1863
21 janvier 1863
M. le secrétaire général, président. Présents à la séance : MM. de Saulcy, de Nieuwerkerke, du Sommerard, de Guilhermy, Vaudoyer, [Émile] Boeswillwald, Viollet-le-Duc, Questel, Courmont, de Longpérier et de Laborde.
Église de Quimperlé (Finistère)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, expose les propositions faites par l'entrepreneur et l'architecte pour réparer l'accident survenu à Quimperlé, accident dont ils acceptent d'ailleurs la responsabilité.

Sur les 85 000 Francs affectés à la consolidation du monument et qui devront être fournis, moitié par la Ville, moitié par l'État, 31 000 Francs seulement avaient été ordonnancés sur les fonds de l'État au moment de la chute du clocher.

Si l'on admet qu'à ce moment les travaux étaient terminés, il en résulte que l'entrepreneur était alors en avance de 54 000 [Francs ]. L'entrepreneur et l'architecte solidairement responsables s'engageraient en recevant cette somme à faire la reconstruction à leurs frais (mais s'il arrive, quoique cela n'ait pas été prévu par eux, qu'on mette à leur charge une dépense de 15 150 Francs occasionnée par les conséquences de la chute, cette somme se réduirait alors à 38 850 Francs.

En se basant sur le chiffre de 54 000 Francs l'architecte et l'entrepreneur disent encore : au lieu de rendre, comme cela eût été si la chute n'eût pas eu lieu, une restauration estimée à 85 000 Francs nous donnerons une construction neuve que nous évaluons à 128 189 Francs 03 et, en raison de la plus-value de cette construction neuve sur l'ancienne, nous demandons à l'État et à la Ville de couvrir par une allocation de 43 189 Francs 03 soit 43 000 Francs cette différence entre le montant des premières ressources réalisées et le chiffre de la nouvelle dépense à faire. Le rapporteur discute les avantages qu'une transaction lui paraît avoir sur le parti extrême de laisser cette affaire se poursuivre devant les tribunaux.

Plusieurs membres de la Commission partagent l'opinion du rapporteur. M. le secrétaire général est du même avis, mais il croit que, avant d'accepter la transaction, il conviendrait de s'assurer le concours de la Ville et du ministre des Cultes pour le surcroît de dépense qui résultera de l'opération.

M. Courmont affirme que la Ville est en état d'y concourir pour un tiers. La proposition de M. le secrétaire général est adoptée. Une somme de 15 000 Francs sera demandée au ministre des Cultes. La Commission fait ensuite porter la discussion sur les conséquences de la chute. La dépense de 15 150 Francs qu'elles ont occasionnée lui paraît devoir être mise à la charge de l'entrepreneur et de l'architecte. Etant admis le cas de la transaction, le rapporteur croit qu'il convient de prendre de sérieuses garanties pour la bonne exécution des travaux. Il propose à cet effet d'adjoindre à M. Lambert, l'architecte 80/15/009/177 du département, M. Bigot, lequel aurait à dresser la nouvelle série de prix, à surveiller les travaux, à tenir les attachements et la comptabilité.

Cette proposition est adoptée par la Commission.

Oratoire des Templiers à Metz (Moselle)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, rend compte à la Commission de la conférence locale qu'il a eue avec M. le directeur de l'Artillerie à Metz au sujet de la proposition faite par le département de la Guerre de démolir l'oratoire enclavé dans l'arsenal de la citadelle de cette ville et de le réédifier à quelques mètres de son emplacement actuel. M. [Émile] Boeswillwald a insisté pour le maintien de cet édifice à la place qu'il occupe, en invoquant d'ailleurs les raisons invoquées déjà par la Commission dans l'une de ses précédentes séances. Il propose toutefois, afin d'éviter des frais d'entretien, d'enlever à cet édifice sa toiture en ardoises, d'ailleurs parfaitement inutile puisque sous cette dernière se trouve une toiture en dalles qu'il suffira de rejointoyer pour la rendre excellente. Enfin le rapporteur a constaté qu'il y avait des peintures intéressantes non pas dans l'oratoire, ainsi qu'on l'avait cru d'abord, mais bien dans un réfectoire ancien, situé dans le voisinage. Ces peintures lui paraissent assez intéressantes pour être copiées.

La Commission approuve les résultats de la mission confiée à M. [Émile] Boeswillwald et n'a plus qu'à attendre la décision de M. le ministre de la Guerre.

Église de Morlaàs (Basses-Pyrénées)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, rappelle à la Commission les propositions qu'il a déjà faites, dans l'une des séances précédentes, pour la conservation du porche de cet édifice dont il serait d'ailleurs impossible d'entreprendre la restauration vu l'état de décomposition des pierres qui composent ce porche.

Ces propositions sont approuvées par la Commission qui est d'avis de confier l'exécution des travaux à M. [Émile] Boeswillwald lui-même.

Église de Villeneuve-le-Comte (Seine-et-Marne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, regarde comme très important de continuer les travaux commencés pour la restauration de cet édifice dans un devis divisé en trois chapitres, M. Millet évalue la dépense à 85 940 Francs. Le 1er chapitre comprenant la restauration des parties les plus endommagées de l'église s'élève à 57 714 Francs 51.

Le rapporteur propose d'approuver en principe le nouveau devis et d'accorder d'abord un secours pour l'exécution des travaux de la 1ère série, en y mettant la réserve que le ministre des Cultes et la Commune concourront à la dépense.

Ces conclusions sont adoptées.

Église Notre-Dame de Châlons-sur-Marne (Marne)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, donne lecture d'un rapport sur le projet présenté par la Ville de réinstaller un guetteur de nuit dans la tour méridionale de l'église. Après avoir énuméré tous les inconvénients que présentent toujours des habitations dans les édifices publics surtout quand ces habitations sont placées aussi haut M. Viollet-le-Duc demande que l'affaire soit renvoyée à M. Ouradou, architecte diocésain de Châlons, afin qu'il adresse un rapport à l'administration après qu'il aura examiné le projet sur l'édifice même.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Château de Loches (Indre-et-Loire)

Deux architectes MM. Monthelier et Baillargé ont présenté à Son Excellence 80/15/009/178 un essai de monographie du Château de Loches en lui demandant la mission de poursuivre ce travail sous le patronage de son administration.

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, regrette que les auteurs des dessins se soient proposés bien plus de produire des images et des aspects que d'expliquer clairement toutes les parties de cet édifice militaire.

La Commission est complètement d'avis de ne pas encourager un travail qui, sans donner d'autres renseignements que ceux qu'on obtient au moyen de la photographie, coûterait une somme importante qu'il serait, à ses yeux, beaucoup plus sage d'employer à la restauration même du château.

Remparts d'Avignon (Vaucluse)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, donne lecture d'un rapport dans lequel il expose à la Commission les travaux exécutés depuis 1876 pour la restauration de ces remparts. L'administration, vu l'insuffisance du crédit des Monuments historiques, n'a pas continué cette restauration simultanément avec les Ponts et Chaussées, comme cela devait avoir lieu ; il en est résulté que les parties supérieures des remparts dont la restauration incombait au ministère d'État sont beaucoup plus ébranlées aujourd'hui, que le travail en sous-oeuvre des Ponts et Chaussées est exécuté sur une grande longueur et se poursuit sans interruption.

Malgré cette situation, M. Viollet-le-Duc est d'avis, si les ressources des Monuments historiques ne permettent pas d'accorder des allocations annuelles de 50 000 Francs, d'attendre que ces ressources s'accroissent, attendu qu'il faut pouvoir terminer dans une campagne une certaine étendue de remparts et conduire ce travail partiel avec activité.

M. le secrétaire général ne croit pas que la situation du crédit de cette année permette de consacrer 50 000 Francs à cette restauration.

M. Courmont fait observer à la Commission que, parmi les propositions de cette année à soumettre à l'approbation de Son Excellence, une somme de 40 000 Francs est inscrite pour les remparts, que l'achèvement prochain de la Salle synodale de Sens laissera des fonds disponibles qu'on pourra reporter sur Avignon.

Conformément aux conclusions proposées par M. le secrétaire général, la Commission est d'avis d'exprimer à Son Excellence qu'il est d'un intérêt majeur d'entreprendre la restauration des remparts à la condition de ne pas arrêter les travaux.

Grottes de Jonas à Saint-Pierre-Colamine (Puy-de-Dôme)

M. de Guilhermy, rapporteur, rend compte à la Commission d'un travail communiqué par M. Mallay, architecte, sur les Grottes de la montagne de Jonas.

La Commission prend intérêt à cette communication. Il y a lieu de remercier M. Mallay. 80/15/009/179

4 février 1863
M. le secrétaire général, président. Présents à la séance : MM. de Saulcy, Courmont, Viollet-le-Duc, [Émile] Boeswillwald, de Guilhermy, Labrouste, du Sommerard, de Longpérier.
Remparts d'Avignon (Vaucluse)

M. le secrétaire général ouvre la séance et fait part à la Commission de l'intention de Son Excellence de consacrer dès cette année, une somme de 40 000 Francs à la restauration des remparts d'Avignon et de poursuivre sans interruption l'achèvement de cette entreprise.

Église Saint-Étienne à Auxerre (Yonne)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, donne son approbation au devis préparé par M. Piéplu pour la restauration de cet édifice et s'élevant à 455 000 Francs. Toutefois il propose d'inviter cet architecte à diviser son devis par catégories d'urgence, afin que la Commission puisse embrasser les travaux qui sont les plus urgents à entreprendre, distinguer ceux pour la dépense desquels l'administration peut intervenir de ceux qui devront rester exclusivement à la charge de la Ville.

La Commission partage cette opinion et attendra pour l'examen définitif de cette affaire que le devis soit présenté dans la forme prescrite par l'administration.

M. Viollet-le-Duc, rapporteur.

Cette tour appartient au Domaine qui, ne pouvant l'utiliser, veut la vendre afin de n'avoir plus la charge de son entretien. La Commune ayant refusé d'en faire l'acquisition, M. le préfet a prié Son Excellence de vouloir bien obtenir que cette Tour passât du domaine de l'État dans le Domaine public monumental.

La Commission ne connaissant pas suffisamment l'édifice pour juger de l'intérêt qu'il présente propose d'ajourner l'examen de cette affaire et d'inviter le préfet à faire l'envoi de plans et dessins.

Église de Flavigny (Côte-d'Or)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, n'est pas d'avis d'accueillir la demande que fait la Ville de remplacer les appuis en menuiserie du XVe siècle de la galerie au-dessus des bas-côtés de la nef par des balustrades en pierre. Ces balustrades auraient, suivant lui, l'inconvénient de ne pas être en harmonie avec l'architecture de Flavigny et leur établissement sur cette galerie changerait la proportion de ses arcades. Si la balustrade actuelle est en mauvais état, il est plus simple de la réparer ou, au besoin de la refaire à neuf.

La Commission adopte ces conclusions et propose de ne pas autoriser le projet.

Église Saint-Julien de Brioude (Haute-Loire)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, n'est pas d'avis de tenir compte, pour la reconstruction de la flèche de Saint-Julien, d'un tableau de 1690 trouvé dans l'église et que M. Mallay présente comme pouvant être un renseignement utile sur la hauteur à donner à cette flèche. M. Viollet-le-Duc propose de s'en tenir au projet approuvé déjà par la Commission, c'est-à-dire 80/15/009/180 à l'adoption comme hauteur, de la moins élevée des deux flèches indiquées sur le projet de M. Mallay (feuille n°6).

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Église de La Souterraine (Creuse)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

Il résulte d'un rapport de M. Abadie, architecte, que la restauration de cet édifice exigerait encore une dépense fort importante. Toutefois, cette restauration ne pourrait avoir lieu qu'après le dégagement de l'édifice des maisons qui l'entourent, dégagement devant coûter une somme de 90 000 Francs que la Ville paraît d'ailleurs disposée à prendre à sa charge. Depuis l'époque où M. Abadie a rédigé son devis, le prix des matériaux a considérablement augmenté, c'est pourquoi le rapporteur propose de demander à cet architecte un nouveau devis complet et exact des travaux restant à exécuter en même temps qu'un devis partiel pour la consolidation des contreforts du transept côté de l'abside, contreforts dégagés par suite d'acquisitions déjà faites par la Ville.

La Commission adopte ces conclusions se réservant de déterminer la part que l'administration pourra prendre à la dépense, lorsque la Ville aura fait l'acquisition des maisons qui entourent l'église.

Palais de Justice de Poitiers (Vienne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

A la demande faite par l'administration qu'on lui communiquât les pièces concernant le projet de restauration de cet édifice, M. le préfet a répondu par l'envoi d'un devis de reconstruction d'un mur, mais sans y joindre les plans et dessins qui lui avaient été demandés.

Le rapporteur propose en conséquence d'ajourner l'autorisation de tout travail jusqu'à l'envoi complet du projet de restauration.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul à Wissembourg (Bas-Rhin)

Après examen des pièces produites par la Commune pour la restauration de cet édifice, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis que ces pièces ne permettent pas d'apprécier l'importance des travaux à faire.

En conséquence, il propose de les retourner au préfet du département en l'invitant à produire un nouveau devis complet, suivant la forme prescrite par l'administration, et à faire connaître dans quelle proportion la Ville et la Fabrique pourront concourir à la dépense.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Église Saint-Amable de Riom (Puy-de-Dôme)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, rend compte à la Commission des propositions de M. Mallay pour la reprise de la nef de Saint-Amable. Cet architecte présente deux projets, l'un comprend la suppression des chapelles construites au siècle dernier et le rétablissement du plan primitif, dans l'autre la forme du plan actuel est conservée mais les chapelles sont transformées en bas-côtés et de nouvelles chapelles remplacent les anciennes. Ce projet nécessiterait enfin la reconstruction presque entière de l'édifice.

M. [Émile] Boeswillwald regarde l'un et l'autre de ces deux projets comme inacceptable. Le 1er réduirait trop l'église et le second entraînerait trop loin. Le rapporteur propose donc de conserver le plan actuel, de reprendre en sous-oeuvre les piles des bas-côtés en les reliant solidement 80/15/009/181 avec les murs des chapelles et en renforçant les points d'appui isolés. Cette consolidation bien exécutée permettrait, suivant lui, de rétablir les voûtes des bas-côtés et du triforium sans que l'on soit obligé de démolir les voûtes de la nef.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Église de Dorat (Haute-Vienne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, n'approuve pas le projet présenté. Il regarde comme incomplets et très compliqués les moyens proposés par l'architecte pour l'assainissement de l'église. Cet assainissement s'obtiendra plus facilement et plus sûrement par le dégagement des soubassements extérieurs, la restauration des couvertures et par un écoulement des eaux bien entendu.

Le rapporteur n'approuve pas non plus le remplacement du comble du clocher de la façade principale : il eût mieux valu prévoir au devis la restauration de la couverture actuelle de ce clocher ; enfin le système de ceintures en fer, proposé pour la conservation du clocher central, devra être abandonné et remplacé par la reprise du seul des angles de cette tour qui se trouve lézardé.

La Commission adopte ces conclusions, se réservant de déterminer la part que l'administration pourra prendre à la dépense, lorsque l'architecte auteur du projet de restauration aura fait les modifications qu'on lui demande.

Le Mont-Saint-Michel à Carnac (Morbihan)

M. de Guilhermy, rapporteur, expose à la Commission les résultats des fouilles entreprises par la Société polymathique du Morbihan, à l'intérieur de la butte dite le Mont-Saint-Michel. Ces fouilles ont amené la découverte d'un dolmen sépulcral et de différents objets déposés au musée départemental.

M. de Guilhermy fait l'éloge de la direction donnée à ces recherches. Il proposerait de les encourager, car en les poursuivant on trouverait peut-être le secret des fameuses pierres de Carnac.

M. Courmont émet l'avis qu'en faisant ces recherches sur une plus grande étendue on pourrait bien compromettre la solidité de la chapelle située sur la butte.

La Commission partage cette opinion et propose de se borner à des remerciements à la Société polymathique du département. 80/15/009/182

21 février 1863
M. le comte de Nieuwerkerke, [surintendant], président. Présents à la séance : M. de Saulcy, Courmont, Viollet-le-Duc, [Émile] Boeswillwald, de Guilhermy, Labrouste, du Sommerard, de Longpérier et Questel.
Église de La Trinité à Caen (Calvados)

Les travaux de restauration de l'église Sainte-Trinité de Caen, commencés en 1874 et exécutés jusqu'à ce jour, ont donné lieu à une dépense de 250 098 Francs 19. Les sommes allouées s'élèvent à 224 086 Francs 26 dont 84 499 Francs 92 fournis par la Ville et 137 186 Francs par l'État. Il y a donc un excédent de 26 012 Francs. En outre la dépense des travaux restant à exécuter est évaluée à 95 000 Francs.

Le rapporteur, M. [Émile] Boeswillwald, propose d'accorder l'excédent de 26 012 Francs qui lui paraît être justifié et de contribuer pour la moitié de la dépense à l'achèvement de la restauration.

M. Courmont est d'avis de considérer cet excédent comme résultant de la continuation de l'opération et par suite de laisser à la charge de la Ville une partie de la dépense proportionnée à la part qu'elle s'est imposée déjà. Quant à ce qui est de nouveaux travaux auxquels l'administration pourra prendre part, il propose d'en exclure ceux compris au devis pour la construction d'une chapelle.

La Commission partage l'opinion de M. Courmont et conclut dans le même sens.

Église de Monsempron-Libos (Lot-et-Garonne)

Le Conseil municipal et le conseil de Fabrique de Monsempron ont adressé à Son Excellence une demande de secours pour la restauration de l'église de cette Commune.

Le rapporteur, M. [Émile] Boeswillwald, constate que les travaux proposés consistent en travaux d'entretien et de débadigeonnage qui ne semblent pas devoir être imputés sur le crédit des Monuments historiques.

La Commission est du même avis et propose de laisser les dépenses d'entretien à la charge du ministère des Cultes.

Église Saint-Quiriace de Provins (Seine-et-Marne)

Le devis des travaux d'extrême urgence à exécuter à l'église Saint-Quiriace était de 175 000 Francs. Les sommes allouées jusqu'à ce jour s'élevant à 114 960 Francs. Avant d'entreprendre la restauration du transept M. Millet, architecte chargé des travaux, propose de compléter celle du choeur qui exigera une dépense de 37 248 Francs.

Le rapporteur, M. [Émile] Boeswillwald, est d'avis d'accorder les 2/3 de cette somme et de laisser le reste à la charge de la Ville et du ministère des Cultes.

La Commission adopte en principe les conclusions du rapport. Une somme de 10 000 Francs est réservée dès cette année pour la continuation des travaux de restauration du choeur.

Église Saint-Anatoile de Salins (Jura)

Le projet dressé par M. Darcy, architecte, comprend des travaux divisés par degrés d'urgence. Ceux de 1ère urgence, les seuls pour lesquels un devis ait été fait, doivent s'élever à 42 943 Francs 29. 80/15/009/183

Les habitants ont souscrit pour une somme de 30 000 Francs.

Le rapporteur, M. [Émile] Boeswillwald, approuve le projet et propose d'accorder les 12 943 Francs auxquels il reste à pourvoir. La Commission approuve ces conclusions en principe, quoique la situation du crédit ne lui permette pas de déterminer sur quel exercice le secours proposé pourra être accordé.

Église Notre-Dame-du-Port à Clermont (Puy-de-Dôme)

L'abside de l'église Notre-Dame-du-Port à Clermont est masquée par un mur de 5 m de haut qui la prive d'air et entretient une humidité préjudiciable aux soubassements et à la crypte de cette abside. M. Mallay, architecte, propose la démolition de ce mur et son remplacement par une grille. La dépense est évaluée à 3 000 Francs ; la Ville et la Fabrique ont réuni la moitié de cette somme et demandent l'autre moitié au ministère d'État.

Le rapporteur, M. [Émile] Boeswillwald, approuve le projet mais il ne croit pas que l'administration doive prendre part à des travaux de cette nature.

La Commission est tout à fait de cet avis et décide qu'elle n'interviendra pas dans cette affaire qui concerne exclusivement la Ville.

Amphithéâtre de Nîmes (Gard)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, conformément au désir exprimé par la Commission, a examiné sur place les travaux exécutés à l'Amphithéâtre par M. Révoil, architecte, et qui avaient été l'objet de critiques de la part de M. Pelet, correspondant du ministère d'État pour les Monuments historiques.

M. [Émile] Boeswillwald approuve complètement les travaux exécutés et il ne peut que déplorer la légèreté avec laquelle M. le correspondant a agi dans cette circonstance. Il faut, à son avis, que M. Pelet n'ait pas examiné sérieusement ceux des travaux de restauration sur lesquels il n'a pas craint, cependant, de jeter un blâme rendu public. Le rapporteur propose en conséquence d'écrire à M. Révoil une lettre qui puisse, au besoin, lui servir de justification.

La Commission approuve ces conclusions en exprimant le désir que une lettre soit écrite au préfet pour l'informer que les travaux de M. Révoil ont l'assentiment de l'administration.

Église Notre-Dame de Dijon (Côte-d'Or)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, propose conformément à la demande du conseil de Fabrique, d'opérer le déblaiement des abords de l'église, avant de procéder à l'exécution des travaux de restauration. Il est d'avis que ce déblaiement aussi bien que les dépenses comprises au devis pour l'établissement de grilles d'isolement ne peuvent être à la charge de l'administration et que ces grilles ne pourront d'ailleurs être faites qu'après l'achèvement de la restauration.

Enfin, M. Viollet-le-Duc croit qu'il y a lieu de satisfaire au désir exprimé par le Conseil municipal en chargeant M. l'Inspecteur général des Monuments historiques d'examiner sur place les dispositions projetées par M. Millet, architecte, pour l'ordre à suivre dans les travaux ainsi que pour le couronnement de la tour centrale.

La Commission adopte les propositions du rapporteur ; le dégagement de l'édifice sera laissé tout entier à la charge 80/15/009/184 de la Ville et l'examen définitif de cette affaire n'aura lieu qu'après la visite de M. l'Inspecteur général.

Église de Lusignan (Vienne)

Le devis des réparations restant à faire à cet édifice a été demandé à M. Joly-Leterme, architecte. Ce devis s'élève à 35 000 Francs. La Commune est hors d'état de concourir à cette dépense mais elle prend à sa charge l'acquisition de deux maisons accolées aux flancs de l'église et dont la valeur est estimée à 4 000 Francs. Une lettre du préfet fait connaître que la Commune adresse également une demande de secours au ministre de l'Instruction publique et des Cultes.

Le rapporteur, M. Viollet-le-Duc, est d'avis, quel que puisse être le résultat de cette demande, de mettre l'architecte à même de continuer la restauration dès que l'état du budget des Monuments historiques le permettra.

Ces conclusions sont adoptées en principe par la Commission.

Tour Blanche à Issoudun (Indre)

Un projet de restauration de cette tour a été demandé à M. de Mérindol. Cet architecte a présenté un travail qui se compose d'une feuille de dessin, d'un rapport explicatif et d'un devis s'élevant à la somme de 9 706 Francs 27. La dépense la plus importante comprise dans ce devis, consiste en une charpente en fer au sommet avec couverture en zinc et chéneau intérieur.

Le rapporteur, M. Viollet-le-Duc, approuve le projet, sous la réserve d'adopter une couverture beaucoup plus simple, telle que celle qui couronne le donjon de Coucy, par exemple. Un secours lui paraît devoir être accordé pour cette restauration, lorsque la situation du crédit le permettra.

La Commission adopte ces conclusions et communication sera faite à M. de Mérindol des modifications à faire à son projet.

Église de Saulieu (Côte-d'Or)

La restauration de cet édifice fut entreprise en 1845, mais elle ne put être complètement terminée faute de ressources suffisantes. Il est devenu très urgent de compléter les réparations commencées et de refaire la couverture des bas-côtés de la nef. Le devis de la dépense à faire s'élève à 13 125 Francs. La Commune donne une somme de 6 562 Francs 50 et sollicite du gouvernement un secours de 7 000 Francs.

Le rapporteur, M. Viollet-le-Duc, propose d'accorder un secours de 3 500 Francs et de demander pareille somme au ministre des Cultes.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Donjon du château de Falaise (Calvados)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, regarde le château de Falaise comme un des monuments les plus intéressants au point de vue de l'histoire de l'art militaire. Il est d'avis en conséquence de continuer les travaux de restauration suspendus depuis plusieurs années lorsque la Commission connaîtra exactement la situation actuelle de l'édifice.

L'architecte, M. Danjoy, qui devait fournir un rapport à ce sujet, étant mort, M. Viollet-le-Duc propose de confier ce travail à l'un des architectes attachés à la Commission et il croit devoir désigner M. [V.] Ruprich-Robert au choix de 80/15/009/185 la Commission, attendu que cet architecte a déjà conduit des travaux de ce même côté de la France et a fait une excellente étude sur le château de Chamboys.

Les conclusions du rapporteur sont adoptées par la Commission.

Église de Mouzon (Ardennes)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, estime qu'il faut compter au moins 450 000 Francs pour la restauration de cet édifice et qu'il serait impossible d'entreprendre les travaux avant d'avoir 200 000 Francs assurés, Les ressources disponibles de la localité s'élèvent aujourd'hui à 59 500 Francs, il resterait donc à pourvoir à un déficit de plus de 140 000 Francs.

La Commission se voit obligée d'ajourner cette entreprise jusqu'à ce que l'achèvement de restaurations importantes en cours d'exécution permette de reporter sur d'autres édifices les sommes qui deviendront disponibles lors de cet achèvement.

Tombeau de Lanuéjols (Lozère)

M. Questel, rapporteur, est d'avis qu'il y a lieu de demander à M. Révoil des éclaircissements sur son projet de dégagement du tombeau de Lanuéjols.

M. Gasnier, secrétaire de la Commission, fait remarquer qu'il n'y a pas lieu d'insister sur ce point, attendu que l'urgence des travaux à faire n'a pas permis à l'architecte de différer leur exécution.

La Commission prend ce motif en considération et propose de passer outre.

Église de Namps-au-Val (Somme)

M. Questel, rapporteur.

Le devis dressé pour la restauration de cet édifice comprend des travaux qui ne peuvent être faits au compte de l'État, tels que le déplacement de l'horloge, l'établissement d'un vitrage monté sur plomb et le repavage du sol de l'église. Il est d'autres travaux indiqués à ce devis dont l'exécution paraît devoir être interdite jusqu'à plus amples renseignements ; il s'agit du blanchissage à neuf de tout le développement des murs des façades et celui de la voûte du choeur.

Pour ces motifs, M. Questel est d'avis de ne pas accueillir la demande de secours faite en faveur de l'église de Namps-au-Val.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Tour de Saint-Amand (Nord)

M. Questel, rapporteur, accorde un certain intérêt à ce monument du XVIIe siècle, mais il ne croit pas que l'administration puisse, quant à présent, songer à en entreprendre la restauration. Cela lui paraît d'autant plus impossible que la Ville est obérée et qu'elle ne pourrait prendre qu'une part insignifiante à la dépense prévue au devis.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Église des Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône)

M. Questel, rapporteur, rappelle qu'il a fait, il y a une vingtaine d'années, un devis dans lequel les travaux de restauration de cet édifice avaient été évalués à 27 000 Francs. Depuis cette époque le mauvais état du monument s'est aggravé et M. Révoil a dressé un nouveau devis qui porte la dépense totale à 33 304 Francs 53. Dans le cas où la restauration complète ne serait pas promptement entreprise, ce qui cependant serait à désirer, le rapporteur ne croit pas possible d'ajourner 80/15/009/186 les travaux de reprise de la tour de l'horloge placée sur la face occidentale de l'église. Cette tour menace ruine et pourrait en tombant écraser plusieurs des maisons qui l'environnent.

M. Questel propose en conséquence de réclamer dans cette circonstance le concours du département, ainsi que celui de la Commune et de la Fabrique.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

28 mars 1863
M. Courmont, président. Présents à la séance : MM. [Émile] Boeswillwald, de Guilhermy, de Longpérier, du Sommerard, de Laborde et Viollet-le-Duc.
Église Saint-Étienne à Auxerre (Yonne)

Conformément à la demande de la Commission, M. Piéplu, architecte, a divisé le devis des travaux de restauration de cet édifice par catégories d'urgence. La 1ère catégorie s'élève à 297 000 Francs, il faut en retrancher une somme de 24 263 Francs 74 prévue pour la reconstruction de la sacristie et qui ne peut être comprise parmi les travaux urgents auxquels ont à pourvoir les crédits des Monuments historiques. Le montant du 1er chapitre est donc réduit à 272 736 Francs 26.

Le rapporteur, M. Viollet-le-Duc, conclut à ce que l'on restaure d'abord la portion de l'abside du choeur et que l'on passe de là successivement à la restauration des différentes parties de l'édifice. Cette opération lui paraît pouvoir être entreprise au moyen d'allocations successives d'une vingtaine de mille francs environ.

La Commission approuve ces conclusions et propose d'affecter à cette restauration une somme de 20 000 Francs sur le crédit de l'exercice courant, et de réclamer le concours de la Ville et du département.

Église de Tour près Bayeux (Calvados)

La Commune soumet à l'examen de la Commission un devis de 17 000 Francs dont 7 418 Francs sont prévus pour la restauration de l'abside et 9 582 Francs pour la construction d'une sacristie. Le rapporteur est d'avis de 80/15/009/187 recommander à l'architecte de tenir le style de cette construction aussi simple que possible. Les travaux de restauration proprement dits étant les seuls à la dépense desquels l'administration puisse prendre part.

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, propose d'y affecter un secours de 3 700 Francs à la condition que le surplus de la dépense sera assuré par le ministère des Cultes.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Porte de Mars à Reims (Marne)

La couverture de ce monument n'existe plus depuis longtemps et ses voûtes se détériorent de plus en plus par suite des infiltrations.

Le rapporteur, M. Viollet-le-Duc, propose de remédier à cet état de choses en couvrant sa partie supérieure d'une aire de béton. La Commission est d'avis de faire dès à présent une couverture définitive et d'allouer pour cela une somme de 10 000 Francs répartie sur deux exercices. On profiterait de cette allocation pour encourager la Ville à entreprendre la restauration de la porte.

Église de Saint-Martin-aux-Bois (Oise)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, pense qu'avant de donner suite à la demande de secours formée par la Commune, il est nécessaire d'avoir des renseignements sur les dépenses à faire actuellement pour cet édifice, car le devis que possède l'administration remonte à 1854 et paraît insuffisant.

La Commission conclut à l'ajournement de cette affaire jusqu'au retour de M. Verdier à qui l'on demandera la production d'un nouveau devis.

Vitraux de l'église du Grand-Andely (Eure)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur.

M. Durand, architecte chargé de la restauration de cet édifice, a dû déposer les verrières des fenêtres afin de pouvoir réparer ces dernières. Malheureusement, il n'avait pas prévu dans son devis la dépense qu'entraînerait la dépose et la repose des verrières et, comme elles ne peuvent être reposées dans l'état où elles se trouvent, il devient nécessaire soit de les restaurer complètement soit de les remettre en plomb. Le rapporteur conclut à la remise en plomb, car il ne croit pas que la situation du crédit des Monuments historiques permette d'entreprendre la restauration.

La Commission hésite à faire exécuter ce travail qui serait presque entièrement perdu le jour où l'on en entreprendrait la restauration complète. M. du Sommerard pense qu'un avis de la Commission en faveur de la restauration aurait pour effet d'entraîner la Ville à s'imposer les sacrifices nécessaires pour cette entreprise.

La Commission ne pouvant que souhaiter une telle solution formule ainsi son avis : elle regrette que l'administration ne puisse entreprendre la restauration complète des vitraux et doive se borner à la mise en plomb ; elle le regrette d'autant plus qu'une partie du travail et de la dépense de cette mise en plomb sera perdue lorsqu'on viendra à la restauration proprement dite. 80/15/009/188

Église du Grand-Andely (Eure)

La reconstruction des voûtes de la nef de cette église doit donner lieu à une dépense supplémentaire estimée à 65 000 Francs, dépense à laquelle l'administration municipale déclare ne pouvoir prendre part.

Le rapporteur, M. [Émile] Boeswillwald, conclut à l'ajournement d'allocations nouvelles jusqu'à ce que la Ville soit à même de faire de nouveaux sacrifices.

Ces conclusions sont approuvées par la Commission.

Église Saint-Laurent à Grenoble (Isère)

Parmi les travaux proposés pour l'achèvement de la restauration de cet édifice, beaucoup ont pour objet le dégagement des abords et concernent exclusivement la ville. Ceux de consolidation sont évalués à 2 400 Francs.

Le rapporteur, M. [Émile] Boeswillwald, propose d'allouer cette somme sur le crédit des Monuments historiques.

La Commission conclut à l'ajournement de cette allocation eu égard au bon état de conservation de l'édifice.

Église Notre-Dame d'Embrun (Hautes-Alpes)

La restauration du clocher de cette église a nécessité des travaux imprévus qui ont donné lieu à une augmentation de dépense de plus de 25 000 Francs. M. Laisné a produit un nouveau devis dans lequel l'achèvement du clocher est compris pour 18 975 Francs 60. Les autres travaux y figurent pour 31 350 Francs et sont divisés en deux chapitres comprenant l'un la couverture et l'autre la restauration de la façade.

Le rapporteur, M. [Émile] Boeswillwald, propose de terminer le clocher cette année et de répartir l'exécution des autres travaux sur plusieurs exercices en demandant le concours de l'administration municipale et celui du ministère des Cultes.

La Commission approuve en principe ces conclusions ; mais l'épuisement du crédit ne permettant pas actuellement de poursuivre cette entreprise, elle propose d'inviter le préfet à faire voter au Conseil général et au Conseil municipal les ressources nécessaires à l'achèvement du clocher.

Église Saint-Maurice à Vienne (Isère)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, rend compte à la Commission des travaux exécutés par M. Laisné pour arrêter le déversement qui s'était produit dans les dernières travées de la nef de cette église. Le rapporteur approuve la manière dont ces travaux sont dirigés. Le devis, dressé par M. Laisné tant pour leur achèvement que pour la réfection de la couverture de l'édifice, s'élève à 96 618 Francs 80.

M. [Émile] Boeswillwald propose de l'approuver en principe et d'allouer concurremment avec la Ville et le département, sur le plus prochain exercice, la somme de 46 462 Francs nécessaire pour l'achèvement de la consolidation de l'édifice.

M. Courmont rappelle à la Commission que jusqu'à ce jour l'administration n'a concouru à cette entreprise que dans la proportion d'un tiers de la dépense et il est d'avis de ne pas dépasser cette proportion.

La Commission adopte ces conclusions dans le sens de la proposition de M. Courmont. 80/15/009/189

Inscriptions du Mont-Saint-Michel (Manche)

M. le préfet de la Manche ayant proposé à M. le ministre de l'Intérieur de faire rétablir à la place qu'elle occupait jadis, dans l'église de l'abbaye du Mont-Saint-Michel, l'inscription commémorative des noms des chevaliers qui défendaient ce lieu en 1427 contre les Anglais, Son Excellence a chargé M. de Rozière, Inspecteur général des archives, de préparer un rapport sur ce projet de restauration. Elle a communiqué ce rapport à son collègue, M. le ministre d'État, en lui demandant de lui transmettre son avis sur la suite qui pourrait être donnée aux conclusions de ce travail.

M. de Guilhermy, rapporteur, approuve les propositions émises par M. de Rozière pour la rédaction de cette inscription, il exprime toutefois le voeu que l'orthographe de l'inscription à restaurer soit scrupuleusement revue et mise en harmonie avec celle des monuments épigraphiques de la première moitié du XVe siècle.

La Commission approuve les conclusions du rapporteur en y ajoutant la proposition d'inscrire l'épigraphe sur une ardoise d'Angers et non pas sur un tableau de bois comme l'avait prévu M. de Rozière.

Sépulcre de Saint-Mihiel (Meuse)

M. Questel, rapporteur, propose, conformément au désir exprimé par M. le maire de Saint-Mihiel de charger M. l'Inspecteur général des Monuments historiques de visiter le sépulcre et d'indiquer les moyens à employer pour la conservation de cette oeuvre de sculpture.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur. 80/15/009/190

17 avril 1863
M. le secrétaire général, président. Présents à la séance : MM. de Saulcy, de Nieuwerkerke, de Longpérier, de Guilhermy, du Sommerard, Beulé, Duban, Vaudoyer, [Émile] Boeswillwald, Labrouste, Courmont, Viollet-le-Duc et Questel.
Église de Quimperlé (Finistère)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, donne lecture de son rapport. Il résulte des évaluations contenues dans le devis présenté par M. Bigot, conformément à la demande de l'administration, que la reconstruction des parties écroulées de l'église exigerait une dépense de 141 521 Francs soit une différence en plus de 13 332 Francs sur le devis de MM. Lambert et Dubrugeaud. En outre, M. Bigot a prévu une somme de 38 269 Francs pour des travaux qui ne sont pas la conséquence de l'écroulement, mais sont nécessités par le mauvais état de murs déversés d'ancienne date et déjà repris à plusieurs fois, ce qui porte la dépense totale à 179 790 Francs.

M. [Émile] Boeswillwald est d'avis de considérer les évaluations de M. Bigot comme exactes. Dès lors, il existe entre le crédit de 85 000 Francs affecté à la première restauration et celui de 179 790 Francs à prévoir pour la reconstruction une différence de 94 790 Francs. Le rapporteur, se plaçant pour conclure au point de vue où s'était placée la Commission dans sa séance du 21 janvier dernier, propose de faire peser la responsabilité de l'écroulement sur l'entrepreneur et l'architecte, sauf à mettre un tiers de cette différence à la charge du ministère d'État et à demander le concours de la Ville et du ministère des Cultes pour les deux autres tiers.

M. Viollet-le-Duc pense que cette reconstruction pourrait être faite avec plus d'économie si l'on s'abstenait de rétablir rigoureusement l'ancienne disposition qui n'est plus en rapport avec les ressources dont on dispose et avec les matériaux employés aujourd'hui.

La Commission ne partage pas cette opinion et croit qu'il est préférable de rétablir la disposition primitive afin de pouvoir utiliser les parties qui ne sont pas écraselées [sic]. Les conclusions sont les mêmes que celles du rapporteur, quant à la façon dont il convient de répartir la dépense prévue pour la reconstruction.

Le rapporteur fait part de la réponse de M. Bigot à la proposition qui lui a été faite d'être adjoint à M. Lambert pour la surveillance des travaux. Cet architecte déclare ne pouvoir accepter cette position qu'autant qu'elle sera rendue complètement indépendante de celle de M. Lambert.

La Commission reconnaît qu'il ne peut en être autrement et propose de laisser à M. Lambert la faculté de se retirer en garantissant à l'État la part de responsabilité que l'accident fait peser sur lui et de charger M. Bigot de diriger seul ces travaux de reconstruction. 80/15/009/191

d'autre part, elle est d'avis de rendre la position de ce dernier complètement indépendante de celle de M. Lambert, si cet architecte doit prendre part à la direction des travaux.

Église du Dorat (Haute-Vienne)

Le projet de restauration de cet édifice a été modifié conformément aux avis de la Commission. Le devis des travaux urgents à exécuter s'élève à 123 000 Francs et comprend : 1° l'assainissement et les reprises des murs et contreforts. La Ville et la Fabrique ayant réuni 33 705 Francs le déficit à couvrir est de 89 295 Francs.

Le rapporteur, M. [Émile] Boeswillwald, propose d'approuver le devis et d'accorder une somme de 30 000 Francs répartie sur plusieurs exercices, à condition que le complément des ressources nécessaires sera fourni par le ministère des Cultes et la Ville.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission et, suivant son avis, il y aura lieu de répartir la somme de 30 000 Francs sur 6 exercices en annuités de 5 000 Francs à partir de 1864.

Ruines gallo-romaines découvertes à Caulnes (Côtes-du-Nord)

Cette découverte a révélé l'existence d'un établissement gallo-romain dans une localité où aucun établissement de ce genre n'avait encore été signalé. Elle consiste dans une substruction d'une étendue de plus de deux hectares. La Commune a fait opérer des fouilles au moyen d'une souscription qui est aujourd'hui épuisée, elle demande à l'État une somme de 1 500 Francs afin d'être mise à même de continuer les recherches commencées.

Le rapporteur, M. de Guilhermy, propose de faire le renvoi de cette communication à la Commission de la carte des Gaules et il ne croit pas que dans la situation du crédit des Monuments historiques, il y ait lieu d'accorder le secours demandé.

Ces conclusions sont approuvées par la Commission.

Sépultures anciennes découvertes sur le territoire de Norroy (Oise)

Un grand nombre d'objets précieux ont été retirés de sépultures provenant d'un cimetière mérovingien et ont été acquis pour la bibliothèque de Clermont, par les soins de M. Féret, adjoint. La Société des antiquaires de Picardie adresse une demande, appuyée par le préfet, d'une subvention de 500 Francs pour continuer l'exploration du cimetière dont une partie seulement a pu être fouillée jusqu'à présent.

Le rapporteur, M. de Guilhermy, propose de se borner à remercier le préfet de la communication de cette découverte qui ne paraît d'ailleurs présenter aucun caractère spécial devant la signaler, plus que tant d'autres du même genre, à l'intérêt du gouvernement.

M. de Nieuwerkerke demande que cette communication soit renvoyée à l'administration des musées impériaux qui trouvera peut-être ainsi l'occasion d'enrichir le Louvre d'objets précieux.

La Commission accède au désir exprimé par M. de Nieuwerkerke.

Tombes à Charly (Cher)

Avant la fin de la séance, M. Duban 80/15/009/192 fait part à la Commission de l'existence aux environs de Bourges dans la Commune de Charly, de 15 ou 18 petites tombes du XIIIe siècle fort intéressantes et qu'on est sur le point de détruire pour les faire servir à des constructions. M. Duban propose de mettre le Musée de Cluny en possession de deux ou trois spécimens de ces tombes.

La Commission approuve immédiatement cette proposition et prie M. Duban d'intervenir lui-même pour cette acquisition.

4 mai 1863
M. le secrétaire général, président. Présents à la séance : MM. de Saulcy, [Émile] Boeswillwald, Mérimée, de Guilhermy, du Sommerard, Courmont, Viollet-le-Duc et Beulé.
Église Saint-Maurice à Vienne (Isère)

M. le secrétaire général ouvre la séance. Il fait part à la Commission des difficultés qui paraissent devoir résulter des conclusions qu'elle a présentées au sujet de la part de concours à mettre à la charge du ministère d'État dans l'entreprise d'achèvement des travaux de restauration de l'église Saint-Maurice de Vienne. L'administration devant contribuer à ces travaux, non plus dans la proportion des deux tiers de la dépense comme elle l'avait fait jusqu'ici, mais seulement dans la proportion du tiers ; il est impossible, d'après l'avis de M. le maire de Saint-Maurice, que la Ville consente à s'imposer la somme à laquelle il reste à pourvoir.

M. le secrétaire général pense qu'il y a lieu de demander le concours du ministère des Cultes de telle sorte que la dépense de 96 618 Francs dont il s'agit soit répartie par tiers entre ce département, le ministère d'État et la Ville.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Mosaïque de Lunery (Cher)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait connaître à la Commission les résultats de la mission qu'il a reçue de se rendre à Lunery afin d'examiner sur place une mosaïque récemment découverte dans la propriété du Saint-Imbaut à la suite de fouilles exécutées pour la construction d'une maison. Cette mosaïque a été trouvée enfoncée à 1 m 20 au-dessous du sol actuel et formait le pavement d'une pièce de 5 m 70 de long sur 4 m de large ; 80/15/009/193 elle est posée sur une aire en mortiers et pouzzolane de 0, 008 m d'épaisseur et qui s'étend bien au delà de la surface qu'elle occupe.

Suivant l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, on devrait, si l'on poursuivait les fouilles, faire non seulement des découvertes du même genre, mais aussi trouver des vestiges d'habitations romaines, il propose de placer cette mosaïque dans un musée.

Après avoir pris l'avis de M. du Sommerard sur la valeur de cet objet, la Commission conclut à l'allocation d'une somme de 2 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, tant pour l'acquisition que pour l'enlèvement et le transport de cette mosaïque qui sera déposée au Musée de Cluny.

Chapelle d'Agos (Hautes-Pyrénées)

Cet édifice, construit du XIe au XIIe siècle, est fort intéressant par la richesse et la pureté de son architecture. Il se compose d'une petite nef et d'une abside au cul de four. Les travaux à exécuter pour la restauration ne devront pas être très considérables.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose de classer cette chapelle parmi les Monuments historiques et de demander à l'architecte auteur du projet de restauration un devis des travaux à exécuter.

Château de Nantes (Loire-inférieure)

Le château des ducs de Bretagne à Nantes est un des restes intéressants de l'architecture militaire et civile de la fin du XVe siècle. Il est actuellement occupé par les services de la Guerre. Le service de l'Artillerie se propose d'entreprendre la restauration de la Tour contenant la chapelle et demande à la Ville et au ministère d'État de pourvoir à la dépense qu'occasionneraient les travaux artistiques de cette partie de l'édifice. Le devis de cette restauration, dressé en 1858 par M. Driollet, s'élève à 29 000 Francs dont 15 000 Francs seulement sont comptés pour les travaux urgents.

Le rapporteur, M. Viollet-le-Duc, pense qu'il y aurait lieu de prendre part à ces travaux, si l'administration était assurée qu'ils dussent être bien exécutés ; et ce résultat ne lui paraît pouvoir être obtenu qu'autant que les ouvrages devant être exécutés concurremment aux frais de la Ville, du service de l'Artillerie et de l'administration seront confiés à la même direction.

La Commission ne voit qu'un très médiocre intérêt à prendre part à cette entreprise ; elle est d'avis de n'y consacrer que de faibles ressources, car le dépôt des cartouches installé dans le château peut à chaque instant causer la ruine de cet édifice. Elle partage d'ailleurs l'opinion du rapporteur pour ce qui est de la direction des travaux.

Église de Saint-Pierre-sur-Dives (Calvados)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur.

Cette église ne présentant au point de vue de l'art que très peu d'intérêt, le rapporteur n'est pas d'avis, en présence de besoins beaucoup plus importants, d'accorder à la Commune le secours qu'elle demande.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Moirax (Lot-et-Garonne)

M. Questel, rapporteur.

La Commune demande au ministère d'État un secours de 5 040 Francs afin de continuer la restauration de son église pour laquelle une somme de 6 400 Francs a déjà été accordée sur le crédit des Monuments historiques de l'exercice 1854.

La Commission conclut à l'ajournement de cette 80/15/009/194 affaire qui le cède en importance à beaucoup d'autres auxquelles la situation du crédit ne permet pas de donner suite.

18 novembre 1863
Son Excellence [Vaillant], M. le ministre, [maréchal Vaillant], président. M. de Nieuwerkerke, [surintendant], vice-président. Présents à la séance : MM. Gauthier, Questel, du Sommerard, de Longpérier, [Émile] Boeswillwald, de Guilhermy, Courmont, des Vallières et Millet.
Temple de Diane à Nîmes (Gard)

M. Questel, rapporteur, approuve les travaux proposés pour la consolidation de la grande voûte de cet édifice, travaux devant s'élever à 1 858 Francs 84 et pour lesquels le département a promis un concours de 1 000 Francs. Le rapporteur conclut à l'allocation du complément de la dépense, soit 858 Francs, imputable sur le crédit des Monuments historiques de l'exercice 1864.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Tour Magne à Nîmes (Gard)

M. Questel, rapporteur, est d'avis d'autoriser l'exécution des travaux proposés par M. Révoil, architecte, et comprenant des reprises à faire dans les maçonneries dégradées et le bouchement de crevasses qui sont très préjudiciables à la conservation du monument par l'accès qu'elles donnent aux infiltrations. M. Questel propose d'allouer sur le crédit des Monuments historiques de cette année la somme de 2 271 Francs 54, nécessaire pour l'exécution des dits travaux.

Ces conclusions sont approuvées par la Commission.

Église d'Avioth (Meuse)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, rappelle les travaux exécutés jusqu'à présent pour la restauration de cet édifice et signale les points sur lesquels il serait urgent de faire porter maintenant la restauration. En considération de la part importante que le département a prise aux précédents travaux et de la pénurie des ressources de la Commune, le rapporteur propose d'accorder sur le crédit des Monuments historiques les deux tiers environ de la somme de 21 976F formant le 80/15/009/195 montant du devis des travaux urgents sous la condition qu'il sera pourvu par le département à l'autre tiers.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission qui propose de fixer à 14 000 Francs l'allocation conditionnelle du ministère de la Maison de l'Empereur et des Beaux-arts.

Église Saint-Amable de Riom (Puy-de-Dôme)

Conformément à l'avis émis par la Commission dans sa séance du 4 février dernier, M. Mallay, architecte, a fait subir des modifications à son projet de restauration de la nef de cette église. Le nouveau devis s'élève à 49 131 Francs.

Le rapporteur, M. [Émile] Boeswillwald, approuve les travaux qu'il comprend et propose de venir en aide à la Ville pour la moitié de la dépense.

La Commission est d'avis que la nature des travaux à exécuter ne justifierait pas une allocation aussi forte de la part de l'administration, c'est pourquoi elle propose de laisser à la charge de la Ville la plus grande partie de la dépense et de ne lui venir en aide que pour une somme de 10 000 Francs.

Église de Luxeuil (Haute-Saône)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

La Commission est saisie d'une nouvelle demande de secours formée pour l'achèvement de la restauration de cet édifice. Cette entreprise a fait l'objet d'un devis de travaux urgents dont le montant s'élève à 38 380 Francs. Le rapporteur reconnaît l'urgence des travaux projetés et conclut à l'allocation d'un secours sur le crédit des Monuments historiques, équivalant à la moitié de la dépense prévue pour leur exécution.

La Commission approuve ces conclusions, sauf à laisser à la Ville le soin de réunir les ressources auxquelles il reste à pourvoir, sans préjudice de celles que nécessitera l'exécution de mesures de voirie projetées au sujet du même édifice.

Château de Chinon (Indre-et-Loire)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

A la suite d'une pétition adressée à l'Empereur pour la consolidation des ruines de ce château, le Conseil municipal a été invité par l'administration à faire dresser un devis des travaux à exécuter. Ce devis a été fourni et, d'après les évaluations portées, la dépense devrait s'élever à 53 702 Francs. La Ville offre d'y concourir pour une somme de 2 000 Francs.

Le rapporteur propose d'allouer, quant à présent, une somme équivalente sur le crédit des Monuments historiques afin de pourvoir à l'exécution des travaux les plus urgents, sauf, dans la suite, à subordonner la continuation de l'entreprise à une participation plus large de l'administration municipale dans la dépense.

La Commission est d'avis d'ajourner toute décision jusqu'à l'une de ses prochaines séances afin de laisser au rapporteur le temps d'extraire du devis général tous ceux des travaux ayant un caractère de nécessité en tant qu'il s'agit de la conservation du château.

Église Notre-Dame de Dijon (Côte-d'Or)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, expose la situation déplorable dans laquelle se trouvent aujourd'hui les murs du transept de cet édifice par suite de l'existence d'un lourd beffroi construit au XIVe siècle 80/15/009/196 et qui écrase les murs de cette partie de la construction. M. [Émile] Boeswillwald propose la démolition de ce beffroi et le rétablissement de la disposition primitive, c'est-à-dire d'une coupole carrée élevée sur les quatre arcs séparatifs de la nef, des transepts et du choeur. Enfin le rapporteur pense qu'il convient d'installer les cloches dans un clocher séparé, soit près de la sacristie, soit ce qui vaudrait encore moins sur la gauche de la façade principale, et, c'est dans ce dernier sens, qu'à son avis, M. Millet devrait étudier un projet.

La Commission partage d'autant plus cette opinion que le clocher ainsi placé pourrait en même temps servir à la consolidation de la façade du côté le plus endommagé. M. Millet est prié de préparer un travail sur ce sujet.

Oratoire des Templiers à Metz (Moselle)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

Le ministère de la Guerre ayant souscrit au désir qu'avait exprimé l'administration de voir cet oratoire maintenu à la place qu'il occupe, le rapporteur est d'avis d'accorder sur le crédit des Monuments historiques la somme de 1 000 Francs prévue pour les réparations de l'intérieur en exigeant toutefois que le projet concernant la restitution de l'autel dans cet oratoire soit soumis à l'examen de la Commission.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission. 80/15/009/197

30 novembre 1863
M. Mérimée, président. Présents à la séance : MM. de Guilhermy, [Émile] Boeswillwald, Questel, des Vallières, de Soubeyran, Courmont, Millet, Labrouste et de Longpérier.
Église de Quimperlé (Finistère)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

L'administration ayant admis en principe que la responsabilité de l'écroulement incombait à l'architecte et à l'entrepreneur, a décidé que ces messieurs auraient à mettre à la disposition de la reconstruction la somme de 55 959 Francs 28. Après avoir pris connaissance de cette décision, MM. Lambert et Dubrugeaud réclament contre cette décision qui leur paraît faire peser sur eux des charges trop onéreuses, d'une part en ce que la somme de 55 959 Francs s'augmenterait du montant des déboursés faits par l'entrepreneur avant la chute et qui d'après leur dire s'élèverait à 30 000 [Francs ] ; d'autre part, en ce que les démolitions faites après la chute n'auraient pas été motivées, n'auraient fait qu'augmenter les dégâts et causer par suite des frais supplémentaires qui leur semblent devoir être supportés autant par l'administration que par eux-mêmes. En même temps par suite d'un engagement pécuniaire survenu entre MM. Lambert et Dubrugeaud, ce dernier prie le ministre de dégager M. Lambert de sa part de responsabilité et s'engage à la supporter. De son côté, M. Lambert exprime le désir d'être chargé, de concert avec M. Bigot, de la reconstruction de l'église, faisant par avance abandon de toute part d'honoraires qu'il laisserait au profit de l'entreprise.

La Commission examinant d'abord la valeur des réclamations portées par MM. Lambert et Dubrugeaud est d'avis de ne pas les accueillir, car d'une part rien ne peut donner la preuve ni permettre la vérification des déboursés que l'entrepreneur prétend avoir faits au moment de la chute et, d'autre part, il faut bien reconnaître que la précipitation peut-être trop grande qu'on a mise à démolir après l'accident tout ce qui paraissait menacer ruine était une conséquence inévitable de l'écroulement, dont la responsabilité incombe à MM. Lambert et Dubrugeaud.

La Commission conclut donc au maintien de la décision de Son Excellence [Vaillant], M. le ministre, à l'égard de ces messieurs. Toutefois elle ne verrait aucun inconvénient à approuver l'engagement pécuniaire intervenu entre MM. Lambert et Dubrugeaud et par lequel ce dernier assumerait seul, vis-à-vis de l'administration, toute la responsabilité de l'écroulement et de la reconstruction de l'église Sainte-Croix. Quant à la participation de M. Lambert à la direction des travaux de concert avec M. Bigot, la Commission regarderait cette double direction comme pouvant donner lieu à trop de difficultés entre les deux architectes ; elle conclut donc au rejet de la demande de M. Lambert.

Église de Fenioux (Charente-Inférieure)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

Cet édifice est surtout intéressant par son porche et son clocher et a fait déjà l'objet de plusieurs demandes de secours qui ont dû être 80/15/009/198 ajournées faute de fonds et d'un projet convenablement étudié. Le projet soumis aujourd'hui à l'examen de la Commission des Monuments historiques n'est pas plus complet que les précédents et le devis qui l'accompagne est en majeure partie la copie textuelle d'un devis déjà rejeté.

En conséquence, le rapporteur conclut au renvoi de ce nouveau projet et propose de réitérer à M. Abadie la demande qui lui a déjà été faite par l'administration d'un projet et d'un rapport concernant la restauration de cette église.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Église de Niederhaslach (Bas-Rhin)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

La Commune demande que la restauration de cet édifice soit complétée par la reconstruction du clocher. Ces travaux devant s'élever à 65 050 Francs elle a voté une somme de 16 000 Francs dans l'espoir que l'État pourvoirait au supplément de la dépense.

d'après l'avis du rapporteur, il serait plus urgent de s'occuper maintenant de la restauration des vitraux, dont l'intérêt a été d'ailleurs une des considérations qui ont conduit à entreprendre la restauration de l'église ; il serait de même fort important de faire le remplacement du dallage qui est devenu dangereux pour les fidèles tant il est usé et creusé. Ces travaux urgents devant s'élever ensemble à 25 000 Francs.

M. [Émile] Boeswillwald propose d'allouer cette somme sur le crédit des Monuments historiques et de laisser la reconstruction du clocher à la charge de la Commune sauf, pour celle-ci, à recourir à l'administration des Cultes dans le cas où ses ressources seraient insuffisantes.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Église de La Trinité à Angers (Maine-et-Loire)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

Cet édifice se trouve dans une situation alarmante et exige des travaux de consolidation qu'il serait dangereux d'ajourner. M. Joly-Leterme a présenté un projet de restauration qui comprend aussi des travaux d'assainissement, la réfection du dallage et un débadigeonnage général de l'église. La dépense est évaluée à 90 000 Francs ; la Fabrique et la Ville ont réuni des ressources qui s'élèvent à 50 000 Francs.

Le rapporteur est d'avis d'approuver le projet et de pourvoir au complément de la dépense prévue au moyen d'une allocation de 40 000 Francs accordée sur ce crédit et répartie sur quatre exercices.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Église de Saint-Riquier (Somme)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

M. le préfet du département de la Somme demande l'autorisation de faire emploi d'un crédit de 10 000 Francs voté par le Conseil général de ce département afin de pourvoir aux réparations les plus urgentes de cette église. 80/15/009/199

Le devis qui accompagne cette demande comprenant des travaux qui sont tous dans l'intérêt de la conservation de l'édifice, le rapporteur propose d'accorder l'autorisation demandée.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Abbaye de Charlieu (Loire)

M. Questel, rapporteur.

Cette abbaye, cédée à l'État par M. Pointurier, a déjà été l'objet d'importants travaux de restauration auxquels l'administration a pris part pour une somme de 29 000 Francs. Au mois d'avril de cette année M. le préfet du département a communiqué à Son Excellence [Vaillant], M. le ministre, une lettre dans laquelle M. le maire de Charlieu, sur la demande de M. Pointurier, signale des réparations urgentes à exécuter à cette abbaye. M. Desjardins, architecte à Lyon, invité par l'administration à se rendre à Charlieu a fait un rapport d'où il ressort que la toiture du cloître de l'abbaye est en très mauvais état. Le devis joint à ce rapport évalue la dépense à 3 665 Francs 32. Le rapporteur propose l'allocation de cette somme.

M. Millet craint que la charpente du cloître soit en trop mauvais état pour porter la nouvelle toiture proposée. M. Mérimée partage cette opinion et est d'avis d'ajourner jusqu'à la réception de renseignements précis, à tenir de M. Desjardins, sur l'état dans lequel se trouve la charpente du cloître.

La Commission adopte ces conclusions.

Donjon de Domfront (Orne)

L'administration municipale de Domfront sollicite le classement du donjon de cette ville au nombre des Monuments historiques et se propose de débarrasser cette intéressante ruine des constructions qui l'entourent, afin d'en faire le centre d'une promenade publique.

Le rapporteur, M. Questel, conclut au classement qui est accordé par la Commission.

Église de Clamecy (Nièvre)

M. Questel, rapporteur.

Les désordres qui se sont produits dans la construction de cet édifice sont tellement graves qu'il serait imprudent d'entreprendre sa restauration si l'on ne disposait pas de sommes considérables. Le devis qui est soumis à l'examen de la Commission des Monuments historiques présente un montant de 60 000 Francs dont 21 000 Francs prévus pour les travaux urgents.

M. Millet regarde cette dernière somme comme très insuffisante. M. Courmont ne croit pas que la situation du crédit permette d'engager l'administration dans des travaux qui ne seraient pas d'ailleurs suffisamment motivés par l'intérêt que présente l'édifice au point de vue de l'art.

La Commission partage cette opinion et conclut à l'ajournement.

Église de Saint-Désiré (Allier)

M. Millet, rapporteur, propose d'accueillir la demande formée par la Commune de Saint-Désiré pour obtenir le classement de son église au nombre des 80/15/009/200 Monuments historiques, cet édifice lui paraissant présenter un véritable intérêt pour l'étude de l'art de l'architecture au Moyen Âge. D'autre part, M. Millet signale le mauvais état de l'église qui réclamerait selon lui d'importants ouvrages de restauration.

La Commission conclut au classement du monument se réservant d'apprécier sur l'examen du projet de restauration et du devis dont la production est promise, quelles seront les mesures à prendre pour en assurer la conservation.

Église de Saint-Aignan (Loir-et-Cher)

De nombreux travaux sont encore à exécuter pour achever la restauration de cet édifice et parmi ces travaux il en est concernant le clocher qui auraient pour objet de prévenir sa chute et les désastres qu'elle entraînerait pour les maisons avoisinantes.

Le rapporteur, M. Millet, approuve les ouvrages proposés, si ce n'est cependant la combinaison adoptée pour le beffroi du clocher, laquelle lui paraît être mal conçue et devoir ébranler la construction qui la supporterait.

La Commission partage la même opinion et propose de demander à l'architecte auteur du projet, de fournir pour l'établissement du beffroi une nouvelle étude dans laquelle il sera tenu compte des observations présentées.

Église de Saint-Seine (Côte-d'Or)

M. Millet, rapporteur, regarde cet édifice comme un monument d'un ordre tout à fait secondaire. Parmi les travaux proposés pour sa restauration, il en est un très grand nombre d'inutiles et ceux prévus pour la consolidation du monument semblent, d'après les prix portés au devis, devoir s'élever à 27 000 Francs. Les ressources réunies jusqu'à présent présentant un montant de 17 000 Francs le rapporteur propose de pourvoir au supplément de la dépense dans le cas où la Commission ne croirait pas utile de réclamer un projet de restauration mieux étudié.

M. Mérimée, qui connaît l'état déplorable dans lequel se trouve l'édifice, propose de ne pas engager l'administration dans une entreprise de peu d'intérêt au point de vue de l'art et d'appuyer le refus de concours sur la situation très obérée du crédit des Monuments historiques.

La Commission approuve ces conclusions.

Église de Nieul-sur-l'Autise (Vendée)

M. Millet, rapporteur.

Les travaux exécutés jusqu'à présent pour la restauration de cette église ont donné des résultats très satisfaisants, mais l'architecte a rencontré des désordres qu'il n'avait pas pu prévoir et d'où il est résulté un déficit de 13 700 Francs qui a dû arrêter l'exécution des travaux. Pareille somme est aujourd'hui demandée par cet architecte pour mener à fin l'entreprise dont il s'agit ; la Fabrique et la Commune proposant d'y affecter des ressources d'un montant convenable à 3 300 Francs, il reste à pourvoir à une somme de 10 400 Francs dont une partie devrait, suivant l'avis du 80/15/009/201 rapporteur, être assurée par l'administration et dont l'autre partie pourrait être sollicitée du ministère des Cultes par la Commune.

La Commission adopte ces conclusions en proposant de fixer à 5 400 Francs la part que l'administration devra prendre à l'achèvement des travaux.

Chapelle du Château de Nantes (Loire-inférieure)

M. Courmont, rapporteur, rappelle l'engagement pris par l'administration vis-à-vis le département de la Guerre d'assurer concurremment avec la Ville de Mantes, l'exécution des travaux d'art que doit entraîner la construction de la charpente de la Tour du Fer à cheval dudit château, reconstruction dont la dépense reste à la charge de ce département. Quoique la Ville ne dispose pas quant à présent de la somme de 7 500 Francs formant sa part de subvention, le ministère de la Guerre propose d'entreprendre immédiatement les travaux en ajournant toutefois ceux auxquels cette somme devait pourvoir. Le rapporteur pense qu'il y aurait inconvénient à ajourner une partie des travaux, c'est pourquoi il est d'avis de n'abandonner l'allocation de 7 500 Francs promise par l'administration qu'autant que la Ville aura pris l'engagement de fournir son contingent de la dépense dans un délai assez rapproché pour permettre à l'entrepreneur d'en faire l'avance.

M. Courmont propose aussi de confier la direction des travaux à M. Driollet, auteur du projet de restauration, et qui lui paraît être à la hauteur de cette mission.

La Commission approuve les conclusions du rapporteur.

Dolmen à Bagneux (Indre)

M. des Vallières, rapporteur, propose que le ministère recommande au préfet d'intervenir pour empêcher que le plus petit des dolmens de Bagneux, près Saumur, appelé la Petite Pierre couverte, soit détruit par l'effet des intempéries. Il est placé au bord d'un ravin sur un terrain peu solide. On craint qu'il en vienne à glisser dans le ravin, si le terrain était détrempé par les pluies abondantes.

La Commission partage l'avis du rapporteur. 80/15/009/202