1861
27 août 1861
Présidence de M. le secrétaire général, vice président. Présents : MM. Mérimée, de Guilhermy, Vaudoyer, Questel, Viollet-le-Duc, [Émile] Boeswillwald, Courmont, du Sommerard.
Église d'Issy (Seine)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, désapprouve complètement le projet de restauration présenté par l'architecte du département. En comparant ce projet à l'état actuel, on reconnaît facilement que ce n'est pas une restauration mais la construction d'une façade nouvelle qu'on propose. M. [Émile] Boeswillwald est d'avis, si l'on doit restaurer l'édifice, de copier le portail actuel dont les dispositions sont encore assez apparentes pour qu'il soit permis de lui restituer son caractère primitif.

La Commission partage cette opinion qu'on fera connaître au préfet ; mais elle est d'avis de n'accorder aucune allocation pour la restauration de cette église dont le mérite lui paraît très contestable.

Église de Veauce (Allier)

M. le baron de Veauce sollicite le classement de cette église au nombre des Monuments historiques et une allocation de 3 000 Francs pour la restauration.

Le rapporteur, M. [Émile] Boeswillwald, pense que l'édifice est digne d'être classé mais, les dépenses proposées étant des dépenses d'entretien, il ne croit pas que l'administration puisse en prendre à sa charge une partie quelconque.

La Commission n'accorde à cette église qu'un médiocre intérêt et propose de la classer sans accueillir la demande d'allocation.

Tour Magne à Nîmes (Gard)

La Ville de Nîmes, qui a fait pour la consolidation de cette Tour un sacrifice de 4 580 Francs, n'est pas en mesure de faire face à une dépense supplémentaire de 4 092 Francs nécessitée par suite de travaux, non prévus dans le devis, mais dont l'exécution n'a pu être ajournée.

Le rapporteur, M. [Émile] Boeswillwald, propose d'accorder cette somme. MM. Courmont et Mérimée se prononcent dans le même sens et rappellent la bonne volonté dont la Ville de Nîmes a fait preuve en cette circonstance de même que lorsqu'il s'est agi de subvenir à la dépense considérable à laquelle ont donné lieu les fouilles pratiquées aux abords du Temple de Diane.

En considération de ces précédents, la Commission est d'avis d'allouer la somme de 4 092 Francs.

Église Sainte-Croix de Bordeaux (Gironde)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

La Ville de Bordeaux soumet à la Commission un projet de restauration de l'église Sainte-Croix. Le devis s'élève à 100 180 Francs et les ressources de la Ville, réunies aux allocations du ministère d'État et du ministère des Cultes, représentent une somme de 110 000 Francs.

L'architecte, M. Abadie, propose de restaurer la façade à laquelle il fait quelques modifications ; son projet comprend aussi la consolidation d'un nouveau clocher. La Commission approuve les propositions de cet architecte, toutefois elle lui recommande d'apporter un peu plus de simplicité dans la sculpture de la façade dont la partie supérieure surtout ne lui paraît pas être suffisamment en harmonie avec l'ensemble de l'édifice.

Tour Pey-Berland à Bordeaux (Gironde)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

Son Éminence le cardinal de Bordeaux demande une allocation de 10 000 Francs pour la consolidation et l'achèvement de la Tour de Pey-Berlan, qu'il se propose de couronner d'une statue sous l'invocation de Notre-Dame d'Aquitaine.

La Commission est d'avis que cette statue serait d'un déplorable effet. Elle pense qu'il y a lieu de faire part dès à présent au préfet de cette désapprobation et de s'entendre avec le Comité [sic] du ministère des Cultes pour s'opposer à la mise en place de cette statue qui est en voie d'exécution. L'architecte, M. Danjoy, n'ayant produit ni projet ni devis, la Commission ne peut statuer sur la restauration proprement dite de la Tour.

Château de Lunéville (Meurthe)

Ce monument pour lequel on demande le classement est aujourd'hui complètement ruiné.

M. Mérimée, rapporteur, pense qu'il ne mérite pas d'être classé et qu'il serait déplorable, s'il fallait le rebâtir, de reproduire ses anciennes dispositions.

La Commission est complètement de cet avis et ses conclusions sont les mêmes que celles du rapporteur.

Ile des Faisans (Basses-Pyrénées)

M. Mérimée, rapporteur.

Cette affaire ayant pour objet la construction d'un monument commémoratif et, les restaurations seulement étant de la compétence de la Commission, cette dernière se déclare incompétente en cette circonstance. Toutefois, si Son Excellence le ministre des Affaires étrangères désire connaître son avis sur le projet, elle croit devoir l'informer que le monument projeté lui paraît triste et peu convenable, elle croit aussi qu'une simple pierre avec une inscription serait ici préférable à toute autre chose.

Église Saint-Pierre de Lisieux (Calvados)

La restauration de l'église de Lisieux fut entreprise par l'administration à la condition que la Ville ferait à ses frais l'acquisition de toutes les propriétés situées aux abords de l'église et concourrait dans la même proportion que l'État à l'exécution des travaux de restauration. Une somme de 20 000 Francs fut accordée sur l'exercice 1860 par Son Excellence, le ministre d'État, et cependant la Ville n'a, de son côté, rempli aucun de ses engagements.

En présence des faits, le rapporteur, M. Mérimée, est d'avis d'ajourner toute allocation nouvelle jusqu'à l'accomplissement par la Ville des engagements qu'elle a pris.

La Commission adopte les mêmes conclusions.

Église de Trie-Château (Oise)

Des travaux récents exécutés pour la restauration de cette église, sous la direction de M. Verdier, ont fait découvrir, sur l'une des faces latérales de l'édifice, une disposition fort originale et rappelant celle adoptée sur la façade principale. L'architecte propose de réparer cette face latérale 80/15/009/141 et soumet un projet de restauration de la partie supérieure de la façade.

M. Mérimée, rapporteur, critique ce dernier travail, il trouve que la rose projetée pour la décoration du tympan est d'un style d'une époque plus avancée que celui de cette façade. Il croit aussi qu'en démolissant le tympan l'architecte trouvera quelques traces de la disposition primitive et pourra dès lors déterminer plus sûrement la décoration qui convient à cette partie de l'édifice.

La Commission partage cette opinion qu'on notifiera à l'architecte ; ces réserves adoptées, elle est d'avis de concourir à la restauration proposée par une allocation de 13 000 Francs à répartir sur deux exercices en insistant toutefois auprès de la Commune pour que, à défaut des ressources locales, elle obtienne un secours du ministère des Cultes.

Église Notre-Dame de Mantes (Seine-et-Oise)

M. Courmont, rapporteur.

M. Durand, architecte chargé de la restauration de cette église, ayant découvert, en déposant les marches du choeur, un petit caveau contenant un coffre et un vase de plomb qui, suivant la tradition conservée par les habitants du pays, devraient contenir le coeur et les entrailles de Philippe-Auguste, informe Son Excellence [Rouland] de cette découverte et demande si le caveau devra être maintenu à la place qu'il occupe actuellement où s'il devra être reconstruit dans l'axe principal de l'église au pied des marches du grand autel.

M. de Guilhermy, ayant été informé déjà de cette découverte, fait observer que l'obituaire du chapitre ne dit rien qui accuse l'authenticité de ce dépôt dont le fait ne pouvait cependant ne pas être rappelé.

La Commission est de cet avis et propose de remettre les objets là où on les a trouvés.

Porte Saint-André à Autun (Saône-et-Loire)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur.

La Société Eduenne d'Autun avait proposé l'année dernière d'approprier à l'installation d'un musée lapidaire la Tour de droite de l'ancienne Porte Saint-André classée parmi les Monuments historiques. Elle soumettait cette proposition à l'approbation de la Commission.

Le rapporteur observe que depuis cette époque la Société Eduenne a modifié ses projets et que l'acquisition d'un local plus vaste a été proposée au Conseil municipal d'Autun.

Après cette déclaration, la Commission regarde cette affaire comme étant désormais en dehors de ses attributions.

Église Notre-Dame-de-la-Fin-des-Terres à Soulac (Gironde)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur.

Son Éminence, le cardinal de Bordeaux, demande le classement de cette église parmi les Monuments historiques et la consolidation de quelques-unes de ses parties qui menacent ruine.

La Commission est unanime pour trouver que le monument, quoique fort intéressant, ne justifie pas les travaux énormes qu'il faudrait exécuter pour le préserver de la ruine, car, en outre de sa restauration proprement dite, il y aurait lieu de faire un endiguement considérable afin de la mettre à l'abri des sables qui l'envahissent journellement. En conséquence, aucune suite ne sera plus donnée à cette affaire. 80/15/009/142

Église de Ploërmel (Morbihan)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, critique vivement le système de chaînage proposé par M. Coulon, architecte, pour la consolidation de la tour de cette église. Ce projet selon lui, serait non seulement très coûteux, mais n'offrirait pas de garanties sérieuses de solidité. La Commune disposant d'une somme de 13 000 Francs, le rapporteur est d'avis qu'elle ferait un meilleur emploi de son argent si elle supprimait de cette tour les deux étages supérieurs qui menacent ruine et dont l'architecture est fort laide pour leur substituer un système de comble recouvrant le beffroi, le tout protégé par de l'ardoise.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Château de Bournazel (Aveyron)

M. Viollet-le-Duc, architecte, rapporteur.

Le propriétaire actuel du château de Bournazel sollicite le classement de cet édifice parmi les Monuments historiques dans l'espoir d'obtenir le concours de l'État pour la restauration dont il ne peut supporter toute la charge.

Le rapporteur ne voit pas d'inconvénients au classement, mais il n'est pas d'avis d'engager l'administration dans la restauration d'une propriété particulière, attendu que les résultats obtenus en ces circonstances ne répondent pas aux sacrifices faits.

La demande de classement n'est pas accueillie par la Commission.

Église de Taverny (Seine-et-Oise)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur.

M. Maurice Ouradou présente un projet de restauration et un devis qui s'élève à 51 350 Francs. Les travaux à exécuter sont divisés en deux catégories dont l'une, celle des travaux de 1ère urgence, est de 21 883 Francs. La Commune présente une somme de 7 383 Francs. Son Excellence [Rouland], M. le ministre des Cultes, accorde 6 500 Francs. Il ne reste donc plus à pourvoir qu'à 8 000 Francs.

Cette situation de l'affaire et la nature des travaux à entreprendre décident la Commission à demander à [Rouland]de vouloir bien lui accorder cette somme de 8 000 Francs.

Maison de Diane de Poitiers à Orléans (Loiret)

M. Courmont, rapporteur, lorsqu'il était Inspecteur général des Monuments historiques, a visité cette maison. Il propose d'abandonner le projet d'une galerie à construire à gauche de la façade sur la cour et de décorer la tourelle d'escalier de la même façon que le petit avant-corps sis à droite de cette façade.

M. Millet, architecte, a sur cette proposition de M. Courmont préparé un projet qu'il soumet à la Commission.

Cette dernière adopte la disposition proposée qu'elle trouve parfaitement motivée et ayant sur le premier projet l'avantage de laisser plus de place dans la cour. Elle est d'avis en conséquence de demander à M. Millet un devis de la dépense.

Chapelle de Champigny-sur-Veude (Indre-et-Loire)

M. du Sommerard, rapporteur.

Cette chapelle renferme de magnifiques vitraux représentant les faits principaux de la vie de Saint-Louis et les portraits des membres de la Maison de Bourbon-Montpensier. Elle appartient à M. le marquis Costa de Beauregard qui, se voyant dans l'impossibilité de faire les sacrifices qu'exigerait sa restauration, propose de la vendre à l'État.

La Commission, tout en approuvant ce projet d'acquisition, déclare ne pouvoir y donner suite sans connaître préalablement les conditions présentées par le propriétaire. M. le secrétaire général propose d'intervenir lui-même auprès de Son Excellence [Rouland], M. le ministre des Cultes, pour la discussion de cette affaire. La Commission est unanime pour accueillir cette proposition et décide qu'elle attendra le résultat de la négociation de M. le secrétaire général. 80/15/009/144

28 décembre 1861
Son Excellence Rouland], M. le ministre, président. Présents : MM. Marchand, secrétaire général, de Saulcy, Beulé, [Émile] Boeswillwald, Courmont, Duban, baron de Guilhermy, comte de Laborde, de Longpérier, comte de Nieuwerkerke, Questel, du Sommerard, Vaudoyer.
Monsieur le ministre ouvre la séance.
Crédit affecté aux Monuments historiques.

Son Excellence Rouland] rappelle les services rendus par la Commission des Monuments historiques . Elle est heureuse de reconnaître que cette Commission n'a rien négligé pour rendre féconde en résultats l'influence qui lui est départie. M. le ministre exprime ses regrets de n'avoir pu jusqu'à présent obtenir des ressources en rapport avec les besoins du service. Il espère que, pendant la prochaine session législative, l'occasion se présentera favorable de demander une augmentation de crédit. Son Excellence Rouland] déclare que l'Empereur porte un intérêt particulier aux travaux de la Commission et que le désir de Sa Majesté est d'augmenter encore la part de sollicitude qu'elle accorde aux Monuments historiques. Abordant la question du mode de répartition du crédit, Son Excellence Rouland] émet l'opinion qu'en principe il y aurait lieu d'établir une division du crédit, d'en concentrer une forte portion sur un petit nombre de monuments les plus importants, sortes de spécimens des richesses architecturales de la France, de répartir au contraire l'autre portion sur un grand nombre de monuments afin de faire sentir l'action tutélaire et bienfaisante du gouvernement jusque dans les Communes les plus éloignées et d'intéresser le Corps législatif tout entier à un service dont il importe de développer l'importance.

La Commission adopte cette opinion.

M. le président donne ensuite la parole aux membres chargés des rapports sur les affaires à soumettre à l'examen de la Commission.

Église de Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur.

Le rapporteur n'étant pas présent à la séance, M. Courmont fait la lecture du rapport. M. Viollet-le-Duc n'attribue qu'un intérêt médiocre à cet édifice et d'après l'estimation de cet architecte la dépense à faire pour la restauration la plus urgente ne s'élèverait pas à moins de 3 ou 400 000 Francs et, dans la situation actuelle du monument, il ne lui paraît possible de procéder ultérieurement à sa restauration qu'avec des crédits de 50 ou 60 000 Francs par an.

Quelques membres venant confirmer les conclusions du rapporteur, la Commission ne croit pas devoir engager l'administration dans une telle entreprise.

Son Excellence Rouland] conclut à l'ajournement.

Église de Chablis (Yonne)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur.M. Courmont fait la lecture du rapport.

Le rapporteur approuve le projet de restauration de cette église présenté par M. Piéplu. Il lui paraît désirable d'assurer la complète exécution des travaux par une allocation de 18 000 Francs qui parferait avec les 12 000 Francs votés par la Ville, la somme de 30 000 Francs formant le montant du devis.

La Commission est d'avis d'accorder seulement une somme de 9 000 Francs sur 1862 80/15/009/145 et à la condition que le ministre des Cultes voudra bien contribuer à cette restauration pour une somme égale.

Ces conclusions sont adoptées par Son Excellence Rouland].

Église Saint-Jacques de Dieppe (Seine-Inférieure)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur.La lecture du rapport est faite par M. Courmont.

Le rapporteur déplore la situation de cet édifice. Il rappelle que les sacrifices énormes faits jusqu'ici par l'État pour le restaurer ont été sans résultats. Le devis présenté par la Ville lui paraît incomplet. Il n'estime pas à moins de 300 000 Francs la somme qu'il faudrait dépenser à Saint-Jacques de Dieppe ; encore pense-t-il que, pour obtenir des résultats sérieux, il faudrait pouvoir compter sur des allocations annuelles de 150 000 Francs au moins.

M. du Sommerard qui a visité récemment l'édifice observe à la Commission que la Ville dispose de grandes ressources dont elle fait un mauvais emploi. Elle néglige les restaurations sérieuses et consacre des sommes importantes à la décoration des chapelles dans un goût épouvantable.

Les conclusions du rapport et les précédentes observations déterminent la Commission à ne donner aucune suite à cette affaire.

Son Excellence Rouland] décide que des observations seront faites à la Ville afin de l'engager à faire un meilleur emploi des ressources dont elle dispose.

Église Saint-Barnard à Romans-sur-Isère (Drôme)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur.M. Courmont fait la lecture du rapport.

Le rapporteur est d'avis de refuser le secours demandé par le Conseil général pour l'agrandissement de la chapelle du Saint-Sacrement, agrandissement qui aurait pour conséquence la destruction des restes de l'ancien cloître attenant à l'église et dont une partie fut détruite il y a quelques années malgré les conseils de l'administration.

M. Courmont propose à Son Excellence Rouland] d'user en cette circonstance du droit que lui reconnaît la loi d'empêcher la destruction ou l'altération des édifices qui ont un caractère historique.

La Commission vient appuyer cette proposition et Son Excellence Rouland] décide qu'elle interviendra auprès de l'autorité locale pour empêcher l'agrandissement projeté de la chapelle du Saint-Sacrement.

Inspecteur correspondant (Somme)

Remplacement de l'inspecteur correspondant des Monuments historiques de la Somme.

M. Viollet-le-Duc rapporteur.

M. Dusevel, inspecteur correspondant des Monuments historiques, demande que M. Goze lui soit adjoint pour son service d'inspection dans le département.

La Commission donne son approbation et Son Excellence Rouland] décide que M. Goze sera nommé inspecteur correspondant adjoint.

Inspecteur correspondant (Oise)

Demande d'emploi d'inspecteur correspondant des Monuments historiques.

M. Viollet-le-Duc, rapporteur.

M. Zacharie Rendu, architecte à Compiègne, et M. l'abbé Barraud, chanoine au chapitre de Beauvais, sollicitent concurremment de Son Excellence Rouland] l'emploi d'inspecteur correspondant des Monuments historiques emploi resté vacant par suite de la démission de M. de Bréda.

La Commission regarde M. Rendu comme étant plus à même, en qualité d'architecte, de remplir les fonctions d'inspecteur, toutefois elle est d'avis avant de rendre ce choix définitif de réclamer au préfet des renseignements plus étendus.

Ces conclusions sont adoptées.

Église et cloître Saint-Trophime d'Arles (Bouches-du-Rhône)

M.[Émile] Boeswillwald, rapporteur.

M. Révoil, ayant achevé la restauration de la façade de Saint-Trophime, propose divers travaux complémentaires devant s'élever à 1 226 Francs 31. L'exécution des travaux proposés paraissant entièrement justifiée, le rapporteur propose l'allocation de cette somme.

La Commission est du même avis et Son Excellence Rouland] accorde les 1 226 Francs 31 demandés.

Église de Château-Landon (Seine-et-Marne)

Le rapporteur, M. [Émile] Boeswillwald, critique le projet de restauration de M. Lebois qui comprend dans son devis la reconstruction à neuf du bas-côté nord, c'est-à-dire de la partie la plus ancienne et la plus intéressante de cette église. M. [Émile] Boeswillwald propose de revenir au projet de restauration que feu M. Ganey présentait en 1851 et de confier l'exécution des travaux à un architecte attaché aux Monuments historiques. La Commission est d'avis de charger M. Millet de cette restauration et d'accorder une allocation de 10 000 Francs sur l'exercice 1862, afin de parfaire avec les 20 000 Francs votés par la Commune la somme de 30 000 Francs formant le montant du devis qu'avait dressé M. Ganey.

Ces conclusions sont adoptées par Son Excellence Rouland].

Église d'Ussel (Corrèze)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

Le maire de la Commune d'Ussel demande l'autorisation de faire procéder à la reconstruction du clocher de l'église d'Ussel sans le concours de M. Millet qui a déclaré ne pouvoir se charger de cette restauration. Il propose de confier la direction des travaux à M. Jéréthie, architecte d'arrondissement.

La Commune ayant réuni les 70 012 Francs 06 nécessaires à la reconstruction projetée et M. Millet ayant lui-même offert ses plans à M. Géréthie, la Commission est d'avis d'accorder l'autorisation demandée.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Montrésor (Indre-et-Loire)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, regrette que M. Verdier n'ait pas compris dans le devis dressé par lui pour la restauration de cette église les réparations à faire aux couvertures, réparations dont il a cependant signalé l'urgence dans le rapport mis à l'appui de son projet de restauration. Il lui paraît impossible, à cause de cette lacune, de statuer sur le secours à accorder pour la restauration de l'église de Montrésor. En conséquence il est d'avis d'inviter M. Verdier à compléter son devis par l'estimation des travaux de couverture.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Porte de Brest à Dinan (Côtes-du-Nord)

M. du Sommerard, rapporteur.

Le Conseil municipal de Dinan prétend que cette Porte rend difficile l'entrée dans la ville et tous ses efforts tendent à en obtenir la démolition. La Commission qui attache un grand intérêt à ce spécimen d'architecture militaire du Moyen Âge avait provoqué précédemment de la part des Ponts et Chaussées l'étude de deux tracés devant avoir le double avantage de remédier aux conditions actuelles de la circulation sur ce point et de laisser intact ce précieux monument. L'un de ces deux tracés fut sur le point d'être adopté, mais la Ville, après beaucoup d'hésitation recule, sans doute devant la dépense à faire, et réclame de nouveau la démolition de la Porte.

Le rapporteur est d'avis de résister aux sollicitations de la Ville et d'exiger la conservation de ladite porte en vertu de ce principe que les Monuments historiques sont placés sous la sauvegarde du ministère d'État.

Son Excellence Rouland] après avoir pris l'avis de la Commission décide qu'elle interviendra auprès de l'autorité locale pour que la Porte soit conservée.

Fragments de sculptures trouvés à Bourges (Cher)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur.

Des fragments de sculpture trouvés à Bourges dans les fondations de l'ancienne enceinte romaine et provenant d'un monument d'époque gallo-romaine sont actuellement rangés pêle-mêle dans le jardin de l'archevêché.

Le rapporteur propose de les mettre à l'abri en élevant une espèce de hangar sur ce point. M. du Sommerard fait observer que l'archevêché renferme d'énormes salles inoccupées où ces objets trouveraient facilement leur place.

La Commission partage cet avis dont il sera donné connaissance au préfet.

Église de Civray-sur-Cher (Indre-et-Loire)

M. du Sommerard, rapporteur.

En creusant les fondations d'un clocher devant la porte occidentale de l'église on a découvert les fondations d'un baptistère qui précédait l'église actuelle et dans lequel se trouvait encore en place la piscine baptismale à immersion. M. le curé de Civray propose à Son Excellence Rouland] de faire l'acquisition de cette piscine pour le Musée de Cluny.

Le rapporteur est d'avis que les effets de cette nature perdant beaucoup de leur intérêt à n'être pas vus à la place qu'ils occupaient primitivement, il n'y a pas lieu de faire l'acquisition proposée.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Église Notre-Dame-du-Port à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)

M. Courmont, rapporteur.

Le Conseil de Fabrique de l'église Notre-Dame-du-Port demande l'autorisation de faire exécuter à ses frais des travaux de peinture dans l'intérieur de l'église. M. Duban croit devoir rappeler à la Commission les tristes résultats obtenus par la Fabrique lorsqu'elle voulut, il y a quelques années, décorer la crypte de l'église.

La Commission est d'avis d'avoir égard à ce précédent par l'ajournement de toute décision jusqu'à la production d'un projet complet de la restauration projetée.

Son Excellence Rouland] donne son assentiment à ces conclusions. 80/15/009/148

Église de Boulogne (Seine)

M. Courmont, rapporteur.M. Millet, architecte chargé de la restauration de cet édifice, soumet à l'examen de la Commission un projet ayant pour objet

1° de supprimer le petit porche de la fin du XVIe siècle qui flanque la face sud de l'église

2° d'élever un porche en avant de la façade principale.

Ce projet approuvé dans son ensemble donne lieu à quelques observations. M. Vaudoyer ne trouve pas suffisamment ouverte la porte qui doit fermer la face sud de l'église. Il souhaiterait que cette porte ne fît pas saillie sur le contrefort. Cet architecte n'approuve pas non plus la forme des fenêtres qui doivent éclairer le porche de la façade principale ; à son avis la forme ogivale serait plus motivée.

La Commission décide que M. [Émile] Boeswillwald sera chargé de transmettre ces observations à l'architecte.

Hôtel de ville de La Rochelle (Charente-Inférieure)

M. Courmont, rapporteur.

M. Lisch, architecte, présente à Son Excellence Rouland] les dessins de l'Hôtel de ville de La Rochelle et demande le classement de cet édifice parmi les Monuments historiques afin que sa conservation soit assurée.

La Commission reconnaît beaucoup d'intérêt à l'édifice et propose le classement.

Ces conclusions sont adoptées par Son Excellence Rouland], Monsieur le ministre, qui clôt la séance en résumant les principales questions agitées par la Commission. 80/15/009/149