcheux de la détruire, mais que l'administration doit se borner à des conseils. Si la Commune entendait ses intérêts, elle agrandirait son église et ne la détruirait pas.

Avis adopté.

Église de Lusignan (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la Commune de Lusignan se refuse à remplir la condition qui avait été mise à l'allocation accordée par le ministre pour la restauration de son église.

Le rapporteur est d'avis qu'après les sacrifices faits par les ministères de l'Intérieur et des Cultes, on pouvait espérer un concours. En outre, le maire annonce que le déficit ne sera pas de 6 000 Francs mais de 12 000 Francs, attendu que les propriétés estimées par M. Joly-Leterme 11 000 Francs en valent 17 000 Francs. L'allocation de 21 000 Francs doit-elle être révoquée ? Le peu de zèle montré par la Ville autoriserait cette mesure, mais ce serait condamner l'église qui est fort intéressante à une ruine certaine.

Le rapporteur n'ose proposer à la Commission un avis qui condamne l'église. Si le parti de l'indulgence prévalait, on pourrait se borner aux expropriations absolument indispensables évaluées à 6 ou 7 000 Francs. Dans ce cas, le rapporteur 80/15/008/133 proposerait d'inviter le préfet à procéder de la manière la plus vigoureuse contre les propriétaires qui ont endommagé l'église.

Ces conditions sont approuvées. L'allocation est rendue définitive sur les exercices 1853, 1854, 1855 et 1856.

Cathédrale de Senlis (Oise)

M. Mérimée, rapporteur, croit qu'il serait fâcheux de suspendre les travaux qui s'exécutent à l'ancienne cathédrale de Senlis, surtout la Ville, malgré la situation assez mauvaise où elle se trouve, offrant de faire des sacrifices encore considérables.

Le rapporteur propose de demander à M. Verdier quelle est la somme absolument nécessaire pour continuer les travaux, et de réserver 20 000 Francs en quatre exercices, à condition que la Ville de son côté donnera 8 000 Francs en quatre annuités.

Ces conclusions sont approuvées.

Abbaye du Thoronet (Var)

M. Mérimée, rapporteur, pense que, d'après les renseignements très intéressants donnés par M. le préfet du Var, il y a lieu de faire l'acquisition de l'abbaye de Thoronet. Une somme de 1 500 Francs est disponible sur les fonds départementaux. Le rapporteur demande si l'on doit réclamer un concours plus considérable.

M. Mérimée croit difficile que l'État conserve cette propriété dont la surveillance ne serait pas faite et l'entretien serait assez coûteux. Il pense qu'après avoir fait l'acquisition, le Gouvernement devrait le donner au département à la charge d'entretien ; en d'autres termes, le ministre de l'Intérieur donnerait 4 000 Francs, le département 1 500 Francs, et ce dernier pourvoirait à l'entretien de l'édifice auquel il donnerait une destination qui n'en altérerait par le caractère.

Ces conclusions sont approuvées. 4 000 Francs sur 1853.

Église de Bois-Sainte-Marie (Saône-et-Loire)

M. Courmont secrétaire.

d'après un rapport de M. Millet, le secrétaire expose qu'un sieur François Penaud, dit Léger, ouvrier manoeuvre employé dans les travaux de l'église de Bois-Sainte-Marie, a été tué par la chute d'une pièce de bois le 7 septembre dernier. Le rapporteur pense que la Commission ne refusera pas d'allouer un secours à la veuve 80/15/008/134 de cet homme qui a trois enfants en bas âge et une mère infirme.

La Commission est d'avis d'allouer 500 Francs sur 1853.

Église d'Ainay à Lyon (Rhône)

La Commission approuve le projet d'autel préparé par M. Questel pour l'église d'Ainay à Lyon.

La séance est levée.


42Aymard, archiviste départemental, fait part de la découverte des Arts libéraux à la Société d'agriculture, des sciences et arts du Puy le 6 décembre 1850. £, 6, p. 104.