1880
16 janvier 1880
Présidence de M. A. Proust. La séance est ouverte à 9 h 30. Sont présents : MM. de Ronchaud, vice-président, Abadie, de Baudot, Darcy, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, Legrand, Lisch, Henri Martin, de Mortillet, Ouradou, Quicherat, Ruprich-Robert, du Sommerard, Steinheil, membres.

Le procès-verbal est lu et adopté sous la réserve de deux rectifications.

Tour des Ducs de Bourgogne, à Paris (Seine)

M. du Sommerard fait observer qu'il a simplement entendu pressentir les intentions de la Commission au sujet du classement de la Tour, afin d'être à même de les faire connaître à la Commission des Beaux-arts de la Ville de Paris. N'ayant pas tenu compte jusqu'à présent du classement des édifices, la Commission ne devrait-elle pas n'admettre un nouveau classement qu'à la condition qu'aucun travail ne sera désormais exécuté à un monument classé sans qu'elle ait été préalablement consultée ? La Commission a adopté cet avis.

Retable de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron)

M. du Sommerard fait une seconde observation relative au retable de Villefranche. Il n'a pas été chargé de négocier l'affaire. M. [Émile] Boeswillwald qui doit voir le retable, l'estimera et entamera des négociations s'il y a lieu.

Exposition de dessins de M. Viollet-le-Duc

M. du Sommerard fait ensuite connaître qu'il a proposé la grande salle du Musée de Cluny pour l'exposition de dessins de M. Viollet-le-Duc et que le ministre a accepté cette proposition. L'exposition serait prête vers le mois d'avril.

Sur la motion de M. du Sommerard, la Commission émet le voeu que les frais soient mis à la charge du budget des Monuments historiques.

Palais du Trocadéro à Paris (Seine)

M. Langlois de Neuville expose que les architectes du Trocadéro se sont mis en rapport avec les services affectataires de l'édifice, et qu'ils estiment à deux millions la dépense à faire pour le mettre en état. Si la Commission du budget demande un devis complet et détaillé, on ne saurait le lui fournir avant deux mois.

M. le président répond que la Commission du budget n'a point cette exigence. La sous-commission du Musée ne demande d'ailleurs qu'une chose ; c'est la mise en état des couvertures. M. Langlois de Neuville propose qu'une note soit 80/15/011/191 rédigée par M. de Baudot sur les besoins immédiats.

M. de Baudot est d'avis que les deux administrations des Bâtiments civils et des Beaux-arts s'entendent pour établir nettement les attributions de chacune d'elles, et prévenir tout conflit au moment de l'installation.

M. Langlois de Neuville fait connaître que les architectes de différents services se mettent d'ordinaire en rapport avec ceux des Travaux publics, et il propose en conséquence la réunion de MM. les architectes en conférence dans son cabinet. Cette proposition est acceptée. La Commission adjoint à M. de Baudot sur sa demande MM. [Victor] Ruprich-Robert et Lisch pour prendre part à la conférence dont il s'agit.

Conservation des monuments mégalithiques

La parole est donnée à M. Henri Martin pour la lecture d'un rapport sur la conservation des monuments mégalithiques et des blocs erratiques de France et d'Algérie.

Après avoir exposé l'état de la situation qui exige des mesures d'urgence pour sauver de la destruction les débris de notre civilisation primitive, M. le rapporteur conclut à la nécessité d'assurer la conservation des principaux groupes en en faisant une propriété nationale. Ces groupes sont ceux de Carnac, d'Erdeven et de Locmariaquer.

M. Martin propose en conséquence, au nom de la sous-commission des monuments mégalithiques, de demander aux Chambres pour l'exercice courant :

1° une somme de 30 000 Francs pour procéder aux expropriations des monuments mégalithiques dans le Morbihan,

2° 2 000 Francs pour l'expropriation des blocs erratiques des départements du sud-est,

3° enfin 10 000 Francs pour les opérations du classement général des monuments mégalithiques et des blocs erratiques en France et en Algérie, et frais de voyage des membres et collaborateurs de la sous-commission

Les conclusions du rapport de M. Henri Martin sont adoptées.

M. de Mortillet fait connaître de quelle manière la sous-commission a procédé à la répartition du travail d'inventaire. Un état sommaire indique déjà plus de 3000 dolmens. Ce travail est loin d'être complet.

M. Henri Martin donne lecture d'une note à envoyer aux instituteurs des départements où se trouvent le plus de monuments mégalithiques dans le but d'allouer un complément de renseignements. Le principe de cette circulaire est adopté.

L'ordre du jour appelle la lecture d'un rapport de M. [Victor] Ruprich-Robert sur :

Église d'Asnières-en-Bessin (Calvados)

Le devis présenté par la Commune pour les réparations à faire à son église s'élève à 6008 95 Francs. Certains travaux 80/15/011/192 tels que la réfection des petites fenêtres au-dessus de la porte, la construction d'abat-sons incrustés dans la pierre, ne paraissent pas à M. Ruprich-Robert, rapporteur, devoir être autorisés. D'autres, tels que le rétablissement du maître-autel, le remplacement d'une porte brisée et des lambris de la nef, outre qu'ils ne sont pas de nature à permettre à l'administration des Beaux-arts de concourir aux frais de leur exécution peuvent être différés sans inconvénients. L'ensemble de ces divers ouvrages s'élevant à 2 595 Francs 20 la dépense à faire pour le moment se trouverait réduite à 3 413 Francs 78. Elle comprend les reprises aux soubassements et aux appuis des fenêtres, les rejointoiements aux talus des contreforts.

M. [Victor] Ruprich-Robert est d'avis d'autoriser ces travaux pour l'exécution desquels les ressources de la Commune sont plus que suffisantes.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de La-Ferté-Bernard (Sarthe)

Le devis dressé par M. Darcy, architecte, pour la restitution de la flèche en charpente de l'église de La-Ferté-Bernard s'élève à 5 590 Francs. La dépense doit être couverte au moyen d'un reliquat de 1876 résultant de l'ajournement d'une partie du 2e chapitre du devis général.

M. Ruprich-Robert, rapporteur, propose d'adopter le projet de M. Darcy sous la réserve d'une observation relative aux assemblages des poteaux de la flèche.

La Commission adopte les conclusions du rapport.

Église Saint-Pierre-de-Montmartre à Paris (Seine)

Un devis de 92 486 Francs 40 a été dressé en 1877 par M. Millet, architecte, en vue de la restauration de cet édifice et les ministres des Beaux-arts ont accordé conditionnellement à cette époque une somme de 20 000 Francs pour l'entreprise. L'affaire ayant été suspendue par suite de la maladie et du décès de M. Millet, M. le préfet de la Seine fait connaître qu'il est en ce moment disposé à soumettre au Conseil municipal de Paris une proposition d'allocation des fonds nécessaires à la restauration dont il s'agit, sous la réserve de trois observations :

En premier lieu il croit indispensable qu'un devis plus détaillé soit établi d'une manière définitive et certaine.

2e il propose que la moitié de la dépense soit supportée par l'État, conformément à une promesse qui aurait été entièrement faite par le ministre des Beaux-arts,

enfin il demande que M. Vaudremer, architecte du service municipal, soit chargé de dresser un nouveau projet.

M. Ruprich-Robert, rapporteur, estime qu'il n'y a pas de nécessité de dresser un nouveau devis plus détaillé, et que, d'ailleurs, il serait impossible de faire une estimation ne pouvant en aucun cas être dépassée, en raison de l'état déplorable du monument. 80/15/011/193

Bien qu'il n'y ait aucune trace au dossier de la promesse ministérielle rappelée par M. le préfet de la Seine, M. le rapporteur propose d'accorder en vue d'arriver à une entente plus rapide la somme de 46 243 Francs 20 payable par trois annuités.

En ce qui concerne le choix d'un architecte, M. le rapporteur est d'avis qu'on ne saurait admettre la proposition de M. le préfet : l'administration des Beaux-arts ne saurait en effet verser des fonds dans une caisse municipale et abandonner la direction des travaux. Elle est et doit rester responsable des opérations, surtout quand elle consent à supporter la moitié de la dépense. La Ville l'avait ainsi compris en acceptant le choix fait précédemment de M. Millet, pour la direction de l'entreprise. La Commission ne saurait renoncer à ce principe.

M. Ruprich-Robert, lui, propose, en conséquence, de désigner un de ses architectes pour remplacer M. Millet,.

M. Abadie demande qu'un autre projet soit étudié pour s'assurer d'un état primitif de certaines parties du monument dont le projet de M. Millet,semble n'avoir pas tenu compte.

M. [Victor] Ruprich-Robert répond que l'architecte désigné fera les études nécessaires et au besoin un rapport détaillé à la Commission.

M. le président met aux voix les conclusions du rapport.

La Commission est d'avis :

1ère d'accorder une somme égale à la moitié de la dépense,

2e de s'en tenir quant à présent au projet de M. Millet,

3e de charger M. Lisch de diriger la restauration et de modifier au besoin le projet, suivant les nécessités qu'il pourra reconnaître au cours de ses études.

Château de Blois (Loir-et-Cher)

M. de Baudot présente à l'approbation de M. le ministre un devis général des travaux à exécuter au Château de Blois, s'élevant à 146 601 Francs 24. Dans ce devis, les travaux urgents sont compris pour la somme de 70 493 Francs 93 qui devra être nécessairement payée en une seule annuité.

M. Lisch, rapporteur, propose d'approuver l'ensemble du devis et d'accorder sur le crédit des Monuments historiques la dite somme de 70 493 Francs 93. Les travaux du 2e chapitre pourraient être scindés et la dépense imputée sur deux ou trois exercices.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Châtillon-sur-Indre (Indre)

Un remaniement complet des charpentes et couvertures de l'église de Châtillon qui sont dans le plus mauvais état serait nécessaire pour assurer la conservation de l'édifice. Le devis dressé par M. de Mérindol, architecte, 80/15/011/194 en vue de cette opération s'élève à 26 344 Francs 27. Pour y faire face, il reste disponible sur le crédit ouvert en 1878 pour la restauration de l'édifice une somme de 2 500 Francs à laquelle il faut ajouter 1 500 Francs fournis par la Fabrique. Il reste en conséquence à pourvoir à 21 844 Francs 27. En raison de l'importance des travaux qui sont absolument nécessaires pour assurer la conservation de l'édifice et protèger les restaurations exécutées, M. Lisch, rapporteur, propose d'accorder 12 000 Francs sous la condition que la Commune s'adresse à l'administration des Cultes pour combler le déficit de 10 344 Francs 27 auquel il resterait à pourvoir. Les conclusions du rapport sont adoptées.

Tour Blanche à Issoudun (Indre)

La partie supérieure de l'édifice est dans un regrettable état de dégradation auquel ont contribué des travaux malentendus exécutés par la Municipalité. M. Lisch, rapporteur, est d'avis de charger M. Darcy de rédiger un devis de restauration de cet intéressant monument.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église de Saint-Yrieix (Haute-Vienne)

M. Lisch, rapporteur, fait connaître que des infiltrations s'étant produites dans la partie comprise entre le mur pignon de la nef et la tour située au-dessus de la porte, il a dû donner d'urgence les instructions nécessaires pour remédier à cet état de choses. Les travaux de restauration restant à exécuter consistent dans les jointoiements extérieurs des murs avec quelques réfections partielles de parements dans la reprise d'une lézarde dans la face nord du clocher et dans l'établissement d'un canal de ceinture pour l'écoulement des eaux pluviales. La dépense faite jusqu'à ce jour s'élève à 65 863 Francs 53. M. Lisch, rapporteur, estime que la somme de 17 136 Francs 47 restant disponible sur les 91 000 Francs montant des allocations accordées est suffisante pour l'exécution des travaux dont il s'agit.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Saint-Maixent (Deux-Sèvres)

Un devis de 50 428 Francs a été dressé par M. Loué, architecte pour l'achèvement des travaux de restauration de l'église de Saint-Maixent, M. Lisch, rapporteur, estime que ce devis pourrait être réduit à 43 447 Francs. Les travaux prévus ayant d'ailleurs surtout pour objet d'approprier l'intérieur de l'église, M. le rapporteur est d'avis qu'il y a lieu d'en laisser la majeure partie à la charge de la Fabrique. Il propose, en conséquence, d'accorder la somme de 13000 Francs, montant, d'après le devis, 80/15/011/195 des ouvrages de consolidation, sous la condition que la Fabrique comblera le déficit, soit avec le concours du ministère des Cultes et du département.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Javarzay (Deux-Sèvres)

M. Loué, architecte, présente un nouveau devis de restauration de cet édifice, modifié d'après les instructions de la Commission et réduit de 2 555 Francs sur les travaux prévus. Mais, à ces travaux l'architecte en ayant ajouté d'autres, à savoir la restauration du clocher, la dépense se trouve amenée dans son ensemble à peu près au chiffre du premier devis soit, 23 677 Francs 02.

M. Lisch, rapporteur, considère ce chiffre comme extrêmement élevé s'appliquant à la restauration d'un édifice de second ordre, lequel n'étant qu'une succursale, desservant un hameau sans ressources, ne peut espérer de subvention de l'administration des Cultes. Il propose, en conséquence, de renoncer à une restauration dont tous les frais incomberaient au budget des Beaux-arts et d'inviter l'architecte à se livrer à un travail de consolidation pour lequel une subvention de 2 à 3 000 Francs pourrait être accorder.

La Commission adopte les conclusions du rapport.

Église de La Souterraine (Creuse)

M. Lisch, rapporteur, fait connaître l'état d'avancement des travaux de restauration de l'église de La Souterraine. L'édifice est en grande partie restauré. Il ne reste plus comme travaux urgents que la consolidation du clocher et la réfection de la toiture, gravement endommagée par l'ouragan du mois de février 1879, et comme travaux nécessaires la reprise de la face extérieure du collatéral sud.

M. le rapporteur fait connaître que la Commune n'a point fourni sa part contributive dans la dépense de 80 733 Francs prévue par le dernier devis dressé en 1877 par M. Abadie et que néanmoins cet architecte a cru devoir continuer les travaux entrepris jusqu'au jour où il lui a été possible de les arrêter sans préjudice pour le monument. Ses ouvrages ainsi exécutés s'élèvent à 30 764 Francs 99.

A la demande adressée à la Commune de prendre à sa charge une partie de cette dépense, il a été répondu que la Municipalité s'était engagée à faire les acquisitions nécessaires au dégagement du collatéral sud et que, cette dépense devant s'élever à 28 000 Francs, la Ville était dans l'impossibilité de faire un plus grand sacrifice. M. Lisch propose, en conséquence :

1er de solder les 30 764 Francs dus pour travaux exécutés par anticipation. 80/15/011/196

2e d'autoriser les travaux nécessaires à la consolidation du clocher et à la réparation des dégâts causés par l'ouragan,

3e d'informer la Municipalité de La Souterraine que les travaux de restauration du collatéral sud ne pourront être exécutés que lorsque cette partie de l'église aura été dégagée, comme la Ville en a pris l'engagement.

M. Abadie s'applique à justifier l'excédent de dépenses, dont il s'agit, en établissant l'impossibilité où il s'est trouvé de laisser l'église remplie d'échafaudages.

Les conclusions du rapport de M. Lisch sont adoptées.

Église de Sablé (Sarthe)

Cette église, qui doit être démolie et reconstruite, contient des verrières fort intéressantes que M. Rodier, architecte de l'église neuve, demande l'autorisation de déplacer, de faire restaurer et remettre en place dans les baies qui seront rétablies à cet effet. La dépense est évaluée à 7 518 Francs 40 et se décompose de la manière suivante : 232 Francs 40 pour la dépose et 7 286 Francs pour la restauration et la remise en place des vitraux. Les quelques modifications à introduire dans le détail du devis n'en changeront pas sensiblement le total.

M. Steinheil, rapporteur, propose de demander à M. Leprévost, verrier, d'établir une estimation absolument exacte et de décider d'urgence la restauration des dites verrières.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église de Sisteron (Basses-Alpes)

M. le curé de l'église de Sisteron a soumis à l'approbation de la Commission, par l'intermédiaire de M. Laisné, un projet de décoration d'une chapelle de l'église de Sisteron.

M. Steinheil, rapporteur estime qu'il n'y a pas lieu d'adopter ni même de critiquer le projet en question. Il se met à la disposition des intéressés, si M. Laisné veut dresser un relevé des surfaces, pour fournir lui même des dessins grandeur d'exécution et un croquis d'ensemble sur ce relevé.

Les conclusions sont adoptées.

Église de Simorre (Gers)

M. Steinheil, rapporteur, estime qu'il n'y a pas lieu d'autoriser l'exécution des cartons présentés par M. Gesta, fabricant de vitraux, pour l'église de Simone, ces cartons ne présentant à aucun degré le caractère artistique que doit exiger la Commission.

Conclusions adoptées.

Église de Mussy-sur-Seine (Aube)

M. Ruprich-Robert, rapporteur, est d'avis qu'en se 80/15/011/197 prononçant sur la seule vue d'une maquette qui ne peut donner l'idée de l'exécution, la Commission créerait un précédent fâcheux. Après quelques observations sur l'aquarelle soumise à l'examen de la Commission par MM. Lefebvre et Bardon, verriers, M. le rapporteur propose de demander à l'artiste un carton grandeur d'exécution et disposé pour la coupe sur lequel la Commission serait appelée à donner son avis. Les conclusions du rapport sont adoptées.

M. [Victor] Ruprich-Robert fait connaître que le Conseil municipal de Mussy-sur-Seine doit mettre en adjudication les travaux de couverture à exécuter à ses édifices communaux pour une somme totale de 4 445 Francs 60 dans laquelle ceux de l'église sont compris pour 1845 Francs. Le devis de l'église est rédigé par un entrepreneur.

M. le rapporteur propose de charger l'un des architectes attachés à la Commission de rédiger un rapport sur cette affaire et de dresser un devis.

Les conclusions de M. [Victor] Ruprich-Robert sont adoptées et M. Selmersheim est désigné pour rédiger le projet dont il s'agit.

Château de Loches (Indre-et-Loire)

Le devis de restauration du château de Loches, dressé par M. Bruneau, architecte, s'élève à la somme de 106 788 Francs 96 dans laquelle des travaux urgents sont compris pour 47 912 Francs 49.

M. de Baudot, rapporteur, propose d'approuver ce projet, sous la réserve d'une modification consistant dans le dégagement du pignon terminant le corps du logis primitif contre lequel a été adossé le comble du bâtiment construit postérieurement et d'accorder, pour l'exécution des travaux urgents, une somme de 35 000 Francs payable en deux annuités, à la charge par le département qui occupe l'édifice de fournir le complément des ressources nécessaires, soit 12 912 Francs 49.

La Commission adopte ces conclusions.

Château d'Yèvre-le-Châtel (Loiret)

M. Lisch donne communication d'une lettre par laquelle M. Dussère, architecte, fait connaître qu'il a entrepris une étude sur le Château d'Yèvre-le-Châtel et qu'il lui serait nécessaire pour la compléter de faire exécuter des fouilles dans la cour de l'édifice, afin de s'assurer s'il n'existe pas un étage inférieur en contrebas du sol de la cour.

M. Lisch propose à la Commission d'accorder la somme de 500 Francs nécessaire pour l'exécution des fouilles dont il s'agit.

La Commission adopte cette proposition.

La séance est levée à 10 heures 30. 80/15/011/198

21 février 1880
Présidence de M. A. Proust. Sont présents : MM. de Ronchaud, vice-président, Abadie, [Émile] Boeswillwald, Charton, Darcy, Dreyfus, Gautier, Langlois de Neuville, Lameire, de Lasteyrie, Lisch, Henri Martin, de Mortillet, Ouradou, Quicherat, Ruprich-Robert, du Sommerard, Steinheil, Tétreau, membres. M. Laisné s'excuse par lettre de ne pouvoir assister à la réunion.

Le procès-verbal de la séance du 16 janvier est lu et adopté.

Circulaire sur les Monuments mégalithiques

M. de Mortillet donne communication de la circulaire relative aux monuments mégalithiques dont il a été question le 16 janvier.

Exposition Viollet-le-Duc

M. du Sommerard annonce que l'exposition des oeuvres de Viollet-le-Duc ouvrira le 20 avril.

Château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)

M. [Victor] Ruprich-Robert donne lecture d'un premier rapport concernant les modifications proposées par M. Lafollye, architecte, au projet de M. Millet. Ces modifications ont pour objet de donner satisfaction aux besoins du service, mais elles présentent des inconvénients sérieux que M. le rapporteur croit devoir signaler, tout en estimant qu'il n'y a pas lieu de s'opposer au dit projet, mais sous toutes réserves relativement à d'autres propositions qui font l'objet d'un deuxième rapport.

Conformément à l'opinion de M. le rapporteur, la Commission émet l'avis qu'il n'y a pas lieu de modifier les dispositions établies par M. Millet, en ce qui concerne la bibliothèque du Musée, le salon et le cabinet du conservateur.

Quant à l'appartement du conservateur qui devait trouver place dans un étage complémentaire à établir dans l'entresol du premier étage, M. de Mortillet soulève une question préjudicielle. D'après les plans primitifs de M. Millet, le château ne devait pas contenir de logement. L'entresol en question serait dès lors employé comme annexe de la bibliothèque au dessous de laquelle il est placé.

Sur la proposition de M. le président, la Commission émet le voeu qu'on s'en tienne au plan primitif de l'architecte et que le château soit consacré tout entier au Musée.

M. [Victor] Ruprich-Robert fait connaître dans son deuxième rapport les propositions de M. Lafollye.

Conformément à l'avis de M. le rapporteur la Commission repousse les deux premières propositions, consistant dans la suppression :

1er de la tour construite dans 80/15/011/199 l'angle formé par l'un des côtés de la Cour et de la Chapelle, dont elle recouvre la première travée

2e de l'entrée avec pont-levis ménagée sous l'appartement projeté du conservateur

Les deux autres, consistant dans la suppression, dans le projet, d'une sacristie qui serait placée à l'extérieur, devant la première travée de la nef et dans le rétablissement des deux portes situées dans cette travée, sont adoptées.

La Commission est en outre d'avis de demander à l'architecte un projet de restauration de la porte XVIIIe siècle de la chapelle retrouvée presque intacte sous l'escalier.

M. Lafollye, introduit dans la salle des séances, fait connaître l'état d'avancement des travaux.

La question lui est posée de savoir si l'on pourrait loger le conservateur dans quelque partie du château autre que celle prévue au projet.

Sans rien changer à l'avis qu'elle vient d'émettre, la Commission invite MM. [Victor] Ruprich-Robert et Lafollye à faire sur place un nouvel examen et à s'entendre, s'il y a lieu, pour présenter une nouvelle proposition dans ce sens à la prochaine séance.

Église Saint-Sauveur à Dinan (Côtes-du-Nord)

Le devis dressé pour la restauration de cet édifice s'élève à 74 424 Francs 67. La Commune déclare ne pouvoir concourir à l'entreprise.

Conformément aux conclusions de M. Ruprich-Robert, rapporteur, la Commission propose d'accorder sur le crédit des Monuments historiques, 15 000 Francs pour cette restauration, à la charge par la Fabrique de fournir le complément des ressources nécessaires.

Hôtel de ville de Cordes (Tarn)

L'architecte, M. Paul Gout, envoie un nouveau devis de 21 022 Francs 83 en remplacement de celui de 67 725 Francs présenté d'abord, en vue de la restauration de ce monument.

M. Ruprich-Robert, rapporteur, est d'avis de n'admettre que les travaux les plus urgents de ce projet et d'en retrancher la grande cheminée du 1er étage et la plupart des travaux intérieurs du deuxième chapitre. La dépense se trouverait ainsi réduite à environ 10 000 Francs qui pourraient être accordés sur le crédit des Monuments historiques, la Ville qui vient de voter 6 000 Francs pour l'acquisition de deux boutiques situées sur le côté droit de la façade, ne pouvant participer aux frais de la restauration.

La Commission adopte cette proposition. 80/15/011/200

Église de Saint-Julien-du-Sault (Yonne)

Le devis dressé par M. Leprévost, verrier, pour la restauration des vitraux de cette église s'élève à 23 241 Francs 80.

Conformément à la proposition de M. Steinheil, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer 15 000 Francs pour l'entreprise dont il s'agit, sous la condition que la Commune se procurera les ressources nécessaires pour combler le déficit.

Église Saint-Jacques de Dieppe (Seine-Inférieure)

M. Sauvageot, architecte, a rédigé un projet de restauration de l'ancienne sacristie de Saint-Jacques de Dieppe dont la dépense qui s'élève à 17 873 Francs serait à peu près couverte au moyen d'un boni de 17 306 Francs 79 obtenu sur le devis de 184 920 Francs des précédents travaux.

Conformément à l'avis de M. Ruprich-Robert, rapporteur, la Commission approuve les propositions de l'architecte.

En ce qui concerne la nouvelle sacristie, il est donné connaissance des explications fournies par l'architecte au sujet des circonstances qui l'ont amené à la construire sans l'autorisation du ministre et sans l'avis de la Commission. La Commission conclut à la démolition de cette sacristie dont l'utilité ne lui est pas démontrée.

Église de Poissy (Seine-et-Oise)

M. [Victor] Ruprich-Robert fait connaître l'état de dégradation dans lequel se trouve l'édifice, par suite de l'interruption, survenue à l'époque de la guerre, des travaux de restauration entrepris par M. Viollet-le-Duc. Il y aurait urgence à faire d'importantes réparations notamment pour assurer l'écoulement des eaux pluviales dont les infiltrations dégradent le monument.

La Commission adopte la proposition faite par M. [Victor] Ruprich-Robert de charger l'un de ses architectes de rédiger un devis, et désigne, à cet effet, M. [Jean-Camille] Formigé.

Église de Plailly (Oise)

Le devis d'achèvement des travaux de consolidation du clocher s'élève à 8 708 Francs 63. La Commune ayant à réunir des ressources assez importantes en vue de la restauration du choeur et de l'abside dont l'architecte n'a pas encore produit le devis, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis d'accorder cette somme sur le crédit des Monuments historiques.

La Commission adopte les conclusions du rapport.

Église Saint-Maurice à Vienne (Isère)

Les clochers de Saint-Maurice sont dans un état de dégradation qui fait craindre les plus graves accidents et la Municipalité exprime le voeu de se voir 80/15/011/201 dégagée de la responsabilité qui lui incombe à leur endroit.

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis d'autoriser la démolition des dits clochers par les soins et aux frais de la Municipalité viennoise.

Théâtre antique d'Arles (Bouches-du-Rhône)

Le devis des ouvrages à exécuter au Théâtre antique d'Arles, dressé par M. Révoil, architecte, s'élève à 26 989 Francs 20. Il y a lieu d'en déduire, en les laissant à la charge de la Ville, les travaux de déblaiement estimés 3 840 Francs et la construction d'une grille et d'une balustrade comprise audit projet pour la somme de 6 544 Francs 65.

En présence des efforts constants de la Municipalité d'Arles pour la conservation de ses monuments, conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission propose d'accorder la somme de 16 604 Francs 61, montant des ouvrages de consolidation à exécuter, imputable sur plusieurs exercices, à la condition que la Ville prendra à sa charge les ouvrages ci-dessus mentionnés.

Église d'Essômes-sur-Marne (Aisne)

Cet édifice est dans un état de dégradation qui nécessite des travaux urgents. M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'accorder, dès à présent, la somme de 2 000 Francs nécessaire pour leur exécution et de demander à l'architecte M. Ouradou, une étude complète de la restauration du monument, en invitant la Municipalité à en poursuivre le dégagement par tous les moyens à sa disposition.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Saint-André-de-Bâgé (Ain)

Le devis des travaux urgents à faire à cet édifice s'élève à 2 269 Francs sans y comprendre la réfection des couvertures des chapelles absidales et du choeur, qui, par leurs exécutions vicieuses, ont occasionné la situation déplorable des voûtes et des murs de ces parties du monument. Ces travaux de couverture ayant été exécutés par adjudication en 1875. M. Daumet, architecte de l'édifice, fait observer que c'est à l'entrepreneur adjudicataire à les rétablir dans des conditions satisfaisantes.

Conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission propose d'accorder à la Ville sous cette condition l'allocation de 2 269 Francs montant du devis.

Église de Levroux (Indre)

Trois projets d'autel dessinés par un sculpteur de Poitiers pour l'église de Levroux sont soumis à l'examen de la Commission. M. Lisch, rapporteur, est d'avis qu'aucun de ces projets n'est susceptible d'être adopté.

La Commission, adoptant les conclusions de son rapporteur, propose de renvoyer les projets dont il s'agit à l'architecte de l'église, en l'invitant à les rédiger lui-même et à s'inspirer pour cette rédaction des oeuvres exécutées au Moyen Âge et du caractère de l'édifice.

Château de Vitré (Ille-et-Vilaine)

M. Lisch, rapporteur, fait connaître que les travaux exécutés par M. Darcy, architecte, pour la restauration du château de Vitré s'élèvent à la somme de 70 592 Francs 90 non compris les honoraires de l'architecte.

Les prévisions du devis étant de 64 291 Francs 73 il en résulte un excédent de dépense de 6 301 Francs 17. Il reste en outre, pour compléter la restauration, à exécuter un certain nombre de travaux indispensables qui entraîneront une dépense de 5 091 Francs 66.

M. le rapporteur propose en conséquence d'accorder un crédit supplémentaire de 12 247 Francs 28 pour couvrir les dépenses déjà faites et terminer au plus tôt un travail nécessaire pour assurer la conservation des parties restaurées. Il estime, en outre, qu'il y a lieu d'inviter l'architecte à réviser les devis qu'il a présentés jusqu'à ce jour pour la restauration dont il s'agit, en prévision des nombreux excédents de dépense qui pourront se produire au cours de l'entreprise et l'entraver.

M. [Émile] Boeswillwald est d'avis que l'architecte soit invité d'abord à arrêter les travaux pour en fournir la situation, puis à dresser un devis des travaux supplémentaires. Il appelle, en outre, l'attention de M. Darcy sur les peintures exécutées dans les salles de la bibliothèque qui sont du plus regrettable effet.

La Commission adopte les conclusions du rapport, en tenant compte des observations présentées par M. [Émile] Boeswillwald.

Église de Bénévent-l'Abbaye (Creuse)

M. Abadie, architecte, présente un nouveau devis de restauration du clocher, d'après lequel la dépense est réduite à 24 090 Francs. La Commune qui a exécuté des travaux importants pour le dégagement de l'église n'est pas en état de faire de nouveaux sacrifices. 80/15/011/203

En raison de la situation menaçante du monument, M. Lisch, rapporteur, est d'avis d'accorder une subvention de 16 000 Francs sous la condition que la Commune comblera le déficit en s'adressant à l'administration des Cultes.

Cette proposition est adoptée.

La séance est levé à 12 heures. 80/15/011/204

5 mars 1880
La séance est ouverte à 9 H 30.
Présidence de M. le sous-secrétaire d'État. Sont présents : MM. Proust, de Ronchaud, vice-présidents, [Émile] Boeswillwald, Darcy, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Lameire, Langlois de Neuville, de Lasteyrie, Lisch, Henri Martin, de Mortillet, Ouradou, Quicherat, Ruprich-Robert, du Sommerard, Steinheil, Tétreau.

Le procès-verbal de la séance du 21 février est lu et adopté, sous la réserve d'une observation de M. de Mortillet au sujet de la question du logement et des ateliers dans le château de Saint-Germain-en-Laye.

Mosaïque de Pompeianus à Oued-Athménia (Algérie)

M. du Sommerard présente à la Commission, au nom de la Société archéologique de Constantine, les planches d'un ouvrage sur la mosaïque de Pompeianus découverte à Oued-Athménia.

Le propriétaire, M. de Courdenay, est tout disposé à laisser enlever ces mosaïques, qu'il paraît difficile de conserver sur place. M. [Émile] Boeswillwald les verra lors de sa prochaine inspection en Algérie et en fera l'objet d'un rapport. Une lettre de remerciements sera écrite à M. de Courdenay.

Mont-Saint-Michel (Manche)

M. le sous-secrétaire d'État fait un rapport verbal sur l'état de l'affaire du Mont-Saint-Michel, avant de fixer une conférence entre les inspecteurs généraux des deux services. M. le ministre des Travaux publics a donné communication de plans, d'après lesquels on propose d'arrêter la digue à environ 50 mètres des deux tours et de réunir cette digue à l'enceinte par un mur qui serait construit d'après les plans de la Commission des Monuments historiques et sous la surveillance d'un de ses architectes. Cette communication date des 20 et 21 février.

M. [Victor] Ruprich-Robert pense que ces propositions sont inacceptables : elles sont beaucoup moins larges que celles qui avaient été faites par les inspecteurs généraux des ponts et chaussées.

M. Lisch considère comme impossible la construction du mur, par suite de la tendance qu'ont les deux rivières situées à droite et à gauche de la digue, à se réunir à son extrémité et à venir fouiller le pied des murs.

La Commission se réunit à cette opinion. M. le sous-secrétaire d'État lui propose d'émettre un voeu dans ce sens, voeu qu'il transmettra à M. le ministre des Travaux publics, en lui demandant la réunion de la conférence projetée entre les Inspecteurs généraux des deux services.

Église de Guignen (Ille-et-Vilaine)

M. Quicherat donne lecture d'un rapport sur l'église de Guignen dont les 80/15/011/205 habitants ont renversé le clocher. Il signale ce fait à l'attention de la Commission qui estime n'avoir pas à intervenir, le monument n'étant pas classé.

Château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)

Il résulte de l'examen fait par M. Ruprich-Robert, lors de sa dernière visite, que l'appartement du conservateur pourrait trouver place dans l'entresol du rez-de-chaussée dont les dimensions sont plus considérables que celles de l'appartement projeté au 1er étage, et qu'en outre trois logements d'employés pourraient être créés, l'un au rez-de-chaussée, et deux au 1er étage. Ces dispositions auraient pour effet d'éloigner les ateliers.

M. le rapporteur examine en elle-même la question des ateliers. Un emplacement est projeté à la vénerie pour les recevoir et cette installation présente de notables avantages. A la rigueur un petit atelier pourrait être conservé au rez-de-chaussée du château. Si la Commission adoptait cette solution, M. le rapporteur proposerait de demander à l'architecte une nouvelle étude des distributions de l'entresol et du premier étage.

M. de Mortillet fait ressortir que le service du Musée manque de personnel et qu'on ne peut l'augmenter qu'au moyen de celui des ateliers. Quand ceux-ci sont fermés, les ouvriers sont en effet employés à la garde du Musée. Le travail est d'ailleurs dans le Musée, il est donc indispensable que les ateliers soient dans le château.

M. Langlois de Neuville fait observer que les plans de M. Millet ayant été préparés d'accord avec le conservateur, il serait utile d'entendre ce dernier avant de prendre une décision.

La Commission est d'avis de convoquer le conservateur et l'architecte à la prochaine réunion.

Église de Vailly (Aisne)

D'après le devis, de M. Paul Boeswillwald, architecte, la restauration du clocher de cette église est évaluée à 33 660 Francs 75. L'administration municipale a voté 15 000 Francs pour l'entreprise.

M. Ruprich-Robert, rapporteur, est d'avis d'accorder une somme égale sur le crédit des Monuments historiques, sous la condition que la Commune se procurera le montant des ressources complémentaires, en s'adressant, s'il y a lieu, au département et à l'administration des Cultes, par l'intermédiaire du Conseil général.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église de Solignac (Haute-Vienne)

M. [Victor] Ruprich-Robert a rédigé un devis spécial des travaux de vitrerie à exécuter à l'église de Solignac s'élevant à 9 391 Francs 22. Dans ce chiffre sont compris 80/15/011/206 les travaux prévus au chapitre 6 du devis général pour la somme de 5 741 Francs 84. La dépense non prévue s'élève donc à 3 649 Francs 38.

La Commission est d'avis d'approuver le devis de M. Ruprich-Robert.

Clocher de Ver (Calvados)

M. [Victor] Ruprich-Robert présente un devis en vue de la restauration du clocher de Ver, s'élevant à 14 715 Francs 82 et signale l'urgence des travaux. La Commission est d'avis d'approuver le devis et d'accorder 7000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, à la charge par la Commune de parfaire le montant des ressources nécessaires, en s'adressant, s'il y a lieu, au département et à l'administration des Cultes.

Église de Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne)

M. Ruprich-Robert, rapporteur, fait connaître que M. Laisné a réduit à 96 382 Francs 02 un devis de restauration de l'église de Moret. Il est d'avis d'approuver le projet présenté, en remplaçant toutefois pour le monument la reconstruction du mur de la sacristie par le rétablissement de la couverture qui lui paraît indispensable.

En raison du peu de ressources de la Fabrique et des dispositions peu favorables de la Municipalité, M. le rapporteur propose de contribuer à la dépense pour une somme de 70 000 Francs.

La Commission est d'avis de réduire à 50 000 Francs la part contributive proposée pour le ministère des Beaux-arts.

Église Sainte-Croix à Provins (Seine-et-Marne)

L'église Sainte-Croix de Provins est surmontée d'une flèche dont la forte inclinaison inspire de grandes inquiétudes à la Municipalité qui en demande la suppression. M. [Victor] Ruprich-Robert a constaté le danger et en même temps le déplorable état d'entretien du monument.

Conformément à ces conclusions, la Commission est d'avis d'accorder à la Municipalité l'autorisation demandée en insistant auprès d'elle pour qu'elle exécute les travaux d'entretien auxquels elle est tenue.

Hôtel Rolin à Autun (Saône-et-Loire)

La Société Eduenne demande l'autorisation de restaurer l'Hôtel du chancelier Rolin, à l'aide de ses propres ressources, et d'après un projet, dressé par M. Roidot, architecte, qu'elle soumet à l'examen de la Commission. Les travaux prévus sont évalués à 7 000 Francs.

M. Ruprich-Robert, rapporteur, est d'avis d'approuver le projet, sous la réserve de renoncer aux enduits de 80/15/011/207 Portland prévus pour les soubassements de la façade, de remplacer les mauvaises pierres et de faire des rejointoiements. Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église de Marle (Aisne)

M. Paul Boeswillwald, architecte, a dressé un devis de 133 980 Francs, en vue de la reconstruction du clocher de l'église de Marle. La Fabrique et la Commune ont déjà réuni pour cette entreprise, [sic] mais il convient de déduire de cette somme environ 22 000 Francs pour frais d'acquisition de cloches et d'une horloge, ce qui réduirait à 58 000 Francs la somme à affecter à la restauration du clocher. Le déficit s'élèverait en conséquence à environ 76 000 Francs.

Conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis d'accorder 40 000 Francs sur le budget des Beaux-arts, sous la condition que la Commune et la Fabrique se procureront le complément des ressources nécessaires.

Église de Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle)

M. Mathuzinski, architecte, a dressé pour la restauration de l'église de Saint-Nicolas-de-Port un devis s'élevant à la somme de 200 000 Francs.

Les ressources locales devant atteindre suivant les renseignements fournis 50 000 Francs, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'adopter ce devis et d'allouer pour cette entreprise une somme de 100 000 Francs à répartir sur deux exercices, à la charge par la Commune de se procurer les ressources complémentaires, en s'adressant à l'administration des Cultes qui pourrait peut-être combler le déficit au moyen d'une allocation de 50 000 Francs répartie sur plusieurs annuités.

Pont d'Ambrusium (Gard)

Ce monument est dans un état de dégradation qui nécessite des travaux urgents. Ces travaux sont évalués par M. Révoil, architecte, à la somme de 3423 Francs.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, estime qu'il y a lieu d'accorder 2 600 Francs sur le crédit des Monuments historiques, sous la condition que le département compléterait le montant du devis. Il propose de demander à cette occasion au Conseil général le rétablissement de la subvention annuelle de 2 000 Francs allouée par le département avant la guerre, pour la conservation de ses édifices.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église Saint-Vulfran d'Abbeville (Somme)

Une contestation s'est élevée entre le Conseil municipal d'Abbeville et la Fabrique de l'église Saint-Vulfran au sujet d'une chapelle des catéchismes que cette dernière a fait adosser 80/15/011/208 à la dite église, sans avoir consulté la Municipalité ni soumis le projet de construction à l'approbation du ministre compétent. La réclamation du Conseil municipal porte sur trois questions :

1° la propriété du terrain,

2° la construction de la chapelle sans autorisation,

3° la disposition fâcheuse de cette bâtisse par rapport à l'édifice ancien.

La première question relève de la juridiction civile, et la seconde étant hors de discussion, la Commission n'a plus à donner son avis que sur la troisième.

Considérant en conséquence que le style adopté pour la nouvelle construction ne s'accorde pas avec celui de l'église ; que la dite chapelle vient masquer toute la base de la tour, et que sa toiture aurait le grave inconvénient d'obstruer en partie la fenêtre du collatéral du choeur, conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis qu'il y a lieu d'empêcher que les travaux de la chapelle des catéchismes soient poursuivis, et d'inviter l'architecte à dresser un nouveau projet se reliant à une restauration d'ensemble de l'édifice, en ayant soin de conserver autant que possible la disposition de l'église primitive.

Église de Déols (Indre)

Un projet de grille à établir autour du clocher de Déols est présenté par M. de Mérindol, architecte.

M. Lisch, rapporteur, propose d'autoriser la dépense qui est évaluée à 1071 Francs 16 et qui devra être entièrement prélevée sur le crédit des Monuments historiques, le monument dont il s'agit étant la propriété de l'État.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église de La Trinité à Fécamp (Seine-Inférieure)

Un projet de restauration partielle de la verrière sud-est de l'abside de la chapelle de la Vierge, dans l'église de la Sainte-Trinité de Fécamp, à exécuter par M. Boulanger, peintre verrier à Rouen, a été dressé par M. Barthélémy, architecte.

Conformément à l'avis de M. Steinheil, rapporteur, la Commission propose d'approuver ce devis qui s'élève à mille francs. Les frais d'exécution sont entièrement à la charge du département.

Église Saint-Maclou à Rouen (Seine-Inférieure)

Une demande d'autorisation pour l'exécution des vitraux de Saint-Maclou est adressée à la Commission, M. Boulanger est chargé de cette exécution.

Conformément à la proposition de M. Steinheil rapporteur, la Commission est d'avis 80/15/011/209 d'accorder cette autorisation sous la réserve de conserver les calques jusqu'à la mise en place des vitraux afin de s'assurer du soin apporté au travail.

Église Saint-Ouen à Rouen (Seine-Inférieure)

D'après les renseignements fournis par M. Boulanger, chargé de la restauration des verrières de Saint-Ouen, le travail serait extrêmement difficile, sinon impossible.

M. Steinheil, rapporteur, estime qu'il y aurait lieu plutôt d'inviter la Fabrique à remplacer par des vitraux neufs les anciennes verrières qui pourraient trouver place dans l'un des Musées de Rouen. Les conclusions sont adoptées.

Projet de loi sur les Monuments historiques

M. le sous-secrétaire d'État fait connaître que le président de la République vient de renvoyer à l'examen du Conseil d'État le projet de loi pour la conservation des Monuments historiques.

Basilique de Saint-Denis (Seine). Fragments

M. Quicherat entretient la Commission de l'affaire des Magasins de Saint-Denis qui renferment une quantité de pièces remarquables pouvant figurer dans un Musée. Une délégation composée de MM. Quicherat, du Sommerard, de Lasteyrie, Darcy est désignée par la Commission pour se rendre à Saint-Denis dans le courant d'avril.

Sur la proposition de M. Proust, la sous-commission de classement sera convoquée pour le vendredi 19 mars.

M. du Sommerard fait connaître l'état des travaux d'installation au Trocadéro. Les cloisons mobiles sont posées. Les ateliers vont être prêts. La question de chauffage retarde un peu l'organisation ; mais il y a tout avantage à ce que le local une fois livré soit absolument prêt. Rien n'empêche de continuer les moulages. On attendra seulement pour les expédier.

La séance est levée à 11 h 30. 80/15/011/210

20 mars 1880
Présidence de M. le sous-secrétaire d'État. Sont présents : MM. Proust, de Ronchaud, vice-présidents, [Émile] Boeswillwald, Caix de Saint-Aymour, Darcy, Dreyfus, Gautier, Lameire, Langlois de Neuville, Lisch, Henri Martin, de Mortillet, Ouradou, Quicherat, Ruprich-Robert, Steinheil.

Le procès-verbal de la séance du 5 mars est lu et adopté sous la réserve d'une observation de M. [Émile] Boeswillwald, qui fait connaître les réclamations du

Maire de Merle

au sujet des sommes déjà absorbées par l'acquisition des clochers et d'une horloge pour l'église. Il en résulte un déficit de 21 000 Francs. Les conditions mises à l'allocation de 40 000 Francs sont maintenues par la Commission.

Château de Pierrefonds (Oise)

M. le sous-secrétaire d'État expose que les armes et armures qui décoraient, avant la guerre, la grande salle du château de Pierrefonds, ont été affectées par décret du 21 février dernier au département de la Guerre pour être déposées au Musée d'artillerie. Le Conseil municipal de Pierrefonds demande la modification du décret dans le sens de la réintégration des dites armes au château.

M. de Mortillet objecte que cette collection a été formée dans le but spécial de combler une lacune au Musée d'artillerie. Il propose de demander à cet établissement pour décorer Pierrefonds, les armures qui feraient double emploi avec celles que possédait déjà le Musée d'artillerie et de compléter la décoration au moyen de reproductions galvanoplastiques des pièces en vue desquelles une disposition spéciale avait été adoptée pour l'architecte.

La Commission se range à l'opinion de M. de Mortillet.

Château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)

MM. Bertrand et Lafollye sont introduits dans la salle des séances.

M. [Victor] Ruprich-Robert donne une seconde lecture de son rapport lu à la séance du 5 mars. M. Bertrand fait remarquer que la question dont il s'agit a déjà été jugée une première fois et qu'en 1877 des instructions ont été données conformément au plan de M. Millet. Il y aurait, suivant lui, possibilité de faire des conférences dans la bibliothèque. En tous cas, il ne serait pas impossible d'établir une salle des conférences au rez-de-chaussée. En ce qui concerne les logements, il y aurait inconvénient à les établir dans les entresols qui manquent de lumière et d'air ; d'autre part, le décret du 2 mars 1879 oblige le conservateur à loger au milieu de ses collections. 80/15/011/211

La conclusion est de maintenir les plans de Millet, lesquels ont été acceptés, autorisés et sont en cours d'exécution. M. Lafollye appuie cette affirmation que les rez-de-chaussée et entresols son inhabitables. M. [Victor] Ruprich-Robert n'a pas été frappé de cette impossibilité d'habitation.

Sur l'observation de M. Mortillet que les plans primitifs ne prévoyaient pas les logements au château, M. Bertrand fait connaître le précédent et retrace l'historique de la question d'après lequel, au début, le personnel devait être logé tout entier. M. Bertrand persiste dans ses conclusions.

M. le sous-secrétaire d'État propose d'envoyer à Saint-Germain une délégation de la Commission.

Cette proposition est adoptée et MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, [Victor] Ruprich-Robert et Gautier sont désignés pour faire partie de la dite délégation.

M. le sous-secrétaire d'État et M. Proust s'étant retirés de la salle des séances M. de Ronchaud prend la présidence.

Église de Saint-Michel-en-Thiérache (Aisne)

Le devis d'achèvement de la restauration de cet édifice s'élève à 75 075 Francs. Des dons particuliers devant faire face à une dépense de 24 343 Francs pour la restauration des vitraux et la Commune ayant voté 4 000 Francs en vue de l'entreprise, il reste à combler un déficit de 46 732 Francs. En raison de l'urgence des travaux et de l'intérêt que présente le monument, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'accorder sur le crédit des Monuments historiques une somme de 36 732 Francs à la charge par la Commune de se procurer les 10 000 Francs complémentaires en s'adressant à l'administration des Cultes par l'intermédiaire du Conseil général.

Cette proposition est adoptée.

Amphithéâtre de Nîmes (Gard)

Le plancher en bois qui depuis 1800 recouvre les substructions de l'Arène est dans un état de dégradation tel que son remplacement est devenu d'une absolue nécessité. M. Révoil, architecte, propose en conséquence de substituer un plancher en fer ou plancher en bois.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis d'approuver cette proposition sous la réserve que l'architecte rapprochera les solives trop espacées d'après les indications du projet. La dépense est évaluée à 21 154 Francs 75.

La Commission, conformément à l'avis de M. le rapporteur, estime qu'il y a lieu d'accorder 10 000 Francs sur le budget des Beaux-arts pour cette entreprise, à la condition que la Ville prendra à sa charge le reste de la dépense. On accorderait 80/15/011/212 d'ailleurs à cette dernière l'autorisation de prélever cette somme sur le crédit voté pour les travaux de restauration proprement dits pourvu qu'elle s'engageât à la rendre sur les annuités qui suivront la clôture des crédits affectés aux dits travaux.

Palais des Papes à Avignon (Vaucluse)

Le département de Vaucluse a décidé l'installation du service de ses Archives dans les bâtiments du Palais des Papes, aujourd'hui rendus disponibles, et en particulier dans l'ancienne chapelle bâtie sous Benoît XII. Le projet de l'architecte départemental ne tient aucun compte de la disposition de cette partie du monument et substitue à la voûte en berceau un plafond plat percé de nombreux jours.

Ces travaux n'étant pas encore commencés, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis que l'administration des Beaux-arts intervienne et qu'elle engage la restauration du Palais par la remise en son primitif état de la chapelle papale, opération qui consisterait dans la reconstruction de la voûte et dans la restauration des baies à meneaux qui éclairent cette partie de l'édifice.

M. le rapporteur propose de demander à M. Révoil, architecte, un projet dans ce sens et de mettre à la charge du crédit des Monuments historiques la dépense supplémentaire qui résulterait de cette restauration.

Ces conclusions sont adoptées.

Clocher de Sorèze (Tarn)

Le devis des travaux de restauration du clocher de Sorèze dressé par l'architecte de la Commune s'élève à 4 880. Mais, d'après le rapport de M. [Émile] Boeswillwald, cette estimation serait de beaucoup dépassée et la dépense s'élèverait à 8 ou 10 000 Francs. M. le rapporteur estime qu'il y aurait lieu d'inviter la Commune à faire connaître le montant des ressources qu'elle entend consacrer à cette restauration et à quel service elle a l'intention d'affecter le monument. Il propose dans le cas où il serait donné suite à cette affaire, de confier la rédaction d'un nouveau projet à l'un des architectes de la Commission des Monuments historiques . Ce projet devant principalement consister dans le rétablissement de la fortification, l'architecte chargé de la restauration des fortifications de Carcassonne se trouverait désigné pour ce travail.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Saint-Gaudens (Haute-Garonne)

Au cours de la restauration de cet édifice, M. Lafollye, architecte, a dû faire exécuter divers travaux non prévus dont la dépense s'élève à 5 023 Francs 69.

Conformément à la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la 80/15/011/213 Commission est d'avis de mettre cet excédent de dépense à la charge du crédit des Monuments historiques. D'autre part, la Fabrique de l'église Saint-Gaudens a chargé M. Lafollye de rédiger un projet de construction d'une seconde sacristie, au lieu de restaurer la sacristie actuelle ancienne salle capitulaire. Ce projet est soumis à l'examen de la Commission.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis de rejeter la proposition de construire une seconde sacristie ; mais d'inviter d'abord la Municipalité de Saint-Gaudens à faire connaître son opinion à ce sujet.

Église Saint-Pierre à Conques (Calvados)

La Commune n'a réuni jusqu'à ce jour que 3 348 Francs sur les 4 751 Francs nécessaires pour l'exécution des travaux compris au chapitre 1er du devis de restauration de ce monument. Le déficit est donc de 1 403 Francs. Le préfet demande l'autorisation d'utiliser dès à présent la somme disponible.

La Commission conformément à la proposition de M. Ruprich-Robert, rapporteur, est d'avis d'inviter M. le préfet à saisir de l'affaire le Conseil général au cours de la session d'avril, afin d'obtenir le vote de l'allocation complémentaire dont il s'agit.

Église Saint-Philibert à Tournus (Saône-et-Loire)

Un devis de 27 625 Francs 35 a été présenté par M. l'architecte Daumet, en vue de la restauration de cet édifice, M. [Victor] Ruprich-Robert est d'avis que ce projet ne saurait être approuvé sans modifications. Il ne saurait admettre que la voûte de l'abside soit démolie, ni que l'appareil ancien des mâchicoulis soit modifié ; quant à l'échafaudage destiné à permettre cette opération et dont la dépense est évaluée à 3 382 Francs, il estime qu'il y a moyen de le remplacer par un échafaudage léger, à la condition de faire monter les matériaux par l'une des baies du clocher de droite où serait établie une chèvre, ce qui réduirait la dépense des 2/3.

M. le rapporteur propose, en conséquence, de demander à M. Daumet un nouveau devis divisé en cinq chapitres, suivant l'urgence. Cette étude, une fois fournie, la Commission serait appelée à s'occuper des moyens de créer les ressources nécessaires à l'exécution des travaux.

Ces conclusions sont adoptées.

Église Notre-Dame à Mantes (Seine-et-Oise)

M. Durand, architecte de l'édifice, soumet à l'examen de la Commission un devis divisé en deux chapitres ; l'un relatif à des travaux de restauration qui présentent une certaine urgence, s'élève à 3 033 Francs 66. L'autre montant à 5 400 Francs ne comprend que des travaux d'embellissement. M. Ruprich-Robert, rapporteur, propose d'approuver le 1er chapitre et d'accorder sur le budget des Beaux-arts 80/15/011/214 une allocation de 1 583 Francs 66 qui avec les 1 500 Francs fournis par la Fabrique couvrirait la dépense, et de demander que les projets d'embellissement compris au chapitre 2 soient soumis à l'examen de la Commission, bien qu'ils doivent être exécutés aux frais de la Fabrique.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église de Conches (Eure)

Un devis de 37 630 Francsa été dressé par M. Darcy en vue de la restauration de l'église de Conches. Dans ce chiffre la réparation des voûtes, arcs-boutants et chenaux est comprise pour 15 630 Francs, la restauration des piliers du choeur pour 22 000 Francs. Les ressources de la Fabrique s'élèvent à 5 000 Francs. M. Ruprich-Robert, rapporteur, est d'avis d'accorder 12 000 Francs pour la réparation des voûtes, arcs-boutants et chenaux à la condition que la Commune fournira les 2500 Francs de couverture et plomberie portés au devis, et d'autoriser la Fabrique à entreprendre, sous la direction de M. Darcy, la restauration des piliers du choeur au moyen des 5 000 Francs qu'elle propose et des ressources nécessaires qu'elle pourra réunir pour poursuivre elle-même l'exécution complète de ce travail.

Ces conclusions sont adoptées.

Cloître de la cathédrale de Rouen (Seine-Inférieure)

M. le préfet de la Seine-Inférieure soumet à l'exercice de la Commission un projet de restauration de deux fenestrages du cloître de la cathédrale de Rouen, dressé par M. Barthélémy, architecte diocésain. La dépense évaluée à 4 500 Francs doit être couverte par une subvention du département. M. Ruprich-Robert, rapporteur, conclut à l'approbation du dit projet.

Sur la demande de M. Gautier qui saisira l'administration des Cultes de cette affaire, la Commission n'en poursuit pas l'examen.

Église de Cerisy-la-Forêt (Manche)

M. Ruprich-Robert, rapporteur, rend compte de sa visite à l'église de Cerisy-la-Forest.

Cette église construite au commencement du XIIe siècle présente un notable intérêt et est encore extrêmement remarquable malgré les dégradations qu'elle a subies et les prétendues réparations dont elle a été l'objet.

Conformément aux conclusions de son rapporteur, la Commission en adopte le classement.

Chapelle de Saint-Ninien à Roscoff (Finistère)

Ce petit monument, dont le classement est demandé par le Conseil municipal de la Commune de Roscoff, n'offre que peu d'intérêt au point de vue de l'art, et de plus est en mauvais état de conservation.

La Commission conformément à l'opinion de 80/15/011/215 M. Ruprich-Robert, rapporteur, est d'avis qu'il n'y a pas lieu d'admettre le monument dont il s'agit au nombre des édifices classés.

Porte horloge de Vire (Calvados)

Le devis des travaux de restauration à exécuter à ce monument s'élève à 16 275 Francs. Les frais de l'expropriation pour le dégagement sont évalués à 115 200 Francs, mais seraient réduits à 95 000 Francs environ par la vente de l'excédent des terrains expropriés. Le maire consulté par l'architecte, M. Trolonge, sur les intentions de la Ville au sujet des expropriations dont il s'agit, n'a donné aucun renseignement précis.

M. Ruprich-Robert, rapporteur, propose de demander à la Commune ses intentions, en lui offrant une subvention égale au montant du devis des travaux si elle consent à prendre à sa charge les frais d'expropriation.

La Commission adopte les conclusions du rapport.

Église Saint-Martin à Brive-la-Gaillarde (Corrèze)

Le devis dressé par M. de Baudot pour la restauration de cet édifice s'élève à 188 594 Francs. La dépense des travaux exécutés s'élève à la somme de 110 000 Francs fournie tant par la Fabrique que par le ministère des Beaux-arts. Il reste en conséquence, à pourvoir à une somme de 78 594 Francs qui pourrait être répartie sur plusieurs exercices.

M. Lisch, rapporteur, propose d'allouer pour la continuation de cette entreprise 25 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques de 1880. Il fait connaître en outre que la Ville est disposée à abandonner diverses constructions accolées à l'église et représentant une valeur de 24 000 Francs et que la Fabrique a réservé 17 000 Francs pour la restauration intérieure de la nef.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église de Lamballe (Côtes-du-Nord)

Deux projets de sacristie ont déjà été soumis à l'examen de la Commission des Monuments historiques par la Fabrique de l'église de Lamballe et ne sont, ni l'un, ni l'autre, susceptibles d'être adoptés.

M. Lisch, rapporteur, fait connaître que le troisième projet qu'il vient d'examiner n'est pas étudié plus sérieusement que les précédents, et que son exécution aurait pour effet de dénaturer le caractère de l'édifice. Il conclut en conséquence à ce qu'un autre architecte soit chargé de la rédaction non seulement d'un nouveau projet de sacristie, mais d'un projet de restauration complète de l'édifice.

La Commission adopte les conclusions du rapport et désigne M. Corroyer, architecte, pour lui présenter l'étude dont il s'agit.

Église de Saint-Léonard (Haute-Vienne)

D'après le devis dressé par M. Werlé, architecte, en vue de la restauration de l'église Saint-Léonard, la dépense 80/15/011/216 est évaluée à 103 125 Francs. La Commune est dans l'impossibilité d'y concourir ; mais la Fabrique offre d'y participer pour une somme de 35 000 Francs payable en six annuités.

Conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer pour cette entreprise 42 000 Francs également payables en six annuités, à la condition que la Commune se procurera le montant des ressources complémentaires, en s'adressant, s'il y a lieu, au département et à l'administration des Cultes par l'intermédiaire du Conseil général.

La Commission insiste pour qu'il soit recommandé à l'architecte de réemployer tous les vieux matériaux qu'il pourra.

Église Saint-Pierre de Melle (Deux-Sèvres)

Le monument est dans un état qui nécessite d'urgentes réparations. Les travaux à exécuter immédiatement sont évalués à 4 546 Francs 92. La Fabrique ayant réservé une somme de 1 300 Francs, il reste à combler un déficit de 3 146 Francs.

M. Lisch, rapporteur, est d'avis d'accorder 2 000 Francs sur le budget des Beaux-arts, à la condition que la Commune se procurera le complément des ressources nécessaires en s'adressant à l'administration des Cultes par l'intermédiaire du Conseil général.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

La séance est levée à 11 h 30. 80/15/011/217

12 avril 1880
Hommage à Viollet-le-Duc

M. de Baudot donne lecture de sa notice biographique sur Viollet-le-Duc qui est approuvée par la Commission.

M. du Sommerard rend compte du travail préparatoire de l'exposition des oeuvres de Viollet-le-Duc et lit une note destinée à prendre place en tête du catalogue entre le discours du ministre et la note de M. de Baudot. Cette note est également approuvée.

Le procès-verbal de la séance du 20 mars est lu et adopté sous la réserve d'une observation de M. de Mortillet relative aux reproductions galvanoplastiques à placer dans la grande salle du Château de Pierrefonds, dont l'idée appartient à M. Dreyfus. Relativement au
Palais des Papes à Avignon (Vaucluse)

M. [Émile] Boeswillwald fait connaître que le devis de restauration de la chapelle de Benoît XII s'élève à 43 000 Francs qui se trouvent réduits à 39 000 Francs environ par suite de la suppression de la voûte intermédiaire. Les allocations départementales s'élevant à environ 8 524 Francs, la part contributive de l'État s'élèvera de la sorte à 30 500 Francs. Les travaux ont pu être mis immédiatement en cours d'exécution.

Château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)

M. [Émile] Boeswillwald rend compte de la visite faite au château de Saint-Germain par la délégation de la Commission des Monuments historiques, composée de MM. [Émile] Boeswillwald, Ruprich-Robert, de Baudot, Darcy, Gautier, en présence de MM. Bertrand, conservateur du Musée, de Mortillet conservateur adjoint, Lafollye, architecte du château.

Après avoir rejeté le projet d'établir le logement au 1er étage, parce que la division en deux de la hauteur de l'étage ancien, au moyen d'un plancher en fer qui comprend les baies, altérerait l'aspect de cette partie du monument et ne donnerait au point de vue de l'habitation qu'un résultat peu satisfaisant, la sous-commission a été d'avis qu'un appartement placé dans l'entresol du rez-de-chaussée ne représenterait pas davantage un emplacement convenable pour la destination d'un appartement. Les parties disponibles au 2e étage lui ont paru au contraire pouvoir être facilement appropriées aux exigences de la situation et offrir les meilleures conditions d'habitation. La disposition voûtée pourrait d'ailleurs être abandonnée dans toute la partie 80/15/011/218 non reconstruite. En ce qui concerne la salle des conférences, la sous-commission a été d'avis de l'établir au rez-de-chaussée, à droite de l'entrée du château, dans l'espace occupé par les ateliers de montage qui seront transférés à la vénerie.

La sous-commission s'est occupée ensuite du projet de M. Lafollye relatif à la restauration de la chapelle et comportant la démolition de la tourelle de François Ier située au nord dans l'angle rentrant formé par la rencontre de la chapelle et du bâtiment ouest. Cette démolition n'a pas été jugée nécessaire. Il y aurait lieu simplement de dégager le plus possible la porte du XIIIe siècle donnant entrée à la dite chapelle. Enfin le projet de sacristie serait abandonné comme n'ayant plus de raison d'être aujourd'hui.

La Commission, sur le rapport de M. [Émile] Boeswillwald, adopte les conclusions de la sous-commission.

Église de Vieux-Pont (Calvados)

M. Ruprich-Robert, rapporteur, propose d'adopter le devis de 3 446 Francs 06 dressé par M. Trolonge en vue de la restauration de ce monument. La Commune a voté 1 500 Francs pour cette entreprise.

Conformément aux conclusions de son rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer une subvention de 1 200 Francs sur le crédit des Monuments historiques, à la charge par la Commune de se procurer le montant des ressources nécessaires, en s'adressant au Conseil général.

Église d'Ébreuil (Allier)

Le devis de restauration de cet édifice dressé par M. Darcy, s'élève à 21 119 Francs 90. Le ministre des Beaux-arts a pris à la charge de son département la moitié de la dépense à la condition que son collègue, le ministre des Cultes, prendrait l'autre moitié. Ce dernier n'ayant accordé qu'un secours de 4 000 Francs, le déficit est de 17 119 Francs 90.

M. Ruprich-Robert, rapporteur, propose d'accorder d'une manière définitive 10 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques et d'ajourner les travaux relatifs au lambris de la voûte et au débadigeonnage qui représentent une somme à peu près égale au déficit qui resterait à combler soit 7 713 Francs 49.

La Commission adopte ces conclusions.

Église de Saint-Wandrille (Seine-Inférieure)

M. le préfet de la Seine-Inférieure adresse à M. le ministre un projet d'agrandissement de l'église de Saint-Wandrille avec demande d'approbation.

Conformément à l'avis de M. Ruprich-Robert, rapporteur, la Commission est d'avis que, en raison du peu d'intérêt artistique de l'édifice, il n'y a pas lieu de le maintenir sur la Liste de classement. Le projet sera en conséquence renvoyé aux autorités locales. 80/15/011/219

Église de Lizines (Seine-et-Marne)

Le Conseil municipal de Lizines a exprimé le voeu de voir classer l'église de cette Commune au nombre des Monuments historiques.

M. Ruprich-Robert, rapporteur, fait connaître que cet édifice est dans un état qui nécessiterait des travaux importants de restauration et exprime cette opinion que la valeur artistique du monument ne justifierait point la dépense qu'ils devraient entraîner. Il conclut, en conséquence, au rejet de la demande dont il s'agit.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église de Norrey (Calvados)

M. de La Rocque, architecte, a dressé sur la demande du ministre des Beaux-arts un devis de la restauration de cet édifice s'élevant à 50 198 Francs40 et divisé en 5 chapitres, par ordre d'urgence.

Suivant l'avis de M. Ruprich-Robert, rapporteur, il y aurait lieu d'exécuter promptement les travaux des deux premiers chapitres, montant ensemble à la somme de 13 960 Francs 48, et la moitié de la dépense, soit 7 000 Francs, pourrait être accordée, en vue de cette entreprise, sur le crédit des Monuments historiques, à la charge par la Commune de se procurer le montant des ressources nécessaires en s'adressant au département et à l'administration des Cultes.

La Commission adopte les conclusions du rapport.

Église de Rouvres (Calvados)

Le devis classé par M. Trolonge, architecte, en vue de la restauration de l'église de Rouvres, se divise en 3 chapitres, suivant l'urgence, s'élevant ensemble à 7 481 Francs 64. Tous les travaux qu'il comprend présentent une incontestable utilité, M. Ruprich-Robert, architecte, est d'avis d'autoriser la dépense entière, laquelle serait supportée moitié par la Commune et le département, moitié par le ministère des Beaux-arts et le ministère des Cultes. La part afférente au département des Beaux-arts serait, suivant cette combinaison de 1870 Francs 41.

La Commission adopte les conclusions du rapport.

Église de Nesles (Seine-et-Oise)

M. Ruprich-Robert, rapporteur, estime que le clocher de cette église, qui a été maintenu seul sur la Liste de classement mériterait de faire l'objet d'une restauration. Il propose à la Commission de demander à M. Danjoy, architecte, un devis à cet effet, qui lui permettra de rendre compte des frais qu'entraînerait cette entreprise et de se déterminer en conséquence.

Cette proposition est adoptée. 80/15/011/220

Église de Morienval (Oise)

La somme de 43 933 Francs 87, prévue pour la restauration de ce monument, paraît ne pas devoir être suffisante pour la complète exécution des travaux. Suivant l'avis de M. [Victor] Ruprich-Robert rapporteur, il y aurait lieu de demander à M. Selmersheim, architecte du monument, un état de situation exact de ses dépenses ou un devis des dépenses restant à faire, puis de l'autoriser à débadigeonner l'abside à l'intérieur et à rédiger un projet indiquant les dispositions qu'il compte prendre pour couvrir et restaurer cette partie de l'édifice. Ce devis devrait comprendre également la restauration des trois tours et des autres parties de l'édifice non comprises encore dans le devis précédent. La Commission serait appelée à se prononcer sur ces documents en ce qui concerne la continuation des travaux de conservation de l'église de Morienval.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Coucy-la-Ville (Aisne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis que cet édifice dont le classement est demandé à M. le ministre des Beaux-arts, ne présente pas un intérêt suffisant pour figurer sur la Liste des Monuments historiques.

La Commission adopte les conclusions du rapport.

Notice sur Alexandre Denuelle

M. Lameire donne lecture de sa notice sur Alexandre Denuelle. L'impression en est votée et ce document sera déposé aux archives de la Commission.

La séance est levée à 11 heures 30. 80/15/011/221

28 mai 1880
La séance est ouverte à 9 h. sous la présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. de Ronchaud, vice-président, de Baudot, Caix de Saint-Aymour, Darcy, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Laisné, Langlois de Neuville, Lameire, de Lasteyrie, Lisch, Henri Martin, de Mortillet, Quicherat, Steinheil, du Sommerard, Tétreau.
Le procès-verbal de la séance du 12 avril est lu est adopté.

M. Tétreau rappelle les difficultés éprouvées au sujet de l'affaire des statues de :

Église Saint-Ouen de Rouen (Seine-Inférieure)

et donne connaissance à la Commission de la délibération par laquelle le conseil de Fabrique déclare consentir à l'enlèvement des dites statues. Il fait ressortir l'importance de ce précédent auquel M. du Sommerard propose de donner une publicité par l'organe du Journal de Rouen et de la Gazette des Beaux-arts. La Commission est d'avis que des instructions soient données au préfet et à l'architecte pour procéder dans le plus bref délai à l'enlèvement des statues.

M. Tétreau donne ensuite lecture d'un rapport sur les propositions de M. l'abbé Laferrière au sujet des fouilles qu'il demande l'autorisation d'exécuter sur l'emplacement de l'ancienne abbaye aux Dames à Saintes. Deux questions s'élevant à ce sujet :

1er quel intérêt présentent ces fouilles ?

2e l'État doit-il entrer dans cette voie de s'entendre avec un archéologue pour faire exécuter des fouilles dans un terrain dont il est propriétaire ? Dans ce cas, ne serait-ce pas d'ailleurs à l'administration des Domaines qu'il appartiendrait de fixer les termes et de régler les conditions d'une convention de cette nature ?

Laissant à la Commission le soin de se prononcer sur la première question, M. le rapporteur est d'avis de répondre négativement à la seconde et d'écarter les propositions de M. l'abbé Laferrière.

Sur les observations de MM. Quicherat et Lisch qui estiment qu'on ne doit pas s'attendre à des découvertes bien importantes sur l'emplacement dont il s'agit, la Commission adopte les conclusions de M. Tétreau et passe à l'ordre du jour.

Théâtre antique d'Orange (Vaaucluse)

M. le président fait connaître que M. Gout s'est plaint à la Commission du Budget que la Commission des Monuments historiques n'ait pas accueilli la demande relative au dégagement du Théâtre antique. N'y aurait-il pas intérêt à reprendre la question ? 80/15/011/222

M. Tétreau, invité à donner son avis sur le point de savoir si la Commission a qualité pour devenir propriétaire, exprime l'opinion négative et croit que dans les cas exceptionnels où le fait a pu se produire, il a été pour elle une source de difficultés. La Ville d'Orange étant propriétaire de son Théâtre, il serait avantageux de confier à la Ville l'acquisition des terrains.

La Commission se met d'accord sur l'adoption de ce principe qu'une allocation sera allouée à la Ville en vue des acquisitions, à la charge par elle de les négocier elle-même, et M. le président se propose pour entrer en conférence avec M. Gout à ce sujet.

Église de Saint-Gemme (Charente-Inférieure)

Cet édifice exige des réparations évaluées à 1436 Francs 70 et cette dépense incombe à la Commune, à titre de frais d'entretien. Toutefois, la Municipalité se refuse à la prendre à sa charge dans son intégralité, et d'autre part se montre peu disposée à procéder au nivellement de la place sur laquelle est construit le monument, pour ce motif que le changement de niveau entraînerait la destruction de quelques arbres ; elle propose de se borner à l'établissement d'un puisard où viendrait aboutir les conduites.

Conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis que les propositions de la Municipalité ne sauraient être acceptées et qu'il y a lieu d'adopter le devis de 1436 Francs présenté par l'architecte. En ce qui concerne le paiement de la dépense, la Municipalité ne saurait persister dans son refus de payer complètement la dépense, sans encourir l'application des dispositions de l'article 39 de la loi du 18 juillet 1837.

Chapelle de Saint-Lubin à Yèvre-la-Ville (Loiret)

M. le préfet du Loiret demande l'exécution d'urgence de certains travaux à l'église d'Yèvre-le-Châtel qui serait classée parmi les Monuments historiques. M. Lisch rapporteur, établit que, si cet édifice figure en effet sur la Liste de classement, c'est par suite d'une désignation fautive applicable à un autre monument. Ce monument est une petite chapelle du XIIIe siècle sous le vocable de Saint-Lubin, aujourd'hui abandonnée située tout auprès de l'église, au milieu du cimetière et l'un des plus beaux exemples de l'architecture ogivale. Il y aura lieu, en conséquence, d'inviter M. le préfet du Loiret, à prendre note de cette importante rectification. Conclusions adoptées.

Château de Blois (Loir-et-Cher)

M. de Baudot s'est rendu compte de la construction défectueuse des combles actuels de la partie dite de François Ier et il propose une modification tendant à ramener les choses dans leur état primitif. Il estime que les travaux 80/15/011/223 auxquels donnera lieu cette modification entraîneront une dépense supplémentaire de 45 000 Francs environ, mais formeront le complément indispensable de la restauration du Château de Blois.

Conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis d'adopter le projet de M. de Baudot et de l'inviter à produire un devis supplémentaire détaillé indiquant le chiffre exact de la dépense dont il s'agit.

Église de Rivière (Indre-et-Loire)

La Commune de Rivières, considérant à tort que le choeur et la crypte de son église sont seuls classés parmi les Monuments historiques, a fait dresser par un architecte de son choix un projet de restauration de cet édifice. Ce projet consiste dans la construction d'une façade et d'un nouveau clocher.

M. Lisch rapporteur, est d'avis que l'étude soumise à l'examen de la Commission n'est pas susceptible d'être adoptée.

La Commission partageant cette opinion, propose de confier à M. Devérin, architecte, la rédaction d'un projet de restauration et d'achèvement de l'église de Rivières.

Église de Saint-Généroux (Deux-Sèvres)

Conformément à la demande de M. le ministre des Beaux-arts, M. Devérin, architecte, a présenté un devis modifié de restauration de cette église, qui réduit la dépense de 48 914 Francs à 45 220 Francs. La Commune ne disposant que de 3 500 Francs, il resterait à pourvoir à une dépense de 41 720 Francs. M. Lisch rapporteur, propose en raison de l'intérêt exceptionnel de l'édifice, d'allouer une subvention de 30 000 Francs payable en deux annuités, sous la condition que l'administration des Cultes et le département prendront à leur charge le reste de la dépense, soit 11 720 Francs.

A la suite de diverses observations sur le projet du campanile, la Commission, considérant que l'étude de M. Devérin est un projet de reconstruction au moins d'une partie de l'édifice, est d'avis de borner l'entreprise à la conservation de l'église de Saint-Généroux dans son état actuel et d'autoriser l'architecte à commencer les travaux urgents à l'aide d'une somme de 20 000 Francs.

Églises de Barsac et de Pérignac (Charente)

M. Lisch, rapporteur, a visité ces deux églises qui ne présentent, au point de vue de l'art, qu'un intérêt secondaire. Celle de Pérignac, fort délabrée, serait presque à reconstruire en entier et M. le rapporteur ne pense pas que l'administration ait à s'engager dans cette entreprise.

L'église de Barsac, qui date du XIIe siècle et dépendait d'une abbaye, est dans un état de conservation généralement satisfaisant. M. Lisch propose, en conséquence le classement de ce dernier édifice comme dérivé du 2e ordre de l'école 80/15/011/224 de Saintonge.

Église de Lonzac (Charente-Inférieure)

Le Conseil municipal et le conseil de Fabrique de Louzac demandent le classement de l'église de cette Commune.

Conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis que cet édifice ne présente pas un intérêt suffisant pour figurer sur la Liste des Monuments classés.

Château de Puyguilhem (Dordogne)

Cet édifice de la Renaissance est une propriété privée qu'il serait intéressant d'inscrire sur la Liste des Monuments historiques. Le propriétaire actuel, qui n'a pas les ressources nécessaires pour entreprendre une restauration, s'est adressé au Conseil général pour obtenir un dégrèvement d'impôts en même temps que le classement.

M. Lisch rapporteur est d'avis d'accueillir cette dernière demande, et la Commission adopte cette opinion sous toutes réserves relativement au concours de l'État dans une entreprise de restauration.

Église de Levroux (Indre)

M. Dauvergne, architecte, a présenté un devis supplémentaire de 12 184 Francs 47 pour les travaux urgents à exécuter à cet édifice. Cet excédent de dépense provient de la nécessité où s'est trouvé l'architecte de faire venir de la pierre de carrières éloignées, alors qu'il avait compté pouvoir employer de la pierre du pays, et du mauvais état général des murs qui l'a conduit à faire des reprises beaucoup plus considérables que celles qu'il avait prévues. Il a dû en outre, exécuter d'urgence une reprise d'arc boutant qui a occasionné une dépense de 1 567 Francs 13.

M. Lisch, rapporteur, conclut :

1ère à l'imputation de cette dernière somme sur le crédit des Monuments historiques

2e à l'allocation d'un crédit supplémentaire de 8 000 Francs, cette dernière allocation serait soumise à la condition que la Commune, qui a déjà voté 1 000 Francs pour l'entreprise, comblerait le déficit en s'adressant au Conseil général et, par son intermédiaire, à l'administration des Cultes.

Ces propositions sont adoptées.

Église de Chelles (Oise)

M. Selmersheim, qui a dressé un devis pour la restauration de cet édifice, a demandé que l'exécution des travaux soit confiée à M. Louzier, architecte, élève de l'École des Beaux-arts, qui a déjà collaboré à plusieurs restaurations et qui lui paraît offrir les garanties de talent nécessaires pour mener à bien l'entreprise.

Conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, la Commission adopte la proposition de M. Selmersheim tendant à la désignation de M. Louzier comme architecte de l'Église de Chelles. 80/15/011/225

Église de Vouvant (Vendée)

M. Loué, architecte, a dressé, en vue de la restauration de l'église de Vouvant, un devis de 195 150 Francs comprenant d'une part des travaux de consolidation et de dégagement et, d'autre part, la construction d'un beffroi, d'une flèche nouvelle et d'une sacristie.

M. Lisch, rapporteur, est d'avis de borner l'entreprise à la consolidation de la coupole et à la restauration des transepts et du sanctuaire. La dépense se trouverait réduite de la sorte à 153 563 Francs 37. La Fabrique étant disposée à affecter 50 000 Francs à ladite entreprise,

M. le rapporteur propose d'allouer sur le budget des Beaux-arts une somme égale, payable en deux annuités, à la charge par la Commune de se procurer le complément des ressources nécessaires en s'adressant au Conseil général et, par son intermédiaire, à l'administration des Cultes.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église de Beaulieu-sur-Dordogne (Corrèze)

M. de Baudot a dressé un devis de restauration de l'église de Beaulieu qui s'élève à 42 030 Francs 94. M. Lisch, rapporteur, propose d'approuver le projet et d'allouer 24 000 Francs sur le crédit des Beaux-arts, à la condition par la Commune, qui dispose déjà de 6 000 Francs, de se procurer les 12 000 Francs complémentaires en s'adressant au département et à l'administration des Cultes.

Le projet de M. de Baudot comprenant la remise dans son état primitif de la voûte des collatéraux qui aurait été modifiée à une certaine époque, M. de Lasteyrie demande le maintien de l'état actuel dans la mesure du possible. M. de Baudot répond que cette disposition est la cause de la ruine de la voûte centrale et qu'elle ne saurait être maintenue.

La Commission adopte les conclusions du rapport.

Église Saint-Amable à Riom (Puy-de-Dôme)

M. de Baudot, rapporteur, fait connaître que le Conseil municipal de Riom a voté une somme de 40 000 Francs pour la restauration de l'église Saint-Amable, dont le devis s'élève à 90 000 Francs, et exprime le voeu que l'État accorde un secours d'une égale somme ; la Fabrique étant disposée, de son côté, à contribuer pour 10 000 Francs à l'entreprise. L'intérêt du monument ne paraît pas suffisant à M. de Baudot pour justifier une allocation de cette importance.

Conformément aux conclusions de son rapporteur, la Commission est d'avis, en conséquence, d'inviter la Municipalité à employer les ressources dont elle dispose à l'exécution des travaux de pure consolidation et de charger un architecte de faire un relevé du monument. 80/15/011/226

M. Georges Darcy est désigné pour ce travail.

Église de Secqueville-en-Bessin (Calvados)

Il est donné lecture du rapport de M. Ruprich-Robert. Les quatre piliers de la tour centrale, dont on n'avait prévu que la restauration, devront être reconstruits. La dépense, évaluée à 15 231 Francs, a déjà atteint un chiffre de 20 236 Francs 08 ; c'est donc un excédent de dépense de 5 005 Francs 09. L'architecte présente, en outre, un devis supplémentaire de 23 478 Francs 13 pour l'achèvement des travaux.

La Commission est d'avis d'approuver le devis supplémentaire et d'adapter pour la répartition de la dépense la proportion adoptée pour l'exécution des précédents travaux.

Église de Levroux (Indre) et de Nouaillé

M. Steinheil fait connaître que le peintre verrier, chargé par l'architecte de l'édifice d'exécuter des vitraux dans cette église, lui a soumis un projet inacceptable, qu'il n'a pu que l'engager à en produire un nouveau. Dans l'église de Nouaille des vitraux également inacceptables ont été posés sans autorisation.

A ce sujet, la Commission exprime le voeu qu'une circulaire soit adressée aux préfets pour renouveler les instructions déjà données à diverses reprises, à l'effet d'empêcher qu'aucun travail soit exécuté dans un monument historique, sans l'autorisation du ministre compétent, et cela sous la responsabilité des architectes.

Clocher d'Auteuil, et tour du monastère de Saint-Martin-des-Champs à Paris (Seine)

M. de Lasteyrie informe la Commission que deux monuments de Paris sont sur le point de disparaître : le clocher d'Auteuil et la tour du monastère de Saint-Martin-des-Champs. La Commission ne pourrait-elle intervenir soit collectivement, soit par l'entremise personnelle d'un de ses membres ?

Au sujet de ce dernier édifice, M. Langlois de Neuville fait observer que la question n'est pas résolue. Rien n'est encore entrepris et l'expropriation n'a point encore eu lieu. Il serait facile d'appeler l'attention de l'architecte sur l'intérêt qu'il y aurait à conserver la tour.

M. le président propose d'émettre un voeu en faveur de la conservation de ce monument et de déléguer MM. de Baudot et de Lasteyrie pour s'entendre avec l'architecte au sujet de la modification de son plan.

Acquisition de la cheminée de la Croix de fer par le Musée de Cluny à Paris (Seine)

qui avait été décidée par la Commission. M. du Sommerard donne connaissance d'une lettre de l'administrateur de la Société de la Diana. L'auteur de la lettre demande qu'un peintre soit envoyé à Ambierle pour procéder sur place à la restauration d'un triptyque.

Cette demande est écartée par la Commission 80/15/011/227

Exposition de l'oeuvre de Viollet-le-Duc

M. du Sommerard rend compte de l'exposition de l'oeuvre de Viollet-le-Duc. Un comité s'est formé en vue d'en faire une institution de durée et la voie d'exposition permanente au Trocadéro a été adoptée. L'installation ne nécessitera point une dépense considérable. La famille propose l'abandon complet de ses droits dans l'oeuvre de Viollet-le-Duc. Il reste à demander une adhésion aux autres propriétaires qui pourraient conserver la propriété, en conférant le dépôt. Quelques-uns ont déjà offert leur concours. Il y aura à régler la situation au moyen d'un contrat. Le comité a songé en outre, à prendre dans l'oeuvre de Viollet-le-Duc, tous les éléments d'un ouvrage destiné à l'enseignement et qui serait un autre hommage à sa mémoire. Cette publication serait faite sur l'initiative privée.

M. du Sommerard termine en disant que M. le ministre à qui M. Corbon, président du Comité, a parlé de l'exposition permanente au Trocadéro des dessins de Viollet-le-Duc, est disposé à donner son autorisation. M. le président, au nom de la Commission, adresse des remerciements à la famille de Viollet-le-Duc ainsi qu'aux personnes qui veulent bien contribuer à l'entreprise.

La séance est levée à 11h45. 80/15/011/228

26 juin 1880
Présidence de M. L. de Ronchaud. La séance est ouverte à 9h30. Sont présents : MM. de Baudot, Darcy, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Laisné, Langlois de Neuville, de Lasteyrie, Legrand, Lisch, Henri Martin, de Mortillet, Ouradou, du Sommerard, Steinheil et Tétreau.
Le procès-verbal de la séance du 28 mai est lu et adopté.
Pont de Valentré à Cahors (Lot)

Les travaux de restauration, entrepris au Pont de Valentré, ont mis à découvert des restes de construction, indiquant la disposition primitive de la partie désignée sous le nom de Châtelet et située à l'extrémité du Pont. L'architecte, M. Gout, propose une addition à son projet primitif consistant dans la restauration du Châtelet, l'abaissement du tablier dont on retrouve l'ancien pavage et le couronnement des avant becs des piles du pont. Le devis s'élève à 17 813 Francs 08, dont 1 100 Francs seulement pourraient être payés au moyen des ressources locales.

M. Lisch, rapporteur, est d'avis, en raison de l'intérêt exceptionnel que présente le monument, d'accorder une nouvelle subvention de 16 713 Francs sur le crédit des Monuments historiques.

Conclusions adoptées.

Église de Souillac (Lot)

La suppression d'un contrefort a déterminé des désordres inquiétants dans l'intérieur de cet édifice et il y aurait lieu de rétablir d'urgence les choses dans leur ancien état. A cet effet M. Gout, architecte, a dressé un devis qui s'élève à 4827 Francs 18 que M. Lisch, rapporteur, propose d'approuver en mettant la dépense à la charge des Monuments historiques. En ce qui concerne l'exécution des travaux, il sera nécessaire de s'entendre avec le ministre des Finances qui a la jouissance de l'espace qu'occupait le contrefort.

Les propositions du rapport sont adoptées.

Ancienne chartreuse de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron)

M. Lisch fait connaître que le Conseil d'administration de l'hospice de Villefranche serait disposé à céder le retable de l'ancienne chartreuse à la condition que l'État allouerait des fonds pour la restauration de l'édifice. Le devis total de cette entreprise s'élève à 12 370 Francs 70. Les travaux urgents sont compris dans ce chiffre pour une somme de 8 171 Francs 65.

M. Lisch propose d'accepter les conditions de cette cession et d'accorder 4 000 Francs pour cette restauration, à la charge par le Conseil d'administration de payer le reste de la dépense.

La Commission adopte ces conclusions. 80/15/011/229

Monuments de Saint-Émilion (Gironde)

M. Lisch rend compte de sa visite aux monuments de Saint-Émilion, dont l'église figure seule sur la Liste des édifices classés. Cette ville fort curieuse, dont l'enceinte date du XIIe siècle renferme d'autres monuments très intéressants : les remparts dont la démolition est déjà commencée, le palais cardinal, une église monolithe, une chapelle, un donjon.

M. Lisch propose le classement de ces divers édifices et l'envoi d'un architecte, accompagné d'un photographe pour en faire le relevé.

La Commission adopte ces propositions et désigne M. Gout, architecte, et M. Mieusement, photographe, pour la mission dont il s'agit.

Hôtel de ville de Dreux (Eure-et-Loir)

M. de Baudot, rapporteur, appelé à donner son avis sur la nécessité de reconstructions partielles non prévues dans le devis de l'architecte, mais que celui-ci croit indispensables, exprime l'opinion que la dépose et la reconstruction des tourelles situées aux angles de la façade principale ne sont pas nécessaires et donne les moyens d'arriver à la consolidation et à la conservation de la partie du monument. Il demande la production d'un devis supplémentaire en vue de ce travail dont il reconnaît l'extrême urgence.

M. Darcy déclare s'être trop pénétré de la nécessité de la dépose et de la reconstruction pour se rendre à l'opinion de M. de Baudot. Il demande qu'un Inspecteur général soit désigné par la Commission pour trancher la question. M. Lisch est chargé de cette mission.

Église Saint-Aphrodise de Béziers (Hérault)

M. Laisné fait connaître qu'un particulier a donné 60 000 Francs en vue de la décoration de l'édifice, il présente à la Commission un projet de peintures qui sont déjà en cours d'exécution et des dessins de vitraux qui sont exécutés mais non placés, et propose qu'un rapport soit demandé à M. Steinheil à ce sujet.

M. Steinheil estime que le rapport peut-être fait séance tenante et qu'il y a lieu de rejeter le projet de décoration et d'empêcher la pose des vitraux. M. Laisné fait observer que la nef de Saint-Aphrodise, qui date du XIIIe siècle, en est la seule partie intéressante. Les vitraux étant destinés au choeur, on pourrait en autoriser la pose en déclassant cette partie du monument. La Commission consultée est d'avis de maintenir le classement et d'inviter la Fabrique à s'abstenir de poser les vitraux et de faire exécuter les peintures.

Église de Taverny (Seine-et-Oise)

M. Steinheil, rapporteur, est d'avis d'approuver 80/15/011/230 les verrières présentées par M. Simil, architecte, sous la réserve de quelques observations relatives au style des motifs des dais qui surmontent les grandes figures des fenêtres hautes et à la manière dont sont traitées les draperies de la figure de Saint-Louis. Une autre observation s'applique à la disposition des fenêtres basses dont la partie supérieure est occupée par un médaillon à figure, tandis que la partie inférieure de la baie est cachée par la tribune de l'orgue, la Commission est d'avis d'admettre cette disposition et de maintenir les autres observations du rapporteur.

Église de Bressuire (Deux-Sèvres)

M. Steinheil, rapporteur, a examiné le projet de verrières dressé par M. Gaudin, peintre verrier à Clermont, pour l'église de Bressuire. Ce projet ne lui paraît pas susceptible d'être adopté, en raison de l'absence de style et de la banalité de la composition. La Commission adopte les conclusions du rapport et exprime l'avis qu'un nouveau projet soit demandé à la Commune.

Tapisseries de l'hôpital d'Auxerre (Yonne)

M. du Sommerard expose qu'il s'est rendu à Auxerre à l'effet d'examiner les tapisseries appartenant à l'hôpital de cette Ville et de se concerter avec le préfet de l'Yonne au sujet des conditions dans lesquelles elles pourraient être cédées à l'État.

M. du Sommerard estime que ces tapisseries sont très précieuses et que la somme de 20 000 Francs qu'il propose d'affecter à leur acquisition est au-dessous de leur valeur vénale. L'administration de l'hôpital d'Auxerre étant disposée à accepter cette proposition, la Commission est d'avis d'accorder la dite somme de 20 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, pour l'acquisition des dites tapisseries.

Tour du monastère de Saint-Martin-des-Champs à Paris (Seine)

M. de Baudot a visité cette tour avec MM. Langlois de Neuville, de Lasteyrie et Ancelet, architecte du conservatoire des Arts et Métiers. Il ne reste d'intéressant de ce monument que sa voûte et sa charpente. Dans l'état d'avancement où sont les travaux du conservatoire, il serait impossible de revenir sur le projet approuvé par le conseil des Bâtiments civils. La sous-commission a examiné aussi les restes de l'ancien prieuré où se trouve encore une échauguette donnant sur le chemin de ronde de l'ancien rempart ; elle a exprimé le désir que cette échauguette soit conservée, et l'architecte s'est engagé à la maintenir dans son projet.

M. de Baudot propose, en ce qui concerne la Tour, de se borner à faire faire 80/15/011/231 un relevé des parties intéressantes qui subsistent ; il propose de faire également le dessin d'une fontaine aux armes de la Ville placée près de la tour, et demande s'il ne serait pas possible de la conserver en la déplaçant et en la remontant à l'angle de la rue du Vertbois et de la rue Saint-Martin.

La Commission adopte ces propositions et décide qu'une lettre sera écrite à l'administration de la Ville pour la conservation de la Fontaine. Elle désigne M. Bazin, architecte, pour faire le relevé de la Fontaine et de la Tour et propose, sur la demande de M. Langlois de Neuville, de saisir immédiatement le ministre des Travaux publics d'une demande tendant à la conservation de la partie du chemin de ronde et de l'échauguette qui existent encore.

M. du Sommerard expose l'objet de la réunion de la Commission qui vient d'avoir lieu au Trocadéro et de la visite au ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts qui a suivi la réunion. Le ministre a demandé l'envoi des pièces nécessaires pour présenter à part le devis de chauffage.

M. Legrand est d'avis que la demande du crédit nécessaire pour cet objet ne doit pas être présentée par voie d'amendement, mais sous forme de demande de crédit supplémentaire sur le budget de 1880.

La Commission adopte le système de chauffage à la vapeur comme plus avantageux au point de vue de la dépense annuelle.

Hôtel de ville d'Amboise (Indre-et-Loire)

M. Guinot, sénateur, introduit sur sa demande dans la salle des séances de la Commission, fait connaître qu'une demande de classement de l'Hôtel de ville d'Amboise a été adressée par le Conseil municipal de cette Ville à M. le sous-secrétaire d'État aux Beaux-arts. Il donne ensuite lecture d'un rapport de M. [Victor] Ruprich-Robert dont les conclusions sont favorables à ce classement et font ressortir l'urgence de cette mesure, la Ville étant sur le point de contracter un nouvel emprunt dans lequel elle pourrait comprendre l'Hôtel de ville pour 20 000 Francs en vue d'une restauration.

La Commission se prononce en faveur du classement de l'Hôtel de ville d'Amboise.

La séance est levée à 11h30. 80/15/011/232

10 juillet 1880
Présidence de M. Proust. La séance est ouverte à 9 heures. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Laisné, Lameire, Lisch, Henri Martin, de Mortillet, Ouradou, Quicherat, du Sommerard, Steinheil.
Le procès-verbal de la séance du 26 juin est lu et adopté.

M. le président fait connaître que M. le sous-secrétaire d'État aux Travaux publics lui a écrit officiellement au sujet du choix à faire d'un mode de chauffage pour le Trocadéro. A la suite de son entretien avec la Commission du Budget, le chiffre de 93 000 Francs a été adopté pour les travaux projetés. Le sous-secrétaire d'État des Travaux publics déposera le projet à la Chambre avant la fin de la session.

Projets de vitraux

[sans indication de lieu] M. Quicherat fait une observation générale relative aux projets de vitraux qu'on invite la Commune et la Fabrique à renvoyer à leurs auteurs en leur en demandant de nouveaux. Ce mode de procéder ne saurait amener de résultats. Mieux vaudrait désigner un artiste.

M. le président fait connaître à ce sujet qu'une Commission a été nommée pour la décoration des maisons d'école où se présentaient les mêmes inconvénients. Il en expose le but et les attributions.

Église de Brou à Bourg-en-Bresse (Ain)

M. Laisné a dressé en vue de la restauration de l'église de Brou un devis de 114 029 Francs 46 dans lequel la dépense de restauration des vitraux est évaluée à 36 713 Francs 66 et celle de la couverture à 26 756 Francs 24.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, estime que cette dernière peut-être réduite, en employant une partie des tuiles anciennes, et que la somme portée pour la réparation des verrières ne peut-être, en raison de son importance exagérée, que le résultat d'une erreur. Il conclut, en conséquence, que l'architecte soit invité à réviser son devis dans le sens de ces observations.

Cette proposition est adoptée.

Église de Morlaàs (Basses-Pyrénées)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait connaître qu'une somme de 11 500 Francs serait nécessaire pour terminer la restauration des sculptures du porche de cet édifice qui présentent le plus grand intérêt. Il propose d'accorder cette somme sur le crédit des Monuments historiques en la répartissant sur deux exercices.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)

Deux projets ont été présentés par M. Lafollye, architecte, 80/15/011/233 en vue de l'aménagement du logement du conservateur du Musée de Saint-Germain au 2e étage du bâtiment sud du château. En même temps M. Lafollye a adressé à la Commission un rapport au sujet d'un escalier ancien dont il a trouvé le relevé dans les dessins de M. Millet et qui semblerait indiquer l'existence d'un entresol au 1er étage.

La Commission, considérant que, fût-il absolument prouvé que cette disposition eût autrefois existé, les raisons qui l'avaient fait écarter n'en subsistaient pas moins, à savoir qu'au point de vue de l'habitation cette disposition ne donnerait point un résultat satisfaisant, maintient sa première proposition et, passant à l'examen des projets, se détermine en faveur de celui qui place les chambres à coucher dans la salle voûtée et le salon près de l'escalier.

Église d'Orbais (Marne)

Un devis de 167 247 Francs 24 a été dressé par M. Selmersheim pour continuer la restauration de cet édifice. M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'approuver le 1er chapitre qui comprend les travaux urgents et s'élève à 65 041 Francs sous la réserve de quelques observations relatives au système de châssis en bois projeté pour la restauration des verrières et à la disposition des arcs-boutants dont M. Millet avait proposé la modification. L'affaire est ajournée jusqu'à nouvel examen, qui sera fait sur place par M. le rapporteur avec l'architecte du monument.

Église de Saint-Seine (Côte-d'Or)

M. Laisné a dressé, en vue de la restauration de l'église Saint-Seine, un devis de 64 500 Francs, mais la dépense serait réduite à 34 187 Francs, si l'on se bornait à l'exécution des travaux indiqués par M. [Victor] Ruprich-Robert dans son rapport sur cet édifice en date du 30 janvier 1879. Parmi ces travaux se trouve compris le déblaiement qui incombe à la Municipalité et qui doit précéder toute restauration. Ce travail est évalué à 6 000 Francs environ.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'accorder 20 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, à la charge par la Commune de se procurer le montant des ressources nécessaires, soit 14 185 Francs.

La Commission est d'avis d'ajourner toute allocation jusqu'à ce que l'opération du déblaiement ait été complètement terminée par la Ville.

Église de Civray (Vienne)

Le devis des réparations à exécuter à cet édifice s'élève à 40 598 Francs dont 36 854 Francs 53 pour travaux de première urgence. M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'approuver le devis et d'accorder une subvention de 25 000 Francs à répartir sur deux exercices, à la charge par la Commune de se 80/15/011/234 procurer le montant des ressources complémentaires en s'adressant au département et à l'administration des Cultes.

Ces conclusions sont adoptées.

Tombeau de Lanuéjols (Lozère)

Cet intéressant monument était autrefois garanti des infiltrations des eaux pluviales par un aqueduc dont M. Bruyerre propose le rétablissement comme nécessaire à la conservation de l'édifice. Le devis présenté par cet architecte en vue de ce travail s'élève à 6 664 Francs 38.

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer cette somme sur le crédit des Monuments historiques.

Monuments d'Algérie

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose de répartir ainsi qu'il suit le crédit de 50 000 Francs voté par les Chambres pour la conservation des Monuments historiques de l'Algérie.

Edifice de Tlemcen : 30 000 Francs

Praetorium de Lambèze : 15 000 Francs

Fouilles et travaux de conservation des ruines de la basilique de Tebessa : 5 000 Francs

Ces conclusions sont adoptées par la Commission qui propose, en outre, qu'un agent soit chargé de la garde de ce dernier monument.

Église de Chambly (Oise)

Le devis, dressé pour la restauration de ce monument, s'élève à 683 339 Francs. En présence de ce chiffre considérable et de l'état déplorable du monument, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis de s'en tenir à l'achèvement de la restauration du choeur, qui a déjà coûté des sommes importantes à la Commune et à l'État et qui figure encore au devis pour une somme de 151 966 Francs 85. Il propose, en conséquence, d'accorder pour cette dépense 110 000 Francs, à la charge par la Commune de se procurer les ressources complémentaires.

La Commission est d'avis de remettre le devis de la restauration du choeur entre les mains de M. le Contrôleur des travaux, afin d'examiner s'il ne serait pas possible de réduire la dépense.

Église de Royaucourt (Aisne)

La solution de cette affaire soumise à l'examen de la Commission en mai 1879 avait été ajournée en raison de l'intérêt secondaire du monument. La Commune ayant réuni pour la restauration de l'édifice une somme de 2 500 Francs dont 1 500 Francs ont été fournis par l'administration des Cultes, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose à nouveau d'allouer 8 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, sous la condition que la Commune se procurera le complément 80/15/011/235 des ressources nécessaires, en s'adressant, s'il y a lieu, au Conseil général et en demandant, par son intermédiaire, une nouvelle subvention du ministère des Cultes.

La Commission adopte les conclusions du rapport.

Digue du Mont-Saint-Michel (Manche)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait connaître que l'administration des Ponts-et-Chaussées, au lieu d'arrêter la digue à 50 mètres des tours d'enceinte suivant les propositions qu'elle avait faites elle-même, consolide et régularise le talus en avant des murailles, en vue d'établir deux rampes en pente douce qui viendront aboutir l'une à la porte d'entrée du mont, l'autre du côté opposé sur la grève à l'Est.

M. le rapporteur, jugeant inutile une nouvelle protestation contre les actes de MM. les Ingénieurs des Ponts-et-Chaussées, croit qu'il appartient à M. le ministre des Beaux-arts de prendre l'affaire en mains. Il propose de le prier de défendre les remparts du Mont-Saint-Michel contre les projets de l'administration des Travaux publics.

Cette proposition est adoptée.

Église de Louveciennes (Seine-et-Oise)

Le devis des travaux de restauration de cette église s'élève à 77 283 Francs 27. La Commune et la Fabrique ont déjà réuni 37 000 Francs pour cette entreprise. M. de Baudot, rapporteur, propose d'accorder 20 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques à la charge par la Commune de parfaire le devis.

M. Quicherat est d'avis que ce monument, qui n'a conservé de sa disposition primitive qu'une travée, ne mérite pas de figurer sur la Liste de classement. La Commission, consultée, est d'avis de maintenir le classement de l'église de Louveciennes, mais de réduire à 10 000 Francs le chiffre de l'allocation proposée par M. le rapporteur.

Hôtel de ville de Dreux (Eure-et-Loir)

M. Lisch a visité l'Hôtel de ville de Dreux avec MM. de Baudot et Darcy et s'est convaincu de la possibilité de restaurer l'édifice sans procéder à la démolition des tourelles. M. Darcy sera invité en conséquence à poursuivre les travaux en procédant suivant les moyens que MM. de Baudot et Lisch croient pouvoir employer.

Donjon de Pons (Charente-Inférieure)

Ce monument est en fort bon état de conservation, à l'exception des couvertures, qu'il importerait de réparer promptement. M. Lisch, rapporteur, est d'avis d'inviter M. le maire de Pons à faire procéder le plus tôt possible, et aux frais de la Commune, aux travaux de réparation dont il s'agit.

La Commission adopte les conclusions du rapport. 80/15/011/236

Église d'Yvignac (Côtes-du-Nord)

M. Corroyer, architecte chargé par M. le ministre des Beaux-arts de la restauration de l'église d'Yvignac, soumet à l'examen de la Commission un projet dont il propose de confier l'exécution à l'architecte de la Commune, auteur du projet primitif repoussé par la Commission.

M. Lisch, rapporteur, est d'avis qu'il est impossible d'admettre la combinaison proposée par M. Corroyer. L'administration ne saurait avoir affaire à deux architectes. Il appartient à l'architecte, désigné par le ministre des Beaux-arts, de faire exécuter son projet, et rien n'empêche que ce soit sous la surveillance de l'architecte de la Commune pourvu que ce soit sous sa propre responsabilité.

Les conclusions du rapport sont adoptées et M. Corroyer devra fournir un projet plus détaillé de la restauration de l'église d'Yvignac.

Beffroi de Bergues (Nord)

M. Danjoy, architecte, a dressé en vue de l'achèvement de la restauration du Beffroi de Bergues un devis de 23 083 Francs 45 dans lequel les travaux de restauration proprement dits figurent pour la somme de 5 423 Francs 41.

De ce chiffre, M. Lisch, rapporteur, estime qu'il y a lieu de déduire environ 1 000 Francs qui ne se rapportent pas directement à des ouvrages de ce genre et qui devraient rester à la charge de la ville. Il propose, en conséquence, d'accorder sur le crédit des Monuments historiques une subvention de 4 500 Francs montant de la dépense affectée aux travaux de restauration.

La Commission adopte les conclusions du rapport.

Chapelle de Champdé à Châteaudun (Eure-et-Loir)

La chapelle de Champdé, frappée de la foudre en 1878, est aujourd'hui à l'état de ruine. La Société dunoise a appelé l'attention de l'administration des Beaux-arts sur cet édifice et demandé que l'indemnité accordée à la Ville par la compagnie d'assurances soit consacrée à sa conservation et à sa restauration.

M. Lisch, rapporteur, est d'avis que le monument présente un intérêt beaucoup trop secondaire pour être restauré. Il y aurait lieu seulement d'inviter la Ville à le dégager des débris qui l'encombrent et à l'entourer d'une grille pour le protéger.

Ces conclusions sont adoptées.

Église d'Azay-le-Rideau (Indre-et-Loire)

La Fabrique d'Azay-le-Rideau a fait exécuter à son église sans autorisation ministérielle un certain nombre de travaux qui ont diminué l'intérêt déjà très secondaire que présentait le monument. Elle demande aujourd'hui à l'administration des Beaux-arts de lui venir en aide pour achever la restauration.

Conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis qu'il y a lieu de déclasser l'édifice en raison du peu d'intérêt qu'il présente aujourd'hui. 80/15/011/237

Château de Vendôme (Loir-et-Cher)

M. Lisch, rapporteur, a visité les restes de cet édifice et constaté l'urgence de certaines mesures à prendre pour en assurer la conservation. Le devis des travaux à exécuter s'élève à 1 540 Francs et la Ville ne peut contribuer à la dépense que pour 800 Francs.

M. Lisch propose d'accorder, sur le crédit des Monuments historiques, les 740 Francs nécessaires pour combler le déficit, mais à la condition que les travaux seront exécutés sous la direction de M. Paul Boeswillwald qui est déjà chargé d'importantes constructions dans la localité.

Musée de Toulouse (Haute-Garonne)

M. de Baudot fait part d'une communication du directeur du Musée de Toulouse qui demande l'autorisation de disposer des inscriptions antiques dans les murailles du Musée. M. de Baudot a cru devoir prendre l'avis de la Commission des Monuments historiques avant d'adopter cette disposition qu'il croit sans inconvénient.

La Commission adopte ses propositions.

Église Saint-Maclou de Rouen (Seine-Inférieure)

Au sujet de l'église de Saint-Ouen, la Commission constate que rien n'est changé dans la situation et propose d'inviter la Ville à remplacer par une grille la clôture en bois qui entoure le monument.

La séance est levée à 11 heures. 80/15/011/238

27 juillet 1880
Présidence de M. du Sommerard. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Darcy, Gautier, Laisné, Langlois de Neuville, Lameire, Lisch, Henri Martin, de Mortillet, Ouradou, Steinheil.
Il est donné lecture du procès-verbal de la séance du 10 juillet. M. Steinheil fait observer que le procès-verbal ne constate pas qu'il est chargé de se rendre à Brou avec M. Laisné. Le procès-verbal est adopté.

La parole est à M. [Émile] Boeswillwald pour lire son rapport sur :

Église de Vignory (Haute-Marne)

Les travaux de réparation à exécuter à ce monument sont évalués à 9 604 Francs 42. La Commune et la Fabrique ne pouvant contribuer à cette dépense que pour une somme de 2 000 Francs, M. le rapporteur propose d'accorder sur le crédit des Monuments historiques 7 604 Francs 42 pour combler le déficit.

Cette proposition est adoptée.

Église de Mont-devant-Sassey (Meuse)

Les travaux de restauration de cet édifice ont dû être suspendus, les crédits alloués ayant été absorbés et même dépassés. L'excédent de la dépense s'élève à 2 950 Francs 70. L'architecte, pour compléter la restauration, a dressé un devis supplémentaire de 34 148 Francs 64 dans lequel les travaux urgents figurent pour 24 165 Francs 94 y compris les 2 950 Francs d'excédant.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose de n'approuver pour le moment que la dépense des travaux urgents et d'accorder sur le crédit des Monuments historiques une somme de 15 000 Francs à la charge par la Commune de se procurer le complément des ressources nécessaires.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Maison carrée à Nîmes (Gard)

La Municipalité de Nîmes a voté 4 313 Francs pour la reconstruction de la toiture de la Maison carrée, qui cesse d'être affectée à un musée, et demande à l'administration des Beaux-arts de prendre à sa charge les 8 626 Francs qui forment le déficit.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis qu'il n'est pas nécessaire de reconstruire la toiture pour laquelle une réparation suffirait. En tous cas, il estime que la dépense doit entièrement incomber à la Ville et demande à la Commission de maintenir à ce sujet les précédentes propositions votées dans la séance du 30 avril 1874.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église de Cruas (Ardèche)

L'architecte de l'église de Cruas propose la démolition 80/15/011/239 de la sacristie actuelle, construction sans caractère qui engage une partie de l'absidiale sud et empêche la restauration de cette partie du monument, et sa construction contre le mur méridional du transept sud. Cette reconstruction n'est praticable qu'à la condition d'acquérir le terrain situé entre le transept et le mur de clôture de la propriété voisine. La dépense totale s'élèverait à 4 129 Francs 44 et l'acquisition du terrain pour 1 750 Francs ce qui le porte à 50 Francs le mètre.

En présence de cette prétention exagérée du propriétaire, M. le rapporteur est d'avis d'inviter le préfet à procéder à l'expropriation du terrain.

La Commission adopte cette conclusion en proposant de réduire le plus possible la surface de la nouvelle sacristie.

Église de Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne)

Conformément aux instructions de M. le ministre des Beaux-arts, M. Lafollye, architecte du monument, a négocié avec le Supérieur du couvent des Olivétains l'acquisition d'une bande de terrain nécessaire au dégagement du côté méridional de l'église de Saint-Bertrand-de-Comminges. M. le Supérieur serait prêt à céder ledit terrain à certaines conditions, dont les principales sont les suivantes : le terrain serait cédé au prix de un franc le mètre carré, la voûte placée sous la chapelle serait abandonnée moyennant une somme de 500 Francs, le mur de clôture serait construit aux frais de l'État, il aurait la hauteur d'un mètre en maçonnerie et serait couronné d'une grille en fer ayant 1 mètre 25 de haut et percé d'une porte indispensable pour le service de la maison.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis que ces conditions sont susceptibles d'être acceptées et propose d'inviter M. Lafollye à dresser un devis de la dépense qu'entraînerait l'opération et à s'assurer si M. le supérieur des Olivétains possède les titres de propriété de la voûte située sous la chapelle.

Ces propositions sont adoptées.

Église Saint-Just de Narbonne (Aude)

M. Laisné a dressé en vue de la restauration de cet édifice un devis de 27 810 Francs 25 divisé en 3 chapitres, suivant l'urgence.

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis d'ajourner son vote jusqu'à ce que la Ville de Narbonne ait fait connaître dans quelle proportion ses ressources lui permettent de concourir à l'entreprise.

Église de Saint-Seine (Côte-d'Or)

Le devis rectifié de la restauration de cet édifice s'élève à 35 092 Francs 94. La Ville s'est engagée à procéder au dégagement demandé par la Commission. Cette opération 80/15/011/240 lui coûtera environ 6 000 Francs. En raison de l'urgence des travaux, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'allouer sur le crédit des Monuments historiques, une somme de 20 000 Francs à la condition que la Commune se procurera les 15 092 Francs 94 complémentaires en s'adressant, s'il y a lieu, au département et à l'administration des Cultes.

Ces conclusions sont adoptées.

Château de Foix (Ariège)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis que les restes de cet édifice ne présentent pas un intérêt suffisant pour motiver une allocation sur le crédit du Monuments historiques. Il propose à la Commission de se borner à demander à l'un de ses architectes un relevé du monument.

La Commission adopte cette proposition et désigne M. [Jean-Camille] Formigé pour la mission dont il s'agit.

Église de Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne)

Un devis de 28 698 Francs 51 a été dressé en vue de l'achèvement de la restauration de l'église de Bourbonne. La Ville a réuni pour cette entreprise 12 000 Francs ; elle demande à l'État de fournir la somme complémentaire.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'accorder sur le crédit des Monuments historiques la moitié environ du déficit, soit 8 698 Francs 51 à la condition que l'administration municipale se procurera l'autre moitié en s'adressant au Conseil général et, par son intermédiaire, à l'administration des Cultes.

Ces conclusions sont adoptées.

Chapelle funéraire de Bléré (Indre-et-Loire)

Le devis de restauration de cet édifice s'élève à 20 048 Francs 32. Quelque intérêt que présente ce monument, M. Lisch, rapporteur, estime que le projet de l'architecte ne saurait être adopté par la raison qu'il constitue une véritable reconstruction. Il y aurait lieu de se borner aux travaux urgents, dont la dépense s'élèverait à environ 4 500 Francs.

Conformément aux conclusions de M. le rapporteur, la Commission est d'avis d'accorder pour cette entreprise une somme de 2 500 Francs, à la charge par la Commune de réunir la somme complémentaire, en invitant l'architecte à se borner strictement aux travaux de consolidation.

Église Saint-Sabin de Villefranche-du-Queyran (Lot-et-Garonne)

Les travaux qu'il s'agirait d'exécuter à cet édifice sont d'une extrême urgence et ne dépassent pas la somme de 308 Francs. En raison de l'impossibilité où se trouve la Commune, la Commission est d'avis conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, de l'allouer sur le crédit des Monuments historiques. 80/15/011/241

M. [Émile] Boeswillwald fait connaître que le devis du moulage de la colonne des anges de la cathédrale de Strasbourg s'élève à 19 000 Francs environ et propose de se borner à l'estampage de trois rangées de statues.

La Commission est d'avis de ne faire estamper que les Vierges folles et le tombeau d'Ulrich et d'ajourner pour le reste jusqu'au voyage de M. [Émile] Boeswillwald à Strasbourg.

Château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)

M. de Baudot, rapporteur, expose que la Ville, en vue d'élever une statue à M. Thiers, demande l'autorisation d'élargir l'emplacement qu'elle lui destine en rétrécissant d'environ 3 mètres le fossé du château. Par suite d'une disposition spéciale, ce fossé conserverait la même largeur à sa base et aurait encore une largeur uniforme de 17 mètres lorsque le pavillon Louis XIV aurait disparu.

M. le rapporteur conclut, en conséquence, à ce qu'il soit fait à la demande de la Ville un accueil favorable, et M. Langlois de Neuville signale l'urgence de la décision. La Commission adopte les conclusions du rapport.

Chauffage du Trocadéro

M. Langlois de Neuville rend compte de la situation et expose comment M. le sous-secrétaire d'État des Travaux publics a dû se borner à demander un crédit de 93 500 Francs.

M. de Baudot rappelle ce qui s'est passé lors de l'examen fait par la sous-commission des procédés de chauffage. Deux modes avaient été mis en présence, le chauffage par le sol et le chauffage par la cimaise [ ?]. La Commission avait adopté le premier, dont le devis était de 126 000 Francs. Ce système a été rejeté à cause de l'importance du chiffre de la dépense, et le système du chauffage par la gaine, auquel répondait le chiffre de 93 500 Francs, a été pour cette raison préféré. M. de Baudot ne voit pas d'inconvénient à l'adoption de ce genre de chauffage.

M. Langlois de Neuville expose que, pour concilier les intérêts, MM. Bourdais et Davioud pourraient adapter au chiffre de 93 500 Francs le système préféré par la Commission. Il annonce que M. Bourdais est à la disposition de cette dernière pour lui fournir tous les renseignements.

M. Bourdais, introduit dans la salle de séances, fait connaître les avantages et les inconvénients des deux modes de chauffage. M. le président pose à M. Bourdais la question de savoir si on peut, en adoptant le système de 80/15/011/242 chauffage par le sol, réduire le devis de 126 000 Francs à 93 500 Francs. M. Bourdais répond que cette réduction est possible sans doute mais qu'elle nécessitera une étude et la rédaction d'un nouveau devis.

Le système de chauffage par la gaine avec un crédit de 93 500 Francs est adopté par la Commission. M. de Baudot demande au nom de M. Proust, qu'on puisse disposer des salles chauffées dès le 1er novembre. M. Bourdais s'engage à terminer son projet pour le commencement d'août et compte trois mois pour l'exécution.

La séance est levée à 11 h 30. 80/15/011/243

5 août 1880
La séance est ouverte sous la présidence de M. du Sommerard. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Darcy, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Lisch, Henri Martin, de Mortillet, Ouradou, Ruprich-Robert, Steinheil.
Le procès-verbal de la séance du 17 juillet est lu et adopté. M. le président donne lecture d'une lettre de M. Proust s'excusant de ne pouvoir présider la séance, et annonce que les travaux de chauffage du Trocadéro sont commencés. La parole est à [Victor] Ruprich-Robert pour lire son rapport sur :
Église de Saint-Pierre-sur-Dives (Calvados)

Le devis de restauration de cet édifice s'élève à 37 931 Francs 89 et l'exécution des travaux est assurée par la Commune et la Fabrique qui ont réuni à cet effet une somme de 38 000 Francs.

M. le rapporteur est d'avis d'approuver le projet de l'architecte sous la réserve de statuer sur la continuation de l'entreprise et sur la part contributive que pourrait prendre l'administration des Beaux-arts au paiement de la dépense y relative, lorsque la Commune aurait complété le dégagement des chapelles de l'abside.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Saint-Germain-des-Bois (Saône-et-Loire)

M. Ruprich-Robert, rapporteur, est d'avis que cet édifice ne présente pas un intérêt suffisant pour justifier les sacrifices auxquels entraînerait une restauration ni même pour être maintenu sur la Liste des édifices classés.

Conformément à cette opinion la Commission propose de déclasser l'église de Saint-Germain-des-Bois.

Église de Breteuil (Oise)

Ce petit monument, qui date du XIIe siècle, est dans un très mauvais état de conservation. La dépense qu'occasionnerait sa restauration pourrait être évaluée à une dizaine de mille francs.

M. Ruprich-Robert, rapporteur, est d'avis qu'il y a lieu d'inviter la Commune à faire des efforts pour assurer la conservation de l'édifice, mais qu'il ne présente pas assez d'intérêt pour être classé.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Lhuître (Aube)

La Commune demande l'autorisation de construire à ses frais un beffroi dans la tour de l'église et présente un projet que M. Ruprich-Robert, rapporteur, considère comme susceptible d'être adopté, sous la réserve que des pièces de bois ou contre-fiches seront ajoutées au système proposé, de façon à reporter le poids du beffroi vers le pied des poteaux des fermes. 80/15/011/244

M. [Émile] Boeswillwald propose de recommander l'emploi du système inventé par M. l'abbé Aiguillon, dont il a obtenu de bons résultats.

La Commission adopte les conclusions du rapport et l'administration tiendra compte de la proposition de M. [Émile] Boeswillwald.

Église Sainte-Croix à Provins (Seine-et-Marne)

Le devis dressé en vue de la restauration de cet édifice s'élève à 22 644 Francs et la Commune sollicite de l'administration des Beaux-arts un secours de 7 664 Francs pour cette entreprise.

M. Ruprich-Robert, rapporteur, estime d'une part que les travaux prévus au devis sont insuffisants pour produire des résultats utiles et d'autre part qu'au point de vue de l'art l'église Sainte-Croix ne présente qu'un médiocre intérêt. Il conclut en conséquence au déclassement de l'édifice.

La Commission adopte les conclusions du rapport.

Église de Mareil-Marly (Seine-et-Oise)

M. Ruprich-Robert, rapporteur, a visité cet édifice dont la restauration commencée par M. Millet a été interrompue par la mort de cet architecte. La Commune demande un secours pour continuer cette entreprise que M. le rapporteur croit nécessaire d'achever. Il propose d'inviter M. Naples, qui a suivi les travaux de restauration avec M. Millet, à dresser un devis en vue de leur achèvement.

Cette proposition est adoptée.

Église de Juziers (Seine-et-Oise)

La Commune de Juziers demande un secours pour la réparation à faire à son église et soumet à l'examen de la Commission un devis dressé par l'architecte de l'arrondissement.

M. Ruprich-Robert, rapporteur, est d'avis que le projet présenté n'est pas susceptible d'être adopté et propose de charger M. Naples de visiter l'édifice et de rédiger un devis des travaux que la situation lui paraîtra comporter.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Morigny (Seine-et-Oise)

Cet édifice est dans un état qui nécessite d'urgentes réparations. Un projet de restauration a été présenté par la Commune. M. Ruprich-Robert, rapporteur, estime qu'il ne saurait être approuvé et propose à la Commission de désigner l'un de ses architectes pour dresser un devis des travaux urgents à exécuter au monument dont il s'agit.

La Commission adopte les conclusions du rapport et désigne M. Naples pour la rédaction du devis.

Église de La Bénisson-Dieu (Loire)

M. Selmersheim, architecte, a dressé en vue de la restauration de cette église, un devis de 41 834 Francs. 80/15/011/245

M. Ruprich-Robert, rapporteur, propose d'approuver ce projet en principe, en se bornant quant à présent à l'exécution des travaux compris au 1er chapitre pour une somme de 26 950 Francs dont la moitié serait mise à la charge de l'administration des Beaux-arts. La Commission exprime l'avis que la dépense dont il s'agit est trop considérable appliquée à un monument d'un intérêt secondaire et qui menace ruine.

M. le président demande s'il n'y aurait pas lieu de proposer le déclassement. M. le rapporteur se rallie à cette proposition qui est adoptée.

Église Saint-Pierre de Luxeuil (Haute-Saône)

M. Ruprich-Robert, rapporteur, exprime le regret que M. Naples ait abandonné avant l'hiver les fouilles qu'il avait commencées au pied de l'édifice ; il blâme la Ville d'avoir fait creuser un fossé d'assainissement, contrairement à l'avis de l'architecte et sans avoir pris l'avis de la Commission des Monuments historiques . Ces mesures en elles-mêmes sont d'ailleurs susceptibles d'être approuvées ; seulement le mur, ayant été mal fondé et mal construit, devrait être démoli et rétabli sous la direction de l'architecte de la Commission et aux frais de la Ville. D'autre part, le fossé devrait être creusé davantage, de 80 centimètres environ, de manière que les eaux pluviales s'écoulent par l'égout souterrain qui traverse la nef du nord au sud.

En ce qui concerne les travaux à exécuter, M. le rapporteur est d'avis que le devis de 107 041 Francs 85 dressé par M. Naples est exagéré. Il serait en outre nécessaire d'y apporter diverses modifications. La reconstruction du mur du bas-côté et des arcs-boutants pourrait être ajournée, ainsi que la démolition d'une partie du bâtiment du séminaire. En un mot, des trois chapitres du devis, deux seulement s'appliquent à des travaux nécessaires et la dépense de 86 549 Francs qu'ils prévoient pourrait être réduite de près de moitié.

M. [Victor] Ruprich-Robert conclut en conséquence à ce qu'une nouvelle étude soit demandée à M. Naples dans le sens du rapport, en vue de la restauration dont il s'agit.

Les conclusions sont adoptées.

Église de Taverny (Seine-et-Oise)

Le nouveau devis dressé par M. Simil pour la restauration de l'église de Taverny s'élève à 60 040 Francs 19 et se divise en chapitres suivant l'usage. M. Ruprich-Robert, rapporteur, est d'avis d'approuver l'ensemble du devis en s'en tenant quant à présent à l'exécution d'une partie des 80/15/011/246 travaux compris au 1er chapitre. Ces travaux consistent dans la restauration de la façade principale s'élevant à 17 181 Francs 60. Les ressources réunies étant de 6 285 Francs 84 il y aurait à pourvoir à un déficit de 10 913 Francs 75. M. le rapporteur est d'avis d'allouer sur le crédit des Monuments historiques en vue de cette entreprise une somme de 8 000 Francs à la condition que la Commune se procurera le complément des ressources nécessaires soit : 2 895 Francs 76.

M. [Victor] Ruprich-Robert insiste en outre pour que la Fabrique soit invitée à s'abstenir de décorer son église de verrières sans l'autorisation de l'administration des Beaux-arts.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église de Morienval (Oise)

M. Shmersheim, architecte, a dressé l'état de la situation des travaux. Le devis a été dépassé d'environ 12 000 Francs. M. Ruprich-Robert, rapporteur, conclut verbalement à ce que cet excédent soit mis à la charge du crédit des Monuments historiques. La Commission approuve les conclusions de M. Ruprich-Robert.

La parole est à M. Henri Martin pour une communication au sujet de la :

Conservation des Monuments Mégalithiques du Morbihan

M. Henri Martin expose la situation : La sous-commission avait espéré obtenir un crédit particulier. La Commission du Budget ne l'a point accordé. Il est cependant urgent d'agir. Les alignements d'Erdeven qui sont très précieux sont attaqués. 20 menhirs ont été détruits et vendus à un entrepreneur. Le préfet du Morbihan et la Société polymatique sont intervenus et ont obtenu l'ajournement d'une destruction plus importante. Mais, si ces négociations sont nécessaires, il faut qu'elles soient basées sur la certitude d'avoir des fonds, M. Henri Martin demande une allocation de 20 000 Francs en attendant l'ouverture d'un crédit spécial.

M. le président fait observer qu'il est difficile à la Commission de proposer une allocation sans avoir une base d'estimation. Il pense qu'il conviendrait de charger un architecte de faire un relevé et de rédiger un devis. On procéderait comme pour les monuments et ainsi qu'il est nécessaire pour la comptabilité publique.

M. Henri Martin dit que le travail a été fait pour une partie des monuments de Carnac.

Le dossier contient en effet un devis de 784 Francs 07 pour acquisition de parcelles : la Commission propose d'approuver ce sujet d'acquisition. M. Henri Martin offre de mettre M. Lisch, qui ira 80/15/011/247 dans le Morbihan en septembre, en rapport avec les personnes les plus aptes à faciliter les négociations. La Commission adopte cette proposition ; l'administration informera M. le préfet du Morbihan de la mission dont M. Lisch est chargé.

Église de Brou à Bourg-en-Bresse (Ain)

M. Steinheil, rapporteur, fait connaître le résultat de la visite qu'il a faite à l'église de Brou avec M. Laisné. L'état des meneaux est particulièrement déplorable ; il sera nécessaire d'en rendre un compte exact, si l'on veut arriver à établir le chiffre de la dépense d'une manière certaine. Quant à la remise au plomb, qui paraît inévitable pour les parties droites, M. Steinheil est d'avis qu'il faudrait l'éviter comme dangereuse pour les panneaux enfermés dans les découpures des tympans.

M. [Émile] Boeswillwald, dont le rapport a été lu à la séance du 10 juillet, conclut en conséquence verbalement à ce que M. Laisné révise la partie de son devis relative aux verrières et qu'il indique dans son nouveau travail le réemploi des matériaux qui n'ont pas été mis en place.

Ces conclusions des deux rapports sont adoptées.

Église d'Herment (Puy-de-Dôme)

M. Bruyerre, architecte, a dressé en vue de la restauration de cet édifice un devis de 58 412 Francs 93. M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, estime d'une part que la reconstruction du clocher qui figure dans le projet pour une somme de 18 812 Francs n'est nullement urgente et d'ailleurs incomberait à la charge de la Commune. Il estime d'autre part que le canal d'assainissement prévu par l'architecte aurait pour effet de déchausser les fondations et présenterait dès lors un danger ; qu'il suffirait en conséquence d'un simple revers de pavés établi sous forme de béton pour empêcher les infiltrations ; que l'emploi de la tuile avec contrejoints d'un modèle particulier présenterait cet inconvénient d'être difficile à remplacer en cas d'accident ; que la dépense d'une crête de couronnement des couvertures en pierre découpée n'est point justifiée, et qu'enfin le percement de nouvelles baies ferait perdre à l'édifice son caractère de sévérité.

Conformément aux conclusions de M. le rapporteur, la Commission propose de demander à M. Bruyerre la modification de son devis dans le sens des observations du rapport.

Église de Manglieu (Puy-de-Dôme)

M. Bruyerre, architecte, a dressé un devis de 42 804 Francs 08 pour l'achèvement des travaux de restauration de l'église de Manglieu. Une somme de 4 168 Francs 11 restant 80/15/011/248 en caisse sur les fonds précédemment alloués, le déficit à combler est de 38 636 Francs 27.

Conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission propose d'approuver le devis et d'accorder 25 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, à la charge par la Commune de se procurer le complément des ressources nécessaires pour achever l'entreprise.

Clocher de Sorèze (Tarn)

La Commune a voté une somme de 3 000 Francs en vue de la restauration de cet édifice et paraît disposée à élever, s'il est nécessaire, le chiffre de la subvention.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis que la Commission des Monuments historiques peut venir en aide à la Municipalité, mais qu'il convient d'attendre, pour fixer le chiffre d'une subvention, qu'un devis ait été dressé par un architecte.

Ces conclusions sont adoptées et M. Paul Boeswillwald est désigné pour rédiger le projet dont il s'agit.

Église de Moirax (Lot-et-Garonne)

M. Lafollye, architecte, a dressé pour la restauration de l'église abbatiale de Moirax un devis dans lequel il ne s'est pas absolument conformé aux instructions qui lui avaient été données par M. le ministre des Beaux-arts.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose en conséquence de n'en approuver que les deux premiers chapitres sous certaines réserves, à savoir : que le petit mur disposé entre la corniche de l'abside et le dallage de la couverture serait supprimé, que l'architecte donnerait au mur est de la coupole du choeur une épaisseur égale à celle du mur ouest, que, dans la restauration de la façade, les glacis des contreforts qui couronnent les colonnes des deux côtés du porche seraient simplifiés. Le 3e chapitre devrait être modifié dans le sens des indications portées au précédent rapport de M. [Émile] Boeswillwald en date du 18 avril 1877.

En raison de l'urgence des travaux, M. le rapporteur conclut en outre à ce que le tiers de la dépense, prévue aux deux premiers chapitres qui s'élève à 40 000 Francs environ, soit accordé sur le budget des Beaux-arts. Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église d'Arnac-Pompadour (Corrèze)

Les ressources mises à la disposition de l'architecte pour la restauration de ce monument n'ayant pas été suffisantes pour exécuter les travaux prévus, un devis supplémentaire de 11 948 Francs 50 est soumis à l'examen de la Commission des Monuments historiques . M. Lisch, rapporteur, propose d'approuver ce devis et d'accorder sur le budget des Beaux-arts une somme de 4 000 Francs à la charge par la Commune de se procurer le 80/15/011/249 complément des ressources nécessaires. Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église d'Arques (Seine-Inférieure)

M. le président porte à la connaissance de la Commission les démarches faites auprès de lui par M. le maire de la Ville d'Arques en vue d'obtenir le déclassement de l'église pour la restauration de laquelle M. Sauvageot a rédigé un devis. Cette demande est fondée sur ce motif que la Commune désirerait faire à sa guise l'emploi des sommes dont elle dispose.

La Commission consultée est d'avis qu'en raison de l'intérêt que présente l'église d'Arques il y a lieu de la maintenir sur la Liste de classement.

Moulage des sculptures du Puits de Moïse à Dijon (Côte-d'Or)

M. Gautier fait une communication au sujet des moulages du puits de Moïse dont le devis s'élève à 13 000 Francs. Il estime que la dépense pourrait être réduite à 8 000 Francs.

M. Geoffroy-Dechaume expose l'urgence de ce travail et déclare inacceptable la proposition faite par le mouleur de démonter les statues.

La Commission vote l'exécution immédiate desdits moulages.

Église abbatiale de Saint-Denis (Seine)

M. Darcy demande à MM. les Inspecteurs généraux de se réunir à Saint-Denis pour examiner la question de la continuation des travaux.

Porte Saint-Georges à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

M. [Émile] Boeswillwald rend compte de sa mission à Nancy pour la conservation de la porte. Il s'est entretenu avec M. le maire et a constaté la possibilité d'établir la circulation sans démolir cet édifice. Ce magistrat a toutefois persisté dans ses objections et fait observer qu'il n'existait aucune loi qui permît à l'État de s'opposer à la destruction d'un monument municipal, fût-il classé. La démolition de la porte en question paraît toutefois devoir être au moins ajournée.

La séance est levée à 11 h 30. 80/15/011/250

30 octobre 1880
Le procès-verbal de la séance du 5 août est lu et adopté.
Fouilles projetées à La Turbie (Alpes-Maritimes)

M. le président donne lecture d'une lettre de M. Henri Martin qui s'excuse de ne pouvoir assister à la séance et qui appelle l'attention de la Commission sur le projet qu'aurait un savant anglais de faire des fouilles à La Turbie. Suivant le désir exprimé par M. Henri Martin, l'administration recommandera à M. le préfet du département de n'autoriser l'exécution de ces fouilles qu'autant qu'elles seront faites assez loin du monument classé pour n'en pas compromettre la solidité.

Monuments de l'Algérie

M. [Émile] Boeswillwald, Inspecteur général, soumet à la Commission des propositions pour l'organisation du service des travaux en Algérie et pour la répartition du crédit de 50 000 Francs ouvert par les Chambres sur l'exercice 1880 et sur l'exercice 1881 en vue de la conservation des Monuments historiques de cette colonie.

M. l'Inspecteur général estime que l'organisation dudit service doit être calqué sur celle adoptée pour le service des Monuments historiques en France, qui comprend des architectes, directeurs des travaux et responsables, ayant sous leurs ordres des inspecteurs choisis par eux et agréés par l'administration. Toutefois, les monuments situés sur le territoire des départements d'Alger, d'Oran et de Constantine ne sont pas tellement nombreux que leur étude, leur conservation ou leur restauration ne puissent pas être confiées à un seul architecte, M. Duthoit, qui a déjà dirigé des travaux en Algérie et auquel la Commission doit les belles études qu'elle possède dans ses archives sur quelques uns des monuments de cette contrée, paraît tout désigné pour occuper ce poste.

En raison de la perte de temps considérable qui serait imposée à cet architecte et des difficultés qu'il aurait à traverser pour franchir la distance qui sépare les monuments dont il aurait à s'occuper, M. l'Inspecteur général considère qu'il est juste de lui allouer une indemnité de 3 000 Francs par an indépendamment des 5% proportionnels et des frais de voyages qui sont habituellement accordés aux architectes pour la direction des travaux en France. 80/15/011/251

En ce qui concerne l'indemnité à allouer aux inspecteurs qui seraient appelés à surveiller l'exécution des ouvrages, M. [Émile] Boeswillwald propose de la fixer à 225 Francs par mois pendant le temps que dureront les travaux ou les études sur place.

La Commission adopte ces propositions qu'elle trouve modérées, à la condition toutefois que l'indemnité accordée aux inspecteurs ne sera jamais que temporaire et ne constituera pas un traitement.

Quant à la répartition de chacun des crédits de 50 000 Francs ouverts en 1880 et en 1881 elle est classée comme il suit :

en 1880

30 000 Francs pour la Mosquée de M Dersa de Bon Médine, à Tlemcen, département d'Oran,

10 000 Francs pour les monuments de Lambèze dans le département de Constantine,

10 000 Francs pour imprévus et pour les frais du personnel.

Soit un total de 50 000 Francs.

en 1881

15 000 Francs pour les Mosquées de Bon Médine et de Mamourah, à Tlemcen (département d'Oran),

5 000 Francs pour la Mosquée de Sidi-El-Hallouy (département d'Oran),

15 000 Francs pour les monuments de Lambèze (département de Constantine),

5 000 Francs pour frais de fouilles, recherches, de transports d'objets d'art à Lambèze, à Timgad et l'Oued Athemenia (département de Constantine),

10 000 Francs pour imprévus et pour les frais du personnel.

Soit un total de 50 000 Francs.

Église de Chambly (Oise)

M. [Émile] Boeswillwald, Inspecteur général, entretient la Commission du projet présenté par M. Bruyerre tant pour la restauration de la nef et des transepts de l'église de Chambly que pour l'achèvement de la reconstruction du choeur de cet édifice qui est restée en suspens depuis longtemps.

Avant d'émettre une proposition au sujet de cette affaire qui paraît devoir entraîner l'administration dans une dépense fort élevée, la Commission exprime le désir d'être complètement édifiée sur les circonstances dans lesquelles la reconstruction du choeur a été engagée. Elle invite à cet effet son secrétaire à lui présenter dans la prochaine séance un historique des phases successives que cette entreprise a traversées.

Abbaye d'Abondance (Haute-Savoie)

Conformément à la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, 80/15/011/252 la Commission est d'avis d'accorder à la Commune d'Abondance un secours de 300 Francs à l'effet de lui venir en aide pour l'exécution de réparations urgentes qui sont évaluées à 900 Francs.

Église de Brou à Bourg-en-Bresse (Ain)

Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission ajourne toute décision en ce qui concerne la restauration de cet édifice jusqu'à ce que M. Laisné ait fait à son devis les modifications demandées dans une précédente séance.

L'administration des Beaux-arts devra de son côté examiner si, comme il y a lieu de le croire, la dite église a été rattachée au Grand séminaire dont elle formerait aujourd'hui une dépendance, car dans ce cas le soin de l'entretenir incomberait à l'administration des Cultes.

Église Saint-Pierre de Reddes (Hérault)

M. [Émile] Boeswillwald fait à la Commission la proposition, qui est acceptée, de classer cet édifice et de charger M. Révoil de dresser un devis des travaux indispensables pour sa conservation.

Peintures de la Tour Ferrande à Pernes-les-Fontaines (Vaucluse)

Les curieuses peintures à fresque du XIIIe siècle que renferme cette tour étant sur le point d'être vendues, la Commission adopte la proposition qui lui est faite par M. [Émile] Boeswillwald de charger M. Révoil de faire des offres au propriétaire et de négocier, s'il y a lieu, l'acquisition de ces peintures.

Ancienne basilique Saint-Pierre à Vienne (Isère)

La Commission, appelée à examiner de nouvelles propositions de la Municipalité de Vienne en ce qui concerne la restauration et le dégagement de l'ancienne basilique Saint-Pierre de cette ville, partage l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, qui regarde ces propositions comme inacceptables et conclut au maintien de la décision antérieure, à savoir la promesse d'une allocation de 140 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, à la condition que la Ville réunira la somme de 70 700 Francs nécessaire pour parfaire le devis qui est de 210 700 Francs et prendra en outre à sa charge la dépense relative au dégagement de l'édifice.

Château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)

La Commission est saisie d'une nouvelle proposition du ministre des Travaux publics en ce qui concerne le logement du conservateur du Musée de Saint-Germain. En présence des avis divergents que le Conseil des Bâtiments civils et la Commission des Monuments historiques ont émis au sujet du parti à prendre pour l'installation de ce logement dans le château et considérant les retards qu'un nouvel examen de la question ferait subir aux travaux, le 80/15/011/253 ministre serait très disposé à accueillir un nouveau projet qui lui a été adressé par l'architecte et qui consisterait à loger le conservateur du Musée en dehors du château, dans les bâtiments de la vénerie, au 1er étage au-dessus des ateliers de moulages.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, et plusieurs membres de la Commission sont d'avis de se prononcer en faveur de ce projet qui leur paraît donner satisfaction à tous les intérêts en présence.

M. du Sommerard ne se range pas à cet avis et considère que le conservateur d'un Musée doit être logé dans les bâtiments même de ce Musée sous peine de ne pouvoir exercer une surveillance suffisante.

M. le président fait observer, et la Commission partage cette opinion, qu'il y a lieu pour elle de se désintéresser de cette affaire du moment où l'installation d'un logement dans un monument historique n'est plus en question, et de laisser à l'administration des Beaux-arts le soin de statuer sur les propositions du ministre des Travaux publics.

Église Saint-Philibert de Tournus (Saône-et-Loire)

A la suite de modifications que la Commission lui a demandé d'apporter à certaines parties d'un projet qu'il a présenté pour la restauration de cet édifice, M. Daumet soumet un nouveau devis, mais il fait, en ce qui concerne l'exécution, des réserves d'où il résulterait que cet architecte ne croirait pas complètement à l'efficacité de moyens de consolidation recommandés par la Commission et qu'il n'en prendrait pas la responsabilité.

M. Ruprich-Robert, rapporteur, est d'avis que les réserves de ce genre ne sont pas admissibles. Les architectes ne sauraient être assimilés à des employés, ils sont libres d'accepter ou de ne pas accepter des indications données par l'administration ; mais quand ils les acceptent c'est qu'ils en reconnaissent la valeur et l'opportunité, et dès lors ils ne sauraient décliner la responsabilité de l'exécution. S'il en était autrement le rôle des architectes serait trop facile et celui de la Commission deviendrait impossible sinon ridicule.

La Commission partage absolument cette manière de voir.

En ce qui concerne les travaux projetés qui sont évalués à 29 444 Francs le rapport propose de n'autoriser, quant à présent, que ceux des 1er, 3e et 4e chapitres formant un total de 10 871 Francs 50 et de faire participer le service des Monuments historiques à leur exécution pour une somme de 6 000 Francs.

La Commission adopte également cette proposition.

Église de Ricey-Bas (Aube)

La Commission est saisie d'un devis de 5 000 Francs qui a 80/15/011/254 trait uniquement à des travaux de couverture dont le paiement incombe plus particulièrement à la Commune et à l'administration des Cultes.

En conséquence, M. Ruprich-Robert, rapporteur, fait la proposition, qui est adoptée par la Commission, de n'accorder sur le crédit des Monuments historiques qu'un secours conditionnel de 1 000 Francs.

Projet d'installation d'un musée lapidaire dans la Salle synodale à Sens (Yonne)

M. Ruprich-Robert, rapporteur, est d'avis que la Ville ne pourrait être autorisée à donner suite à ce projet qu'à certaines conditions destinées à garantir le monument.

M. Laisné, qui est architecte diocésain, ne croit pas que la Salle synodale se prête à l'installation d'un Musée lapidaire, attendu que les objets de ce musée chargeraient d'un poids considérable les voûtes de ladite Salle et pourraient y causer des désordres de construction.

Sur la proposition de M. le président, la Commission ajourne toute décision à la prochaine séance à laquelle assistera peut-être M. Charton qui s'intéresse à cette affaire.

Église de Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne)

M. [Victor] Ruprich-Robert expose le mauvais vouloir dont la Ville paraît animée en ce qui concerne la conservation de son église, et fait part de son refus de concourir au paiement des travaux si l'État n'entreprend pas la restauration générale. Il propose à la Commission de s'en tenir à sa précédente délibération, c'est-à-dire de réserver 50 000 Francs pour la restauration du choeur qui est la partie de l'édifice la plus intéressante et la plus compromise ; mais de ne rendre cette allocation définitive qu'autant que la Ville s'associera à l'entreprise ainsi restreinte quant à présent et réunira les 46 382 Francs nécessaires pour parfaire le montant du devis qui est de 96 382 Francs.

La Commission adopte cette proposition et va même jusqu'à conseiller à l'administration de menacer la Ville du déclassement de son église si elle ne s'exécute pas.

Ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon (Finistère)

M. Ruprich-Robert, rapporteur, relève la contradiction qui existe entre l'envoi par le préfet d'un devis de réparations extrêmement urgentes pour le clocher et l'existence au dossier d'un rapport de M. Corroyer dans lequel cet architecte déclarait en 1877 que l'édifice était en parfait état d'entretien et qu'il n'y avait absolument rien à faire.

Quoi qu'il en soit, le projet présenté est inadmissible. En conséquence le rapporteur fait la proposition, qui est adoptée, d'envoyer de nouveau M. Corroyer sur les lieux afin qu'il constate l'état actuel du monument et dresse s'il y a lieu un devis des réparations à faire. 80/15/011/255

Église de La Trinité à Fécamp (Seine-Inférieure)

La Fabrique demande l'autorisation de faire placer dans les deux niches qui existent sur la façade principale de cet édifice les statues des fondateurs de l'abbaye, Richard Ier et Richard II qui sont déjà en grande partie exécutées.

M. [Victor] Ruprich-Robert est d'avis que ces statues sont banales et dépourvues de style ; mais en présence du peu d'intérêt architectural de la façade pour laquelle elles ont été faites, le rapporteur est d'avis de les laisser mettre en place. Toutefois, il conviendrait d'infliger un blâme à la Fabrique de La Sainte-Trinité qui aurait dû ne pas entreprendre le travail de statuaire dont il s'agit, avant d'avoir fait agréer son projet par l'administration.

Église de Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne)

Après avoir visité cet édifice, pour la réparation duquel la Commune demande un secours, M. Ruprich-Robert, rapporteur, n'est pas d'avis de le maintenir sur la Liste des Monuments historiques attendu qu'il ne présente rien d'original dans ses dispositions ni dans ses détails, qu'il manque d'unité, et qu'il a subi des modifications importantes et des mutilations sans nombre.

Par ces motifs la Commission propose de déclasser ce monument.

Calvaire de Plougastel (Finistère)

M. Ruprich-Robert, rapporteur, appuie la demande formée par la Société d'études scientifiques du Finistère à l'effet d'obtenir le classement de ce calvaire qui se recommande par ses dispositions originales.

La Commission adopte cette proposition et désigne M. Corroyer comme l'architecte qui pourrait être chargé de faire un relevé très complet du monument et de dresser un devis des réparations à faire.

Église de La Trinité à Vendôme (Loir-et-Cher)

Sur la proposition de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis d'accorder à la Commune un secours de 10 000 Francs pour la restauration des parties hautes de son église à la condition qu'elle réunira avec l'aide de l'administration des Cultes, la somme de 20 000 Francs nécessaire pour parfaire le montant du devis qui est de 30 000 Francs.

Église de Montrésor (Indre-et-Loire)

Sur la proposition de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis de refuser à la Fabrique l'autorisation qu'elle demande de recarreler en ciment le sanctuaire de son église et de l'inviter à demander à M. Rognet, l'architecte, un projet de carrelage dans le caractère de l'édifice.

Clocher de Caussade (Tarn-et-Garonne)

La Commune sollicite pour la réparation d'un des 80/15/011/256 contreforts du clocher un secours de 500 Francs que la Commission propose de lui accorder.

Église Saint-Aubin à Guérande (Loire-inférieure)

Suivant M. Lisch, rapporteur, et la Commission partage cet avis, il n'y a pas lieu d'accorder à la Ville une subvention de 3 350 Francs qu'on sollicite pour parfaire le devis, attendu qu'en substituant la construction d'une charpente en bois et d'une voussure lambrisée à celle d'une voûte en tufeau qui figure audit devis, on réalisera une économie qui permettra de combler et au delà ce déficit de 3 350 Francs.

Église d'Évaux-les-Bains (Creuse)

M. Lisch, rapporteur, a relevé dans le devis présenté pour la conservation de cet édifice, certains ouvrages tels que la construction de nones et de chenaux en zinc, qui ne sont pas susceptibles d'être approuvés. Il fait en conséquence la proposition, qui est adoptée par la Commission, d'inviter la Commune à suspendre tout travail jusqu'à ce qu'un architecte attaché à la Commission ait visité l'édifice et ait éclairé l'administration sur l'opportunité des réparations projetées.

Église de Chambon-sur-Voueize (Creuse)

La Commune a fait dresser par l'instituteur un devis de réparations qui n'est pas jugé susceptible d'être approuvé.

Conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, cet édifice sera visité par M. Georges Darcy qui sera invité à dresser un nouveau projet.

Monuments mégalithiques du Morbihan

M. Lisch, Inspecteur général des Monuments historiques, donne connaissance à la Commission des résultats de l'inspection qu'il a faite des monuments mégalithiques du Morbihan.

M. l'Inspecteur général se résume en disant que ces monuments tendent chaque jour à disparaître, que, pour les alignements d'Erdeven, la destruction est en pleine activité, qu'il est impossible de traiter de l'acquisition des terrains, soit directement, soit à l'aide d'intermédiaires attendu les prétentions exagérées des propriétaires qui sont convaincus que ces terrains renferment des trésors, qu'enfin les seuls monuments qui pourraient être conservés sont ceux qui font partie de biens communaux.

En présence de l'impossibilité où se trouve l'État d'acquérir, M. du Sommerard soumet la proposition d'un mode de conservation qui consisterait à accorder aux propriétaires une prime moyennant laquelle ils s'engageraient à sauvegarder les monuments.

Cette proposition est prise en considération par la Commission qui laisse à la sous-commission des monuments mégalithiques le soin d'étudier les moyens pratiques qu'il conviendrait d'employer pour l'application de ce mode de conservation. 80/15/011/257

Pierre à Forclax (Savoie)

M. Quicherat signale à la Commission l'existence, à Forclax en Savoie, d'une pierre que se disputent les Communes d'Annecy et dont il importerait d'assurer la conservation.

M. de Mortillet fait observer que cette pierre est une propriété particulière de laquelle le propriétaire est libre de disposer.

Peintures de Villeneuve-lès-Avignon (Gard)

Avant de se séparer la Commission passe à l'examen des peintures que M. Brune a été chargé de faire dans la chapelle de Villeneuve-lès-Avignon. Elle constate le talent et le soin que cet architecte a apportés dans l'exécution de ce travail qui lui fait le plus grand honneur. 80/15/011/258

11 décembre 1880
La séance est ouverte à 9 h 30 sous la présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. [Émile] Boeswillwald, de Baudot, Darcy, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Langlois de Neuville, Lameire, de Lasteyrie, Lisch, Ouradou, Quicherat, Ruprich-Robert, du Sommerard, Steinheil, Tétreau.
Le procès-verbal de la séance du 30 octobre est lu et adopté.
Salle Synodale à Sens (Yonne)

M. le président donne lecture d'une lettre de M. Charton qui s'excuse de ne pouvoir assister à la réunion et appuie la demande de l'administration municipale de Sens relative à l'installation du Musée archéologique dans la Salle synodale.

M. [Victor] Ruprich-Robert rappelle que M. Laisné a été chargé de rédiger un rapport sur ce sujet.

M. le président estime qu'il y a lieu de demander à M. Laisné de presser son examen pour permettre à la Commission de se prononcer le plus tôt possible.

M. Gautier fait observer que la décision dernière appartient d'ailleurs à l'administration des Cultes qui a la propriété de la salle.

L'ordre du jour appelle la lecture du rapport de M. [Émile] Boeswillwald sur :

Église de Gourdon (Saône-et-Loire)

Les couvertures de cet édifice sont en mauvais état et demandent d'urgentes réparations. Le projet présenté par l'architecte de la Commune n'a pas paru susceptible d'être adopté.

La Commission propose en conséquence, que M. Selmersheim qui est déjà chargé de travaux dans la contrée, soit invité à se rendre à Gourdon le plus tôt possible pour rédiger un devis des réparations qu'il jugera nécessaires pour la conservation de l'édifice.

Église de Champagne (Seine-et-Oise)

M. Bruyerre, architecte, a dressé, en vue de la restauration de l'église de Champagne, un devis de 162 728 Francs divisé en quatre chapitres suivant l'urgence, la Commission exprime l'avis que ce projet ne saurait être adopté sans modifications.

Conformément à l'avis de son rapporteur, M. [Émile] Boeswillwald, elle demande qu'un nouveau devis plus détaillé lui soit présenté, accompagné des tracés des restaurations projetées. Dans ce nouveau projet, l'architecte aurait à tenir compte des observations de la Commission relativement au procédé à employer pour la consolidation du clocher qui n'aurait, suivant elle, pas besoin d'être démonté.

Église de Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'approuver le devis de 5 304 Francs dressé par M. Lafollye en vue des réparations à exécuter à certaines parties ruinées des murs extérieurs du cloître de Saint-Bertrand-de-Comminges et d'accorder cette 80/15/011/259 somme sur le crédit des Monuments historiques en raison de l'urgence des travaux.

La Commission est d'avis, en présence des dispositions peu favorables dont fait preuve l'administration départementale pour concourir à la restauration de l'église, d'ajourner toute allocation nouvelle. Elle propose, en outre, de demander à l'architecte un état exact de la situation des travaux en même temps que le complément des renseignements nécessaires pour procéder à l'acquisition du terrain des Pères Olivétains qui doit permettre l'établissement d'un mur de clôture entre l'église et le jardin des Pères.

Église de Saint-Gaudens (Haute-Garonne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait connaître que le Conseil municipal de Saint-Gaudens a rejeté, par délibération du 13 août 1880, tout projet tendant à modifier la forme et les dimensions de la place créée du côté méridional de l'église et, par suite, le projet de construction d'une sacristie contre le mur méridional de cet édifice.

La Commission n'a plus, en conséquence, à s'occuper de cette affaire, mais elle exprime l'avis qu'il y a lieu d'insister auprès de la Fabrique pour qu'elle verse les 10 000 Francs qu'elle a promis pour la restauration de la salle capitulaire qui sert actuellement de sacristie et dont l'état de déblabrement s'accroît chaque jour.

Église de Montsaunès (Haute-Garonne)

M. Lafollye a dressé en vue de la restauration de cet édifice un devis de 66 525 Francs, dans lequel les travaux urgents figurent au 1er chapitre pour une dépense de 40 501 Francs.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis d'approuver ce devis, tout en réduisant pour le moment la somme du 1er chapitre à 25 000 Francs et d'accorder pour cette dépense 16 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, à la condition que la Commune fournirait le complément des ressources nécessaires.

La Commission a proposé d'allouer 8 000 Francs à titre définitif, pour subvenir aux nécessités urgentes et 8 000 Francs à la condition ci-dessus énoncée.

Palais des Papes à Avignon (Vaucluse)

M. Révoil, architecte chargé de la restauration de la chapelle Benoît XII dans l'ancien Palais des Papes, a soumis à l'examen de la Commission une proposition tendant à la restitution de la façade de cette partie du monument dans son état primitif.

Conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission a été d'avis d'approuver le devis de M. Révoil et d'accorder sur le crédit des Monuments historiques, la somme de 25 584 Francs à laquelle 80/15/011/260 est évalué l'excédent de dépense qui doit résulter de l'exécution du projet.

Monuments mégalithiques du Morbihan

M. le président donne la parole à M. Henri Martin, qui vient d'entrer dans la salle des séances, sur la question de la conservation des monuments mégalithiques du Morbihan.

M. Henri Martin fait connaître que M. Ballet a admis la légalité de la mesure proposée par M. du Sommerard. Locmariaquer, Endeven et les Manibras sont les monuments les plus menacés. Il y aurait lieu de faire d'urgence des propositions ; mais il faut pour cela que la Chambre et la Commission du budget ratifient l'amendement proposé par le Sénat.

M. le président répond que la Commission du budget a cru devoir maintenir le principe que le Sénat ne doit pas avoir de crédit. Si la Chambre repousse l'amendement, la Commission serait disposée à admettre un crédit spécial que demanderait le ministre des Beaux-arts.

M. du Sommerard dit que les agents-voyers pourraient être utilement employés pour les estimations.

M. Tétreau, invité à fournir le texte des dispositions légales, croit qu'il y a là des questions délicates, mais qu'on pourra résoudre. Il cite le cas où l'État, ne pouvant exproprier, a agi par voie de prime pour arriver au dessèchement des marais, M. Henri Martin n'en estime pas moins que pour l'avenir il y aurait intérêt à procéder par acquisition.

La Commission autorise M. Henri Martin à engager les négociations, mais en se maintenant dans les conditions exprimées ci-dessus.

Hôtel de ville d'Amboise (Indre-et-Loire)

Un devis de 119 408 Francs a été dressé par M. de La Rocque, architecte, en vue de la restauration de cet édifice. Le 1er chapitre s'élève à 58 618 Francs. Il ne comprend que des travaux urgents. La Ville a voté 20 000 Francs pour l'entreprise. M. [Victor] Ruprich-Robert rapporteur, propose de combler le déficit en accordant 38 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques.

La Commission adopte en principe ces conclusions, sous la réserve de l'examen du projet qui n'a pas été soumis à son examen dans la séance.

Église de Poissy (Seine-et-Oise)

M. [Jean-Camille] Formigé a dressé en vue de l'achèvement de la restauration de l'église de Poissy un devis de 32018 Francs. M. Ruprich-Robert, rapporteur, estime que ce devis pourrait être réduit à 25 000 Francs qui seraient mis à la charge de la Commission des Monuments historiques, en raison de la situation pécuniaire actuelle de la Ville de Poissy qui est privée des ressources considérables dont elle disposait autrefois.

La Commission approuve les conclusions de M. le 80/15/011/261 rapporteur en ce qui concerne les modifications à apporter au devis mais elle est d'avis de provoquer un secours de la part de la Commune et d'ajourner l'affaire, jusqu'à ce que cette dernière ait fait connaître ses intentions.

Hôtel de ville de Besançon (Doubs)

Conformément à l'avis de M. Ruprich-Robert, rapporteur, la Commission est d'avis que cet édifice, dont la Municipalité demande le classement, ne présente point un intérêt artistique suffisant pour être admis à figurer sur la Liste des Monuments historiques.

Église de Mareil-Marly (Seine-et-Oise)

M. Naples, architecte, a dressé, en vue de l'achèvement de la restauration de l'église de Mareil-Marly, un devis de 40821 Francs divisé en deux chapitres.

Conformément à l'opinion de M. Ruprich-Robert, rapporteur, la Commission est d'avis que le 1er chapitre est seul susceptible d'être adopté, mais en déduisant de la somme de 26 986 Francs à laquelle il s'élève, celle de 7 855 Francs, montant de la dépense prévue pour l'établissement d'une grille de clôture de l'édifice le long de la voie publique et qui est tout entière à la charge de la Commune. Les frais de restauration proprement dits se trouvent ainsi réduits à 19180 Francs et M. le rapporteur propose d'accorder une allocation égale à la moitié de cette somme, soit 9 500 Francs, à la condition que la Commune se procurera le complément des ressources nécessaires.

La Commission adopte cette proposition.

En ce qui concerne le 2e chapitre qui ne comprend que des objets mobiliers, leur évaluation au chiffre de 13 835 Francs a paru exagérée et la Commission est d'avis d'inviter la Commune à simplifier ses projets : celle-ci réaliserait de la sorte une économie notable qu'elle pourrait consacrer à l'exécution des travaux plus immédiatement utiles.

Église d'Arques (Seine-Inférieure)

M. Ruprich-Robert, rapporteur, propose à la Commission d'approuver le devis de 30 889 Francs dressé par M. Sauvageot en vue de la restauration de l'église d'Arques, et d'accorder le tiers de cette somme, soit 10 296 Francs sur le crédit des Monuments historiques, pour l'entreprise. Cette allocation serait soumise à la condition que la Commune se procurerait le complément des ressources nécessaires, en s'adressant au besoin au Conseil général et à l'administration des Cultes.

Ces conclusions sont adoptées.

Arènes de Senlis (Oise)

Le Comité archéologique de Senlis, qui a voté 500 Francs pour faire des réparations aux Arènes de cette ville, demande un secours de 1 500 Francs à l'État pour compléter les ressources nécessaires à l'exécution des travaux. 80/15/011/262

Conformément à l'avis de M. Ruprich-Robert, rapporteur, la Commission est d'avis d'accorder cette somme, mais après qu'un architecte aura fait le relevé du monument et sur la proposition qu'il devra faire pour l'emploi utile des fonds. M. Duthoit est désigné pour remplir la mission dont il s'agit.

Église de Varenne-l'Arconce (Saône-et-Loire)

M. Ruprich-Robert, rapporteur, fait connaître qu'un devis de 49 315 Francs a été dressé par M. Selmersheim, architecte, en vue de la restauration de cet édifice. Il propose d'approuver le 1er chapitre qui a pour objet des travaux urgents et qui s'élève à 30 158 Francs. La Commune ayant réuni pour l'entreprise une somme de 8 000 Francs, M. le rapporteur est d'avis d'accorder, sur le crédit des Monuments historiques, une somme de 10 000 Francs égale au tiers de la dépense à la condition que la Municipalité se procurera les ressources complémentaires.

La Commission adopte les conclusions du rapport.

Tour de Montlhéry (Seine-et-Oise)

La Municipalité de cette Ville ayant protesté contre la manière dont les travaux de restauration de la tour auraient été conduits par M. Naples, l'architecte, M. l'Inspecteur général [Victor] Ruprich-Robert s'est rendu compte sur place de l'état des travaux et a constaté qu'ils avaient été en général exécutés conformément au devis approuvé, à l'exception toutefois d'une niche établie dans un mur de courtine pour y placer quelques chapiteaux trouvés dans les fouilles.

M. le rapporteur est d'avis de rétablir ce mur dans son ancien état, la modification apportée par l'architecte n'étant aucunement justifiée et ne pouvant que nuire à la solidité du mur ; il rappelle que l'assemblée municipale de Montlhéry avait dans le principe donné son assentiment au projet adopté par la Commission, que M. le maire de Montlhéry, qui proteste aujourd'hui en termes regrettables contre l'exécution de certains travaux, les aurait lui-même approuvés, n'étant alors que conseiller municipal ; il s'oppose à ce que le fossé, que l'architecte a rétabli devant le château, soit comblé, ainsi que le demande M. le maire, sous prétexte de sécurité publique ; le rétablissement de ce fossé ayant figuré au premier rang des travaux prévus au devis, il propose que la surveillance dudit fossé soit confiée au gardien de la tour ; M. le rapporteur conclut enfin à ce qu'un devis supplémentaire des travaux auxquels a été entraîné M. Naples soit demandé à cet architecte.

La Commission adopte les conclusions du rapport, et, considérant ce principe que l'architecte doit respecter toutes les parties anciennes d'un monument et n'introduire aucune disposition nouvelle qui puisse le dénaturer, elle propose de mettre à la charge de l'architecte les frais qui résulteront 80/15/011/263 de la suppression de la niche et de la remise des lieux dans leur ancien état.

Église Notre-Dame à Vernon (Eure)

M. Darcy a dressé, en vue de la restauration de cet édifice, un devis de 88 075 Francs divisé en 3 chapitres.

M. Ruprich-Robert, rapporteur, propose de n'approuver pour le moment que les travaux compris au premier chapitre, c'est-à-dire la reprise des piliers et les réparations à la Tour centrale, en supprimant la réfection des chapiteaux du choeur qui peuvent être maintenus et les réparations à la chapelle de la Vierge. Le montant de la dépense de ce chapitre serait ainsi réduit de 26 504 Francs à 20 500 Francs et M. le rapporteur propose d'accorder pour cette entreprise 5 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, à la charge par la Commune de se procurer le complément des ressources nécessaires.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Saint-Gildas-de-Rhuys (Morbihan)

M. Ruprich-Robert, rapporteur, fait connaître la réponse de M. Corroyer aux observations faites sur son projet de restauration de l'église de Saint-Gildas, relativement à l'adoption d'un comble unique couvrant la nef et les bas-côtés. M. le rapporteur est d'avis d'approuver la disposition proposée par M. Corroyer ; il est d'avis également de renoncer à la dépense et à la pose du retable du choeur, ce qui fera une économie de 1500 Francs et réduira la dépense à 26 930 Francs.

La Commune pouvant y contribuer pour 5 000 Francs, M. [Victor] Ruprich-Robert estime qu'il y a lieu de prendre à la charge de la Commission la moitié de la dépense, soit 13 465 Francs à la condition que la Commune comblera le déficit en s'adressant au département et à l'administration des Cultes.

Ces conclusions sont adoptées.

Hôtel de ville de Niort (Deux-Sèvres)

M. Lisch, rapporteur, a dressé en vue de la restauration de cet intéressant édifice du XVIe siècle un devis de 104 980.30 Francs La Ville et le département ayant voté chacun une somme de 25 000 Francs pour cette entreprise, M. Lisch estime que, vu la rareté du type d'architecture de cet Hôtel de ville, et en présence des sacrifices importants consentis par les autorités locales, il y a lieu d'accorder les 54 980 Francs qui forment le déficit sur le crédit des Monuments historiques, sauf à répartir l'allocation sur deux exercices.

La Commission adopte les propositions de M. Lisch.

Pont de Valentré à Cahors (Lot)

Un incident s'étant élevé entre M. Gout, architecte chargé de la restauration du Pont de Valentré, et le service vicinal, au sujet du rétablissement de l'arc ogival de l'avant-porte qui servait d'issue à ce pont du côté de la ville, M. Lisch, Inspecteur général, a été chargé par M. le ministre des 80/15/011/264 Beaux-arts d'examiner l'affaire en même temps qu'un inspecteur général des Ponts-et-Chaussées était désigné par M. le ministre des Travaux publics, sur la demande de son collègue pour remplir la même mission.

Avant de voir M. l'Inspecteur général des Ponts-et-Chaussées, M. Lisch soumet à la Commission une modification du tracé de l'arc du Pont de Valentré. Il traiterait ainsi l'affaire dans les conditions du projet actuel et, dans le cas où une entente ne serait pas possible, on demanderait un nouveau projet à l'architecte.

Sur la proposition de M. de Lasteyrie, la Commission est d'avis de prendre tout d'abord ce dernier parti.

Église Saint-Nicolas-Saint-Laumer à Blois (Loir-et-Cher)

M. Lisch, rapporteur, fait connaître qu'il reste encore à faire face à une dépense de 70 737 Francs 66 pour achever la restauration de cet édifice. En raison de l'intérêt tout particulier qu'il présente M. le rapporteur propose d'allouer 40 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, à la charge par la Ville de Blois de combler le déficit. La Commission est d'avis de ne pas s'engager dans une dépense aussi considérable et d'autoriser seulement l'architecte à dépenser la somme nécessaire pour mettre en état la couverture du transept.

Château de Blois (Loir-et-Cher)

Avant d'aborder la discussion de cette affaire M. le président fait demander à M. le sous-secrétaire d'État s'il n'a rien de spécial à faire entendre à la Commission au sujet du monument en question. M. le sous-secrétaire d'État ayant fait répondre qu'il déclarait s'en rapporter à l'avis de la Commission M. le président donne la parole à M. Lisch, rapporteur.

M. Lisch commence par donner lecture du rapport de M. de Baudot, qui évalue à 709 759 Francs la dépense à prévoir pour la restauration totale du château. M. Lisch constate ensuite que les diverses restaurations du château de Blois ont eu principalement pour objet la décoration de l'édifice ; mais que certaines questions essentielles, telles que celle de l'écoulement des eaux, n'ont jamais été étudiées et que plusieurs parties du monument ont été complètement négligées. Il propose en conséquence de compléter cette restauration et de demander à M. de Baudot un projet d'ensemble de la restauration du château de Blois en prenant pour division les différentes parties du monument et en suivant pour chacune d'elles l'ordre d'urgence des travaux.

Cette proposition est adoptée.

Hôtel de Pincé à Angers (Maine-et-Loire)

M. Magne, architecte chargé de la restauration de l'Hôtel de Pincé à Angers, a présenté un devis supplémentaire de 9 923 Francs 90 80/15/011/265

Cette dépense est motivée par un travail imprévu résultant du mauvais état des charpentes et des reprises qui ont dû être exécutées d'urgence lors de la démolition des bâtiments adossés au pignon de l'Hôtel.

Conformément à l'avis de M. Lisch, rapporteur, la Commission regarde la dépense comme suffisamment justifiée et propose d'accorder sur le crédit des Monuments historiques 6 600 Francs, à la condition que la Ville comblera le déficit.

Église de Lusignan (Vienne)

M. [Jean-Camille] Formigé, architecte, a dressé un devis des réparations à exécuter à l'église de Lusignan, d'après lequel la dépense est évaluée à 3 860 Francs 85.

M. Lisch, rapporteur, propose d'approuver ce projet et d'accorder 2 000 Francs pour l'entreprise, à la charge par la Commune de combler le déficit.

La Commission adopte les conclusions de M. Lisch, en proposant toutefois d'élever à 3 000 Francs la part contributive de l'administration.

Château de Loches (Indre-et-Loire)

M. Lisch, rapporteur, fait connaître que la tour du château de Loches est sur le point de s'écrouler et propose d'autoriser la démolition de la voûte que l'architecte M. Bruneau considère comme le seul moyen de prévenir la ruine du monument. M. le rapporteur n'adopte pas toutefois l'avis de ce dernier qui consisterait à remplacer la voûte par un plancher en fer avec hourdis de briques et ciment et chape de bitume sur forme de béton, ces dispositions devant avoir l'inconvénient de dénaturer l'aspect des constructions actuelles. Il y aurait lieu, en conséquence, de substituer, au plancher prévu au devis de M. Bruneau, une couverture destinée uniquement à protéger les murs et à faciliter l'écoulement des eaux pluviales.

Conformément aux conclusions de M. Lisch, la Commission est d'avis d'inviter l'architecte à modifier son devis dans le sens des observations ci-dessus et à faire un relevé de cette partie du château.

Chapelle du Liget (Indre-et-Loire)

M. Bruneau a dressé un devis de 1 232 Francs 10 en vue d'assurer la conservation des peintures dont cet intéressant édifice est décoré. M. Lisch, rapporteur, propose d'approuver ce projet et d'accorder cette somme sur le crédit des Monuments historiques.

La Commission adopte cette proposition.

Relevés de peintures murales de Châtelaudren (Côte-du-Nord)

A l'issue de la séance, la Commission examine les relevés des peintures de la Chapelle du Prieuré de Notre-Dame-du Tertre à Châtelaudren, exécutés par M. Lameire. Elle propose l'acquisition des huit dessins qui composent ce travail au prix de 3 752 Francs non compris les frais de voyages. 80/15/011/266