1853
7 janvier 1853 [Vendredi]
Église Saint-Epvre à Nancy (Meurthe)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une demande adressée par le préfet de la Meurthe en faveur de l'église Saint-Epvre de Nancy. Le rapporteur s'étonne que l'église Saint-Epvre ait été classée. Le portail dont il s'agit ne semble mériter aucun intérêt et de plus le rapporteur pense qu'une Ville aussi considérable que Nancy peut se procurer facilement une somme de 800 Francs, nécessaire pour achever la restauration d'une de ses églises.

Conclusions approuvées.

Église du Bourg-Dun (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le travail graphique ainsi que le devis produit à l'appui d'une demande pour l'église de Bourg-Dun sont fort incomplets. Le monument est un composé de constructions d'âges différents, mais bien qu'il ne soit pas dépourvu d'intérêt, le rapporteur croit qu'il serait facile d'employer mieux les faibles ressources de l'administration.

M. Mérimée propose d'ajourner toute subvention jusqu'à ce que la situation et l'importance de l'église soient mieux établies.

La Commission approuve les conclusions du rapport et décide que l'administration locale sera invitée à charger M. Brunet-Debaisnes de ce travail.

Conclusions approuvées. 80/15/008/135

Chapelle sépulcrale de Sarlat (Dordogne)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'un rapport de M. Abadie sur la situation de la chapelle sépulcrale de Sarlat. Cet architecte exprime le voeu que la Commune de Sarlat, tout en laissant à la communauté la jouissance du monument, s'en réserve la propriété en des termes tels que la communauté ne puisse les revendiquer.

Le rapporteur propose d'adopter les conclusions du rapport de M. Abadie, et de demander à M. le ministre de les communiquer au préfet de la Dordogne avec l'invitation de tenir la main à ce que rien ne soit fait qui puisse nuire à la chapelle de Sarlat.

Cet avis est adopté.

Église de La Brède (Gironde)

M. Mérimée, rapporteur, communique à la Commission une lettre par laquelle M. le ministre des Cultes demande quel parti M. le ministre de l'Intérieur a pris au sujet de la restauration de l‘église de La Brède.

Le rapporteur est d'avis de répondre par la communication du rapport de M. Abadie du 30 juillet 1848, et du rapport de la Commission du 1er août 1848.

Église de Villefranche (Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle dans quels termes, sur le rapport de M. Lenormant, une allocation de 4 000 Francs avait été accordée à l'église de Villefranche par décision du 30 mars 1849. Malgré l'avis que cette allocation serait la dernière, le préfet du Rhône réclame un nouveau secours : le rapporteur pense qu'il ne peut que s'en référer au rapport du 30 mars 1849 et à l'avis exprimé par la Commission. Il est impossible dans la situation actuelle du budget de faire de nouveaux sacrifices pour un édifice qui n'offre que peu d'intérêt.

Cette opinion est partagée par la Commission.

Église de Chamalières (Haute-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, propose de classer l'église de Chamalières, monument des plus remarquables de la Haute-Loire. L'architecte lui paraît attribuer à l'édifice une date un peu ancienne. Aussi le rapporteur est-il d'avis que quelques détails 80/15/008/136 des moulures seraient nécessaires pour établir ce point. Le rapporteur est d'avis de demander :

1° un devis des travaux les plus urgents,

2° de prévenir le préfet que la situation du fonds ne permettra pas de faire de grands sacrifices,

3° de demander un dessin de la porte peinte décrite dans le rapport de M. Normand, ainsi que du bénitier,

4° un dessin des bases de la nef et des bases du choeur, ainsi que les profils des moulures des oeils-de-boeuf.

Cet avis est partagé par la Commission et le monument classé.

Église de la Major à Marseille (Bouches-du-Rhône)

M. de Laborde, rapporteur, appelle l'attention de la Commission sur le projet conçu par l'administration de construire la nouvelle cathédrale de Marseille sur l'emplacement même qu'occupe aujourd'hui l'église de la Major, monument des plus intéressants.

M. Vaudoyer fait connaître que l'église de la Major est depuis longtemps complètement déshonorée par les mutilations qu'elle a subies, il explique par quels autres motifs on a été obligé de choisir le plan même qu'occupe un ancien édifice pour y construire la cathédrale.

Après ces observations, la Commission, tout en appréciant à leur juste valeur les motifs qui ont déterminé l'administration, est d'avis qu'elle ne saurait se dispenser d'exprimer le vif regret que lui cause une décision par suite de laquelle un monument d'une haute antiquité et d'un véritable mérite va être détruit.

Église d'Ussel (Corrèze)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le devis de restauration et d'agrandissement de l'église d'Ussel s'élève à 82 336 Francs sur lesquels la Commune offre 56 000 Francs.

Le rapporteur est d'avis que l'église est intéressante à tous égards, et que l'empressement de la Commune à s'imposer un sacrifice aussi considérable est digne de tous éloges.

M. Mérimée croit qu'il est impossible de lui refuser le secours qu'elle demande et il propose de lui accorder en trois exercices une somme de 13 000 Francs, en demandant à M. le ministre des Cultes de vouloir bien prendre le surplus à sa 80/15/008/137 charge, soit 13 000 Francs.

La Commission approuve ces conclusions et est d'avis d'allouer 13 000 Francs sur trois exercices.

Église de Perthes (Haute-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le projet de l'église de Perthes, qui d'abord avait pour but l'agrandissement de l'église, est maintenant réduit à une restauration, sauf quelques modifications au plan primitif par l'extension des deux bras des transepts. La nécessité des autres travaux ne peut être contestée, excepté peut-être la reconstruction de la tour. Le rapporteur croit ne devoir faire qu'une seule observation sur le projet, c'est que l'auteur paraît avoir donné à la tour moderne des proportions un peu trop considérables. Bien qu'il ait prévu une reprise en sous-oeuvre des soubassements de cette tour, il serait peut-être à craindre que l'augmentation très notable de charge ne déterminât quelque excédent. Sur un devis de 41 000 Francs, la Commune a réuni 27 500 Francs. Si les efforts des habitants de Perthes sont dignes d'éloges, leur église au point de vue de l'art n'a qu'une importance secondaire.

La Commission, sur ce rapport, est d'avis de renvoyer l'affaire à M. le ministre des Cultes en appelant son attention sur le projet de la tour qui, par ses proportions extraordinaires, peut entraîner des accidents.

Monuments gothiques de la cathédrale de Grenoble (Isère)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que la Commission des Cultes consultée sur la proposition faite par M. Janniard d'employer le ciment romain pour la restitution des sculptures dégradées des monuments gothiques de la cathédrale de Grenoble, a été d'avis d'approuver le procédé de restauration proposé par l'architecte. M. le ministre des Cultes communique cette décision à son collègue de l'Intérieur, le rapporteur propose de répondre au ministre des Cultes que, puisque la Commission des édifices religieux est d'avis que ce mode de réparation peut être adopté, la Commission ne s'y oppose pas, mais qu'elle demande que l'on recommande à l'architecte la surveillance la plus grande, le succès de l'opération dépendant surtout du choix des matériaux et de l'expérience des ouvriers. 80/15/008/138

Conclusions approuvées.

Église des Aix-d'Angillon (Cher)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle que l'intérêt qui s'attache à l'église des Aix est mérité surtout par l'heureuse dispositions du choeur et des absides, et fait observer que le nouveau projet présenté s'applique exclusivement à la restauration de la nef.

Comme il existe de la part de l'administration une espèce d'engagement, et qu'il faut prendre en considération les sacrifices consentis par la Commune qui, sur un devis de 33 000 Francs, en a fourni 23 400 Francs, le rapporteur propose de donner suite à la demande. Toutefois, comme le projet envoyé est très médiocre, le rapporteur pense qu'il y a lieu :

1° de charger M. Bailly, architecte diocésain, d'une étude sérieuse de la restauration en recommandant de s'attacher à la consolidation pure et simple de la nef, en réduisant autant que possible la hauteur du pignon,

2° de rédiger un projet pour la restauration du chevet qui devrait comprendre la réfection de l'abside nord, et le changement de la sacristie qui pourrait être portée sur le transept, enfin de réclamer le concours des Cultes.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Baron (Oise)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture à la Commission d'une lettre de M. Verdier au sujet de la restauration de l'église de Baron.

La Commission est d'avis de charger M. Verdier d'établir le projet de restauration de cet édifice.

Église de Marmoutier (Bas-Rhin)

M. Mérimée, rapporteur, communique une lettre de M. le Général Morin sur l'état de l'église de Marmoutier. Le rapporteur rappelle que M. [Émile] Boeswillwald est chargé de préparer un projet de restauration.

Église Saint-Julien de Tours (Indre-et-Loire) vitraux

Le secrétaire, M. Courmont, rapporteur, donne lecture d'une lettre par laquelle M. le ministre des Cultes demande à son collègue d'imputer sur son crédit la dépense que doit occasionner la pose 80/15/008/139 de vitraux peints dans l'église Saint-Julien de Tours.

La Commission est d'avis que cette dépense ne peut concerner l'administration de l'Intérieur.

Arc de Triomphe du Pont du Tarn à Montauban (Tarn-et-Garonne)

Le secrétaire, M. Courmont, rapporteur, communique une lettre du préfet de Tarn-et-Garonne par laquelle un crédit est demandé pour la reconstruction de l'Arc de Triomphe, construit en 1808 sur le Pont du Tarn en l'honneur de l'Empereur Napoléon.

La Commission est d'avis que le fonds dont elle dispose ne peut s'appliquer aux monuments de création aussi récente.

Église Notre-Dame de Melun (Seine-et-Marne)

Le secrétaire, M. Courmont, rapporteur, fait connaître à la Commission une demande adressée par la Commune de Melun tendant à obtenir l'autorisation d'imputer sur le fonds produit par la loterie faite à Melun pour la restauration de l'église, les frais d'acquisition des bâtiments avoisinant cette église et appartenant à M. Lehaudais.

La Commission, sur l'avis du rapporteur, propose de ne pas autoriser ce prélèvement qui ôterait à la Ville de Melun les moyens de donner à la restauration le concours qui lui a été imposé.

Église de Limay (Seine-et-Oise)

Sur la proposition du secrétaire, M. Courmont, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer pour le paiement du reliquat de la dépense faite pour la restauration de l'église de Limay une somme de 2 484 Francs.

Chapelle Saint-Jacques d'Orléans (Loiret)

M. Lenormant, rapporteur, donne lecture d'une lettre de l'évêque d'Orléans au sujet de la chapelle Saint-Jacques.

La Commission décide que cette lettre sera jointe au dossier.

Crypte de Saint-Avit à Orléans (Loiret)

M. Lenormant, rapporteur, fait part à la Commission de la découverte faite à Orléans dans la cour du Grand Séminaire, de la crypte mérovingienne de l'ancienne église de Saint-Avit.

Sur la proposition du rapporteur, la Commission décide que M. [Émile] Boeswillwald sera chargé des dessins 80/15/008/140 du monument découvert. Il devra s'entendre avec l'architecte du Séminaire sur les moyens les plus propres à assurer la conservation de cet intéressant édifice.

La séance est levée.

14 janvier 1853 [Vendredi]
Carrières et église de Brantôme (Dordogne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le préfet de la Dordogne insiste de nouveau pour obtenir un secours pour la consolidation des carrières de Brantôme. Le rapporteur est d'avis qu'il est impossible de voir dans les travaux projetés une oeuvre d'art qui concerne les Monuments historiques. Il pense que c'est à ceux qui ont fait des travaux imprudents dans les carrières à y porter remède. Selon l'opinion de M. Abadie, le résultat d'un éboulement ne porterait point préjudice à l'église, il n'en résulterait que l'obstruction d'un chemin utile à la localité. En conséquence, le rapporteur persiste dans les conclusions de son précédent rapport.

Le rejet de la demande est prononcé par la Commission.

Église de La Bénisson-Dieu (Loire)

Le préfet de la Loire annonce qu'une partie de l'église de La Bénisson-Dieu vient de s'écrouler, et insiste pour obtenir un secours sur le crédit des monuments.

Le rapporteur, M. Mérimée, s'en référant aux conclusions de son rapport du 29 août 1852, est d'avis que l'affaire doit ressortir uniquement au ministère des Cultes.

Avis adopté.

Église Saint-Michel de l'Aiguille au Puy-en-Velay (Haute-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle que la Commission avait prévu le refus du concours de la Ville du Puy, aux 80/15/008/141 travaux nécessaires pour réparer l'escalier de Saint-Michel de l'Aiguille. La Commission avait même projeté de demander à M. le ministre de vouloir bien prendre à sa charge l'excédent de dépense. Le Conseil municipal faisant aujourd'hui connaître son refus de concours, le rapporteur propose d'accorder sur 1852 une nouvelle subvention de 1163 Francs.

Ces conclusions sont approuvées.

Tombeau de Marguerite d'Autriche à l'église de Brou à Bourg-en-Bresse (Ain)

M. Mérimée, rapporteur, annonce que M. le préfet de l'Ain envoie les explications qui lui ont été demandées au sujet du travail exécuté sous la direction de M. Dupasquier au tombeau de Marguerite d'Autriche à Brou.

Le rapporteur croit tout à fait imprudent et fort irrégulier d'accorder des fonds nouveaux avant que le travail n'ait été examiné. Les explications données lui semblent très mauvaises et il est d'avis que ce serait le cas de faire un exemple qui mît fin à ces travaux entrepris sans ordre et sans consulter l'administration.

La Commission décide que ce travail sera examiné par un des architectes attachés au service des Monuments historiques.

Rotonde de Simiane (Basses-Alpes)

M. Mérimée, rapporteur.Sur les explications données par M. Mérimée au sujet du curieux monument connu sous le nom de Rotonde de Simiane, la Commission est d'avis de demander un rapport à M. Constant-Dufeux et de réserver 10 000 Francs en deux années pour la consolidation du monument. 5 000 sur 1854 et 5 000 sur 1855. Une somme de 400 Francs en outre est réservée sur 1853 pour le paiement des fouilles qu'il sera nécessaire de pratiquer pour étudier les substructions du monument.

Église de Léoncel (Drôme)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis de charger M. Manguin de visiter l'église de Léoncel et de faire un rapport sur la situation.

Portes de Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le projet proposé par M. Mimey pour les modifications à apporter à la porte de Moret lui semble le plus convenable et démontre encore plus évidemment le déplorable effet que produirait l'exécution du projet 80/15/008/142 de l'ingénieur des Ponts et Chaussées. Malheureusement la dépense est assez considérable, plus de 7 500 Francs, et c'est une question de savoir si ce travail pourrait être exécuté sur le fonds des Monuments historiques. En tout cas, il faudrait, ajoute le rapporteur, connaître quel concours la Ville donnerait aux travaux.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur et est d'avis que le projet de M. Mimey soit communiqué au ministre des Travaux publics en annonçant que le ministre de l'Intérieur prendra une portion de la dépense à sa charge.

Église de Bagneux (Seine)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle que la Commission a pris le plus vif intérêt à la situation de l'église de Bagneux, il pense qu'elle voudra assurer la prompte exécution par une allocation. Le rapporteur est d'avis qu'il y aurait lieu d'écrire au préfet de la Seine pour lui faire connaître la mauvaise exécution des premiers travaux et réclamer le concours du département pour l'achèvement de la restauration. On devra écrire une lettre dans le même sens au ministre des Cultes. Le devis s'élève à 18 000 Francs, le rapporteur propose d'accorder conditionnellement une somme de 8 000 Francs et de demander le reste de la somme au département, à la Commune et au ministère des Cultes.

Ces conclusions sont approuvées. 4 000 Francs sur 1853 et 4 000 Francs sur 1854 conditionnellement.

Église de Niederhaslach (Bas-Rhin)

M. Mérimée, rapporteur, expose que bien que l'église de Niederhaslach ait été incendiée et pillée plusieurs fois, que plusieurs parties en aient été détruites, c'est cependant un monument d'une très haute importance et le nom de son architecte (fils d'Erwin de Steinbach) ajoute encore à l'intérêt qui s'y attache. Des travaux très considérables sont nécessaires, car la solidité même de l'édifice est compromise. En ajournant les travaux de la 3e catégorie, les autres qui comprennent des travaux qu'on ne saurait ajourner s'élèvent à 98 603 Francs. Les ressources de la Commune sont très médiocres.

Sur ce rapport, la Commission est d'avis de réserver une somme de 80/15/008/143 40 000 Francs en quatre annuités et de réclamer pour le restant de la dépense le concours du ministre des Cultes.

Église de Saint-Aignan (Loir-et-Cher)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis d'allouer pour les travaux de l'église de Saint-Aignan, une somme de 18 000 Francs en trois exercices, à la condition que le ministre des Cultes et la Commune contribueront à la restauration pour une somme d'au moins 6 000 Francs.

Abbaye de Charlieu (Loire)

Le secrétaire présente à la Commission le projet proposé par M. Desjardins du tombeau qui doit être placé dans l'abbaye de Charlieu, à la mémoire des deux frères Coignet et aux dépenses de la succession de l'un d'eux.

La Commission est d'avis que le tombeau devrait être composé dans un autre principe, deux figures devraient rappeler les deux frères, le tombeau devrait être appliqué contre la muraille et une place importante réservée pour l'inscription. Communication de cette décision devra être donnée à M. Desjardins.

Fresques de l'église de Rivière (Indre-et-Loire)

Dessins de M. Galembert. Le secrétaire met sous les yeux de la Commission les dessins exécutés par M. le comte de Galembert, d'après les fresques de Rivière.

La Commission examine ces dessins avec le plus vif intérêt et décide qu'elle étudiera le devis de M. Guérin dans l'une de ses prochaines séances.

Église Saint-Mexme à Chinon (Indre-et-Loire)
Église Saint-Julien de Tours (Indre-et-Loire)

La Commission examine également les dessins que le même architecte a faits d'après les peintures de Saint-Mesme de Chinon et de Saint-Julien de Tours.

La Commission charge le secrétaire d'exprimer à M. de Galembert le désir qu'elle aurait de voir ces dessins dans sa collection.

Église du Grand-Pressigny (Indre-et-Loire)

Quant aux croquis d'après les peintures du Grand-Pressigny, la Commission est d'avis que ces peintures sont d'un intérêt médiocre, ou au moins qu'il est difficile de juger leur importance d'après les croquis peu arrêtés qu'elle a sous les yeux. 80/15/008/144

28 janvier 1853 [Vendredi]
Église Sainte-Croix de Saint-Lô (Manche)

M. Lenormant, rapporteur, donne lecture à la Commission du rapport que M. [V.] Ruprich-Robert a rédigé au sujet de la restauration de l'église Sainte-Croix de Saint-Lô. Le rapporteur regrette que cet architecte n'ait pas pris, avant de se rendre à Saint-Lô, les instructions du président de la Commission qui lui aurait donné sur cette affaire des éclaircissements qui lui ont manqué. Il regrette surtout qu'il ait adressé son rapport à l'administration des Cultes avant d'en avoir saisi le ministre de l'Intérieur, ce qui a fait prendre à l'administration des Cultes un parti qu'elle n'eût sans doute pas pris si l'avis de la Commission eût précédé la décision.

En résumé, M. Lenormant demande que l'affaire soit étudiée tout à fait à nouveau, et que, pour que la Commission puisse faire son examen en connaissance de cause, M. le ministre des Cultes soit invité à renvoyer les plans des abords de l'église Sainte-Croix qu'il a entre les mains.

Ces conclusions sont approuvées.

Église Saint-Vulfran d'Abbeville (Somme)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître à la Commission une dépêche par laquelle M. le préfet de la Somme demande que le ministre envoie à Abbeville aussi prochainement que possible trois architectes attachés soit au ministère de l'Intérieur, soit au ministère des Cultes, pour visiter l'église Saint-Vulfran, et faire un rapport sur les mesures qu'il conviendrait de prendre dans l'intérêt de ce monument.

Le rapporteur est d'avis que le ministre de l'Intérieur n'a plus à s'occuper de cette affaire. Il rappelle que la Commission, d'après plusieurs rapports d'architecte, a exprimé l'avis que la restauration de cet édifice entraînerait des dépenses si considérables et que d'ailleurs son importance, au point de vue de l'art, était si médiocre, qu'il n'y avait pas possibilité d'intervenir dans la restauration. En effet, la façade, seule partie de l'église qui 80/15/008/145 n'inspire pas d'inquiétude, est aussi la seule qui soit remarquable pour les détails de son architecture. Le rapporteur est d'avis que c'est à la Ville ou au ministère des Cultes à faire exécuter l'étude demandée par le préfet, qui, au ministère de l'Intérieur, n'aurait point de résultats.

Conclusions approuvées.

Cloître Saint-Trophime à Arles (Bouches-du-Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les réparations exécutées, il y a quelques années, au cloître de Saint-Trophime, ont eu pour but la réfection du système général des couvertures, le rétablissement de quelques arcades et de piliers détruits ou endommagés. Aujourd'hui, le cloître est menacé gravement par suite du mauvais état de la muraille qui le ferme à l'ouest. Cette muraille se détache des voûtes et s'incline sensiblement du côté opposé au cloître, et sa chute entraînerait celle de ces frêles arcades qui d'ailleurs ont été chaînées à cette muraille lors de la dernière réparation. Le rapporteur croit urgent de prendre quelques mesures conservatoires pour éviter un accident.

La Commission approuve les conclusions du rapporteur et est d'avis de charger M. Révoil de dresser un devis de la dépense de ces différents travaux. Les travaux devront être placés sous la surveillance de M. Vaudoyer.

Église Saint-Trophime à Arles (Bouches-du-Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que des travaux assez considérables sont encore nécessaires pour préserver les voûtes des bas-côtés de Saint-Trophime qui souffrent beaucoup des infiltrations par suite de l'état déplorable de la toiture. Quelques légères réparations devraient encore être faites pour faire disparaître de très mauvaises additions des XVIIe et XVIIIe siècles. Le rapporteur pense qu'on pourrait obtenir le concours de la Ville pour ces travaux, il propose en conséquence de le réclamer en annonçant l'intention d'y contribuer sur le fonds des Monuments historiques.

Ces conclusions sont adoptées.

Théâtre antique d'Arles (Bouches-du-Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'un des arcs du théâtre, naguère compris dans une maison aujourd'hui détruite, menace ruine, les claveaux sont rongés et il est 80/15/008/146 d'autant plus nécessaire de les refaire promptement que la ruine de cet arc occasionnerait celle de la frise très bien conservée qui la surmonte.

La Commission adopte les conclusions du rapport et décide que M. Révoil sera également chargé de ce travail, dont la dépense sera imputée sur le crédit des Monuments historiques.

Église de l'abbaye de Montmajour à Arles (Bouches-du-Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, exprime le désir que M. Révoil soit immédiatement chargé de préparer un devis des travaux que réclame l'église de Montmajour, afin que, s'il est possible de réunir les fonds nécessaires, les réparations puissent être commencées prochainement.

Grotte de Cordes à Fontvieille (Bouches-du-Rhône)

M. Mérimée demande qu'une somme de 200 Francs soit réservée pour déblayer les abords de la grotte de Cordes et reboucher le sol antique.

La Commission approuve ces conclusions et est d‘avis que tous ces travaux, qui seront confiés à M. Révoil, seront faits par lui sous la surveillance de M. Vaudoyer.

Église de Poissy (Seine-et-Oise)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis d'allouer un crédit nouveau de 15 000 Francs sur 1853 pour la continuation des travaux de l'église de Poissy.

Église de Lamballe (Côtes-du-Nord)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître une nouvelle demande adressée au ministre en faveur de l'église de Lamballe, le rapporteur pense qu'en accordant une subvention de 15 000 Francs à l'église de Lamballe, le ministre de l'Intérieur a fait tout ce qu'il était possible de faire pour un édifice de second ordre. Les travaux pour lesquels on réclame de nouveaux secours n'ont plus le caractère d'urgence des premiers, et dans l'état du crédit des monuments il serait impossible d'accorder une allocation quelconque. 80/15/008/147

Conclusions approuvées.

Maison des Rémy à Douai (Nord)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'une réclamation adressée au ministre de l'Intérieur par M. le ministre de l'Instruction publique et des Cultes, en faveur d'un monument connu sous le nom de Maison des Rémy.

Le rapporteur est d'avis que, avant de saisir la Commission de cette proposition, il eût été convenable que la Ville de Douai commençât par prendre à sa charge une grande part de la dépense, et qu'elle s'occupât de tirer parti du monument en lui donnant une destination.

Ces conclusions sont approuvées et l'ajournement est prononcé.

Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

Sur la proposition de M. Mérimée, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer un supplément de 834 Francs 37 pour la réparation des fosses d'aisance de l'Hôtel de Cluny, qui n'avait été comprise dans la répartition de 1852 que pour 1 800 Francs, au lieu de 2 634 Francs 37 auxquels la dépense s'est élevée. La Commission est également d'avis d'allouer une somme de 1 253 Francs 86 pour le paiement de la réparation en asphalte exécutée dans la salle des Thermes.

Église de Vertus (Marne)

Sur la proposition du secrétaire, la Commission propose de charger M. Millet, architecte, de visiter l'église de Vertus.

Tour de Saint-Jacques-la-Boucherie à Paris (Seine)

La Commission est d'avis qu'il y a lieu de réclamer de M. le préfet de la Seine les projets préparés pour la restauration de la Tour Saint-Jacques-la-Boucherie.

La séance est levée. 80/15/008/148

8 avril 1853 [Vendredi]
Visite à M. le ministre d'État

M. le président, à l'ouverture de la séance, rend compte de la visite que la Commission a faite le mardi précédent à M. le ministre d'État, il fait connaître avec quelle bienveillance M. le ministre a accueilli les diverses demandes de la Commission, l'intérêt qu'il a paru prendre aux projets présentés par la Commission pour la restauration de plusieurs monuments, la cathédrale de Laon, le château de Blois et le Pont du Gard.

Attributions de la Commission des Monuments historiques

Le ministre a paru préoccupé de l'idée que la Commission n'avait peut-être pas des droits suffisamment définis, pour pouvoir exercer d'une manière utile l'action qui lui est dévolue. Pour pouvoir répondre à cette objection du ministre, la Commission a cru devoir former de suite une sous-commission qu'elle a chargée d'étudier la question, et de préparer, si elle le croyait nécessaire, un projet de décret ayant pour objet d'établir d'une manière définitive la position et les droits de la Commission.

M. Mérimée annonce que cette sous-commission, dont faisaient partie MM. de Laborde, Courmont et lui, s'est réunie à cette conclusion que des précédents très importants, tels que des ordonnances royales, des jugements du Conseil d'État et des tribunaux civils, rendus sur les affaires du ressort de la Commission, ont suffisamment bien établi ses pouvoirs.

La sous-commission a pensé qu'il serait peut-être dangereux de chercher à lui donner une nouvelle force en les expliquant.

Révision de la liste des Monuments historiques

Mais elle propose la révision de la liste des monuments, pour en arrêter d'une manière définitive le classement qui pourrait ensuite être approuvé par un décret.

M. Mérimée lit un rapport au ministre dans lequel il développe cette opinion.

La Commission partage ce sentiment et le secrétaire est invité à faire faire un certain nombre de copies de la liste des monuments pour que chacun des membres de la Commission puisse s'éclairer et présenter ses observations sur l'opportunité 80/15/008/149 du classement des édifices qui y figurent, ou l'addition de ceux qui ont été omis.

Église d'Ainay à Lyon (Rhône)

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission est d'avis de proposer au ministre l'allocation d'un secours 4 605 Francs pour les travaux que demandent l'encadrement de la mosaïque qui décore le choeur de l'église d'Ainay et le raccordement avec les parties de mosaïque qui existent encore. Cette allocation serait imputée sur l'exercice 1854.

Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

La Commission exprime le voeu de voir l'Hôtel de Cluny continuer à être administré sous sa surveillance, elle prie M. Mérimée de continuer auprès du ministre les efforts qu'il a déjà faits dans cette intention.

Maison de la Perrine à Vatan (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, expose que M. le préfet de l'Indre signale à l'attention du ministre une maison de style roman, sise à Vatan, qui présente un grand intérêt. Le rapporteur ne connaît pas cette maison, et il pense qu'il faudrait répondre au préfet que l'acquisition de cette maison, supposé qu'elle ait une importance monumentale, ne pourrait avoir lieu qu'autant qu'on lui donnerait une destination utile qui permettrait de réclamer ce concours d'une autre administration que celle des Monuments historiques.

M. Mérimée propose en conséquence de demander au préfet les renseignements suivants :

1° une notice historique du monument,

2° un plan et des dessins,

3° un avis qu'on pourrait faire sur l'usage de la Maison,

4° quel serait le concours de la Commune et du département.

Cet avis est adopté par la Commission.

Fouilles de Saint-Privat (Ardèche)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître une demande du préfet de l'Ardèche tendant à obtenir quelques secours pour pratiquer des fouilles à Saint-Privat. Le rapporteur sait qu'il n'y a rien dans les fouilles déjà faites qui soit de nature à faire espérer des découvertes intéressantes. 80/15/008/150 Comme l'administration est trop pauvre pour hasarder les fonds sur des chances incertaines, le rapporteur propose de rejeter la demande.

La demande est rejetée.

Fouilles à Vaison-la-Romaine (Vaucluse)

M. le préfet du Vaucluse fait connaître que M. le marquis de Taulignan a refusé de permettre la continuation des fouilles qui se pratiquaient à Vaison dans sa propriété au moyen d'un crédit accordé par la Commission des Monuments historiques . Une partie du crédit mis à la disposition du préfet se trouve donc libre. L'administration du musée d'Avignon demande à faire usage des fonds dont on n'a pu faire emploi et désirerait pratiquer des fouilles sur l'emplacement des Célestins. Le rapporteur craint que les fouilles proposées n'aient pas de résultats satisfaisants, mais il croit qu'on peut autoriser la Société archéologique à faire des fouilles partout où elle le jugera convenable dans les limites du crédit qui lui a été accordé.

Cet avis est adopté.

Sarcophage de Saint-Maurice d'Ardèche (Ardèche)

M. Mérimée, rapporteur.M. le préfet de l'Ardèche fait connaître à l'administration centrale que la Commune de Saint-Maurice est disposée à céder au Musée de Lyon le sarcophage qu'elle possède pour la somme qu'on voudra bien lui accorder.

Sur la proposition de M. Mérimée, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer pour ce monument une somme de 100 Francs.

Mosaïque à Ainay-le-Vieil (Cher)

M. Mérimée, rapporteur, propose de rejeter une demande adressée par M. le préfet du Cher dans le but d'obtenir un crédit qui permette d'acquérir une mosaïque découverte dans son département.

La Commission considérant que cette mosaïque ne contient pas de figures et n'offre que des dessins très communs partage l'opinion de M. le rapporteur. 80/15/008/151

Médecins cantonaux de Loir-et-Cher. Proposition du préfet

M. le préfet de Loir-et-Cher propose au ministre d'augmenter le service des médecins cantonaux au moyen de la retenue d'un centime par franc sur le montant des travaux qui s'exécuteront dans son département avec les ressources du crédit des Monuments historiques.

Le rapporteur ignore si le règlement administratif autorisera le préfet de Loir-et-Cher à la retenue qu'il se propose d'imposer aux adjudicataires, mais dans tous les cas, il lui semble que l'administration des Monuments historiques n'est pas instituée pour rétribuer les médecins. Il propose le rejet de la demande qui n'est pas accueillie.

Beffroi de Bergues (Nord)

M. Mérimée, rapporteur, expose que M. le préfet du Nord transmet au ministre une proposition présentée par la Ville de Bergues pour la translation du beffroi dans la Tour de Saint-Martin. Le rapporteur pense qu'en admettant qu'on autorise la translation, il serait contraire à toute règle d'administration de permettre que la dépense fût imputée sur la subvention du Gouvernement affectée à la restauration du beffroi.

Le rapporteur croit que les intentions du Conseil municipal sont de s'épargner sa part afférente dans les travaux du monument pour lequel il a sollicité et obtenu les secours de l'administration.

En résumé, le rapporteur propose de refuser et l'application des fonds disponibles sur la subvention ministérielle au transport des cloches et leur transport dans la Tour Saint-Martin.

Cet avis est partagé par la Commission.

Église d'Asnières-en-Bessin (Calvados)

M. Mérimée, rapporteur, propose d'allouer une somme de 484 Francs à l'église d'Asnières en considération des sacrifices que la Commune a faits, bien qu'il ne s'agisse pas de travaux très urgents.

Après une discussion sur l'intérêt que présente le monument, la Commission vote, sur la proposition du rapporteur.

Le résultat du vote étant négatif, la Commission est d'avis de rejeter la demande de M. le préfet du Calvados. [7 contre 5] 80/15/008/152

Temple de Diane à Nîmes (Gard)

Après les dernières découvertes si intéressantes faites dans le terrain situé derrière le Temple de Diane, après surtout le dernier vote de 6 000 Francs du département du Gard et de la Ville de Nîmes, M. Mérimée, rapporteur, ne croit pas possible de refuser le concours que M. le préfet du Gard demande au Gouvernement. La dépense est évaluée 10 000 Francs, 6 000 Francs sont votés par les autorités locales, le rapporteur propose d'accorder les 4 000 Francs restants pour couvrir le déficit sur l'exercice 1854.

Ces conclusions sont approuvées.

Église de Clamecy (Nièvre)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la dernière visite qu'il a faite à l'église de Clamecy lui a permis de reconnaître que les travaux que M. Lenormant a placés dans la première catégorie sont d'une extrême urgence. Toutefois, il croit que l'architecte exagère un peu le manque de ressources de la Ville.

Il propose d'accorder à l'église de Clamecy une allocation conditionnelle de 6 000 Francs sur les exercices 1854 et 1855, à la charge par la Ville de Clamecy de fournir de son côté une somme de 4 400 Francs nécessaire pour le complément des travaux de première urgence.

M. Mérimée demande en outre que M. Lenormant veuille bien produire un travail sur l'église qu'il restaure et dont les dessins ne font pas encore partie des archives de la Commission.

Église Saint-Hilaire de Poitiers (Vienne)

Sur la demande de M. Mérimée, rapporteur, MM. Duban et Questel sont chargés d'examiner les deux projets transmis par M. Joly-Leterme au sujet de la restauration de l'église Saint-Hilaire de Poitiers.

Église de Fécamp (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître l'impossibilité où se trouve la Ville de Fécamp de remplir les conditions qui lui ont été imposées. Le rapporteur ajoute que 80/15/008/153 l'importance de l'église de La Trinité est trop grande pour qu'il soit possible de l'abandonner. Maintenir la décision prise qui faisait du concours de la Ville une condition sine qua non à une subvention du Gouvernement, ce serait exposer l'église à une ruine certaine. Le rapporteur propose en conséquence de rendre définitive l'allocation de 4 000 Francs réservée sur 1853.

Ces conclusions sont approuvées.

Église de Brantôme (Dordogne)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une demande adressée par le curé de Brantôme dans le but d'obtenir les fonds nécessaires à l'établissement de verrières peintes dans l'église de Brantôme. Le rapporteur pense que l'administration des Monuments historiques a fait déjà tout ce qu'il était possible de faire pour l'église de Brantôme. Sans doute, il serait désirable de compléter la décoration de l'église, mais ce n'est pas au moment où l'insuffisance des ressources oblige d'ajourner tant de travaux de décoration qu'on peut songer à donner une ornementation de luxe à un monument aujourd'hui à peine relevé de ses ruines. Le rapporteur propose de renvoyer la demande au bureau des Beaux-arts et à la recommander à l'intérêt du ministre s'il entrait dans ses intentions d'accorder des encouragements à la peinture sur verre.

Conclusions approuvées.

Chapelle de Vincennes (Seine)

Sur la proposition de M. Vaudoyer, la Commission est d'avis de demander communication des projets de restauration de la chapelle de Vincennes.

La Commission s'ajourne au vendredi 15 avril prochain. 80/15/008/154

15 avril 1853 [Vendredi]
M. Blanche, membre de la Commission

Le président donne lecture à la Commission du décret impérial en vertu duquel M. Blanche est nommé membre de la Commission des Monuments historiques . M. Lenormant invite M. Blanche à prendre place parmi les membres de la Commission.

Amphithéâtre d'Arles (Bouches-du-Rhône)

Sur la proposition du secrétaire, M. Courmont, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer sur le crédit des Monuments historiques une somme de 2 000 Francs sur 1853 destinée à donner au sieur Razaud un acompte sur les 3 600 Francs qui lui sont dus, pour le prix d'une maison dont il s'est rendu acquéreur dans l'intérêt des travaux de déblaiement de l'Amphithéâtre d'Arles. Le reste de la somme serait payé avec le reliquat des dépenses de la restauration de l'Amphithéâtre sur le crédit extraordinaire qui va être prochainement demandé pour remplacer la portion du crédit annulée en 1851.

Église d'Aulnay (Charente-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le préfet de la Charente-Inférieure demande si, dans l'intérêt d'un édifice monumental, il n'y aurait pas lieu d'appliquer les dispositions de l'article 39 de la loi du 18 juillet 1837, c'est-à-dire l'inscription d'office au budget communal de la somme nécessaire à sa restauration. Il pense que cette application serait fondée sur de bons principes d'administration. M. le préfet propose cette mesure pour obliger la Commune d'Aulnay à contribuer à la dépense de restauration de son église dans la proportion que le ministre de l'Intérieur a cru devoir lui imposer.

Sur l'avis favorable du rapporteur, la Commission pense qu'il y a lieu d'engager le préfet à inscrire d'office la subvention que la Commune doit fournir dans les limites exactes de ses ressources. 80/15/008/155

Église de Vertus (Marne)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître les termes du rapport que M. Millet a adressé au ministre sur l'église de Vertus. D'après M. Millet, les travaux exécutés jusqu'à présent sont satisfaisants. Mais ceux qui sont en projet dépasseraient notablement les prévisions indiquées. Or sur une somme de 40 000 Francs à laquelle s'élève le devis, la Commune n'a pu réunir encore que 22 000 Francs. Le travail graphique et les devis ont été envoyés au ministre des Cultes. Le rapporteur pense qu'ils seront prochainement communiqués au ministre d'État.

La Commission ajourne la décision jusqu'à production des pièces entre les mains du ministre des Cultes.

Porte de Langres (Haute-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture du rapport de M. Millet sur le projet de restauration de la porte romaine de Langres et en propose purement et simplement l'approbation. Le rapporteur pense toutefois qu'il serait préférable d'exécuter en pierres de taille les réparations que nécessite la partie supérieure du monument.

M. Mérimée explique qu'il ne veut parler que de la frise et de la corniche, et qu'il partage l'avis de M. Millet sur la manière dont le parapet doit être construit. La dépense dans l'hypothèse de l'emploi de la pierre de taille serait de 9 992 Francs 36 dont il faut déduire pour dépense afférente au ministère de la Guerre 2 700 Francs. Reste à pourvoir à une dépense de 7 292 Francs 36. Le rapporteur est d'avis de proposer au ministre d'accorder cette somme sur 1854.

La Commission approuve les conclusions du rapport.

Église de Bois-Sainte-Marie (Saône-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte d'un travail que M. Millet vient de transmettre au ministre qu'il serait encore nécessaire de pourvoir à une dépense de 13 299 Francs pour compléter la restauration de l'église de Bois Sainte-Marie. Le rapporteur fait connaître à quels motifs on doit attribuer ce surcroît de dépense qui n'avait pas été 80/15/008/156 prévu par l'architecte. Il ne pense donc pas qu'il y ait lieu de blâmer M. Millet qui a fort sagement arrêté les travaux dès que les fonds ont manqué, et le devis supplémentaire qu'il présente aujourd'hui semble au rapporteur rédigé avec assez de soin pour qu'on puisse croire que ce sera le dernier.

Le rapporteur en propose donc l'approbation et est d'avis d'accorder sur le prochain exercice une somme de 5 000 Francs.

Ces conclusions sont approuvées.

Église de Biozat (Allier)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les travaux proposés par M. Compagnon pour l'église de Biozat sont probablement fort utiles, mais il ne croit pas qu'ils aient un caractère d'urgence tel qu'ils doivent être entrepris sans le concours de la Commune. Une travée du monument a été détruit, doit-elle être rétablie ? Telle est la question que la Commission doit résoudre, et pour laquelle il serait nécessaire d'avoir non seulement l'avis mais le concours de la Commune. Si elle se trouve dans l'impossibilité de contribuer à la dépense, et que les travaux soient jugés nécessaires, on pourrait demander au ministre des Cultes de s'associer à la restauration. Pour le moment, l'opération qui paraît la plus urgente, c'est le débadigeonnage de l'église qui paraît avoir été décorée de peintures au XVe siècle. Le rapporteur propose d'allouer dès à présent les 250 Francs qu'il doit coûter sur l'exercice courant.

Cet avis est partagé par la Commission.

Église de La Brède (Gironde)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre du maire de La Brède, en réponse à la dépêche que le ministre lui a adressée pour lui faire connaître le rejet de la demande qu'il avait adressée.

En réponse à cette lettre, M. le rapporteur propose de se borner à faire observer à M. le maire que pour l'administration des Monuments historiques, la façade seule de son église offre quelque intérêt et que le ministère, 80/15/008/157 obligé par l'insuffisance de ses ressources, à réserver les subventions pour des édifices d'une grande importance n'a pas reconnu cette qualité dans l'église de La Brède.

Cet avis est partagé par la Commission.

Église de Chablis (Yonne)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission de la réponse adressée par M. Amé à la communication qui lui a été faite des griefs articulés contre lui par M. le maire de Chablis. Le rapporteur propose de transmettre à M. le préfet la réponse de l'architecte qui lui semble satisfaisante. Il y a même des plaintes faites par l'architecte qui paraissent des plus graves. Ainsi, une écurie placée contre l'église en pourrit tous les murs. Le rapporteur propose d'appeler sur ce sujet l'attention du préfet de l'Yonne.

Ces conclusions sont approuvées.

Salle capitulaire de l'église de Noyon (Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose que Monseigneur l'évêque de Beauvais et M. le préfet de l'Oise ont chacun fait connaître à quel usage pourrait être employée la Salle Capitulaire de Noyon. Par suite de cette communication, le rapporteur s'en référant à son rapport du 17 octobre 1852 renouvelle ses instances pour que la Salle capitulaire, si remarquable par son architecture, reçoive une restauration complète. Sa destination, indiquée par l'évêque de Beauvais, salle de catéchisme, de conférences et de retraites, paraît très convenable et permettrait d'ailleurs de réclamer le concours du ministre des Cultes. Toutefois, comme les travaux n'ont pas un caractère d'urgence absolu, le rapporteur est d'avis d'attendre, avant de les commencer, que le département ait pris une détermination sur le concours qu'il pourrait prêter.

Cet avis est adopté par la Commission.

Église Saint-Sernin de Toulouse (Haute-Garonne)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'une lettre par laquelle le préfet de la Haute-Garonne annonce que le Conseil municipal de Toulouse s'est engagé à contribuer pour 10 000 Francs à la dépense que nécessiterait l'établissement de vitraux dans l'église Saint-Sernin 80/15/008/158 de Toulouse, et le Conseil de Fabrique pour 2 000 Francs. La dépense prévue étant de 30 000 Francs, resterait un déficit de 18 000 Francs. Le rapporteur trouve que le déficit signalé est bien considérable pour le résultat qu'on peut attendre de l'opération, surtout alors que de grands travaux de consolidation sont encore réclamés pour l'église Saint-Sernin. Le rapporteur rappelle en outre qu'une partie de la Commission a exprimé entièrement l'opinion que des vitraux peints ne seraient pas convenablement placés dans une église romane où selon toute apparence il n'en a jamais existé. D'un autre côté, d'autres membres avaient pensé que des vitraux faiblement colorés, des espèces de grisailles dans le genre de celles du cloître de la sacristie de Notre-Dame étaient les seules qui pussent être employées dans le choeur de Saint-Sernin.

Le rapporteur pense que, si la Commission se rangeait à cette dernière opinion, il ne resterait plus qu'à transmettre son avis à M. le ministre en lui faisant observer que ce travail ne peut être imputé sur le crédit des Monuments historiques, et qu'il devrait l'être sur les fonds généraux des Beaux-arts.

Cette dernière opinion est partagée par la Commission.

Médaille de la Commission des Monuments historiques

Sur la proposition du secrétaire, la Commission désigne une sous-commission pour s'occuper de l'affaire de la Médaille de la Commission des Monuments. Les commissaires désignés sont MM. Blanche, Duban et de Longpérier.

La séance est levée. 80/15/008/159

22 avril 1853 [Vendredi]
Église de Chézy-l'Abbaye (Aisne)
Château de Château-Thierry (Aisne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que, par une lettre du 20 janvier dernier, M. le ministre de l'Instruction publique et des Cultes appelle l'attention de l'administration des Monuments historiques sur l'église de Chezy l'Abbaye et le Château de Château-Thierry.

M. le rapporteur fait connaître qu'on ne fournit pas le moindre renseignement sur l'église de Chezy et qu'il lui est en conséquence impossible de proposer le classement de l'édifice. Quant au château de Château-Thierry ou plutôt à ses ruines, M. Mérimée pense qu'il conviendrait de rappeler au préfet la lettre qui lui a été adressée le 28 août 1849 et en même temps de lui communiquer la lettre du ministre de l'Instruction publique en l'invitant à s'opposer à la destruction de ces ruines intéressantes.

Conclusion approuvée.

Église Sainte-Marthe à Tarascon (Bouches-du-Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle que le devis présenté par M. Laval à l'appui de son projet de restauration de l'église de Tarascon s'élève à 107 000 Francs, dont 81 000 Francs pour travaux urgents de consolidation. La Ville de Tarascon offre 30 000 Francs et la Fabrique 4 800, le déficit serait donc de 47 000 Francs. [sic].

Le rapporteur pense que le ministère des Cultes doit nécessairement prendre à sa charge une partie de la dépense, et qu'il devrait être consulté à cet égard.

Quant au ministre d'État, le rapporteur est d'avis qu'il devrait accorder une somme de 20 000 Francs en plusieurs exercices à la condition qu'il sera pourvu au reste du devis de première catégorie, soit par la subvention du ministère des Cultes, soit par une souscription de la Ville de Tarascon. Les crédits réunis devraient être affectés à la restauration de la façade latérale. 80/15/008/160

Église d'Essômes-sur-Marne (Aisne)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis de charger M. [Émile] Boeswillwald de visiter l'église d'Essômes dans un de ses prochains voyages à Soissons. L'affaire est si mal instruite que la Commission ne saurait l'étudier sur les documents qu'elle a entre les mains.

Église d'Uzerche (Corrèze)

M. Mérimée, rapporteur, annonce que la Commune d'Uzerche vient de voter une somme de 20 000 Francs pour la restauration de son église. Le rapporteur propose de communiquer à M. le ministre des Cultes la délibération du Conseil municipal d'Uzerche ; bien que le rapporteur ne croie pas qu'il y ait lieu d'entreprendre la restauration de l'église quant à présent, mais d'attendre, entendue l'insuffisance des ressources. Il pense, cependant, qu'il serait à propos de connaître quel peut être le concours du ministère des Cultes.

La Commission adopte cet avis et propose de demander également un concours plus considérable à la Commune d'Uzerche.

Église de Chennevières sur-Marne (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le Conseil municipal de Chennevières-sur-Marne ne peut concourir à la restauration de son église qu'en 1856 et pour une somme de 6 000 Francs seulement sur un total de 22 000 Francs. Le rapporteur ne pense pas que, dans ces conditions, on puisse s'occuper de la restauration proposée. Il est d'avis en conséquence d'ajourner.

La Commission partage cet avis et ajourne jusqu'à ce que la Commune puisse prêter un concours immédiat et plus considérable.

Réparation en relief du portail de l'abbaye de Notre-Dame de Soissons (Aisne)

Le secrétaire, M. Courmont, met sous les yeux de la commission un travail en relief exécuté par M. Betbeder, d'après le portail de l'abbaye de Notre-Dame de Soissons, dont l'auteur propose l'acquisition au ministère d'État.

La Commission ne pense pas que cet achat puisse être fait sur le fonds des Monuments historiques, mais elle est d'avis de recommander à l'intérêt du ministre l'artiste qui a fait cet intéressant travail.

Liste des monuments classés

La Commission continue la révision de la liste des Monuments historiques. Le travail se poursuit jusqu'au département du Cantal. 80/15/008/161

30 avril 1853 [Samedi]
Collection d'anciennes faïences italiennes. Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

M. Mérimée annonce qu'une vente fort intéressante doit avoir lieu vendredi et lundi prochain. La collection dont il s'agit, réunie par les soins de M. Delange, comprend des faïences de diverses fabriques italiennes des XVe et XVIe siècles, telles que Luca della Robbia, Gubbio, Faenza, Urbino, et M. Mérimée demande que M. du Sommerard soit autorisé à employer une partie du fonds dont il dispose pour acquisition à l'achat d'un certain nombre de pièces de cette collection.

Collection d'anciennes poteries flamandes

M. Mérimée fait connaître aussi que M. Van Elfs de Gand offre de vendre sa précieuse collection de poteries flamandes dont M. l'Inspecteur général et M. du Sommerard ont fait l'année dernière l'examen. Le catalogue est fait, et la Commission aura à s'en occuper prochainement.

Église de Beaulieu-lès-Loches (Indre-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la Commune de Beaulieu est tout à fait dépourvue de ressources et qu'elle compte pour l'exécution des réparations de son église sur une subvention de l'État. Le rapporteur pense qu'on devrait inviter la Commune de Beaulieu à s'adresser au ministre des Cultes. L'épuisement du crédit des monuments d'abord, puis l'incertitude sur la disposition primitive de la tour de l'église de Beaulieu exigent que cette affaire soit ajournée.

Ces conclusions sont approuvées.

Église de Vertus (Marne)

Sur la proposition du secrétaire, la Commission décide que M. Millet sera chargé de préparer un devis des travaux que réclame l'église de Vertus.

Château de Villebon (Eure-et-Loir)

Sur la demande de M. le préfet d'Eure-et-Loir et d'après l'avis de M. Mérimée, rapporteur, la Commission pense qu'il y a lieu de classer le château de Villebon parmi les édifices historiques. Le monument est l'un des plus intéressants modèles de l'architecture militaire et civile du Moyen-age, et de la décoration de la Renaissance, et en outre le propriétaire, même sans promesse d'une subvention prochaine, est disposé à prendre l'engagement, pour lui et son successeur, 80/15/008/62 de conserver le monument, de concourir à la dépense de restauration et de laisser exécuter les travaux par un architecte nommé par le Gouvernement.

Église de Sarlat (Dordogne)

M. Mérimée, rapporteur.M. le préfet de la Dordogne transmet au ministre une nouvelle demande de secours en faveur de l'église de Sarlat. M. Mérimée, rapporteur, s'en réfère au sujet de cette affaire à l'avis émis dans son rapport du 11 juin 1852 et adopté par la Commission. L'église n'a qu'une importance médiocre au point de vue de l'art, et les ressources de la Fabrique ainsi que celles de la Ville paraissent à peu près nulles, et même le Conseil municipal se refuse-t-il à prendre des engagements positifs.

Le rapporteur propose de maintenir le rejet prononcé antérieurement et de transmettre le dossier au ministère des Cultes, quitte à prendre part à la restauration dans la proportion de l'intérêt que mérite le monument, si le département des Cultes et la Ville parviennent à réunir une grande partie des ressources nécessaires.

Église de Vigeois (Corrèze)

M. Mérimée, rapporteur.Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission rejette la demande adressée par le préfet de la Corrèze pour la restauration de l'église de Vigeois.

Église Saint-Hilaire de Poitiers (Vienne)

MM. Duban et Questel chargés d'examiner le projet proposé pour la restauration de l'église Saint-Hilaire de Poitiers proposent à la Commission d'adopter les conclusions de M. Joly-Leterme quant au projet de l'architecte de la Ville concernant les travaux extérieurs et quant à celles touchant la restauration du monument lui-même, qui comprennent seulement les travaux indispensables de consolidation.

Sur ces conclusions, la Commission est d'avis d'allouer une somme de 20 000 Francs en deux exercices pour la restauration de l'église, laissant à la charge de la Ville de Poitiers une dépense de 10 000 Francs pour concourir aux travaux intérieurs, outre les 10 000 Francs qu'elle aura à fournir pour travaux extérieurs. 80/15/008/163

Hôtel de la Trémoille à Paris (Seine)

M. Duban rapporteur, expose qu'il a employé les fonds, mis à la disposition par l'École des Beaux-arts en 1852, au classement d'un certain nombre de fragments, de l'Hôtel de la Trémoille. Les fonds lui ont fait défaut pour achever l'opération. Avec une somme de 1 500 Francs encore, il pourrait compléter ce travail. Malheureusement, l'architecte a reçu l'ordre de réserver intacts les fonds de 1853. Et malgré l'inconvénient qu'il y a de laisser inachevé le placement des fragments déposés à l'École des Beaux-arts, M. Duban se voit dans la nécessité de l'ajourner.

La Commission, sur ce rapport, émet le voeu qu'une somme suffisante soit laissée à la disposition de M. Duban en 1853 pour qu'il puisse terminer le travail commencé.

Révision de la liste des Monuments historiques

La Commission continue la révision de la liste des Monuments historiques, elle s'arrête avant le département de la Drôme.

6 mai 1853 [Vendredi]
Église Saint-Hilaire de Poitiers (Vienne)

M. Mérimée annonce que la Ville de Poitiers est peu disposée à exécuter son projet de nivellement aux abords de l'église Saint-Hilaire ce qui ajournera nécessairement la restauration de l'édifice.

Temple Saint-Jean à Poitiers (Vienne)

M. Mérimée a reçu de M. de Chergé des renseignements très curieux au sujet du Temple Saint-Jean par suite des travaux exécutés sur le fonds des Monuments historiques. L'édifice est actuellement tout à fait visible, et on peut constater qu'il y avait sur chacune de ses faces des absides semi circulaires, de manière qu'aujourd'hui son existence 80/15/008/164 comme chapelle n'est plus douteuse et l'opinion qu'on avait que c'était un monument païen ne paraît plus soutenable. M. Mérimée a écrit à M. Joly-Leterme pour lui demander un plan.

Église Saint-Gilles à Troyes (Aube)

M. Mérimée met sous les yeux de la Commission les dessins de l'église Saint-Gilles à Troyes.

La Commission est d'avis que le monument mérite d'être classé.

Crosse trouvée à l'église Saint-Amable de Riom (Puy-de-Dôme)

M. Mallay est introduit. Il présente à la Commission une crosse trouvée dans les tombeaux découverts dans l'église Saint-Amable de Riom. M. Mallay pense que la Fabrique de Saint-Amable ne refusera pas probablement de donner cet objet pour le Musée de Cluny.

Christ en croix avec tête mobile (Puy-de-Dôme)

M. Mallay met ensuite sous les yeux de la Commission un Christ en croix avec des yeux d'émail, dont la tête et les yeux ainsi que la langue peuvent être mis en mouvement au moyen d'un mécanisme fort grossier.

La Commission pense que cet objet ne mérite pas grande attention.

Sainte-Chapelle de Riom (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur.

M. Mallay expose l'état des vitraux de la Sainte-Chapelle de Riom, les essais de vitraux en grisaille n'ont pas réussi. Il proposerait de placer, au-dessous des figures qui décorent les fenêtres du choeur, celles qui existent dans les fenêtres de la nef et de remplir ensuite par des grisailles les fenêtres privées de leurs verrières.

M. Mérimée demande à M. Mallay de vouloir bien communiquer à la Commission le projet nouveau qu'il a rédigé et le devis de la dépense que coûterait la réparation entendue de la sorte.

Tour de Saint-Jacques-la-Boucherie à Paris (Seine)

M. Lenormant, rapporteur.

M. le président demande que l'on réclame de nouveau à M. le préfet de la Seine les projets de la Tour Saint-Jacques la Boucherie.

Pont Saint-Michel à Paris (Seine)

M. Lenormant, rapporteur, demande également qu'il soit écrit à M. le préfet de la Seine pour lui faire connaître 80/15/008/165 que le pont Saint-Michel (copié sur le pont antique du Rimini) est un monument historique, classé auquel on ne peut faire de changements qu'après l'avis de la Commission.

Tombeaux antiques découverts à Triel (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture à la Commission d'un rapport adressé au ministre par la Société des sciences morales, lettres et arts de Seine-et-Oise, sur des tombeaux découverts à Triel en janvier 1853. D'après cette lecture, la Commission propose de remercier M. le préfet de ce département de la communication, et de complimenter la Société archéologique sur le zèle avec lequel elle s'est empressée d'assurer la conservation des objets qui ont été découverts à Triel.

La Commission est également d'avis d'informer en même temps M. le préfet que l'église de cette Commune est classée. Quant à la subvention que le préfet sollicite pour la Société archéologique de son département, la Commission ne pense pas qu'elle puisse être imputée en aucun cas sur le fonds des Monuments historiques ni sur celui des Beaux-arts. Elle croit que c'est à M. le ministre de l'Instruction publique que cette partie de la demande doit être adressée.

Église de Villeneuve-le-Comte (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le travail graphique produit à l'appui du projet de restauration de l'église de Villeneuve-le-Comte est trop incomplet pour permettre d'apprécier l'importance du monument. Le rapporteur propose en conséquence de transmettre le dossier de l'affaire à M. le ministre des Cultes. M. Mérimée est d'avis que la Commission croyait qu'il y eût lieu de ne se prononcer qu'après une plus ample instruction, il faudrait réclamer une coupe de l'édifice et une révision du devis.

La Commission, le rapport de M. Mérimée entendu, est d'avis de charger M. Mimey, architecte, de compléter l'instruction de cette affaire, en révisant le devis et en fournissant un croquis de l'état actuel.

Église de Davenescourt (Somme)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître qu'il résulte 80/15/008/166 d'un bon mémoire de M. Dusevel sur l'église de Davenescourt, que ce monument a été rebâti au XVe siècle et que le choeur est du XVIIe siècle. L'église a cependant été classée, surtout à cause des tombeaux qu'elle renferme, entre autres une belle tombe d'un d'Hungest. M. Mérimée est d'avis que, loin de mériter l'allocation de 6 000 Francs qu'on sollicite pour sa réparation, le monument devrait plutôt être retranché de la liste qui se prépare en ce moment.

Sur le rapport de M. Mérimée et d'après l'inspection des dessins qui sont mis sous ses yeux, la Commission rejette la demande faite en faveur de l'église de Davenescourt.

Église Saint-Jean-des-Vignes à Soissons (Aisne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la Ville de Soissons se refuse à concourir à la restauration de l'église Saint-Jean-des-Vignes. Malgré ce refus, le rapporteur est d'avis que l'importance du monument ne permet pas de l'abandonner, et c'est uniquement sur les subventions du ministère d'État qu'on peut prélever la dépense de son entretien. M. Mérimée propose en conséquence de charger M. [Émile] Boeswillwald de dresser le devis des travaux les plus urgents et de réserver sur le prochain exercice une somme de 1 000 à 1 200 Francs pour y faire face.

Ces conclusions sont approuvées. 1 000 Francs sont réservés sur 1854.

Église Sainte-Trinité à Caen (Calvados)

M. Mérimée, rapporteur, entretient la Commission d'une proposition adressée par M. le maire de Caen au sujet de la restauration de l'ancienne Abbaye aux Dames. L'administration municipale a voté une première subvention de 30 000 Francs. Elle sollicite le concours du ministère d'État et lui demande un architecte.

Le rapporteur pense qu'à part le mérite réel de l'église, le procédé de l'administration municipale de Caen est trop louable pour n'être pas encouragé. Aussi, le rapporteur propose-t-il qu'une allocation égale à celle de la Ville soit affectée à cette restauration. M. [V.] Ruprich-Robert serait chargé 80/15/008/167 d'étudier le monument.

M. Mérimée est d'avis qu'il serait convenable de tracer à l'architecte un programme de l'étude à laquelle il devra se livrer. Il pense qu'il faudrait lui demander d'abord si l'église est dans une situation à être réparée, ensuite lui signaler particulièrement l'étude des voûtes et des fenêtres hautes de la nef et du choeur. La disposition originelle de ces fenêtres a été changée à une époque déjà ancienne, serait-il possible de rétablir cette disposition ?

M. Mérimée fait en outre observer à la Commission qu'il paraîtrait, d'après la lettre de M. le maire de Caen, qu'il serait question de transporter la paroisse de Saint-Gilles à La Trinité. Comme ce dernier monument est lui-même d'un très haut intérêt, le rapporteur est d'avis que dans le cas où l'on voudrait le détruire, il y aurait lieu de s'y opposer.

Toutes les conclusions du rapport de M. Mérimée sont approuvées par la Commission.

Cloître des Filles du Calvaire au Luxembourg à Paris (Seine)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'une lettre de M. le Grand Référendaire du Sénat en réponse à une lettre par laquelle M. le ministre d'État lui demandait de prendre les mesures nécessaires pour assurer la conservation des fresques qui décorent les restes de l'ancien couvent des Filles du Calvaire. M. le Grand Référendaire est d'avis que, si M. le ministre persistait à demander que l'on conservât et restaurât les peintures dont il s'agit, il faudrait de toute nécessité y ajouter la restauration des peintures ornementales et dorures, c'est-à-dire dépenser pour ce double objet environ 12 000 Francs imputables sur le budget des Beaux-arts.

M. Mérimée pense que cette affaire doit être renvoyée au bureau des Beaux-arts qui aura à examiner s'il y a lieu de restaurer et compléter les peintures dont M. le Grand Référendaire annonce que son budget ne peut se charger.

Ces conclusions sont approuvées. 80/15/008/168

Église d'Agnetz (Oise)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle que le premier devis de restauration de l'église d'Agnetz s'élevait à 26 000 Francs.

Ce devis se trouve aujourd'hui fort augmenté par la nécessité reconnue de faire au monument des réparations dont l'urgence n'avait pas été démontrée dans une première étude. Le rapporteur regrette, cependant, que cette erreur n'ait pas été signalée plus tôt. Quoi qu'il en soit, M. Mérimée pense qu'il est impossible d'abandonner une entreprise heureusement commencée et lorsqu'on n'a encore obtenu que des résultats très imparfaits. Il propose d'accorder sur le plus prochain exercice une somme de 6 000 Francs, et d'insister de nouveau auprès du ministre des Cultes pour obtenir un concours plus efficace que celui qu'il a déjà donné, enfin de demander à la Commune de prendre part à la dépense. L'affaire serait remise sous les yeux de la Commission lorsque les réponses du ministre des Cultes et de la Commune seraient parvenues au ministère d'État.

Ces conclusions sont approuvées. 6 000 Francs sont alloués sur 1854.

Église de Saint-Jouin-de-Marnes (Deux-Sèvres)

M. de Contencin, rapporteur, signale à l'intérêt de la Commission l'église Saint-Jouin-de-Marnes sur laquelle M. le général Allart a appelé son attention. Ce monument renfermerait des objets d'art d'un haut mérite, tels que tableaux, stalles et lutrin.

La Commission pense qu'il y a lieu de demander à ce sujet des renseignements à M. Segrétain.

Médaille de la Commission des Monuments historiques (changement de l'effigie du souverain)

M. Blanche, secrétaire, rend compte à la Commission du résultat de l'examen fait par la sous-commission de la proposition relative à la médaille des Monuments historiques.

La sous-commission a pris pour point de départ que le revers devait être conservé, l'effigie seule changée. M. Barre avait fait la première effigie, ainsi que le revers. La sous-commission n'a pas cru que ce fût un motif suffisant, pour confier nécessairement à un artiste le soin de graver l'effigie de l'Empereur. Elle a pensé qu'il valait mieux faire de cette gravure l'objet d'une récompense ; plusieurs gravures de portrait de l'Empereur 80/15/008/169 très remarquables ont été envoyées à l'exposition. La sous-commission a pensé qu'il serait bon de choisir la meilleure, et de charger l'auteur de faire l'effigie que la Commission demande. De cette manière on aurait un bon portrait, et on éviterait de blesser un artiste de mérite tel que M. Barre.

Ces conclusions sont approuvées. 80/15/008/169

13 mai 1853 [Vendredi]

Le procès-verbal de la dernière séance est lu par le secrétaire. Sa rédaction est adoptée.

Rétable de Bâle

M. du Sommerard, conservateur du Musée de Cluny, est introduit. Il rappelle à la Commission dans quelles circonstances M. le ministre de l'Intérieur autorisa le dépôt, au Musée des thermes et de l'Hôtel de Cluny, d'un monument en or très intéressant, connu sous le nom de Rétable de Bâle. Sur l'invitation du ministre, la Commission ayant examiné avec soin ce monument, estime que l'on pourrait en donner au propriétaire le prix de 50 000 Francs ; aujourd'hui ce propriétaire M. le colonel Theubet, est en marché pour le céder à la Ville de Strasbourg. M. du Sommerard croit qu'il est de son devoir de prévenir la Commission de cette circonstance, et la prie de vouloir bien décider s'il y a lieu de faire à M. Theubet l'offre du prix auquel elle a cru devoir estimer l'objet d'art dont il s'agit.

Sur cette communication de M. du Sommerard, plusieurs membres expriment le regret de voir le retable enlevé du Musée de Cluny, dont il était un des principaux ornements. Ils sont d'avis que, s'il doit être transporté à Strasbourg, il est entièrement perdu pour les études, car l'oeuvre de Notre-Dame est tellement omnipotente qu'il sera impossible de l'empêcher de faire de cet autel l'usage qu'elle voudra, et d'après la manière dont elle a dirigé les 80/15/008/170 restaurations de la cathédrale, on peut craindre de sa part toute espèce d'erreurs.

M. Mérimée expose qu'il a entretenu le ministre de cette affaire, qu'il l'a trouvé peu disposé à proposer à l'Empereur dans les circonstances financières actuelles l'acquisition du retable, et également peu porté à demander un crédit dans ce but. Ce que le ministre lui a promis c'est de voir le bas-relief. M. Mérimée croit, cependant, que, si la Commission remettait au ministre une note qui lui fît connaître quel intérêt elle attache à cette acquisition, peut-être consentirait-il à donner son assentiment.

Un membre exprime la crainte que M. le colonel Theubet ne soit pressé de conclure et n'accepte les offres de la Ville de Strasbourg. Il partage l'opinion de M. Mérimée, et croit que si la Commission transmet au ministre son voeu pour l'acquisition, il ne résistera pas à son désir.

M. Lenormant croit que, dans tous les cas, l'administration ne peut offrir au colonel Theubet que les 50 000 Francs, chiffre de son estimation primitive. Il pense donc que, si la Commission veut présenter une demande au ministre, elle doit s'attacher à ce dernier prix.

La Commission, après ces diverses observations, est d'avis de proposer au ministre de prélever sur le crédit ordinaire des Monuments historiques, en cinq exercices, une somme de 50 000 Francs pour l'acquisition du retable d'or de Bâle.

M. le secrétaire général est prié de faire connaître à M. Fould les désirs de la Commission.

Collection d'anciennes faïences italiennes

Acquisition à la vente de faïences de M. Delange.

M. du Sommerard fait connaître qu'il n'a pu acheter aucune des grandes pièces de la collection de faïences, vendue par M. Delange. Les prix de ces objets ont été tellement exagérés qu'il n'a pas cru devoir s'en rendre acquéreur. Toutefois, en se rabattant sur des objets d'une moindre importance, il a pu acheter des pièces fort curieuses au nombre de 16 pour le prix de 1 854 Francs.

Église Saint-Gilles de Caen (Calvados)

M. Mérimée, rapporteur, expose à la Commission qu'il résulte 80/15/008/171 d'une lettre de M. le maire de Caen que la Ville est effectivement dans l'intention de supprimer l'abside de l'église Saint-Gilles.

La Commission, sur cette communication, est d'avis d'écrire à M. le maire de Caen que l'église Saint-Gilles est classée et que par conséquent la Ville n'en a pas la disposition, ainsi qu'elle le croit, et que la mutilation de ce monument ne sera pas permise par l'administration supérieure.

Mosquée de Bel-Hassem à Tlemcen (Algérie)

M. Mérimée, rapporteur, met sous les yeux de la Commission les dessins d'une mosquée de Tlemcen qui paraît remonter au XIIIe siècle. Le rapporteur pense que, si cette mosquée a en effet la date qu'on lui attribue dans la note jointe au dessin, il n'est pas douteux qu'elle mérite un grand intérêt et on peut dès à présent la classer. Mais, avant de penser à une restauration, il faudrait avoir une idée de la dépense qu'elle pourrait occasionner, et malheureusement on n'a aucun renseignement à cet égard.

La Commission partage cet avis de M. Mérimée et propose de demander à M. Estibol s'il possède d'autres dessins du monument, et des notes permettant d'établir un devis régulier.

Palais des États à Dijon (Côte-d'Or)

M. Mérimée, rapporteur, donne à la Commission lecture d'une lettre par laquelle M. le préfet de la Côte-d'Or propose au ministre d'État de classer, sans retard, l'ancien Palais des États de Bourgogne au nombre des Monuments historiques, et annonce que, dès que ce classement aura eu lieu, il transmettra toutes les pièces nécessaires pour faire apprécier le montant de la dépense que demandera la restauration du monument. Le rapporteur est d'avis qu'après l'inqualifiable vandalisme du Conseil municipal de Dijon, il ne croit pas possible d'accorder la moindre subvention pour la restauration proposée. La Tour de Bar enterrée par les constructions nouvelles, les cuisines mutilées par la suppression de leurs annexes ont perdu toute leur importance. Pour que les fonds du ministère d'État soient bien employés, il faudrait de toute nécessité 80/15/008/172 qu'ils le fussent par la direction de ses architectes et conformément aux projets approuvés par le ministre sur l'avis de la Commission. Le rapporteur propose donc de refuser toute subvention, mais de maintenir le classement de la Tour de Bar et des cuisines.

La Commission, sur le rapport de M. Mérimée, est d'avis, ainsi que le demande le rapporteur, de maintenir le classement de la Tour de Bar et des cuisines. Elle propose en outre d'annoncer au préfet que l'administration des Monuments historiques ne prendra aucune part à la dépense de restauration, tant que la haute main sur cette restauration ne lui aura pas été donnée.

Église Saint-Pierre de Coutances (Manche)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le travail graphique, envoyé à l'appui d'une demande de secours pour la restauration de l'église Saint-Pierre de Coutances, est tout à fait insuffisant. L'église semble d'ailleurs n'offrir qu'un très médiocre intérêt.

La Commission est d'avis que dans l'état de l'instruction de l'affaire il est impossible de s'en occuper.

Église de Léoncel (Drôme)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître les explications données par M. Épailly au sujet des malfaçons signalées dans la restauration de l'église de Léoncel ; la Commission ne trouve pas les explications de M. Épailly satisfaisantes et elle ne pense pas qu'il y ait lieu de modifier la décision qui charge M. Manguin de la restauration de cet édifice.

Château de Grignan (Drôme)

M. Mérimée, rapporteur.

Une demande faite par le propriétaire du château de Grignan et transmise par M. le maréchal de Castellane est soumise à l'examen de la Commission par M. le ministre.

M. Mérimée, rapporteur, est d'avis que le château de Grignan est tellement ruiné qu'il n'y a plus de réparations possibles à faire. Conserver à ces ruines leur aspect pittoresque, c'est ce qui est désirable, mais le rapporteur ne pense pas qu'il y ait besoin 80/15/008/173 d'une subvention de l'État pour obtenir ce résultat.

Ces conclusions sont approuvées.

Église d'Issoire (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle les sacrifices que la Ville d'Issoire a faits pour la restauration de son église. Aujourd'hui, la Ville cherche à régulariser les abords de ce noble édifice, le devis présenté par le Conseil municipal et rédigé par M. Mallay comprend, outre quelques travaux dont M. l'Inspecteur général a signalé l'urgence dans son dernier voyage en Auvergne, la démolition et la reconstruction d'une boucherie qui masque une partie de l'abside de l'église.

Le rapporteur est d'avis que cette opération serait d'une grande utilité, mais il se demande si le Gouvernement doit y concourir. La dépense relative à cette boucherie est de 6 700 Francs, et le devis total est de 12 400 Francs. Il est bien évident que le fonds des Monuments ne peut être employé à la boucherie.

Le rapporteur pense que le ministère d'État témoignerait suffisamment de son intérêt pour l'église d'Issoire en contribuant à la réparation pour une somme de 4 000 Francs, si, de son côté, le ministère des Cultes accordait une somme de 2 000 Francs. L'administration locale pourrait alors consacrer toutes les ressources à l'opération fort louable qu'elle a projetée.

Sur le rapport de M. Mérimée, la Commission est d'avis d'allouer sur 1854 une subvention de 4 000 Francs, à la condition que le ministère des Cultes donnerait 2 000 Francs pour l'achèvement de la restauration et la Ville 6 400 Francs pour le transport de la boucherie.

Liste des monuments classés

La Commission continue la révision de la liste des Monuments historiques. Elle s'arrête au département de Loir-et-Cher.

La séance est levée. 80/15/008/174

20 mai 1853 [Vendredi]
Église Saint-Barnard à Romans (Drôme)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'un rapport de M. Manguin au sujet d'une mission dont il a été chargé dans le but de constater les dégradations faites à l'église Saint-Barnard de Romans par l'établissement de latrines adossées au mur du monument. M. Manguin constate effectivement l'existence des latrines signalés dont la fuite détériore considérablement le mur de l'église.

Le rapporteur, sur l'avis conforme de l'architecte, demande que le propriétaire, auteur des dégâts, soit poursuivi rigoureusement. Il pense qu'il est d'une haute importance que des exemples soient faits ; les autorités municipales ont la plus grande mollesse dans ces sortes d'affaires. M. Mérimée serait d'avis que les poursuites fussent faites au nom de l'État.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de La Balme-les-Grottes (Isère)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le mémoire présenté par M. Manguin sur la chapelle de la grotte de la Balme prouve que cet édifice mérite quelque intérêt, mais il ne lui semble pas qu'il se distingue assez d'une foule de petites chapelles d'une date non moins reculée pour qu'on doive lui accorder une subvention de 4 ou 5 000 Francs, estimation approximative de la dépense.

M. Mérimée croit que c'est un mauvais moyen de diviser les fonds par parcelles pour les employer à des travaux d'un médiocre intérêt. La chapelle de la Balme a d'ailleurs des ressources. Le rapporteur est d'avis que l'administration n'a qu'à laisser faire les travaux en les surveillant toutefois.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Bellengreville (Calvados)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que l'église de Bellengreville, en faveur de laquelle M. le préfet du Calvados sollicite un secours, est un édifice qui appartient à 80/15/008/175 un style d'architecture très commun en Normandie. Le rapporteur ne trouve pas qu'il se distingue assez des nombreux édifices de la même époque et du même pays, pour mériter d'être classé et surtout restauré. Le rapporteur propose de renvoyer le dossier au ministère des Cultes.

Cet avis est partagé par la Commission.

Fouilles de Laudunum

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître à la Commission que, par une dépêche, en date du 11 avril dernier, M. le ministre de l'Instruction publique demande à son collègue du ministère d'État de vouloir bien accorder un secours pour les fouilles de Laudunum.

Le rapporteur pense qu'en sollicitant cette subvention, M. le ministre des Cultes ignorait que depuis plusieurs années l'attention de la Commission s'était portée sur cette localité et qu'un secours de 2 000 Francs lui avait été accordé sur 1851 et 1852.

Pierres tombales de la cathédrale de Châlons-sur-Marne (Marne)

M. Mérimée, rapporteur.

M. le préfet de la Marne transmet au ministre d'État une délibération prise par le Conseil de Fabrique de l'église cathédrale de Châlons au sujet des pierres tombales qui existent dans cette église. Le rapporteur est d'avis que la proposition de transférer les pierres tombales dans une chapelle est bonne, il pense qu'il y a lieu de remercier le préfet de sa communication et d'approuver la disposition proposée.

Cet avis est partagé par la Commission.

Église de Souillac (Lot)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle à la Commission deux demandes formées par le sieur Dartel, entrepreneur des travaux de Souillac, pour obtenir une indemnité au sujet de pierres qui lui avaient été refusées par l'architecte chargé des travaux. Cette demande répétée se représente encore aujourd'hui, mais sous une nouvelle forme. M. le préfet adresse au ministre un rapport d'après lequel l'architecte du Lot signale un reliquat de 2 588 Francs sur l'entreprise Dartel et demande un secours pour le payer.

La Commission propose de répondre au préfet que les allocations promises pour la restauration de l'église de Souillac ont toutes été payées ; par une faveur particulière, on a consenti en 1849 à payer un reliquat 80/15/008/176 de 2 300 Francs. On ne peut s'expliquer quel est ce nouveau déficit et dans tous les cas l'administration ne consent pas à le prendre à sa charge.

Église Saint-Ours de Loches (Indre-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'architecte de Saint-Ours de Loches demande à exécuter dans l'église qu'il restaure des communications entre la nef et les bas-côtés. Cette modification au plan de l'église, qu'il avait écartée de son premier projet, approuvé par la Commission, et qui s'exécute sur le crédit des Monuments historiques ; c'est sur le voeu du Conseil de Fabrique et du Conseil municipal qu'il adresse cette proposition.

Le rapporteur trouve qu'il règne dans cette affaire une certaine obscurité ; et il craint que l'intérêt d'ailleurs fort naturel qu'a le clergé de Saint-Ours à changer les dispositions intérieures, ne lui fasse négliger l'intérêt bien autrement grave pour l'administration de la conservation des coupoles. Le rapporteur pense qu'il est impossible d'accorder l'autorisation demandée jusqu'à ce que la situation de l'extérieur de l'édifice soit connue.

La Commission approuve ces conclusions et propose de demander un rapport à M. Verdier.

Château de Chenonceaux (Indre-et-Loire)

Sur la proposition de M. Mérimée, rapporteur, la Commission est d'avis de réserver une somme de 28 000 Francs en trois exercices pour les réparations du château de Chenonceaux. Elle pense toutefois que, avant de l'accorder définitivement, on devra préparer une forme d'acte contenant les conditions auxquelles on devra accorder l'allocation et prendre en outre des informations sur la situation de la propriété par suite du décès de M. de Villeneuve.

Église de Moissac (Tarn-et-Garonne)

M. Viollet-le-Duc signale un déficit de 3 235 Francs sur la première catégorie des travaux exécutés à l'église de Moissac dont le montant prévu était de 15 800 Francs. L'architecte demande ensuite que la Commission veuille bien prévoir les ressources nécessaires pour la continuation des travaux et l'exécution de la deuxième catégorie dont le montant est de 16 000 Francs.

Sur la proposition de M. Lenormant, rapporteur, la Commission approuve la demande de M. Viollet-le-Duc 80/15/008/177 et alloue sur les reliquats de 1852 une somme de 3 235 Francs 35 destinée à payer le déficit, et sur les exercices prochains une somme de 12 000 Francs en trois exercices.

Église de Mirepoix (Ariège)

Sur la proposition de M. Mérimée, rapporteur, la Commission rejette toute allocation pour l'église de Mirepoix. Toutefois, elle la maintient sur la liste des Monuments historiques.

Église Saint-Serge d'Angers (Maine-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose tout l'intérêt qui s'attache à la restauration de l'église Saint-Serge d'Angers, un des plus magnifiques modèles de l'architecture gothique à sa première apparition dans l'Anjou. Le monument est dans un état déplorable, et le rapport de M. Joly-Leterme indique les points qui sont plus particulièrement menacés. La dépense prévue au devis monte à environ 60 000 Francs pour les trois catégories qu'il est fort difficile de séparer. L'importance extraordinaire de l'église Saint-Serge engage le rapporteur à proposer l'allocation d'une subvention considérable, mais conditionnelle, subordonnée au concours du ministère des Cultes, de la Ville et de la Fabrique.

Sur ce rapport, la Commission est d'avis de demander à M. le ministre d'État qu'une subvention de 25 000 Francs soit réservée pour être accordée définitivement quand le reste de la somme nécessaire à l'exécution des travaux aura été assurée. 25 000 Francs ; [soit : ] 1854, 12 500 Francs ; 1855, 12 500 Francs.

Église de Sainte-Sabine (Côte-d'Or)

M. Mérimée, rapporteur, pense que, bien que l'église de Sainte-Sabine offre un intérêt réel, cependant cet intérêt n'est pas assez considérable pour mériter le sacrifice que coûterait sa restauration. Dans un devis approximatif, M. Viollet-le-Duc ne l'évalue pas à moins de 39 000 Francs ; en ajoutant cette dépense on n'obtiendra pas encore une restauration complète.

Le rapporteur croit qu'avec les faibles ressources dont elle dispose l'administration ne peut ni ne doit s'engager dans des entreprises dont le résultat est si peu en proportion du sacrifice.

La Commission partage cet avis en exprimant le voeu que les dessins soient mis sous les yeux du ministre. 80/15/008/178

Hôtel de ville de Saint-Antonin-Noble-Val (Tarn-et-Garonne)

Sur la proposition de M. Mérimée, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver les comptes du travail de Saint-Antonin, présentés par M. Viollet-le-Duc, et d'accorder sur les reliquats de 1852 une allocation de 1 302 Francs 32 pour couvrir l'excédent de dépense qu'il indique dans son rapport.

Église Notre-Dame de Semur (Côte-d'Or)

M. Mérimée, rapporteur, propose d'allouer, pour la continuation des travaux de l'église Notre-Dame de Semur, une somme de 3 000 Francs sur le crédit de 1854, surtout afin d'empêcher l'excellent atelier formé dans cette Ville de se disperser avant qu'on entreprenne la restauration si désirable du petit cloître au sud de l'église. La Fabrique se charge d'environ 2 500 Francs sur les nouveaux travaux indiqués au devis de M. Viollet-le-Duc.

M. Mérimée propose également d'allouer sur les reliquats de 1852 4 930 Francs 66 pour payer le reste des dépenses faites jusqu'à ce jour.

Ces conclusions sont approuvées. 4 930 Francs 66 sur 1852 ; 3 000 Francs sur 1854.

Chapelle de Vincennes (Seine)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre de M. le ministre de la Guerre au sujet de la chapelle de Vincennes.

Sur cette lecture, la Commission pense qu'il y a lieu d'écrire à M. le ministre que toute cette affaire a été conduite en dehors des règles qui régissent les Monuments historiques, que le ministère d'État demande que ce monument rentre dans la juridiction générale qui embrasse tous les Monuments historiques, et que la direction des travaux soit donnée à des architectes, malgré le surcroît de dépense qui pourra en résulter par suite de paiement des honoraires qu'ils devront pourvoir.

Liste des monuments classés

La Commission continue l'examen de la liste des monuments, elle s'arrête au département de la Lozère. 80/15/008/179

27 mai 1853 [Vendredi]
Église de Saint-Leu-d'Esserent (Oise)

M. Mérimée, rapporteur, rend compte à la Commission de la visite qu'il a faite à l'église Saint-Leu-d'Esserent. Il fait savoir qu'il a été à même de reconnaître avec l'architecte combien les travaux exécutés sous la direction de M. Ramée ont été mal faits. Par la même occasion, M. l'Inspecteur général a été à même de voir de grands souterrains situés sous l'église qui présentent un vif intérêt. D'après la forme de la partie de ces souterrains qu'il a pu examiner, et aussi par la nature des objets qui y ont été trouvés, M. Mérimée serait tenté de croire que c'est un lieu de refuge dans le genre de ceux que l'on rencontre dans le Loir-et-Cher et la Haute-Loire.

Sur ces observations de M. Mérimée, la Commission est d'avis que M. Verdier soit invité à rédiger un rapport sur ces galeries souterraines et les découvertes qu'on y a faites, et en outre à relever le plan des portions que le propriétaire voudra bien lui permettre de visiter.

Église d'Ébreuil (Allier)

M. Mérimée, rapporteur, expose que, dans un rapport qu'il vient d'adresser au ministre, M. Millet rend compte de la situation de l'église d'Ébreuil. Les allocations accordées sont absorbées et il reste un déficit d'environ 3 000 Francs ; à ce déficit il faut ajouter pour compléter la restauration une somme d'environ 8 000 Francs. M. Millet fait connaître avec beaucoup de clarté la cause de cette nouvelle dépense. M. Mérimée croit qu'il est impossible de laisser inachevée une restauration aussi importante et aussi bien commencée que celle d'Ébreuil.

Comme l'urgence des travaux lui paraît incontestable, il propose d'allouer en deux exercices une somme de 11 000 Francs à la condition que la Ville abandonne à l'État une cour, qui entoure le chevet de l'église et s'étend depuis la ruelle jusqu'à la sacristie, et fera exécuter la démolition du charnier de l'hôpital adossé contre le transept nord, ainsi que celle d'une autre maison élevée 80/15/008/180 contre ce charnier, et enfin fera faire le travail de nivellement que demande la rue qui longe toute la façade septentrionale de l'édifice.

Ces conclusions sont approuvées par la Commission.

Église de Vétheuil (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que l'église de Vétheuil est dans une situation si grave que si on ne lui donne de prompts secours, il n'est pas douteux qu'elle n'aura qu'une très courte durée. Le mauvais système pour l'écoulement des eaux paraît être la cause la plus énergique des désordres que le rapport de M. Durand signale. Le rétablissement de l'ancienne disposition et la réparation des toitures est l'article le plus considérable du devis et celui qui réclame l'exécution la plus urgente. La dépense totale doit s'élever à 60 000 Francs, et, d'après l'architecte, il serait impossible de commencer utilement les travaux, à moins d'une somme disponible de 25 à 30 000 Francs. Dans cette situation et en présence d'une dépense si considérable, le rapporteur ne pense pas qu'il soit possible d'en prendre la charge avant qu'une autre administration n'ait offert son concours.

La Commission partage cet avis.

Église de Saint-Antoine-l'Abbaye (Isère)

M. Mérimée, rapporteur, fait l'analyse d'un rapport adressé par M. Manguin sur la situation de l'église de Saint-Antoine. Le rapporteur expose ensuite que des renseignements que M. Questel a bien voulu lui communiquer lui donnent lieu de croire que les alarmes de M. Manguin sont un peu exagérées et que la situation des travaux n'est pas aussi mauvaise qu'on en jugerait d'après le rapport qu'il a adressé.

Toutefois, le rapporteur croit prudent d'appeler l'attention des autorités municipales sur la nécessité d'entretenir les joints des terrasses, et il est d'avis d'engager M. Manguin à préparer au plus tôt un projet pour le chaînage du triforium et l'exécution des menues réparations dont il indique l'opportunité.

Ces conclusions sont approuvées par la Commission. 80/15/008/181

Château de Montbard (Côte-d'Or)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il ne reste du château de Montbard qu'une tour curieuse par une particularité que présentent ses mâchicoulis et le souvenir de Buffon. La restauration est évaluée à plus de 10 000 Francs. M. Mérimée ignore quel serait le concours apporté par le propriétaire actuel, s'il voulait restaurer son château, ou quel serait celui de la Ville si, comme on l'assurait dernièrement, il s'agissait d'acquérir ce monument pour lui donner une destination publique. Dans son opinion, la dépense est hors de proportion avec l'intérêt que présente le château, et il ne proposerait à l'administration d'y prendre part que dans le cas où il suffirait d'une faible allocation pour compléter la somme prévue au devis.

Après ce rapport, sur les observations de M. de Montalembert et de M. Lenormant, la Commission ajourne toute décision jusqu'à ce que l'on sache quel parti la Ville de Montbard se propose de prendre à l'égard du château.

Liste des monuments classés

La Commission continue la révision de la liste des monuments et elle s'arrête au département de la Marne.

3 juin 1853 [Vendredi]
Château de Montbard (Côte-d'Or)

M. Lenormant donne quelques renseignements sur les intentions du Conseil municipal au sujet du château de Montbard. L'année dernière, l'administration de Montbard a fait auprès de la succession de M. de Buffon des tentatives sérieuses pour arriver à l'acquisition du château. L'intention du conseil était de convertir ce château en Hôtel de ville. Les héritiers ont repoussé les offres de la Ville de 80/15/008/182 Montbard, et alors l'administration municipale a fait construire un Hôtel de ville. Aujourd'hui, la situation des héritiers est telle qu'il est très probable qu'on sera obligé d'en venir à une expropriation. Mais la Ville de Montbard ne pourra profiter de cette circonstance, car elle est elle-même à bout de ressources.

Dans cette situation, M. Lenormant craint bien que l'affaire n'échoue complètement. Il a fait toutefois auprès des personnes de Montbard qu'il connaît tout ce qu'il a pu pour les engager à ne pas abandonner leur premier projet, dans lequel le Conseil général les aiderait sans doute.

Palais ducal de Nevers (Nièvre)

M. de Laborde fait connaître, au nom de la Commission chargée d'examiner les projets de M. Godefroy pour le Palais ducal de Nevers, que les bas-reliefs ont paru à la sous-commission conçus dans un très bon sens et devoir produire l'effet qu'on en espère.

Tombeau de Charlieu (Loire)

La Commission approuve le projet de M. Desjardins pour le tombeau à placer dans l'ancienne abbaye de Charlieu, sur lequel elle était chargée de donner son avis. Toutefois, elle fait quelques critiques de détail qui devront être transmises à M. Desjardins.

Fontaine des Innocents à Paris (Seine)

M. Duban annonce à la Commission qu'il a remis à M. le préfet de la Seine un projet qui lui a été demandé par la Ville pour la restauration de la Fontaine des Innocents.

La Commission est d'avis de demander officiellement communication de ce projet à M. le préfet de la Seine.

Crypte de Saint-Avit à Orléans (Loiret)

La Commission est d'avis d'ajourner, jusqu'à production du projet de M. Clouet pour le séminaire d'Orléans, l'examen du projet de M. [Émile] Boeswillwald concernant la conservation de la crypte de Saint-Avit.

Fouilles de Faye-l'Abbaye (Deux-Sèvres)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'une lettre adressée au ministre par le président de 80/15/008/183 la Société de statistique des Deux-Sèvres, par laquelle on prie le ministre d'accorder 600 Francs pour faire face aux acquisitions ordinaires de la Société, et 2 000 Francs pour continuer les fouilles commencées à Faye-l'Abbaye près Bressuire.

Le rapporteur pense que, lorsque l'administration a tant de peine à faire face aux dépenses que nécessite la conservation des monuments existants, il serait impardonnable de consacrer des fonds à enrichir des musées de province ou plus exactement à amuser quelques amateurs d'archéologie. En conséquence, il propose le rejet de la demande.

Le rejet est prononcé.

Fouilles dans le département de l'Yonne

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'une autre demande de secours pour des recherches plus singulières est adressée au ministre. Il s'agit de reconnaître et de constater l'emplacement exact de la bataille de Fontenoy.

Le rapporteur pense que si l'administration cédait à toutes les demandes des Sociétés de province, tous les fonds seraient rapidement absorbés en travaux inutiles.

Il propose, par ce motif, de refuser purement et simplement la demande de la Société des sciences historiques de l'Yonne.

Ces conclusions sont adoptées.

Fouilles de Laudunum

M. le préfet de la Côte-d'Or transmet un rapport sur les nouvelles fouilles pratiquées sur le plateau de Laudunum, qui contient une demande d'allocations pour acquérir le terrain sur lequel on opère. M. Mérimée, rapporteur, ne trouve pas que l'importance des découvertes faites jusqu'à présent soit en rapport avec les dépenses qu'elles ont occasionnées. Le prix que coûterait l'acquisition du terrain à fouilles serait de 3 500 à 4 000 Francs. Les chances de trouvailles paraissent trop incertaines pour que l'administration consacre une somme si considérable à une entreprise dans laquelle elle ne trouve pas de concours de la part du département.

Cet avis est adopté.

Aqueducs de la vallée de Beaunant (Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la dépense des travaux exécutés pour la réparation de plusieurs parties des aqueducs de Lyon qui menaçaient ruine, évaluée approximativement 80/15/008/184 et sans devis régulier à 300 Francs, s'est élevée en réalité à 678 Francs 42. M. le préfet du Rhône demande l'approbation et le paiement de cet excédent de dépense. Le rapporteur ne croit pas qu'il doive être refusé.

Sur ce rapport, la Commission est d'avis d'allouer 378 Francs 42 sur les reliquats de 1852.

Tombeau de Lanuéjols (Lozère)

Sur la proposition de M. Mérimée, rapporteur, la Commission est d'avis de charger M. Laval de dessiner le tombeau romain de Lanuéjols et de préparer un rapport sur les moyens qui lui sembleraient les plus propres à assurer sa conservation.

Achèvement de deux églises (Manche)

M. Mérimée, rapporteur.

M. le ministre de l'Instruction publique et des Cultes communique à M. le ministre d'État une demande d'allocation que lui a adressée un correspondant de son ministère en faveur de deux églises que l'on construit dans le département de la Manche, l'une dans le style roman, l'autre dans le style gothique.

La Commission est d'avis que les fonds des Monuments historiques ne peuvent s'appliquer à des constructions nouvelles, quand bien même ces constructions sont exécutées dans un style d'architecture ancien. Tout au plus pourrait-elle donner son avis sur des projets.

Statues des Tancrède (Manche)

M. Mérimée fait connaître que Monseigneur l'évêque de Coutances adresse une demande tendant à obtenir une allocation pour le rétablissement de la statue de Tancrède de Hauteville et de celles de l'un de ses fils qui ornaient le côté nord des chapelles qui accompagnent les nefs de la cathédrale de Coutances.

Le rapporteur pense que cette demande doit être transmise au bureau des Beaux-arts.

Cet avis est approuvé.

Église de Sainte-Marie-du-Mont (Manche)

M. Mérimée, rapporteur, demande qu'un projet signé par un employé des Ponts et Chaussées pour la 80/15/008/185 restauration de l'église de Sainte-Marie-du-Mont, soit examiné par un des architectes de la Commission, car il lui paraît conçu dans un système souvent blâmé par elle. L'église de Sainte-Marie offre d'ailleurs de l'intérêt, mais il est impossible de connaître la situation exacte d'après les renseignements transmis.

Sur ce rapport, la Commission est d'avis de charger M. [V.] Ruprich-Robert de faire un rapport sur cette église.

Tapisseries de la cathédrale d'Angers (Maine-et-Loire)

M. Mérimée expose que la réparation des tapisseries de la cathédrale d'Angers est évaluée à 4 000 Francs par M. Joly-Leterme. Il pense que, vu l'importance de ces tentures qui appartiennent aux meilleures fabriques des XVe et XVIe siècles, il y aurait lieu de concourir à leur restauration pour une somme égale à la moitié du devis présenté, pourvu que le ministre des Cultes prît à sa charge l'autre moitié.

Le rapporteur propose donc de rappeler au ministre la lettre qui lui a été adressée l'année passée à ce sujet en le priant de prendre une décision.

Ces conclusions sont approuvées par la Commission qui est d'avis d'allouer la somme à la condition que la Commission sera consultée sur la destination des tapisseries.

Église de Saint-Paul-de-Varax (Ain)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis de classer l'église de Saint-Paul-de-Varax parmi les édifices historiques et de charger M. Millet d'un projet de restauration du monument.

Église de Vermenton (Yonne)

Conformément au rapport adressé au ministre par M. Amé, architecte, M. Mérimée, rapporteur, propose d'accorder un supplément d'allocation de 224 Francs 10 pour solder les travaux de réparation nécessaires pour le dommage causé à l'un des clochetons de l'église de Vermenton par l'ouragan du jour de la Pentecôte.

Ces conclusions sont approuvées par la Commission.

Église d'Obersteigen à Wangenbourg-Engenthal (Bas-Rhin)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître une nouvelle demande adressée par le correspondant du Bas-Rhin en faveur 80/15/008/186 de l'église d'Obersteigen.

Le rapporteur ne peut que s'en référer à ses conclusions du 1er mars 1850, et il persiste à croire que la dépense nécessaire pour la restauration de l'église d'Obersteigen n'est pas en proportion avec l'intérêt que présente l'édifice, et qu'il n'y aurait que dans le cas où l'administration des Monuments historiques trouverait un concours qu'on pourrait entreprendre cette affaire.

Ces conclusions sont approuvées.

Église de La Celle-Bruère (Cher)

Par suite des renseignements transmis par le préfet du Cher sur la situation des propriétés contiguës à l'église de La Celle-Bruère, M. Mérimée, rapporteur, pense qu'il est à propos d'inviter M. Lenormant.

1° à faire connaître la situation actuelle de l'église de La Celle-Bruère, et les moyens qu'il a pris pour étayer la partie menacée de ruine.

2° à estimer la partie de la propriété, contiguë à l'église, qu'il serait nécessaire d'acquérir et à se concerter avec l'administration départementale pour les moyens d'opérer cette acquisition, soit par voie amiable, soit par expropriation.

Liste des monuments classés

La Commission continue ensuite la révision de la liste des Monuments historiques, elle s'arrête au département de la Nièvre.

La séance est levée et la Commission s'ajourne au vendredi 10 juin prochain. 80/15/008/187

10 juin 1853 [Vendredi]
Temple d'Auguste et de Livie à Vienne (Isère)

M. Lenormant, rapporteur, fait connaître à la Commission une demande adressée par le préfet de l'Isère tendant à obtenir l'affectation aux travaux que réclame l'église Saint-André-le-Bas des fonds destinés au Temple d'Auguste et de Livie, qui n'ont pu être employés dans le cours de l'année 1852.

Le rapporteur est d'avis qu'il n'y a pas lieu de changer la destination donnée aux fonds accordés à la Ville de Vienne. Si, par suite de circonstances malheureuses, M. Constant-Dufeux n'a pu faire commencer les travaux aussitôt qu'il eût été désirable, ils vont recevoir cette année une grande impulsion. D'ailleurs, il serait bon que le préfet fût informé que ce n'est qu'en sortant de ses attributions que la Commission pourrait s'occuper d'une manière active de la 80/15/008/188 reconstruction de la façade de l'église Saint-André le Bas, opération qui regarde surtout l'administration des Cultes.

Conclusions approuvées.

Tableau du Pérugin à Saint-Gervais à Paris (Seine)

M. Lenormant signale à l'attention de la Commission le mauvais état du tableau du Pérugin placé dans l'église Saint-Gervais.

La Commission pense qu'il y a lieu de faire connaître au préfet de la Seine le mauvais état dans lequel est cette peinture.

Temple Saint-Jean à Poitiers (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission des lettres qui lui ont été adressées par M. Joly-Leterme et par M. de Chergé, au sujet du Temple Saint-Jean, à Poitiers.

Le rapporteur est d'avis qu'il y a lieu d'écrire au préfet de la Vienne qu'il se concerte avec M. Joly-Leterme et la Société des antiquaires, pour que l'évacuation des objets d'antiquités du Temple Saint-Jean ait lieu avec les précautions convenables et dans le plus bref délai.

Le rapporteur propose encore d'écrire au préfet pour lui faire connaître la nécessité du rétablissement des contreforts du monument, et l'inviter à prendre des mesures pour que cette reconstruction ne soit pas retardée par une opposition pour cause de voirie.

Cet avis est adopté par la Commission.

Inscriptions de Narbonne (Aude)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre d'un M. de Vica qui demande que l'administration fasse faire des recherches pour retrouver deux monuments épigraphiques qui ont disparu du Musée de Narbonne.

La Commission partageant l'opinion du rapporteur est d'avis qu'il appartient à l'administration municipale de Narbonne de faire les recherches désirées.

Église d'Aubigny-sur-Nère (Cher)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la demande adressée au ministre en faveur de l'église d'Aubigny-Ville a pour but une restauration et plus probablement la reconstruction d'un clocher. Le rapporteur ne trouve pas dans cette entreprise un caractère d'urgence, ni même un intérêt archéologique assez évident pour que l'administration y prenne part.

Cet avis est partagé par la Commission.

Église de Lachalade (Meuse)

M. Oudet, correspondant du ministère, recommande l'église de Lachalade à l'intérêt de l'administration.

Le rapporteur, M. Mérimée, doute fort de l'importance de cet édifice qui n'est pas classé, et l'avis du correspondant ne lui paraît pas bien motivé. Comme les besoins de l'édifice sont nécessités par un accident qui intéresse au plus haut degré le service des Cultes, le rapporteur croit qu'il faut transmettre au ministre des Cultes le rapport de M. Oudet.

Conclusions adoptées.

Église de Bourg-Argental (Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'administration de Bourg-Argental demande que M. Desjardins soit chargé d'établir les plans et devis des travaux de reconstruction de l'église de cette Commune. Le rapporteur pense que, comme il s'agit d'une reconstruction, cette affaire ne peut concerner les Monuments historiques.

L'administration des Monuments ne peut qu'applaudir au choix de M. Desjardins, mais n'a pas de concours à donner dans l'affaire qui 80/15/008/189 est du ressort de l'administration municipale ou de celle des Cultes.

Cet avis est adopté.

Église d'Attigny (Ardennes) Arc de Triomphe de Reims (Marne)

M. Aglat, huissier à Reims, appelle l'attention du ministre sur l'état de l'église d'Attigny et sur les dangers que court la Porte de Mars à Reims.

M. Mérimée, rapporteur, pense qu'il suffirait d'appeler l'attention du préfet des Ardennes sur la situation de l'église d'Attigny pour prévenir les accidents que l'on redoute. Quant à l'Arc de Reims, on a déjà pris des mesures pour sa conservation.

La Commission approuve les conclusions ; elle est d'avis toutefois de demander à M. Brunette un rapport sur l'église d'Attigny.

Monuments druidiques du Morbihan

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'un rapport d'un M. Faucheux sur quelques monuments druidiques du Morbihan.

Le rapporteur croit très peu probable que la butte Gravinier contienne deux dolmens souterrains. Il pense d'ailleurs qu'il y aurait des fouilles intéressantes à faire dans le Morbihan, notamment dans la presqu'île de Locmariaquer qui renferme plusieurs tumulus très élevés qui ne paraissent pas avoir été explorés. Quant au vandalisme dont se plaint le ministre des Cultes dans sa lettre du 20 janvier 1853, il est malheureusement trop réel.

Le rapporteur pense qu'il y aurait lieu de communiquer cette lettre au ministre des Travaux publics en le priant de recommander à l'avenir plus de réserve à l'administration des Ponts et chaussées.

La Commission partage cet avis, elle propose en outre de charger M. Lambert de visiter le Grand menhir de Locmariaquer, et de faire un rapport sur sa restauration avec un devis de la dépense que l'opération pourrait occasionner. On communiquerait à M. Lambert les observations de M. Mérimée sur les fouilles du tumulus de cette même localité.

Remparts d'Avignon (Vaucluse)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte d'une lettre du ministre de la Guerre du 19 mai 1853, que 80/15/008/190 l'enceinte d'Avignon n'a jamais été dans les attributions du ministère de la Guerre, mais qu'elle paraît très importante au point de vue de la défense du territoire. Toutefois, il conclut à charger l'administration des Monuments historiques de la conservation des remparts, conclusion qui ressemble un peu à une fin de non-recevoir.

Le rapporteur pense qu'il paraîtrait plus naturel que l'intérêt principal dans cette question fût mis en avant. Or, cet intérêt est évidemment celui de la défense du territoire. Ce serait donc plutôt au ministère de la Guerre qu'à tout autre département à faire valoir ses droits de surveillance sur l'enceinte d'Avignon.

M. Mérimée propose de répondre dans ce sens au ministre de la Guerre et d'ajouter que le ministère d'État ne refuse pas de prendre part, tempore et occasione, aux travaux de restauration qui deviendraient nécessaires, mais qu'il ne peut se charger d'une surveillance qui ne pourrait s'exercer que par l'entremise d'un autre département.

Cet avis est adopté.

Église de Bagneux (Seine)

M. Mérimée donne lecture à la Commission d'une lettre de M. le préfet de la Seine au sujet du concours qui lui a été demandé pour la restauration de l'église de Bagneux.

La Commission est d'avis de charger M. l'Inspecteur général de préparer un projet de réponse, et même d'entretenir M. le ministre de cette affaire.

Église de Bazas (Gironde)

M. Caristie, rapporteur, au nom de la sous-commission chargée d'examiner le projet de restauration de l'église de Bazas, fait connaître que la sous-commission est d'avis que l'administration centrale devra s'opposer à l'exécution des modifications que l'on se propose d'exécuter à la façade de l'église de Bazas.

La Commission partage cet avis.

Église de Graville-l'Eure (Seine-Inférieure)

Sur la proposition de M. Mérimée, rapporteur, la Commission est d'avis de demander à M. Brunet-Debaisnes 80/15/008/191 un rapport sur l'état de l'église de Graville-l'Eure.

Acquisition d'une maison pour le dégagement de la Porte narbonnaise à Carcassonne (Aude)

M. Mérimée, rapporteur, propose, conformément au rapport de M. Viollet-le-duc, d'accorder une somme de 1 300 Francs pour l'acquisition de la maison du sieur Bel, opération très utile et nécessaire pour le dégagement de la partie la plus intéressante de l'enceinte de la Cité de Carcassonne.

Cet avis est adopté par la Commission. 1 300 Francs sur 1853.

Chapelle du Liget (Indre-et-Loire) Dessins de M. Savinien Petit

Sur la proposition de MM. Caristie et Labrouste, la Commission est d'avis d'allouer 3 000 Francs à M. Savinien Petit, pour le travail qu'il a exécuté d'après les peintures de la chapelle du Liget.

Église de Saint-Menoux (Allier)

Sur la proposition du secrétaire, M. Courmont, la Commission est d'avis d'autoriser le paiement des dépenses faites à l'église de Saint-Menoux sous la direction de M. Durand, jusqu'à concurrence de 5 000 Francs qui seront pris sur les reliquats de l'exercice 1852.

Église de Jonzac (Charente)

Sur la proposition du secrétaire, M. Courmont, la Commission est d'avis d'allouer définitivement les 10 000 Francs promis pour la restauration de l'église de Jonzac, dont une partie est déjà dépensée. Cette somme serait divisée en deux parties : 5 000 Francs seraient imputés sur 1852 et 5 000 Francs sur 1853.

Liste des monuments classés

La Commission continue la révision de la liste des monuments, elle s'arrête au département du Bas-Rhin. 80/15/008/192

17 juin 1853 [Vendredi]
Église d'Augerolles (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée signale à l'attention de la Commission des boiseries qui décorent l'église d'Augerolles.

Église du Puy-en-Velay (Haute-Loire)

Il fait également connaître qu'on vient de découvrir dans l'église du Puy, entre deux murs, des statues en terre cuite émaillée d'un travail très précieux.

Peintures de l'Hôtel Lambert à Paris (Seine)

La Commission décide qu'elle se rendra le vendredi 24 à l'Hôtel Lambert pour y examiner la copie que M. Savinien Petit a exécutée d'après les peintures de Le Sueur de la salle de bains.

Sainte-Chapelle de Riom (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée fait son rapport sur sa visite à la Sainte-Chapelle de Riom. Les essais tentés jusqu'ici pour compléter les verrières n'ont pas été heureux. Les grisailles qu'on avait cru pouvoir placer sous les figures qui décorent le haut des fenêtres, laissent passer trop de jour et les figures semblent ne porter sur rien. M. Mallay a imaginé un moyen de restauration qui paraît préférable. M. l'Inspecteur général a vu l'essai que M. Thévenot a fait dans le sens proposé par l'architecte, et il pense que la Commission s'y arrêtera. Ce serait de prendre parmi les figures qui décorent les fenêtres de la nef, le nombre de figures nécessaire pour compléter les vitres du choeur, et de remplir entièrement les fenêtres de la nef par des grisailles, avec ou sans rosaces.

La Commission partage l'avis du rapporteur, et décide qu'un devis sera demandé à M. Thévenot pour l'exécution du travail dans le sens indiqué par M. Mérimée.

Église de Vicq (Allier)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission décide que l'église de Vicq sera ajoutée à la liste des monuments de l'Allier qu'elle a classés récemment.

Fouilles de Corseul (Côtes-du-Nord)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il existe à Corseul 80/15/008/193 près de Dinan un monument romain très ruiné et aux environs duquel on trouve des médailles, des poteries et des fragments de mosaïque. Le préfet des Côtes-du-Nord propose d'exécuter des fouilles auprès de ce monument.

Le rapporteur pense que ces fouilles n'ont qu'un intérêt local. Il croit difficile de penser qu'il ait existé en ce lieu un établissement romain de quelqu'importance et d'ailleurs les motifs qui ont obligé l'administration à ajourner tant d'explorations importantes suffisent pour faire prendre la même décision au sujet de la demande adressée.

Cette opinion est partagée par la Commission. La demande est rejetée.

Crypte de Léré (Cher)

M. le ministre de l'Instruction publique signale à l'attention de son collègue du ministère d'État une crypte dans l'église de Léré.

Le rapporteur, M. Mérimée, regrette que le travail graphique ne soit pas mieux exécuté. Le monument offre de l'intérêt. Le rapporteur propose de faire examiner le monument par M. de Mérindol.

Cet avis est approuvé par la Commission.

Église de Rampillon (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que M. le préfet de Seine-et-Marne réclame de M. le ministre d'État un nouveau secours pour l'église de Rampillon, à laquelle l'administration des monuments a déjà consacré des fonds considérables.

Le rapporteur croit que l'administration a suffisamment témoigné de son intérêt pour l'église de Rampillon. Le refus prolongé de concours de la part de la Commune et du département ne permet pas de revenir sur les conclusions adoptées à l'égard de ce monument par la Commission.

Le rapporteur propose d'y persister en répondant au préfet par le refus d'une allocation nouvelle.

Cet avis est partagé par la Commission.

Église d'Huriel (Allier)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église d'Huriel pour laquelle le ministre des Cultes demande le concours du ministère d'État, offre de l'intérêt, mais ne se distingue pas assez du grand nombre d'édifices du même temps et du même caractère qu'on trouve dans le Centre 80/15/008/194 de la France.

Dans l'état d'épuisement de secours, le rapporteur ne croit pas qu'il soit possible de concourir à la restauration d'une manière efficace.

Cet avis est adopté, l'affaire est rejetée.

Église de Puiseaux (Loiret)

M. Mérimée, rapporteur, présente une demande du préfet du Loiret pour la réparation de l'église de Puiseaux.

Le rapporteur est d'avis que l'église offre beaucoup d'intérêt, mais dans l'état des fonds il croit impossible de se charger d'une entreprise aussi considérable sans être assuré du concours très efficace du ministère des Cultes et du département.

Cet avis est partagé par la Commission.

Église Sainte-Croix de Quimperlé (Finistère)

MM. Questel, de Laborde et Labrouste rapporteurs. Par l'organe de M. Questel, la sous-commission chargée d'examiner le projet dressé par M. Landes pour la restauration de l'église Sainte-Croix de Quimperlé rend compte de son travail. M. Questel fait connaître que la sous-commission a pris connaissance des rapports antérieurs rédigés par une Commission départementale et par M. Lassus. Après s'être assuré qu'il y avait concordance entre ces divers rapports sur les points suivants : l'écrasement des pierres des piliers, l'écartement de la voûte centrale, la mauvaise disposition du clocher actuel et le peu d'intérêt qu'il offre, elle a approuvé les conclusions de M. Lambert qui consistent à démolir le clocher actuel jusqu'à sa base, à consolider les piliers et à reprendre la voûte centrale, à construire un nouveau clocher dans le caractère du monument.

La sous-commission est en outre d'avis d'inviter M. Lambert à présenter pour ce clocher un projet plus développé qui serait étudié dans un parti plus simple. Ces conclusions sont adoptées par la Commission qui est d'avis de réclamer de M. Lambert le devis des travaux indiqués dans son rapport. 80/15/008/195

4 juillet 1853 [Lundi]
Statue sur le Rocher Corneille au Puy-en-Velay (Haute-Loire)

M. Mérimée fait connaître à la Commission les intentions du clergé de la Haute-Loire au sujet d'une statue de la Vierge de 15 mètres de hauteur, que l'on a l'intention d'élever sur la plate-forme du rocher Corneille. Une somme très considérable doit être réunie pour cet objet, et un concours est ouvert dans la Ville du Puy. Dans le principe, le Comité chargé de diriger l'opération était dans l'intention de faire exécuter ce travail par un artiste du Puy. Depuis, ils ont modifié le programme du concours et ils y appellent tous les artistes. Les projets doivent être envoyés au premier octobre.

Le rapporteur pense qu'il y a lieu de donner connaissance du programme de ce concours par la voie du Moniteur.

Cette opinion est partagée par la Commission.

Tour de Saint-Jacques-la-Boucherie à Paris (Seine)

M. Ballu communique officieusement à la Commission le projet qu'il a préparé pour la restauration de la Tour Saint-Jacques-la-Boucherie.

La Commission donne son assentiment au projet rédigé par cet architecte, en ce qui concerne la réparation de la tour elle-même, sauf quelques modifications qu'elle propose pour la balustrade et les contreforts du soubassement, la balustrade qu'elle désirerait voir simplifiée et les contreforts supprimés toutes les fois qu'ils ne se trouvent pas placés à un des angles, la Commission demande également que ces contreforts soient terminés au niveau du mur et d'une manière différente de celle indiquée au projet, en outre, que les meneaux des fenêtres du rez-de-chaussée soient remplacés par des meneaux moins maigres, dont il trouvera le principe dans ceux des fenêtres de l'église Saint-Gervais.

Sainte-Chapelle de Riom (Puy-de-Dôme)

Sur la proposition de M. Mérimée, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer pour la restauration des verrières 80/15/008/196 de la Sainte-Chapelle de Riom une somme de 22 900 Francs en trois exercices. 10 000 Francs sur 1853, 6 000 Francs sur 1854 et le reste sur 1855.

Église Saint-Antoine à Bar-le-Duc (Meuse)

Sur la demande de M. le correspondant pour le département de la Meuse, et sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis de classer parmi les Monuments historiques l'église Saint-Antoine de Bar-le-Duc, dans laquelle on vient de découvrir des peintures intéresantes, et alloue 150 Francs pour les frais occasionnés par la copie.

Ancienne cathédrale de Vaison-la-Romaine (Vaucluse)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle à la Commission l'importance extraordinaire de l'église cathédrale de Vaison, un des plus anciens monuments à ogives dont la date soit certaine. L'intérêt qu'offre cet édifice est tel que le rapporteur n'hésiterait pas à proposer l'allocation de la somme demandée s'il ne croyait pas qu'il fût possible de réaliser quelques économies par la suppression de certains travaux marqués au devis de M Goffroy. M. Mérimée croit qu'il serait possible d'introduire quelques économies en obtenant de l'architecte une division régulière de son devis par degrés d'urgence.

Le rapporteur pense que si M. Vaudoyer pouvait, dans le courant de sa tournée, visiter Vaison, il indiquerait l'ordre qu'il conviendrait d'apporter dans les travaux. Reste une question délicate sur laquelle le rapporteur croit devoir appeler l'attention de la Commission, l'église n'a pas de destination, et tout édifice dans ce cas est une charge très lourde pour l'administration des Monuments historiques.

Le rapporteur serait d'avis de consulter l'archevêque d'Avignon sur la destination qu'on pourrait donner au monument. Il propose, en outre, 1° de réserver sur plusieurs exercices une somme d'environ 20 000 Francs pour les réparations les plus urgentes, 2° d'ajourner jusqu'au rapport de M. Vaudoyer une allocation définitive, 3e d'inviter le préfet 80/15/008/197 du Vaucluse à se concerter avec l'archevêque pour donner une destination à la cathédrale de Vaison.

Ces conclusions sont adoptées.

Chapelle du Petit-Quévilly (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la chapelle du Petit-Quévilly offre un véritable intérêt, elle a d'assez grands rapports dans la disposition avec Saint-Serge d'Angers et diffère assez notablement par son caractère du type ordinaire des églises normandes. Le devis rédigé par M. Desmarest s'élève à 8 400 Francs, mais il est difficile d'apprécier la restauration de l'architecte qui n'a pas envoyé d'état actuel. L'architecte ne rétablit pas les voûtes qui ont existé autrefois.

Cette restauration est-elle possible ? Est-il prudent de l'entreprendre ? Le rapporteur adresse cette question aux architectes de la Commission. Comme, dans son opinion, cette chapelle mérite une restauration complète, le rapporteur serait d'avis de tenter d'obtenir le concours du ministère de l'Intérieur, la chapelle faisant partie d'un édifice destiné à renfermer de jeunes détenus.

La Commission partageant cet avis, pense qu'il y a lieu de réserver 6 000 Francs pour la restauration, et renvoie à l'examen d'une sous-commission la question des voûtes. La sous-commission désignée se compose de MM. Caristie, Questel et Labrouste.

Église de Pont-à-Mousson (Meurthe)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission maintient le classement de l'église de Pont-à-Mousson parmi les Monuments historiques.

Église de Louviers (Eure)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte du rapport de M. Lambert que jusqu'à l'année dernière les travaux de l'église de Louviers n'ont pas été dirigés de la manière la plus utile pour la consolidation de l'édifice. M. Lambert indique très judicieusement l'ordre à suivre dans les travaux futurs. La 80/15/008/198 restauration de la tour du transept et celle de ce même transept. Le rapporteur propose de communiquer un extrait du rapport de M. Lambert aux autorités locales.

M. Lenormant ne partage pas à cet égard l'opinion du rapporteur. Il pense qu'il faut agir avec plus de modération à l'égard de M. Bourguignon. Il propose de mettre ce dossier en demeure en lui faisant observer que l'on n'a pas suivi dans les travaux l'ordre le plus utile et qu'il a négligé les travaux de consolidation. On l'engagerait à présenter dans un bref délai un nouveau travail, dans lequel il diviserait la dépense par catégorie d'urgence.

Cette dernière opinion est partagée par la Commission.

8 juillet 1853 [Vendredi]
Château de Blois (Loir-et-Cher)

Le secrétaire donne lecture à la Commission d'une lettre de M. Duban au sujet d'un conflit qui s'est élevé, par suite de la nomination d'un gardien du Musée de Blois, entre ce dernier et l'agent que l'architecte avait primitivement chargé de la surveillance des salles du château.

Sur les observations de M. Mérimée, la Commission est d'avis de charger officieusement M. de la Saussaye du règlement de cette affaire avec M. le maire de Blois.

École des Beaux-arts à Paris (Seine)

Sur le rapport de M. Mérimée, la Commission émet le voeu que le terrain adjacent à l'École des Beaux-arts et qui est aujourd'hui la propriété de l'État, soit affecté à l'agrandissement de l'École 80/15/008/199 et à la construction de galeries destinées à renfermer le musée de moulages dont la Commission a déjà réclamé l'établissement par un rapport au ministre de l'Intérieur.

Église Saint-Jean à Dijon (Côte-d'Or)

Sur l'avis de M. Mérimée, la Commission propose d'écrire au préfet de la Côte d'Or pour lui demander de s'opposer au projet conçu par la Ville de Dijon de détruire l'ancienne église Saint-Jean, aujourd'hui marché, dont la municipalité propose de faire une place sur laquelle serait élevée la statue de Fénelon. La Commission rappelle que c'est dans cette église que Fénelon a été baptisé.

Abbaye aux Dames, église de La Trinité à Caen (Calvados)

M. Mérimée rend compte de l'examen qu'il a fait sur place des projets de la Ville de Caen. Le rapporteur indique dans quel sens il serait d'avis de modifier le projet de la Ville, en combinant les besoins de la communauté et de l'hospice avec celui de la paroisse. M. Mérimée fait connaître qu'il a laissé au maire de Caen une note à cet égard.

Église Saint-Gilles à Caen (Calvados)

Quant à l'église Saint-Gilles, M. Mérimée est d'avis qu'on ne peut qu'insister pour demander sa conservation.

Chapelle de Grozeau à Malaucène (Vaucluse)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la chapelle de Grozeau, sur laquelle le préfet de Vaucluse appelle l'attention du Gouvernement, est un monument curieux par sa date très reculée.

Le rapporteur trouve toutefois que la dépense est hors de proportion avec les dimensions du monument et l'intérêt qu'il présente, d'autant plus que la dépense retomberait entièrement à la charge de l'État puisque le monument n'est pas paroisse.

La Commission, contrairement à l'avis du rapporteur, pense que le monument est assez intéressant pour recevoir une subvention égale au montant du devis, et propose d'allouer les 3 700 Francs sur l'exercice courant. 80/15/008/200

Église de Murbach (Haut-Rhin)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une demande du préfet du Haut-Rhin, qui sollicite une somme de 1 070 Francs pour réparation de la toiture de l'église de Murbach.

Le rapporteur propose de consulter M. [Émile] Boeswillwald sur la situation de l'église dont il s'agit. Il trouve seulement étrange qu'accrédité auprès de l'administration du Haut-Rhin, comme l'architecte des Monuments historiques, il n'ait pas été consulté dans cette affaire.

Cet avis est approuvé.

Abbaye du Mont-Saint-Michel (Manche)

La Commission des pétitions du Conseil d'État envoie au ministre une pétition adressée par M. le baron de Vigan à l'impératrice dans le but d'obtenir la restitution au culte catholique de l'église du Mont-Saint-Michel.

Le rapporteur, M. Mérimée, pense qu'il faudrait avant tout que la destination de l'abbaye du Mont-Saint-Michel fût changée, ce qui dépend du ministère de l'Intérieur ; jusqu'à présent, il y a tant d'obstacles à la réalisation du voeu émis par le pétitionnaire, que le rapporteur croit inutile de s'occuper d'une affaire qui soulève de graves et nombreuses questions étrangères à l'art.

Ces conclusions sont approuvées.

Église de Saint-Jouin-de-Marnes (Deux-Sèvres)

M. Mérimée fait connaître à la Commission un rapport adressé par M. Segrétain, architecte, sur l'état de l'église Saint-Jouin-de-Marnes. Le rapporteur partage l'opinion de M. Segrétain sur l'importance de l'église de Saint-Jouin, mais il craint fort que, dans l'état de mutilation où elle se trouve, la réparation n'en soit impossible ou au moins excessivement dispendieuse. La façade, autrefois très remarquable par la richesse de son ornementation, est aujourd'hui presque entièrement rongée, et il ne serait pas possible de restaurer cette façade dont une partie des sculptures est devenue inintelligible. Quant aux tableaux, ils semblent extrêmement 80/15/008/201 médiocres et la conjecture de M. Segrétain qui les attribue à un moine est très probable. Les stalles d'une sculpture tourmentée ne valent pas, dans l'opinion du rapporteur, la dépense qu'il faudrait pour les restaurer.

Le rapporteur est en somme d'avis que le monument ne mérite pas la grande réputation qu'il a dans le pays. Toutefois, M. Mérimée pense qu'avant de prendre une décision, il est bon de faire relever exactement l'édifice. Cette opinion est partagée par le curé.

Église Saint-Hilaire de Melle (Deux-Sèvres)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les travaux de Saint-Hilaire de Melle dont M. Segrétain rend compte dans son rapport au ministre du 24 juin dernier, ont été parfaitement exécutés, et, si l'on considère leur difficulté et leur étendue, il semblera étonnant que l'architecte ait pu les exécuter avec les faibles ressources dont il disposait. Le déficit, qu'il signale et qu'il justifie, s'élève à 3 000 Francs. Cette dépense était absolument nécessaire, et il eût été dangereux d'arrêter les travaux avant la réparation du mur nord qui l'a occasionnée.

Le rapporteur propose d'accorder ces 3 000 Francs sur l'exercice 1853.

Ces conclusions sont approuvées.

Église de Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître qu'il résulte d'une lettre du préfet de Seine-et-Marne qu'une maison, dont l'acquisition favoriserait le dégagement des abords de l'église de Brie-Comte-Robert, est en vente pour le prix de 3 500 Francs. Sur ce prix, le curé de l'église offre de donner 1 000 Francs pour sa part dans l'acquisition, le prix des matériaux rapporterait 500 Francs. Le rapporteur est d'avis que le monument qu'il s'agit d'élever est digne du plus vif intérêt. Le projet communiqué est utile et améliorera notablement la situation du monument.

M. Mérimée propose d'accorder 1 000 Francs mais conditionnellement, c'est-à-dire en subordonnant l'allocation du ministère d'État à celle du ministère des Cultes, et après visite faite par M. Mimey, architecte, pour constater l'utilité de l'acquisition. 80/15/008/202

Ces conclusions sont approuvées.

Église de Varzy (Nièvre)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture à la Commission d'une demande adressée par M. le préfet de la Nièvre en faveur de l'église de Varzy. Le rapporteur expose que l'église de Varzy est assez intéressante, mais la dépense à laquelle donnerait lieu sa restauration est fort disproportionnée avec son importance au point de vue de l'art. Elle s'élève à 75 000 Francs, et la Ville n'y peut concourir que pour 24 000 Francs.

Le rapporteur croit qu'il est impossible dans ces circonstances d'entreprendre une restauration qui demeurerait presque tout entière à la charge de l'État.

Cet avis est approuvé par la Commission.

Église de Ferrières (Loiret)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la situation de l'église de Ferrières est fort grave. Toute la toiture est à refaire, mais une fois cette réparation exécutée et quelques reprises légères à des contreforts, l'église n'aura plus besoin pour longtemps que d'un entretien ordinaire. La dépense s'élève à 19 755 Francs. La Commission a déjà voté 3 000 Francs et la Fabrique 500 Francs. M. Delton croit être assuré que le département du Loiret accorderait une somme de 3 000 Francs. Le rapporteur propose d'allouer 8 000 Francs en deux exercices.

La Commission approuve ces conclusions et est d'avis d'accorder 4 000 Francs sur 1853 et 4 000 Francs sur 1854.

La séance est levée. 80/15/008/203

16 juillet 1853 [Samedi]
Présents : MM. Questel, Blanche, Mercey, de Longpérier et Courmont.
Ruines de Jumièges (Seine-Inférieure)

M. Mérimée donne lecture d'une lettre par laquelle M. Pichon l'informe qu'il renonce à l'idée qu'il avait eue d'acheter les ruines de Jumièges.

Statues de Fontevraud (Maine-et-Loire)

Sur la proposition du secrétaire, M. Courmont, la Commission autorise le moulage des statues de Fontevraud, pour le Musée de Sydenhan.

Église de Meulan (Seine-et-Oise)

Sur la demande de classement de l'église Notre-Dame de Meulan présentée par M. Mérimée, la Commission est d'avis de charger M. Godeboeuf de rédiger un rapport sur ce monument.

Crypte de Saint-Avit à Orléans (Loiret)

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission pense qu'il y a lieu de charger M. [Émile] Boeswillwald de faire un projet d'escalier pour accéder à la crypte de Saint-Avit et de réserver, pour contribuer à la dépense, une somme de 1 000 Francs sur le crédit de l'exercice courant. On devra également recommander à M. [Émile] Boeswillwald de prendre les mesures nécessaires pour préserver les voûtes des infiltrations qui pourraient s'y faire par suite des remblais pratiqués.

Châteaux de Fervaques et de Livet (Calvados)

Sur la demande de M. de Courmont présentée par le secrétaire, la Commission est d'avis de classer parmi les Monuments historiques du Calvados les châteaux de Fervaques et de Livet.

Église Sainte-Croix de Parthenay (Deux-Sèvres)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre de M. Segrétain au ministre, de laquelle il résulte que la Fabrique de Sainte-Croix de Parthenay a fait, il y a quelques mois, disparaître du choeur de cette église la pierre tumulaire du maréchal de La Porte, duc de La Milleraye. M. Segrétain demande à être autorisé à faire les démarches nécessaires pour la faire replacer.

La 80/15/008/204 Commission, sur cette communication, est d'avis de remercier M. Segrétain de son zèle et de le charger de poursuivre le recouvrement de la pierre tumulaire enlevée de l'église Sainte-Croix.

Église de Frontenay-Rohan-Rohan (Deux-Sèvres)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître les efforts tentés par le curé de Frontenay pour la décoration de son église, les essais de sculpture et la peinture sur verre qu'il a faits dans ce but, et la recommandation que M. le préfet des Deux-Sèvres adresse en faveur de cet ecclésiastique.

La Commission est d'avis que cette affaire ne peut concerner que le ministre des Cultes, et est d'avis de lui transmettre la demande du préfet.

Église de Richebourg (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, fait l'analyse d'un rapport de M. Godeboeuf sur les travaux exécutés sous la direction de M. Garrez à l'église de Richebourg.

Sur ce rapport, la Commission est d'avis de demander à M. Godeboeuf le devis des travaux de première urgence que réclame encore l'édifice, en lui recommandant de n'y comprendre que les articles absolument indispensables. Dans aucun cas, la décoration du mur de façade ne peut être l'objet d'une étude, les travaux de cette nature n'étant pas de la compétence du ministère d'État.

Église Saint-Jean à Chaumont (Haute-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les fonds alloués de 1849 à 1853 pour les travaux de Chaumont sont aujourd'hui employés ; malheureusement, les premières réparations ont fait voir que l'état de l'église était infiniment plus grave qu'on ne l'avait d'abord pensé. Après avoir dépensé 41 000 Francs, M. [Émile] Boeswillwald fournit aujourd'hui un devis de 50 000 Francs qui ne comprend, comme le premier travail, que des dépenses essentielles, la plupart ayant un caractère d'urgence.

Le rapporteur est d'avis que l'importance du monument et le désir de ne pas perdre le fruit des précédents travaux commandent leur continuation. Il propose 80/15/008/205 en conséquence d'accorder une allocation conditionnelle et subordonnée au concours de la Ville et de l'administration des Cultes et montant au 1/3 de la dépense prévue au devis de M. [Émile] Boeswillwald, soit en chiffres ronds 17 000 Francs à imputer sur deux exercices seulement.

Église de Paray-le-Monial (Saône-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le chiffre élevé du devis présenté par M. Millet pour la restauration de Paray-le-Monial s'explique par la situation de l'église qui, bâtie en mauvais matériaux, et privée de tout entretien, exige des réparations considérables dans toutes ses parties et ça et là des reprises équivalentes à des reconstructions. La dépense s'élève à environ 80 000 Francs.

Le rapporteur pense qu'il serait imprudent de s'engager dans une entreprise si coûteuse avant d'avoir bien constaté la part qu'on y veut prendre.

M. Mérimée croit donc qu'il n'y aurait lieu de s'occuper de cette restauration que si l'on était assuré d'un concours très efficace de la part du ministère des Cultes. Le rapporteur est d'avis de fixer à 40 000 Francs le chiffre du concours du ministère d'État.

La Commission approuve les conclusions du rapport et propose de réserver sur plusieurs exercices les 40 000 Francs formant le contingent du ministère d'État dans la dépense, 15 000 Francs sur 1854, 15 000 Francs sur 1855 et 10 000 Francs sur 1856.

Église de Varen (Tarn-et-Garonne)

M. Mérimée, rapporteur, fait l'analyse d'un travail transmis par M. Olivier sur l'église de Varen. Le devis est régulièrement rédigé et les travaux proposés sont assurément très utiles. Il est malheureusement impossible d'espérer le concours de la Commune qui est absolument sans ressources. Le rapporteur trouve le monument très digne d'intérêt et croit qu'il mérite une subvention au moins égale à la moitié de la dépense.

M. Mérimée propose d'allouer 4 000 Francs sur 1854, à la condition que l'administration des Cultes complétera la somme de 7 170 Francs nécessaire à l'entière exécution des travaux.

Cet avis est 80/15/008/206 adopté. 4 000 Francs conditionnellement sur 1854.

Dessins de la Galerie Mazarine à Paris (Seine)

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission est d'avis de porter à 8 000 Francs le chiffre de l'allocation primitivement accordée à M. Frappaz pour la copie des peintures qui décorent la Galerie Mazarine et les salles adjacentes.

Liste des monuments classés

La Commission continue le classement des Monuments historiques.

22 juillet 1853 [Vendredi]
Hôtel Lambert à Paris (Seine) Copie des peintures de Le Sueur.

Le président désigne une sous-commission qui devra s'occuper de la destination à donner à la copie des peintures de Le Sueur de l'Hôtel Lambert. La sous-commission se compose de MM. Lenormant, Mérimée et Duban.

Palais ducal de Nevers (Nièvre)

M. le président charge la Commission déjà désignée et qui se compose de MM. Caristie, de Laborde et Mérimée, de se rendre chez M. Jouffroy pour y prendre connaissance des projets de cet artiste pour le complément de la décoration de la façade du Palais ducal de Nevers.

Église Notre-Dame de Melun (Seine-et-Marne)

Le secrétaire, M. Courmont, donne lecture à la Commission du rapport de M. Mimey sur la situation de l'église de Notre-Dame de Melun. Il résulte de ce rapport qu'il est nécessaire de placer sans plus tarder des étais pour soutenir les murs de l'escalier accoté à la 80/15/008/207 tour nord, qui font un mouvement sensible en dehors, de boucher les baies circulaires de la partie inférieure de cette tour et de faire un éperon pour soutenir l'angle.

M. Caristie est d'avis qu'il y a des mesures de précaution à prendre d'urgence, mais il craint qu'en étayant on ne produise dans les mauvaises constructions un ébranlement trop considérable, qui pourrait entraîner de graves accidents.

Sur cette observation, la Commission est d'avis d'envoyer M. Mimey chez M. Caristie pour arrêter avec lui les moyens à prendre pour la consolidation.

Arc de triomphe à Reims (Marne)

M. Lenormant, rapporteur, rend compte à la Commission du résultat de son voyage à Reims. Il signale l'urgence des travaux de la Porte de Mars, les mauvais résultats de la première tentative de restauration et la nécessité de mettre le monument sous la protection immédiate de la Commission.

Le rapporteur pense que le meilleur moyen d'agir utilement est de confier la restauration de cet édifice à l'un des architectes membres de la Commission. Il propose en conséquence de charger M. Labrouste de préparer un projet de restauration et de réserver pour les travaux une somme de 20 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques.

La Commission approuve les conclusions du rapport de M. Lenormant et M. Labrouste accepte la mission qui lui est offerte.

Cité de Carcassonne (Aude)

Sur la proposition de M. Mérimée, rapporteur, la Commission est d'avis de réserver une somme de 1 350 Francs sur le crédit de 1852 pour l'acquisition d'une maison appartenant à M. Bergé, sise dans les Hautes-lisses de la Cité de Carcassonne, et d'inviter M. le préfet de l'Aude à traiter avec le propriétaire aux conditions indiquées par l'architecte, M. Viollet-le-duc.

Ruines de Jumièges (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître qu'il résulte d'une lettre du préfet de la Seine-Inférieure que les ruines de Jumièges valent de 18 à 20 000 Francs.

Le rapporteur pense 80/15/008/208 que ce serait un sacrifice considérable pour l'administration de prendre à sa charge la moitié de la dépense, soit 10 000 Francs. Cependant l'importance extraordinaire du monument devant être prise en considération, le rapporteur propose d'accorder le secours aux conditions suivantes :

1° que le département se chargera de l'autre moitié de la dépense d'acquisition,

2° qu'il y entretiendra un gardien et fera prendre les mesures de conservation nécessaires.

Ces conclusions sont approuvées.

Église de Gassicourt (Seine-et-Oise)

Sur la proposition du secrétaire, M. Courmont, la Commission est d'avis d'allouer une indemnité de 100 Francs à l'instituteur de Gassicourt blessé sur les travaux de l'église de cette Commune dont il relevait les attachements.

Église d'Ennezat (Puy-de-Dôme)

M. Mallay, architecte, informe l'administration centrale des difficultés qu'il éprouve à faire solder les travaux exécutés à l'église d'Ennezat par suite du refus du maire de cette Commune de mandater les paiements.

M. Mérimée, rapporteur, a vu les travaux d'Ennezat qui lui ont paru exécutés d'une manière très satisfaisante. Il propose d'écrire au préfet de faire cesser un conflit dont le résultat est de priver les entrepreneurs des sommes qui leur sont dues.

Cet avis est adopté par la Commission.

Cloître de Brantôme (Dordogne)

M. Mérimée fait connaître à la Commission que M. Abadie réclame la démolition du cloître de Brantôme. Le rapporteur ne pense pas que la destruction de ce cloître, qui paraît aujourd'hui une nécessité, soit fort regrettable. Ce monument du XVe siècle est d'une médiocre architecture, et n'aurait pu être restauré qu'avec une dépense considérable, hors de proportion avec son importance au point de vue de l'art.

Le rapporteur pense qu'il serait possible toutefois d'en conserver quelques parties, ne fût-ce qu'à l'état de ruines.

Église de Mareil-Marly (Seine-et-Oise)

Sur les observations de M. Mérimée, la Commission est d'avis de classer parmi les Monuments historiques 80/15/008/209 l'église de Mareil-Marly et de charger M. Questel, l'un de ses membres, de visiter le monument et d'adresser un rapport, tant sur la situation du monument que sur le travail produit à l'appui de la demande de secours adressée au ministre d'État.

Chapelle de Formigny (Calvados)

M. Mérimée donne connaissance d'une demande adressée par le préfet du Calvados en faveur de la chapelle de Formigny.

Le rapporteur fait observer qu'il est impossible, d'après le dessin envoyé, de savoir quelles sont les parties anciennes de l'édifice, et lesquelles ont été restaurées. Cependant la célébrité du lieu, le souvenir national qui s'y attache obligent le rapporteur à proposer que la somme demandée pour compléter la restauration soit allouée.

Ces conclusions sont approuvées. 392 Francs sont alloués sur 1853.

Hôtel de ville de Loches (Indre-et-Loire)

M. Mérimée expose qu'une nouvelle demande de secours vient de parvenir à l'administration au sujet de l'Hôtel de ville de Loches. Le rapporteur pense qu'avant d'accorder aucune allocation, il est nécessaire d'avoir un compte- rendu des travaux exécutés et de la part que la Ville a prise, ainsi que de celle qu'elle prendra dans l'exécution du devis supplémentaire de 15 000 Francs qui vient d'être transmis.

Le rapporteur rappelle qu'il y a encore des réparations coûteuses à faire à Saint-Ouen, édifice infiniment plus digne d'intérêt que l'Hôtel de ville.

Cet avis est adopté par la Commission qui propose de demander un rapport à M. Verdier.

Église de Javarzay (Deux-Sèvres)

M. Mérimée présente à la Commission les dessins de l'église de Javarzay, monument intéressant, mais qui ne se distingue de tant d'autres édifices remarquables du même temps que par des particularités curieuses au point de vue de l'histoire de l'art. Le devis monte à 13 000 Francs. La Commune ne peut donner que 1 500 Francs, le département a voté 3 000 Francs en six annuités. Il reste donc un déficit de 8 500 Francs.

Le rapporteur pense que si l'on pouvait obtenir du ministère des Cultes au moins moitié de la somme, on pourrait demander au ministre d'État de compléter les ressources nécessaires.

Cet avis est partagé par la Commission. 80/15/008/210

Église de Champagne (Seine-et-Oise)

M. Mérimée fait connaître à la Commission qu'une somme de 42 000 Francs est encore nécessaire pour terminer la restauration de l'église de Champagne. En présence d'un chiffre aussi élevé dans le devis, le rapporteur croit que la Commission ne peut faire aucune proposition au ministre avant de s'être assuré le concours de la Commune, du département et du ministère des Cultes.

La Commission partage cet avis.

Église de Châteauneuf (Saône-et-Loire)

M. Mérimée expose que M. Millet a réduit, sur sa demande, son devis de Châteauneuf à 15 000 Francs. En raison de l'importance extraordinaire de l'église de Châteauneuf, le rapporteur propose d'accorder les 15 000 Francs en trois exercices.

Cet avis est adopté.

Liste des monuments classés

La Commission termine la révision de la liste des monuments.

29 juillet 1853 [Vendredi]
Église Notre-Dame de Melun (Seine-et-Marne)

M. Caristie, rapporteur, expose qu'après les explications que lui a données M. Mimey sur la manière dont les tours de Notre-Dame de Melun sont déjà étayées à l'intérieur, il doit reconnaître que les propositions, faites par cet architecte pour le soutènement de cette partie de l'édifice en attendant sa restauration, méritent l'approbation de la Commission, et qu'il y a tout lieu d'attendre un bon effet de l'exécution du projet présenté.

La Commission sur cet avis, propose d'adopter le projet de M. Mimey.

Église de Blaison-Gohier (Maine-et-Loire)

d'après le rapport de M. Mérimée sur une demande de secours adressée par M. le préfet de Maine-et-Loire en faveur de l'église de Blaison, la Commission est d'avis non seulement de refuser toute allocation, mais encore de rejeter l'édifice dont il s'agit de la liste des Monuments historiques. 80/15/008/211

Église de Vouilly (Calvados)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître qu'une demande d'une somme de 700 Francs est faite par M. le préfet du Calvados dans l'intérêt de la réparation de l'église de Vouilly.

Le rapporteur est d'avis que, vu l'originalité de l'édifice, il est difficile de refuser l'allocation demandée, bien que la Commission ait bien souvent exprimé sa répugnance à disséminer le fonds des Monuments en petites allocations.

Cet avis est partagé par la Commission qui propose d'allouer les 700 Francs sur le crédit de 1853.

Église Saint-Ours de Loches (Indre-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte, du rapport que M. Verdier a rédigé d'après la demande de l'administration centrale sur les travaux exécutés à Saint-Ours de Loches, que les réparations de ce monument n'ont pas été exécutées d'une manière satisfaisante. Comme il s'agit d'un monument de premier ordre et que des fautes telles que celles que l'on signale auraient les plus graves conséquences, le rapporteur croit qu'il est indispensable de charger un architecte plus expérimenté de cette restauration.

Il propose de donner cette mission à M. Verdier, et de l'inviter à rédiger un devis des travaux indispensables réclamés par l'église Saint-Ours.

Cet avis est partagé par la Commission.

Chapelle du château de Vincennes (Seine)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture à la Commission d'une dépêche de M. le ministre de la Guerre à M. le ministre d'État au sujet de la restauration de 80/15/008/212 la Sainte-Chapelle du château de Vincennes. Dans cette lettre, M. le ministre de la Guerre rappelle une demande de concours qu'il a adressée à son collègue, le 12 mai précédent, dans laquelle il faisait connaître que les réparations projetées occasionneraient une dépense de 240 000 Francs. Il proposait au ministre d'État de prélever sur le crédit des monuments une somme de 40 000 Francs par an pour ce travail, le ministre de la Guerre gardant à sa charge une somme annuelle de 12 000 Francs. Il ajoute que si M. le ministre d'État ne consent pas à abandonner la direction des travaux au service militaire, il se résigne à cette décision dans l'intérêt du résultat qu'on doit attendre de l'opération. Le rapporteur rappelle à la Commission les antécédents de cette affaire et fait remarquer le changement notable dans les conclusions de M. le ministre de la Guerre qui permet de la reprendre aujourd'hui.

M. Mérimée propose de répondre :

1° que l'administration des Monuments historiques contribuera avec plaisir à la restauration dont il s'agit, mais dans les limites de ses moyens et dans celles de ses attributions, tout en faisant observer que la somme demandée est hors de proportion avec l'importance de l'édifice

2° et d'une autre part que, parmi les travaux indiqués par M. le ministre de la Guerre, il y en a qui ne sont pas du ressort de l'administration des Monuments historiques.

3° que si cette condition était acceptée, le ministre chargerait M. Viollet-le-Duc de visiter l'édifice et les travaux exécutés, de lui indiquer ceux qui restent à faire et qui seraient de son ressort. Après le rapport de M. Viollet-le-Duc, le ministre d'État ferait connaître à M. le ministre de la Guerre quelle somme pourrait être consacrée à ces travaux.

La Commission partage l'avis de M. l'Inspecteur général.

Église Saint-Euverte à Orléans (Loiret)

M. Courmont, rapporteur.M. Lenormant soumet à l'examen 80/15/008/213 de la Commission les projets conçus par M. l'abbé Levasseur pour rendre au culte l'église Saint-Euverte d'Orléans dont la Congrégation des prêtres de la Miséricorde vient de faire l'acquisition. Les dépenses urgentes devant s'élever à la somme de 113 000 Francs, pour y faire face les acquéreurs comptent sur le produit d'une grande quête dont ils espèrent des ressources notables, et d'une autre part sur le concours du Gouvernement.

M. Lenormant croit que l'administration des Monuments ne peut rester en dehors d'un travail aussi intéressant et il propose de prendre à la charge du fonds des Monuments historiques une somme de 25 000 Francs, à la condition toutefois qu'un architecte expérimenté sera chargé de la haute surveillance des travaux. M. Duban, présent à la séance, consulté s'il pourrait prêter son concours à la restauration projetée, consent à se charger de la dite surveillance.

La Commission approuve les conclusions du rapport et est d'avis que les 25 000 Francs réservés ne soient alloués définitivement que lorsqu'on aura pu réunir une somme assez considérable pour couvrir la plus grande partie du devis.

Église de Saint-Maixent (Deux-Sèvres)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître qu'un nouveau secours est demandé par M. le préfet des Deux-Sèvres pour la restauration de l'église de Saint-Maixent. Le rapporteur pense que l'église est trop connue pour qu'il soit nécessaire de signaler son importance. Il rappelle que les travaux exécutés jusqu'à ce jour sous la direction de M. Segrétain sont des plus satisfaisants. Malheureusement, il reste encore des réparations très considérables à exécuter. Elles s'élèvent pour les deux catégories à 51 000 Francs. La première qui s'élève à 24 000 Francs ne s'applique qu'à des travaux de consolidation et ne paraît pas pouvoir être réduite. Quant à la seconde catégorie, M. Mérimée pense que quelques-uns des travaux qu'elle comprend peuvent être sinon supprimés, du moins ajournés pour longtemps. Il résulte de cette suppression une économie de 16 800 Francs, ce qui réduit le devis 80/15/008/214 général à 34 200 Francs. Le rapporteur ignore quelles sont les ressources locales, mais il pense qu'à défaut du concours de la Ville, on peut réclamer celui de la Fabrique et du Conseil général des Deux-Sèvres qui toujours s'est montré généreux.

Le rapporteur propose de réserver sur le fonds des Monuments une somme de 10 000 Francs qui serait payable lorsque des engagements auraient été souscrits pour le reste de la somme portée au devis.

Ces conclusions sont approuvées.

Palais ducal de Nevers (Nièvre)

M. Mérimée, rapporteur, rend compte de l'impression qu'a éprouvée la sous-commission chargée d'examiner les bas-reliefs destinés au Palais ducal de Nevers, dans sa visite à l'atelier de M. Jouffroy. Tout le travail est très remarquable, la composition des bas-reliefs des plus heureuses, et pour les nouvelles têtes qui doivent servir de mascarons, on peut dire qu'elles sont toutes parfaitement satisfaisantes.

Église de Plaimpied (Cher)

M. Mérimée, rapporteur, donne communication à la Commission d'un travail rédigé par M. de Mérindol pour la restauration de l'église de Plaimpied. Le devis général est de 42 000 Francs, dont 27 800 Francs pour la première catégorie.

Le rapporteur pense que, dans la situation où est le crédit des monuments, il n'y a pas lieu de pourvoir à la restauration demandée avant de s'être assuré des ressources nécessaires à son entière exécution. Il propose, en conséquence, de prendre des informations sur le concours que la Commission et le département pourraient accorder.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Église Saint-Gilles à Caen (Calvados)

Sur l'avis de M. Lenormant, la Commission pense qu'il y a lieu de demander à M. [V.] Ruprich-Robert un devis des travaux que réclame l'église Saint-Gilles à Caen. 80/15/008/215

Peintures de Le Sueur à l'Hôtel Lambert à Paris (Seine)
Destination à donner à la copie des peintures de Le Sueur exécutée par M. Savinien Petit.

M. Lenormant rend compte de la visite faite au Louvre par MM. Mérimée, Duban et lui pour fixer l'emplacement dans lequel il serait bon de disposer la copie du plafond de l'Hôtel Lambert. La sous-commission est d'avis que ce travail ne pourrait être mieux placé qu'au milieu des dessins de Le Sueur, exécutés pour les études de la Galerie de Saint-Bruno.

Après quelques observations faites par plusieurs membres, la Commission ajourne cette affaire.

La séance est levée.

25 août 1853 [Vendredi]
Tour de l'église Saint-Jacques-la-Boucherie à Paris (Seine)

M. Ballu, architecte, est introduit. Il expose le projet qu'il a préparé pour la restauration de la Tour Saint-Jacques-la-Boucherie, les modifications que ce travail a subies et enfin quelles sont les dernières intentions de la Ville de Paris. Entre autres modifications qui ont été proposées depuis l'examen officieux que la Commission a fait du projet, une ornementation plus riche a été donnée à la balustrade du terre-plein qui devra être évidée au lieu d'être pleine et de même à la porte d'entrée, qui devra être décorée dans le style de la partie haute de la tour. La statue de Pascal doit être placée dans la petite salle du rez-de-chaussée.

La Commission, d'après l'exposé de l'architecte, est d'avis que le projet tel qu'il est proposé 80/15/008/216 aujourd'hui ne donne lieu à aucune observation critique sérieuse, seulement elle désirerait que l'ornementation que recevra la balustrade ne participât point du style de la tour, et eût un caractère mixte entre ce style et celui de l'époque postérieure, ce qui n'empêcherait pas de lui donner toute la richesse qu'on désire.

La Commission exprime un autre voeu, c'est que les quatre baies des bases de la tour soient ouvertes et traitées comme des portes, au lieu d'être construites, l'une comme une porte, les trois autres comme des fenêtres.

Église d'Ainay à Lyon (Rhône)

M. Lenormant, rapporteur, expose qu'il résulte d'un rapport de M. Questel, architecte chargé de vérifier les travaux exécutés à l'église d'Ainay, à Lyon, que ces travaux sont à peu de choses près conformes aux dispositions du projet adopté par la Commission en 1846, qu'ils ont été faits avec soin et selon l'esprit qui préside ordinairement aux restaurations exécutées sous les auspices de la Commission des Monuments historiques . A l'extérieur, la loge ou lanterne à jour qui recouvre la coupole a été restaurée, la charpente et la couverture de cette loge ont été refaites entièrement, ainsi que les parements de la façade postérieure. On a enlevé les immenses toitures qui recouvraient sous un seul appentis des constructions de hauteurs diverses, sans compter tous les travaux utiles exécutés à l'intérieur. Tous ces travaux, qui ont coûté à la Fabrique une somme de 87 000 Francs, ont été bien dirigés par M. Benoît, architecte, à l'exception de la restauration de la crypte de Sainte-Blandine dans laquelle on a exécuté des peintures à fresque qui n'ont aucun rapport avec le style du monument. D'après ce commencement d'exécution, il y a lieu d'espérer d'arriver, sinon à la restauration complète du monument, du moins à son entière consolidation et à la réparation des parties les plus essentielles. Les travaux qui restent à faire pour 80/15/008/217 achever cette opération, prévue au 1er chapitre du devis rédigé par M. Questel, consistent dans les arrangements à exécuter aux façades latérales pour y faire disparaître les fenêtres construites, il y a environ vingt années, et enfin dans la restauration de la façade consistant :

1° à rendre au porche sa première disposition,

2° à renfoncer les portes latérales de manière à les mettre à l'alignement du mur de face,

3° à enlever les créneaux qui couronnent les deux bas-côtés de la façade, enfin, à rétablir la flèche dont les parements sont complètement ruinés, travaux qui doivent entraîner une dépense de 50 000 Francs.

M. Lenormant propose de demander au ministre d'accorder pour ce travail une somme de 25 000 Francs en deux exercices, à la condition que la Fabrique y consacrera une somme égale.

La Commission partage l'avis du rapport relativement à la somme que l'on doit solliciter du ministre d'État, et à la nature des travaux qu'elle sera destinée à couvrir. Toutefois, elle pense que la façade devra être modifiée en ce sens qu'au lieu de deux parties carrées qui existent à droite et à gauche, on devra établir deux demi-frontons qui viendront éperonner le clocher. Ces deux demi-frontons seront le prolongement du toit de la grande nef qui déborde le clocher à droite et à gauche.

La Commission demande également que le préfet du Rhône soit invité à modifier l'alignement de la rue Bayard et à la laisser dans sa largeur actuelle, car par suite du changement qu'on se propose de lui faire subir, l'église se trouverait enterrée d'au moins un mètre.

Monuments antiques découverts à Avignon (Vaucluse)

M. Lenormant donne lecture d'un rapport adressé par M. Constant-Dufeux sur des fragments antiques romains, provenant de plusieurs monuments découverts dans les fouilles faites pour l'agrandissement de l'Hôtel de ville d'Avignon au pied de la tour dite de Jacquemart.

La Commission décide que ce rapport sera 80/15/008/218 classé à titre de renseignement.

Monument de Mornas (Vaucluse)

M. Lenormant, rapporteur, propose également de classer parmi les documents généraux du département de Vaucluse un rapport adressé par M. Constant-Dufeux sur la destruction du monument de Mornas, par suite des travaux du chemin de fer d'Avignon. Le rapporteur rappelle à ce sujet que ce mur a été depuis longtemps reconnu pour un reste d'un édifice chrétien des premiers siècles.

Le classement proposé est adopté par la Commission.

Temple d'Auguste et de Livie à Vienne (Isère)

M. Vaudoyer, rapporteur, fait un rapport sur une réclamation de l'entrepreneur des travaux du Temple d'Auguste et de Livie à Vienne, au sujet du prix des matériaux qui se trouvent considérablement augmentés, par suite de la hausse occasionnée dans les prix de transport par l'envoi de grandes quantités de graines qui remontent le Rhône.

Le rapporteur est d'avis d'accorder la plus value demandée par l'entrepreneur, plutôt que de changer la nature de la pierre, ainsi que le proposait M. Constant-Dufeux. Toutefois il pense que, lors de la reprise des travaux au printemps prochain, la surtaxe du prix des transports pourra être réduite, et il sera temps alors d'aviser.

Cette proposition est adoptée par la Commission.

Monument de Fontaine-Française (Côte-d'Or)

Sur la proposition de M. Vaudoyer, rapporteur, la Commission est d'avis de demander à M. Amé, architecte, un dessin du monument de Fontaine-Française, en faveur duquel une demande de secours est adressée par le ministre de la Guerre.

Église de Mareil-Marly (Seine-et-Oise)

M. Questel, rapporteur, expose que l'église de Mareil Marly est un monument intéressant, malheureusement en mauvais état. Le devis 80/15/008/219 produit à l'appui de la demande n'est pas assez étudié. Il pense qu'il faudrait demander à M. Ysabey un devis mieux préparé et divisé en trois catégories,

la 1ère comprenant tout ce qui a rapport à l'assainissement de l'église et aux reprises des piliers

la 2e les travaux de restauration de la façade, le rétablissement des couvertures, celui des vitraux, la démolition de la maison d'école

la 3e ayant rapport à la restauration du clocher. Ces observations du rapporteur reçoivent l'assentiment de la Commission.

La séance est levée.

10 décembre 1853 [Samedi]
Epitaphe d'un enfant de la famille de Boudeville par Pierre Ronsard (Eure)

M. Lenormant, rapporteur, lit une lettre que lui a adressée M. de Fontanges, ingénieur des Ponts et chaussées à Gisors, de laquelle il résulte que dans les ferrailles d'un serrurier de Gisors, il a trouvé une plaque en cuivre, de 0, 53 sur 0, 68, sur laquelle est gravée une épitaphe faite par Ronsard en 1571 pour le jeune enfant d'un seigneur de Boudeville. Cette épitaphe en vers est inédite.

Le rapporteur propose d'envoyer la lettre de M. de Fontanges à M. du Sommerard, pour qu'il poursuive l'acquisition de cette plaque intéressante.

Conclusions adoptées.

Fouilles de Champlieu (Oise)

Le secrétaire, M. Courmont, donne lecture d'une lettre relative aux fouilles exécutées à Champlieu par laquelle M. de Sevron fait connaître comment il a dépensé les 500 Francs 80/15/008/220 mis à sa disposition. Ce correspondant ajoute que, maintenant que le terrain est déblayé, il faudrait à peu près la même somme pour mettre à découvert les autres fragments qui se trouvent sous les décombres et découvrir entièrement des substructions romaines que l'on voit déjà à moitié.

La Commission, sur l'avis du président, pense qu'il y a lieu d'accorder pour ces recherches une nouvelle allocation de 500 Francs sur l'exercice prochain.

Église de La Chapelle-sur-Crécy (Seine-et-Marne)

Sur la proposition du secrétaire, M. Courmont, la Commission est d'avis de confier la suite des travaux commencés par M. Garrez à La Chapelle-sur-Crécy, aux soins de M. Millet, architecte.

Maison de Jeanne d'Arc à Domrémy (Vosges)

Le secrétaire, M. Courmont, expose que le logement destiné aux dames religieuses et au pensionnat dans lequel se trouve comprise la Maison de Jeanne d'Arc à Domrémy, est tellement exigu que ces dames se croient dans la nécessité de se servir des greniers et de plusieurs pièces de la Maison de Jeanne d'Arc, ce qui compromet l'existence de ce monument historique. Par suite de ce fait, la Commune de Domrémy demande au ministre d'accorder une somme suffisante sur le fonds des Monuments historiques, afin que la Maison de Jeanne d'Arc soit digne de la France (44).

Le rapporteur croit que le ministre de l'Intérieur a fait en 1840 tout ce que l'administration supérieure pouvait faire pour prouver l'intérêt que le Gouvernement prend à la conservation de ce monument ; une somme de 1 000 Francs a été employée à la consolidation de l'édifice qui est de très petites proportions. Les besoins que l'on signale aujourd'hui sont d'un tout autre ordre, il s'agit d'agrandir les bâtiments d'école. C'est à la Commune à y pourvoir avec ses ressources ou avec le concours de M. le ministre de l'Instruction publique. Quant au ministre d'État, ce que la Commission peut lui demander, c'est 80/15/008/221 de prescrire des mesures qui assurent la conservation du monument en interdisant l'usage qu'on en fait.

Ces conclusions sont approuvées par la Commission.

Crypte de Mozac (Puy-de-Dôme)

M. Lenormant, rapporteur, met sous les yeux de la Commission les projets conçus par M. Mallay pour la restauration de la crypte de Mozac. L'architecte propose de faire communiquer avec l'église cette partie de l'édifice à laquelle on n'accède aujourd'hui que par l'extérieur et d'ajouter une travée à la crypte. La dépense serait de 3 000 Francs. Le rapporteur croit qu'il y a lieu de craindre que l'addition d'une travée à la crypte de Mozac n'en altère les proportions et le caractère. La mauvaise réussite des additions faites à la crypte de Notre-Dame du-Port et des escaliers qu'on y a joints pour la mettre en communication avec l'église supérieure, doit susciter quelque inquiétude sur ce qui arriverait si l'on en faisait autant à Mozac.

Le rapporteur pense qu'il faut renvoyer cette affaire à l'examen spécial de MM. les architectes, membres de la Commission, lesquels demanderont sans doute à M. Mallay des renseignements graphiques plus circonstanciés.

Cet avis est adopté. MM. Labrouste et Questel sont désignés pour l'examen du projet.

Église Saint-Ours de Loches (Indre-et-Loire)

M. Lenormant, rapporteur, expose que le devis produit par M. Verdier pour l'achèvement de la restauration de l'église Saint-Ours de Loches s'élève à 18 791 Francs. La Commune et le Conseil de Fabrique semblent animés des intentions les plus louables et les plus éclairées ; l'importance capitale de la collégiale Saint-Ours détermine le rapporteur à proposer de prendre à la charge de l'État 10 000 Francs à répartir en deux exercices 1854 et 1855.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission qui demande que M. Verdier soit prié d'étudier la question de savoir dans quelle mesure il serait possible de remédier au mal déjà fait, et si par exemple on 80/15/008/222 ne devrait pas remplacer les chapiteaux grossièrement refaits par des sculptures plus en harmonie avec l'édifice. Une sous-commission pourrait se transporter à Loches pour examiner cette question, ainsi que celle qui se rapporte au tombeau d'Agnès Sorel, que M. Verdier désirerait faire placer sous le porche de l'église.

Église de Tillières (Eure)

M. Lenormant, rapporteur, fait connaître que l'église de Tillières, qui n'a été que très récemment signalée à l'attention de la Commission, offre un des spécimens les plus importants de l'architecture de la Renaissance dans notre pays. Les beaux dessins de M. Lambert en donnent une première idée. Mais on ne sera fixé sur le mérite des sculptures, et l'on ne sera par conséquent en mesure de décider s'il faut les attribuer au premier statuaire de l'époque, que lorsque le badigeon qui les recouvre aura disparu. Le rapporteur pense donc qu'il importe d'allouer sur 1854 la totalité des 6 000 Francs réclamés par M. Lambert.

La Commission approuve les conclusions du rapport et décide que M. Lambert sera chargé de continuer son travail graphique, en reproduisant les sculptures de la chapelle de la Madeleine, et les dessins nécessaires pour apprécier la combinaison ingénieuse de la construction.

Église de Villedieu (Manche)

Sur la proposition du secrétaire, M. Courmont, la Commission décide que l'église de Villedieu ne prendra pas place dans la nouvelle liste des Monuments historiques.

Église Saint-Ouen de Rouen (Seine-Inférieure)

M. Lenormant, rapporteur, fait connaître l'impression qu'il a éprouvée dans sa seconde visite de l'église Saint-Ouen de Rouen. Il regrette qu'aucun membre de la Commission n'ait vu le monument depuis le commencement de la restauration des vitraux par M. Besnard, car sans nul doute on l'aurait arrêté plus tôt dans la voie fâcheuse qu'il suit pour l'exécution de son travail.

Malheureusement, M. Besnard est un homme à systèmes arrêtés et qui est convaincu de l'excellence de ses procédés. Ainsi, pour nettoyer les vieux verres, il les a repassés au feu de moufle, et l'on peut se faire une idée de l'effet produit par cette opération, sans parler des vitraux entièrement neufs, dessinés et peints par le même M. Besnard, sans qu'au préalable ses dessins aient été communiqués à la Commission.

Mais ce qui paraît le plus fâcheux au rapporteur, c'est qu'on ait poursuivi le travail des vitraux, qui aurait dû venir le dernier, dans l'ordre de la restauration, avant d'avoir terminé le travail essentiel de réparation de l'édifice. Ainsi, la couronne centrale a encore besoin de travaux de consolidation et les bases des colonnes de la nef sont toutes endommagées. L'église Saint-Ouen qui, pendant la Révolution, était devenue un atelier de forgeron, a eu beaucoup à souffrir de cette destination. La place des enclumes se voit encore dans le pavement de l'église qui, depuis cette époque, est restée salie d'une manière très regrettable. Toutes ces réparations essentielles que demanderait l'édifice coûteraient encore 100 000 Francs.

Le rapporteur pense qu'avant de statuer définitivement sur la question du choix de l'architecte qui devra succéder à M. Grégoire, il est nécessaire de maintenir la suspension de l'achèvement des vitraux et de connaître quelles seraient les réparations que l'édifice devrait recevoir avant la reprise de cette partie de la restauration.

La Commission partage cet avis et désigne MM. Questel et Longpérier comme Commissaires chargés d'étudier les diverses questions relatives à l'achèvement de la restauration de l'édifice dont il s'agit.

Église de Conches (Eure)

Sur la proposition du secrétaire, M. Courmont, la Commission est d'avis d'allouer à M. Laurent de Conches une somme de 800 Francs pour le prix des calques de huit fenêtres de l'église de Conches que ces messieurs viennent de transmettre au ministre d'État.

La séance est levée. 80/15/008/224

17 décembre 1853 [Samedi]
Ancienne cathédrale, église Notre-Dame du Creisker de Saint-Pol-de-Léon (Finistère) ; ancienne cathédrale de Tréguier (Côtes-du-Nord)

Le secrétaire, M. Courmont, rapporteur, donne connaissance à la Commission de deux rapports adressés au ministre d'État par M. Lambert architecte, l'un concernant les deux églises de Saint-Pol-de-Léon, l'autre, l'église de Tréguier.

Il résulte de ces deux rapports que les trois monuments signalés réclament des réparations urgentes. Comme aucun devis n'est joint à la demande, le secrétaire est d'avis de réclamer de M. Lambert une évaluation des travaux à faire à ces deux édifices dont le mauvais état est reconnu.

Conclusions adoptées.

Église de Margerie-Hancourt (Marne)

Le secrétaire, M. Courmont, rapporteur, communique à la Commission un rapport par lequel M. Millet demande le classement parmi les Monuments historiques de l'église de Margerie-Hancourt.

La Commission approuve le classement.

Église Saint-Jean-Baptiste à Chaumont (Haute-Marne)

Le secrétaire, M. Courmont, rapporteur, expose que, par une décision, en date du 9 août dernier, M. le ministre d'État a accordé une allocation de 17 000 Francs pour la continuation des travaux de l'église Saint-Jean Baptiste à Chaumont, à la condition que la Ville pourvoirait au surplus de la dépense dont le chiffre total est de 5 000 Francs, tant au moyen des ressources municipales qu'avec les subventions qu'elle pourrait obtenir du ministère des Cultes. Le Conseil municipal de Chaumont, sur l'avis de cette décision, a voté une somme de 16 297 Francs. Le préfet de la Haute-Marne demande 80/15/008/225 que l'administration, en considération des bonnes dispositions de la Ville, rende définitive l'allocation conditionnelle de 17 000 Francs sans attendre la décision du ministre des Cultes.

Le rapporteur pense que comme le premier devis n'a pu être exécuté que parce que toutes les ressources de diverses administrations se sont trouvées réunies au moment de l'entreprise, il y a lieu de ne commencer l'exécution du deuxième que dans les mêmes circonstances et propose en conséquence d'attendre le concours du ministère des Cultes.

Ces conclusions sont approuvées.

Église de Montréal (Yonne)

M. Courmont, rapporteur, rappelle que, par une décision du 6 août, le ministre de l'Intérieur a accordé pour les travaux d'achèvement de la restauration de l'église de Montréal une somme de 6 000 Francs à la condition que le restant du devis, savoir : 6 400 Francs seraient fournis par le ministre des Cultes. Le ministre de l'Intérieur insistait d'autant plus vivement auprès de son collègue pour obtenir ce concours, que la moitié au moins du devis comprenait des dépenses incombant par leur nature à l'administration des Cultes. Par une lettre, en date du 15 août, M. le ministre des Cultes prévient M. le ministre d'État qu'il vient d'accorder une somme de 2 400 Francs en deux annuités. Dans l'état de l'affaire, le rapporteur pense qu'il y a lieu d'insister de nouveau auprès du ministre des Cultes.

La Commission ne partage pas l'opinion du rapporteur et est d'avis d'allouer la somme nécessaire aux travaux de consolidation indispensables, laissant les autres dépenses à la charge du ministère des Cultes et de rendre définitive l'allocation de 6 000 Francs sur 1853.

Église de Saint-Michel-d'Entraigues (Charente)

Sur le rapport du secrétaire, M. Courmont, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer sur le crédit de 80/15/008/226 l'exercice courant la somme de 3 728 Francs formant l'excédent de la dépense à laquelle s'est élevée la restauration de l'église de Saint-Michel-d'Entraigues.

Porte de Langres (Haute-Marne)

M. Courmont, rapporteur, donne lecture à la Commission d'une communication adressée au ministre d'État par M. le ministre de l'Instruction publique au sujet de la restauration de la Porte de Langres. Il résulte de cette dépêche que MM. Pernot et Feriat signalent au ministre le travail projeté comme devant dénaturer le caractère ancien de ce monument, tandis qu'il eût suffi d'une simple consolidation pour en assurer la durée.

La Commission, sur cette lecture, fait observer que la restauration qui se poursuit et qui est sur le point d'être achevée, n'a pour but que la consolidation pure et simple du monument et que, sans le parti qui a été pris après un examen très approfondi du projet, le monument serait très prochainement tombé en ruines, outre qu'il eût été complètement dénaturé par les travaux qui s'exécutent aux fortifications de la place de Langres par les soins du Génie militaire, sans l'intervention de M. le ministre d'État. Ces observations devront être communiquées à M. le ministre de l'Instruction Publique.

Crypte de Mozac (Puy-de-Dôme)

MM. Labrouste et Questel, rapporteurs chargés dans la dernière séance d'examiner le projet proposé par M. Mallay pour la restauration de la crypte de Mozac, sont d'avis de demander à l'architecte la production d'une coupe du monument, indiquant la relation entre la crypte et l'église comme sol, avec des cotes permettant de bien se rendre compte des hauteurs, et en même temps l'étude d'un projet qui dispenserait d'ajouter une travée de la crypte et d'y établir des escaliers aussi prolongés.

Ces conclusions sont approuvées. 80/15/008/227

Église Saint-Fulcran de Lodève (Hérault)

M. Questel, rapporteur, fait un rapport sur l'affaire de Saint-Fulcran de Lodève, dont la restauration a été commencée sur un rapport qu'il avait préparé en 1845, et exécuté sous la surveillance de M. Combes, architecte de la Ville de Lodève. Sur une nouvelle demande de secours que vient d'adresser M. le préfet de l'Hérault, le rapporteur pense qu'on ne peut statuer sans qu'un nouveau devis ou au moins un rapport ait été fait à la Commission. Il croit qu'il conviendrait de charger M. Révoil, architecte des édifices diocésains de l'Hérault, de se rendre à Lodève pour visiter l'église Saint-Fulcran et dresser un rapport sur l'ensemble des travaux qui restent à faire dans ce monument.

Ces conclusions sont adoptées.

Chapelle Sainte-Agathe de Langon (Ille-et-Vilaine)

Sur l'avis de M. Lenormant, rapporteur, la Commission propose de faire étudier par M. Lambert le monument signalé par le préfet d'Ille-et-Vilaine à l'attention de M. le ministre d'État, connu sous le nom de Chapelle Sainte-Agathe ou Saint-Venien et situé à Langon.

Église de Cognat (Allier)

M. Courmont, rapporteur.Sur le rapport de M. Millet communiqué par le secrétaire, la Commission est d'avis de charger M. Millet de la rédaction du devis des réparations que demande l'église de Coignat.

Crypte de Vicq (Allier)

M. Courmont, rapporteur, donne lecture d'un rapport de M. Millet sur l'église de Vicq. Sur son rapport, la Commission est d'avis d'allouer sur 1854 les 900 Francs nécessaires à la restauration de la crypte.

La séance est levée. 80/15/008/228

24 décembre 1853 [Samedi]
Présents : MM. Lenormant, Caristie, Mérimée, Labrouste, Questel, Duban, Mercey, de Laborde, Varcollès, de Longpérier et Courmont.
Maison romane à Saint-Gilles (Gard)

Le secrétaire, M. Courmont, rapporteur, donne à la Commission lecture d'une lettre par laquelle M. le préfet du Gard signale à M. le ministre d'État la nécessité d'acquérir au plus tôt la maison romane à Saint-Gilles. Le préfet transmet à l'appui de la dépêche un rapport de M. Révoil, architecte, dont les conclusions sont conformes à cet avis et qui fait connaître que les propriétaires persistent à demander le prix de 4 300 Francs auquel ils s'étaient anciennement arrêtés.

Après avoir pris connaissance des renseignements transmis, [la Commission] est d'avis d'acquérir le monument dont il s'agit, et de réserver la direction des travaux qu'il réclamera à l'architecte du ministère. 4 300 Francs sur 1854.

Maison romane à Montferrand (Puy-de-Dôme)

Sur la proposition de M. le président, la Commission est d'avis de charger M. Mallay ou M. Compagnon, de dessiner une maison sise à Montferrand à côté de l'église, qui mérite un grand intérêt. Cet édifice du plus pur roman a été un peu altéré dans le XVe siècle.

Église Saint-Étienne de Beauvais (Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'importance de l'église Saint-Étienne de Beauvais est trop connue pour qu'il soit besoin de la rappeler à la Commission. La Ville de Beauvais fait de nouveaux sacrifices pour compléter la restauration de l'édifice. Elle offre 6 000 Francs. Le devis rédigé par M. Verdier ne s'élevant qu'à 7 100 Francs, le rapporteur propose d'accorder les 1 100 Francs restants.

La Commission partage l'avis du rapporteur. 1 100 Francs sur 1854.

Palais de Justice de Beauvais (Oise)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître qu'il n'y a rien d'exagéré dans le rapport que fait M. Verdier du mauvais état de la tour du Palais de Justice de 80/15/008/229 Beauvais. Seulement il voit avec étonnement qu'une somme très considérable, presqu'un tiers de la dépense faite, a été employée à des travaux d'appropriation. D'après l'architecte, près de 7 000 Francs ont été dépensés pour des travaux de fonte, dont l'usage ne saurait se comprendre s'ils n'ont pas été employés à des calorifères. Le rapporteur pense que, dans des travaux de ce genre, aucune partie du crédit, même du crédit alloué par les Communes, ne peut être distrait des grosses réparations, pour être employée aux aménagements et aux travaux d'appropriation. Aujourd'hui le crédit est épuisé, il y a un excédent de dépense et la tour est inachevée. Le crédit alloué était de 19 000 Francs. La dépense avec les honoraires est de 24 000 Francs. Les travaux complémentaires montent à près de 5 000 Francs, c'est donc un déficit de 10 000 Francs qui reste à combler.

Le rapporteur est d'avis qu'il est impossible de mettre à la charge du crédit des monuments les 7 000 Francs employés pour les tuyaux de fonte, et il propose d'en réclamer le paiement auprès de la Ville ou du département, dans le cas où elle accepterait cette dette. M. Mérimée proposerait d'allouer les 3 000 Francs restants pour terminer la restauration.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Église de Plailly (Oise)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis de charger M. Verdier de rédiger le devis des travaux que réclame l'église de Plailly.

Château de Thiers-sur-Thève (Oise)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis de charger M. Verdier de relever les dessins du château de Thiers, signalé à l'attention du ministre par cet architecte.

Rotonde de Simiane (Basses-Alpes)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance du rapport adressé par M. Constant-Dufeux sur la restauration de la rotonde de Simiane proposée par M. Jouffroy. Le rapporteur est d'avis qu'il n'y a qu'à approuver entièrement les propositions de M. Constant-Dufeux, et quant à la dépense qui s'élève à 15 000 Francs, elle lui paraît un peu considérable.

M. Mérimée fait observer toutefois que la Rotonde de Simiane est un 80/15/008/230 monument unique, et que ce n'est que du Gouvernement qu'il peut espérer sa conservation.

La Commission partage les conclusions du rapporteur et propose d'allouer les 15 000 Francs en deux exercices, 7 500 Francs sur 1854 et 7 500 Francs sur 1855.

Église de Saint-Genou (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'une lettre par laquelle M. de Mérindol informe M. le ministre d'État qu'il se trouve dans la nécessité de démolir la voûte du transept milieu de l'église de Saint-Genou et que déjà il a dû faire démolir la moitié de cette voûte.

Le rapporteur est d'avis d'autoriser les travaux proposés, vu leur urgence, en recommandant à M. de Mérindol de faire connaître l'augmentation de dépense qui doit en résulter.

La Commission croit qu'il est nécessaire, avant de donner l'autorisation demandée, d'entendre l'architecte ; elle propose en conséquence de l'inviter à se rendre à la première séance qui se tiendra.

Église de Sainte-Sabine (Côte-d'Or)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que la Commune de Sainte-Sabine donne 20 000 Francs pour la restauration de son église, dont le devis dressé par M. Viollet-le-Duc s'élève à 39 000 Francs. M. le préfet de la Côte-d'Or demande les secours de l'État pour parfaire le chiffre de la dépense.

Le rapporteur, malgré le concours de la Commune, croit devoir persister dans les conclusions de son rapport du 20 mai 1852. Sans doute avec une allocation de 13 000 Francs, la dépense des réparations les plus urgentes serait complétée, mais on doit se rappeler que l'architecte fait observer dans son rapport que la solidité de l'édifice ne sera pas pour cela définitivement assurée et que toute une série d'autres travaux deviendra nécessaire.

La Commission, après avoir entendu l'opinion du rapporteur et pour reculer la destruction d'un monument intéressant et en même temps pour reconnaître le sacrifice considérable fait par la Commune, décide d'allouer les 13 000 Francs nécessaires en deux exercices 6 500 sur 1854 et 6 500 Francs sur 1855. 80/15/008/231

Église de Til-Châtel (Côte-d'Or)

Sur la proposition de M. Mérimée, rapporteur, la Commission est d'avis de charger M. Viollet-le-Duc de relever l'église de Til-Châtel.

Église de Baron (Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Baron est dans une situation très grave, l'architecte chargé de l'examiner regarde comme excessivement urgente la démolition de la charpente actuelle et son remplacement par une charpente neuve. Malheureusement, la Commune a peu de ressources. Elle offre une somme de 6 000 Francs qui forme à peine le tiers de la dépense que doit entraîner l'exécution des travaux de la 1ère catégorie qui s'élèveront probablement à 25 000 Francs.

Le rapporteur pense que, si l'on accordait à l'église de Baron 12 000 Francs en deux exercices, on pourrait demander à la Commune un nouveau sacrifice de 6 000 Francs et alors les travaux s'exécuteraient d'une manière complète.

La Commission, modifiant l'avis du rapporteur au sujet du chiffre du concours à accorder, est d'avis d'allouer 8 000 Francs à la condition que le restant de la somme sera réuni par les soins de la Commune.

Fouilles de Moussac à Montmorillon (Vienne)

Sur l'avis de M. Mérimée, rapporteur, la Commission rejette une demande adressée par M. le correspondant pour le département de la Vienne dans le but d'obtenir un secours pour poursuivre des fouilles commencées dans la Commune de Moussac.

Château du Pezeau à Boulleret (Cher)

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission est d'avis de faire relever une villa romaine située dans le parc du château du Pezau.

Menhir de Locmariaquer (Morbihan)

d'après l'avis de M. Mérimée, rapporteur, la Commission propose de charger M. Lambert de la rédaction d'un devis pour le redressement du Menhir de Locmariaquer, et d'un rapport sur les moyens qu'il compte employer pour 80/15/008/232 exécuter cette opération.

Monuments druidiques de la Bretagne

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'un rapport de l'ingénieur en chef du Morbihan sur les causes par la suite desquelles depuis nombre d'années les monuments druidiques de la Bretagne ont été compromis. Pour éviter le renouvellement du vandalisme des habitants, ce fonctionnaire propose d'opérer un classement général, Commune par Commune, des monuments celtiques, classement qui serait accompagné d'une circulaire défendant de les détruire. Le rapporteur est d'avis que ce classement pourrait avoir des résultats utiles, mais qu'elle présentera de nombreuses difficultés dans l'exécution.

M. Mérimée croit que le seul moyen de conservation efficace consisterait à acheter ceux de ces monuments qui ne sont pas des propriétés communales ou à obtenir des propriétaires des garanties de conservation. Toutefois, pour tenter l'exécution du mode proposé, le rapporteur pense qu'il y aurait lieu de réclamer du ministre de la Guerre la carte des départements de la Bretagne, que l'administration de la Guerre avait anciennement proposé de mettre à la disposition du ministère de l'Intérieur sur laquelle devaient être indiqués tous les monuments d'origine celtique.

Liste des Monuments historiques

Sur l'avis du président, la Commission charge son secrétaire de demander par une circulaire à tous les membres de la Commission de vouloir bien transmettre les renseignements qu'ils ont pu réunir pour compléter la liste des Monuments historiques.

Fontaine des Innocents à Paris (Seine)

M. Duban rapporteur. Sur la demande de M. Duban, la Commission propose de réclamer de nouveau du préfet de la Seine l'enlèvement des échafauds dressés autour de la Fontaine des Innocents. 80/15/008/233


43Prier la commission d'aller voir le 17 juin les copies de l'Hôtel Lambert

44Minute : sic