1923
19 janvier 1923
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, Membre de l'Institut. Membres présents : MM. Bauthian, Berr de Turique, Boeswillwald, Chifflot, Enlart, Faure, Génuys, Hallays, Laloux, Louzier, Marcou, Maringer, Nodet, Perrault-Dabot, Remaury, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert, Sallez, architectes en chef adjoints à l'Inspection générale.
Jardin de Diane au Palais de Fontainebleau (Seine-et-Marne)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur Laloux, la Commission, en raison des graves inconvénients auxquels donnerait lieu l'installation d'un kiosque à musique dans le Jardin de Diane au Palais de Fontainebleau, émet à l'unanimité l'avis que l'autorisation sollicitée par le Conseil municipal dans sa délibération du 29 septembre 1922 ne peut être accordée.

Porte Bab-el-Djedid à Constantine (Algérie)

M. l'Inspecteur général Boeswillwald fait connaître à la Commission que le déclassement de cette ancienne porte de la Ville de Constantine demandé par M. le Gouverneur général de l'Algérie ne présente aucun inconvénient. La Commission émet en conséquence un avis favorable à la mesure sollicitée, sous la réserve qu'une plaque apposée à proximité des lieux rappellera l'emplacement de la porte et les souvenirs historiques qui y sont rattachés. 80/15/025/138

Hôtel Crillon à Paris (Seine)

Devis de 49 529 Francs 08 pour la restauration de la façade de l'édifice. La Commission émet l'avis que l'exécution de ce devis peut être approuvée et fixe à 16 509 Francs 70 la participation de l'État à la dépense prévue.

Ancienne Cité de Carcassonne (Aude)

Devis de 29 784 Francs 45, relatif à la réfection des toitures du château Comtal et à la restauration des tours et courtines.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Boeswillwald, la Commission est d'avis que ce devis peut être exécuté et elle répartit comme suit le montant de la dépense :

Subvention de l'État : 20 000 Francs

Subvention du département : 5 000 Francs

Participation de la Ville : 4 784 Francs 45

Total : 29 784 Francs 45

Église Saint-Sernin à Toulouse (Haute-Garonne)

Devis de 46 051 Francs concernant la réfection des enduits des voûtes de la grande nef et du transept.

Adoptant les conclusions du rapport de M. Boeswillwald, la Commission émet un avis favorable à la réalisation en deux exercices de l'entreprise projetée.

Immeuble 3 rue des Farges au Puy (Haute-Loire)

M. Boeswillwald fait connaître qu'une demande en vue du classement de la maison ancienne, 3 rue des Farges, au Puy, a été présentée par le propriétaire de l'immeuble, M. Pays. Cette maison, qui a subi diverses restaurations, est construite dans un quartier ancien, dont la Ville projette la démolition dans un but d'assainissement.

M. André Hallays estime que ce projet, s'il est 80/15/025/139 s'il est réalisé, nuira à l'esthétique générale de la Cité, en la privant de ses éléments pittoresques. Il y a lieu, selon lui, de s'opposer aux démolitions envisagées, dont le plan n'a, d'ailleurs pas été soumis à l'administration. Même restaurée, la maison de la rue des Farges fait partie d'un ensemble traditionnel. Il serait, à ce titre, déplorable de la voir disparaître.

M. Maringer remarque que la question comporte un double aspect. Bien qu'ils soient connexes, il faut traiter séparément le problème de voirie (assainissement des vieux quartiers) et celui du classement. Comme M. André Hallays l'a signalé le plan des modifications projetées par la Ville du Puy n'a, en effet, pas encore été produit par le Conseil municipal.

Or, l'entreprise ne peut être réalisée sans que la Commission d'aménagement d'extension et d'embellissement des villes instituée auprès du ministère de l'Intérieur par la loi du 14 mars 1919 ait été appelée à se prononcer à son sujet.

Pour éviter que des destructions regrettables ne soient commises dans le Vieux Puy, l'administration des Beaux-arts n'a qu'à exprimer à M. le ministre de l'Intérieur le désir que le décret d'utilité publique n'intervienne qu'après communication pour observations au service des Monuments historiques du plan d'assainissement projeté.

L'examen de ce plan permettra de déterminer en vue d'une entente avec la Ville, les immeubles dont la conservation serait désirable au point de vue de l'histoire ou de l'art.

Ce n'est qu'alors que la Commission pourra examiner en connaissance de cause le classement sollicité par M. Pays. Il se trouvera lié aux différentes propositions de classement qui naîtront, s'il y a lieu, de la solution donnée à la question d'ensemble, solution dont on ne saurait encore préjuger. 80/15/025/140

Cet avis est adopté à l'unanimité.

Cathédrale d'Orléans (Loiret)

Devis de 186 424 Francs 57 relatif aux travaux à exécuter en vue de la restauration de la tourelle nord-ouest du transept nord.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Boeswillwald, la Commission est d'avis que ce devis peut être approuvé.

Cathédrale d'Albi (Tarn)

Devis de 8 639 Francs 35, relatif à la restauration des peintures murales de la chapelle consacrée aux Morts de la Guerre.

Adoptant les conclusions du rapport de M. Boeswillwald, la Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis.

Maison du Grand-Veneur à Cordes (Tarn)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission est d'avis qu'en présence des difficultés soulevées par MM. Tisseyre et Céré, propriétaires indivis de la Maison du Grand-Veneur, à Cordes, pour consentir au classement de la façade de cet immeuble, il y a lieu de poursuivre d'office, par voie de décret en Conseil d'État, la mesure proposée. La Commission estime, en effet, que la conservation de cette façade, très remarquable, en son état actuel est nécessaire pour maintenir au groupe de maisons de même époque dont elle fait partie son caractère et son harmonie d'ensemble.

Ancienne Porte de ville à Saint-Frajou (Haute-Garonne)

Adoptant les conclusions du rapport de M. Boeswillwald, la Commission émet l'avis que cette construction ne présente pas un intérêt suffisant pour 80/15/025/141 figurer sur la liste des Monuments historiques.

Maison natale de Pasteur à Dole (Jura)

Sur la proposition de M. Paul Léon, la Commission émet un avis favorable au classement de la maison natale de Pasteur à Dole, demandé par la société "La Sauvegarde de l'Art Français".

Abreuvoir de Marly (Seine-et-Oise)

La Commission exprime l'avis à l'unanimité qu'il n'y a pas lieu de donner suite à la demande transmise par l'Office national de Tourisme, tendant à la remise en place à l'abreuvoir de Marly, des groupes de Guillaume Coustou, dits "Les Chevaux de Marly", qui décorent l'entrée de l'avenue des Champs-Elysées.

Maison de La Fontaine à Château-Thierry (Aisne)

M. Verdier donne lecture d'un rapport de M. Tillet informant l'administration des Beaux-arts que la Municipalité de Château-Thierry a fait placer sans autorisation dans la cour de la maison de La Fontaine un groupe sculpté, oevre du sculpteur Jacopin.

Ce groupe représente un homme couché au bord d'un ruisseau, dans lequel se trouve une bouteille brisée. Une femme, avec deux enfants, le contemple dans l'attitude de la désolation.

La Commission émet le voeu de voir ce groupe transporté à un autre emplacement. Elle demande qu'il soit rappelé à la Ville de Château-Thierry qu'aux termes de l'article 9 de la loi du 31 décembre 1913 sur les Monuments historiques un immeuble classé ne peut faire l'objet d'un travail de modification quelconque, si le ministre des Beaux-arts n'y a donné son consentement. 80/15/025/142

Cours spécial de l'architecture et les arts qui s'y rattachent au Trocadéro à Paris (Seine)

M. le président rappelle à la Commission qu'il lui appartient de désigner les conférenciers qui seront invités à la fin de l'année scolaire et sur des sujets à leur choix, les conférences "hors série" du Cours spécial d'architecture institué au Palais du Trocadéro.

La Commission émet le voeu qu'il soit, en la circonstance, fait appel au concours de M. Maurice Barrès, membre de l'Académie française, ainsi qu'à celui de MM. Ballu et Prost ; ces deux derniers auraient à entretenir leur auditoire des architectures musulmane et mauresque.

Elle prie M. André Hallays de vouloir accepter une de ces conférences et décide de confier les deux autres conférences à MM Jules Formigé et Henri Deneux, architectes en chef des Monuments historiques.

Beffroi de Béthune (Pas-de-Calais)

M. l'Inspecteur général Génuys rappelle que M. Cordonnier, membre de l'Institut, architecte de la ville de Béthune, avait demandé par lettre du 25 juillet dernier, à M. le directeur des Beaux-arts que la Commission des Monuments historiques fût consultée sur un avant projet de reconstruction de l'Hôtel de ville.

M. Génuys remarque que cette solution est loin sur les lieux mêmes de recueillir l'assentiment unanime des intéressés. La Commission des Monuments historiques du Nord, notamment, s'est prononcée contre ce projet, estimant que le beffroi devait dorénavant demeuré isolé au milieu de la place de Béthune, conformément à la vérité historique. Il appartient à la Commission de présenter ses observations sur la question. Après examen des documents et échange de diverses observations, la Commission, tout en reconnaissant 80/15/025/143 l'ingéniosité de la conception de M. Cordonnier, fait siennes les conclusions du rapport de M. Génuys. Elle estime que l'architecture projetée serait, malgré ses qualités, de nature à nuire à l'aspect du beffroi. Elle émet, en conséquence, le voeu que, puisque les circonstances le permettent, le beffroi demeure isolé, tel que la guerre l'a laissé, dominant comme au début de son histoire de sa masse imposante la grande place publique de la Ville.

Château de Guise (Aisne)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission émet un avis favorable au classement de l'ancien château de Guise (donjon et enceinte fortifiée comme monument historique).

Cathédrale de Reims

Statue votive.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission est d'avis que M. l'archiprêtre de la cathédrale de Reims peut être autorisé à placer dans l'église provisoire une statue de Saint-Antoine-de-Padoue, oeuvre de M. Paulin-Parie [à] Paris.

Maison du Prévot à Valenciennes (Nord)

En présence du refus de M. Cardon-Page, propriétaire de la maison du XVIe siècle, dite maison du Prévot, 13 rue Notre-Dame, à Valenciennes, la Commission émet l'avis que le classement de cet édifice, dont les dispositions sont d'une grande rareté, soit poursuivi d'office par voie de décret en Conseil d'État, conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys.

Fouilles à l'église Notre-Dame à Noyon (Oise)

M. Génuys rend compte à la Commission des fouilles que les circonstances ont amené à entreprendre à l'Église Notre-Dame, ancienne cathédrale de 80/15/025/144 Noyon. Conduites par M. Revillon sous la direction de M. Collin, architecte en chef des Monuments historiques de l'Oise, ces fouilles ont produit de très heureux résultats. Si elles n'ont pas permis, comme à Reims, de déterminer l'emplacement de l'église primitive, elles ont amené la découverte de l'ancien jubé, de fragments sculptés du plus haut intérêt et notamment d'une plate tombe engravée, dont M. Génuys communique les photographies.

M. Génuys indique que les sépultures, ayant été violées à une époque qu'il n'est pas possible de déterminer, n'ont donné lieu à aucune découverte intéressante. Mais il est permis d'espérer que la construction(145) des recherches dans le choeur permettra d'éclairer davantage encore l'histoire des origines et du passé de la cathédrale de Noyon.

La Commission remercie M. Génuys de sa communication. Elle émet le voeu que M. Collin fournisse dans le cours de l'année un rapport sur les résultats des fouilles. Elle charge M. Marcou de prendre les dispositions nécessaires pour assurer la conservation des fragments retrouvés.

M. Marcou répond que leur installation dans les sacristies nord a déjà été envisagé.

Cathédrale de Limoges (Haute-Vienne)

Installation d'une antenne de télégraphie sans fil. Considérant les risques d'incendie par la foudre encourue par la cathédrale de Limoges du fait de l'installation d'une antenne de télégraphie sans fil, la Commission s'associant aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Louzier, émet le voeu que l'enlèvement de cette antenne, placée sans autorisation sur le monument, soit poursuivie dans le plus court délai par l'administration. 80/15/025/145

Cathédrale de Pamiers (Ariège)

Restauration des orgues. Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission est d'avis que l'État pourra supporter en 1923 la totalité des frais des restaurations de l'orgue du choeur estimés à 923 Francs, et contribuer pour un tiers à la réparation des grandes orgues, évaluée à 11 262 Francs.

Ancien Petit Séminaire à Brive (Corrèze)

Devis de 92 567 Francs 05 prévoyant la remise en état de deux salles de l'édifice, en vue de l'installation des collections de M. Barbet de Vaux.

Adoptant les conclusions du rapport de M. Nodet, la Commission se prononce en faveur de l'approbation du devis, avec une allocation de moitié de la dépense prévue sur les crédits du budget des Beaux-arts.

Château de La Bastie (Loire)

Devis de 159 240 Francs 63, prévoyant les travaux les plus urgents à effectuer à l'ensemble de l'édifice.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Nodet, la Commission est d'avis que l'exécution de ce devis pourra être répartie sur deux exercices, avec une participation de l'État de 106 000 Francs (80 000 Francs en 1923 ; 26 000 Francs en 1924). Le surplus de l'entreprise devra êtreassuré par la société "La Diana", propriétaire du château et les assemblées locales intéressées à la conservation du monument.

Maison de l'Amour à Saint-Antonin (Tarn-et-Garonne)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission est d'avis de limiter le classement de cet immeuble à la façade principale et d'inviter la Commune à 80/15/025/146 à examiner la possibilité d'acquérir cette partie de l'édifice avec le concours de l'État, si après nouvelle enquête il apparaît impossible de conserver tout l'immeuble.

Cathédrale de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)

Monument commémoratif. Adoptant les conclusions du rapport de M. Paquet, la Commission est d'avis que l'État ne peut participer à l'exécution du Monument aux Morts de la Guerre, projeté dans l'ancienne cathédrale de Saint-Malo.

Cathédrale de Blois (Loir-et-Cher)

Aménagement d'une chapelle de Jeanne d'Arc. Adoptant les conclusions du rapport de M. Paquet, la Commission est d'avis que la demande présentée par l'évêque de Blois peut être en principe accueillie favorablement. Celui-ci devra toutefois faire choix d'un autre emplacement dans la cathédrale pour l'installation de la chapelle projetée.

Église Notre-Dame de la Couture, au Mans (Sarthe)

Devis de 309 892 Francs 71 prévoyant la restauration de la tour nord. La Commission est d'avis que ce devis devra être retourné à l'architecte, M. Vorin, pour qu'il le remanie dans le sens des conclusions du rapport de M. Ruprich-Robert.

La Commission lève sa séance à 11 h 45 et se constitue en Comité consultatif des Monuments historiques.80/15/025/147

20 janvier 1923

Présidence de M. Boeswillwald, Inspecteur général des Monuments historiques. Membres présents : MM. Bauthian, Berr de Turique, Bonnier, Enlart, Gabriel Faure, Génuys, André Hallays, Krafft, Lefèvre-Pontalis, Louzier, Marcou, Nodet, Perrault-Dabot, Verdier.

Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert et Sallez, Adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Hôtel d'Hallwyl à Paris (Seine)

M. Le président donne la parole à M. Bonnier qui communique à la Commission différentes photographies de l'ancien Hôtel d'Halvil, sis à Paris, n°28, rue Michel Lecomte. Cet hôtel a été construit en 1787 pour M. de Bouligneux ; il a appartenu ensuite au prince Esterhazy, ambassadeur de Hongrie. Son ordonnace constitue encore un bon exemple de l'architecture civile du XVIIIe siècle. Ses colonnes, le frontispice et les sculptures qui le décorent sont intéressants. La voûte du porche est décorée de bas-reliefs.

M. Bonnier signale à l'assemblée qu'une sous station-électrique doit être édifiée sur l'emplacement de cette construction et il demande à la Commission de se prononcer sur l'opportunité de son classement parmi les Monuments historiques.

Après échange de vues, la Commission demande que la question soit soumise dans un court délai à M. Le préfet de la Seine et qu'une instance soit ouverte en vue du classement éventuel de l'ancien Hôtel d'Halvil. 80/15/025/148

Fouilles à la cathédrale de Noyon (Oise)

Comme suite à la communication faite par M. Génuys au sujet des fouilles entreprises à l'ancienne cathédrale de Noyon, M. Le président fait passer diverses photographies relatives à ces fouilles. Après avoir pris connaissance de ces documents, la Commission émet le voeu que les recherches entreprises soient poursuivies sans interruption.

Ancien prieuré de Saint-Christophe à Fleurines (Oise)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission émet l'avis qu'en raison du refus opposé par M. Pierre Argand au classement des vestiges de l'ancienne église du prieuré de Saint-Christophe à Fleurines, l'administration poursuive la mesure proposée par voie de décret en Conseil d'État.

Château de Martainville (Seine-Inférieure)

Devis de 126 035 Francs 34 prévoyant la restauration de la partie gauche et de 32 032 Francs 20, concernant la restauration de la façade latérale droite de l'édifice. La Commission, adoptant les conclusions du rapport de M. Génuys, émet l'avis que l'exécution de ces deux devis peut être approuvée.

Église de Beuvraignes (Somme)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission est d'avis que le déclassement de l'église de Beuvraignes (Somme) complètement détruite en 1917 par les bombardements, doit être poursuivi par l'administration.

Église de Moreuil (Somme)

La Commission adopte les conclusions du 80/15/025/149 rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, relatif à l'église de Moreuil. Elle émet l'avis que la tour et les deux portails classés de cet édifice, détruits ou irrémédiablement défigurée au cours de laguerre, doivent être rayés de la Liste des Monuments historiques, ainsi que le Conseil municipal de Moreuil en exprime le voeu dans sa délibération du 8 septembre 1922.

La Commission demande cependant que M. Moreau, architecte en chef des Monuments historiques de la Somme, soit invité à s'entendre avec l'architecte de la Commune pour assurer, en cas de démolition des vestiges subsistants de l'un des portails, la conservation dans l'église des quelques rares fragments qui pourraient encore présenter un intérêt ou évoquer un souvenir.

Place de La Carrière à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission émet un avis favorable au classement des immeubles suivants, sis à Nancy :

façades des maisons de la rue Héré ;

grilles exécutées, Place de La Carrière, par le ferronnier Jean Lamour ;

arc de triomphe, à l'entrée de la Place de La Carrière ;

façade du Palais du Gouvernement, Place de La Carrière ainsi que ses deux (146) et leurs portes.

Elle est d'avis que les façades et les toitures des immeubles bordant la place de la Carrière soient inscrits sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. L'assemblée émet enfin le voeu que l'architecte en chef des Monuments historiques de Meurthe-et-Moselle soumette à bref délai à l'administration des propositions en 80/15/025/150 vue du classement des : Porte Saint-Nicolas - Porte Saint-Georges - Porte Désilles - Fontaine de l'ancien Hôtel du marquis de Ville - Fontaine de l'ancien Hôtel du Ferrary à Nancy.

Tour de l'ancien château de Bucy-le-Long (Aisne)

Classement adopté.

Église de Bucy-le-Long (Aisne)

Classement adopté.

Hôpital Saint-Sauveur à Lille (Nord)

La Commission adopte les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys. Elle est d'avis qu'en présence du refus de la Commission administrative des Hospices de Lille de consentir au classement des parties anciennes de cet établissement, il y a lieu de poursuivre par voie de décret en Conseil d'État la réalisation de cette mesure dont les effets devront être limités :

A la façade du bâtiment du XVIIe siècle formant un des côtés de la cour d'honneur, et, à la galerie voûtée constituant le rez-de-chaussée de ce bâtiment.

Église d'Orvillers-Sorel (Oise)

La Commission, adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys est d'avis d'abandonner la proposition de classement dont l'église d'Orvillers-Sorel, presque entièrement détruite au cours de la Guerre, avait fait l'objet en 1919.

Cathédrale d'Angoulême (Charente)

La Commission adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Louzier, exprime l'avis que la pose d'une antenne de télégraphie sans fils ne saurait être autorisée sur la cathédrale d'Angoulême, en raison des risques d'incendie par la foudre que cette installation ferait courir à l'édifice. 80/15/025/151

Arènes romaines à Thénac (Charente Inférieure)

Devis de 8 116 Francs 26 ayant pour objet la remise en état des murailles.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Louzier, la Commission est d'avis d'approuver ce devis et d'interdire à la propriétaire, Mme Aullard, d'appuyer au mur gallo-romain toute construction susceptible d'altérer l'aspect de l'édifice ou d'en compromettre la conservation.

Bastide de Monpazier (Dordogne)

Devis de 59 797 Francs 65, envisageant la restauration et l'agrandissement du monument.

La Commission estime que ce devis peut être approuvé sous réserve des modifications de détail demandées dans son rapport par M. Louzier. Elle est d'avis que le budget des Beaux-arts pourra subvenir à la dépense pour une somme de 8 393 Francs 68 égale à la moitié des prévisions du premier chapitre.

Cathédrale d'Auch (Gers)

La Commission émet un avis favorable à la pose dans la cathédrale d'Auch de deux plaques commémorant le souvenir des morts de la Guerre.

Église de Gaillan (Gironde)

Consultée sur la question de savoir si l'église de Gaillan doit être regardée comme classée dans sa totalité, la Commission, adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Louzier, exprime l'avis que, seul, le clocher de l'église doit être considéré comme ayant fait l'objet d'un classement, les autres parties de l'édifice, entièrement modernes, ne pouvant à aucun titre être inscrites sur la liste des Monuments historiques.

Église Saint-Pierre-de-Londres à Puymiclan (Lot-et-Garonne)

Classement du mur pignon et du portail principal. Adopté. 80/15/025/152

Fouilles d'Alésia à Alise-Sainte-Reine (Côte-d'Or)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Marcou, la Commission émet un avis favorable au maintien en 1923 de la subvention de 6 000 Francs, affectée aux fouilles d'Alésia, à Alise-Sainte-Reine.

Église de Châteloy à Hérisson (Allier)

Devis de 45 085 Francs 92 relatif à la restauration des arcs-boutants des façades nord et sud ainsi qu'à celle de l'abside.

La Commission est d'avis que ce devis devra être remanié par l'architecte dans le sens des conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet.

Église de Bois-Normand (Eure)

Devis de 31 265 Francs 30.

La Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis, auquel l'État pourra participer pour une somme de 19 265 Francs 30.

Église de Caniac (Lot)

Classement de la crypte, adopté.

Palais des Papes à Avignon (Vaucluse)

Devis de 54 983 Francs 57 prévoyant diverses consolidations à effectuer à l'escalier du Camérier et à la Tour de la Garde-Robe.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Nodet, la Commission est d'avis que ce devis pourra être exécuté ; elle fixe à 29 983 Francs 57 la participation de l'État à l'entreprise.

Transport des boiseries de l'ancien Hôtel de ville d'Avignon au Palais des Papes

Conformément aux conclusions du rapport de M. Nodet, la Commission émet un avis favorable à la réalisation de cette opération. 80/15/025/153

Église de Rochecorbon (Indre-et-Loire)

Classement adopté.

Château de Blois (Loir-et-Cher)

Devis de 22 504 Francs 11 prévoyant la réparation des parties supérieures de la loggia du XVIe siècle.

Adoptant les conclusions du rapport de M. Paquet la Commission est d'avis d'approuver l'exécution de ce devis, dont la dotation devra être assumée par la ville de Blois, propriétaire de l'édifice.

Cathédrale de Sées (Orne)

Devis de 78 055 Francs 75 prévoyant la réparation d'une voûte et d'une travée.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Ruprich-Robert, la Commission émet l'avis que l'exécution de ce devis pourra être répartie sur deux exercices : 1923 et 1924.

Église Notre-Dame à Saint-Lô (Manche)

Restauration des couvertures. La Commission est d'avis que le devis de 23 650 Francs qui prévoit cette opération pourra être exécuté en trois exercices au maximum, avec une participation de la Ville à la moitié de la dépense.

Église de Mortain (Manche)

Devis de 27 208 Francs 25 relatif à la réfection des charpentes et couvertures de l'abside et de la tour.

La Commission est d'avis que ces travaux ne peuvent être différés en raison de leur urgence et que la Commune devra être invitée à y participer dans la plus large mesure possible.

Église de Périers (Manche)

Devis de 29 455 Francs concernant la réfection des couvertures et charpentes. 80/15/025/154

Conformément aux conclusions du rapport de M. Ruprich-Robert, la Commission est d'avis que ce devis peut être approuvé. Toutefois, l'architecte devra substituer du chêne au bois de sapin rouge prévu pour la charpente dans ses propositions et employer des clous en cuivre sur volige pour fixer les ardoises de la couverture.

Église Saint-Pierre à Auxerre (Yonne)

Devis de 22 004 Francs 77 relatif à la réparation des couvertures du clocher, de la nef et des bas-côtés.

La Commission est d'avis que l'État pourra participer à la réalisation de l'entreprise pour une somme maximum de 10 000 Francs.

Cathédrale de Sens (Yonne)

Devis de 31 103 Francs 34 relatif à la conservation de la grille du cardinal de Luynes et de celles qui l'entourent dans la cour de l'ancien archevêché et du Palais synodal.

Adoptant les conclusions du rapport de M. Ruprich-Robert, la Commission est d'avis que l'architecte devra remanier son devis en le limitant aux ouvrages strictement indispensables à la conservation des grilles.

Hôtel-Dieu à Tonnerre (Yonne)

Devis de 49 459 Francs 30 prévoyant l'assainissement de la chapelle du Saint-Sépulcre et des murs de la Grande Salle des malades.

La Commission est d'avis que ce devis peut être approuvé. Elle émet le voeu que le premier chapitre s'élevant à 5 615 Francs 09 soit exécuté aux frais de l'État et que, pour la réalisation des autres chapitres, une participation aussi élevée que possible soit demandée aux autorités locales intéressées à la conservation du monument. 80/15/025/155

Château de Ballon (Sarthe)

Classement du donjon, adopté.

La Commission émet l'avis que les autres parties de l'édifice doivent être classées comme ruines.

Immeuble à Auxerre 5 place Robillard

Classement adopté.

Ruines de l'ancienne Cité d'Alésia à Alise-Sainte-Reine (Côte-d'Or)

La Commission est d'avis que tous les vestiges découverts sur le territoire de l'ancienne ville d'Alésia soient classés sans distinction. Elle demande que l'architecte M. Tillet soit invité à fournir à l'administration un extrait du plan cadastral avec l'indication du nom des propriétaires des parcelles de terrain dont le classement est envisagé.

Ancienne abbaye d'Hambye (Manche)

Adoptant les conclusions du rapport de M. Ruprich-Robert, architecte en chef adjoint à l'Inspection générale des Monuments historiques, la Commission est d'avis qu'il y a lieu de reprendre, au besoin d'office et par voie de décret en Conseil d'État, le classement des constructions de l'ancienne abbaye d'Hambye, déclassées en 1903 sur la demande du propriétaire, savoir :

Salle capitulaire - salle des morts - cuisines - abbatiale - boulangerie - pressoir - étables - porterie.

Église de Saint-Point (Saône-et-Loire)

Classement total rejeté.

Église de Germigny (Yonne)

La Commission ajourne l'examen de ce classement jusqu'à ce que l'architecte ait fourni des renseignements sur l'importance de la dépense à réaliser pour restaurer l'édifice. 80/15/025/156

Ancienne abbaye Saint-Julien à Tours (Indre-et-Loire)

Classement de la salle capitulaire, adopté.

Château de Brest (Finistère)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Paquet, la Commission émet un avis favorable au classement des ouvrages ci-après désignés, composant l'enceinte du château de Brest ou situés dans cette enceinte, savoir :

Portail d'entrée avec ses deux tours et le ravelin attenant

Demi-courtine aboutissant au donjon

Demi-courtine aboutissant à la tour de la Madeleine

Tour de la Madeleine

Courtine reliant la tour de la Madeleine à la tour française

Tour française

Demi-courtine dite du "Parc du Duc" rejoignant la tour de César"

Tour de César et ses deux ailes

Tour d'Azénor

Tour de Brest

Donjon

Tour d'Anne de Bretagne ou du Midi

Tour Nord y compris son bastion, dit bastion de Sourdéac

Façade et toitures de la caserne de Plougastel.

Vieille maison Place Saint-Martin à Vendôme (Loir-et-Cher)

Classement de la façade et de la toiture, adopté.

Halles de Clisson (Loire-inférieure)

Classement adopté. 80/15/025/157

Maison Latil, Place du Centre à Guingamp (Côtes-du-Nord)

Classement de la façade et de la toiture - adopté.

Fort du Mont-Alban (Alpes-Maritimes)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission émet un avis favorable au classement parmi les Monuments historiques de la zone de servitude militaire autour du Fort de Mont-Alban, conformément aux dispositions de l'article I paragraphe 2 de la loi du 31 décembre 1913 sur les Monuments historiques.

Manoir de Bellou (Calvados)

Classement adopté.

Église de Noailhac (Corrèze)

Classement adopté.

Église de Thégra (Lot)

Classement de l'église et de la crypte, adopté.

Cimetière de Thégra (Lot)

Classement de la Croix, de l'autel et des quatre colonnes de la chapelle funéraire, adopté

Tombeau XVe siècle, dans le cimetière de Thégra (Lot)

Classement adopté.

Église de La Lande-de-Cubzac (Gironde)

Classement adopté.

Immeuble 2 rue de La Miséricorde à Périgueux (Dordogne)

Classement de l'escalier intérieur adopté.

Église de Saint-Cyprien (Dordogne)

Classement adopté.

Fontaine rue du Barbâtre à Reims (Marne)

Classement adopté.

Église de Saint-Thibéry (Hérault)

Classement adopté.

Tour de l'ancien monastère des Bénédictins à Saint-Thibéry (Hérault)

Classement adopté. 80/15/025/158

vendredi 2 février 1923
Réunion des trois premières sections du vendredi 2 février 1923.

Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, Membre de l'Institut. Membres présents : MM. Bernier, Berr de Turique, Boeswillwald, Bonnier, Brulat, Brutails, Capitan, Cartault, G. Daudet, Domenge, Enlart, d'Estournelles de Constant, G. Faure, Guiffrey, Hallays, Haraucourt, Humbert, Lefèvre-Pontalis, Paul Léon, Louzier, Mansard de Sagonne, Marcou, Maringer, Migeon, Nénot, Nodet, Pol Neveux, Perrault-Dabot, Simyan, Tardif, Verdier, Vitry.

Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert et Sallez, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.

M. Paul Léon, après avoir déclaré la séance ouverte, indique que les trois premières sections de la Commission ont été convoquées à l'effet d'examiner les modifications à apporter aux projets de règlement d'administration publique concernant la loi sur les Monuments historiques et l'application de cette loi à l'Algérie, en raison des nouvelles dispositions relatives au classement des objets mobiliers prévues par la loi de finances du 31 décembre 1921. Il donne la parole à M. Maringer, président de section au Conseil d'État pour lecture et commentaire du texte des projets des dites modifications.

M. Maringer rappelle que, dans sa séance du 3 juin 1921, la Commission plénière des Monuments historiques adopte le texte des projets de décrets portant règlement d'administration publique pour l'exécution de la loi du 31 décembre 80/15/025/159 1913 en France et pour l'application de cette loi à l'Algérie. Les prescriptions des articles 33 à 38 de la loi de finances du 31 décembre 1921 imposant une nouvelle procédure pour la conservation des objets mobiliers. L'article 33 prévoit l'inscription sur un état spécial des objets mobiliers propriétés privées. L'article 34 rend applicable aux objets mobiliers l'instance de classement prévue pour les immeubles par l'article I paragraphe 3 de la loi du 31 décembre 1913.

L'article 35 prévoit le classement d'office pour les objets mobiliers dans les mêmes conditions que pour les immeubles c'est-à-dire par décret en Conseil d'État. Il paraît vraisemblable que le législateur, en édictant ces dispositions, n'a eu en vue que les objets mobiliers devant figurer sur l'état prévu à l'article 33 de la loi de finances du 31 décembre 1921.

Il semble n'avoir rien voulu innover pour les autres objets. Mais si telle a été sans doute son intention, il ne l'a pas écrit. La Commission spéciale chargée de préparer le texte du projet de règlement aujourd'hui en discussion a estimé que la loi devait être interprétée dans son sens rigoureusement littéral. Cette solution ne doit pas être maintenue. Elle ne tranche pas définitivement la difficulté puisqu'un recours pour excès de pouvoir pourrait être dirigé contre le règlement. Il y a lieu d'adopter les dispositions laissant au Conseil d'État statuant au Contentieux le soin de résoudre le problème né de la mauvaise rédaction de la loi. Les modifications à apporter au règlement seront les suivantes :

Le titre II du règlement d'administration publique sera divisé en 2 chapitres. 80/15/025/160

Le chapitre I aura pour objet le classement des objets mobiliers propriétés de l'État, des départements, communes et établissements publics et d'utilité publique. Ce chapitre débutera par l'article 18 du projet de règlement adopté par la Commission plénière du 3 juin 1921. Le chapitre II aura pour objet le classement des objets mobiliers propriétés privées. Ce chapitre débutera par les articles 14 et 15 du projet de règlement déjà adopté. Le nouvel article 16 prévoit l'application de l'instance de classement aux objets mobiliers.

M. Hallays fait remarquer qu'un tel règlement d'administration publique contenant des contradictions rencontrera des difficultés d'application. Ne conviendrait-il pas que le Ministère des Beaux-arts déposât un amendement aux dispositions de la loi de finances de 1921 qui règlent si imparfaitement la question.

M. Paul Léon craint que cette méthode ne soit défavorable. Il sera toujours possible, d'ailleurs, de faire figurer sur l'état de l'article 33 de la loi de finances de 1921 tout objet dont l'intérêt exceptionnel d'histoire ou d'art justifierait soit le classement, soit même l'acquisition par l'administration des Beaux-arts.

M. Bernier s'associe aux conclusions de M. Paul Léon. La Commission adopte le texte du projet de règlement. Elle adopte également, après avoir entendu l'exposé de M. Maringer, le texte des modifications à insérer dans le règlement d'administration publique rendant la loi de 1913 applicable à l'Algérie.

La séance est levée à 11 h 30. 80/15/025/161

16 février 1923
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, Membre de l'Institut. Membres présents : MM. Bauthian, Bernier, Berr de Turique, Boeswillwald, Brutails, Chifflot, Defrasse, Enlart, Génuys, Hallays, Haraucourt, Krafft, Lefèvre-Pontalis, Louzier, Marcou, Maringer, Nodet, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert, Sallez, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Palais du Louvre et des Tuileries à Paris (Seine)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nénot, la Commission émet un avis favorable à l'approbation des propositions de l'architecte en chef des Palais du Louvre et des Tuileries, relatives à l'emploi du crédit de 525 000 Francs inscrit au budget de 1923 pour les travaux à effectuer à ces édifices.

Domaine National de Saint-Cloud (Seine)

La Commission émet également, sur le rapport de M. l'Inspecteur général Chifflot, un avis favorable à la répartition, proposée par M. l'architecte en chef Louvet, du crédit de 90 000 Francs, inscrit au budget de 1923 pour la continuation des travaux de construction et de réfection à effectuer au domaine de Saint-Cloud.

Après échange de diverses observations concernant les moyens à employer pour maintenir son caractère au Parc de l'ancien château, M. André Hallays signale l'état de 80/15/025/162 dégradation des statues en plâtre, placées dans les bosquets. Il estime qu'elles sont d'un effet peu agréable et qu'il conviendrait de les déposer. Par la même occasion, il demande si l'administration a des projets en ce qui concerne la restauration de la statuaire décorative à Saint-Cloud.

M. Paul Léon répond qu'il est heureux d'entendre poser cette question. Il se proposait précisément de consulter la Commission au sujet d'un projet de décoration déjà ancien pour le pourtour du bassin du grand parterre. Les socles vides, sont d'un aspect peu heureux. Conviendrait-il de les meubler ? Et, si cette solution était adoptée, devrait-on se borner à commander des groupes à des artistes particulièrement qualifiés ou, au contraire, effectuer une restitution de la décoration ancienne sous la direction du service des Monuments historiques ?

La première solution lui semble aléatoire, la seconde critiquable à tous égards. Le service des Monuments historiques a, en effet, entrepris des recherches en vue de cette restitution. Elles n'ont donné jusqu'à présent que peu de résultats. Il n'existe sur Saint-Cloud que de rares documents figurés. Seule, une gravure d'Israël Sylvestre donne une indication sur les statues entourant la pièce d'eau ; mais cette indication est tellement sommaire qu'il ne peut, pour ainsi dire, pas en être tenu compte. Le mieux serait de laisser provisoirement les choses en l'état et d'envisager pour un avenir prochain l'enlèvement des socles.

M. Haraucourt émet la même opinion.

M. André Hallays partage cette manière de voir et demande que les groupes originaux subsistant dans les bosquets, notamment la statue de l'Abondance, par Coustou, soient protégées contre le vandalisme des visiteurs par des mesures appropriées. Il serait nécessaire d'arrêter ces mesures 80/15/025/163 sur place.

M. Paul Léon est de cet avis.

Sur sa proposition, la Commission décide de se rendre à cet effet à Saint-Cloud dans un délai rapproché.

Palais de Versailles et de Trianon (Seine-et-Oise)

Après avoir entendu lecture du rapport de M. Chifflot, la Commission réserve son avis sur le projet de répartition du crédit de 550 000 Francs prévu au budget de 1923 pour la continuation des travaux à effectuer aux domaines de Versailles et de Trianon jusqu'à ce qu'elle ait apprécié au cours d'une visite sur place l'opportunité des modifications apportées au programme établi le 19 juin 1921.

Cathédrale Notre-Dame à Chartres (Eure-et-Loir)

M. Boeswillwald fait connaître à la Commission que MM. Conninck et Burcham, peintre verriers à Boston, s'offrent "par amour pour la cathédrale de Chartres" à compléter une fenêtre du bas-côté sud, dans laquelle il ne reste qu'un des quatre sujets à quadrilobes qui la remplissaient autrefois.

La Commission, après avoir examiné les références fournies par MM. Conninck et Burcham exprime le vif regret que la règle qu'elle s'est imposée de ne jamais compléter un vitrail ayant des parties anciennes, ne lui permette pas d'accueillir le désir de ces artistes. Mais elle émet le voeu de voir leur grand talent s'employer à une oeuvre originale qui pourrait être placée dans la cathédrale dévastée de Verdun, à proximité des champs de bataille où les troupes américaines ont combattu, comme un symbole de la fraternité d'armes de la France et des États-Unis pendant la Grande Guerre.

M. Boeswillwald ayant, d'autre part, fait remarquer que les trois quadrilobes détruits de la fenêtre dont il 80/15/025/164 s'agit ont été malheureusement bouchés avec du verre blanc, la Commission s'associe à lui pour demander que ces parties blanches soient atténuées par des moyens appropriés.

Amphithéâtre romain de Nîmes (Gard)

Devis de 37 775 Francs 42 ayant pour objet la remise en état des deux piliers d'une travée (n°33) du rez-de-chaussée.

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission est d'avis que l'exécution de ce devis peut être approuvée.

Église Saint-Fulcran, ancienne cathédrale à Lodève (Hérault)

Devis de 27 851 Francs 38 prévoyant les travaux nécessaires à la réfection des couvertures, à la reprise d'une partie de contrefort de l'abside, ainsi qu'à celle d'un meneau de fenêtre du transept nord.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission est d'avis que ce devis pourra être exécuté avec une participation de l'État aux deux tiers de la dépense totale.

Église de Saint-Paulien (Haute-Loire)

Devis de 24 010 Francs 56 pour la restauration du clocher.

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission approuve l'exécution de ce devis sur deux exercices, avec participation de l'État à la dépense dans la proportion des deux tiers.

Ancienne abbaye du Mont-Saint-Michel (Manche)

Devis de 25 097 Francs 83 ayant pour objet la réfection des carrelages de l'église abbatiale.

La Commission fait siennes les conclusions du 80/15/025/165 rapport de M. l'Inspecteur général Génuys. Approuvant l'exécution de ce devis, elle demande néanmoins que l'architecte soit invité à étudier la possibilité de substituer au dallage en carreaux d'Auneuil, prévu dans son devis, des carreaux de grès cérame d'une résistance plus considérable et d'une tonalité moins jaune.

Alignement de la rue du Trésor à Reims (Marne)

M. Génuys soumet à la Commission le tracé établi par M. l'architecte en chef Haubold en vue d'éviter la démolition sur quatre mètres de longueur des restes de l'ancien Trésor, classés en 1920, et qui se trouvent compris dans l'alignement de la rue de ce nom. La Commission adopte le tracé proposé, qui assure, en même temps qu'un large débouché sur la rue Robert de Coucy, une vue normale sur la tour nord du portail occidental de la cathédrale et la conservation intégrale des vestiges de l'édifice.

Cathédrale de Reims (Marne)

M. Paul Léon donne lecture à la Commission des dispositions testamentaires par lesquelles l'Impératrice Eugénie a légué "à la cathédrale de Reims" une somme de cent mille francs. Ces dispositions font l'objet de l'article suivant du testament de l'ancienne souveraine, dont une expédition a été communiquée à l'administration par les soins de M. le préfet de la Seine : cet article est ainsi conçu :

"Je donne et lègue : 100 000 Francs à la cathédrale de Reims (reconstruction…) Je nomme comme mes exécuteurs testamentaires M. Luis de Errazu et le marquis de Girardin

Je les remercie d'avance de vouloir bien se charger d'accomplir mes dernières volontés.

Signé : Marie Eugénie de Guzman, veuve de Napoléon III. 80/15/025/166

Les formalités administratives relatives à ce legs sont actuellement terminées, et l'administration des Beaux-arts est prête à être envoyés en sa possession. Mais le cardinal Luçon, archevêque de Reims a, par une lettre du 12 janvier 1923, informé M. le ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts que la cathédrale ne possédant pas la personnalité nécessaire pour recevoir cette libéralité et aucun organisme légal n'étant apte à l'accepter, les légataires universels de l'Impératrice Eugénie lui avaient fait connaître qu'ils seraient disposés à lui remettre la somme portée au testament, non à titre de legs, mais à titre de souscription en souvenir de l'Impératrice. Le cardinal Luçon désirerait, si possible, consacrer cette somme au rétablissement du maître-autel du grand choeur.

Il ne semble pas à M. Paul Léon qu'il soit possible de donner satisfaction au désir exprimé par Monseigneur Luçon.

M. Maringer est de cet avis. Les termes mêmes du testament ne laissent aucun doute sur l'intention de la de cujus de voir son legs affecté à la "reconstruction" du monument. Seule, l'administration des Beaux-arts, affectataire de l'édifice, a qualité pour recevoir à titre de dons ou de legs, les fonds destinés par des particuliers à la restauration de la cathédrale de Reims, exécutée sous la direction du service des Monuments historiques et payée par ce service. Après en avoir délibéré, la Commission adopte cette manière de voir et émet le voeu que l'acceptation du legs soit poursuivie dans le plus court délai par décret au Conseil d'État.

Exposition de la Société régionale des architectes du Nord de la France à Lille (Nord)

M. Paul Léon informe la Commission que la 80/15/025/167 Société des architectes du Nord de la France sollicite le prêt des relevés de divers édifices classés des départements du Nord de la France pour l'exposition d'Art régional qu'elle organise à Lille au Palais Rameau. La Commission exprime le regret de ne pouvoir répondre favorablement à cette demande, les documents dont il s'agit ne pouvant sortir de ses archives. Elle émet l'avis que les plans et relevés en question pourraient être remplacés par des photographies.

Église de Couilly (Seine-et-Marne)

Devis de 46 980 Francs 87 prévoyant la réfection de diverses parties de l'édifice.

La Commission est d'avis que l'exécution du 1er chapitre de ce devis, envisageant la reconstruction du pignon de la sacristie (12 845 Francs 96) peut être approuvée. Quant aux chapitres II (réparation de la partie supérieure des contreforts de l'abside) et III (consolidation des piliers de la voûte du clocher) s'élevant à 2 998 Francs 89 et 31 136 Francs 02, ils devront demeurer réservés, conformément aux conclusions du rapport de M. Génuys, jusqu'à ce que l'architecte ait justifié ses propositions par des études graphiques et des photographies.

Église d'Aumale (Seine-Inférieure)

Devis de 76 787 Francs 89, relatif à la réparation générale de l'édifice.

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission est d'avis que le 1er chapitre de ce devis, montant à 58 730 Francs 22, doit être seul approuvé, la réfection de la chapelle de l'abside consacrée à Saint-Joseph ne présentant pas un caractère particulier d'urgence.

Église d'Eu (Seine-Inférieure)

Devis de 145 796 Francs 53 (restauration du croisillon sud du transept et des deux premières travées sud de l'abside). 80/15/025/168

La Commission est d'avis que ce devis peut être approuvé. Le montant de la dépense qu'il prévoit devra, si la situation des crédits le permet, être réparti par moitié entre l'État et les administrations locales intéressées à la conservation du monument.

Église de Saint-Martin-le-Gaillard (Seine-Inférieure)

Devis de 87 135 Francs 54, concernant la restauration générale de l'édifice.

La Commission est d'avis qu'il y a lieu de n'approuver actuellement que le 1er chapitre de ce devis, pour la dotation duquel une subvention de moitié pourra être prélevée sur le budget des Beaux-arts.

Chapelle des Templiers à Cressac (Charente)

Devis de 29 231 Francs 04 ayant pour objet la consolidation du pignon et du mur méridional ainsi que les travaux de gros entretien à effectuer à la couverture.

La Commission approuve l'exécution de ce devis auquel le budget des Beaux-arts pourra participer dans la proportion des deux tiers.

Tour de la Chaîne à La Rochelle (Établissement d'un chemin de halage)

M. l'Inspecteur général Louzier rappelle que, dans un précédent rapport, il a exposé la demande d'un groupe d'armateurs de La Rochelle, tendant à ce que la participation de 10 000 Francs votée par le Conseil municipal en vue de la restauration de la Tour de la Chaîne soit affectée à l'établissement d'un chemin de halage pour les bateaux de pêche. Selon l'Ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées de la Charente ce chemin de halage pourrait être partiellement ménagé dans le fortin construit au pied de la Tour.

M. Louzier pense que ce projet peut être accepté. Si la Commission en autorise la réalisation, elle devra demander à la Ville de consentir au classement du fortin qui renferme 80/15/025/169 la gaine de la chaîne et les vestiges du treuil employé pour les manoeuvres. Toutefois, il y aurait lieu de déclarer au Conseil municipal de La Rochelle que la somme de 10 000 Francs précitée ne peut être utilisée qu'aux travaux à effectuer à la Tour. Après en avoir délibéré, la Commission estime qu'il ne lui est pas possible de statuer sans être plus amplement renseignée sur les travaux projetés. Elle ajourne toute décision jusqu'à ce qu'il soit possible à une délégation de ses membres de se rendre à La Rochelle et d'examiner sur place la solution qu'il serait, en la circonstance, préférable d'adopter. L'assemblée désigne pour remplir cette mission MM. Bernier, André Hallays et Louzier.

Fortifications maritimes de La Rochelle (Charente Inférieure)

La Commission, adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Louzier, émet à l'unanimité l'avis que la servitude de classement existant aux abords des fortifications maritimes de La Rochelle, sur une zone de 12 m. de largeur entre les tours de la Chaîne et de la Lanterne, doit être maintenue dans son intégrité, conformément aux clauses du procès-verbal clos à La Rochelle le 20 août 1910, de la conférence relative au dégagement des parties précitées des anciennes fortifications.

Elle s'associe, en outre, à M. André Hallays, pour demander que l'architecte soit invité à prendre d'urgence toutes mesures utiles à la dépose des échafaudages élevés depuis plusieurs années contre la Tour de la Lanterne.

Église Saint-Rémy à Bordeaux (Gironde)

Sur l'invitation de M. Paul Léon, M. Brutails fournit quelques explications sur les raisons pour lesquelles la ville de Bordeaux refuse de consentir au classement de l'église Saint-Rémy. 80/15/025/170

La ville a acquis cet édifice désaffecté pour le sauver en 1900. Mais l'immeuble est inutilisable ; l'entretien en devient onéreux et le budget communal est lourdement grevé. Après avoir rappelé que la détresse financière actuelle impose trop souvent à la Commission de limiter ses efforts, M. Brutails émet l'avis que la question posée se réduit à savoir si l'intérêt du monument justifie les charges qu'entraînerait son classement.

La valeur esthétique de Saint-Rémy est négligeable, son intérêt archéologique secondaire. L'époque à laquelle il appartient est très largement représentée dans la région de Bordeaux. Le sacraire, en tant qu'il ait existé, ce que M. Brutails ne croit pas, a disparu depuis longtemps. Les voûtes sont assez mal conçues et une voûte du même type, mais très supérieure comme disposition et comme état de conservation, existe à Saint-Michel de Bordeaux.

d'autre part, le classement, s'il était prononcé, contrarierait l'assainissement du quartier. Il ne faudrait pas perdre de vue que la propriété s'organise à ses abords depuis trois quarts de siècle, en vertu d'un plan d'alignement dûment approuvé. Le déplacement de l'axe de la rue Jouannet que nécessiterait le classement coûterait à la Ville 280 000 Francs. La restauration de l'édifice est évaluée par l'architecte de la Ville 400 000 Francs. En admettant même, comme l'estime M. l'Inspecteur général Louzier, que la dépense puisse être réduite de moitié, elle s'élèverait encore à 200 000 Francs et se trouverait fatalement augmentée de travaux supplémentaires indispensables : remise en état du bas-côté sud, anciennement aliéné par la Ville et sur lequel on vient de construire un dépôt de droguerie ; dégagement des fenêtres basses obstruées par les immeubles voisins, etc… au minimum 300 000 Francs de plus ; soit dans la conjoncture la plus favorable, un total de 600 000 Francs. 80/15/025/171

La Municipalité à qui une récente circulaire fait un devoir d'observer, en ces matières, la plus stricte économie ne pense pas que l'intérêt de Saint-Rémy justifie une dépense aussi élevée. En terminant, M. Brutails appelle l'attention de la Commission sur les inconvénients que pourrait présenter une extension exagérée des classements. Il montre par des photographies qu'il arrive que des monuments une fois classés soient insuffisamment surveillés et entretenus. A son avis, il conviendrait que la mesure du classement fût moins souvent appliquée, peut-être, mais plus judicieusement et avec plus d'efficacité.

M. André Hallays s'élève vivement contre la démolition de l'église Saint-Rémy et conteste que la disparition de l'édifice puisse contribuer dans une mesure appréciable à l'assainissement du quartier de la rue Jouannet.

M. Lefèvre-Pontalis signale que la Société d'Archéologie à Bordeaux a émis le voeu de voir conserver le monument.

M. Brutails répond que, par contre, l'Académie de Bordeaux s'est prononcée pour la démolition.

M. Paul Léon estime qu'en l'état actuel de la question la Commission ne saurait émettre qu'un avis prématuré. Il propose que l'Académie de Bordeaux soit consultée par la voie administrative et qu'une délégation de la Commission se rende sur place. La Commission adopte cette résolution à l'unanimité.

Église de la ville-haute de Saint-Junien (Haute-Vienne)

Sur la proposition de M. Paul Léon, la Commission décide d'entendre M. Codet, sénateur de la Haute-Vienne, qui désirerait présenter quelques observations au sujet de l'accident survenu au clocher central de l'église de la ville-haute de Saint-Junien, le 15 décembre 1922. 80/15/025/172

M. Codet rappelle que l'édifice a fait, avant et pendant la guerre, l'objet d'une surveillance attentive, tant de la part de l'architecte en chef des Monuments historiques de la Haute-Vienne que de celle de la Municipalité. Quand, en 1904, des fissures se révélèrent dans les piliers nord-est et sud-est de la croisée des transepts supportant la coupole et le clocher, des témoins furent immédiatement posés.

M. Codet reconnaît que lorsque ces témoins, renouvelés en 1919, vinrent à céder, l'administration des Beaux-arts s'est justement préoccupée de parer au danger menaçant. Un devis de 12 334 Francs 59 a été établi par nos soins, dès 1920. Si ce devis n'a pu être exécuté - et sa réalisation aurait paré à l'édifice -, c'est par ce que la Ville, propriétaire de l'édifice, s'est désintéressée de l'entreprise et a déclaré n'y vouloir apporter aucune participation.

M. Codet ne se dissimule pas la responsabilité qui incombe à la Commune en la circonstance. Elle disposait en effet à l'époque d'une somme de 550 000 Francs pour la réparation et l'entretien des bâtiments communaux. Par son attitude, elle a déterminé la catastrophe. Néanmoins, il semble à M. Codet que les travaux d'urgence entrepris lorsque l'accident s'est produit auraient pu être hâtés et il serait heureux que la Commission pût le renseigner à ce sujet.

M. Paul Léon lui fait connaître que le dernier rapport fourni par M. l'Inspecteur général Louzier est de nature à répondre à ce désir. Lecture donnée de ce rapport, M. Codet persiste à penser que l'étaiement aurait pu être effectué d'une façon préventive.

M. Verdier et M. Defrasse rappellent que, si la Ville avait rempli ses obligations de propriétaire, la question 80/15/025/173 n'aurait même pas à être posée et qu'elle n'engage ni la responsabilité de l'administration, ni celle des architectes.

M. Defrasse souligne encore la responsabilité de la Municipalité. Le classement de l'église de Saint-Junien ne transférait pas à l'État le soin de son entretien. Cet entretien demeurait à la charge de la Ville. D'ailleurs, les architectes ont tout mis en oeuvre dès qu'ils ont été saisis de l'autorisation de réaliser partiellement le devis de 12 334 Francs 59, autorisation que le service des Monuments historiques n'était d'aucune façon tenu d'accorder, constate M. Maringer.

M. Boeswillwald remarque que l'architecte ordinaire a fait preuve d'initiative, en commandant de son propre chef à Limoges les bois nécessaires à l'étaiement des parties où l'écrasement s'est manifesté d'une manière presque subite, puisque jusqu'au 9 décembre nul travail des témoins n'avait été constaté et que les piliers ne présentaient pas de déformation verticale. Les précautions antérieurement prises étaient de nature, d'ailleurs, à justifier la confiance et il se peut que l'écroulement du clocher et de la coupole soient dûs à une défectuosité dans la construction primitive de l'édifice.

M. Lefèvre-Pontalis confirme cette suggestion Lors du congrès archéologique de Limoges, en 1921, il a eu l'occasion de visiter le monument avec M. Paul Saintenoy, architecte à Bruxelles, membre de l'Académie royale des architectes de Belgique, qui lui avait fait observer que le défaut de liaison entre les murs et les piles diminuait beaucoup la résistance de celles-ci.

M. Codet répond qu'il ne peut que s'incliner devant la compétence des techniciens, que là, n'est pas pour lui la question. Ce qui lui importe, c'est la réparation 80/15/025/174 rapide du désastre, très désirée par la majeure partie de la population de Saint-Junien. Si elle était rapidement entreprise, une souscription ouverte parmi les fidèles et les habitants pourrait, estime-t-il, produire environ 200 000 Francs. Il serait obligé à M. le directeur des Beaux-arts de lui indiquer ce que l'État compte faire pour la reconstruction du clocher et de la coupole.

Consultée par M. Paul Léon, la Commission, après en avoir délibéré, approuve le devis de 63 109 Francs 12 dressé par M. l'architecte en chef Goubert en vue des travaux de consolidation et de déblaiement immédiats à effectuer à l'édifice. Elle émet l'avis qu'un devis général envisageant la restitution de la coupole et du clocher de l'église de Saint-Junien soit étudié dans le plus court délai par l'architecte et qu'une importante participation soit demandée à la Ville, dont la négligence a motivé la catastrophe qu'il s'agit de réparer, pour assurer avec la subvention de l'État et les souscriptions particulières la dotation intégrale de l'entreprise.

La séance est levée à midi trente. 80/15/025/175

17 février 1923

Présidence de M. Boeswillwald, Inspecteur général des Monuments historiques. Membres présents : MM. Bauthian, Bernier, Berr de Turique, Brutails, Defrasse, Enlart, Génuys, André Hallays, Honnorat, Lefèvre-Pontalis, Louzier, Marcou, Nodet, Perrault-Dabot, Verdier.

Assistaient également à la séance : MM. Pierre Paquet, Ruprich-Robert, Sallez, architectes en chef des Monuments historiques, adjoints à l'Inspection générale des Monuments Historiqaues.
Cathédrale de Bayonne (Basses-Pyrénées)

Devis de 131 066 Francs 60 ayant pour objet la restauration du pignon et de la rose occidentale.

Approuvant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Louzier, la Commission est d'avis que l'exécution de ce devis pourra être autorisée sur plusieurs exercices. Elle demande que l'architecte soit invité à observer scrupuleusement la structure du vieil appareil, dont il devra préalablement relever les dispositions.

Église de Souvigny (Allier)

Devis de 59 394 Francs 84 prévoyant la reprise des maçonneries fissurées de la nef et du clocher, ainsi que la réfection des couvertures des bas-côtés.

Il apparaît à la Commission que l'architecte n'a pas tenu suffisamment compte, dans les propositions du 1er chapitre de ce devis, de l'état du sous-sol de l'édifice. 80/15/025/176

L'assemblée s'associe à M. l'Inspecteur général Nodet pour demander que M. Chauliat procède à une nouvelle étude de ce chapitre, comportant la reconnaissance des fondations des piliers lézardés et la vérification de leur solidité. Ces piliers devront être étayés, blindés et cintrés. - leurs fissures munies de témoins.

Ces précautions prises, les travaux commenceront par la reprise d'un élément isolé désigné par l'architecte qui devra, à cet effet, fournir dans le plus court délai un devis réduit à l'administration. Quant au 2e chapitre, la Commission en décide l'ajournement jusqu'à ce que M. Nodet ait apprécié, au cours d'une visite sur place l'opportunité des travaux à effectuer aux couvertures de l'église.

Église de Mirepoix (Ariège)

Autels et monument commémoratif.

M. Nodet informe la Commission que M. le curé de Mirepoix, sollicite l'autorisation de placer dans l'église Saint-Maurice un Monument aux Morts de la Guerre et deux autels dont il soumet le projet. La Commission, après en avoir délibéré, émet l'avis que l'autorisation demandée ne pourra être accordée qu'en ce qui concerne le monument commémoratif.

Église Saint-Martin à Brive (Corrèze)

Pose d'une antenne sur le clocher de l'édifice. La Commission considère qu'il est inadmissible de voir un simple particulier utiliser le monument pour son agrément ou ses besoins commerciaux. Elle émet à l'unanimité l'avis que M. Verlhac soit invité dans le plus court délai à faire déposer l'antenne de télégraphie sans fils placée par lui sans autorisation légale au sommet du clocher de l'église Saint-Martin. Envisageant la question sous son aspect général, la 80/15/025/177 Commission décide de ne tolérer l'installation d'antennes de T.S.F. sur des édifices classés qu'autant que leur utilité scientifique ou publique sera nettement démontrée. Ces appareils pouvant présenter des dangers du fait de la foudre ; elle émet en outre le voeu que le conseiller technique de l'administration soit consulté sur les servitudes à imposer aux possesseurs d'antenne chaque fois que la présence de celle-ci sur un monument historique ne pourra être évitée.

Église de Collonges (Corrèze)

Devis de 23 651 Francs 54 prévoyant la reconstruction de la façade ouest de l'église de Collonges.

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission est d'avis que l'exécution de ce devis peut être approuvée.

Église d'Uzerche (Corrèze)

Devis de 9 441 Francs 68 ayant pour objet la restauration de la porte ouest de l'édifice.

Après échange de diverses observations, la Commission ajourne son avis sur ce devis, jusqu'à ce que M. Mayeux, architecte en chef des Monuments historiques de la Corrèze, ait fourni des photographies permettant d'apprécier l'état actuel de la porte dont la restauration est envisagée, principalement sur sa face postérieure à l'intérieur de l'Église.

Église de Dangu (Eure)

Devis de 44 775 Francs 37, prévoyant la réparation de la couverture du clocher et de sa flèche en ardoises.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Nodet, la Commission est d'avis que l'exécution de ce devis peut être approuvée. Elle émet le voeu que le budget des Beaux-arts contribue à sa dotation, dans la proportion des deux tiers de la dépense totale, si la situation des crédits le permet. 80/15/025/178

Cathédrale de Mende (Lozère)

Vitrail commémoratif de Jeanne d'Arc

La Commission estime que cette verrière ne pourra être placée dans l'édifice que si les exécutants tiennent compte des observations prescrites dans le rapport de M. Nodet.

Tour de l'église de Paimpol (Côtes-du-Nord)

Devis de 14 114 Francs 32. La Commission approuve l'enlèvement des badigeons, mais se déclare contre la suppression des arrachements qui permettent, seuls, à l'heure actuelle, de déterminer l'emplacement de l'église, dont la tour était solidaire. Elle demande que l'architecte soit invité à modifier son devis en conséquence.

Porte Saint-Pierre à Nantes (Loire-inférieure)

Devis de 55 810 Francs 23 concernant la remise en état des salles intérieures.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Paquet, la Commission est d'avis d'approuver ce devis, auquel l'État ne pourra apporter de participation supérieure à 10 000 Francs.

Église de Nantua (Ain)

Devis de 10 653 Francs 75 prévoyant la restauration du campanile.

La Commission est d'avis que ce devis ne pourra être exécuté que si les autorités locales intéressées à la conservation de l'édifice contribuent pour moitié à la dotation.

Église Saint-Michel à Dijon (Côte-d'Or)

La Commission rejette le projet d'autel établi pour cet édifice par M. Tillet, qui devra présenter une nouvelle étude.

Cathédrale du Mans (Sarthe)

Devis de 65 433 Francs 20 envisageant la réparation des balustrades, chéneaux et entablements du 80/15/025/179 côté sud de la nef. La Commission approuve l'exécution de ces travaux et s'unit à M. Ruprich-Robert pour inviter l'architecte à les conduire dans un strict esprit d'économie.

Église de Bussy-en-Othe (Yonne)

Devis de 56 138 Francs 04 prévoyant la remise en état des couvertures du chevet, du transept et de la nef, des murs extérieurs, contreforts, entablements et lambrissages de la nef.

Adoptant les conclusions du rapport de M. Ruprich-Robert, la Commission émet un avis favorable à l'exécution des deux premiers chapitres de ce devis.

Ponts conduisant à La Grande Chartreuse à Saint-Pierre-de-Chartreuse (Isère)

La Commission émet un avis favorable au classement des anciens ponts franchissant le Guiers Mort, au long de la route conduisant à la Grande Chartreuse savoir :

Pont de la Dame, au lieu dit "Lediat" - Pont du Grand Logis à proximité de l'immeuble dit "Maison du Guet" - Pont de la Forge ou de la Fabrique - Pont de la Tannerie - Pont Perent - Pont de la Petite Vache sur la rivière du même nom.

Sur la proposition de M. Sallez, la Commission adopte également le classement de la Maison du Guet.

Église Saint-Maurice à Vienne (Isère)

M. Sallez rappelle que dans sa séance du 2 décembre 1922, la Commission avait écarté le projet de restauration de la balustrade haute de la façade occidentale de l'édifice et demandé qu'un simple garde-fou en fer fût établi à l'emplacement de l'ancienne balustrade disparue. Or, M. Rome, architecte ordinaire des Monuments historiques de la Vienne, escomptant l'approbation du projet soumis a fait exécuter et placer quatre des panneaux de la balustrade, sans en avoir reçu l'ordre de l'architecte en chef. 80/15/025/180

Emettant le voeu qu'un blâme soit adressé à M. Rome pour ces agissements, la Commission demande que les panneaux placés soient déposés immédiatement et remplacés par le garde-fou dont elle a adopté l'établissement.

Cloître d'Arles-sur-Tech (Pyrénées-Orientales)

Devis de 21 556 Francs prévoyant la réfection des charpentes et couvertures de trois des travées du cloître.

M.Sallez est d'avis d'approuver en principe les propositions de l'architecte en l'invitant à ne pas faire usage de sapin pour remplacer les parties déposées de la charpente de chêne, encore utilisable en partie. La Commission approuve cette manière de voir.

M. Bonnet devra, en conséquence, joindre à ce devis modifié une épure des fermes qu'il compte employer dans la réfection projetée.

Remparts de Mont-Louis (Pyrénées-Orientales)

Devis de 46 271 Francs 49 ayant pour objet la reprise des parties de maçonnerie écroulées. La Commission est d'avis d'approuver en principe ce devis, mais d'ajourner sa réalisation jusqu'à ce qu'elle se soit, d'une part, prononcée sur l'étendue à donner au classement de ces ouvrages et, d'autre part, que l'administration de la Guerre ait achevé, au point de vue militaire, les formalités de désaffectation dont ils font l'objet.

Pont d'Ouvèze à Privas (Ardèche) - Classement adopté.

Église de La Nouaille (Creuse) - Classement adopté.

Église du Moutier-d'Ahun ($)- Classement adopté.

Donjon de l'ancien château de Senonches ($) - Classement adopté.

Chapelle du château de Plaincourault ($)- Classement adopté.

Chapelle du château de Céré à Saint-Hilaire (Indre) - Classement adopté. 80/15/025/181

Église de Neuvy-Pailloux (Indre)

La Commission est d'avis que le classement de cet édifice devra être limité, conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, à l'exclusion de la toiture aux parties en maçonnerie du clocher.

Église de Faye-aux-Loges (Loiret)

Classement adopté.

Maison de la Chancellerie à Orléans (Loiret)

Classement adopté.

Porte Saint-Georges au Puy (Haute-Loire)

Classement adopté.

Église de Chaméane (Puy-de-Dôme)

Classement rejeté.

Église de Chilly-Mazarin (Seine-et-Oise)

Classement adopté.

Donjon du Château de Sainte-Geneviève-des-Bois (Seine-et-Oise)

Classement adopté.

Demande formulée par le président de la Société coopérative de Louâtre (Aisne)

M. Génuys fait connaître que M. le directeur des Beaux-arts a été saisi par M. le président de la Coopérative de Louâtre d'une demande tendant à ce que ce groupement soit chargé des travaux de restauration de l'église de la Commune.

Il rappelle que l'église de Louâtre a été classée au mois d'août 1921 sur la demande expresse de la Municipalité et que la restauration de cet édifice est à l'heure actuelle suffisamment avancée pour que l'on puisse envisager d'en rendre une partie au culte dans le courant du présent exercice. Les travaux qui doivent succéder à l'entreprise en cours, reprise des voûtes du transept et de l'abside sont délicats. Leur direction ne peut être confiée qu'à des spécialistes possédant de longue date des connaissances sur les édifices du Moyen Âge, leur structure spéciale et les méthodes à appliquer pour leur restauration. 80/15/025/182

M. Génuys conclut au rejet de la demande présentée par la Société Coopérative. Ce rejet est adopté par la Commission.

Demande présentée par le président de la Coopérative de Cernay-lès-Reims en vue d'être autorisée à entreprendre la réparation de l'église classée.

La Commission est du même avis, en ce qui concerne l'église de Cernay-lès-Reims. La restauration de l'église de Cernay-lès-Reims ne pouvant également être effectuée que par un architecte possédant une connaissance approfondie de la construction médiévale, l'Assemblée déclare ne pouvoir autoriser la coopérative à effectuer la remise en état de l'édifice.

Église d'Hautvillers (Marne)

Classement adopté.

Église de Mesnil-lès-Hurlus (Marne)

Classement rejeté.

Église de Breuil-sur-Vesles (Marne)

Classement adopté.

Chapelle du château de Baye (Marne)

Classement adopté.

Église d'Hangest-en-Santerre (Somme)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission est d'avis que le classement du portail roman de l'église d'Haugest-en-Santerre doit être maintenu. Elle émet le voeu que, le cas échéant, une subvention soit accordée à la Commune pour assurer le transport de ce vestige à un autre emplacement ou son incorporation à la nouvelle église qui doit être construite dans la localité.

Maisons à Arcades Place des Vosges à Épinal (Vosges)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission est d'avis que l'ensemble de la Place des Vosges à Épinal peut être classé comme site pittoresque, 80/15/025/183 le rez-de-chaussée des Maisons à arcades de la dite place ne présentant pas un intérêt suffisant pour en justifier le classement parmi les Monuments historiques.

Maison Calba, Place des Vosges à Épinal (Vosges)

Classement de la façade et de la toiture. Adopté.

Pavillon Adélaïde, à Burlats

Classement des fenêtres. Adopté.

Maison 36 rue de la Rodade, à Montferrand (Puy-de-Dôme)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission est d'avis qu'en raison du grand intérêt présenté par la partie dite "de l'Annonciation" de la maison 36 rue de la Rodade à Montferrand, il y a lieu de passer outre au refus de consentement opposé à cette mesure par la propriétaire, Madame Monnet-Vernet, et d'en poursuivre d'office la réalisation par voie de décret en Conseil d'État.

Château des Abbés d'Ainay à Chazay-d'Azergues (Rhône)

Classement de la porte et de la cheminée XVe siècle aux armes de l'abbé du Terrail, adopté.

La Commission émet le voeu que des renseignements détaillés soient demandés à l'architecte ordinaire sur l'ensemble du château.

Église de Beautiran (Gironde)

Classement rejeté.

Église de Saint-Estèphe (Charente)

Classement adopté.

Église de Montils (Charente-Inférieure)

Classement adopté.

Église de Saint-Sornin (Charente-Inférieure)

Classement adopté.

Immeuble 8 rue des Merciers à La Rochelle (Charente-Inférieure)

La Commission émet un avis 80/15/025/184 favorable au classement des façades sur rue et sur cour, des murs de refend, de l'escalier et des toitures de cet immeuble.

Église de La Rochebeaucourt (Dordogne)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Louzier la Commission décide d'ajourner sa décision sur la proposition de classement de cet édifice jusqu'à ce qu'elle soit fixée sur les moyens à adopter pour assurer sa conservation et l'importance du concours que les autorités sont disposées à apporter à l'entreprise.

Église et remparts du château de Larressingle (Gers)

La Commune et les différents propriétaires des ruines de l'ancien château de Larressingle ayant refusé leur adhésion au classement de cet édifice et de ces vestiges, la Commission émet l'avis que cette mesure doit être poursuivie d'office par voie de décret en Conseil d'État.

Église de Saint-Mont (Gers)

Classement adopté.

Château de Lauzun (Lot-et-Garonne)

Adoptant les conclusions des rapports de M. l'Inspecteur général Louzier, la Commission émet un avis favorable au classement des parties suivantes du château de Lauzun savoir :

façade de l'aile nord-est surplombant le fossé, y compris ses toitures,

cheminées XVIe siècle des appartements de réception, placées dans l'aile droite XVIe siècle des bâtiments de la cour d'honneur,

autel antique provenant du Temple des dieux tutélaires de Bordeaux et placé dans le jardin.

Église de Charbuy (Yonne)

Dans sa séance du 29 juillet 1922, la Commission avait adopté le classement d'office des deux portails ouest de l'église. La Section de l'Intérieur 80/15/025/185 de l'Instruction Publique et des Beaux-arts du Conseil d'État ayant présenté certaines observations en demandant notamment quelles mesures l'administration avait prévues pour assurer la conservation des deux portails en cas de démolition du reste de l'édifice, M. Ruprich-Robert, adjoint à l'Inspection générale, fut chargé d'étudier à nouveau la question.

Après avoir entendu lecture de son rapport à ce sujet, la Commission, adoptant ses conclusions, émet l'avis que pour assurer la conservation des deux portails ouest, en cas de démolition de l'église, il convient d'étendre le classement à toute la façade ouest (à l'exception des deux étages supérieurs du clocher) avec les parties des façades nord et sud en retour d'équerre jusqu'à la première fenêtre.

Cloître Saint-Vincent à Châlon-sur-Saône (Saône-et-Loire)

Classement du côté nord-est longeant le presbytère et du côté est-sud, parallèle à la Place du cloître. Adopté.

Maison Dieu à Saint-Lô (Manche)

Classement de la façade et des pignons, adopté.

Château de Mortier-Crolles à Saint-Quentin (Mayenne)

Classement adopté.

Château d'Argentilles à Villebadin (Orne)

Classement comme ruines, adopté.

Ancienne église Saint-Genest à Nevers (Nièvre)

Classement adopté.

Porte de l'ancienne enceinte extérieure de la ville à Semur (Côte-d'Or)

Classement adopté.

Tourelle de l'ancienne demeure des Gouverneurs à Semur (Côte-d'Or)

Classement adopté. 80/15/025/186

13 avril 1923

Présidence de M. Paul Léon, Membre de l'Institut, directeur des Beaux-arts. Membres présents : MM. Bauthian, Boeswillwald, Bonnier, Defrasse, Enlart, Génuys, Hallays, Haraucourt, Krafft, Lefèvre-Pontalis, Marcou, Nodet, Perrault-Dabot, Puthomme, Verdier.

Assistaient également à la séance : MM. Ruprich-Robert et Sallez, Adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Édifices classés de l'Algérie

La Commission adopte les conclusions du rapport de M. Boeswillwald fixant la répartition des crédits affectés pour 1923 aux travaux d'entretien et de restauration des édifices classés de l'Algérie.

Legs Romain en faveur de la Caisse des Monuments historiques

M. Boeswillwald donne lecture de son rapport faisant connaître que M. Romain a légué à la Caisse des Monuments historiques une somme de 60 000 Francs pour être employée à la restauration complète des grandes orgues de la cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur de Narbonne (Aube).

L'administration des Beaux-arts a chargé M. l'architecte en chef Nodet d'établir le devis des travaux nécessaires. Ce devis s'élève à 119 799 Francs 84. Les ressources dont on dispose pour couvrir la dépense s'élèvent à 75 000 Francs, savoir :

Legs Romain : 60 000 Francs

Souscription du clergé et des Amis de l'orgue : 15 000 Francs. 80/15/025/187

Une somme de 44 799 Francs 84 est donc nécessaire pour parfaire la dotation du devis.

M. Boeswillwald propose à la Commission d'émettre un voeu tendant à ce que la Caisse des Monuments historiques prenne à sa charge le complément de la dite dépense. Ce voeu est adopté. Sont adoptées les propositions tendant au classement ou à l'inscription sur l'Inventaire supplémentaire des édifices ou parties d'édifices ci-dessous désignés :

Ancienne abbaye de Lagrasse (Aude)

Classement adopté.

Château de Chazay-d'Azergues (Rhône)

Inscription sur l'inventaire adoptée en ce qui concerne la cheminée XVe siècle du 1er étage et la porte XVe siècle du rez-de-chaussée de cet édifice.

Château de Plessis-Piquet au Plessis-Robinson (Seine)

Inscription sur l'inventaire adoptée en ce qui concerne ce château dénommé également "château de Colbert" avec ses dépendances. Il y aura lieu d'informer de cette décision le ministre de l'Intérieur qui a demandé l'avis de l'administration des Beaux-arts sur l'intérêt artistique de ce monument.

Façade de la maison Gaugiran, Grande Rue à Cordes (Tarn)

Classement adopté.

Façade du Presbytère Grande Rue à Cordes (Tarn)

Classement adopté.

Portes de Rous, de la Barbacane et du Vainqueur à Cordes (Tarn)

Classement adopté.

Église Saint-Trophine à Arles (Bouches-du-Rhône)

La Commission approuve

1° Un devis de 4 734 Francs 53 ayant pour objet le relèvement et le rétablissement de l'ancienne chaire en marbre XVe siècle dans une chapelle de cette église

2° Un devis de 13 855 Francs 42 ayant pour objet la réparation 80/15/025/188 et la consolidation des murs de l'ancienne chapelle Saint-Jean-Baptiste du même édifice, ainsi que la réouverture d'une ancienne fenêtre et la recherche d'un accès vers la crypte constantinienne de cette église.

Cathédrale de Chartres (Eure-et-Loir)

Est approuvé un devis de 32 191 Francs 21 en vue de la remise en état de la chapelle nord-est du choeur de la cathédrale de Chartres. Le clergé participant à l'exécution des travaux pour 18 443 Francs 68 l'État prendra à sa charge le surplus de la dépense.

Thermes Romains et Nymphée de Nîmes (Gard)

Est approuvé un devis de 81 240F 60 concernant la remise en état de la partie du dallage et de l'emmarchement au-dessus des colonnades du frigidarium des Thermes romains et de la Nymphée de Nîmes. L'État et la Ville contribueront, chacun pour moitié, à la dépense.

Cathédrale du Puy (Haute-Loire)

Est approuvé un devis de 14 285 Francs 79 relatif à des travaux nécessaires pour assurer l'aération et l'assèchement du bas-côté nord renfermant "La Danse Macabre".

Musée d'Orléans (Loiret)

Est approuvé un devis de 11 000 Francs 42 ayant pour objet l'établissement de chaînages destinés à relier la tourelle de l'escalier à la tour du Beffroi de l'ancien Hôtel de ville, actuellement Musée d'Orléans. La Ville sera 80/15/025/189 invitée à participer à la dépense pour une somme de 5 600 Francs.

Église de Montreuil-sous-Bois (Seine)

Est approuvé un devis de 40 498 Francs 80 en vue de compléter la restauration extérieure de l'église de Montreuil-sous-Bois. L'État prendra à sa charge la moitié de la dépense.

Église Saint-Eustache à Paris (Seine)

La Commission donne son approbation au devis de 26 700 Francs établi par les services d'architecture de la préfecture de la Seine en vue du nettoyage et de la remise en état de la tribune de l'orgue de l'église Saint-Eustache. L'État contribuera à la dépense pour une somme de 10 000 Francs.

Halles de Méréville (Seine-et-Oise)

Est approuvé un devis de 55 862 Francs 25 relatif à la remise en état de la charpente et de la couverture des Halles de Méréville. L'État prendra à sa charge 27 932 Francs.

Théâtre antique d'Orange (Vaucluse)

Sont approuvés :

1° Un devis de 5 055 Francs 18 ayant pour objet l'établissement d'un plancher dans les pièces placées derrière la scène du Théâtre antique d'Orange. Le tiers de la dépense sera à la charge de la Ville.

2° Un devis de 11 310 Francs 02 ayant pour objet la restauration d'une niche et le bouchement d'une porte du Théâtre antique. La Ville devra participer pour un tiers à la dépense. 80/15/025/190

Maison 5 rue Chantault à Chartres (Eure-et-Loir)

La Commission émet un avis tendant à ce que soient inscrits sur l'Inventaire supplémentaire les détails de sculpture et de décoration de la chambre dite "de Henri IV" dans la maison sise 5 rue Chantault à Chartres.

La Commission adopte les conclusions du rapport de M. Génuys, Inspecteur général, tendant à l'approbation du chapitre 1er (soit 44 586 Francs 53) d'un devis limité aux travaux de couverture du bâtiment des Fanils au Mont-Saint-Michel.

Projet de Maître Autel dans l'église abbatiale du Mont-Saint-Michel

Appelée à se prononcer sur ce projet établi par M. l'architecte en chef Gout, décédé, la Commission est d'avis qu'il convient de charger son successeur d'étudier un nouveau projet. Les frais seront entièrement couverts par le produit d'une souscription ouverte à cet effet par le clergé.

Église Saint-Saulve à Montreuil-sur-Mer (Pas-de-Calais)

Est approuvé un devis de 68 934 Francs 16 ayant pour objet la réfection de la couverture de la nef et des bas-côtés de l'église Saint-Saulve. L'État prendra la moitié de la dépense à sa charge.

Sont adoptées les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys tendant à remédier aux inconvénients pouvant résulter du projet d'aménagement du village de Coucy-le-Château en ce qui concerne les parties classées de l'enceinte. Les mesures de préservation consistent dans :

1° la limitation de l'espace en superficie et en hauteur 80/15/025/191 qui pourra être réservé aux constructions à réédifier

2° la précision des matériaux à employer pour les travaux de reconstruction

3° le classement, comme Site, de l'ensemble du village.

Église d'Ambrières (Marne)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys la Commission estime qu'il n'y a pas lieu d'approuver le devis de 22 884 Francs 60 dressé par M. l'architecte en chef Guët qui avait été simplement chargé de présenter une étude sur la profondeur et la nature des fondations de l'église d'Ambrières et non de fournir un projet de sondages et de construction d'un mur en ciment armé, travaux aussi inutiles qu'onéreux.

La Commission demande, d'autre part, que le service des Monuments historiques signale au ministre de l'Intérieur pour que celui-ci en avise les services locaux, le danger que fait courir à la conservation de l'église d'Ambrières l'état du sol sur lequel elle est édifiée ; l'administration des Beaux-arts déclinant, dès à présent, toute responsabilité au sujet des accidents pouvant résulter de cette situation précaire à laquelle il ne lui appartient pas de remédier.

Église de Tracy-le-Val (Oise)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission est d'avis que M. l'architecte en chef Collin établisse un devis précis et détaillé des travaux nécessaires pour la remise en état de l'église de Tracy-le-Val dans son état d'avant guerre.

Demande d'aménagement d'une fête foraine à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)

M. Paul Léon fait connaître que l'administration des Beaux-arts a été saisie par l'Union Foraine de Paris et par l'Union du Commerce et de l'Industrie de Saint-Germain-en-Laye d'une 80/15/025/192 demande tendant à obtenir l'autorisation d'installer la fête foraine annuelle sur les parterres du Domaine de Saint-Germain-en-Laye du 6 mai au 3 juin prochains.

M. André Hallays s'élève contre ce qu'il estime dangereux pour la conservation du Domaine. La Commission s'associe à cette protestation et estime qu'il convient de refuser l'autorisation demandée.

Château de Fresney-le-Puceux (Calvados)

Sont adoptées les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet tendant à l'abandon du projet de classement de la cheminée et des boiseries peintes de la salle du 1er étage du château de Fresney-le-Puceux et à l'inscription sur l'Inventaire supplémentaire de ce château ainsi que des boiseries appartenant au propriétaire du château.

Arceau de l'Hôtel de Laporte à Figeac (Lot)

Inscription sur l'Inventaire supplémentaire, adoptée.

Cathédrale de Moulins (Allier)

La Commission est d'avis qu'il y a lieu d'inviter M. Moreau, architecte ordinaire, à reprendre l'étude de son projet d'autel prévu pour la cathédrale de Moulins en y apportant les modifications demandées par M. l'Inspecteur général Nodet.

Cathédrale d'Albi (Tarn)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission estime que le projet de vitrail présenté par M. Laumonerie pour la cathédrale d'Albi ne peut être approuvé sans avoir subi des modifications qui seront signalées à M. l'architecte en chef Hulot pour que celui-ci invite l'auteur du projet à les effectuer en s'inspirant, au besoin, du vitrail traité par Jean Fouquet et qui se trouve au Musée de Chantilly. 80/15/025/193

Ancien Cloître de Fréjus (Var)

Sont approuvés :

1° un devis de 44 565 Francs 64 ayant pour objet la restauration de la galerie ouest de ce monument

2° un devis de 23 363 Francs 37 en vue de la démolition des constructions surplombant les galeries nord et ouest et celles du 2e étage du presbytère du cloître.

Cathédrale du Mans (Sarthe)

Sous le bénéfice des observations formulées par M. Ruprich-Robert, adjoint à l'Inspection générale, la Commission approuve le projet d'exhaussement du maître-autel de la cathédrale du Mans dont l'exécution sera entièrement à la charge du clergé.

Église d'Anzy-le-Duc (Saône-et-Loire)

Sont adoptées les conclusions du rapport de M. Ruprich-Robert tendant à faire supprimer l'autel placé sans autorisation dans l'église d'Anzy-le-Duc. Pourra seule être maintenue, après de légères modifications, la plaque perpétuant le souvenir des morts de la Guerre et à la condition que son emplacement soit déterminé par l'administration des Beaux-arts sur la proposition de l'architecte en chef de la région.

Obélisque de Port-Vendres (Pyrénées-Orientales)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Sallez adjoint à l'Inspection générale, la Commission émet un avis favorable à l'exécution du projet de monument commémoratif présenté par la Commune de Port-Vendres et qui sera placé devant l'obélisque.

Église Saint-André-le-Bas à Vienne (Isère)

La Commission, adoptant le principe du projet d'agrandissement de l'église Saint-André-le-Bas à Vienne émet l'avis que M. Formigé, 80/15/025/194 architecte en chef des Monuments historiques, présente une étude plus serrée en se conformant aux indications qui lui seront données par M. Sallez, adjoint à l'Inspection générale. 80/15/025/195

14 mai 1923
Versailles (Seine-et-Oise)
Procès verbal de la séance tenue à Versailles le 14 mai 1923. Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, Membre de l'Institut. Membres présents : MM. Boeswillwald, Cartault, Chifflot, Defrasse, d'Estournelles de Constant, Enlart, Faure, Génuys, Humblot, Hallays, Marcou, Maringer, Nénot, Pol Neveux, Nodet, Perrault-Dabot, Puthomme, Simyan, Verdier.

Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert, Sallez, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques, MM. Gardet, statuaire, membre de l'Institut, Lamblain, chef du bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux, Pératé, conservateur des Musées de Versailles et de Trianon, Rudier, fondeur d'Art et MM. Chaussemiche, Japy et Guéritte, architectes en chef et ordinaires des Domaines de Versailles et de Trianon, spécialement convoqués pour la circonstance.

Cour de marbre

L'attention de la Commission est appelée en premier lieu sur l'état de dégradation de la cour de marbre, imputable de l'avis de l'architecte, aux dilatations provoquées par les variations de température des couches de matériaux superposées, qui supportent les carreaux du dallage. 80/15/025/196

M. Chaussemiche indique que le travail de réfection nécessité par ces dégâts entraînera une dépense de 39 000 Francs. On utilisera, pour l'effectuer, les carreaux déposés, et l'entreprise sera commencée par la travée centrale, dans l'axe du balcon de la Chambre du Roi.

Balcon de la Chambre du Roi

Le balcon de la Chambre du Roi érige lui aussi une importante réparation, au cours de laquelle il faudra déposer ses ferronneries.

M. Guéritte signale à ce sujet que la serrure de toutes les fenêtres donnant sur la Cour de marbre demande à être vérifiée. Les réparations seront exécutées, par tranches successives, au cours des prochains exercices. La Commission approuve le principe de ces opérations et passe à l'examen des travaux de la Vieille Aile.

Vieille Aile

Répondant à la demande de M. Paul Léon, M. Chaussemiche fait connaître que, pour achever de mettre le bâtiment hors d'eau en 1922, il faudra une somme de 550 000 Francs.

M. Verdier objecte qu'il ne voit pas la possibilité, pour le service des Monuments historiques, d'apporter, cette année, une participation aussi considérable à l'entreprise. Seules, des ressources extérieures pourraient permettre de réaliser l'effort nécessaire. Peut-être, si une suite était donnée à ce projet, le produit des fêtes organisées à Versailles fournirait-il l'appoint indispensable.

M. Maringer remarque qu'il n'est pas prudent de compter sur des ressources aussi problématiques. Il y a, à son avis, urgence à achever les couvertures dans l'intérêt même de la conservation de la construction.

Cour des Princes

Après avoir procédé à une visite détaillée du chantier, 80/15/025/197 qui ne donne lieu à aucune observation particulière, la Commission gagne la Cour des Princes, M. Nénot fait remarquer combien il serait heureux que l'on pût remédier, par des moyens appropriés, à l'effet fâcheux, au point de vue de l'esthétique, que produit dans cette cour le raccord de la Vieille Aile et du pavillon Dufour. Après en avoir délibéré, la Commission émet l'avis que cette question, dont l'urgence ne s'impose pas, soit réservée jusqu'à nouvel ordre.

Appartements de Madame Adélaïde

M. Pératé signale, alors, que les travaux entrepris dans les anciens appartements de Mme Adélaïde ont permis de dégager dans les salles 58 et 59, primitivement grand Salon carré et Salon du Roi au XVIIe siècle, des vestiges très intéressants de peintures murales de cette époque. Il demande que ces peintures, dégradées par les enduits qui les recouvraient, soient relevées dans leur état actuel, préalablement à toute restauration. La Commission est de cet avis et elle émet le voeu que ce travail soit confié à M. Yperman, éventuellement chargé de leur remise en état.

Passant ensuite dans la salle 56, elle approuve l'ensemble de son nouvel aménagement et demande seulement, sur l'observation de MM. André Hallays et Pol Neveux, que les baguettes encadrant les tableaux qui la décorent soient mises dans le même ton que les boiseries environnantes.

Aile du Nord et aile en retour du corps principal

La Commission considérant des jardins l'aspect de l'aile du Nord, est d'avis qu'il y a lieu d'inviter l'architecte à soumettre des propositions en vue 80/15/025/198 de munir de petits carreaux les fenêtres de la pièce, située dans l'avant-corps, à l'étage d'attique, et affectée à l'exposition des portraits du XVIe siècle. Elle demande à l'unanimité que soit achevée sur les crédits de cette année la restauration de la façade de l'Aile des ministres et que soient enlevés le plus rapidement possible les étais posés depuis plus de vingt ans sur un des avants-corps de l'Aile. Elle demande également l'enlèvement des balcons de fer placés au XVIIIe siècle à l'étage d'attique de l'aile en retour du corps principal du château.

Chapelle et Toits

M. Verdier rappelle que la Commission doit également se prononcer sur les propositions, relatives à la restauration en 1923, des bas-reliefs décorant les parties hautes de la façade nord de la chapelle. L'assemblée procède à un examen attentif de l'état de la façade nord et reconnaît que les travaux projetés peuvent être ajournés sans inconvénient. Profitant de sa présence sur les terrasses hautes, elle parcourt les toitures et constate leur bon état général. Peut-être pourrait-on en autoriser la visite par petits groupes et sous la conduite d'un gardien, moyennant une redevance élevée.

Statues au pied de la façade principale et dans le parc

Sur l'invitation de M. Paul Léon, la Commission se rend devant les statues de bronze fondues par les Keller d'après l'antique, et qui sont placées au droit de la façade principale du château. Toutes quatre principalement celle Bacchus sont très détériorées. C'est le travail des armatures intérieures, explique M. Rudier, fondeur d'art, qui a provoqué dans la masse du bronze des varices et déchirures qui altèrent la pureté de ces sculptures. Il faudrait, à son 80/15/025/199 avis, vider les statues des débris de leurs noyaux. Quant aux lésions extérieurs, elles sont facilement réductibles par la soudure au creuset. La Commission est d'accord sur l'urgence absolue d'assurer la sauvegarde de ces statues et M. Léon prie M. Chaussemiche de lui soumettre à cet effet des propositions précises sans retard.

En ce qui concerne les marbres disposés dans les massifs et les allées du Parc, elle émet le voeu de voir généralisé, en vue de leur conservation, le procédé d'enduit au blanc de baleine, qui a si heureusement préservé de l'action du froid et de la pluie le groupe de l'Enlèvement de Proserpine ainsi que les groupes du Bassin d'Apollon.

Groupe du Bassin d'Apollon

La Commission constate de visu l'état alarmant du groupe du Char d'Apollon dû à la destruction partielle par l'oxydation du fer des éléments de soutien, ce qui a entraîné sur toute la surface des plombs des affaissements, des boursouflures et des lésions de gravité et d'étendues variables. Le cheval de gauche du quadrige est particulièrement atteint. Sa tête et son cou, privés de soutiens intérieurs, ont subi une sensible déformation.

Sur l'initiative de M. Paul Léon, M. Chaussemiche expose qu'après s'être consulté avec M. Gardet, sculpteur animalier, membre de l'Institut, et M. Rudier, il propose de remédier à la situation en substituant aux armatures disparues un appareil en fer galvanisé. Les gerces et fissures seraient reprises et obturées par des soudures appropriées, exécutées plomb sur plomb étant bien entendu que ces divers travaux seraient effectués avec le respect le plus absolu du travail ancien et sur place, dans un hangar établi sur l'îlot central du Bassin.

M. Gardet 80/15/025/200 ajoute que le rôle du sculpteur serait, en la circonstance, moins important que celui du fondeur. Il se bornerait à sectionner les parties les plus abîmées des motifs de plomb, à les remodeler et à les confier au fondeur, auquel appartiendrait le soin de les réajuster, après les avoir exécutées en métal.

M. Génuys remarque que l'emploi préconisé du fer galvanisé est loin de présenter les garanties sérieuses de durée. Il subit les mêmes dilatations que le fer forgé et s'oxyde presque aussi rapidement.

M. Boeswillwald confirme que des fers galvanisés introduits dans des motifs de plomb avaient été totalement oxydés. Tel est également l'avis de Nénot. Les manipulations à faire subir aux chevaux du Char ne lui semblent, d'autre part, pas exemptées de danger. Etant donnée la maléabilité du plomb et la disposition des armatures, il redoute qu'en soulevant les chevaux pour les mettre soit sur le dos, soit sur le côté, on ne provoque des affaissements ou des dislocations dont la réparation serait impossible. Pour effectuer le délicat travail qu'il s'agit d'entreprendre, il proposerait plutôt, après avoir vidé le bassin pour la commodité des opérations, d'étayer la tête et le cou du cheval de gauche du quadrige afin de prévenir les nouveaux mouvements qui pourraient s'y produire sous l'influence de la pesanteur du métal et des variations de la température. Cette précaution pourrait être appliquée également aux trois autres chevaux. Dès qu'elle serait prise, une tranchée pratiquée sous l'attelage permettrait au spécialiste d'en renforcer la structure sans avoir à le changer de place. Ce renforcement, selon M. Nénot, serait facilement obtenu à l'aide d'une armature solide en ciment armé, 80/15/025/201 que l'on isolerait du plomb par plusieurs épaisseurs de papier. Quant à la tête et au cou du cheval de gauche, il faudrait les repousser doucement en arrière, jusqu'à ce qu'ils aient repris leur position primitive. Ce résultat obtenu, l'intérieur serait aussi muni de couches de papier isolantes et bourré, dans ses parties les plus mouvementés, de pâte de papier. Une armature de ciment y serait introduite et, se trouvant en liaison avec l'armature principale du corps, assurerait l'homogénéité de l'ensemble dont M. Gardet retoucherait alors les modelés. Il reprendrait les parties défectueuses, sans avoir à redouter d'accident.

M. Paul Léon remercie M. Nénot de son intéressante suggestion, qu'il lui demandera de renouveler, lors de la discussion qui sera incessamment ouverte pour arrêter les moyens capables d'assurer, dans les meilleurs conditions possibles, la conservation du chef d'oeuvre de Jean-Baptiste Tuby.

Domaine du Grand-Trianon

S'étant rendue à Trianon, la Commission émet le voeu de voir dégagés, dès que les circonstances le permettront, les bâtiments du Grand-Trianon, du côté de la porte grise. Lorsque ce projet sera réalisé, un jardin, ou une cour, devra, comme le demande M. André Hallays, faire pendant sur cette face de l'édifice, au jardin du Roi. La Commission approuve d'autre part la restauration prévue au programme de cette année du bassin du jardin du Roi.

Petit-Trianon

Les bâtiments de la Ferme et des Communs du Petit-Trianon sont également en mauvais état. Il y aurait lieu d'appeler l'attention du service des Bâtiments civils sur l'intérêt de remédier sans retard à la situation actuelle de ces constructions, 80/15/025/202 dont plusieurs tombent en ruines. Mais la Commission insiste principalement sur l'absolue nécessité de rendre son aspect traditionnel au jardin. Le rétablissement de la rivière, complètement desséchée en certains points, comme aux abords du Moulin et du Temple de l'Amour, la réfection des ponteaux qui la traversent s'imposent de toute urgence.

MM. Marcou, Pol Neveux et André Hallays demandent que ces travaux soient exécutés sur les crédits de l'exercice 1924 et priment la réfection des chaumes du hameau, qui peut être reportée à une époque ultérieure.

En dernier lieu, la visite du Pavillon français et du Théâtre de la Reine, donne lieu aux observations suivantes. La décoration intérieure du pavillon français, refaite il y a une vingtaine d'années, est d'un éclat trop vif. L'architecte devra être invité à en patiner les ors. Il devra, en outre, comprendre dans ses propositions de 1924 la réparation des motifs sculptés, placés aux angles du couronnement du Pavillon français.

Quant au plafond de Lagrenée, qui décore la salle de spectacle du Petit Théâtre, on ne saurait le laisser dans l'état de dégradation où il se trouve. La Commission émet le voeu qu'il soit déposé le plus tôt possible et confié aux restaurateurs des Musées Nationaux. 80/15/025/203

25 mai 1923
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, membre de l'Institut. Membres présents : MM. Babelon, Bauthian, Bernier, Boeswillwald, Chifflot, Defrasse, Enlart, Faure, Génuys, Hallays, Haraucourt, Lefèvre-Pontalis, Louzier, Marcel, Marcou, Maringer, Nénot, Neveux, Nodet, Perrault-Dabot, Puthomme, Remaury, Simyan, Thomson, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert, Sallez, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques, ainsi que M. Lamblain, chef du bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux.
Domaines de Versailles et de Trianon (Seine-et-Oise)

Après lecture du procès-verbal de la séance tenue à Versailles, le 26 mai, la Commission procède à la répartition du crédit du 500 000 Francs prévu au budget de 1923 pour les travaux de restauration et de réfection à entreprendre aux domaines de Versailles et de Trianon.

Elle maintient son avis sur l'ajournement des mesures proposées par M. l'architecte Chaussemiche pour la remise en état des bas-reliefs hauts de la façade nord de la chapelle sur la cour de la Smalah qui seront simplement fluatés. Elle se prononce pour l'achèvement, en 1923, des travaux de charpente et couvertures en cours d'exécution à la "Vieille Aile". Il est entendu que le service des Monuments historiques contribuera pour 200 000 Francs à l'opération. 80/15/025/204

Mais, surtout, la Commission insiste pour que soient complètement terminées, au cours du présent exercice, les réparations extérieures de l'aile nord. A cet effet, elle décide de comprimer certaines dépenses proposées par l'architecte, afin d'assurer les ressources nécessaires. Cette compression sur la proposition de M. l'Inspecteur général Chifflot, devra, en particulier, porter sur la restauration de la Cour de marbre, où l'on se bornera à réparer les dégâts actuels, sans procéder à la dépose de la totalité du dallage.

En ce qui concerne le Grand et le Petit-Trianon, l'Assemblée déclare à nouveau vouloir porter, cette année, son effort principal sur la remise en état des Jardins. La réfection des chaumes du hameau est définitivement ajournée, le rétablissement de la rivière, celui des murs des sauts de loup devant absorber les crédits disponibles. Si des économies sont réalisées sur ces travaux elles seront consacrées à la réparation du bassin du Jardin du Roi, au Grand-Trianon.

Les autres décisions prises sur place sont confirmées, y compris le dégagement du Grand-Trianon, du côté de la porte grise demandé par M. André Hallays. Toutefois, la Commission considère qu'il n'y a pas lieu de faire relever par Yperman les peintures décoratives du XVIIe siècle, découvertes dans les anciens appartements de Madame Adélaïde.

Invitée par M. Léon à se prononcer sur l'emploi des crédits la Commission, après avoir entendu diverses observations, adopte la répartition suivante, d'après laquelle l'architecte devra modifIer ses propositions primitives. 80/15/025/205

A. Palais de Versailles

Réparation de la façade ouest regardant le parc (Aile du Nord)

Restauration de l'attique Nord (couverture, terrasse et plafonds des salles)

Réparations extérieures concernant l'attique Nord (propositions de l'architecte majorées en vue de l'achèvement, en 1923, de toutes les réparations extérieures) : 200 000 Francs

Restauration des salles du Musées au rez-de-chaussée dans la partie nord du corps central ; 70 000 Francs

Restauration des parties hautes de l'aile sud des ministres : 60 000 Francs

Réfection du dallage de la cour de marbre limitée à la réparation des dégâts actuels : 20 000 Francs

Réfection du balcon de la Chambre du Roi : 15 000 Francs

B. Palais des Trianons

Remise en état des jardins du Petit-Trianon

Rétablissement de la rivière

Rétablissement des murs des sauts de loup : 90 000 Francs

Restauration des façades et toitures du Grand-Trianon : 45 000 Francs

Soit au total : 500 000 Francs.

M. Paul Léon rappelle alors que la restauration la plus importante, indépendamment des travaux qui viennent d'être envisagés, à réaliser dans le domaine de Versailles est assurément celle du groupe célèbre du Char d'Apollon, par Jean-Baptiste Tuby.

Dans le devis dressé par le service d'architecture était envisagé pour cette restauration l'emploi du fer galvanisé. Cette solution a paru précaire et plusieurs membres de la Commission ont demandé que les supports des motifs décoratifs 80/15/025/206 en contact ou non avec l'eau du Bassin, soient exécutés en bronze ou en cuivre pour donner une garantie absolue de durée.

M. Paul Léon signale que M. Chaussemiche évalue à 70 000 Francs le supplément de dépense nécessaire pour adopter non le procédé préconisé, qu'il juge trop onéreux, mais un procédé mixte, consistant dans l'adjonction aux armatures galvanisées, isolées de tout contact avec l'élément liquide, de supports en cuivre rouge forgé, qui seraient calés, aux emplacements utiles, par des éléments en bronze fondu.

Il semble à M. le directeur des Beaux-arts que cette modification constitue un progrès sur la conception primitive. Mais plusieurs architectes, membres de la Commission, notamment M. Nénot, qui a remis une note à ce sujet, se sont déclarés partisans de l'emploi du ciment armé.

Répondant à MM. Génuys et Chifflot, qui font remarquer que, de tous les procédés à envisager, le ciment armé est le seul de nature à donner satisfaction à condition de ne pas être en contact avec le plomb.

M. Paul Léon est d'avis de confier à une délégation de soin d'étudier ces différentes suggestions et de présenter un programme de travail.

MM. Nénot et Chifflot, auxquels s'adjoindra M. Chaussemiche, sont chargés de cette mission.

M. Léon leur demande de consulter d'autres fondeurs que celui directement intéressé à l'entreprise, notamment M. Monduit, et il les prie de déposer leur rapport dans les derniers jours de juillet pour qu'il soit possible d'arrêter une décision définitive et d'autoriser les travaux pendant la belle saison.

La Commission adopte cette manière de voir, et, pour permettre la prompte remise en état du groupe de Tuby, elle demande que cette entreprise soit disjointe de la réparation des adductions alimentant les jets d'eau du Bassin d'Apollon, ces derniers travaux pouvant être reportés sur un prochain exercice. 80/15/025/207

MM. Génuys et André Hallays font remarquer qu'il importe également de ne pas négliger la protection des statues de marbre disséminées dans les bosquets et en bordure du Tapis Vert. Lors de la réunion sur place, il a été question de les enduire de blanc de baleine. Ils demandent que cette opération soit effectuée cette année.

M. Génuys exprime en outre le voeu qui est adopté par la Commission qu'un essai de fluatation soit tenté sur un marbre choisi parmi les plus désagrégés et dans un emplacement isolé du Parc. La Commission réclame, enfin, la présentation à bref délai des propositions précises du fondeur concernant les procédés à employer pour remédier aux dégâts défigurant les reproductions de bronzes antiques fondues par les Keller et placées au pied de la façade principale du château, devant les miroirs d'eau.

Cependant M. Paul Léon appelle l'attention de la Commission sur les dépenses considérables à réaliser pour la remise en état de Versailles. Sans doute l'initiative privée, la Caisse des Monuments historiques y concoureront-elles dans toute la mesure de leurs moyens. Mais d'autres ressources peuvent et doivent, selon lui, être réunies sur place. Sur sa proposition, la Commission émet, en conséquence, le voeu que soit étudiée la possibilité de percevoir un droit pour la visite du parc du Petit-Trianon et pour l'entrée dans le Jardin de Versailles les jours de grandes eaux ; elle demande également que des négociations soient engagées pour amener la Ville de Versailles intéressée autant que l'État à la conservation du domaine à participer aux dépenses qu'exige son entretien annuel ; elle estime, enfin, qu'il y a lieu d'imposer les voitures stationnant dans la Cour d'honneur. Des sommes importantes pourraient être ainsi recueillies, qui viendraient s'ajouter aux crédits votés par le Parlement et aux ressources dues à l'initiative privée et à la Caisse des Monuments historiques. D'ailleurs, les sympathies du public sont, 80/15/025/208 actuellement, tournées vers Versailles ; différentes manifestations y sont projetées cet été en vue de la restauration du Domaine ; en ce moment même se tient à l'Orangerie la Foire des Antiquaires dont le Comité versera la totalité des recettes réalisées dans la Caisse du Trésor, pour être employées à la restauration du château et du Parc.

Domaine de Saint-Cloud (Seine)

La Commission décide de se transporter à Saint-Cloud, le vendredi 24 juin, pour examiner sur place les questions relatives à l'entretien du domaine.

Ancien Hôtel de la Chancellerie d'Orléans à Paris (Seine)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission émet un avis favorable au déclassement demandé par la Banque de France de l'ancien Hôtel de la Chancellerie d'Orléans, élevé par Boffran à la fin du XVIIIe siècle et remanié par de Wailly quelques années avant la Révolution.

Elle émet, toutefois, à ce déclassement l'expresse condition :

1° que les salons donnant tant sur la rue de Valois que sur la Cour intérieure soient intégralement reconstitués dans les locaux de la direction générale de la Banque, avec les plafonds et les décorations dus au pinceau de Coypel et de Durandeau

2° qu'au moment de leur dépose, ces plafonds et décorations soient sectionnés avec tout le soin désirable à leur conservation, sous le contrôle du service des Monuments historiques

3° que dans les constructions nouvelles à édifier à proximité de l'Hôtel démoli, le service d'architecture de la Banque de France ménage la possibilité de reproduire le passage voûté donnant accès à l'édifice par la rue des Bons-Enfants.

M. André Hallays regrettant la disparition de l'immeuble, spécimen particulier de l'architecture civile du XVIIIe siècle, 80/15/025/209 donné en exemple dans les traités d'architecture anciens notamment dans Blondel, M. Boeswillwald lui fait observer que les dispositions extérieures de la Chancellerie d'Orléans ont été tellement altérées principalement sur la rue de Valois, qu'en fait elles ne présentent plus qu'un intérêt restreint. Seules les parties intérieures ont conservé tout leur caractère et les conditions dans lesquelles sera effectué leur transport à un autre emplacement sont de nature à calmer les appréhensions soulevées par la perspective d'une telle opération.

La Commission partage l'opinion de M. Boeswillwald, mais M. André Hallays émettant la crainte que la disparition de la Chancellerie d'Orléans ne vienne à favoriser la mutilation du Palais-Royal, par le percement à travers ses bâtiments d'une voie détournant vers l'Avenue de l'Opéra, le trafic qui se produit aux abords des halles centrales et de la Bourse du Commerce, la Commission se trouve unanime pour protester contre l'éventualité d'une telle entreprise à laquelle elle s'opposera toujours, dans son désir de conserver à l'oeuvre de l'architecte Louis l'aspect auquel se rattachent tant de souvenirs de l'Histoire nationale et l'histoire de Paris. Sur la proposition de plusieurs de ses membres, elle prend la résolution de poursuivre le classement des façades composant sur le jardin central, l'ensemble décoratif du Palais-Royal.

Création d'une sous-commission de Fouilles

L'ordre du jour appelant l'examen de divers projets de fouilles, M. Babelon intervient pour signaler le grave inconvénient résultant de la dualité existant dans la conduite des fouilles entreprises sur le territoire national par le service des Monuments historiques et le Comité des Travaux historiques.

M. Babelon n'entend nullement faire de personnalités, ni suspecter la compétence des architectes en chef des Monuments historiques chargés de chantiers de fouilles, mais il lui est apparu à différentes reprises que ces architectes se plaçaient trop à un point de vue de constructeurs 80/15/025/210 et que, peut-être, l'intérêt de certains détails purement archéologiques échappait à leur investigation. Mais, s'il est mieux armé au point de vue de la science historique proprement dite, le Comité des Travaux historiques ne possède pas les ressources pécuniaires réclamées par son activité, et M. Babelon doute que ces ressources puissent être augmentées d'ici longtemps. Etant données ces circonstances, il se demande si, dans l'intérêt bien entendu de la science, il ne conviendrait pas d'établir un accord stable plaçant sous la direction de la Section archéologique du Comité des Travaux historiques les architectes chargés de recherches spéciales.

M. Paul Léon répond qu'il serait, en effet, heureux de faire cesser le parallélisme existant entre les deux organisations, mais qu'il craindrait, en adoptant la suggestion de M. Babelon, de heurter certaines susceptibilités. La solution du problème consiste également, à son avis, dans une collaboration qui ne pourra, avec le temps, que devenir étroite. Il ne s'agit que de l'organiser. Elle pourrait, semble-t-il, se manifester au sein d'une sous-commission archéologique fonctionnant à la direction des Beaux-arts, avec le concours de la Commission des Monuments historiques dont elle serait l'émanation.

M. Léon voit volontiers cette assemblée ayant pour mission de préparer et d'examiner les projets de fouilles archéologiques à exécuter en France, de soumettre ces projets à l'approbation de la Commission des Monuments historiques, de contrôler au point de vue scientifique et archéologique l'exécution des travaux sur le terrain. Son fonctionnement serait ainsi analogue à celui de la Section préhistorique de la Commission des Monuments historiques, qui n'a donné que d'heureux résultats. M. Léon ajoute que tout naturellement, il appartiendrait plus spécialement à cette sous-commission, composée dans une proportion à déterminer de membres de la Commission des 80/15/025/211 Monuments historiques et du Comité des Travaux historiques, d'apporter aux fouilles entreprises l'appareil critique qu'exige la science moderne et d'assurer leur publication.

M. Babelon ne croit-il pas qu'en groupant de la sorte et en faisant concorder tous les efforts, on éviterait les doubles emplois, les divergences de méthode et d'interprétation des Monuments contre lesquels il s'élève avec juste raison. Sur sa réponse affirmative, la Commission se joint à M. le directeur des Beaux-arts pour prier M. Babelon de s'entendre avec ses collègues du Comité des Travaux historiques, à l'effet d'étudier la composition et de préciser les attributions éventuelles de la sous-commission dont la création vient d'être envisagée.

Stade d'Orange (Vaucluse)

Devis de 25 000 Francs ayant pour objet la continuation du déblaiement de cet édifice.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission émet un avis favorable à l'exécution de cette entreprise, à laquelle la Ville d'Orange participera dans la proportion de 1/3.

Théâtre et Thermes Romains de Vaison (Vaucluse)

M. l'Inspecteur général Boeswillwald donne lecture du rapport présenté par M. Formigé sur les résultats des fouilles entreprises à Vaison en 1922. Au Théâtre, la scène et l'orchestre sont complètement déblayées. Cette opération est presque achevée en ce qui concerne la cave dont la partie supérieure demeure sous les décombres.

Quant au déblaiement des thermes, il est, à l'heure actuelle en cours, mais encore insuffisamment avancé pour que des hypothèses puissent être émises, concernant ce monument.

M. Boeswillwald signale en outre que des sondages pratiqués sur la place du marché entre la Poste et l'enclos de Puymin ont révélé l'existence de vestiges d'habitations. Il n'insiste 80/15/025/212 pas sur l'intérêt de ces recherches et propose de doter la campagne de 1923 d'une subvention de 25 000 Francs. La Commission adopte cette proposition.

Fouilles entreprises à Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne)

La Commission, ayant pris connaissance des résultats donnés en 1922 par les fouilles de Saint-Bertrand-de-Comminges, émet un avis favorable à leur continuation. Elle demande que l'entreprise soit dotée d'un crédit de 5 000 Francs prélevé sur le budget des Beaux-arts.

Fouilles entreprises à l'oppidum de l'Impernal à Luzech (Lot)

M. Marcou appelle l'attention de l'Assemblée sur les fouilles organisées à l'emplacement de l'oppidum de l'Imperual par le Comité d'initiative de Luzech. Ce comité, dont les ressources proviennent surtout de contributions individuelles, se dispose à poursuivre sous la direction de M. Armand Viré, les recherches entreprises de 1913 à 1921 et il a dressé en vue de ces travaux un plan de campagne, dont la réalisation nécessitera une dépense de 20 000 Francs environ. En raison de l'intérêt présenté par l'entreprise, M. Marcou propose d'allouer au Comité d'initiative de Luzech une subvention de 10 000 Francs. La Commission émet un avis favorable à cette mesure.

Temple de Silvanus à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône)

M. Marcou fait connaître qu'au cours des fouilles exécutées à Saint-Rémy en Provence.

M. l'architecte en chef Formigé a été amené à découvrir, indépendamment des thermes noyés au centre de la ville parmi des constructions du Moyen Âge, le périmètre d'un temple situé à proximité de l'Arc de triomphe et du Mausolée. Ce temple mesure 35 mètres 40 sur 12 mètres 60 de largeur. 80/15/025/213

Il renferme quatorze petits autels dont les attitudes et les inscriptions permettent d'établir qu'il était dédié à Slivanne. L'intérieur du temple n'a pu être encore dégagé, mais les sondages qui y ont été effectués ont révélé que son déblaiement procurerait des résultats fructueux. Pour pratiquer cette opération, il serait nécessaire d'acquérir la bande de terrain où se trouve le mur sud de l'édifice. Cette acquisition entraînerait une dépense de 2 500 Francs.

Après en avoir délibéré, la Commission émet le voeu de voir réaliser l'achat de la parcelle dont il s'agit et elle demande, d'autre part, qu'une somme de 10 000 Francs soit mise, en 1923, à la disposition de M. Formigé, en vue de la continuation des fouilles amorcées.

Enceinte gallo-romaine d'Angers (Maine-et-Loire)

Conformément aux conclusions du rapport de M. L'Inspecteur général Marcou, la Commission émet un avis favorable au classement des murailles et de la tour gallo-romaines découvertes à Angers, en bordure du château et dans la direction de la cathédrale.

Antiquités provenant de Saint-Romain-en-Gal (Rhône)

Après en avoir délibéré, la Commission est d'avis de laisser à MM. Kalebdjian frères, antiquaires à Paris et au Caire, la liberté de déposer des morceaux de statuaire et des fragments d'architecture provenant de l'édifice connu sous le nom du Palais du Miroir à Saint-Romain-en-Gal, et dont ils se sont rendus acquéreurs. Elle émet le voeu de voir acceptée l'offre de MM. Kalebdjian, de mettre à la disposition de l'État les moulages des principaux de ces objets qui sont : une grande statue de la Fortune couronnée et portant une corne d'abondance, une statue mutilée représentant un satyre et ayant servi de statue fontaine ; une tête de satyre, la face mutilée ; une statue de femme, de petite nature, debout 80/15/025/214 et drapée, privée de sa tête et de ses bras.

Théâtre Romain de Fréjus (Var)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission est d'avis d'accorder à M. l'architecte en chef Formigé, le crédit de 15 000 Francs nécessaire à la continuation des fouilles du Théâtre romain de Fréjus.

Cathédrale de Reims (Marne)

Devis de 604 240 Francs 13 présenté par M. Deneux pour la restauration des voûtes et fenêtres des bas-côtés nord et sud de la nef. Se conformant aux conclusions du rapport de M. Génuys.

La Commission est d'avis que l'exécution de ce devis peut être approuvée.

[Charpente]

Devis de 633 946 Francs 93, prévoyant l'établissement de charpentes définitives sur les bas-côtés nord et sud de l'édifice, ainsi que la restauration de l'arc-boutant entre la 4e et la 5e travée nord.

M. Génuys signale que la charpente projetée est composée de petits éléments de ciment armé, combinés de manière à offrir aux efforts du vent une résistance plus efficace que celle des charpentes en béton armé, couramment employées. Elle permettra de rétablir les combles en leur forme et aspect d'avant-guerre, et son installation sera précédée de la réfection de l'arc-boutant nord, très endommagé, et de la culée qui l'avoisine.

La Commission remercie M. Génuys de ses explications et se prononce pour l'exécution du devis présenté.

Immeuble 22 rue de Tambour à Reims (Marne)

M. Génuys rappelle que, par deux fois déjà, la Commission s'est prononcée pour le classement de cette maison, justifié à la fois par l'intérêt propre de son architecture et par sa mitoyenneté avec la célèbre Maison des Musiciens, construite à la même époque et qu'elle se trouve, 80/15/025/215 en quelque sorte, compléter. Mais, depuis 1920, le propriétaire, M. Geoffroy négociant en vins de Champagne, 3 rue Werlé, à Reims, s'est constamment refusé, soit ouvertement, soit d'une manière détournée, à donner son consentement à la mesure envisagée. De l'enquête récemment faite sur place par l'architecte en chef des Monuments historiques de la ville de Reims, il résulte nettement qu'à l'heure actuelle, M. Geoffroy, en s'opposant au classement proposé, s'efforce de se faire allouer une indemnité supplémentaire venant s'ajouter à celle à laquelle il a droit pour la réparation des dommages de guerre subis par l'édifice.

Dans ces conditions, la Commission, considérant la réelle valeur artistique et archéologique des parties subsistantes de l'immeuble 22 rue du Tambour, vestiges de l'architecture civile du XVIIe siècle fort rares à Reims, décide de passer outre aux prétentions du propriétaire. Elle se prononce à l'unanimité, pour la 3e fois, sur la nécessité d'en classer la façade sur rue et demande que l'administration poursuive ce classement d'office, par voie de décret pris en Conseil d'État.

Monuments historiques de l'Algérie

M. Thomson saisit la Commission d'une question posée à M. le ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-arts par une cinquantaine de parlementaires, émis de la situation actuelle des édifices classés et des fouilles archéologiques en Algérie. Les délégations financières ne sont plus en mesure de voter les crédits nécessaires à l'entretien des monuments et à la continuation des recherches archéologiques entreprises sur le sol de la colonie. Faute de ressources, certains monuments se dégradent et M. Thomson signale à l'assemblée l'existence de dégâts inquiètants à Madore, Hippône, Krimissa, Djemilah. 80/15/025/216

Quant aux fouilles déjà très ralenties, elles seront bientôt interrompues, si l'on ne peut plus subvenir aux besoins des chantiers. Au point de vue de l'archéologie romaine, l'Afrique du Nord renferme d'incalculables richesses encore inexplorées. Il serait inadmissible de les voir inventoriées par des étrangers. La France se doit de poursuivre cette tâche dans les conditions qui lui fassent honneur et c'est pourquoi M. Thomson se tourne vers la Commission des Monuments historiques en lui demandant d'apporter à l'oeuvre entreprise un concours financier aussi large que possible.

M. Paul Léon répond que la Commission des Monuments historiques comprend toute l'importance de la question et se montrera certainement disposée à venir en aide aux services du Gouvernement général de l'Algérie. Malheureusement, les crédits dont elle dispose sont excessivement limités et les ressources de la Caisse Nationale des Monuments historiques sont, elles-mêmes, fortement obérées par les entreprises considérables auxquelles cette institution est appelée à faire face dans la Métropole. De toute manière, la subvention qui sera éventuellement allouée à l'Algérie, ne pourra être que minime par rapport à l'étendue des besoins et il faudra étudier les moyens de la compléter. Il semble que des ressources appréciables pourraient résulter de l'application aux édifices classés et aux terrains de fouille appartenant à l'État des dispositions de la loi sur le droit d'entrée. A cet égard, remarque M. Paul Léon, l'intervention de M. Thomson est d'autant plus opportune que M. l'Inspecteur général Boeswillwald doit, dans un délai de quelques jours, effectuer en Algérie, sa tournée annuelle. Il pourra donc étudier la question sur place et dans les meilleures conditions.

M. le président est sûr de se faire l'interprète de l'assemblée en le chargeant 80/15/025/217 de se mettre, dès son arrivée, en rapport avec M. Steeg et d'examiner, d'accord avec lui, l'étendue exacte de la situation et les moyens d'y remédier. Lorsque M. Boeswillwald aura remis son rapport, la Commission sera convoquée pour l'examiner et M. Léon espère que M. Thomson voudra bien assister à la séance et y apporter ses suggestions.

Hôtel de ville anciennement Hôtel de la Monnaie à Figeac (Lot)

Consultée à nouveau sur le projet de dégagement et d'alignement des immeubles environnant l'ancien Hôtel de la Monnaie, à Figeac, qui lui a été précédemment soumis, la Commission déclare n'y faire aucune objection. Toutefois, elle s'associe à M. Nodet pour faire remarquer, au sujet de l'opération prévue sous le paragraphe 7 du plan du 1er décembre 1921, qu'un monument ne gagne pas à être dégagé avec excès quand il a été conçu à l'échelle des constructions qui l'entourent, parce que ce dégagement lui enlève ses proportions et le rapetisse. En conséquence, la Commission émet le voeu qu'aucune suite ne soit donnée, le cas échéant, à la démolition des immeubles numéros 33, 31, 8, 6, et 1 du plan cadastral, si cette démolition a été conçue dans le seul but de dégager, au Midi, l'Hôtel de la Monnaie. Elle ajoute à ce voeu celui de voir diminuer par la plantation de quelques arbres le volume de l'espace vide qui va entourer l'édifice sur trois de ses faces.

Église de La Charité-sur-Loire (Nièvre)

Devis de 118 114 Francs 95 établi en vue de la restauration extérieure du clocher, des portails et de deux contreforts.

La Commission demande que M. l'architecte Chauliat, auteur du projet, prenne les instructions de M. l'Inspecteur général Nodet au sujet de cette entreprise, qui motive les observations suivantes : contrairement aux propositions présentées, le vide subsistant 80/15/025/218 de la cave de la maison démolie devant la façade de l'église devra être comblé, soit avec les gravois provenant des travaux, soit avec des terres rapportées. De plus les reprises à effectuer en parement devront être limitées au strict nécessaire. Dans la hauteur des caves et du soubassement, M. Chauliat se bornera aux refichages et aux rempochements indispensables. Quant au devis lui-même, il y aura lieu de le diviser en trois chapitres :

Chapitre 1er : nettoyage général des façades dégagées ; reprises en élévation dans la façade ouest du clocher ; refichages et rempochements.

Chapitre 2 : reprise des contreforts latéraux jusqu'à la ligne rampante de l'arche supposée de l'édifice ; remblai et grille de clôture sans banquette.

Chapitre 3 : dépose, transport et mise en place des sculptures du portail, actuellement exposées dans le transept méridional.

Au devis ainsi remanié, M. Chauliat sera tenu de joindre une coupe et une étude du couronnement des contreforts. 80/15/025/219

26 mai 1923
Présidence de M. Boeswillwald, Inspecteur général des Monuments historiques. Membres présents : MM. Bauthian, Enlart, Defrasse, Faure, Génuys, Hallays, Louzier, Marcou, Maringer, Neveux, Nodet, Puthomme, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Château d'Armentières (Aisne)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission est d'avis que M. Lacave-la-Plagne, propriétaire du château d'Armentières, peut être autorisé à faire édifier, contre la poterne classée de l'édifice, le logis dont il a soumis le projet au service des Monuments historiques. Toutefois, il devra réduire la pente des toitures et des lucarnes du bâtiment projeté.

Cathédrale de Châlons-sur-Marne (Marne)

Devis de 25 370 Francs ayant pour objet le remplacement des vitraux en losanges, prévus dans la rose sud du transept de la cathédrale de Châlons-sur-Marne, par des vitraux ornés à sujets.

La Commission est d'avis d'approuver le devis et le projet qui l'accompagne, le clergé devant prendre à sa charge le supplément de dépense de 20 616 Francs 35 entraîné par la transformation du projet primitif. Elle charge 80/15/025/220

M. Enlart de fournir au peintre verrier, M. Lorin, toutes indications utiles à la modification de certains détails iconographiques inexactes au point de vue archéologique.

Église de Sézanne (Marne)

Devis de 62 920 Francs 25, établi en vue de la remise en état des contreforts de la façade sud ainsi que de la réparation des toitures et chéneaux des bas-côtés de la nef et du clocher.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Génuys, la Commission approuve, en principe, l'exécution de ce devis et demande que l'architecte soit invité à répartir ses propositions par chapitres, de manière à ce que les travaux puissent être échelonnés par exercices, en fonction des ressources disponibles.

M. Haubold devra donc présenter son devis dans l'ordre suivant :

Chapitre I - Réparation des soubassements du côté sud de l'édifice, représentant une dépense de 14 031 Francs environ, y compris imprévus et honoraires. Une participation de moitié pourra être demandée à la ville de Sézanne pour assurer la dotation de ce chapitre, dont la réalisation est, dès à présent, à envisager.

Chapitre II. - Remise en état des couvertures et des écoulements d'eaux du bas-côté sud, ce second chapitre s'élève selon estimation à 20 898 Francs 55.

Chapitre III - Remise en état du chéneau nord, à prévoir pour 7 177 Francs 54.

Chapitre IV - Prévoyant la réparation des couvertures de la nef pour 6 855 Francs.

Chapitre V - Montant à 13 958 Francs 32 pour la réfection des couvertures ainsi que la consolidation du campanile du clocher. 80/15/025/221

Ancien évêché de Verdun (Meuse)

Devis de 910 228 Francs 68 prévoyant l'aménagement du bâtiment est en bibliothèque municipale.

M. l'Inspecteur général Génuys fait connaître que ce projet comporte, au dessus d'un sous sol existant encore, la restauration des façades donnant sur la cour d'honneur et la cour du collège, partiellement détruites pendant la guerre, ainsi que l'établissement de planchers et de poteaux en béton et d'un ensemble en béton armé, comprenant une charpente recouverte en ardoises. Il donne lieu à plusieurs observations, intéressant tant le côté technique que le côté pratique de l'entreprise.

Les dimensions prévues pour la salle de lecture sont notamment insuffisantes. Ce local devra être augmenté par la suppression de la petite pièce près de l'escalier. Une communication devra être également établie entre le cabinet du bibliothécaire et le magasin de livres, et il y aura lieu de rendre les toilettes plus accessibles des différentes parties de l'établissement, soit en inversant le placement de la salle de lecture, de la salle du Conseil et du Cabinet du bibliothécaire, soit en leur ménageant, au sous-sol ou au premier étage et à proximité du grand escalier, des emplacements appropriés.

d'autre part, l'architecte n'a envisagé la construction d'aucun escalier convenable pour accéder au comble où doit être constituée la réserve, car le petit escalier à vis prévu dans l'un des angles du magasin, s'il était prolongé, ne déboucherait qu'au point bas du comble et serait tout à fait impraticable. Enfin, M. Génuys signale que les travaux prévus semblent avoir été trop largement évalués. Dans ces conditions, il estime que le projet ne peut être soumis tel qu'il est à la ville de Verdun, qui doit 80/15/025/222 être appelée à assurer la plus grande partie des ressources nécessaires à sa réalisation. Adoptant ces conclusions, la Commission émet à l'unanimité l'avis qu'il y a lieu de retourner le projet à l'architecte en vue d'une nouvelle étude et d'un remaniement sérieux. Elle demande que le nouveau projet à établir soit parfaitement mis au point, accompagné d'une évaluation de dépense rigoureuse, qui ne puisse donner lieu à aucune discussion et qu'il tienne compte de toutes les conditions que doit réunir une bibliothèque publique moderne.

Église de Longwy-Haut (Meurthe-et-Moselle)

Devis de 1 647 572 Francs 78 envisageant la restauration de l'édifice.

Adoptant les conclusions du rapport de M. Génuys, la Commission est d'avis que l'exécution de ce devis peut être approuvée, à la condition que l'architecte simplifie les dispositions trop compliquées de la charpente en ciment armé prévue dans son projet.

Église Saint-Rémy à Dieppe (Seine-Inférieure)

Devis de 91 668 Francs 82 ayant pour objet le complément des travaux de couverture entrepris à l'édifice en 1920 et 1921.

La Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis, dont les prévisions devront, néanmoins, être soumises à l'examen du service du Contrôle des travaux d'architecture.

Église Saint-Paul à Parthenay (Deux-Sèvres)

Adoptant le rapport de M. l'Inspecteur général Louzier, la Commission est d'avis d'assurer intégralement le maintien sur place de la façade du XIIe siècle de l'ancienne église Saint-Paul, à Parthenay, propriété de Mme Veuve Méthais, demeurant dans cette ville, faubourg 80/15/025/223 Barbès. Madame Méthais étant, à l'heure actuelle, en pourparlers avec des antiquaires pour leur céder, malgré l'instance de classement qui la préserve, les parties sculptées de cette façade, la Commission décide en raison du réel intérêt qu'elle présente, de poursuivre le classement d'office de son ensemble par voie de décret en Conseil d'État.

Église de Saint-Junien (Haute-Vienne)

Devis de 461 089 Francs 16 prévoyant la reconstruction de la partie centrale écroulée de l'édifice.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Louzier, la Commission approuve l'exécution de l'entreprise, qu'elle est d'avis de voir doter, si la situation des crédits le permet, et sur plusieurs exercices, d'une subvention égale à la moitié de la dépense.

Église Saint-Hilaire à Poitiers (Vienne)

Devis de 90 595 Francs 12 relatif à la réfection des couvertures des chapelles absidales et de différentes toitures du monument, ainsi qu'aux menues reprises à effectuer à ses maçonneries.

Adoptant les conclusions du rapport de M. Louzier, la Commission est d'avis que l'exécution de ce devis pourra être répartie sur deux exercices et que la Ville devra être invitée à participer à sa dotation dans la proportion d'un tiers de la dépense.

Château de Crazannes (Charente-Inférieure)

M. Louzier informe la Commission que M. le baron de Crazannes, propriétaire du château, a présenté une demande tendant à voir rapporter le décret du 22 décembre 1920, portant déclassement des parties de l'édifice reconstruites à neuf.

M. Louzier rappelle que le motif qui a motivé cette mesure n'a pas disparu. La partie neuve du château ne peut 80/15/025/224 être réputée "Monument historique". La Commission partage cette manière de voir.

Se prononçant en faveur du maintien du déclassement intervenu, elle demande toutefois que, pour prévenir la disparition des bâtiments frappés de cette mesure, ceux-ci soient inscrits sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Château Saint-Honorat aux Iles de Lérins à Cannes (Alpes-Maritimes)

Devis de 23 423 Francs 55, concernant divers travaux de consolidation et de réparation. La Commission, sur la proposition de M. l'Inspecteur général Nodet, approuve l'exécution de ces travaux, auxquels la Ville de Cannes deva être appelée à participer dans une large mesure.

Église de Vic d'Oust (Ariège)

Devis de 28 907 Francs 27 établi pour la réfection des toitures des nefs et des absides et prévoyant le rejointoiement de parements anciens de l'édifice. Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission est d'avis que cette entreprise pourra être réalisée en deux exercices, le budget des Beaux-arts participant pour 15 000 Francs à la dotation du premier chapitre, montant à 21 302 Francs 50.

Église de Saint-Saturnin (Aveyron)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission émet l'avis que le classement de l'église de Saint-Saturnin peut être prononcé et que les conditions spécifiés par la Commune pour accepter ce classement peuvent être admises par l'administration des Beaux-arts. L'assemblée ne voit, en effet, nul inconvénient à ce que l'avis d'un expert choisi par la Municipalité soit 80/15/025/225 requis, conjointement à celui de l'Inspecteur général des Monuments historiques, s'il devient nécessaire de déposer le lanternon couronnant l'église. Elle ne s'oppose pas non plus à ce que l'entretien extérieur du dôme soit assuré par les soins du service ordinaire des Monuments historiques.

Église de Conques (Aveyron)

Devis de 30 239 Francs 77, relatif à la réfection des couvertures de l'édifice.

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission émet l'avis que l'exécution de ce devis peut être approuvée.

Maison de Tristan l'Hermitte à Tours (Indre-et-Loire)

M. Paquet signale à la Commission que la Société archéologique de Touraine, par l'intermédiaire de son président M. Boulay de la Meurthe demande l'usage de la maison, dite de Tristan l'Hermite, à Tours, pour y installer ses bureaux et son musée régional.

M. Paquet considère qu'une telle affectation conviendrait parfaitement à l'immeuble, mais que, la réfection des salles intérieures nécessitant une dépense importante, il y aurait lieu de signaler la situation à M. Boulay de la Meurthe, en lui demandant de faire connaître si la Société archéologique prendrait à sa charge le montant des travaux que l'État ne peut assumer dans les circonstances actuelles. La Commission adopte à l'unanimité cette manière de voir.

Ancienne cathédrale de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Paquet, la Commission est d'avis que M. le Curé de l'ancienne cathédrale de Saint-Malo peut être autorisé à faire exécuter dans l'une des chapelles nord de l'édifice le monument à la mémoire des Morts de la Guerre, dont le projet a été établi par M. l'architecte 80/15/025/226 en chef Marcou.

Remparts de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)

M. Paquet appelle d'une façon toute particulière l'attention de la Commission sur les projets que la Municipalité de Saint-Malo se propose de réaliser pour l'assainissement et l'embellissement de la ville.

Ces projets ont trait aux remparts et comportent :

1° Le percement du rempart dominant la grève Saint-Philippe pour permettre l'accès de la plage au moyen d'un escalier taillé dans le rocher.

2° L'abaissement du rempart entre le bastion Saint-Philippe et le bastion de la Hollande pour faciliter la vue sur la rade et dans la direction de la haute nef.

3° La restauration de la venelle aux chiens et de l'escalier donnant accès aux remparts.

4° La remise en état de l'escalier en bois de la porte des Beys.

5° L'ouverture au public de la tour Bédouane avec aménagements nécessaires.

6° L'installation d'un escalier d'accès au bâtiment du Petit Bey.

La Commission est, à l'unanimité, d'avis de repousser ceux des projets précités relatifs au rempart Saint-Philippe et au bastion de la Hollande. Elle estime que ces deux projets ne peuvent être approuvés, le premier, parce qu'il détruirait le caractère des remparts dans une partie très visible ; le second, parce qu'il modifierait l'aspect du magnifique ensemble que forme la grève de Saint-Malo, vue de la mer.

Elle ne voit, par contre, aucun inconvénient à la réalisation des autres projets, qui pourront être exécutés sous la direction du service des Monuments historiques, d'après un devis que M. l'architecte en chef Marcel sera invité à présenter à l'administration des Beaux-arts. 80/15/025/227

Cathédrale de Nantes (Loire inférieur)

Devis de 3 452 Francs 90 relatif aux travaux à exécuter au tombeau des évêques.

Adoptant les conclusions du rapport de M. Paquet, la Commission est d'avis d'approuver le projet auquel s'applique ce devis. Il a pour objet de décorer la façade du tombeau des Évêques de Nantes, peu en rapport avec la dignité des prélats qui reposent dans la crypte de la cathédrale. La Commission demande que le projet en question soit soumis au clergé, dès que les formalités d'acceptation du legs destiné à sa réalisation seront accomplies.

Église Saint-Nicolas à Priziac (Morbihan)

Devis de 75 052 Francs 65, prévoyant la restauration de l'édifice.

Ce devis comporte la dépose et la reconstruction des pignons de l'abside et du transept, la réfection des meneaux d'une fenêtre, la consolidation de la flèche et la reconstruction de ses parties manquantes, la réparation de la charpente, la réfection de la couverture, le rejointoiement des murs, la pose d'un paratonnerre, le remplacement des portes enfin la clôture des fenêtres par des vitreries à losanges.

M. Paquet observant dans son rapport que ces différents ouvrages ne présentent pas une égale importance, la Commission, en émettant un avis favorable à leur réalisation, demande à les voir répartis, par ordre d'urgence, en deux tranches, dont la première, comprenant la réparation du clocher. Celle des charpentes, toitures et clôtures, ainsi que le rétablissement de la vitrerie, pourrait être exécutée dès le présent exercice.

Église de Nantua (Ain)

Devis de 2 391 Francs 85, relatif à la pose d'une verrière ancienne dans une des fenêtres sud de l'édifice. 80/15/025/228

La Commission exprime l'avis que le projet présenté pourra être exécuté, après avoir subi les modifications demandées dans son rapport par M. Ruprich-Robert.

Église de Saint-Bris (Yonne)

Devis de 79 152 Francs 62, établi en vue de l'achèvement des travaux en cours et de la restauration des vitraux anciens du choeur et des chapelles du bas-côté nord. Sur le rapport qui lui est présenté par M. Ruprich-Robert, la Commission est d'avis de voir exécuter cette entreprise en deux annuités, avec le concours financier du département et de la Commune de Saint-Brie.

Mairie de Saint-Denis-d'Anjou (Mayenne)

Classement adopté.

Église Saint-Jean à Troyes (Aube)

Devis de 61 502 Francs 85, prévoyant la remise en état des deux premières travées du bas-côté nord.

Adoptant les conclusions du rapport de M. Sallez, la Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis, à la dotation duquel les autorités locales devront contribuer dans la proportion d'un tiers.

Église Saint-Maurice à Vienne (Isère)

Devis de 16 401 Francs 28, prévoyant la réfection d'une baie du clocher sud.

La Commission approuve l'exécution de l'entreprise et fixe au 2/3 de la dépense la participation à réclamer à la ville de Vienne et au Conseil Général.

Ancienne abbaye de Valloires, à Argoules (Somme)

Sur la proposition de M. Marcou, la Commission adopte le classement des boiseries et lambris décorant l'ancienne salle capitulaire et le grand salon de l'abbaye de Valloires. 80/15/025/229

Château de Versailles (Seine-et-Oise)

Appartements du Dauphin.

M. Marcou signale qu'à l'issue de la séance tenue sur place à Versailles, le 16 mai, M. Guéritte, architecte ordinaire du château, a fait connaître à quelques uns des membres de la Commission que parmi les boiseries conservées dans les magasins du service d'architecture existent deux panneaux et deux parcloses en bois doré et sculpté, portant à leur revers une inscription manuscrite "Chambre de Mgr le Dauphin".

La Chambre du Dauphin est aujourd'hui la salle 49 du rez-de-chaussée du corps principal. De sa décoration exécutée en 1747 par Verberckt demeurent en place, à l'heure actuelle, la corniche ornée, la glace et son encadrement en bois doré et sculpté, placée entre les deux fenêtres, les deux portes sculptées avec leurs chambranles et dessus de porte doré, mais une seule parclose.

M. Marcou propose de remettre en place les deux parcloses en magasin qui complèteraient le décor des portes. Quant aux deux grands panneaux, ils retrouveraient leur place dans les angles, au fond de la salle, où ils étaient autrefois, et remplaceraient les faux panneaux en bois et carton qui leur ont été substitués. La dépense à envisager pour réaliser cette opération s'élèverait, réparations comprises, à la somme de 6 000 Francs.

La Commission adopte le principe de cette intéressante restauration, mais, les crédits mis à la disposition de l'administration étant entièrement absorbés par des travaux plus importants, elle émet le voeu de voir adresser un appel à la Société des Amis de Versailles en vue de leur réalisation.

Château de Montgomery à Ducey (Manche)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Berr de Turique, la Commission est d'avis de voir fixée à trente mille francs 80/15/025/230 l'indemnité à allouer à MM. Jardin et Mabit, propriétaires de l'ancien château de Montgomery à Ducey, pour le préjudice que leur a causé le classement d'office de cet édifice. Elle décide de contribuer dans la même proportion aux travaux urgents réclamés par son état.

Tour de l'Horloge à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)

Devis de 23 293 Francs 25, concernant l'achèvement de la restauration de l'édifice.

Ce devis se rapporte principalement à l'exécution des dais, des statues allégoriques, du cadran et de la peinture décorative, d'après les indications fournies par le marché passé le 8 avril 1657 entre la Communauté d'Aix et Camille Saturno, peintre de Rome. "Il sera tenu, dit cette convention, de faire le rond de la montre, savoir : le soleil et les rayons de fin or pur et le champ de fin azur ; la main qui montre les heures de fin rouge, avec un cercle d'or tant dedans que dehors".

La Commission est d'avis d'approuver ce devis, à la dotation duquel la Municipalité sera appelée à participer dans la plus large mesure possible.

Cathédrale de Bourges (Cher)

Devis de 87 223 Francs 28, prévoyant la restauration de la corniche de la tour du pilier butant.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Boeswillwald la Commission émet l'avis que ces travaux peuvent être approuvés et que leur exécution devra être répartie sur deux exercices.

Église de Saint-Moreil-la-Charrière (Creuse)

Devis de 1 064 Francs ayant pour objet le transport de la cloche classée de la 80/15/025/231 Charrière dans le clocher de l'église de Saint-Moreil.

Adoptant les conclusions du rapport de M. Boeswillwald, la Commission estime que cette opération peut être autorisée, à la condition que la Commune participe aux frais qu'elle nécessitera, dans une mesure à déterminer par le service des Monuments historiques.

Château d'Eau du Peyrou à Montpellier (Hérault)

Devis de 119 810 Francs 90 projeté pour la restauration du monument.

M. Boeswillwald ayant fait connaître que la Ville de Montpellier prendrait, en deux annuité, la moitié de la dépense à sa charge, la Commission émet un avis favorable à la réalisation de l'entreprise.

"Maison de la Chancellerie" à Orléans (Loiret)

M. Boeswillwald informe l'assemblée que le propriétaire de la Maison de la Chancellerie, à Orléans accepterait volontiers le classement de cet immeuble s'il ne craignait que cette mesure ne fût un obstacle au maintien d'une enseigne lumineuse qu'il vient de faire installer sur le toit. Le panneau-réclame dont il s'agit étant peu visible, la Commission estime qu'il n'y a pas lieu d'exiger son enlèvement, ce qui évitera d'engager contre le propriétaire une procédure de classement d'office par voie de décret en Conseil d'État.

Église de Chécy (Loiret)

Devis de 110 838 Francs 45 prévoyant la réfection des couvertures de l'église.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Boeswillwald, la Commission émet un avis favorable à la réalisation immédiate du premier chapitre de ce devis s'élevant à 17 741 Francs 27, avec allocation d'une somme de 8 000 Francs prélevée sur les crédits du budget des Beaux-arts 80/15/025/232

Ancienne chapelle de Beaurepaire ou des Cordeliers-vieux, dite "La Poudrière" à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)

M. Boeswillwald signale que le Conseil municipal de Clermont-Ferrand a demandé le déclassement de l'ancienne chapelle de Beaurepaire ou des Cordeliers-Vieux, inscrits depuis 1919 sur la liste des Monuments historiques, pour l'aliéner et en consacrer le prix de vente aux travaux de réfection définitive des vitraux de la Cathédrale. Il observe que le prétexte invoqué par la Ville pour justifier sa demande, à savoir le manque d'intérêt de la chapelle de Beaurepaire, ne saurait être retenu, une assemblée municipale quelqu'elle soit n'ayant nulle qualité pour apprécier l'intérêt historique ou archéologique présenté par un monument. Remarquant précisément que le classement du petit édifice dont il s'agit a été réclamé par l'Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Clermont, M. Boeswillwald fait connaître que sa démolition s'impose d'autant moins que la Ville a déjà réuni des ressources appréciables en vue de la décoration à terminer des fenêtres de la Cathédrale et qu'il n'appartient qu'à elle de voter les ressources nécessaires à l'achèvement de cette opération. Adoptant à l'unanimité cette manière de voir, la Commission émet en conséquence, l'avis que la demande de déclassement, dont elle est saisie, ne peut être que rejetée.

Cathédrale Saint-Jean à Lyon (Rhône)

Devis de 251 608 Francs 31 présenté en vue de la démolition des bâtisses attenantes à la cathédrale et de la reconstruction des sacristies.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission ajourne l'exécution de ce projet, qui n'intéresse pas la conservation de l'édifice, jusqu'à ce que le clergé ait réuni les ressources nécessaires à sa réalisation. 80/15/025/233

Église de Luzarches (Seine-et-Oise)

Devis de 43 434 Francs 88, relatif aux travaux de grosse réparation à effectuer aux vitraux et à la façade occidentale de l'édifice. Ce devis ne fait l'objet d'aucune observation. La Commission propose, en conséquence, d'en approuver l'exécution avec le concours du clergé et de la Municipalité.

Église de Vétheuil (Seine-et-Oise)

Devis de 32 250 Francs concernant diverses réparations à effectuer aux murs, aux combles, ainsi que l'établissement d'un chéneau sur la corniche de l'abside. Suivant l'avis de M. Boeswillwald, la Commission limite l'exécution de ce devis au premier chapitre, montant à 24 074 Francs. Elle demande que la Municipalité de Vétheuil soit invitée à voter en vue de sa dotation une participation de 9 070 Francs.

Château de Chazay-d'Azergue (Rhône)

M. Verdier ayant fait connaître que l'inscription sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques de la porte sculptée et de la cheminée du XVe siècle placées au rez-de-chaussée et au premier étage du château serait inexistante dans le cas présent. Puisqu'il y a eu promesse de vente à un antiquaire de Mâcon (M. Kohli-Malard), la Commission émet un avis favorable au classement de ces immeubles par destination, auquel la Supérieure générale de la Congrégation des Soeurs de Saint-Charles, propriétaire de l'édifice, a déclaré adhérer.

Cathédrale d'Agen (Lot-et-Garonne)

La Commission est d'avis d'autoriser la mise en place de la plaque de marbre, avec mosaïques dorées, que M. l'Archiprêtre de la cathédrale Saint-Caprais désire faire apposer sur la face nord du pilier sud ouest de cet édifice, en mémoire des soldats d'Agen tombés au 80/15/025/234 au Champ d'honneur.

Vieux Puits sis à Angoulême (Charente) 10 rue Vauban

Classement adopté.

Château de l'Ermitage territoire de Condé-sur-L'Escaut (Meuse)

Classement adopté.

La Commission émet le voeu de voir prononcer, par la troisième section, le classement des pièces de mobilier du XVIIIe siècle qui existent encore dans les appartements du château. 80/15/025/235

22 juin 1923
Béthune (Pas-de-Calais)
Séance du 22 juin 1923 tenue sur place à Béthune (Pas-de-Calais) au sujet de la reconstruction de l'Hôtel de ville autour du beffroi. Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, Membre de l'Institut. Membres présents : MM. Boeswillwald, Defrasse, Enlart, Génuys, Haraucourt, Lefèvre-Pontalis, Louzier, Marcou, Maringer, Nénot, Nodet, Remaury, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert et Sallez, architecte en chef adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques, Verrier, attaché à la direction des Beaux-arts, Secrétaire de la Commission Supérieure d'Aménagement des Villes, Caron, Secrétaire général de la Préfecture du Pas-de-Calais pour les régions libérées, Stirn, Sous préfet de l'arrondissement de Béthune, Senir, maire de Béthune et les membres du Conseil municipal, Cordonnier, membre de l'Institut, architecte de la Ville de Béthune Degez, architecte ordinaire des Monuments historiques, de la Charie et Théodore, membres de la Commission des Monuments historiques du Nord et du Pas-de-Calais.

M. André Hallays s'était excusé de ne pouvoir assister à la réunion par la lettre suivante :

"17 juin 1923

Monsieur le Directeur,

Invité par la Société d'archéologie de Bordeaux à donner une conférence le vendredi 22 juin, je ne pourrai, à mon grand regret, faire partie de la délégation qui, ce jour là, doit se rendre à Béthune.

Je le regrette d'autant plus que je connais Béthune, et qu'après examen des projets soumis à la Commission des Monuments historiques, j'aurais, sur place, soutenu l'opinion qui m'a semblé être celle de la majorité de la 80/15/025/236 Commission, à savoir qu'il convient de relever le beffroi de Béthune au milieu de la place sans adjonction d'aucun autre bâtiment.

Veuillez agréer, etc…".

S'étant rendu compte, dès son arrivée, par un tracé au sol des dispositions des constructions projetées autour du beffroi, la Commission, sur la proposition de M. le président, se transporte à l'Hôtel de ville provisoire pour procéder à une enquête plus détaillée sur la question.

M. Paul Léon, en ouvrant la séance fait connaître que l'assemblée se réunit à Béthune, soucieuse de s'éclairer, et non pour prendre une décision hâtive. Elle entendra les partisans comme les adversaires des projets dressés par M. Cordonnier en vue de la reconstruction de la mairie. Ces projets sont au nombre de deux. Le premier comporte l'enrobement complet du beffroi. Le second laisse le beffroi d'angle dégagé sur deux de ses faces. Il convient d'écouter tout d'abord les explications de leur auteur. Les membres de la Commission, ensuite, présenteront s'il y a lieu, leurs observations.

M. Cordonnier expose alors que sa tâche a été rendue particulièrement délicate par la pénurie d'emplacements à bâtir existant à Béthune. Mandataire de la Ville, il s'est efforcé avant tout de lui donner satisfaction. Il est prêt à consentir pour cela les plus grands sacrifices. La Municipalité ayant fait choix du pourtour du beffroi pour construire sa mairie (et c'est à son avis le seul endroit convenable), il s'est efforcé, en raison des dimensions restreintes de la Place du maréchal Pétain, de concevoir un plan économisant le terrain. Lui aussi, il avait songé à laisser le beffroi dégagé. A cet effet, il avait jeté les premières lignes d'un avant-projet où les bâtiments municipaux se trouvaient placés devant l'édifice. Les limites d'utilisation de la place ne lui ont pas permis d'y donner suite. 80/15/025/237

C'est de cette constatation que procèdent les deux projets auxquels M. le directeur des Beaux-arts a fait allusion tout à l'heure et qui sont connus de tous les membres de la Commission. Ceux-ci ont pu apprécier sur les lieux mêmes l'effet que produirait leur réalisation. Dans l'un et l'autre des cas envisagés, M. Cordonnier a ménagé une vaste surface libre et ses études ont été dominées par la constante préoccupation de répondre au désir de ses mandataires par une solution satisfaisante au point de vue esthétique. Il faut, en effet, comme il l'a indiqué dans une lettre du 25 juillet 1922 à M. le directeur des Beaux-arts, que le beffroi soit bien mis en valeur. Il n'est guère élevé ; il importe pourtant qu'il domine. C'est le but qu'il a poursuivi.

M. Edmond Haraucourt se félicite de cette préoccupation. Mais, puisque le désir de M. Cordonnier est de mettre le beffroi en évidence, pourquoi ne pas construire l'Hôtel de ville à un autre emplacement ?

M. Paul Léon réserve la question pour la fin de la séance. Pour l'instant, il faut envisager la question du beffroi dans un rapport de proportion avec la place. Tel est aussi l'avis de M. Maringer qui se demande pourquoi on ne reprendrait pas l'avant-projet abandonné par l'architecte, en le retournant, c'est-à-dire en disposant des nouveaux bâtiments municipaux derrière l'édifice. La surface libre, dont la Ville de Béthune a un impérieux besoin pour ses marchés, ses fêtes, le carnaval d'été en usage dans le Nord, s'en trouverait augmentée et le beffroi serait bien en vue.

M. Nénot ajoute que ce plan, s'il était adopté, permettrait d'obtenir deux petites places latérales derrière le beffroi. Consulté, M. le maire de Béthune répond que cette suggestion lui paraît acceptable. D'ailleurs, M. Cordonnier a 80/15/025/238 du, lui aussi, l'envisager.

M. Cordonnier reconnaît l'apparence séduisante de ce plan. Toutefois, il ne l'a pas adopté parce qu'il entraînerait des difficultés de circulation très grandes à l'issue des voies débouchant derrière les bâtiments de la mairie.

MM. Enlart et Lefèvre-Pontalis insistent cependant pour que le beffroi isolé à son origine, demeure tel que la guerre l'a laissé, ayant retrouvé du fait des circonstances son aspect primitif.

M. Lefèvre-Pontalis croit, d'ailleurs, se souvenir que la Ville s'est déjà préoccupée de dégager la base du monument.

L'exactitude de ce souvenir est attestée par M. Quesnay, conseiller municipal. Précisant que, depuis 1878, on s'est constamment préoccupé, à Béthune, de libérer la tour des immeubles parasites qui lui ont été accolés au XVIIe siècle, il s'étonne même que l'on renonce à ce projet, au moment où il serait si aisé de le réaliser.

A ce sujet, un autre conseiller municipal rappelle qu'une Commission d'esthétique instituée sur place après les hostilités s'est opposée par onze voix contre une au projet Cordonnier et a réclamé l'établissement d'un autre projet n'englobant pas le beffroi. Cette Commission n'a pas pu terminer ses travaux. En dépit des rumeurs soulevées par sa déclaration, ce conseiller tient à le signaler.

C'est pour M. Théodore, conservateur des musées de Lille et membre de la Commission des Monuments historiques du Nord et du Pas-de-Calais, l'occasion d'évoquer le vote identique de cette assemblée, au mois de juillet 1922. Ce vote a réuni l'unanimité des voix, moins une. L'opposition qu'il exprime a trouvé un écho sur les lieux même et il serait heureux que la Commission entendit les protestataires béthunois. 80/15/025/239

Au nom des adversaires du projet Cordonnier, M. le docteur Lejeune, adjoint au maire, s'avance vers le bureau et donne lecture, malgré des interruptions diverses, de la position suivante, signée de cinquante-sept notables de la Ville.

Cette adresse est ainsi conçue :

"Monsieur le directeur des Beaux-arts,

Votre présence aujourd'hui à Béthune, ainsi que celle des collègues éminents qui vous ont accompagné, témoigne hautement de l'intérêt que vous portez à notre ville. De cette marque de considération et de bienveillante sympathie, nous sommes fiers et nous tenons à vous exprimer notre profonde reconnaissance.

Nous nous sommes groupés, réunis par une pensée commune que nous a dictée le dévouement que nous portons à notre terroir, n'ayant qu'un but élevé et désintéressé : celui d'empêcher que soit encombrée la Grand-Place de Béthune par un Hôtel de ville qui en occuperait le centre et que soit à nouveau enrobé le beffroi, seul témoin qui demeure du passé, édifice qui fut toujours libre avant l'enveloppement parasitaire des maisons qui l'encastrèrent si profondément dès le début du XVIIIe siècle. Notre ligne de conduite est en ces deux points, absolument conforme à celle qu'adoptèrent avec une semblable sagesse et une égale clairvoyance les différentes municipalités qui se succédèrent de 1878 à 1914 et dont la réalisation ne put aboutir avant la guerre dernière, en raison de la dépense qu'aurait entraînée l'expropriation du massif ceinturant le beffroi. Maintenant que la guerre a libéré ce beffroi et ne l'a point ruiné au point que sa destruction soit irrémédiable, maintenant que nous possédons ce grand espace libre de la 80/15/025/240 Grand-Place, réalisé au prix de si douloureux sacrifices, nous demandons que cette situation, si chèrement acquise, soit respectée.

La Grand Place est nécessaire, non pas à l'état de boulevards latéraux ceinturant un édifice central, boulevard qu'il sera toujours vain de vouloir totaliser pour compenser une surface qui, une fois morcelée aura perdu définitivement non seulement son unité, mais toute son ampleur.

Rien ne doit gêner la circulation dont elle sera parcourue en tout sens ; elle n'est pas trop vaste ; les six rues qui la reliaient aux différents quartiers de la ville débouchent toujours vers elle. Cinq d'entre elles ont été fort élargies et deux grandes artères leur ont été adjointes, dont un boulevard de 22 mètres. Les jours de fête, elle ne suffit pas pour l'affluence qui se presse vers elle.

Elle est nécessaire, indépendamment des autres places plus excentriques qui gravitent autour d'elle, réparties sur la périphérie de la Cité. Il faut toujours à une ville une grande place comme foyer de respiration, de convergence, élément de rythme et d'équilibre entre les autres espaces libres qui l'accompagnent. Supprimer une place parce qu'il en existe d'autres est une erreur surtout dans Béthune, qui est appelée à se développer et à s'augmenter grandement.

La Grand-Place de Béthune a toujours été respectée au cours des siècles, même lorsque la ville vivait à l'étroit dans sa première enceinte de remparts, plus restreinte que celle, postérieure construite par Vauban.

Elle est nécessaire aussi, notre Grand-Place non seulement aux défilés, aux cortèges, aux réjouissances populaires, mais aussi pour les marchés importants qui sont, pour la Cité source d'animation et de profits. 80/15/025/241

Autorisés par les beaux exemples que tant de villes offrent comme disposition classique consacrée par les siècles, de l'Hôtel de ville disposé sur le côté d'une Grand-Place, afin de mieux en embrasser l'ensemble ; autorisés également par les preuves que nous fournissent tant de cités de Flandre, de beffrois libres parmi les places libres, nous avons résumé, M. le directeur des Beaux-arts, notre programme dans cette formule : "Beffroi libre, Grand-Place libre". Nous avons la conviction qu'il est dicté par l'intérêt véritable de Béthune et nous faisons confiance à l'autorité de votre compétence pour que soit évité l'encombrement de la Grand-Place qui nous apparaît comme une faute qui compromettrait irréparablement l'avenir".

Une fois calmées les manifestations soulevées par cette lecture, M. l'Inspecteur général Génuys, rappelant la précédente intervention de M. Haraucourt, demande à son tour s'il n'y aurait pas moyen, puisque cette solution a des partisans, de construire la mairie à un autre emplacement.

La volonté du Conseil municipal est formelle quant à la mairie sur place, réplique de nouveau M. le maire de Béthune, lorsqu'en 1920 on a établi le plan d'aménagement de la ville, on a décidé de placer les services publics autour du beffroi. Par deux fois, la Commission départementale a émis un avis favorable à ce projet, approuvé d'autre part par la Commission supérieure d'aménagement des villes fonctionnant au ministère de l'Intérieur.

Questionné à ce sujet par M. le président, M. Verdier fait observer que M. le maire de Béthune considère l'affaire comme plus avancée qu'elle ne l'est en réalité. Ce n'est qu'un avant-projet qui a été approuvé par des commissions et aucune décision n'a été prise au fond. Peu importe en l'état de la discussion, observe M. de 80/15/025/242 l'Estoile, conseiller municipal, que l'approbation dont il s'agit ait été ou non donnée. Il faut examiner l'ensemble de la question, en prévoir toutes les conséquence, sans s'arrêter aux détails. Or, il est un fait, si l'on construit la mairie ailleurs que sur la place du maréchal Pétain, l'expropriation du massif du beffroi s'imposera, et M. de l'Estoile estime que cette expropriation entraînera des frais s'élevant au bas mot à trois ou quatre millions. Il s'élève avec indignation contre cette éventualité.

M. Cordonnier intervient de nouveau pour indiquer que, s'il faut édifier la mairie à un autre emplacement, les frais de l'entreprise seront très augmentés. Il ne conçoit pas dans les pays du Nord un hôtel de ville sans beffroi, et "pour lui" dit-il, un beffroi convenable, c'est 700 000 Francs. Autant utiliser celui qui existe déjà.

M. Quénée, conseiller municipal, conteste les chiffres avancés par M. de l'Estoile, en ce qui concerne les expropriations. Vingt-et-un propriétaires sont intéressés à la question. Dix-huit d'entre eux ont déjà traité à l'amiable avec la Ville pour une somme totale de 101 000 Francs. Les trois autres propriétaires sont tout disposés à négocier avec le service des Monuments historiques. La dépense à envisager dans ces conditions serait au maximum de 150 à 200 000 Francs.

Cette évaluation, bien qu'approximative, apparaît à M. le président Maringer d'autant plus véridique que les fondations ont été comprises dans les indemnités de dommages de guerre afférentes aux sinistres subis par les immeubles et que, en droit, le pas de porte est tout à fait contestable.

M. le directeur des Beaux-arts dit que l'administration appréciera. Mais il lui semble qu'il n'a pas encore été fait réponse à la question posée par M. Génuys. Y-a-t-il, oui ou 80/15/025/243 non, des emplacements vacants et suffisamment spacieux pour y établir une mairie ? Il importe que la Commission le sache avant de se retirer.

M. Boudry, conseiller municipal, répond négativement. Il y a deux ans, un terrain d'un hectare, appartenant à une dame Hurbiez, rue Carnot, eût convenu à merveille à cette destination. Malheureusement, quand il en a proposé l'acquisition, il a eu contre lui l'unanimité de ses collègues de la Municipalité. Aujourd'hui, ce terrain que l'on eût obtenu pour 200 000 Francs avec 1 500 000 Francs de dommage de guerre, est bâti. Comme l'à peu près majorité de ses concitoyens il est devenu par la force des choses partisan de l'Hôtel de ville autour du beffroi. Il n'y a pas d'autre emplacement.

M. Quénée déclare que ce n'est pas faute que les conseillers protestataires n'aient mis en garde la Municipalité, en lui recommandant de ne pas donner l'autorisation de bâtir en certains lieux qui pouvaient servir à l'Hôtel de ville. Mais M. le Docteur Lejeune affirme que l'on pourrait encore très bien construire au Marché aux Chevaux, Place de la République, ou Place de Lille, derrière le collège. A quoi M. le maire de Béthune riposte que le lot de la place de Lille auquel songe l'honorable préopinant est déjà occupé par le château d'eau et que la construction d'un nouveau réservoir d'alimentation y est de longue date prévu. De plus, l'autorité académique se refuserait à laisser empiéter sur le terrain du collège.

M. de l'Estoile, qui vient de l'interrompre, a eu raison de dire que, lorsqu'il a été question de doter Béthune d'un théâtre, on a dû pour ce dernier motif renoncer au terrain en question. D'ailleurs 80/15/025/244 si la Commission désire se rendre sur place, elle se convaincra, à son avis, par déduction, que, comme M. Boudry l'affirmait il y a un instant, seule la place du maréchal Pétain convient au futur Hôtel de ville de Béthune. Place du Marché aux chevaux, où l'assemblée se transporte en premier lieu, l'un des notables, M. de Ballencourt notaire honoraire, fait remarquer que les dégagements se prêtent d'eux-mêmes à une combinaison architecturale.

Cet avis, partagé par MM. Lefèvre-Pontalis et Maringer, n'est pas sans soulever de vives critiques de M. Cordonnier et de M. de l'Estoille.

M. Cordonnier se refuse à cet emplacement. Le marché aux chevaux est en pente. Il faudrait l'aplanir, pour y élever une construction satisfaisante. Affirmant "qu'un bâtiment est un rythme", il appuie son opinion d'un certain nombre de considérations esthétiques.

Les arguments de M. de l'Estoille sont de l'ordre pratique : l'agglomération béthunoise ne se développe pas vers le bas-pays, mais dans la direction de la région minière. D'ici quelques années, le marché aux chevaux ne serait plus un centre de la Ville. La Place de la République est écartée comme emplacement possible.

Quant à la Place de Lille où l'assemblée s'arrête longuement, M. Cordonnier la déclare acceptable à son point de vue. Tout le terrain appartient à la Ville. Plusieurs des conseillers présents reconnaissent que, si l'Hôtel de ville y était construit, on pourrait, sans gêne, édifier le second réservoir d'eau projeté, et, en cas d'empiètement sur la 80/15/025/245 cour du collège, rendre à cet établissement le terrain perdu en supprimant le jardin auquel le Principal n'a pas droit.

Après une visite détaillée des lieux, sous la conduite de MM. Senis, maire, et Dupuich, ancien maire, M. Paul Léon fait connaître que la Commission des Monuments historiques, ayant recueilli au cours de sa visite, tous les éléments d'appréciation qui lui étaient nécessaires, émettra prochainement un avis définitif et inspiré de l'intérêt général, au sujet de la reconstruction de l'Hôtel de ville de Béthune. 80/15/025/246

29 juin 1923
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts. Membres présents : MM. Bartholomé, Bernier, Boeswillwald, Bonnier, Cartault, Chifflot, Defrasse, Enlart, Faure, Génuys, Hallays, Haraucourt, Laloux, Lefèvre-Pontalis, Louzier, Marcou, Neveux, Nodet, Perrault-Dabot, Pottier, Puthomme, Reinach, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert, Sallez, Adjoints à l'Inspection générale.
[Élection]

L'ordre du jour appelle l'établissement d'une liste de candidats à présenter au choix du ministre pour le remplacement de M. Jules Roche, Député, décédé.

M. Paul Léon propose à la Commission de voter sur les candidatures de MM :

1° l'abbé Muller, député, membre de la Commission d'architecture et des Beaux-arts d'Alsace et de Lorraine, dont la présence au sein de la Commission des Monuments historiques serait utile au moment où les services d'Alsace et de Lorraine vont être rattachés aux services de la métropole.

Durand, membre correspondant de l'Institut, archiviste-honoraire du département de la Somme.

Vitry, conservateur des Musées Nationaux.

Il est procédé au vote, qui donne les résultats suivants pour la présentation en :

1ère ligne : 80/15/025/247 21 membres présents ; 21 votants.

M. l'abbé Muller, obtient 21 voix.

En conséquence, la Commission décide de présenter en 1ère ligne : M. l'abbé Muller,

En 2e ligne : M. Durand ; en 3e ligne : M. Vitry.

Grand Pont de Bordeaux (Gironde)

Le Conseil général de la Gironde, le Conseil municipal de Bordeaux ont, après quelques hésitations, adopté un projet d'élargissement du Grand Pont de Bordeaux établi à leur demande pour le service des Ponts-et-Chaussées et auquel l'État doit apporter sa participation financière.

Avisée de ce projet, l'administration des Beaux-arts a cru devoir saisir de la question la Commission des Monuments historiques en vue du classement éventuel du pont.

M. Le préfet de la Gironde et les Assemblées locales ayant élevé une protestation contre le classement envisagé, M. le ministre des Travaux Publics, partageant leur manière de voir a délégué M. Sentilhes, Inspecteur général des Ponts-et-Chaussées pour exposer à la Commission des Monuments historiques les raisons qui militent en faveur de l'élargissement du pont.

M. Louzier, Inspecteur général des Monuments historiques, donne lecture à la Commission du rapport qu'il a rédigé sur cette affaire à la suite de son étude sur place en compagnie de M. Bonnier et M. André Hallays, membres de l'Assemblée.

Ce rapport conclut au classement du pont, en raison des modifications fâcheuses que la mise à exécution du projet d'élargissement apporterait à cet ouvrage d'art. 80/15/025/248

M. l'Inspecteur général Sentilhes, est ensuite entendu par la Commission. Il expose à l'Assemblée que les corps constitués locaux et le service des Ponts-et-Chaussées, lui-même, ne se sont décidés qu'à regret à demander l'élargissement du pont, dont ils auraient désiré, autant que quiconque, conserver intacte la belle ordonnance.

Mais il est absolument indispensable d'accélérer, sur ce point de la ville, la circulation des voitures devenue tout à fait insuffisante pour une grande ville comme Bordeaux. Actuellement, il n'existe qu'une voie pour les voitures à droite de chacune des 2 lignes de tramways. Le projet d'élargissement prévoit la création de deux voies nouvelles ; on aurait ainsi à droite de chaque ligne de tramways, deux voies réservées aux véhicules, ce qui permettrait d'activer la circulation comme l'exigent les besoins de la Cité.

En plaçant sous les yeux des membres de la Commission les plans et élévations de l'avant-projet, M. Sentilhes reconnaît que la physionomie du pont s'en trouvera quelque peu modifiée. Le nouveau parapet prévu portera en effet une ligne d'ombre sensiblement plus importante que le parapet actuel et les décorations des parements du pont deviendront à peu près invisibles.

Mais cet inconvénient ne se produira jamais que d'un seul côté à la fois et il ne semble pas pouvoir être mis en balance avec les avantages que l'élargissement comportera pour la circulation.

Répondant à une question de MM. Bonnier, Génuys et Louzier, M. l'Inspecteur général Sentilhes déclare que la modification envisagée, loin d'augmenter l'importance du poids mort qui pèse sur les piles du pont, l'amoindrira au contraire. Quant à la surcharge résultant de la présence sur le pont d'un plus grand nombre de véhicules, elle est d'un ordre tout à fait négligeable. 80/15/025/249

L'élargissement ne peut donc, en définitive, donner aucune crainte pour la solidité du pont. On ne peut par ailleurs, songer à créer un autre pont en raison des conditions auxquelles il devrait répondre pour donner satisfaction aux besoins de la navigation et de l'énorme dépense qu'il entraînerait. Alors que le coût de l'élargissement se chiffre à 3 millions environ, celui d'un nouveau pont, avec une arche tournante indispensable, s'élèverait à 45 millions au moins.

Enfin, si un pont nouveau était construit, il ne pourrait l'être à plus de 800 mètres en avant du pont actuel dont il masquerait par conséquent la vue.

A la suite de cet exposé, la Commission des Monuments historiques, reconnaissant que l'élargissement du Grand Pont de Bordeaux présente un caractère de nécessité absolue pour l'amélioration des communications entre les deux rives du fleuve, émet, bien qu'à regret, l'avis qu'il n'y a pas lieu de poursuivre le classement du pont parmi les Monuments historiques. Elle demande toutefois que lors de l'établissement du projet définitif, les précautions les plus minutieuses soient prises en vue de réduire au minimum les modifications apportées à l'aspect du pont. Sur l'intervention de M. Hallays, la Commission exprime également le désir de voir conserver les petits pavillons situés aux extrémités du pont et qu'il sera nécessaire de déplacer.

Église Saint-Rémi à Bordeaux (Gironde)

Dans sa séance du 4 novembre 1922, la Commission des Monuments historiques avait émis l'avis qu'il y aurait lieu de classer d'office cette ancienne église, en présence de l'opposition de la Municipalité qui voulait la faire démolir. Cette décision de la Commission souleva les protestations les plus vives de la part de la Municipalité et du préfet 80/15/025/250 de la Gironde qui déniaient à l'édifice tout intérêt artistique ou archéologique et jugeaient sa disparition indispensable pour permettre d'effectuer une opération de voirie destinée à assainir le quartier. La Ville prétendait en outre que la conservation de l'ancienne église occasionnerait des dépenses d'une importance considérable, qu'elle se refusait formellement à mettre à la charge du budget communal.

Le ministre de l'Intérieur, consulté à ce sujet par l'administration des Beaux-arts, répondit par lettre du 22 janvier 1923 que les arguments invoqués par la Ville et le préfet ne lui permettaient pas de donner un avis favorable au classement.

Dans ces conditions, avant de formuler un avis définitif, la Commission des Monuments historiques, dans sa séance du 16 février 1923, décidait d'envoyer à Bordeaux une délégation composée de M. Louzier, Inspecteur général des Monuments historiques, André Hallays, archéologue, et Bonnier, Inspecteur général des services d'architecture et d'esthétique de la Ville de Paris, pour examiner sur place la question.

Les trois délégués de la Commission s'acquittèrent de leur mission, le 7 avril 1923, ils furent accompagnés dans leur visite minutieuse de l'édifice par l'adjoint au maire de Bordeaux et l'architecte municipal représentant le maire, le vice-président du Conseil de préfecture et M. Brutails, archiviste départemental, membre de la Commission des Monuments historiques, représentant le préfet.

Malgré cette visite et l'échange de vue auquel elle donne lieu, l'accord ne put se faire entre les délégués des administrations locales et ceux de la Commission des Monuments historiques . L'affaire fut alors soumise à nouveau à la Commission dans sa séance du 29 juin 1923, à laquelle le maire de Bordeaux invité à venir exposer son point de vue, se fit représenter par l'adjoint aux Beaux-arts et l'architecte municipal. 80/15/025/251

Après avoir ainsi rappelé l'état de la question, M. Paul Léon donne la parole à M. l'Inspecteur général Louzier pour lecture du rapport qu'il a rédigé au nom de la délégation de la Commission sur les résultats de la visite sur place de l'ancienne église Saint-Rémi. Il résulte de ce rapport que la visite sur place a confirmé chez les trois délégués la bonne impression ressentie lors de l'examen des plans, coupe et photographies joints au rapport de M. l'architecte en chef des Monuments historiques Rapine.

Les délégués estiment que les voûtes subsistantes de l'édifice sont d'un tracé ingénieux et élégant, qu'elles ont été construites en excellents matériaux par des ouvriers connaissant admirablement leur métier et que l'absence de toute sculpture, déplorée par M. l'architecte municipal, ne retire rien au charme de ces voûtes, dont la structure est parfaite et la conservation assurée malgré une petite fissure facile à distinguer sur la photographie annexée au dossier. Ils déclarent attacher beaucoup d'intérêt à la conservation de la sacristie située dans l'angle rentrant formé par les pans coupés des deux chevets accouplés des deux nefs du XIVe et du XVIe siècle, ainsi qu'à celle de l'escalier à vis qui met en communication les deux salles superposées de cette sacristie. Enfin, ils ont constaté que le clocher du XIVe siècle en bordure de la rue Jouannet, malgré les mutilations qu'il a subies, a gardé sa fine silhouette et sa belle patine, que le soleil éclaire d'une façon pittoresque dans la matinée et qui forme un intéressant fond de tableau devenu rare aujourd'hui. Les délégués de la Commission sont entièrement d'accord pour déclarer que l'estimation par l'architecte municipal des travaux à effectuer à l'édifice leur paraît comporter une véritable restauration par suite d'une interprétation tout à fait exagérée des obligations imposées par le classement. 80/15/025/252

Ils estiment que les quelques désordres existants résultent d'un défaut d'entretien et de modifications mal faites réalisées depuis la désaffectation de l'église. L'état de la toiture ne leur semble pas alarmant ; les pièces de la charpente, piquées des vers, ne le sont que dans les flaches d'aubier, leur coeur est indemne à part quelques pièces de peu d'importance.

En conséquence, ils sont d'avis que le classement ne saurait obliger la Ville de Bordeaux à effectuer une dépense de 400 000 Francs pour la conservation de l'édifice, que l'on peut facilement assurer avec une somme de 100 000 Francs au maximum. Il n'y a donc pas, à proprement parler, de dépenses somptuaires à envisager comme conséquences du classement.

Les délégués estiment en outre qu'il ne peut être question d'acquérir les parties de l'église aliénées par la Ville. La Commission des Monuments historiques ne pourrait, en effet, à leur avis, admettre la reconstruction des chapelles aujourd'hui démolies, sur lesquelles il est impossible de recueillir le moindre renseignement graphique, non plus que la réfection des réseaux de meneaux disparues des fenêtres sud de la nef du XVIe siècle, non plus que la voûte démolie de la nef du XIVe, remplacée actuellement par un immense châssis vitré éclairant l'édifice entouré entièrement de constructions particulières.

Le monument leur paraît devoir être laissé dans l'état où il se trouvera quand on l'aura débarrassé du plancher qui le coupe dans le milieu de sa hauteur et que les parties déconseillées auront été réparées. Les délégués considérant enfin que l'élargissement projeté de la rue Jouannet, dont la largeur actuellement de 3 m 50 serait portée à 5 mètres, ne constitue qu'une opération tout à fait inopérante pour assainir un quartier populeux, le plus insalubre de la ville. 80/15/025/253

Le rapport déposé par M. Louzier au nom des trois délégués conclut en conséquence au classement d'office de ce qui reste aujourd'hui de l'ancienne église Saint-Rémi.

A la suite de cette lecture, M. l'adjoint au maire de Bordeaux et l'architecte municipal sont introduits devant la Commission.

L'adjoint au maire renouvelle les protestations déjà formulées dans les délibérations du Conseil municipal et les lettres du préfet : la Ville estime que l'ancienne église Saint-Rémi manque d'intérêt architectural ou archéologique. Elle est en saillie sur l'alignement de la rue Jouannet et son inscription sur la liste des Monuments historiques, en le rendant intangible, empêcherait la Municipalité de réaliser le plan d'alignement, approuvé le 23 janvier 1851 et comportant le reculement de la façade de l'ancienne église, de son presbytère et d'autres immeubles contigus. La possibilité d'assainir ce quartier populeux et insalubre se trouverait ainsi supprimée, car pour exécuter cet élargissement au détriment des immeubles de l'autre côté de la rue, la Ville serait obligée de recourir à des expropriations qui entraîneraient un surcroît de dépenses évalué à 280 000 Francs par M. le préfet de la Gironde dans sa lettre du 15 janvier 1923.

Enfin, le classement aurait pour conséquence de mettre la Ville de Bordeaux dans l'obligation de s'imposer pour la remise en état de l'édifice des dépenses somptuaires tout à fait disproportionnées avec le peu d'intérêt de l'église. L'adjoint au maire et après lui l'architecte municipal insistant surtout sur ce dernier point, M. Paul Léon leur fait remarquer que le classement n'entraînera pas, à proprement parler, une restauration de l'édifice mais seulement l'exécution des travaux strictement indispensables pour l'empêcher de tomber en ruines. 80/15/025/254

Au lieu de la somme de 400 000 Francs à laquelle l'architecte municipal évalue ces travaux, il suffirait selon les affirmations des trois délégués de 100 000 Francs au maximum pour faire face aux réparations limitées qu'envisage la Commission. En ce qui concerne l'élargissement de la rue Jouannet, M. Bonnier constate alors que ce n'est pas en portant la largeur de cette rue de 3 m 50 à 5 mètres, qu'on assainira le quartier.

C'est là dit-il une opération enfantine et, si l'on veut réellement supprimer l'insalubrité de cette partie de la ville, ce sont des égouts et des canalisations d'eau qu'il faut y créer largement. De nombreux membres de la Commission s'associent à cette intervention et déclarent partager l'avis que l'élargissement de 1 m 50 projeté est dérisoire. L'adjoint au maire et l'architecte reconnaissent que l'adduction de l'eau dans le quartier est indispensable et déclarent que la Ville ne manquera pas de prendre les mesures nécessaires.

Mais ils maintiennent entièrement leur opposition au classement, en rappelant que si certaines sociétés locales ont demandé cette mesure, l'Académie de Bordeaux, plus qualifiée que les autres, s'y est montrée défavorable.

M. Lefèvre-Pontalis fait alors remarquer que certains membres de l'Académie de Bordeaux, parmi lesquels MM. Jullian et Brutails, ont formé le projet de faire des fouilles dans le sol de l'ancienne église. Delà, pense-t-il, et delà, seulement, vient leur opposition au classement, qui leur paraît devoir mettre obstacle à leur projet. L'adjoint au maire reconnaît le désir de l'Académie de se livrer à cet emplacement, à des fouilles au cours desquelles les savants ont la conviction de faire des découvertes intéressantes.

M. Paul Léon lui répond que les membres de l'Académie 80/15/025/255 de Bordeaux font erreur en supposant que le classement leur interdira ces fouilles. L'administration des Beaux-arts exécute elle-même des recherches dans le sol de certains monuments des régions envahies, notamment à la cathédrale de Reims et l'église Notre-Dame de Noyon. Mais elle n'a pas pour cela démoli ces édifices. Il peut en être de même à Bordeaux. Le classement de l'église Saint-Rémi ne fera nullement obstacle aux fouilles projetées. Au contraire si ces fouilles, comme il est probable, amènent des découvertes intéressantes, les objets trouvés pourront être abrités dans l'ancienne église qui constituera un cadre parfait pour un musée lapidaire. L'opposition de la Ville de Bordeaux paraît donc fondée sur une idée exagérée des obligations attachées au classement.

M. Paul Léon, résumant la question conclut que la conservation de l'église Saint-Rémi ne sera pas une charge bien grande pour la Ville de Bordeaux, qui se doit de protéger les monuments du passé.

Après le départ des représentants du maire de Bordeaux, la Commission, en présence de l'opposition irréductible de la Municipalité, émet, à l'unanimité, l'avis qu'il y a lieu de poursuivre le classement d'office de l'ancienne église Saint-Rémi.

Hôtel des Invalides à Paris (Seine)

Le maréchal Foch, président général de la Société nationale des Médaillés militaires, a demandé l'autorisation de faire placer dans la Cour Vauban, sur le mur fermant cette cour du côté droit, un motif décoratif à la mémoire des Médaillés militaires morts au Champ d'honneur. Un motif similaire dédié aux Légionnaires serait placé face au premier sur le mur parallèle du côté gauche.

Saisie du projet établi à ce sujet par M. Hulot, la 80/15/025/256 Commission émet un avis favorable à son exécution sous la réserve toutefois que les attributs militaires prévus, dont certains datent de Louis XIV, seront modifiés de façon à être conformes à l'armement moderne du soldat.

Domaine d'Ensérune près Béziers (Hérault)

M. Pottier rend compte à la Commission des résultats de la mission qu'il a accomplie pour étudier les conditions dans lesquelles devront être conduites les fouilles archéologiques à entreprendre dans le domaine. Les conclusions de son remarquable rapport, annexé au présent procès-verbal, sont adoptées à l'unanimité par la Commission, qui le félicite et le remercie vivement.

Rapport de M. Edmond Pottier sur sa mission à Ensérune (Hérault) (27 avril-5 mai 1923).

"Il n'est pas inutile de rappeler d'abord aux membres de la Commission dans quelles circonstances et pour quelles raisons la direction des Monuments historiques a été amenée à faire l'acquisition d'une importante partie de la colline d'Ensérune qui s'élève à 9 kilomètres au sud-ouest de Béziers et qui depuis longtemps attire l'attention des archéologues par les vestiges antiques qu'on y remarque. Dans une note de M. Mouret qui a été lue à l'Académie des Inscriptions en septembre 1916 et dans le rapport que nous avons rédigé, M. Salomon Reinach et moi, à la suite de notre enquête à Ensérune (Comptes-rendus Académie ; novembre 1916) on trouvera les détails qui concernent l'historique de la localité et les diverses explorations qui avaient eu lieu déjà vers 1850, en 1874, en 1898, enfin de 1909 à 1912, peu avant l'époque où M. 80/15/025/257 Mouret, ayant acquis le terrain où se trouvaient les tombes, commença à y pratiquer des fouilles régulières qui donnèrent de si beaux résultats (13 février 1918, mai et juillet 1919, février 1920).

La nécropole d'Ensérune, ainsi mise au jour, offrait cette particularité, importante et nouvelle, de contenir deux catégories de poteries antiques qu'on n'était pas habitué à trouver en France :

1° des vases de style ibérique, analogues à ceux qu'on découvre en plusieurs endroits de l'Espagne et plus spécialement sur la côte nord-est, en bordure du Golfe du Lion

2° des vases de style grec où l'on reconnaît d'une part des types fabriqués à Athènes même, d'autre part des spécimens provenant d'Italie et en particulier de Campanie.

Ajoutons que ces découvertes ne livraient pas seulement aux fouilleurs de simples tessons comme il arrive souvent, mais des poteries entières, à décor bien conservé. En 1916, la collection réunie par M. Mouret dans son château du Nègre contenait environ 130 vases en bon état. Actuellement, en 1923, elle en comprend plus de 500. C'est la plus belle collection qui existe pour représenter les apports du commerce grec sur notre sol au cours des IVe et IIIe siècles avant notre ère. Des fragments plus anciens trouvés à Béziers même ou du côté de Narbonne, ont fait connaître que, dès la seconde moitié du VIe siècle avant Jésus Christ, des relations suivies s'étaient établies entre ces régions lointaines et la Gaule Méridionale.

Nous avons donc la chance de pouvoir étudier à Ensérune, la civilisation de notre pays, telle qu'elle existait avant l'établissement de la domination romaine. Si nous sommes bien renseignés par les auteurs sur la période de la conquête et sur l'organisation administrative au temps de l'Empire, il s'en faut que nos informations soient aussi complètes sur les périodes qui précèdent.

M. Camille Jullian, dans son grand ouvrage sur l'Histoire de la Gaule, a magistralement exposé 80/15/025/258 tout ce que nous savons sur les envahisseurs ibériques et celtiques qui se sont succédé du Ve et IIIe siècles et se sont disputé la possession du futur Languedoc. Les dates précises de ces grands événements restent encore assez incertaines ; l'aspect réel des bourgades ou cités, les moeurs de leurs habitants sont à peine entrevus et ne peuvent être reconstitués que par analogie avec l'idée générale qu'on se fait de la civilisation celtique ou gauloise. Nous aurons, avec la nécropole et la citadelle d'Ensérune, les moyens de dire plus exactement leur genre de vie, leurs installations, leurs relations extérieures.

Quel nom donner à la population indigène ? Le fond le plus ancien, d'après les historiens modernes, a été formé par les Ligures qui occupaient la majeure partie de la région méditerranéenne, au moment où les Grecs du VIIe siècle, avant même la fondation de Marseille placée vers 600, commencèrent à aborder la côte. Vers le début du Ve siècle, les Ibères venant d'Espagne franchissent de plusieurs côtés les Pyrénées et se répandent dans les plaines de la Garonne et de l'Aude où ils fondent un empire puissant, qui va de Bordeaux jusqu'au Rhône. Ils refoulent les Ligures du côté de la Provence actuelle ; le royaume des Elényques avec Narbonne pour capitale tombe entre leurs mains ; mais il est probable que la région conserva un bon nombre de ses anciens habitants Ligures qui se mêlèrent aux conquérants. Béziers existait sans doute déjà sous le nom de Besara, d'après une vieille tradition (fama casca) mentionnée par Avienus. A la fin du Ve siècle et au début du IVe c'est le tour des Celtes ou Gaulois, qui descendent du nord en vagues profondes et successives, submergeant tout sur leur passage. Ligures et Ibères doivent s'éloigner de la Garonne qui devient terre celtique sur les deux rives. La tribu celtique des Volques s'établit en particulier dans le Languedoc, où elle enlève peu à peu aux Ibères Narbonne, Béziers, Nîmes. On croit que cette domination des Volques pourrait dater de la fin du XVe siècle, car le géographe Scylax, qui écrit vers 330, ne signale encore que des 80/15/025/259 ibéro-ligures dans la région de notre Languedoc en 218, d'après Tite-Live, les Volques y sont installés (Jullian, I, p. 310 et note 2).

Constatons que les fouilles d'Ensérune permettent de préciser un peu mieux cette chronologie. En effet, M. Mouret a trouvé dans ses explorations des tombes où prennent place des objets de caractère tout à fait celtique, en particulier de grandes épées de fer, des boucles de ceinturons ajourées et des fibules de bronze, semblables à celles qu'on rencontre dans les nécropoles de la Champagne (Comptes-rendus, 1918 p. 95-97). Il est donc certain que la nécropole d'Ensérune est contemporaine de l'invasion des Celtes. Or dans le mobilier de ces tombes se trouvent aussi en assez grand nombre des vases ou des fragments de vases attiques qu'on ne peut dater plus bas que le IVe siècle. On en doit conclure qu'en dépit du texte de Scylax (dont l'époque est d'ailleurs contestée), les Celtes occupaient la région du Languedoc dès le IVe siècle. C'est là un point d'histoire que la civilisation du pays est ibéro-celtique ou, pour employer un mot déjà passé dans l'usage, celtibérienne. Mais que les Ibères soient encore restés en majorité dans la région et aient résisté, au moins par le nombre, à la pression des envahisseurs, cela résulte d'une autre constatation due aux fouilles ; c'est l'abondance des inscriptions ibériques qui a déjà été signalée dans nos précédents rapports (Comptes-rendus, 1916, p. 403 et p 481).

Sur la situation de cet empire celtibérien dans l'histoire de la civilisation générale, les fouilles d'Ensérune ont contribué à jeter aussi une vive lumière. La forte proportion des importations attiques et campaniennes dans notre pays à une époque aussi ancienne est un fait considérable qui s'ajoute au récit quasi légendaire de la fondation de Marseille pour attester le 80/15/025/260 solide fondement de notre atavisme hellénique. Pendant quatre siècles, avant que les Romains ne fissent leur apparition, les populations du Golfe du Lion ont entretenu des relations régulières et amicales avec la Grèce et les colonies grecques ; elles se sont imprégnées des oeuvres industrielles et artistiques de ce pays à la plus belle époque de son histoire. La création de cette ambiance hellénique ne fut pas le résultat d'un contact accidentel et local ; elle est due à un vaste ensemble de faits qui s'enchaînent et se renforcent les uns les autres, au point de former un chapitre important de notre histoire nationale. Avec les fouilles de M. Vasseur au Fort Saint-Jean de Marseille, qui ont fixé la place du premier comptoir grec établi sur nos côtes, avec les belles études de M. Michel Clerc sur l'histoire de Marseille et d'Aix, avec les découvertes faites à Montlaurès, près de Narbonne par M. Rouzaud, qui fut, aussi avec son fils, l'initiateur des recherches commencées à Ensérune même, avec l'exploration d'Emporium sur la côte d'Espagne, qui fut l'oeuvre capitale de l'Institut des Etudes Catalanes de Barcelone, enfin avec la retentissante trouvaille de la "Dame d'Elche", aujourd'hui au Louvre, avec la réunion des riches collections patiemment amassées par M. Siret dans la province d'Almeria, on peut tracer sur la carte de France et d'Espagne une vaste courbe qui englobe le Golfe du Lion et la côte orientale de l'Espagne. Ce long ruban de côtes, qui comprend plus de mille kilomètres de développement, fut jalonné d'établissements grecs, dont beaucoup n'étaient que de simples comptoirs de commerce, mais qui, partout, donnant accès à des routes de terre, permettaient de convoyer les marchandises dans l'intérieur. C'est ainsi que par la vallée de l'Aude, les importations de vases grecs ont dû remonter jusqu'à Béziers, Narbonne et même Toulouse (voir le résumé de M. Léon Joulin, sur les Ages proto-historiques dans le Sud de la France et la Péninsule hispanique, dans la 80/15/025/261 Revue Archéologique, 1910-1911 p. 1 et cf. ibid. 1907, 1, p. 116 ; C[ompte-rendus] Acad[émie] Inscr[iption] 1905 p. 288).

On a pensé que Marseille avait joué le rôle d'entrepôt pour recevoir les marchandises de Grèce et d'Italie et les transmettre ensuite aux ports essaimés le long des côtes (Jullian, II p. 331). C'est une hypothèse admissible ; mais rien ne prouve que les armateurs grecs n'envoyaient pas leurs vaisseaux directement sur les côtes voisines des Pyrénées, puisqu'ils y possédaient des stations permanentes et fortifiées.

Quand les Romains au second siècle, vers l'an 125 avant Jésus-Christ, arrivèrent dans la Gaule méridionale, imprudemment appelés au secours de Marseille qui avait souffert des déprédations causées par une peuplade celtique, les Salyens, et qui, de plus, redoutait le voisinage du puissant empire des Arvernes (Jullian, III, p.7 et suiv.) ils trouvèrent un pays riche et savamment organisé, mais livré aux querelles intestines et, fidèles à leur politique, ils profitèrent de ces dissensions pour mettre la main sur les principales places fortes. Non contents de s'emparer des villes, ils eurent soin de déloger les indigènes des sites fortifiés qu'ils occupaient et de les faire descendre de ces petites acropoles, qui en grand nombre parsemaient la région et permettaient de surveiller de loin les incursions ennemies. C'est ainsi qu'à Montlaurès on constate une brusque interruption des apports ibériques ou grecs et qu'on n'y recueille pas la céramique romaine, très abondante dans la plaine environnante. C'est donc que les indigènes ont dû quitter les lieux hauts pour s'établir plus bas. Ensérune, avec son site magnifique aux pentes escarpées, sa vue très étendue qui va jusqu'à la mer, a dû subir le même sort, mais les villas qu'on y bâtit sous l'Empire, pour jouir de son climat et de son air salubre, ramenèrent sur ce plateau des constructions romaines. Telles sont les données générales du nouveau chapitre 80/15/025/262 qui s'ouvre dans l'histoire de nos origines nationales. Ensérune est un anneau solide de cette longue chaîne qui nous unit au passé pré-romain.

Aussi on comprendra notre inquiétude quand, au début de l'année 1922, une lettre de M. Mouret nous informe qu'une Société étrangère, anglaise ou suisse (les renseignements restèrent imprécis), se proposait d'acquérir une bonne partie de la colline et d'y élever des constructions. C'était l'interdiction absolue pour l'avenir d'y poursuivrre les intéressantes recherches historiques dont M. Mouret avait si heureusement donné l'exemple. C'était la porte fermée aux investigations scientifiques qui, après la nécropole, devaient prendre pour objet le plateau même de la citadelle et ses habitations. Nous ne saurions trop exprimer notre gratitude à l'administration des Beaux-arts d'avoir tout de suite compris le grave inconvénient - on a même dit le danger - que présentait la main-mise des étrangers sur cette localité. La Commission des Monuments historiques, après les pourparlers si habilement conduits par M. Berr de Turique, vota l'achat du vaste terrain appartenant à M. Maux, tandis que M. Mouret obéissant aux sentiments patriotiques qui n'ont cessé de l'inspirer dans toute cette affaire décidait de faire don à l'État de sa propriété, en s'en réservant seulement l'usufruit pour achever l'exploration de la nécropole. Ainsi fut résolue, par une entente qui fait grand honneur à tous les collaborateurs de cette oeuvre commune, une difficulté qui aurait pu tourner au détriment de la science. L'avenir est aujourd'hui libéré d'entraves ; c'est lui seul que nous devons envisager. C'est pour le préparer que M. le ministre m'a fait l'honneur de me confier une mission d'enquête dont j'ai maintenant à vous exposer le résultat. 80/15/025/263

Le samedi 28 avril, j'étais au château du Nègre, chez M. Mouret, et j'avais le plaisir d'y revoir, considérablement augmentée, la collection de vases et d'antiquités de toute sorte que nous avions déjà examinée, M. Salomon Reinach et moi, en octobre 1916. A deux reprises, M. Mouret a fait venir chez lui des réparateurs qui ont remis en état les poteries détériorées, rajusté les fragments, nettoyé les objets. Disposé dans trois salles du premier étage, l'ensemble offre l'aspect d'un petit musée dont plus d'une ville pourrait être fière. Des savants espagnols, qui s'occupent des fouilles d'Emporium, sont venus plus d'une fois visiter cette collection pour y chercher des éléments de comparaison. Je suis heureux de dire que, continuant ses générosités envers nous, M. Mouret a consenti à publier toute la céramique qu'il possède, y compris celle de la ville romaine qu'il déblaie près de Vendres, dans le grand recueil international, le Corpus Vasorum dont on a bien voulu me confier la direction. Les clichés photographiques seront faits à ses frais ; c'est un nouveau et éminent service qu'il rend à l'archéologie française.

J'appris de lui que, comptant sur ma visite prochaine, il avait déjà opéré quelques sondages dans un terrain avoisinant l'emplacement récemment acquis par l'État, en payant une petite redevance au propriétaire, et qu'il mettait à sa disposition cinq ou six ouvriers, habitués à ces travaux de fouilles, pour creuser des tranchées dans la propriété achetée à M. Maux. Grâce à ces arrangements, j'ai pu en quelques jours, du 30 avril au 3 mai, et pour une somme modique, opérer à mon tour des sondages qui, mieux que l'examen superficiel du terrain, m'ont renseigné sur la nature du sous-sol à explorer. Voici les conclusions auxquelles j'ai abouti. 80/15/025/264

Elles sont toutes provisoires et ne préjugent en rien de l'avenir ; mais elles peuvent servir d'indication pour le début des travaux à entreprendre.

1° Les tombes, jusqu'à présent, n'apparaissent pas ailleurs que dans le terrain appartenant à M. Mouret. En continuant de ce côté l'exploration, on pourra reconnaître jusqu'où s'étendait la nécropole.

2° Dans le terrain Blayac (voir le plan) contigu à la propriété de l'État, les sondages de M. Mouret ont révélé la présence d'un grand nombre de silos creusés dans le tuf ou en partie construits en grosses pierres. Quelques-uns ont de très larges dimensions et forment comme un vaste sous-sol. Ailleurs ce sont de grandes jarres en terre cuite qui remplacent les silos et qui devaient jouer également le rôle de réceptacles pour les provisions. Avec ces silos on a trouvé aussi des restes d'habitations romaines, en particulier un dallage en mosaïque blanche et noire et une canalisation en terre cuite.

3° Nos recherches sur le terrain de l'État ont mis au jour de gros blocs de pierre qui paraissent se rapporter à la construction des remparts ou à une porte de la citadelle. On a recueilli aussi des petits fragments de vases grecs et de la céramique commune, mêlée à des cendres, ce qui avait fait croire d'abord à l'existence de sépultures, mais ce sont plus probablement les déchets provenant des habitations. Un peu plus loin, en effet, nous avons retrouvé un silo creusé dans le sol, dont l'ouverture seule a été déblayée. La présence d'un second silo a été constatée sur le plateau. D'ailleurs, on sait par les témoignages des fouilleurs anciens et par les ouvriers qui ont aménagé le jardin et l'habitation de M. Maux, que tout ce sommet de colline est parsemé de silos. Il n'est donc pas douteux que cette partie forme l'emplacement de la petite cité antique. Elle était entourée de remparts dont les restes subsistent en plusieurs endroits le long de la crête du plateau. La construction 80/15/025/265 est en pierres sèches, irrégulières, jointes sans ciment et par conséquent antérieure à l'occupation romaine.

Tels sont les éléments d'information dont on dispose actuellement. Je crois qu'on en peut déduire, pour l'entreprise à poursuivre, le programme suivant :

1° Reconstituer la ligne des remparts et vérifier si la porte de la citadelle se trouve du côté où nous avons fait les sondages mentionnés ci-dessus.

2° Ouvrir le terrain par de larges tranchées dans la propriété Maux et y rechercher les traces d'habitations, en recueillant très soigneusement tous les débris de poteries qui peuvent indiquer les dates chronologiques.

3° Vider tous les silos, en prenant les mêmes précautions pour recueillir tous les morceaux antiques. C'est là qu'on aurait chance de rencontrer des vestiges de l'ancien fonds ligure, s'il en subsiste quelque chose.

4° Déblayer les habitations romaines et en relever le plan, avec leurs annexes (citernes, canalisations, fontaines, etc…)

5° Continuer les fouilles des tombeaux, sous la direction de M. Mouret et déterminer, autant que possible, les limites de la nécropole, en sondant aussi le terrain plat, planté de vignes, qui fait partie de la propriété Maux. Du côté ouest, la nécropole a été coupée par un fossé et une levée de terre qu'on attribue à des travaux de fortifications pratiqués à l'époque des invasions. Comme le fossé a détruit des tombes de l'époque celtibérienne, on doit en conclure qu'il s'agit d'événements postérieurs au IVe et au IIIe siècles ; peut-être faut-il descendre jusqu'au temps des invasions barbares sous l'Empire romain.

6° Il y aura lieu d'explorer aussi la partie sud de la propriété Maux qui se trouve en contre-bas du plateau et qui contient des restes de villas romaines. On y pourrait rencontrer des déchets d'habitations et des fragments d'architecture qui auraient roulé sur la pente de ce côté. 80/15/025/266

Le programme représente sans doute plusieurs années de travail. Mais je ne crois pas qu'il soit nécessaire de mettre en oeuvre un grand nombre d'ouvriers. Il importe de suivre de près les fouilles, de surveiller constamment les hommes pour qu'ils ne rejettent pas des débris qui leur sembleraient insignifiants. Les équipes doivent être peu nombreuses et les dépenses, par conséquent, en seront diminuées. Mieux vaut aller lentement, par petites annuités, puisqu'on est tranquille chez soi. On disposera d'un excellent contremaître, le gardien actuel du domaine de l'État, M. Ernest Lajous, qui est déjà bien dressé aux fouilles par M. Mouret et que j'ai vu à l'oeuvre. J'ai appris avec plaisir que l'administration des Beaux-arts comptait confier la direction générale des travaux à M. Formigé qui a fait ses preuves depuis longtemps dans des recherches archéologiques où s'est accrue sa réputation. J'estime aussi que la présence d'un architecte est indispensable pour une exploration de ce genre. Mais s'il m'est permis d'exprimer un voeu, j'ajouterai que nous aurions grand intérêt à recourir, en outre, aux lumières et aux capacités d'un archéologue pour ce qui concerne l'étude des menus objets dont je viens de montrer l'importance. Nous avons la bonne fortune de posséder dans la région un conservateur de musée qui est en même temps un des meilleurs connaisseurs du sol gaulois. C'est le Commandant Espérandieu, membre de l'Institut, conservateur du Musée de Nîmes, auteur du grand ouvrage sur Les bas-reliefs et statues de la Gaule romaine. Il a dirigé les fouilles d'Alésia qui lui ont permis d'acquérir une expérience toute particulière des observations à faire sur le terrain. Son activité et son zèle, sa compétence sont au dessus de tout éloge. Si l'on pouvait adjoindre à M. Formigé et lui fournir les moyens de faire chaque année un séjour sur le champs de fouilles, je suis certain que la surveillance des découvertes et la précision des résultats acquis y gagneraient beaucoup. Mais, je laisse à la Commission et à l'administration le soin de régler ces détails. Pour me renfermer dans mon rôle 80/15/025/267 d'enquêter, j'exprime la conviction que les fouilles d'Ensérune compléteront très utilement la documentation historique que nous devons déjà à l'heureuse initiative de M. Mouret. Il ne faut pas s'attendre à des découvertes aussi faciles et aussi abondantes que celles de notre généreux donateur, car nous opérons dans des conditions différentes, analogues à celles où travaillait M. Rouzaud, à Montlaurès. Les recherches dans des habitations antiques ne livrent pas un mobilier bien conservé comme celui des tombeaux. Mais l'étendue et la variété des résultats historiques compensent cette infériorité. Quatre civilisations sont là superposées : ligure, ibérique, celtique, romaine. Il appartient à l'État français de s'attacher tout spécialement à remettre en lumière l'histoire de cette région méditerranéenne qui, la première, introduisit chez nous les bienfaits de la civilisation antique.

Je ne veux pas terminer sans rendre encore une fois hommage à ceux qui ont signalé à l'attention des archéologues les ressources trop longtemps ignorées de ce territoire des vallées de l'Aude et de l'Ob. Les savants de province se plaignent quelquefois qu'on ne leur rend pas suffisamment justice à Paris. Ils n'ont pas tout à fait tort et l'on oublie trop souvent tout ce que l'on doit à l'intelligence, à la persévérance et au désintéressement de simples particuliers qui, à leurs frais, à leurs risques et périls, passent des années entières à scruter pas à pas la terre de leurs aïeux.

M. Rouzaud et M. Mouret, comme M. Vasseur, M. Joulin et le regretté Cartailhac viennent en tête de cette équipe infatigable qui a rendu tant de services à la science française.

Je pense que la Commission des Monuments historiques voudra bien s'associer aux remerciements profonds comme au souvenir ému que je leur adresse ici.

Edmond Pottier." 80/15/025/268

30 juin 1923
Présidence de M. Boeswillwald, Inspecteur général des Monuments historiques. Membres présents : MM. Bartholomé, Bauthian, Enlart, Faure, Génuys, Hallays, Lefèvre-Pontalis, Louzier, Marcou, Nodet, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert, Sallez, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Église du Lindois (Charente)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Louzier, la Commission adopte le classement du portail de l'église du Lindois, ainsi que celui des sculptures décoratives et du pignon qui le surmontent. Elle demande que ces parties de l'édifice soient transférées dans la nouvelle église qui doit remplacer celle existant actuellement et dont la démolition est envisagée.

Immeuble 2 rue de La Miséricorde à Périgueux (Dordogne)

M. Louzier rappelle que, dans sa séance du 20 janvier 1923, la Commission avait émis un avis favorable au classement d'un escalier Renaissance, sis à Périgueux dans l'immeuble n° 20 rue de la Miséricorde. 80/15/025/269

Invité à donner son consentement, le propriétaire, M. Ribette s'y est refusé prétextant que la restauration de l'escalier, commencée à ses frais en 1901, n'était pas encore complète et que son classement causerait des "inconvénients" aux dix locataires qui occupent les diverses pièces des appartements du rez-de-chaussée et des trois étages de la maison". La Commission considère qu'elle ne peut retenir des objections d'aussi faible valeur. Sur la proposition de M. Louzier, elle demande que le classement de l'intéressant escalier dont il s'agit soit poursuivi d'office par voie de décret pris en Conseil d'État.

Ancienne abbaye de Saint-Maurin (Lot-et-Garonne)

Devis de 53 525 Francs 43, prévoyant la restauration de la flèche de l'ancienne église abbatiale. Il semble à la Commission que l'intérêt de cette flèche ne justifie nullement une dépense aussi élevée. L'assemblée estime qu'elle devra être déposée et remplacée par une toiture plus basse si la Commune ne peut prendre à sa charge les 2/3 de l'entreprise envisagée.

Tour du Plô à Saint-Yrieix (Haute-Vienne)

Classement comme ruine. Adopté.

Établissement d'un chemin de halage à l'entrée du Port de La Rochelle (Charente-Inférieure)

M. l'Inspecteur général Louzier fait connaître qu'il s'est rendu le 6 avril à La Rochelle, accompagné de MM. Bonnier et André Hallays, délégués par la Commission des Monuments historiques pour examiner la suite à donner à la demande 80/15/025/270 du Syndicat des marins rochelais, tendant à l'établissement d'un chemin de halage pour les bateaux de pêche, devant la tour de la chaîne. L'exécution de leur mission n'a pas soulevé de difficulté.

M. le maire de La Rochelle leur a déclaré, avec l'acquiescement de l'Ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées présent à la réunion sur place, que la Ville renonçait au projet de chemin, en raison des modifications trop grandes que sa construction ferait subir à l'entrée du port.

M. Louzier ajoute qu'au cours de cette visite MM. Bonnier et André Hallays se sont joints à lui pour demander que la batterie attribuée au service des Ponts-et-Chaussées et construite entre le chenal d'entrée du port et la Tour de la Chaîne soit inscrite sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. La Commission se rallie à ces vues. Elle demande en outre que la Ville de La Rochelle soit invitée à faire disparaître les latrines publiques adossées à cette batterie.

Fortin des Deux-Moulins à La Rochelle (Charente-Inférieure)

Sur la proposition de M. l'Inspecteur général Louzier, la Commission se prononce pour l'inscription sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques du fortin à la mer, dit Fortin des "Deux-Moulins", aujourd'hui poudrière civile, dépendant de l'administration des Contributions indirectes.

Tour de la Lanterne à La Rochelle (Charente Inférieure)

La Commission adopte la teneur du rapport de M. Louzier en date du 30 mai, conformément aux propositions de ce rapport elle demande que le classement de la Tour de la Lanterne soit étendu aux abords de cet édifice, de manière à comprendre :

1° la muraille circulaire 80/15/025/271 consitutant la chemise ancienne de la Tour, y compris la poterne.

2° une centaine de mètres de la fortification XVIIe siècle faisant suite à la tour dans la rue des Deux-Moulins.

La Commission exprime le désir que le projet d'alignement de cette rue soit modifié en conséquence, en ce qui concerne le pan coupé à l'angle du bâtiment affecté aux services du Génie militaire.

Porte Dauphine à La Rochelle (Charente-Inférieure)

Au cours de leur visite à La Rochelle, MM. Bonnier, Hallays et Louzier se sont également entretenus avec les représentants de la Municipalité des mesures à prendre pour assurer la conservation de la Porte Dauphine et de ses annexes.

M. Louzier rend compte à la Commission de cet entretien, au cours duquel il a été décidé

1° de maintenir aux abords de l'ancienne porte un caractère purement militaire à l'encontre de toute transformation en square proprement dit.

2° de ne construire de mur séparatif avec les terrains affectés au Génie, au Nord de la Porte Dauphine, qu'autant que la clôture mitoyenne serait exigée par les services du ministère de la Guerre. Dans ce cas, l'administration militaire devrait participer pour moitié aux frais de construction.

L'assemblée approuve le principe de ces dispositions. Elle émet un avis favorable à l'inscription sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques de la poterne de la demi-lune précédant l'ouvrage et des glacis situés sur les terrains attribués aux Chemins de fer de l'État, lors du déclassement de la place de La Rochelle.

Porte Royale à La Rochelle (Charente-Inférieure)

La suite à donner aux projets envisagés pour l'aménagement de la Porte Royale a fait 80/15/025/272 non moins l'objet d'un échange de vues entre M. le maire de La Rochelle et MM. Bonnier, Hallays et Louzier lors de leur visite sur place, le 6 avril 1923.

M. Louzier signale que le projet d'aménagement approuvé en principe, le 17 mars 1923, ne donne lieu qu'à des observations de détail. Notamment, il y aurait lieu d'éviter la reconstruction du mur de courtine existant autrefois entre la porte Royale et la Caserne édifiée au Nord de ce monument. Il conviendrait aussi pour éviter les déprédations et les dépôts d'immondices, de munir les ouvertures de la porte de grilles de deux mètres de hauteur. La Ville resterait gardienne de la Porte Royale. Elle pourrait en utiliser le corps de garde comme magasin, à charge pour elle d'en assurer le nettoyage.

M. Louzier ajoute qu'à son avis, il serait heureux de compléter le classement existant par celui de la demi-lune et des glacis avoisinants situés sur les terrains municipaux. La Commission se joint à M. l'Inspecteur général pour demander que l'administration poursuive aussitôt que possible ce classement supplémentaire et elle adopte l'ensemble des autres observations présentées par le rapporteur.

Église de Molinet (Allier)

M. L'Inspecteur général Marcou appelle d'une façon toute particulière, l'attention de l'assemblée sur les fresques de l'ancienne église de Molinet. Ces peintures remontent à la fin du XVe et au début du XVIe siècle. Elles décorent le cul-de-four de l'abside, acquise voici une vingtaine d'années par Mademoiselle Sorin de Bonnes, propriétaire du château d'Estrées, et transformée, après l'exécution de travaux réconfortatifs, en chapelle particulière. Un Christ de Majesté y est représenté dans une gloire elliptique qu'entourent un vol d'angelots et les symboles des Evangélistes. Le motif est fort abîmé. Mais la 80/15/025/273 décoration du mur circulaire exécutée en 1521 sur l'initiative d'un curé de Molinet est mieux conservée. Elle se distingue par le goût italien, dominant son ensemble et ses détails. On y voit les Apôtres en figure entière que domine une frise d'amours jouant avec des chèvres.

M. Marcou estime qu'il serait heureux que le classement des vestiges de l'église assurât la préservation de ces curieuses fresques, dont il communique les photographies. Tel est également l'avis de la Commission. Celle-ci demande que les diverses peintures dont il s'agit soient relevées pour ses archives par les soins de M. Yperman.

Sarcophage chrétien à Castelnau-de-Guers (Hérault)

M. Marcou entretient la Commission d'un sarcophage chrétien du VIe siècle, provenant de Castelnau-de-Guers. Ce sarcophage a été publié et décrit par Le Blant dans son ouvrage sur les "Sarcophages chrétiens de la Gaule". Il a été acquis par M. Nogues, antiquaire, et se trouve actuellement déposé, aux fins de réparation, chez M. Roux, marbrier Faubourg Saint-Honoré, où M. Michon, conservateur au Musée du Louvre l'a vu dernièrement. Il est couvert par une instance de classement.

Sur la demande de l'administration, M. Nogues consentirait à le céder au Musée du Louvre pour la somme de 12 000 Francs. Le Musée du Louvre disposant d'une somme de 5 000 Francs pour cette opération, M. Marcou demande à la Commission d'émettre le voeu que la Caisse des Monuments historiques fournisse la différence. En raison du très grand intérêt du sarcophage dont il s'agit ; ce voeu est émis à l'unanimité.

Fouilles de Vienne (Isère) et Palais du Miroir à Saint-Romain-en-Gal (Rhône)

M. Marcou signale que pour achever les fouilles en cours du Palais du Miroir, comme pour dégager à Vienne les constructions du 80/15/025/274 Théâtre, qui faisaient autrefois partie du même ensemble urbain, des prix plus avantageux seraient obtenus des entrepreneurs si la campagne prochaine pouvait être dotée d'un crédit assez important pour les engager à faire les frais de l'installation d'un matériel mécanique.

M. l'architecte Formigé évalue à 25 000 Francs le montant du crédit nécessaire à cet effet en 1923, et M. Marcou pense qu'il y aurait avantage à lui donner satisfaction, en demandant un concours financier à la Caisse des Monuments historiques. Après échanges de diverses observations, la Commission est d'avis que la participation de la Caisse des Monuments historiques à l'entreprise devra être demandée au conseil d'administration de cet organisme.

Musée gallo-romain de Sens (Yonne)

Sur la proposition de M. l'Inspecteur général Marcou, la Commission émet l'avis qu'une subvention pourra être allouée à la Ville de Sens pour l'agrandissement de son Musée gallo-romain, à la condition que la Municipalité donne son adhésion au classement des collections lapidaires provenant des murailles gallo-romaines et des morceaux de même origine qui pourraient, à l'avenir, s'y adjoindre.

Fouilles dans la cour du château comtal à Carcassonne (Aude)

M. Marcou fait connaître l'état des recherches entreprises à Carcassonne dans la cour du château comtal. Plusieurs mosaïques, la base d'une construction circulaire, ont été reconnues et mises à jour par l'architecte M. Henri Nodet fils. Une somme de 10 000 Francs lui serait nécessaire pour la continuation des fouilles, et M. Marcou émet un avis favorable à l'allocation de ce crédit en 1923.

La Commission adopte cette manière de voir. 80/15/025/275

Église de Badonviller (Meurthe-et-Moselle)

Devis de 1 910 120 Francs 28 présenté par l'architecte en chef des Monuments historiques de Meurthe-et-Moselle pour la restauration de l'édifice.

Ce devis paraît élevé à M. l'Inspecteur général Génuys. En tenant compte des évaluations exagérées qu'il renferme et des travaux déjà effectués en 1920, 1921, 1922, c'est à une somme de 1 745 200 Francs qu'il convient de ramener son montant.

La Commission est de cet avis et l'architecte devra modifier ses propositions en conséquence, notamment celles concernant les fermes en ciment armé prévues pour la charpente. D'autre part, comme M. Génuys le demande dans son rapport, M. Guët devra être invité à donner son avis sur la proposition de la Commune tendant à ce que M. Masson, entrepreneur à Lunéville, soit agréé pour l'exécution des travaux.

Église de Longwy-Haut (Meurthe-et-Moselle)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Génuys, la Commission se prononce contre le rétablissement des deux maisons adossées à l'église de Longwy-Haut et qui ont été dérasées par les bombardements. Elle émet le voeu que la Municipalité comprenne le sol desdites maisons dans les expropriations qu'elle projette pour l'amélioration de la ville.

Cathédrale de Beauvais (Oise)

M. Génuys fait connaître que la décision prise le 1er décembre 1922 de conserver une partie des bâtiments de l'ancien musée de Beauvais et de limiter ainsi le dégagement projeté de la cathédrale a provoqué des protestations de M. le préfet de l'Oise et de M. le maire de Beauvais. Ceux-ci ont rappelé en effet qu'aux termes d'une convention passée en 1910 entre l'État et le département les bâtiments réservés devaient 80/15/025/276 être démolis à l'exception du cloître du nord de la Basse-Oeuvre, du chapitre et de la crypte.+ M. Génuys estime que, dans ces conditons, le voeu émis par l'Assemblée doit être rapporté.

Tel n'est pas l'avis de M. André Hallays, il prie la Commission de maintenir sa délibération du mois de décembre dernier, les bâtiments dont il s'agit ne sont pas de premier ordre il est vrai. Mais ils sont pittoresques, et il serait déplorable de leur substituer la banalité d'un square.

M. Lefèvre-Pontalis partage cette opinion.

Diverses observations ayant été échangées, M. le président remarque qu'il serait possible d'engager des pourparlers avec le département pour l'amener à renoncer à ses intentions. Consultés par lui, MM. Lefèvre-Pontalis et Génuys acceptent d'être chargés de cette mission.

Portail de l'ancien Prieuré de Bulles (Oise)

La Commission entend les explications de M. Génuys relatives à l'enlèvement du portail de l'ancien prieuré de Bulles. Après échange d'observations entre le rapporteur, M. André Hallays et M. Frantz Marcou, l'assemblée est d'avis de ne pas donner suite à cette affaire.

Église de Passy-Grigny (Marne)

En raison du nombre important d'édifices classés de l'arrondissement de Reims la Commission émet l'avis que M. Mahieux, architecte de la Commune de Passy-Grigny, pourra être chargé à titre d'architecte ordinaire temporaire, et sous la direction de M. l'architecte en chef Haubold, de la surveillance du règlement de comptes des travaux de restauration entrepris à l'église. 80/15/025/277

Église de Coucy-le-Château (Aisne)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission est d'avis que la "Société Coopérative de Coucy le Château et des Communes voisines "ne peut être autorisée à exécuter les travaux restant à effectuer à l'église de Coucy-le-Château. Toutefois, si ce groupement disposait d'une indemnité de dommages de guerre, à raison des dégâts subis par le monument, elle pourrait être invitée à la mettre à la disposition de l'administration des Beaux-arts pour hâter la restauration de l'édifice.

Église de Torcy (Aisne)

La Commission émet l'avis que la Société coopérative d'entreprise "la Renaissance" ne peut être autorisée à effectuer les travaux nécessités par l'état de l'église de Torcy. Ce groupement ne produit, en effet, de références justifiant la demande qu'elle a présentée à ce sujet.

Palais Ducal à Nevers (Nièvre)

Devis de 212 362 Francs 81 présenté en vue de la réfection des couvertures de l'édifice.

Conformément au rapport de M. Nodet, la Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis, qui devra être ramené à 209 524 Francs 81 par la suppression de l'article 19 (rétablissement des crochets de service). Une moitié de la dépense sera mise à la charge du budget des Beaux-arts, le surplus devant incomber au ministère de la Justice, affectataire et à la Ville de Nevers, propriétaire de l'édifice.

Manoir d'Argouges à Vaux-sur-Aure (Calvados)

Madame de La Brunelière, propriétaire de l'ancien manoir d'Argouges, refuse de consentir au 80/15/025/278 classement de cet édifice, craignant que cette mesure ne soit un obstacle à sa vente.

La Commission adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, estime cette raison d'autant moins recevable(147) que, d'après certains renseignements, l'aliénation projetée du manoir d'Argouges entraînerait la modification de son aspect pour les besoins d'une industrie privée. Le nouvel examen auquel elle procède, des documents figurés concernant l'édifice, confirme la Commission dans la détermination prise le 8 juillet 1922, de le préserver de toute mutilation. Les pourparlers engagés à cet effet n'ayant pas été suivis de résultats amiables, elle demande que le classement de la totalité du manoir d'Argouges(148), soit poursuivi d'office par voie de décret pris en Conseil d'État.

Immeuble n°37 rue Saint-Jean à Caen (Calvados)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission est d'avis que le corps de logis en retour de cet immeuble (XVe siècle) soit inscrit sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Château de Tournon (Ardèche)

Classement des façades et des toitures adopté.

Pavillon d'Adélaïde à Burlats (Tarn)

M. Augier, propriétaire du Pavillon d'Adélaïde à Burlats, refusant de consentir au classement des fenêtres romanes de cette construction, qui faisait 80/15/025/279 autrefois partie du prieuré bénédictin, la Commission décide d'en poursuivre le classement d'office par voie de décret pris en Conseil d'État.

L'Assemblée considère, en effet, que ces fenêtres sont du plus beau style roman.

Vieux Pont de Dinan (Côtes-du-Nord)

Suivant le rapport qui lui est fait par M. Pierre Paquet, la Commission accepte le projet dressé par le service des Ponts-et-Chaussées pour la reconstruction du vieux Pont de Dinan, mais elle demande que les services techniques de cette administration soient priés de remplacer par une "anse de panier" les ogives qu'elle a prévues pour les arches et qui ne sont pas dans le caractère de l'ensemble de la construction.

Château de Fougères (Ille-et-Vilaine)

Devis de 86 232 Francs 71 ayant pour objet la restauration de la tourelle d'angle sud, celle de la courtine à la suite, au-dessus du Logis du Seigneur, y compris la courtine du Nord, entre les tours de Coigny et de Guémadenc.

M. Paquet fait connaître que M. l'architecte Marcel, en présentant ce devis, a répondu à un voeu de la Société archéologique et historique de Fougères. Il ne lui paraît pas possible de suivre cette association dans le projet de restauration qu'elle envisage et dont l'intérêt ne lui apparaît pas. Toutes les restaurations qui pouvaient être souhaitées sont actuellement faites, et il suffit maintenant d'assurer la conservation de l'édifice dans son état actuel. 80/15/025/280

A cet effet, les travaux doivent se borner à consolider et à protéger, c'est-à-dire à désherber, à remailler les fissures dangereuses, rejointoyer et gobeter les brèches, entretenir ou refaire les dallages et les courtines, protéger les dessus de mur désagrégés, et ces travaux doivent être exécutés avec la constante préoccupation de ne pas modifier le caractère de l'édifice, de conserver tous les témoins de son ancienne disposition et même les pierres les plus désagrégées, lorsqu'elles ne compromettent pas la solidité de la construction.

La Commission adopte cette manière de voir et elle exprime le voeu que la Société d'archéologie de Fougères soit informée de l'impossibilité de donner suite au désir qu'elle exprime. Elle demande en outre que M. Marcel soit invité à modifier son devis dans le sens des observations présentées par M. Paquet.

Cathédrale de Nantes (Loire-inférieure)

Devis de 70 243 Francs 75 dressé en vue de la restauration du deuxième contrefort de la façade nord.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Paquet, la Commission émet l'avis que ce devis peut être approuvé.

Devis de 114 994 Francs 85 présenté en vue de la réfection du contrefort sud-ouest de la tour sud.

Les travaux, décrits par ce devis, constituent la continuation du programme de restauration approuvé en 1917. Sur le 80/15/025/281 rapport de M. Paquet, la Commission demande qu'ils soient réalisés aussi rapidement que possible.

Chapelle Saint-Nicodème à Pluméliau (Morbihan)

Devis de 20 574 Francs 18 relatif aux grosses réparations à effectuer à l'édifice et à ses fontaines. La Commission émet l'avis que ce devis pourra être exécuté, lorsque l'architecte lui aura apporté les modifications demandées dans son rapport par M. Paquet.

Ancienne abbaye de Savigny-le-Vieux (Manche)

Après un nouvel examen de la question, la Commission, se ralliant aux propositions de M. Ruprich-Robert, émet un avis favorable au classement des parties suivantes de l'ancienne abbaye de Savigny-le-Vieux :

1° Porte appartenant à M. Rossignol

2° Bâtiments appartenant à M. Nourry.

Un plan des lieux devra être établi par l'architecte pour délimiter exactement ce classement.

Immeubles sis à Auxerre (Yonne) 23 et 28 rue Fécauderie

La Commission se prononce en faveur du classement des porteaux corniers [sic] décorant ces maisons. Les autres éléments de leurs façades devront seulement figurer sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Église d'Arcis-sur-Aube (Aube)

Devis de 50 605 Francs 46 prévoyant la 80/15/025/282 remise en état de la couverture de la Tour.

La Commission émet l'avis que ce devis peut être approuvé. La Ville d'Arcis-sur-Aube devra contribuer à la dépense dans la proportion de 1/3.

Hôtel de la préfecture à Besançon (Doubs)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Sallez, la Commission adopte le classement de l'Hôtel de la préfecture du Doubs qu'elle délimite comme suit :

1° ensemble des façades sur jardin, sur cour et sur rue

2° ensemble de la porte d'entrée sur la rue

3° décoration intérieure de la cage d'escalier et des pièces du rez-de-chaussée de l'Hôtel lui-même.

Église de Saint-Dier-d'Auvergne (Puy-de-Dôme)

Devis de 25 873 Francs 68 concernant la remise en état de la partie haute du clocher de l'édifice.

La Commission est d'avis que ce devis peut être approuvé. Elle émet le voeu qu'une subvention de 20 000 Francs soit allouée à la Commune pour l'aider à exécuter les travaux. 80/15/025/283

vendredi 20 juillet 1923
Séance tenue sur place à Saint-Cloud (Seine) le vendredi 20 juillet 1923
Présidence de M. Paul Léon, membre de l'Institut, directeur des Beaux-arts. Membres présents : MM. Bartholomé, Boeswillwald, Cartault, Chifflot, André Hallays, Lamblain, Louzier, Marcou, Pol Neveux, Perrault-Dabot, Puthomme, Verdier.

Assistaient également à la séance : MM. Paquet et Sallez, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques ; Lamblain, chef du bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux ; Louvet, architecte en chef du Domaine de Saint-Cloud.

Bas Parc

La Commission commence sa visite par le Bas-Parc.

M. Cartault s'élève contre l'établissement à demeure, dans la grande allée parallèle à la Seine, des guinguettes qui la déshonorent. Il demande que les tenanciers soient invités à montrer plus de discrétion dans les enseignes qu'ils étalent et qu'en particulier, il leur soit formellement interdit d'utiliser les arbres pour y apposer des réclames. De même, il serait à souhaiter que les water-closets publics, qui occupent une baraque à proximité immédiate de l'allée, soient dissimulés, si possible, par une haie. L'inscription signalant leur présence comporte des lettres d'au moins cinquante 80/15/025/284 centimètres de hauteur. M. Cartault insiste pour sa réduction ainsi que plusieurs autres membres de la Commission.

Bassin des Cascades

Profitant de l'examen qui est fait du Bassin des Cascades, M. Bartholomé demande la suppression des monstres en fonte placés de chaque côté du degré. Ces monstres n'ont aucun caractère. Il conviendrait de les faire disparaître et, si possible, de les remplacer par des motifs exécutés en pierre, d'après les documents anciens que l'on peut posséder.

Une observation analogue est faite par M. André Hallays au sujet des vases en fonte et des gazons disposés de chaque côté des chutes d'eau, en haut de la cascade. Cet arrangement date de Louis-Philippe. Il participe du goût douteux de l'époque. Les descriptions anciennes de Saint-Cloud sont assez nombreuses, remarque M. André Hallays, pour qu'il soit possible de restituer à l'oeuvre de Lepautre son aspect originel.

Quant au garde-fou du chemin transversal ou allée du Thillet, sa lourdeur est non moins choquante. Ne conviendrait-il pas de placer une simple barrière analogue à celle qui entoure le bassin inférieur ? M. Paul Léon répond que ces observations figureront au procès-verbal et seront examinées avec le soin qu'elles comportent.

Fer-à-cheval

Se rendant vers les Vingt-quatre jets, en traversant les parterres, la Commission observe l'effet fâcheux produit par un banc qui, placé sur la terrasse au dessus du Bassin du Fer-à-cheval, rompt la perspective 80/15/025/285 lorsque l'on vient de longer le côté gauche du Bassin du Fer-à-cheval. Son déplacement est décidé.

M. l'architecte Louvet en prend note.

Il semble également à l'assemblée que les abords du Bassin du Fer-à-cheval ne gagnent rien à la décoration florale qui y est disposée.

M. Paul Léon partage à cet égard l'opinion de M. André Hallays, qui lui signale aussi une grecque assez déplorable, placée au flancs du talus dominant la route de la Carrière, au dessous du Point-de-vue.

Quant aux parterres, la Commission estime qu'elle devra être débarrassée des socles inoccupés qui en rompent l'harmonie.

M. André Hallays est même d'avis de supprimer toute statuaire. Les alignements de statues que l'on y voit ne répondent plus à rien, maintenant que le château a disparu. Il conviendrait, selon lui, de créer tout le long de cette allée un tapis vert analogue à celui qui s'étend de l'autre côté du Bassin des Vingt-quatre jets.

Bassin des 24 jets

La Commission demande la suppression des socles alignés tout autour du bassin. Elle estime qu'il y a lieu de réparer et de maintenir en place les quatre lions décoratifs dont la réparation totale est réclamée par la Société des amis de Saint-Cloud et de passer commande de 4 vases neufs pour le tapis vert.

Stade français

L'assemblée termine sa visite par le Stade français. Elle profite de cette occasion pour s'élever contre toute concession nouvelle dans le parc. Elle émet 80/15/025/286 le voeu qu'au prochain renouvellement du bail du Stade français, le prix du loyer soit élevé et versé, si possible dans la Caisse Nationale des Monuments historiques pour être affecté à l'entretien du domaine. 80/15/025/287

27 juillet 1923
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, Membre de l'Institut. Membres présents : MM. Bartholomé, Boeswillwald, Cartault, Chifflot, Enlart, André Hallays, Lefèvre-Pontalis, Louzier, Marcou, Nénot, Nodet, Perdreau, Perrault-Dabot, Puthomme, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert et Sallez, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Char d'Apollon dans le Parc de Versailles (Seine-et-Oise)

M. l'Inspecteur général Chifflot informe l'assemblée que la sous-commission chargée d'étudier les moyens de restaurer le groupe du Char d'Apollon dans le Parc de Versailles, a renoncé à l'application, préconisée au cours des séances des 14 et 25 mai, du béton armé. Ce produit expose à des mécomptes, dont l'éventualité est à retenir, car on ignore les effets qui produiront la dilatation et la contraction de la forme extérieure des sujets du groupe, suivant la température, l'enveloppe de métal étant, d'un côté, en contact avec l'air libre et, d'autre part, avec la masse de béton. La sous-commission a donc poursuivi ses recherches et M. Chaussemiche, architecte en chef des Domaines de Versailles et de Trianon, a été conduit à proposer l'application d'un procédé récemment découvert qui permet d'employer le fer en le préservant radicalement de l'oxydation. 80/15/025/288

Cette nouvelle méthode consite à recouvrir le fer, après décapage, d'une mince couche d'étain sur laquelle est appliquée, au chalumeau, une enveloppe de plomb de l'épaisseur jugée nécessaire. On réalise ainsi l'isolement complet du fer qui n'a plus aucun contact avec l'atmosphère et les vapeurs d'eau qu'elle contient.

Après avoir passé en revue les avantages et les inconvénients de chacune des solutions proposées, la sous-commission s'est arrêtée à ce nouveau procédé, que les praticiens consultés n'hésitent pas à mettre en oeuvre, à la condition que les travaux soient effectués à l'atelier et non sur place, comme il avait été prévu tout d'abord.

M. Chifflot estime la méthode favorable à une bonne exécution et susceptible d'éviter de coûteux frais de déplacement des ouvriers. Cependant, en raison des inconnues qu'elle laisse subsister, quant au coût de son emploi, il est d'avis de n'engager l'affaire que pour une partie seulement de l'ensemble, l'un des chevaux du Char par exemple, et il demande que la main d'oeuvre soit exécutée en régie, les fournitures étant payées d'après un bordereau des prix, dans lequel jouera le cours des métaux.

Réduite à ces proportions, l'ouverture de crédit basée sur le devis spécial établi par M. Chaussemiche, peut être fixée à 45 000 Francs. Elle devra suffire à la restauration complète du premier cheval de droite du quadrige, ainsi qu'à l'établissement de la passerelle d'accès à la plate-forme située au centre du Bassin. Après échange de diverses observations, la Commission adopte les conclusions du rapport qui vient de lui être présenté.

Domaine de Saint-Cloud (Seine-et-Oise)
Lecture est donnée du procès-verbal de la visite faite à Saint-Cloud, le 20 juillet.

En ayant délibéré, la Commission décide la suppression des monstres en fonte 80/15/025/288 placés sur la margelle du bassin des Cascades, ainsi que celle des vases en fonte disposée au XIXe siècle au centre la cascade elle-même, au dessus de l'allée transversale. Quant aux goulettes, avant de les modifier, on observera l'effet qu'elles produisent, lorsque l'on fait jouer les eaux. La Commission se rendra à cet effet à Saint-Cloud, à la rentrée d'octobre.

Sur la proposition de M. Paul Léon, l'assemblée émet en outre le voeu qu'un projet soit demandé à un architecte paysagiste, M. Forestier, par exemple pour l'aménagement de l'allée conduisant au Bassin des Vingt-quattre jets.

Elle maintient, d'une manière générale, les observations qu'elle a faites au cours de sa visite, notamment en ce qui concerne la décoration florale du Fer-à-cheval, à laquelle il y aura lieu de renoncer, et les vases du Tapis vert, qu'il conviendra de remplader. A l'unanimité, elle se prononce pour l'enlèvement des socles qui, encombrant les allées et le pourtour des Vingt-quatre jets, sont d'un effet esthétique déplorable et ne correspondent plus à aucune destination. Quant aux quatre lions, compris dans l'arrangement général du bassin, elle est d'avis que leur restauration devra se limiter à celle de la plinthe qui les supporte.

Hôtel de Rolland à Carcassonne (Aude)

M. Boeswillwald, Inspecteur général des Monuments historiques, faisant passer des photographies de l'Hôtel de Rolland à Carcassonne, appelle l'attention de l'assemblée sur l'intérêt qu'il y aurait à prononcer le classement de cet édifice. Cette mesure, à son avis, serait pleinement justifiée en ce qui concerne les façades sur rue et sur cour, pour l'extérieur ; le grand et le petit escalier, la salle à manger, la bibliothèque, le bureau, la grande chambre, le grand et le petit salon, pour l'intérieur.

Mais le marquis de Rolland du Roquand, propriétaire, refuse son adhésion. 80/15/025/290 "Ce classement, a-t-il écrit dans une lettre du 18 juin 1923, m'est très préjudiciable, au moment où je négocie la vente de la maison".

M. Boeswillwald ne pense pas que cette raison doit être retenue, l'acquéreur éventuel de l'Hôtel de Rolland étant la Ville de Carcassonne, qui a déjà engagé des pourparlers pour installer dans l'immeuble ses pièces de réception et sa bibliothèque. Dans ces conditions, le classement de l'Hôtel, remarquable en lui-même, est d'autant plus à désirer qu'il permettrait à l'État de faciliter, par une subvention, son acquisition par la Municipalité.

La Commission partage cette manière de voir. Elle demande que le classement total de l'Hôtel de Rolland soit poursuivi d'office par voie de décret pris en Conseil d'État.

Château de Salon (Bouches-du-Rhône)

Devis de 305 720 Francs 48, ayant pour objet la remise en état de l'édifice.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission est d'avis que ce devis peut être approuvé.

Halle aux Grains à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)

La Commission demande que M. Formigé procède à une nouvelle étude de son devis de 60 564 Francs 33 concernant la remise en état de la façade de la Halle aux grains d'Aix, aujourd'hui Hôtel des Postes et Télégraphes. Elle repousse toute modification de cette façade et s'oppose à toute transformation des portes en fenêtres, ou vice-versa, qui pourrait y être projetée. 80/15/025/291

Immeuble 15 rue Croix Baragnon à Toulouse (Haute-Garonne)

Classement du deuxième étage en façade adopté.

Église de Vias (Hérault)

Devis de 27 172 Francs 13, concernant la restauration de la flèche du clocher. Devis approuvé.

Église de Riotord (Haute-Loire)

Classement de la porte latérale sud et des chapiteaux intérieurs, adopté.

Hôtel de ville de Pont-du-Château (Puy-de-Dôme)

Devis de 152 907 Francs 53 prévoyant la restauration des charpentes, couvertures, chéneaux, écoulements etc…

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission est d'avis que la partie du devis concernant la restauration de la chapelle (articles 57 à 89) peut être approuvée et dotée par les soins du services des Monuments historiques. Quant au surplus de l'entreprise, il devra être laissé à la charge de la Commune, propriétaire de l'édifice.

Château des cardinaux de Rohan à Saverne (Bas-Rhin)

Dans sa séance du 18 décembre 1922, la Commission de l'architecture et des Beaux-arts du Commissariat général de la République en Alsace et en Lorraine, a émis l'avis de classer la perspective du château de Saverne. Cette perspective englobe des terrains appartenant à l'usine alsacienne d'Outils Zornhoff, ancienne Société Goldemberg et Cie, dont les directeurs font valoir, pour s'opposer formellement à leur classement, que l'action de la loi du 31 décembre 1913 ne saurait être étendue à ces parcelles.

Tel n'est pas l'avis de la Commission des Monuments historiques . A l'unanimité, elle s'associe à M. Boeswillwald pour demander que le classement de la perspective subsistante du parc 80/15/025/292 des cardinaux de Rohan, y compris les terrains dont il s'agit, entre le jardin réservé et le talus du chemin de fer Strasbourg-Moisheim, soit poursuivi d'office, dès qu'il sera possible par voie de décret pris en Conseil d'État.

École Militaire à Paris (Seine)

La Commission repousse un projet d'installation de la bibliothèque de l'École de Guerre dans la chapelle de l'École Militaire. L'assemblée ne peut consentir à ce que le caractère architectural de cet édifice se trouve altéré, sous quelque prétexte que ce soit. Si l'administration militaire désire faire usage du local, elle devra l'utiliser comme salle de réunion, sans aucun changement.

Église d'Auvers-sur-Oise (Seine-et-Oise)

Devis de 29 333 Francs 78 prévoyant la réparation des fenêtres de l'édifice et la restauration de la tourelle d'escalier de la façade occidentale.

La Commission estime que l'exécution de ce devis peut être approuvée.

Église de Bessancourt (Seine-et-Oise)

Devis de 102 969 Francs 91 ayant pour objet diverses réparations aux couvertures, corniches et contreforts.

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission est d'avis que l'exécution de ces travaux devra être répartie sur deux exercices et que le budget des Beaux-arts pourra y participer pour une somme de 60 000 Francs.

Cathédrale du Mans (Sarthe)

M. Paul Léon donne lecture de la lettre suivante qu'il vient de recevoir de M. Chappée, peintre verrier :

"Cher Monsieur,

Il vient d'être restauré dans la cathédrale du Mans une chapelle de Jeanne d'Arc, qui est éclairée par cinq lancettes (dont deux en partie murées). Je voudrais exécuter et donner 80/15/025/293 des vitraux pour cette chapelle, le tout entièrement à mes frais.

J'aurais pour cela besoin du calibre exact de chaque lancette, et en me faisant parvenir ce calibre par l'un de vos services, vous me verriez grandement votre obligé.

Si à première vue, il ne vous apparaissait nulle impossibilité à ce projet, je vous soumettrais tout d'abord des projets de carton au 1/10° Les cartons seraient de mon ami Henri Morin.

Dans la Sarthe, j'ai exécuté des vitraux qui sont visibles dans l'église de Rahay près de Saint-Calais, de Saint-Jean-d'Assé et dans la chapelle de Saint-Fraimbault, à Saint-Georges-de-la Coué.

Veuillez agréer, etc…"

Répondant à la question de M. le directeur des Beaux-arts, la Commission ne voit nul inconvénient de principe à ce que M. Chappée donne suite à son intention. Il devra seulement se mettre préalablement en rapport avec M. Ruprich-Robert, chargé de l'Inspection générale de la cathédrale du Mans.

Opéra de Charles Garnier à Paris (Seine)

M. André Hallays signale que les maisons qui entourent la place de l'Opéra sont couvertes de pancartes et d'annonces lumineuses. Or, construites en même temps que le monument et sur les plans de l'architecte Charles Garnier, elles ont été soumises à des servitudes. Nul n'a le droit de modifier leur aspect architectural. On pourrait à la vérité faire cesser ce scandaleux abus en obligeant les propriétaires à décrocher ces pancartes et annonces, en vertu des servitudes énoncées dans les actes de vente des terrains. Mais ce seraient des procès très longs et la ville de Paris hésiterait sans doute à les engager. 80/15/025/294

Si l'Opéra était classé et - nul ne soutiendra que l'oeuvre de Garnier ne mérite pas d'être classée - rien ne serait plus facile que de faire respecter les architectures environnantes, dans le périmètre prévu par la loi.

Consultée par M. Paul Léon, la Commission adopte cette manière de voir. Elle émet en conséquence un avis favorable au classement de l'Opéra de Charles Garnier et déclare que toutes les parties intérieures du Théâtre : Salle, grand escalier, avant-foyer, grand- et petit- foyers, bibliothèque, dégagements publics, foyer de la Danse, etc… devront être comprises dans le classement dont il s'agit.

Vieux Pont de Dinan (Côtes-du-Nord)

Revenant sur la question du Vieux Pont de Dinan, déjà traitée dans la séance du 30 juin, la Commission examine les projets d'arches établis par les Ponts-et-Chaussées, qui lui sont présentés par M. Pierre Paquet. Elle émet l'avis que c'est une arche surbaissée qui devra adoptée, dans les portions à rétablir, comme convenant le mieux au caractère de l'édifice.

Tombeau XVIe siècle à La Palue de Landerneau (Finistère)

Le tombeau du XVIe siècle, provenant de la propriété de M. de La Couture, à La Palue de Landerneau, est faussement dénommé : " Tombeau de Troïlus deMondragon, gentilhomme espagnol, époux de Françoise, dame de La Palue". C'est en réalité, celui de Jehan de La Palue, seigneur de Beujet et autres lieux, dont la petite fille Jeanne épouse le duc de Montmorency.

Son enlèvement par MM. Bacri frères, antiquaires, 141 boulevard Haussmann [à Paris], qui l'ont acquis pour leur commerce, n'a pas été sans soulever dans la région une vive émotion ; M. le préfet du Finistère s'en est fait l'interprête 80/15/025/295 auprès des services des Beaux-arts et la Commission est la première à comprendre le sentiment populaire.

Le morceau de sculpture dont il s'agit est trop intimement lié aux traditions historiques locales pour que sa disparition de son lieu d'origine ne soit pas, à tous égards, regrettable. D'autre part, le caractère d'art remarquable empreint dans chacune de ses parties en fait un très beau spécimen de l'art funéraire français. Son exportation, presque inévitable, si MM. Bacri réussissaient à le céder, constituerait une diminution notable du patrimoine d'art national, et, plus particulièrement, du patrimoine d'art provincial, tel que la Révolution l'a laissé subsister. Pour ces motifs, la Commission est unanime à se prononcer en faveur du classement de ce tombeau. Elle demande que l'instance de ce classement soit signifiée dans le plus court délai aux détenteurs actuels de la sépulture.

Cathédrale du Mans (Sarthe)

Projet d'autel à Jeanne d'Arc.

Adoptant les conclusions du rapport de M. Ruprich-Robert, la Commission demande

1° que lui soit soumis un croquis de l'autel projeté, surmonté de la statue de Jeanne d'Arc, silhouettée de face et de profil

2° que le statuaire éventuellement chargé de l'exécution de cette statue en établisse une nouvelle maquette, ayant son attitude en rapport avec l'emplacement qu'elle doit occuper, attitude que n'a nullement le modèle réduit présenté à l'assemblée.

Escalier en bois

M. Ruprich-Robert informe la Commission que l'escalier en bois, situé à l'est de la cathédrale du Mans, est partiellement pourri et doit être refait. Il estime que 80/15/025/296 le projet de ciment armé présenté par l'architecte M. Vorin, peut être réalisé, en ce qui concerne les marches et la partie basse, mais il est d'avis de demander une nouvelle étude du garde-fou. Le garde-fou prévu serait constitué par un bloc, percé d'ajours géométriques très déplaisants. Son aspect serait sec et monotone.

M. Ruprich-Robert pense que M. Vorin aurait intérêt à rapprocher ses profils de ceux d'une rampe en fer très simple. La Commission partage cette manière de voir.

Maison d'Adam et d'Ève au Mans (Sarthe)

Devis de 28 150 Francs 21, concernant la restauration de la façade. La Commission est d'avis d'ajourner l'exécution de ce devis. Elles estime que provisoirement, les travaux devront être limités au relèvement du claveau descendu à quelques refichages. Pour le surplus, l'architecte posera des témoins et en surveillera les mouvements, de manière à intervenir d'urgence s'il y a lieu, ce que M. Ruprich-Robert ne croit pas.

Cathédrale de Sées (Orne)

La Commission est d'avis que M. Mâlençon, architecte en chef des Monuments historiques de l'Orne, devra rechercher, d'accord avec le chapitre de la cathédrale de Sées, un emplacement convenant mieux à l'effigie funéraire de Monseigneur Trégaro que le dessus du mur bahut du déambulatoire.

Chapelle de Cubord à Saint-Martin-la-Rivière (Vienne)

Classement total adopté.

Manoir de Bevilliers à Gonfreville-l'Orcher (Seine-Inférieure)

Classement adopté. 80/15/025/297

Château de Nantes (Loire-inférieure)

Devis de 35 538 Francs 76, prévoyant l'aménagement des salles du 3e étage sous combles du grand logis et la réfection des souches de cheminées de ce bâtiment.

Devis approuvé, la Commission demande que la Ville soit invitée à participer dans la proportion de ¾ à la dépense à réaliser.

Château de Nantes (Loire-inférieure)

Devis de 20 995 Francs 36 ayant pour objet la restauration du Grand Logis et de l'ancienne poterne sur la Loire.

Devis approuvé. La Ville devra participer à sa réalisation pour une somme de 10 000 Francs.

Château de Blois (Loir-et-Cher)

Devis de 38 810 Francs 09 établi en vue de la restauration de la salle des États-Généraux.

La Commission estime que ce devis peut être approuvé. Elle demande que la dépense qu'il prévoit soit entièrement prélevée sur les droits d'entrée au château qui produisent annuellement plus de 60 000 Francs.

Cimetière de l'église de Perros-Guirec (Côtes-du-Nord)

De nouveau, la Commission est, à l'unanimité, d'avis qu'il est impossible de donner satisfaction à la Commune de Perros-Guirec qui demande l'élargissement maximum de la route longeant le cimetière. L'assemblée demande que le Conseil municipal se contente du tracé figuré en vert sur le plan annexé au rapport de M. Paquet. 80/15/025/298

Église Saint-André-le-Bas à Vienne (Isère)

Devis de 33 744 Francs 10 concernant divers travaux à effectuer à l'édifice.

Adoptant les conclusions du rapport de M. Sallez, la Commission constate que les travaux envisagés répondent principalement aux convenances du clergé. Celui-ci devra donc en supporter la dépense totale. C'est à cette seule condition que l'exécution de ce devis pourra être autorisée. Mais, le cas échéant, il ne devra être fait aucune modification à l'extérieur de la porte sud. La Commission demande que cette recommandation soit notifiée, de toute manière, pour le principe à M. l'architecte en chef Formigé.

Obélisque de Port-Vendres (Pyrénées-Orientales)

Devis de 4 792 Francs 51 prévoyant les travaux et fournitures supplémentaires nécessaires pour achever la restauration de l'obélisque.

La Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis.

Palais de Justice de Poitiers (Vienne)

Adoptant les conclusions du rapport de M. Louzier, la Commission demande que M. Brun, architecte ordinaire des Monuments historiques de la Vienne, se mette en rapport avec M. l'architecte en chef Goubert pour établir un nouveau projet des plaques destinées à commémorer le souvenir des magistrats, avocats, avoués de la Cour d'Appel de Poitiers tombés au Champ d'Honneur.

Vieux Puits à Angoulême (Charente)

M. Louzier signale que Mme Saint-Martez, propriétaire du vieux puits, sis à Angoulême, 10 rue Vauban, se refuse au classement de ce petit édifice, adopté par la Commission dans sa séance du 26 mars 1923. 80/15/025/299

En raison de l'intérêt présenté par ce puits, la Commission est d'avis de poursuivre, par voie de décret en Conseil d'État, son classement d'office.

Tour XVIe siècle de l'ancienne église Saint-Pierre à Senlis (Oise)

Devis de 79 110 Francs 80 prévoyant la restauration de l'édifice.

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission est d'avis que le devis présenté pourra être exécuté, la Ville participant pour moitié à la dépense qu'il prévoit. En attendant la réunion des ressources, M. Collin pourra être autorisé, pour assurer la sécurité publique, à établir des chaînages à différentes hauteurs du monument.

Église de Grand-Rozoy (Aisne)

Devis de 15 222 Francs 28 envisageant la réfection de la corniche du clocher ainsi que sa couverture provisoire.

Partageant la manière de voir de M. Génuys, la Commission émet un avis favorable à la réalisation de ce devis.

Ville Longwy-Haut (Meurthe-et-Moselle)

La Commission se rallie à l'avis de M. Génuys. Considérant que la traversée des fossés des remparts de Longwy-Haut par la nouvelle route Nationale laisse toute son importance à la porte de France et à ses accès, elle déclare ne pas faire obstacle au projet présenté par le service des Ponts-et-Chaussées. 80/15/025/300

Remparts de Prats-de-Mollo (Pyrénées-Orientales)

Classement de l'ensemble des remparts adopté, y compris celui de la Caponnière et de sa redoute, et celui du souterrain reliant la ville au Fort Lagarde. 80/15/025/301

28 juillet 1923
Présidence de M. Boeswillwald, Inspecteur général des Monuments historiques. Membres présents : MM. Bonnier, André Hallays, Louzier, Nodet, Puthomme, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert et Sallez architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Vieilles maisons à La Rochelle (Charente-Inférieure)

Adoptant les conclusions des rapports qui lui sont présentés par M. l'Inspecteur général Louzier, la Commission émet un avis favorable aux classements suivants :

Immeubles 3, 5, 17 bis, rue des Merciers, à La Rochelle (façades)

Immeubles 17 rue des Merciers, également à La Rochelle : façade principale et porte en retour sur la rue des Mariettes.

Immeuble sis même ville, à l'angle de la rue du Temple et de la rue de la Grosse Horloge : façades sur rues et escalier intérieur.

Église de La Rochebeaucourt (Dordogne)

La Commission ajourne sa décision sur le classement de cet édifice jusqu'à ce qu'une documentation photographique complète lui permette d'apprécier, en toute connaissance de cause, l'intérêt présenté par chacune de ses parties. 80/15/025/302

[Avis pour protection]

Église de Saint-Simon-de-Pellouaille (Charente-Inférieure). Classement du pignon ouest, du mur latéral nord, du clocher y compris l'escalier, adopté.

Ancien Couvent des Cordeliers à Auch (Gers). Classement adopté.

Église de Bielle (Basses-Pyrénées). Classement adopté.

Chapelle d'Assouste à Eaux-Bonnes (Basses-Pyrénées). Classement adopté.

Château de Coussay (Vienne). Classement adopté.

Château de Touffou à Bonnes (Vienne). Classement adopté.

Même avis en ce qui concerne les propositions de classements suivantes, rapportées par M. l'Inspecteur général Nodet :

Château de Lordat (Ariège). Classement comme ruine, adopté.

Église de Bessuéjouls (Aveyron). Classement du clocher, adopté.

Vieux Pont à Sospel (Alpes-Maritimes). Classement du pont et de la tour qui le surmonte, adopté.

Église de Néris-les-Bains (Allier) Classement adopté.

Château de Fontaine-Henry (Calvados). Classement total adopté.

Croix de Chemin à Vabre (Aveyron). Classement adopté.

Manoir de La Pipardière à Livarot (Calvados). Classement adopté

Église d'Alligny (Nièvre). Classement adopté.

Église du Bouyssou (Lot). Classement de la partie romane, adopté

Château de Passy-lès-Tours à Varennes-lès-Narcy (Nièvre) Classement comme ruine, adopté.

Château de Rosemont (Nièvre) Classement comme ruine, adopté. 80/15/025/303

Église de Sainte-Eutalie-d'Olt (Aveyron) Classement adopté.

Sur la proposition de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission se prononce en faveur du classement des édifices suivants :

Ruines de l'ancienne Commanderie de Montredon à Bellevue-la-Montagne (Haute-Loire)

Église de Rieux (Haute-Garonne)

Hôtel des Ambassadeurs de Hollande, 47 rue Vieille du Temple à Paris (Seine)

Château de Buranlure à Boulleret (Cher)

Église Saint-Cerneuf à Billon (Puy-de-Dôme)

Église de Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne). Classement rejeté.

Suivant l'avis exprimé par M. Paquet, la Commission estime qu'il n'y a pas lieu de prononcer le classement des :

Portail de l'oratoire de Saint-Judoce (Côtes-du-Nord)

Immeuble 9 place du Marché à Landerneau (Finistère)

Mais de les faire simplement figurer sur l'inventaire supplémentire des Monuments historiques.

Église de Civray-sur-Esves (Indre-et-Loire). Classement ajourné

Immeuble XVIe siècle place Courtet à Auxerre (Yonne) Classement de la façade, adopté.

Tour de l'Horloge à Saint-Fargeau (Yonne). Classement adopté.

Beffroi de Châlon-sur-Saône (Saône-et-Loire). Classement adopté.

Fortifications de Maubeuge (Nord)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission entend limiter le classement des anciennes fortifications de Maubeuge à celui de la porte de Mons et de ses abords, tels que M. l'architecte en chef Rattier en a arrêté le tracé sur le plan d'ensemble de la ville.

80/15/025/304

Église de Chaligny (Meurthe-et-Moselle)

Classement rejeté.

Porte de Bretagne à Péronne (Somme)

La Commission est d'avis de reprendre les pourparlers engagés avant la guerre en vue du classement du château de Péronne.

Château de Péronne (Somme)

Sur la proposition de M. André Hallays, la Commission émet le voeu de voir classées parmi les Monuments historiques les trois tours subsistantes du château Péronne qui consitutent avec la porte de Bretagne, les seuls vestiges de l'ancienne ville non abattue par la guerre.

Château de Lunéville (Meurthe-et-Moselle)

Classement total adopté, y compris celui des jardins et bosquets entourant l'édifice.

Ancien Forum à Reims (Marne)

Classement adopté.

Maison du Grand-Veneur à Cordes (Tarn)

Après en avoir délibéré, la Commission estime que l'indemnité à verser au propriétaire de la maison du Grand-Veneur à Cordes, pour le dédommager du classement de son immeuble, peut être fixée à 9 000 Francs.

Immeuble 9 rue de Valois à Paris

Saisie d'une demande de l'administrateur de la "Brasserie de Valois", 9 rue de Valois, tendant à l'autorisation de placer une devanture sur la façade classée de l'immeuble, la Commission déclare ne pas s'opposer à ce que les baies existant dans l'architecture soient utilisées pour les besoins du commerce, mais elle repousse tout projet d'apposition d'une devanture en bois, masquant cette architecture.

Plaques commémoratives des morts des armées de l'Empire britannique

Conformément aux conclusions du rapport de 80/15/025/305 M. l'Inspecteur général Génuys, l'Assemblée est d'avis que la Commission des Sépultures Militaires britanniques peut être autorisée à apposer des plaques commémoratives des morts des armées anglaises dans les cathédrales ou églises classées de Paris, Marseille, Rouen, Reims, Soissons, Laon, Noyon, Saint-Quentin, Cambrai, Lille, Arras, Saint-Omer, Boulogne, Béthune, Beauvais, Senlis, Meaux, Nancy, Orléans, Le Mans, Nantes, Bayeux. Ces plaques devront être établies conformément au projet établi par M. Cart de Lafontaine, de l'Institut Royal, que la Commission des Monuments historiques déclare approuver.

Portes de Phalsbourg (Bas-Rhin)

Sur la demande de MM. Bonnier et André Hallays, la Commission émet le voeu que l'administration se renseigne auprès du directeur de l'architecture et des Beaux-arts d'Alsace et de Lorraine sur les conditions dans lesquelles des immeubles ont pu être accollés aux Portes de France et d'Allemagne à Phalsbourg.

Temple de Vernègues (Bouches-du-Rhône)

La Commission émet un avis favorable au classement de l'enceinte semi-circulaire qui vient d'être découverte sur l'emplacement du temple de Vernègues. Elle émet un avis favorable à la continuation des fouilles, si la situation des crédits le permet.

Chapelle des Princes au château de La Voulte-sur-Rhône (Ardèche)

Classement de la chapelle et de sa décoration intértieure, adopté. 80/15/025/306

[Achat de relevés]

Avant de lever sa séance, la Commission ajourne, faute de crédits suffisants, l'acquisition des relevés présentés par :

MM. Chaussepied : évêché de Quimper () ; Moreux et Bray : église Saint-André-le-Bas à Vienne (Isère). 80/15/025/307

26 octobre 1923
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, Membre de l'Institut. Membres présents : MM. Boeswillwald, Cartault, Chifflot, Defrasse, Enlart, Faure, Génuys, Haraucourt, Louzier, Marcou, Maringer, Nénot, Pol Neveux, Nodet, Perdreau, Puthomme, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert et Sallez, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Ancienne église de Mervilliers (Eure-et-Loir)

M. Delatouche, propriétaire à Mervilliers d'une ferme où se trouve le portail classé de l'ancienne église, demande à l'État, soit de lui acheter pour les transporter dans un musée les tympans et piédroits dont il se compose, soit de l'autoriser à les vendre. M. Delatouche allègue que ce portail fait sur la cour de la ferme une saillie gênante et qu'au surplus, le bâtiment qui les supporte menaçant ruine, la démolition s'impose à titre de mesure de sécurité.

Après avoir entendu les explications de M. l'Inspecteur général Perdreau, chargé d'instruire cette affaire, la Commission reconnaît que les prétextes donnés par le propriétaire ne sont pas valables. La vérité est que le sieur Delatouche a reçu d'un antiquaire parisien une offre avantageuse pour le cas où il consentirait à aliéner le portail de l'ancienne église. 80/15/025/308

Dans ces conditions, l'assemblée se refuse à accueillir la demande dont elle est saisie. Adoptant les conclusions de son rapporteur, elle demande que les agissements de M. Delatouche soient étroitement surveillés par M. le préfet d'Eure-et-Loir.

Hôtel Coislin place de la Concorde à Paris (Seine)

Devis de 193 844 Francs 53 prévoyant la remise en état des façades sur la place de la Concorde et la rue Royale. La Commission est d'avis que l'exécution de ce devis peut être approuvée.

Église Saint-Félix de Caraman (Haute-Garonne)

1° Devis de 62 415 Francs 08 établi en vue de la restauration des toitures et de la voûte en bois de la nef.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Boeswillwald, la Commission approuve l'exécution de ce devis, auquel le service des Monuments historiques pourra participer si la situation des crédits le permet, jusqu'à concurrence de 20 000 Francs.

2° Devis de 62 095 Francs 45 ayant pour objet l'achèvement de la restauration du clocher.

L'exécution de ce devis fait également l'objet d'un avis favorable de la Commission.

Halle aux Grains à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)

Devis de 57 913 Francs 03, concernant la restauration de la façade nord et celle du haut-relief décorant le fronton de l'édifice.

La rédaction de ce devis ne donne lieu à aucune observation. La Commission est, en conséquence, d'avis de 80/15/025/309 l'approuver et d'allouer à la Ville d'Aix une subvention de 20 000 Francs pour lui faciliter l'exécution des travaux.

Ancien Hôtel de ville aujourd'hui Musée d'Orléans (Loiret)

Devis de 95 942 Francs 55. Ce devis envisage la remise en état de l'étage du beffroi, ainsi que celle des parties inférieures de la tour et de la tourelle d'escalier.

M. Boeswillwald faisant savoir que la Ville contribuera pour moitié aux frais de l'entreprise, la Commission émet le voeu qu'une égale participation soit apportée par l'État aux travaux projetés, dont la nécessité s'impose.

Construction du XVIIIe siècle, dite "Rendez-vous de chasse de Louis XV" à Châtillon-sur-Bagneux (Seine)

La Commission partage l'avis de M. Boeswillwald que ce petit édifice ne présente pas un intérêt architectural suffisant pour mériter le classement parmi les Monuments historiques. Seuls, la façade postérieure du pavillon central sur la terrasse pourra être inscrite sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Église de Cormeilles-en-Vexin (Seine-et-Oise)

Devis de 113 799 Francs 65 pour la réparation des charpentes, couvertures et fenêtres du choeur, de la nef et des bas-côtés.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Boeswillwald, la Commission approuve ce devis dans son ensemble. Elle émet le voeu que son exécution soit répartie sur deux exercices, cette répartition correspondant d'ailleurs à la division du projet de l'architecte. Elle demande en outre que les administrations locales intéressées à la conservation du monument soient invitées à prendre à leur charge un tiers de la dépense. 80/15/025/310

Église de Grisy-les-Plâtres (Seine-et-Oise)

Devis de 78 303 Francs 73, concernant la reprise de trois fléches du clocher et la réfection de sa couverture.

La Commission se prononce pour l'exécution de ce devis et ne voit pas d'objection à ce que le budget des Beaux-arts participe à sa dotation dans la proportion de 1/3.

Donjon du château de Sainte-Geneviève-des-Bois (Seine-et-Oise)

M. Boeswillwald rappelle que, dans sa séance du 17 février, l'assemblée s'est déjà prononcée pour le classement du pigeonnier, dit "donjon", du château de Sainte-Geneviève, demande que ce classement, refusé par le propriétaire, soit poursuivi d'office par décret en Conseil d'État. Le caractère de la construction justifie pleinement la faveur d'une pareille mesure. Tel est également l'avis des archéologues et architectes présents à la séance. Le classement d'office est, en conséquence, réclamé à l'unanimité.

Église Saint-Michel à Cordes (Tarn)

Devis de 45 898 Francs 13 envisageant la restauration du sommet du clocher et de sa tourelle d'escalier.

La Commission est d'avis d'approuver ce devis et d'allouer une subvention de 15 000 Francs pour l''exécution des travaux.

Musée de Vaison (Vaucluse)

Devis de 28 598 Francs 27 en vue de l'aménagement du musée dans un bâtiment du domaine de Puymin.

La Commission adopte les conclusions de M. Boeswillwald. Une somme de 10 000 Francs ayant été léguée 80/15/025/311 par M. Defrasse, ancien maire de Vaison, pour doter cette entreprise, elle émet le voeu que la différence soit mise à la charge du budget des Beaux-arts.

Hôtel de ville d'Arles (Bouches-du-Rhône)

L'ordre du jour appelle l'examen des maquettes composées par M. Roque, artiste peintre, en vue de la décoration de la grande salle des fêtes de l'Hôtel de ville d'Arles.

Ces maquettes, établies au cinquième de la grandeur d'exécution, ont trait à des scènes de la vie locale : Vénus d'Arles inspirant les principaux artistes de la région ; "gardien" en Camargue, "mandades" de taureaux, les Alyscamps, etc…

Six médaillons à motif tirés de la flore régionale sont destinés à compléter la série de ces panneaux dont la tonalité vert mordoré, rehaussée de mauve, s'harmonisera avec les boiseries en bois d'aulne naturel de la salle des fêtes.

La Commission estime que le thème général de la décoration projetée est heureux dans son ensemble. Elle en approuve le principe, mais demande que l'artiste tienne compte, en la réalisant, des observations formulées dans le rapport de M. Boeswillwald concernant la nécessité de mettre les panneaux à une échelle commune et de reprendre l'étude des médaillons dont les fonds sont suffisamment remplis.

Chapelle de l'ancien logis abbatial de Moissac (Tarn-et-Garonne)

M. l'Inspecteur général Marcou signale qu'au rez-de-chaussée de l'une des anciennes tours du logis abbatial de Moissac, une voûte conserve une décoration peinte datant vraisemblablement du XIIe siècle. Cette peinture est bien 80/15/025/312 conservée du côté nord. Du côté sud, elle est assez altérée. La voûte qu'elle occupe est divisée en deux zones par un doubleau simulé. Dans la première de ces zones, la figure de la Vierge est aisément reconnaissable. Elle est entourée de quatre personnages assis portant des phylactères, peut-être des prophètes. Dans la seconde zone, on distingue une figure nimbée et six figures en bustes. Un Christ en gloire se trouve dans le tympan occidental.

Cet ensemble n'a pas été sans exciter la convoitise des antiquaires. L'un d'eux en a offert 100 000 Francs à la propriétaire, Madame Belbèze. Bien que la dépose de cette décoration semble pratiquement irréalisable, la Commission estime qu'il y a lieu d'en prévenir l'éventualité par un classement. Sur la proposition de M. Marcou, elle déclare que ce classement devra s'étendre à la tour elle-même et à l'ancienne chapelle voûtée d'arêtes qui occupe son premier étage.

Château de Villeneuve-Lembron (Puy-de-Dôme)

Instruits du résultat peu favorable des négociations engagées au sujet du classement du château de Villeneuve-Lembron, la Commission exprime l'avis que l'intérêt de l'administration doit se borner à inscrire cet édifice sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Lycée Lamartine à Paris (Seine)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Marcou, la Commission émet un avis favorable au classement du salon (aujourd'hui cabinet de la directrice) du Lycée Lamartine, 121 Francsaubourg Poissonnière à Paris.

Objets gallo-romains découverts à Senon et conservés au Musée de Metz (Moselle) 80/15/025/313

La Commission réserve son avis définitif sur l'affectation à donner à ces objets. Elle estime que, jusqu'à nouvel ordre, il n'y a pas lieu de les déplacer du Musée de Metz où ils ont été déposés pendant les hostilités.

Immeuble 18 rue Gambetta à Reims (Marne)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Marcou, la Commission émet un avis favorable au classement des solivages polychromés du XVIIe siècle, provenant des ruines de l'immeuble 18 rue Gambetta à Reims.

Palais-Royal à Paris (Seine)

Locaux affectés au Conseil d'État.

Un monument consacré à la mémoire de Camille Desmoulins a été commandé bien avant la Guerre à M. Jean Boucher pour être placé sous le portique du Conseil d'État. L'artiste a aujourd'hui achevé son oeuvre qui ne mesure pas moins de 3 m 20 de hauteur, sur 2 m 55 de largeur et 2 m 50 de profondeur.

M. Paul Léon en communique la photographie à la Commission et la consulte sur l'opportunité de mettre en place ce groupe important.

M. le président Maringer, présent à la séance, n'émet aucune critique sur le mérite de ce monument. Il apprécie vivement le talent de M. Jean Boucher, mais il demande qu'avant de commencer les fondations nécessaires pour supporter l'ensemble composé de la figure de Desmoulins porté en triomphe et de celles de ses porteurs, l'on procède à un essai.

Ainsi en est-il décidé. Une silhouette à grandeur d'exécution sera mise en place, elle permettra d'apprécier si la masse du groupe ne muira pas à l'aspect de l'architecture environnante, qu'il serait déplorable de gâter par une adjonction imprévue et inconsidérée. La Commission profitera 80/15/025/314 de l'une de ses séances pour se rendre sur place et apprécier de visu la détermination à prendre en la circonstance.

Église de Givry et chapelle de Montmartin à Givry (Ardennes)

M. Génuys saisit la Commission d'une demande de déclassement présentée par la Municipalité de Givry concernant l'église de la Commune, ainsi que la chapelle de Montmartin, située sur le territoire de Givry. L'assemblée ne voit aucun inconvénient à cette mesure, les deux édifices ayant été complètement détruits par les Allemands pendant la dernière période de la Guerre.

Château de Berzy-le-Sec (Aisne)

Le propriétaire du château de Berzy-le-Sec, M. Auguste Fontaine, est décédé. Avant sa mort, il avait fait connaître qu'il accepterait très volontiers le classement de son immeuble, pourvu qu'il restât bénéficiaire de l'indemnité de dommages de guerre afférente et libre d'employer le montant de cette indemnité au rétablissement de bâtiments agricoles, nécessaires à son exploitation.

De l'avis de M. l'Inspecteur général Génuys, satisfaction aurait pu être donnée à la demande de M. Fontaine à la condition que le château fût conservé, et classé comme ruine. Même, observe le rapporteur, il serait avantageux de poursuivre l'affaire dans ce sens auprès des héritiers.

M. Maringer estime la chose faisable, mais il conseille de reprendre auprès des ayant-droits la procédure de classement. Ainsi en est-il décidé.

M. Sallez se mettra en rapport avec le notaire chargé de la succession et tiendra l'administration au courant de ses démarches. 80/15/025/315

Église de Dontrien (Marne)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission émet l'avis que le déclassement de l'église de Dontrien peut être poursuivi par voie de décret pris en Conseil d'État, la guerre n'ayant rien laissé subsister de ce qui constituait l'intérêt de l'édifice.

Hôtel Féret de Montlaurent à Reims (Marne)

Les bombardements de la ville de Reims n'ont laissé que des vestiges de l'ancien hôtel Féret de Montlaurent. La Commission estime qu'il n'y a pas lieu de maintenir cet immeuble sous la protection de la loi du 31 décembre 1913 sur les Monuments historiques. Elle demande en conséquence qu'une procédure tendant à son déclassement soit introduite devant le Conseil d'État. Toutefois, elle subordonne ce déclassement à la condition expresse qu'en cas de démolition de la façade sur cour et de la façade en aile, les motifs de sculpture décorative soient mis à la disposition de M. l'architecte Deneux pour être conservée dans le Musée lapidaire installé à l'ancien archevêché.

Porte de Fives à Lille (Nord)

Classement adopté.

Ancien château de Creil (Oise)

Classement adopté.

Église d'Hainvillers (Oise)

Conformément aux conclusions des rapports de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission émet le voeu que le clocher de l'église d'Hainvillers, détruit au cours de la guerre, soit déclassé par voie de décret en Conseil d'État.

Église Saint-Denis à Coulommiers (Seine-et-Marne)

M. Génuys rappelle 80/15/025/316 que dans ses séances des 29 juin 1906 et 22 mars 1907, la Commission des Monuments historiques avait émis un avis favorable au classement de l'église Saint-Denis à Coulommiers mais que ce classement n'avait pas été accepté par la Municipalité. Cette assemblée avait fait connaître dans sa séance du 17 mai 1907 qu'elle ne reconnaissait pas à l'édifice un caractère archéologique suffisant, que, d'ailleurs, une nouvelle église ayant été construite, l'ancienne était devenue sans objet et devait être démolie.

Abandonné par suite des circonstances, ce projet de démolition est aujourd'hui repris par la Ville, M. Génuys proteste contre cette éventualité. L'ensemble de la construction demeure robuste et l'église Saint-Denis mérite à tous égards d'être conservée. Elle se compose d'un choeur accompagné de collatéraux et d'une abside voutée remontant au XIIIe siècle, d'une nef du XVe recouverte d'une charpente à voussure moulurée et lambrissée accompagnée de bas-côtés au nord et au sud. Le clocher appartient aux XIIIe siècle et XVe siècle. Les dispositions intérieures sont particulièrement intéressantes.

M. Génuys ajoute que, loin d'entrainer des dépenses considérables, la restauration de Saint-Denis de Coulommiers n'exigerait pas plus de 25 000 Francs.

Enfin, une fois cette construction abattue, la Ville de Coulommiers ne posséderait plus de monuments témoins de son passé. La Commission partage cette manière de voir et, à l'unanimité, déclare maintenir ses précédents avis ; elle demande que des pourparlers soient entrepris avec le Conseil municipal pour l'amener à étudier de nouveau la question et à revenir sur sa décision. Elle émet enfin le voeu qu'en cas d'échec des négociations, le classement 80/15/025/317 d'office soit poursuivi conformément à la loi.

Église de Paroy (Seine-et-Marne)

Classement adopté.

Hôtel de Bourgtheroulde à Rouen (Seine-Inférieure)

La Commission adopte les conclusions du rapport de M. Génuys concernant le classement de l'hôtel de Bourgtheroulde à Rouen. En présence du refus du Comptoir d'Escompte de Rouen, propriétaire de l'immeuble, de consentir à cette mesure, l'assemblée émet le voeu que le classement dont il s'agit (façades et toitures) soit poursuivi d'office par voie de décret en Conseil d'État.

Monument commémoratif à Rouen

Ce monument doit être placé place Verdrel, c'est-à-dire à proximité immédiate du Palais de Justice. La Commission observe que ses dimensions sont un peu trop considérables pour l'espace qu'il doit occuper. Son sommet dépasserait sensiblement la corniche du Palais. Il y aurait lieu de le simplifier et de le réduire. En conséquence, elle demande que M. Collin, architecte en chef des Monuments historiques de la Seine-Inférieure, soit invité à se mettre en rapport à cet effet avec ses auteurs MM. Max Real del Sarte, statuaire, et Leprince, architecte.

Église de Piennes (Somme)

La Commission estime, avec M. l'Inspecteur général Génuys, que la restauration de l'église de Piennes ne peut être confiée à la Société coopérative de reconstruction locale. L'édifice est de ceux dont la remise en état, très délicate, nécessite les soins particuliers du service des Monuments historiques. Il appartiendra à M. l'architecte Moreau d'assumer la mission de le conserver et de le rendre 80/15/025/318 au culte.

M. Moreau devra être invité à prendre d'urgence toutes mesures utiles à cet égard.

Église de La Rochebeaucourt (Dordogne)

Classement adopté.

Ancienne chapelle de la Maison-Dieu à Parthenay (Deux-Sèvres)

Classement adopté.

Chapelle de Cubord, commune de Saint-Martin-la-Rivière (Vienne)

Le propriétaire de la chapelle de Cubord s'oppose au classement de cet édifice, sous prétexte que cette mesure le gênerait pour l'exploitation de sa ferme.

M. l'Inspecteur général Louzier demande dans son rapport que le classement de cette remarquable chapelle, à laquelle on ne peut comparer dans la région que l'église de Mazerolles, soit poursuivi d'office par voie de décret en Conseil d'État. Tel est également l'avis de la Commission des Monuments historiques .

Tombeau de Troïlus de Mondragon à La Palue de Landerneau (Finistère)

Conformément à l'avis exprimé dans son rapport par M. l'Inspecteur général Perdreau, la Commission estime qu'avant de poursuivre le classement l'administration des Beaux-arts a tout intérêt à mettre les propriétaires, MM. Bacri frères, en rapport avec la préfecture du Finistère en vue de l'acquisition du tombeau par ce département. Mais dans le cas où les négociations n'aboutiraient pas il conviendrait de recourir au classement d'office avant la date d'expiration de l'instance en cours.

Abbaye de Chantelle (Allier)

Devis de 42 458 Francs 05 concernant la restauration des charpentes et couvertures du bâtiment du cloître. 80/15/025/319

Suivant les conclusions du rapport de M. Nodet, la Commission est d'avis d'approuver l'exécution de ce devis sur deux exercices.

Cathédrale de Rodez (Aveyron)

La Commission examine la demande présentée par l'administration des Postes pour être autorisée à placer un poste de télégraphie sans fil sur le clocher de la cathédrale de Rodez.

L'assemblée décide de ne pas la recevoir, et renouvelle en la circonstance l'avis qu'elle a précédemment exprimé : qu'en raison des dangers comportés par toute installation radiotélégraphique, il y a lieu d'écarter des monuments classés la pose d'antennes et de fils, qui ne font que nuire à l'aspect de ces monuments et contribuer à leur dégradation.

Église de Jenzat (Allier)

Classement adopté pour la totalité de l'édifice, à l'exception du clocher.

Maison de l'Hébrardie à Cajarc (Lot)

Classement des fenêtres géminées de la façade sur cour, adopté.

Église de Pouzy-Mésangy (Allier)

Classement ajourné.

Ancienne église de Gramat (Lot)

Classement de l'abside refusé.

Cathédrale d'Albi (Tarn)

Sur la proposition de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission exprime un avis favorable à l'exécution du projet de verrière établi par M. Laumonnier pour la cathédrale d'Albi. Ce vitrail représentant "L'Ascension" est inspiré d'une oeuvre de Jean Fouquet. 80/15/025/320

Ancienne église de Taulé (Finistère)

M. Paquet rappelle que la Commune de Taulé, invitée à participer à la restauration du clocher de l'ancienne église atteint par la foudre, a exprimé le regret de ne pouvoir répondre à cette demande et sollicite le déclassement de l'édifice. La Commission partage l'avis de M. Paquet : le vieux clocher de Taulé est intéressant, il doit rester classé. Elle émet en outre le voeu que, si possible, les ressources du budget des Beaux-arts participent dans une très large mesure à sa remise en état.

Église de Chemillé (Maine-et-Loire)

La conservation des peintures murales découvertes dans la nef de l'église de Chemillé ayant été reconnue impossible, la Commission ne revient pas sur l'avis qu'elle a émis en 1914 et qui était défavorable au classement de cette partie de l'édifice.

Chapelle de Conignac à Berric (Morbihan)

Classement rejeté.

Remparts de Prats-de-Mollo (Pyrénées-Orientales)

La Commission prend acte de l'assurance donnée par la Municipalité qu'il n'a jamais été question de démolir les fortifications de Prats-de-Mollo, mais elle estime qu'elle n'a pas à revenir sur le classement total de ces remparts qu'elle a adopté au cours de ses précédentes séances. Elle ne voit pas, d'ailleurs, comment les désirs de la ville concernant l'aménagement des promenades le long des anciennes murailles et la percée de nouvelles rues aboutissant à l'enceinte seraient incompatibles 80/15/025/321 avec le fait du classement.

Croix de l'Oradour à Bassignac-le-Haut (Corrèze)

Classement adopté. 80/15/025/322

27 octobre 1923
Présidence de M. Boeswillwald, Inspecteur général des Monuments historiques.
Membres présents : MM. Enlart, Gabriel Faure, Génuys, Louzier, Marcou, Nodet, Perdreau, Puthomme, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert et Sallez, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Relevés de peintures murales

Sur la demande de M. le président, M. l'Inspecteur général Marcou présente différents relevés exécutés par M. Yperman. Trois d'entre eux se rapportent à la décoration de la chapelle du château de la Sorinière près de Chemillé. Les neuf autres montrent plusieurs détails des fresques de l'oratoire de Kernascléden. La Commission est unanime à demander l'acquisition de ces relevés.

Exprimant le vif regret de ne pouvoir reconnaître comme il conviendrait le grand talent de l'artiste, elle propose d'offrir à leur auteur la somme de quinze cents francs pour chacune des trois planches relatives à Chemillé et dix mille francs pour l'ensemble de son autre travail. C'est le maximum qu'elle puisse faire pour assurer à ses archives la possession de ces précieux documents et 80/15/025/323 elle profite de la circonstance pour émettre le voeu que, lors des prochains budgets, les crédits affectés à l'accroissement de ses collections soient sensiblement relevés. Il est décidé qu'une lettre officielle sera adressée à M. Yperman pour le prier d'accepter les prix qui lui sont offerts, malgré leur modicité, l'assemblée étant particulièrement désireuse de conserver les dessins qui lui sont soumis et qui comptent parmi les plus remarquables qu'ait exécutés M. Yperman.

Quant au relevé dans lequel M. Sénéchal a reproduit une fresque du couvent des Jacobins à Reims (Marne), la Commission est également d'avis d'en adopter l'acquisition, puisque cet édifice, très endommagé par les bombardements, est appelé à disparaître en totalité. Mais la même remarque que ci-dessus s'applique en ce qui le concerne. Une somme de quatre cents francs seulement pourra être offerte à M. Sénéchal pour le désintéresser de son travail.

Fort Barraux (Isère)

Classement rejeté.

Église Saint-Just à Arbois (Jura)

Devis de 58 089 Francs 67 prévoyant la remise en état de la charpente et de la couverture du choeur et de la nef.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Sallez, la Commission est d'avis que l'exécution de ce devis peut être approuvée. Elle estime toutefois avec le rapporteur que, l'ancienne charpente étant en chêne, il sera préférable de n'employer que ce bois pour le chevronnage prévu dans l'entreprise. Sans doute, l'utilisation de ce matériel entraînera-t-il un supplément de dépense qu'il conviendra de chiffrer.

M. Herpe devra le calculer et se mettre ensuite en rapport avec 80/15/025/324 la Ville et le clergé pour obtenir qu'ils concourent aux travaux dans la proportion de 1/3 de la dépense.

Dortoir des Bénédictins à Dijon (Côte-d'Or)

M. Ruprich-Robert rappelle qu'un jardin de 50 mètres sur 60 mètres environ borde à l'Est l'ancien dortoir des Bénédictins à Dijon. Ce jardin est celui de l'ancien Palais épiscopal, dont l'affectation à l'École municipale des Beaux-arts doit se faire sous peu.

Pour éviter qu'à l'avenir des constructions d'un voisinage inadmissible pour le Dortoir y soient élevées, M. Ruprich-Robert demande le classement de ce jardin. Ce classement est adopté à l'unanimité par la Commission qui reconnaît également la nécessité d'établir une clôture légère dans le jardin à une distance de 7 mètres des bâtiments du dortoir des Bénédictins, afin de limiter nettement la partie de ce jardin laissée à la disposition de l'École des Beaux-arts et de créer une zone d'isolement autour du dortoir.

Église de Dixmont (Yonne)

Classement du portail adopté.

Château de Chemazé (Mayenne)

Classement adopté.

La Commission émet l'avis que le propriétaire M. le comte Guy de Sèze, pourra être autorisé :

1° A conserver le droit de démolir, quand bon lui semblera, le bâtiment annexé au corps du logis principal, du côté sud et utilisé autrefois comme chapelle

2° A édifier en ses lieu et place un bâtiment analogue, séparé du corps de logis par un bâtiment secondaire

3° A édifier dans l'avenir une aile en retour du bâtiment nord du château.

La seule réserve émise par la Commission est que ces 80/15/025/325 futurs travaux devront être exécutés sous la surveillance de l'architecte en chef des Monuments historiques de la Mayenne.

Ancienne abbaye Saint-Germain à Auxerre (Yonne)

Classement des murs extérieurs, adopté.

Croix de chemin à Bellenod (Côte-d'Or)

Classement adopté.

Portes de ville de Montréal (Yonne)

Classement adopté.

Église de Chevannes (Yonne)

Adoptant les conclusions du rapport de M. Ruprich-Robert, la Commission émet un avis défavorable au transfert du portail de la chapelle d'Ogy contre les murs de l'église classée de Chavannes.

Église de Pontigny (Yonne)

M. Ruprich-Robert signale que, dans le but d'agrandir le cimetière, la Municipalité de Pontigny a demandé l'autorisation de faire construire en avant du mur méridional de l'église, un mur de soutènement permettant l'établissement d'une rangée de concessions à perpétuité.

De l'avis de M. Ruprich-Robert, ce projet aurait le grave inconvénient de masquer la partie basse de l'église ; de plus, le mur envisagé entretiendrait dans cet édifice une humidité préjudiciable à sa conservation. Pour ces raisons, il estime que l'autorisation sollicitée ne doit pas être accordée à la Commune.

La Commission adopte cette manière de voir.

Église de Laval-Morency (Ardennes)

Classement rejeté.

Église de Tournes (Ardennes)

Classement adopté.

Église de Bisseuil (Marne)

Classement adopté. 80/15/025/326

Église de Villers-Allerand (Marne)

Classement adopté.

Église d'Itteville (Seine-et-Oise)

Classement adopté.

Église de Saint-Pardoux-Lavaud (Creuse)

Classement adopté.

Château de Bois Sir Amé à Vorly (Creuse)

Classement de la porte de l'ancienne chapelle. Adopté.

Clocher de l'église de Toulx-Sainte-Croix (Creuse)

Classement rejeté.

Chapelle de l'ancien Hôpital Saint-Jacques à Cordes (Tarn)

Classement rejeté.

Château de Lussan (Gard)

Classement rejeté.

Église de Vouillon (Indre)

Classement adopté.

Maison 12 rue d'Engueysse à Albi (Tarn)

La Commission décide, conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, de prononcer l'inscription de cet immeuble sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Halles de Milly (Seine-et-Oise)

Classement adopté.

Maison Renaissance, Place aux Herbes et rue Gambetta à Gien (Loiret)

Classement des façades, adopté.

Maison Renaissance à Saint-Rémy (Bouches-du-Rhône)

Classement de la façade, adopté.

Porte de la Maison, 1 rue Nationale à Marseille (Bouches-du-Rhône)

Classement de la porte et de l'ensemble décoratif qui l'entoure, adopté. 80/15/025/327

Église de Champagne (Charente-Inférieure)

Classement adopté.

Église Saint-Martin à Angles-sur-l'Anglin (Vienne)

Classement ajourné.

Église Sainte-Croix à Angles-sur-l'Anglin (Vienne)

Classement du mur-pignon de la façade ouest, adopté.

Églises de Saint-Pardoux et de Vielvic à Saint-Pardoux-et-Vielvic (Dordogne)

Après en avoir délibéré, la Commission réserve, jusqu'à nouvel ordre, son avis sur le classement de ces deux édifices dont elle demande, néanmoins, l'inscription sur l'Inventaire des Monuments historiques.

Temple gallo-romain dit "la Montjoie" à Roquebrune (Gers)

Classement comme ruine, adopté.

Château d'Ajat (Dordogne)

La Commission se borne à demander l'inscription de cet édifice sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Église d'Ajat (Dordogne)

L'Assemblée émet l'avis qu'il n'y a pas lieu de prononcer le classement mais seulement l'inscription de l'édifice sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Chapelle de Garaison à Monléon-Magnoac (Hautes-Pyrénées)

Classement adopté.

Château de Meauce, commune de Saincaize (Nièvre)

Classement de l'escalier principal, adopté.

Église d'Estivals (Corrèze)

La Commission demande que cet édifice soit inscrit jusqu'à nouvel ordre sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Église de Nespouls (Corrèze)

Classement adopté. 80/15/025/328

Porte fortifiée de Montaiguët (Allier)

La Commission est d'avis d'inscrire provisoirement cette porte sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en attendant de pouvoir se prononcer définitivement au sujet de son classement.

Église de Saint-Didier (Nièvre)

La Commission réserve son avis définitif sur le classement de cet édifice qui devra figurer provisoirement sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

M. Nodet signalant la présence, sous le crépit, de peintures murales, l'assemblée émet le voeu que, dès à présent, des mesures soient prises pour rechercher ces fresques et en assurer la conservation.

Église et croix du cimetière de Darnets (Corrèze)

Classement adopté.

Hôpital de Dole (Jura)

Classement adopté dans les limites suivantes :

façades du bâtiment principal donnant sur le canal

façade est en retour

portail postérieur.

Puits XVIe siècle dans la cour du Palais de Justice de Dole (Jura)

Classement adopté.

Église de Saint-Sulpice-d'Arnoult (Charente-Inférieure)

Classement adopté.

Croix couverte à Bassignac-le-Haut (Corrèze)

Classement adopté.

Oratoire de Perros-Hamon à Ploubazlanec (Côtes-du-Nord)

La Commission émet l'avis qu'il n'y a pas lieu actuellement de prononcer le classement de cette chapelle, qui devra simplement être inscrite sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

80/15/025/329

Maison 1 place au Lin à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord)

Classement adopté.

Église de Villandry (Indre-et-Loire)

Classement adopté.

Colombier de l'ancien château de Roncée à Panzoult (Indre-et-Loire)

Classement adopté.

Église de Coudun (Oise)

Classement adopté.

Places Stanislas et de La Carrière à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

Devis de 977 571 Francs 49, prévoyant la restauration des grilles de ces places.

Ce devis est divisé en neuf chapitres, il a pour objet l'achèvement des travaux entrepris aux célèbres grilles de Jean Lamour. Il prévoit également la remise en état des lanternes disposées sur la Place Stanislas et la Place de la Carrière, ainsi que la réfection des plomberies des fontaines.

M. Génuys signale que les évaluations contenues dans ce devis sont trop sommaires et trop superficielles à son avis pour servir à une suite administrative. Tout au plus, peut-on les considérer comme une évaluation sommaire et révisible de l'importance de la dépense à prévoir en la circonstance.

Quant à présent, le rapporteur ne peut proposer l'approbation que des deux chapitres, dont le détail est présenté au complet.

L'un (chapitre I) représente une dépense de 62 292 Francs 31 ayant pour objet le complément de réparations nécessité par l'état lamentable des ouvrages de serrurerie de la fontaine d'Amphitrite, que l'examen des pièces à l'atelier a démontré indispensable. L'autre (chapitre VII) envisage la remise en état des lanternes de la Place Stanislas et de la Place de la Carrière, réclamée instamment par la Ville. Cette remise en état coûterait 73 644 Francs 91. 80/15/025/330

M. Génuys estime que ces travaux sont suffisants pour occuper la campagne de 1923. Pour la suite, il appartiendra à M. Guët de fournir des devis détaillés et précis pour achever l'entreprise. Après en avoir délibéré, la Commission adopte cette manière de voir.

Château de Dieppe (Seine-Inférieure)

Devis de 107 826 Francs, concernant la restauration des menuiseries, maçonneries et couvertures.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission estime que ce devis pourra être approuvé et réalisé à l'aide d'une subvention de l'État et d'une participation de la Ville de Dieppe, représentant chacune la moitié de la dépense.

La Commission remarque que le chapitre II du devis dont il s'agit comporte des travaux d'aménagement intérieurs, tels que menuiserie, portes, parquets, peintures de murs et divers. C'est seulement en le dotant dans la proportion indiquée ci-dessus que l'administration des Beaux-arts pourra contribuer à l'aménagement général du château de Dieppe en Musée Municipal. L'Assemblée est d'avis que cette indication soit fournie à M. le maire de Dieppe à toutes fins utiles.

Cathédrale de Chambéry (Savoie)

Plaque commémorative des morts de la Guerre. La Commission repousse le projet de plaque qui lui est soumis dans son état actuel. Le clergé ne pourra être admis à le réaliser qu'en y apportant des modifications consistant dans la suppression des divisions intérieures horizontales et verticales Des indications en conséquence devront être données à M. 80/15/025/331 Berthin, architecte ordinaire, faisant fonction d'architecte en chef des Monuments historiques de la Savoie.

Château de Druyes-les-Belles-Fontaines (Yonne)

Adoptant les conclusions du rapport de M. Ruprich-Robert, la Commission émet un avis favorable au classement comme ruines du château de Druyes-les-Belles-Fontaines, menacé de démolition.

Chapelle Notre-Dame-de-Grâce à Honfleur (Calvados)

M. Gabriel Faure rend compte de son dernier voyage à Honfleur. Il a constaté que l'architecte avait tenu compte des observations présentées au sujet de la reconstruction de l'escalier extérieur de la chapelle Notre-Dame-de-Grâce.

La Commission se déclare d'accortd avec lui pour demander que cet escalier soit peint extérieurement dans le ton du mur voisin, de manière à ce que sa construction passe aussi inaperçue que possible et ne fasse pas une tache désagréable au milieu du site de la côte de Grâce.

Stations de Tourisme

Colmars (Basses-Alpes). Avis favorable.

Le Chambon-de-Tence (Haute-Loire). Avis défavorable. 80/15/025/332

14 décembre 1923
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, Membre de l'Institut. Membres présents : MM. Albertini, Bernier, Boeswillwald, Cartault, Chifflot, Enlart, d'Estournelles de Constant, Faure, Génuys, André Hallays, Krafft, Laloux, Marcou, Nodet, Perdreau, Perrault-Dabot, Remaury, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert et Sallez, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Monument de Camille Desmoulins au Conseil d'État

Conformément à la décision prise au cours de la précédente séance, une maquette de l'oeuvre de M. Jean Boucher est placée dans la cour d'honneur du Palais-Royal, sous l'arcade principale du Conseil d'État.

La Commission, à laquelle se sont adjoints M. Saint-Paul, président de section à la Haute-assemblée, remplaçant M. Maringer empêché, M. Jean Boucher lui-même ainsi que MM. Duquesne et François, architectes en chef et ordinaire du Palais-Royal, est à l'unanimité d'avis que le groupe représentant Camille Desmoulins porté en triomphe le 12 juillet 1789 ne peut être disposé à cet endroit. 80/15/025/333

L'auteur est le premier à en convenir.

M. Paul Léon lui demande, au nom de la Commission, vouloir bien s'entendre avec MM. Duquesne et François pour rechercher dans le Palais-Royal un emplacement plus favorable.

M. Jean Boucher répond qu'il est entièrement à la disposition de l'assemblée, qui appréciera ultérieurement les propositions qu'il pourra lui faire, d'accord avec le service des Bâtiments civils et des Palais nationaux.

M. André Hallays fait alors remarquer que, quelles que soient ces propositions, elles ne pourront être satisfaisantes Si les architectes Contant d'Ivry et Victor Louis avaient voulu placer de la sculpture dans les jardins ou les cours du Palais-Royal, ils n'y auraient pas manqué. Ils l'auraient fait en parfaits artistes et gens de goût qu'ils étaient. En ne le faisant pas, ils ont agi en pleine connaissance de cause, et personne n'a le droit de troubler aujourd'hui la pureté de leur conception. Il s'oppose donc à ce qu'il considère comme une hérésie de toute la force de sa conviction. Il s'y opposera toujours dans chaque circonstance analogue.

M. Paul Léon reconnaît la justesse de cette observation, qui n'atteint nullement le très grand talent de M. Jean Boucher. Mais il lui semble que, si elle ne l'a pas déjà émis, la Commission aurait avantage à profiter de l'occasion pour formuler le voeu que, chaque fois qu'il sera désormais question de modifier, par l'adjonction d'un motif sculptural quelconque, l'harmonie d'un édifice ancien, elle soit consultée préalablement à la passation de toute commande, Ainsi pourrait-elle réserver l'avenir.

Ce voeu est voté à l'unanimité. 80/15/025/334

Château de Puyfol au Polfou à Cindré (Allier)

MM. André Hallays et Nodet informent la Commission que la situation du château de Puyfol vient de se modifier.

Des mains du marchand de biens qui se proposait de le faire sauter pour réaliser la valeur de ses matériaux, l'édifice est passé à un amateur, qui en comprend la valeur historique et archéologique. Ce dernier, selon toute vraisemblance, consentira au classement. La Commission adopte, dans ces conditions, le classement du château.

Château de Turenne (Corrèze)

M. Zambaux a demandé à adosser une habitation à la face orientale de la tour de l'ancien château de Turenne, dite "Tour de l'Horloge".

Comme cet adossement doit être fait sur une face qui n'est visible qu'à l'intérieur de l'enceinte, la Commission est d'avis que l'autorisation sollicitée par le propriétaire peut être accordée. Toutefois, l'adjonction à la tour de la construction projetée ne devra entraîner aucune modification de l'édifice, particulièrement dans ses parties hautes.

Église de Collonges (Corrèze)

Devis de 34 238 Francs 75, prévoyant la reconstruction du portail.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission est d'avis que l'exécution de ce devis peut être approuvée.

Ancienne abbaye de Maillezais (Vendée)

Classement comme ruines adopté. 80/15/025/335

Le château attenant aux bâtiments abbatiaux et reconstruit en 1872 est, naturellement, exclu de ce classement.

Chapelle de la Maison Dieu à Parthenay (Deux-Sèvres)

Classement adopté.

Maison de la Grappe d'Or à Auxerre (Yonne)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Ruprich-Robert la Commission émet le voeu de voir poursuivre avec M. Garnier, propriétaire de la maison de la Grappe d'Or à Auxerre, les négociations engagées pour l'amener à consentir au classement de la façade à pans de bois de cet immeuble.

Ces négociations pourraient avoir les bases suivantes :

1° liberté laissée au propriétaire d'apporter aux autres parties de la maison les modifications indiquées par M. l'architecte ordinaire Rousseau dans le projet de transformation soumis au rapporteur

2° allocation d'une indemnité pour le classement de cette façade, cette indemnité pouvant être fixée à 8 000 Francs en principe.

Cathédrale de Coutances (Manche)

M. Ruprich-Robert signale que la cathédrale de Coutances possédait jadis onze cloches. A l'heure actuelle, elle n'en a plus que deux, et les fidèles désirent compléter les sonneries de la paroisse en offrant à l'évêque trois nouvelles cloches, à l'occasion de son jubilé sacerdotal. Ce jeu de cloches sera réparti dans les deux tours de la cathédrale. 80/15/025/336

M. Ruprich-Robert ajoute que le beffroi de la tour sud, pourri, est de toute façon à refaire. Dans la nouvelle installation il supportera le bourdon, quant aux quatre autres cloches, elles seront placées dans la tour nord, où il faudra créer le beffroi inexistant. Cette dernière dépense sera supportée par le clergé et les flèches.

Le rapporteur ne trouve rien à redire à ce projet, mais il estime un peu excessif la demande adressée à l'administration de prendre à la charge du budget des Beaux-arts la totalité des frais entamés par la réfection de la charpente désagrégée de la tour sud. Néanmoins comme il s'agit d'un édifice appartenant à l'État, il propose que le service des Monuments historiques participe pour moitié à l'entreprise, et ce, à titre tout à fait exceptionnel, puisque la Commission s'est imposé la règle de ne pas subventionner le genre d'opération envisagée.

La proposition de M. Ruprich-Robert est adoptée.

M. l'architecte en chef Mâlençon sera invité à présenter un devis des travaux spéciaux à effectuer en la circonstance.

Ancienne Commanderie de Montredon (Haute-Loire)

Sur le rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission émet l'avis que le classement de l'ancienne Commanderie de Montredon doit être abandonné.

Ministère de la Marine à Paris (Seine)

La Commission adopte les conclusions du rapport de M. Boeswillwald, relatives à la restauration du pavillon d'angle de droite du Ministère de la Marine.

Les travaux 80/15/025/337 à exécuter intéressent la conservation des trophées et celle de la sculpture du fronton. La remise en état des trophées exigera 112 071 Francs 96, celle des figures du fronton 28 863 Francs 12 centimes.

Ces dépenses sont approuvées. Elles devront être réalisées par tranches sur plusieurs exercices. L'architecte sera invité à employer, pour l'exécution des travaux, des échafaudages en bascule de façon à ne pas masquer la façade de l'édifice sur la place de la Concorde.

Maison de l'Amour à Saint-Antonin (Tarn-et-Garonne)

M. L'Inspecteur général Nodet donne lecture de son rapport sur le classement en totalité de la maison de l'Amour, à Saint-Antonin, dont l'arcade à rez-de-chaussée portant enseigne est déjà inscrite sur la liste des Monuments historiques en vertu d'un décret en date du 24 avril 1923.

M. Nodet estime qu'en raison de l'état de dégradation de l'édifice et des charges que sa conservation entraînerait pour l'État, il n'y a pas lieu de poursuivre son classement qui ne pourrait, d'ailleurs, être réalisé que par un nouveau décret.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Synagogue de Cavaillon (Vaucluse)

Classement adopté.

Synagogue de Carpentras (Vaucluse)

Classement adopté.

Château de Sceaux (Seine)

La Commission émet un avis favorable au classement 80/15/025/338 des parties suivantes du château de Sceaux, propriété du département de la Seine :

Pavillon de l'Aurore

Grande clôture du château, avec ses corps de garde, pont et fossés et les groupes de Coysevox qui la décorent

l'Orangerie

la balustrade des Pintades

les trois bassins circulaires situés dans les parterres à la française, face au château

le Grand-canal

le grand bassin de l'Octogone

l'ensemble du décor sylvestre et floral du parc.

Église Saint-Germain-des-Prés à Paris (Seine)

M. Boeswillwald fait connaître que l'état des couvertures et chéneaux de l'église Saint-Germain des Prés à Paris exige des réparations. Celles-ci sont évaluées à 166 900 Francs par le service d'architecture de la Ville de Paris. Le devis qui les prévoit ne donnant lieu à aucune observation, la Commission est d'avis d'en autoriser l'exécution. L'Assemblée propose en outre que le budget des Beaux-arts participe dans la proportion de un quart à la dotation de l'entreprise.

Cathédrale de Bourges (Cher)

Devis de 70 575 Francs 75, prévoyant la remise en état des grandes orgues.

M. l'Inspecteur général Boeswillwald ayant signalé que ce travail est en partie la conséquence des réparations 80/15/025/339 effectuées à la grande verrière du monument, réparations au cours desquelles l'instrument n'a été qu'imparfaitement protégé, la Commission est d'avis que l'entreprise pourra être dotée d'un crédit de 20 573 Francs 75, le soin de parfaire la différence étant laissé au clergé.

Église de Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle)

Deux projets en vue d'un vitrail destiné à une fenêtre sud de la nef de l'église de Saint-Nicolas-de-Port ont été demandés par le curé de la paroisse à deux peintre verriers, M. Labouret, d'une part, M. Greyer, d'autre part. Le sujet imposé aux artistes était la commémoration de la grande guerre et, plus particulièrement celle de la protection attribuée au Saint-patronymique de la Ville contre l'invasion allemande. Les maquettes établies sur ce thème sont présentées à la Commission.

Après examen et délibération, cette dernière, tout en reconnaissant le véritable talent dont M. Greyer a fait preuve dans sa composition, estime que c'est le projet de M. Labouret qui doit être adopté.

Vieux Ponts à Saint-Pierre-de-Chartreuse (Isère)

Devis de 22 326 Francs 90, prévoyant la restauration de ces ponts. La nécessité des travaux envisagés avait été signalée avant le classement par l'administration des Eaux-et-Forêts et M. Sallez insiste sur leur urgence.

Adoptant les conclusions de son rapport la Commission approuve le principe du devis présenté, mais elle demande que la moitié au moins de la dépense soit demandée aux ressources locales. 80/15/025/340

Remparts de Mont-Louis (Pyrénées-Orientales)

La Compagnie des Chemins de Fer du Midi se propose de construire une voie au dessous des remparts classés de Montlouis. Sa ligne contournerait la citadelle du Nord-Est et traverserait la zone de servitude non aedificandi déterminée lors du classement des anciennes fortifications de la ville.

L'assiette de la voie serait à la cote moyenne de niveau de 1 560 mètres, soit de 230 à 40 mètres en dessous des ouvrages inscrits sur la Liste des Monuments historiques.

De plus, son parcours emprunterait la partie la plus escarpée de la gorge de la Tet et serait même partiellement dissimulée par un tunnel à l'angle mort.

La Commission estime que dans ces conditions il n'y a pas d'inconvénient à ce que la Compagnie du Midi donne suite à ses intentions.

Peintures exécutées par M. Gilbert Bellan dans la zone de l'ancien Front.

Consultée par M. le président, la Commission se déclare favorable à l'acquisition au moyen des crédits de vestiges de guerre, de plusieurs des tableaux exécutés par M. Gilbert Bellan au cours de sa mission dans les départements dévastés. Ces tableaux seront confiés, à titre de dépôt, au Musée de la Guerre.

Château de Versailles

Cour de Marbre

Dans un rapport très détaillé établi par M. Guéritte, architecte ordinaire du monument, le service d'architecture du château de Versailles rappelle qu'à l'époque de Louis XIV, on accédait à la Cour de marbre par cinq marches et que, de celle-ci, on entrait de plain-pied dans le vestibule 80/15/025/341 situé sous la Chambre du Roi ; delà, on descendait dans la galerie basse, puis on passait sur la Grande terrasse. Ce vestibule était ainsi le passage direct entre les cours extérieures et les jardins de Versailles. Du fait de ces cinq marches, la Cour de marbre était le point culminant des cours du château. Elle constituait une sorte d'estrade permanente où furent même données des représentations théâtrales, telle celle d'Alceste en 1674. De plus, le degré donnait une proportion très agréable aux bâtiments entourant la cour sur trois côtés et qui faisaient jusqu'au moment où le château fut transformé en musée par le roi Louis-Philippe.

Dans l'esprit de ce prince, le monument, devenant musée et destiné à le rester définitivement, devait être aménagé en conséquence. A cet effet, pour permettre une circulation plus facile, on mit de nouveau tout le rez-de-chaussée en partant du point le plus bas (galerie basse) et en supprimant quatre des marches de la Cour de marbre.

Si cette transformation fut avantageuse au point de vue de la circulation, elle produisit et elle produit toujours un effet des plus malheureux au point de vue de l'esthétique de la Cour et des bâtiments qui l'entourent. La parfaite proportion de l'ensemble, notamment, n'existe plus depuis ces fâcheux travaux, qu'à l'état de souvenir. Le rez-de-chaussée écrase par son importance tout le premier étage. Les colonnes soutenant le balcon de la Chambre du Roi ont une proportion démesurée. En un mot, l'équilibre architectural créé par Mansart a disparu.

M. Guéritte n'insiste pas sur les différentes perturbations de détail entraînées par la transformation qu'il vient d'analyser. 80/15/025/342

Mais il lui semble qu'au moment où une réfection générale de la Cour de marbre est devenue nécessaire il serait heureux, au point de vue de l'esthétique et de l'histoire, que les lieux soient enfin remis dans leur état primitif.

La surélévation de la Cour de marbre entraînerait une dépense supplémentaire de 71 000 Francs sur le crédit prévu pour sa réfection et qui avait été fixé à 287 000 Francs avant la constatation des désordres impliquant une restauration générale. Cette dépense comporterait la fourniture et la pose de quatre marches de marbre rouge, le plancher en béton armé supportant la surélévation et portant le carrelage la modification des trois portes du vestibule et les détails d'aménagement accessoires.

Doit-on, conclut M. Guéritte, dépenser 287 000 Francs pour laisser subsister dans la Cour de marbre un état hybride qui suscitera toujours les plus vives critiques ?

Doit-on profiter d'une circonstance exceptionnellement favorable et dépenser 70 000 Francs de plus pour rendre à la partie centrale du château l'harmonie qu'elle a perdue ?

Après examen de ce mémoire, M. Chifflot, Inspecteur général des Bâtiments civils et des Palais nationaux, remarque que, si séduisante que soit la proposition de l'architecte, elle ne doit pas faire oublier que le changement de niveau du sol extérieur entraînera nécessairement un changement de niveau correspondant dans les appartements du rez-de-chaussée.

Cette opération à son avis et à celui de M. Laloux, qui intervient à ce moment dans le débat, est solidaire de l'exécution du dallage, aux frais duquel ses frais s'ajouteront comme une dépense supplémentaire obligatoire. Il se demande si le moment est propice pour engager cette dépense.

M. Génuys observe alors que les travaux auxquels 80/15/025/343 M. Chifflot fait allusion peuvent être réalisés en plusieurs tranches. On pourrait commencer par une mise à niveau provisoire du vestibule seul, ou du vestibule et des deux pièces qui, à droite et à gauche, lui font suite et transformer progressivement, au fur et à mesure des ressources réunies, ce provisoire en définitif.

Consultée par M. Paul Léon sur le principe de l'entreprise, la Commission se prononce par quinze voix sur vingt-et-une pour son adoption.

Après échange d'observations entre MM. Chifflot, André Hallays, Génuys et Laloux, l'assemblée ajourne, jusqu'à production d'évaluations précises portant sur l'ensemble des travaux, sa décision définitive à l'égard de cette affaire. 80/15/025/344

21 décembre 1923
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, Membre de l'Institut. Membres présents : MM. Albertini, Bernier, Boeswillwald, Cartault, Chifflot, Defrasse, Enlart, d'Estournelles de Constant, Génuys, André Hallays, Honnorat, Laloux, Neveux, Nodet, Perdreau, Puthomme, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert et Sallez, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Maison des Pontevès à Barjols (Var)

M. Nodet rappelle que Mme Recours propriétaire de l'immeuble de Barjols, dont la porte Renaissance a été classée parmi les Monuments historiques, réclame à l'État le montant des travaux restant à effectuer pour consolider sa maison, dont la stabilité a été compromise par une ouverture imprudemment pratiquée par son voisin contre la porte précitée du XVIe siècle. L'ouverture dont il s'agit a réduit à 1 m 20 la largeur du piédroit de droite de cette porte, qui n'offre plus une résistance suffisante à la poussée de la voûte surbaissée ouvrant le vestibule d'entrée.

M. Nodet estime que c'est au voisin de Mme Recours à supporter la responsabilité de ses désordres. Pour y remédier et en prévenir l'aggravation, il suggère que l'on pourrait étudier l'établissement d'un cadre rigide, constitué par des fers de profils appropriés, destiné à armer tout le pourtour 80/15/025/345 de la baie moderne et à maintenir le piédroit.

Ces conclusions sont adoptées.

Ancien couvent des Clarisses à Lauzerte (Tarn-et-Garonne)

Classement de la façade et du plancher haut du premier étage adopté.

A cette occasion, M. Nodet propose le classement de deux autres façades de maisons situées aussi à Lauzerte et datant du XIIIe siècle, l'une propriété de M. Alqué, l'autre de M. Murat. La Commission adopte ces propositions.

Église de Saint-Germer (Oise)

Devis de 85 249 Francs 48, prévoyant la réparation des couvertures de l'édifice.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission exprime l'avis que ce devis pourra être exécuté sur deux ou trois exercices.

Elle demande qu'en raison de l'intérêt exceptionnel présenté par le monument le budget des Beaux-arts supporte une part de la dépense aussi élevée que possible.

Ancienne église Saint-Laurent à Rouen (Seine-Inférieure)

Devis de 89 177 Francs 96 ayant pour objet divers travaux de réfection et de protection.

Ce devis ne donne lieu à aucune observation. La Commission est d'avis que son exécution pourra être approuvée.

Ancien évêché de Rouen (Seine-Inférieure)

Devis de 109 939 Francs 03 dressé par M. l'architecte en chef Collin pour la réparation des couvertures du monument.

La Commission adopte les conclusions du rapport de M. Génuys. Elle estime que l'opération envisagée par l'architecte pourra être répartie sur plusieurs annuités, les ouvrages décrits au premier chapitre étant exécutés dès 1924. 80/15/025/346

Église Saint-Jacques à Dieppe (Seine-Inférieure)

Devis de 91 004 Francs 87 concernant la restauration du transept sud.

La Commission est d'avis d'approuver l'exécution de ce devis, dont la dotation devra être assurée jusqu'à concurrence de moitié par les autorités locales.

Église de Nomény (Meurthe-et-Moselle)

Devis de 1 794 661 Francs 05 ayant pour objet la restauration de l'édifice atteint par les faits de guerre.

La Commission est d'avis que, bien que gravement atteinte par les bombardements et partiellement démolie, l'église de Nomény peut être réparée et remise dans son état d'avant 1914. Elle propose donc l'exécution du devis présenté par l'architecte. Mais elle demande qu'en le réalisant M. Guët tienne compte des travaux de sculpture à effectuer. Il devra en outre substituer à la couverture générale en ardoises décrite dans ses prévisions, une couverture en tuiles plates pour la nef et en tuiles courbes pour les bas-côtés, de manière à restituer complètement à la construction son aspect antérieur.

Église de Torcy (Aisne)

Devis de 655 257 Francs 55 prévoyant la restauration complète de cette église.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission se prononce en faveur de l'exécution de ce devis.

Ancienne abbaye de Saint-Jean-des-Vignes à Soissons (Aisne)

M. l'Inspecteur général Génuys fait connaître que la Ville de Soissons renouvelle la demande de restauration intégrale de l'ancienne abbaye de Saint-Jean-des-Vignes qu'elle avait présentée en 1921. Il rappelle que l'administration des Beaux- 80/15/025/347 arts a déjà fait exécuter d'importants travaux de protection à l'édifice, mais que, pour le rétablir dans son état d'avant guerre, une somme de trois millions environ serait nécessaire. Cette question doit être soumise à la Commission spéciale instituée par l'article 12 de la loi du 17 avril 1919, qui établira, en ce qui concerne l'abbaye de Saint-Jean-des-Vignes, son caractère de ruine ou d'édifice ayant une destination.

Néanmoins, suggère M. Génuys, si la Ville de Soissons était particulièrement désireuse de voir rétablir dans un délai très proche l'aspect traditionnel des tours de l'église abbatiale, elle pourrait déposer un état de dommages pour obtenir du ministère des Régions libérées les fonds nécessaires à l'exécution des travaux.

Église de Chamboulive (Corrèze)

Devis de 16 262 Francs 98 concernant la restauration des contreforts de l'abside.

Il semble à la Commission que rien ne s'oppose à l'exécution de cette entreprise, à laquelle l'État pourrait contribuer dans une proportion de 2/3.

Église du Chalard (Haute-Vienne)

Devis de 27 224 Francs 06 dressé en vue de remédier à l'inondation des couvertures en dalles de l'abside et du transept, provoquée par un phénomène de capillarité.

La Commission ajourne sa décision sur ce devis jusqu'à ce que M. l'architecte Goubert se soit mis en rapport avec M. Ruprich-Robert qui, ayant observé en Auvergne des phénomènes de même nature, pourra sans doute lui indiquer les moyen d'en arrêter les effets.

Église de Vivonne (Vienne) Projet de vitrail

Les maquettes des 80/15/025/348 vitraux projetés pour l'église de Vivonne se rapportent à deux sujets : la Légende du gué de la biche et la commémoration des morts de la Guerre.

La Commission remarque que, dans le premier de ses sujets "Clovis poursuivant les armées d'Alaric est guidé par une biche chassée de la forêt", la composition ne fait pas corps avec la verrière. C'est un tableau, avec son cadre, introduit dans une grisaille, dont l'échelle domine celle des personnages. Ces derniers, malgré l'éloignement où ils sont se trouvent trop petits par rapport à l'animal légendaire qui a, d'ailleurs, assez peu la structure d'une biche.

Quant au second motif, il est encore moins heureux. Le Christ, du haut de la Croix, contemple deux corps de soldats étendus au pied de l'instrument de torture cependant que deux anges, dansant plutôt que volant, complètent la scène, à droite et à gauche. L'un de ces anges reçoit avec adresse dans un calice le sang jailliassant de la plaie du Sauveur, tandis que l'autre attend, les mains jointes, la fin de cette opération.

La figure du Père Eternel domine celle du Christ. Il est assis sur un nuage. Le Saint-Esprit est devant lui. Il bénit de la main droite et s'efforce de tenir de la main gauche un livre où figurent un alpha et un oméga. La bordure, trop grande, n'améliore pas l'ensemble de la composition. Dans ces conditions, la Commission des Monuments historiques estime impossible de laisser placer ces deux verrières dans l'église de Vivonne.

Église de Mazeuil (Vienne)

Devis de 31 317 Francs 84. Ce devis a pour objet la restauration de la façade ouest du clocher, le rétablissement du sommet de la flèche et l'installation d'un paratonnerre, enfin la reprise en sous oeuvre de deux arcatures et d'un pilastre, à la partie basse du clocher. 80/15/025/349

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Louzier, la Commission est d'avis que l''exécution de ce devis peut être approuvée.

Ancienne abbaye de Trizay (Charente-Inférieure)

La Commission, consultée par M. le ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-arts sur l'attitude qui doit être prise par son département en présence de la destruction volontaire par le propriétaire, M. Guillaud, d'une partie de l'abbaye de Trizay, monument classé.

Après avoir entendu lecture des rapports de MM. Perdreau et Sainte-Anne Louzier, Inspecteurs généraux des Monuments historiques, sur la question considérant que les ruines de l'abbaye de Trizay ont été classées comme Monument historique par arrêté du 20 décembre 1920 qu'aux termes d'une déclaration jointe à une dépêche de M. le préfet de la Charente Inférieure en date du 3 décembre 1920 M. Guillaud, propriétaire d'une partie des ruines susdites, avait accepté purement et simplement le classement.

Considérant qu'il résulte de l'instruction faite par les soins de l'administration des Beaux-arts que M. Guillaud a démoli la salle capitulaire faisant partie des ruines de l'abbaye de Trizay, à l'effet d'y installer une écurie.

Considérant que les voûtes de la dite salle capitulaire formées de six compartiments soutenus par deux colonnes isolées ornées de bases et de chapiteaux, constituaient un ensemble très bien conservé et d'un intérêt archéologique puissant que la reconstruction de ces voûtes est non seulement désirable mais aussi indispensable pour assurer la consolidation de la salle capitulaire aujourd'hui dépourvue des organes essentiels de sa stabilité 80/15/025/350 que cette reconstruction est possible et facilement réalisable, les matériaux provenant de la démolition de ces voûtes (futs, bases et chapiteaux de colonnes, claveaux d'arcs, moellons de remplissage, culs de lampe, retombées de vougtes, etc…) étant restés sur place et pouvant être remployés à l'exception de ceux utilisés pour la construction d'une auge pour 3 vaches.

Considérant d'autre part qu'aux termes de l'article 32 de la loi du 31 décembre 1913 "quiconque aura intentionnellement détruit, abattu, mutilé ou dégradé un immeuble ou un objet mobilier classé, sera puni des peintes portées à l'article 257 du Code pénal, sans préjudice de tous dommags-intérêts" ; que ce texte s'applique incontestablement au cas de M. Guillaud que celui-ci pourrait d'autant moins exciper de son ignorance du classement de ce monument et de sa bonne foi que, comme il a été rappelé plus haut, il avait purement et simplement consenti au classement et qu'il a d'ailleurs pris, lors de l'enquête ordonnée par l'administration des Beaux-arts, une attitude violente et agressive vis-à-vis des commissaires-enquêteurs, accentuant ainsi le caractère volontairement intentionnel de son action.

Considérant que, dans ces conditions, il est indiscutable que l'administration des Beaux-arts puise dans l'article 32 de la loi de 1913 le droit et le devoir de déposer entre les mains du Parquet une plainte tendant au renvoi de M. Guillaud devant la juridiction correctionnelle aux fins de condamnation de ce délinquant aux pénalités édictées par l'article 257 du Code pénal).

Considérant, par ailleurs, que l'État (administration des Beaux-arts), gardien des beautés artistiques et des richesses historiques de la Nation, a subi un préjudice certain du fait de l'acte de vandalisme commis par M. Guillaud qu'en 80/15/025/351 dehors des frais matériels qu'entraînera la reconstruction de l'édifice détruit, la valeur artistique et historique de ce monument se trouvera, nonobstant sa restauration, considérablement amoindri par ces motifs, émet l'avis :

1° qu'il y a lieu de reconstituer la salle capitulaire de l'abbaye de Trizay dans son état antérieur à la démolition opérée par le sieur Guillaud

2° qu'il échet pour l'État (administration des Beaux-arts) de déposer entre les mains du Parquet une plainte tendant au renvoi de M. Guillaud, à raison du fait susvisé, devant la juridiction correctionnelle pour y être statué ce qu'il appartiendra ; qu'il échet également pour l'État, concurremment, le cas échéant, avec la Commune de Trizay si elle est propriétaire pour la totalité ou pour partie des ruines de l'abbaye, de se porter partie civile au procès et de demander à la juridiction correctionnelle de lui allouer, pour le préjudice tant moral que matériel qu'il a éprouvé, ce dernier pouvant être au besoin fixé par état après restauration des lieux, des dommages-intérêts qui peuvent être dès maintenant provisionnellement fixés à vingt mille francs.

Théâtre national de l'Opéra à Paris (Seine)

Devis de 52 079 Francs 99 concernant les travaux nécessaires à la consolidation des deux groupes en cuivre repoussé exécutés par le sculpteur Gumery et décorant l'attique de la façade principale du monument.

Adoptant les conclusions du rapport de M. Defrasse, la Commission émet un avis favorable à l'exécution des travaux.

Palais de Fontainebleau (Seine-et-Marne)

Suivant les conclusions du rapport de M. Laloux, la Commission émet un avis favorable à 80/15/025/352 l'affecrtation, proposée par le service d'architecture du château de Fontainebleau, du crédit de 80 000 Francs inscrit au budget des Beaux-arts de l'exercice 1924 à la réfection de la couverture et des lucarnes de l'aile des ministres.

Domaine de Saint-Cloud (Seine-et-Oise)

M. Chifflot donne connaissance des propositions établies par M. l'architecte Louvet pour l'emploi du crédit de 90 000 Francs inscrit au budget des Beaux-arts de l'exercice 1924 en vue de la continuation des travaux à effectuer au Domaine de Saint-Cloud.

La répartition proposée est la suivante :

Continuation de la réfection de la Grande Cascade : 55 000 Francs

Continuation de la réfection de la balustrade du Bassin des Carpes : 20 000 Francs

Continuation de l'empierrement de l'avenue du Palais : 15 000 Francs

La Commission ne voit aucune objection à faire à ces dépenses.

M. Chifflot signale que, à la suite de la séance tenue sur place à Saint-Cloud, il a étudié de concert avec M. l'architecte Louvet, les moyens de satisfaire aux desiderata exprimés par la Commission.

A son avis, il y a intérêt à maintenir les vases qui décorent les angles du "Tapis Vert", entre le Bassin de la Grande-Gerbe et celui des Vingt-quatre jets. Mais il faudrait restaurer ces vases ; cette opéraion est évaluée à 44 900 Francs. Par contre, M. Chifflot estime nécessaire l'enlèvement des piédestaux du parterre des Vingt-quatre jets, à l'exception de quatre d'entre eux qui, restaurés, pourraient recevoir des vases décoratifs ; estimation de cette restauration 46 000 Francs 80/15/025/353 Les piédestaux supportant les lions de plâtre peuvent être conservés. La réfection des lions en pierre s'élèverait à environ 52 000 Francs. De même, pour remplacer un terme manquant près de l'allée des Chasses, il faudrait 18 000 Francs.

M. Chifflot propose également de supprimer, sauf quatre aux extrémités de cette voie, les piédestaux de l'allée de l'Orangerie. Prévision pour disposer quatre statues de pierre sur les socles conservés, en remplacement des plâtres actuels 71 800 Francs. Les socles du parterre devant le Bassin de l'Orangerie, les piédestaux vides du parterre du bassin des trois bouillons sont à supprimer.

Enfin, M. Chifflot signale que, si l'on veut remplacer les animaux de fonte du Bassin des cascades par des monstres de pierre, il faut prévoir une dépense de 82 500 Francs, à laquelle il convient d'ajouter environ 40 000 Francs de frais divers nécessités par le remaniement obligatoire des parterres ou autres menus travaux.

Si l'on additionne les divers éléments de dépense on arrive pour l'ensemble des remaniements demandés par la Commission, on arrive, imprévus et frais de direction non compris, à un total de 385 200 Francs.

L'assemblée remercie M. Chifflot des indications qu'il vient de lui donner. Elle adopte la réalisation du programme exposé en l'échelonnant sur plusieurs exercices, et elle émet le voeu qu'un crédit soit ouvert dès cette année pour commencer l'opération par la suppression des socles et des statues en plâtre. 80/15/025/354

Église de Montierneuf à Poitiers (Vienne)

Devis de 36 247 Francs 95, concernant l'exécution de divers travaux urgents (couvertures, chéneaux, meneaux de fenêtre à remettre en état).

L'exécution de ce devis fait l'objet d'un avis favorable de la Commission. Celle-ci demande que l'État participe à sa dotation dans une mesure aussi élevée que possible.

Amphithéâtre de Saintes (Charente-Inférieure)

Devis de 88 310 Francs 55 envisageant la continuation du dégagement de l'édifice. Ce devis se divise en deux chapitres :

Le premier chapitre prévoit le dégagement de la première précinction. Cette opération est évaluée à 45 140 Francs89. Le chapitre II a pour objet le dégagement du boulevard extérieur, estimé 43 169 Francs 66.

La Commission est d'avis que le 1er chapitre pourrait être exécuté en 1924, si la ville de Saintes contribuait pour moitié à sa dotation.

Tour de la Chaîne à La Rochelle (Charente-Inférieure)

Devis de 63 280 Francs. Ce devis a trait à la restauration du crénelage et du dallage de la plateforme, ainsi qu'à la reprise de divers parements extérieurs.

Sur la demande de M. André Hallays, la Commission ajourne sa décision sur cette entreprise, jusqu'à ce que l'architecte ait fourni des photographies de l'état actuel des créneaux et une épure des restaurations qu'il se propose d'y entreprendre.

Vestiges de la Demi-lune de la Porte Dauphine à La Rochelle (Charente-Inférieure)

Classement adopté.

Porte Dauphine à La Rochelle (Charente-Inférieure)

Devis de 31 263 Francs 60 présenté en vue de la restauration de l'édifice. 80/15/025/355

La Commission est d'avis que les trois premiers chapitres de ce devis peuvent être approuvés. Elle estime que le troisième chapitre prévoyant l'établissement d'un square aux abords de la porte devra être laissé à la charge de la Commune.

Porte de la demi-lune de la Porte Royale à La Rochelle (Charente-Inférieure)

Devis de 81 357 Francs 41 dressé en vue de la restauration et de l'aménagement de l'édifice.

La Commission est d'avis que ce devis peut être approuvé conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Louzier.

Porte Royale à La Rochelle (Charente-Inférieure)

Devis de 42 237 Francs 51 prévoyant la restauration et l'aménagement de l'édifice.

Le projet présenté par M. l'architecte en chef Gauthier ne soulève pas d'observation. La Commission est d'avis que son exécution soit approuvée.

Porte avancée de la demi-lune de la Porte Royale à La Rochelle et abords de cet édifice

Classement adopté.

Château de Versailles (Seine-et-Oise)

M.Chifflot informe la Commission que deux projets ont été étudiés par le service d'architecture du château de Versailles en vue du rétablissement du niveau ancien de la cour de marbre et des travaux accessoires qu'entrainerait cette opération.

Indépendamment du prix de la réfection du dallage estimé à 383 561 Francs, il faudrait compter 103 764 Francs pour surélever le vestibule d'entrée seul et 174 067 Francs pour surélever le vestibule et les deux pièces qui lui sont adjacentes. 80/15/025/356

M. Chifflot estime que la solution qui limite au vestibule la prolongation du niveau de la cour serait très médiocre. Il propose donc d'adopter la seconde proposition de M. Chaussemiche. Mais il lui semble que les ressources qu'absorberait la réalisation de ce projet auraient pour effet de retarder l'achèvement de travaux en cours, dont l'urgence est incontestée. Il conviendrait donc, à son avis, de différer cette opération jusqu'au jour où, les travaux actuels étant terminés, on pourrait incorporer la réfection du dallage de la Cour de marbre et ses conséquences dans l'un des programmes annuels de restauration. Dans ces conditions, on réparerait temporairement la partie fouillée, en rétablissant les choses de telle manière que puissent être utilisés plus tard les éléments de marbre à reconstituer.

La Commission déclare partager la manière de voir de M. Chifflot qui ensuite met l'assemblée au courant de la répartition projetée du crédit de 550 000 Francs inscrit au budget des Beaux-arts de l'exercice 1924 pour la continuation des travaux de réfection et de restauration à effectuer aux domaines de Versailles et de Trianon.

L'assemblée adopte le principe de cette répartition. 80/15/025/357

22 décembre 1923
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, Membre de l'Institu. Membres présents : MM. Albertini, Bernier, Boeswillwald, Enlart, Génuys, Hallays, Laloux, Louzier, Marcou, Nénot, Perdreau, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert et Sallez, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Remparts de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)

M. Paquet rappelle à la Commission qu'à la suite des négociations engagées en 1921 en vue du déclassement militaire des remparts de Saint-Malo et de la cession des terrains à la Ville et aux services des Ponts-et-Chaussées, M. le ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-arts avait demandé à M. le ministre de la Guerre de vouloir bien imposer certaines conditions afin de sauvegarder l'aspect de l'enceinte classée parmi les Monuments historiques.

Ces conditions consistaient :

1° Dans une servitude non aedificandi, applicable à la totalité des quais d'étendant du Môle des Noires à la pointe du château (côté du Port), où aucune construction ne pourrait être élevée sans l'autorisation de l'administration des Beaux-arts

2° Dans le non-renouvellement des concessions ou locations de terrains actuellement en cours

3° Dans l'affectation stricte à la navigation de luxe 80/15/025/358 des quais de Dinan, de la Bourse, Saint-Louis et Saint-Vincent, cette dernière clause ayant pour but d'éviter l'accumulation aux abords des murs de rempart d'encombrements inesthétiques de marchandises et de colis.

Informé de cette demande, M. le ministre des Travaux Publics a vivement protesté contre ces conditions. Il a demandé qu'elles soient retirées, les terrains déclassés en cause devant, à son avis, reprendre leur destination normale, sans aucune servitude pour le domaine public maritime, c'est-à-dire être affectés purement et simplement au commerce et aux opérations maritimes.

Néanmoins, sans prendre d'engagement par anticipation, il serait disposé, lors de l'achèvement des travaux d'amélioration du port, aujourd'hui en cours, à examiner la possibilité de réserver les quais sus-nommés à la navigation de luxe. D'autre part, il ne verrait pas d'inconvénient à ce qu'aucune construction nouvelle ne fût édifiée sur l'étendue du domaine militaire actuel, sans autorisation de son collègue des Beaux-arts.

Il ne semble pas à M. Paquet que le désaccord dont il vient d'entretenir l'assemblée soit irréductible. Il y voit, plus qu'une question de principe, une question de rédaction. On pourrait donc modifier le texte des conditions de 1921. Après étude de la question, et d'accord à ce sujet avec l'ingénieur des Ponts-et-Chaussées de l'arrondissement de Dinan, il propose le nouveau texte suivant :

1° Sur tous les quais s'étendant du Môle des Noires à la pointe du château (côté du Port) aucune construction de quelque nature que ce soit ne pourra être élevée qu'après entente entre l'administration des Beaux-arts et le Ministère des Travaux Publics.

2° Dans une largeur de 18 mètres à partir des remparts, sur le quai de Dinan et de 21 mètres sur les quais Sainte-Lucie et Saint-Vincent, aucune des concessions ou location de terrains 80/15/025/359 actuellement en cours ne sera renouvelée. Toutes seront retirées à leur expiration. Dans les limites qui viennent d'être indiquées, les encombrements de marchandises pouvant nuire au caractère esthétique des murs d'enceinte seront interdite.

3° Les quais de Dinan, de la Bourse, Saint-Louis et Saint-Vincent seront, autant que possible réservés à la navigation de luxe, lorsque l'achèvement des travaux d'aménagement du port, actuellement en cours, aura permis de donner à la navigation commerciale les emplacements qui lui font défaut aujourd'hui.

La Commission adopte ce texte et émet à l'unanimité le voeu que les pourparlers soient poursuivis sur cette base.

Remparts de Saint-Malo : Abaissement du parapet

Reprenant une demande déjà présentée par la Ville de Saint-Malo, M. William Bessec, demeurant dans cette ville, 13 rue de la Clouterie, sollicite l'autorisation d'abaisser le parapet des remparts entre le bastion Saint-Philippe et le bastion de la Hollande.

La Commission, adoptant les conclusions du rapport de M. Paquet, s'oppose à l'unanimité à ce qu'une suite lui doit donnée. Elle formule de nouveau l'avis que nulle modification ne doit être apportée au magnifique ensemble que forme l'enceinte de Saint-Malo, vue de la mer.

Remparts de Saint-Malo : Porte de Dinan

La Ville de Saint-Malo, soucieuse d'améliorer les abords de la porte de Dinan, a supprimé les water-closets publics qui en déshonoraient l'aspect. Elle se propose de les faire reconstruire, en les dissimulant dans le corps de garde à l'intérieur de l'enceinte.

M. Paquet se déclare favorable à l'exécution de ce projet, dont la Commission adopte le principe, après examen des plans dressés par M. Pariset, architecte des 80/15/025/360 Monuments historiques d'Ille-et-Vilaine.

Jardin des Tuileries à Paris (Seine)

M. Paul Léon informe l'assemblée que, par lettre du 28 novembre, M. Adolphe Chéron, député de la Seine, a sollicité l'autorisation d'organiser le dimanche 1er juin 1924, aux Tuileries, le XXXVe Concours annuel de l'Union des Sociétés d'éducation physique et de préparation au service militaire, dont il est le président. Dans sa demande, M. Chéron indique que ce concours, organisé chaque année depuis 1888, est devenu aujourd'hui une manifestation traditionnelle.

Or, aux termes d'un décret en date du 12 août 1923, la Commission des Monuments historiques doit être appelée à donner son avis sur toutes les demandes de concession du Jardin des Tuileries.

M. Paul Léon invite en conséquence, la Commission à délibérer sur la suite à donner à la demande de M. Chéron.

M. André Hallays après lecture de la lettre de M. Chéron, demande la parole.

Il respecte infiniment le but patriotique de la manifestation projetée, mais il voit de nombreuses objections à ce que la fête dont il s'agit soit de nouveau donnée dans le jardin des Tuileries. La construction de tribunes dans la grande allée (elles doivent être au nombre de huit), l'installation d'un vestiaire sur la terrasse du côté de la Seine ne lui semblent pas devoir être tolérées. Toute fête dans les Tuileries se traduit par des dégradations nombreuses et coûteuses qui ne sont jamais réparées aux frais des organisateurs. Il y a des plates bandes piétinées, des pelouses foulées, des doigts, des bras cassés aux statues. De plus toute foule nombreuse laisse des traces insalubres de son passage, et il ne faut pas oublier que des enfants, journellement, viennent jouer dans le jardin. Autre aspect de la 80/15/025/361 question, poursuit M. André Hallays, a-t-on le droit de priver pendant tout un dimanche le public des quartiers de la rive droite du seul jardin où il puisse se délasser et respirer ? Cette raison vient s'ajouter aux raisons d'ordre et d'économie qu'il a invoquées, aux raisons d'esthétique qu'il aurait pu faire valoir et que chacun saisit, et qui le poussent à demander que la Commission s'oppose par un avis formel à toute dérogation au décret du 12 août 1923.

MM. Bernier, Enlart, Nénot, Perdreau, Paquet partagent l'opinion de M. André Hallays. Ce dernier ajoute encore que l'on saisit mal les arguments que les organisateurs peuvent faire valoir pour justifier le choix des Tuileries. Il y a là une routine avec laquelle il faut rompre. A quoi sont donc destinés les stades et les terrains de jeux aménagés au cours de ces dernières années ?

M. Boeswillwald remarque que l'opinion soutenue par M. Hallays est celle de tous ses collègues. Puisque la Commission est consultée, il estime que le but recherché par les Sociétés d'Éducation physique - dont il reconnaît lui aussi le côté élevé - ne saurait, à son avis, servir d'excuse à une concession, même exceptionnelle, des Tuileries. Ce serait un précédent. Un précédent peut toujours être insidieusement allégué.

M. Génuys ayant proposé que l'assemblée exprime son avis par un vote à main levée, il est procédé à cette opération. Elle témoigne que tous les membres présents de la Commission des Monuments historiques sont opposés à ce que suite soit donnée à la demande de concession formée par l'Union des Sociétés d'éducation physique et de préparation militaire.

Beffroi de Béthune (Pas-de-Calais)

M. le président ayant invité M. l'Inspecteur général Génuys à donner lecture de son rapport sur la reconstruction de 80/15/025/362 l'Hôtel de ville détruit de Béthune autour du beffroi classé de la ville, M. Génuys rappelle que, dans sa séance du 19 janvier précédent, la Commission s'était prononcée pour l'isolement complet de l'édifice. Cet isolement se justifie au point de vue esthétique il se justifie davantage encore au point de vue archéologique. L'examen du monument a démontré, en effet qu'à son origine, il n'était nullement enrobé dans une construction adventice. La Commission en a jugé elle-même, lors de sa réunion sur place le 22 juin dernier. La conviction du rapporteur est formelle sur ce point. Elle s'accorde avec celle de tous les archéologues présents à la séance et M. Génuys se souvient de l'entretien qu'il a eu à ce sujet avec le regretté M. Eugène Lefèvre-Pontalis. Brièvement, il résume les preuves matérielles établissant que, primitivement, le beffroi de Béthune était indépendant : absence totale dans les façades de narpes ou solins de bâtiments de même époque ayant pu prendre appui sur leurs maçonneries ; présence, au contraire, au rez-de-chaussée, d'arcades ménagées sur chaque face pour permettre une libre circulation dans tous les sens.

La Commission, à son avis, est donc bien-fondée à demander que l'Hôtel de ville soit reconstruit à un autre emplacement. Maintenant, est-il pour sa reconstruction un autre emplacement possible ? La Commission, estime M. Génuys, n'a pas à peser sur le choix de la Municipalité pour un terrain plutôt que pour tel autre. Mais étant donné qu'il existe des terrains possibles, elle ne peut que confirmer sa précédente manière de voir. Place de Lille, par exemple, on trouve un vaste terrain disponible et ce terrain, complété au besoin par une emprise sur la cour du collège, facile à compenser, 80/15/025/363 permettrait au talent de M. l'architecte Cordonnier, nullement mis en cause d'ailleurs, de déployer toutes ses ressources. Ce n'est là, évidemment, qu'une suggestion. Mais M. Génuys croit pouvoir conclure qu'en s'efforçant d'obtenir l'isolement du beffroi de Béthune, la Commission agit dans l'intérêt même de la ville.Cette dernière regretterait sans doute plus tard de n'avoir pas su conserver la place vaste et aérée que les circonstances ont créée au centre même de son agglomération et que tant d'autres villes s'efforcent d'établir dans leur enceinte au prix de longues démarches et de coûteux sacrifices.

M. Génuys ajoute qu'il ne fait guère aujourd'hui que donner à la Commission des renseignements d'ensemble. La question n'est pas encore prête à recevoir une solution. Tous les jours, le rapporteur reçoit des documents nouveaux. A son tour, le Touring Club de France a protesté contre la perspective d'un enrobement du beffroi dans les bâtiments de la Mairie. M. Cordonnier a dressé un nouveau projet, dont le service des Monuments historiques n'a pas encore été officiellement saisi. C'est M. Théodore, membre de la Commission des Monuments historiques du Nord et du Pas-de-Calais, qui, à titre privé, en a adressé un exemplaire à M. l'Inspecteur général.

L'assemblée examine ce nouveau projet, qui, laissant le beffroi dégagé sur ses quatre faces, est vivement défendu par M. Laloux.

Différentes observations sont échangées à ce sujet entre MM. Laloux, Enlart, Paquet, Génuys et André Hallays.

M. Paul Léon, résumant la situation, est d'avis d'attendre pour statuer définitivement sur la question que l'administration soit officiellement informée des nouvelles intentions de la Ville de Béthune.

La Commission déclare partager cette manière de voir.

Maison Carrée à Nîmes (Gard)

Avant d'aborder la suite de l'ordre du jour, M. Paul Léon 80/15/025/364 tient à faire part à la Commission de l'étonnement qu'il a éprouvé au cours d'un récent voyage, en constatant la manière dont était conduite l'installation d'un paratonnerre sur la Maison Carrée, à Nîmes.

Il invite très vivement M. Sallez à prendre toutes dispositions utiles pour que cet appareil de protection, dont la nécessité ne lui paraît pas évidente, n'altère pas l'harmonie d'une construction aussi justement célèbre.

Église de Bourgueil (Indre-et-Loire)

Devis de 93 392 Francs 36, concernant la réparation des faces Ouest, Sud et Nord du clocher et de sa flèche.

La Commission est d'avis que l'exécution de ce devis peut être approuvée, sous réserve des observations présentées par M. Paquet in fine de son rapport. Ces observations sont les suivantes :

1° les rejointoiements, prévus dans le devis en mortier de ciment, devront être exécutés en mortier de chaux hydraulique

2° toutes les vieilles pierres conservées seront fluatées. La dépense résultant de cette opération devra être prélevée sur les imprévus, le devis paraissant, en général, largement établi.

Cathédrale de Nantes (Loire-inférieure)

Devis de 41 866 Francs 13, prévoyant l'achèvement de la restauration des meneaux des fenêtres hautes de la nef, côté nord.

La Commission est d'avis que ce devis peut être réalisé sans observation. 80/15/025/365

Église Notre-Dame des Ardilliers, à Saumur (Maine-et-Loire)

Devis de 22 279 Francs 63, relatif à la continuation des travaux de restauration de l'édifice.

Ce devis est de première nécessité. Aussi la Commission en approuve-t-elle l'exécution.

Maison de la Reine de Sicile à Saumur (Maine-et-Loire)

Devis de 41 381 Francs 85, dressé en vue de la restauration des parties hautes et toitures de l'édifice.

La Commission est d'avis que ce devis peut être exécuté Elle s'associe à M. Paquet pour demander qu'avant la mise en train des travaux, l'architecte établisse un dessin plus précis que celui qui figure au dossier et permettant d'apprécier l'arrangement de la nouvelle couverture sur la tourelle d'escalier.

Cathédrale du Mans (Sarthe)

Devis de 15 258 Francs 98 ayant pour objet l'enlèvement de la flèche et des clochetons en fonte du clocher devenus dangereux.

Adoptant les conclusions du rapport qui lui est présenté par M. Ruprich-Robert, l'Assemblée estime qu'il y a lieu de donner suite à cette entreprise.

Devis de 43 201 Francs 24 prévoyant la restauration des vitraux du déambulatoire nord.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Ruprich-Robert, la Commission est d'avis que cette opération pourra être réalisée sur plusieurs exercices.

Église Notre-Dame-de-la-Couture au Mans (Sarthe)

Devis de 373 507 Francs 05, prévoyant les travaux à effectuer 80/15/025/366 à la tour nord de l'édifice, après incendie.

M. Ruprich-Robert rappelle que la Commission a été précédemment appelée à examiner divers projets tendant à compléter la tour nord de l'église de la Couture, demeurée sans toiture depuis le sinistre qui en a détruit le beffroi. Lors de son dernier examen, l'assemblée avait jugé que la toiture devait être rétablie telle qu'elle existait avant l'incendie, à l'aide de l'indemnité allouée par la compagnie d'assurances, soit 85 000 Francs. Le devis de 373 507 Francs 05, présenté par M. l'architecte en chef Vorin, répond à ce programme. Mais il y a lieu de défalquer de son montant une somme de 177 375 Francs, afférente au remplacement des cloches fondues par le feu. Dans ces conditions, c'est à une dépense de 196 132 Francs 05 qu'il y a lieu de faire face pour réaliser l'entreprise.

Si l'on retranche, de l'indemnité précitée de 85 000 Francs, la part relative aux cloches, c'est-à-dire 12 275 Francs 82, il reste 72 724 Francs pour doter le devis et M. Ruprich-Robert se demande comment procéder pour parfaire la différence, qui s'élève par conséquent, à 123 408 Francs 05. Il propose de répartir entre la Ville du Mans et le budget des Beaux-arts la charge de la supporter.

Après en avoir délibéré, la Commission estime que cette solution peut être adoptée, à la condition que la Municipalité fournisse la totalité de la quote-part qui lui incombe dans les travaux projetés. En cas de défaillance de sa part, le devis serait ajourné, et l'on se bornerait, à assurer la protection du mur par des moyens appropriés.

Cloître de l'ancienne abbaye de Saint-André-le-Bas à Vienne (Isère)

Classement adopté.

La Commission émet également un avis favorable au classement de trente deux chapiteaux provenant de cet édifice 80/15/025/367 et qui sont, à l'heure actuelle, la propriété de la Société des amis de Vienne. L'assemblée prend note de l'engagement souscrit par l'Association des amis de Vienne, de tenir ces fragments à la disposition de l'administration des Beaux-arts, dans le cas où elle désirerait les utiliser, pour une restauration de l'édifice.

Ancienne abbaye de l'Epau au Mans (Sarthe)

Classement adopté.

Église d'Irancy (Yonne)

La Commission ajourne l'examen du classement de cet édifice, jusqu'à ce qu'elle soit renseignée sur l'importance des travaux à y effectuer.

Clocher de l'ancienne Église de Saint-Maurice-lès-Châteauneuf (Saône-et-Loire)

La Commission émet un avis favorable en principe au classement de cet édifice, sous réserve de l'engagement que devra prendre la Commune propriétaire de contribuer pour moitié à la restauration du monument.

Porte fortifiée de Montaiguet (Allier)

Classement adopté.

Église de Najac (Aveyron)

Classement adopté.

Château de Saint-Germain-de-Livet (Calvados)

La Commission émet un avis favorable au classement des parties suivantes de cet édifice. Tour ronde au midi et galerie faisant suite à cette tour ; porte d'entrée et tourelles l'accompagnant, salle d'angle du rez-de-chaussée avec sa cheminée, ses peintures, sa porte en menuiserie, cheminée du premier étage. L'assemblée émet le voeu que, conformément à sa demande, une somme de 2 000 Francs soit allouée au propriétaire, 80/15/025/368 M. Pillaut, chef du contentieux au ministère des Affaires Etrangères, pour l'indemniser du préjudice causé par le classement.

Maison XIVe siècle, à Bayeux (Calvados) dite Maison du Gouverneur

Classement adopté, à l'exception des locaux intérieurs et de la bâtisse en contrebas sur cour.

Maison XVe siècle, 1 rue des Cuisiniers à Bayeux (Calvados)

Classement de la façade et des couvertures, adopté.

Maison XIVe siècle 31 rue Lastié à Cahors (Lot)

Classement de la façade, adopté.

Église de Roziers-Côtes-d'Aurec (Loire)

Classement adopté.

Hôtel-Dieu de Thonon-les-Bains (Haute Savoie)

Classement des façades intérieures et extérieures, adopté.

Fontaine Place Jouvenet à Vienne (Isère)

La Commission réserve son avis sur le classement de cet édifice, qui sera, à titre indicatif, inscrit sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Porte des Moulins à Langres (Haute-Marne)

Classement adopté.

Église Saint-Martin à Langres (Haute-Marne

Classement de la façade ouest et du clocher, adopté.

Immeuble 132 Grande Rue Émile Zola à Troyes (Aube)

La Commission réserve sa décision sur le classement de cet édifice, qui devra être inscrit sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. 80/15/025/369

Église Saint-Maurice à Annecy (Haute Savoie)

Classement rejeté.

Maison des Princes à Montbéliard (Doubs)

La Commission demande que les deux cheminées décoratives qui se trouvent au second étage de cet immeuble, soient inscrites avec leurs plaques foyères, sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Château de Montbéliard (Doubs)

La Commission émet un avis favorable au classement des parties suivantes du château de Montbéliard :

1° tours, avec leurs substructures et la façade est qui les sépare

2° porte d'entrée de la façade nord du bâtiment sud-est avec le motif sculpté qui la décore

3° le bâtiment à pignon, renfermant la salle des Seigneurs.

Immeuble XIIIe siècle, n° 12 à 18 rue des Clercs à Vienne (Isère)

Classement de la façade, adopté.

Fonrtaine du jeu de Paume à Vienne (Isère)

Classement adopté.

Porte de la cour de l'Ambulance à Vienne (Isère)

Classement adopté.

Pont Saint-Martin à Vienne (Isère)

Classement adopté.

Fontaine, Place de l'Hôtel de ville à Vienne (Isère)

Classement adopté.

Ancienne Cité de Conflans (Savoie)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Sallez la Commission estime que bien que la Cité de Conflans présente un intérêt pittoresque incontestable dans son ensemble et ses détails, elle ne peut cependant être inscrite sur la liste des Monuments historiques. L'assemblée est d'avis que c'est plutôt parmi les sites 80/15/025/370 pittoresques que l'ensemble de la Cité de Conflans devrait être classé, pour être protégé.

Maison du Planet à Saint-Rémy (Bouches-du-Rhône)

Devis de 11 797 Francs 58 ayant pour objet la remise en état du rez-de-chaussée de l'immeuble.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission est d'avis que le projet présenté à l'appui de son devis par M. Formigé pourra être exécuté aux frais de la Commune, mais à la condition que l'architecte renonce, en le réalisant, au couronnement des fenêtres et aux arcs encadrant ces fenêtres.

Cloître de La Chaise-Dieu (Haute-Loire)

La Commission émet le voeu que l'emplacement du cloître ne soit occupé par nul monument quel qu'il soit.

Elle demande à l'unanimité que la Municipalité fasse choix d'un autre endroit pour élever un monument, plus simple que celui dont le projet lui a été présenté, à la mémoire des soldats de la Commune, morts au cours de la Guerre.

Cathédrale de Chartres (Eure-et-Loir)

Devis de 79 887 Francs 34 prévoyant la restauration des fenêtres de la chapelle Saint-Piat.

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission se prononce pour l'exécution de ce devis.

Hôtel des Monnaies à Villemagne (Hérault)

Classement adopté.

Relevés

La Commission émet le regret de ne pouvoir acquérir les relevés présentés par :

MM. Bresse : cloître de Saint-André-le-Bas à Vienne (Isère) ; Chaussepied : ancien évêché de Quimper (Finistère). 80/15/025/371

Elle propose, par contre, qu'une somme de deux cents francs soit offerte à M. Moreux pour son relevé de l'église de Mont-Saint-Vincent (Saône-et-Loire). 80/15/025/372


145Sic : continuation

146Blanc dans le texte.

147Manuscrit au crayon.

148Barré : à l'exclusion des parties intérieures du bâtiment bas situé à gauche de la tourelle.