1926
12 février 1926 [Vendredi]

Présidence de M. Paul Léon, membre de l'Institut, directeur des Beaux-arts. Membres présents : MM. Aubert, Boeswillwald, Bonnier, Cagnat, Cartault, Enlart, Defrasse, Faure, Génuys, Hallays, Haraucourt, Koechlin, Laloux, Marcou, le Chanoine Muller, Nénot, Nodet, Perdreau, Pontremoli, Perrault-Dabot, Puthomme, Ruprich-Robert, Verdier, Verne.

Assistaient également à la séance : MM. Paquet et Sallez, Adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Remplacement de membres décédés

En déclarant la séance ouverte, M. Paul Léon rappelle que la Commission doit aujourd'hui pouvoir au remplacement de deux de ses membres décédés au cours de l'année dernière : MM. André Michel et Brutails.

Le directeur des Beaux-arts fait connaître que MM. Bréhier, Labande et Durand ont posé leur candidature au fauteuil de M. Brutails, MM. Brière, Hautecoeur et Hourticq à celui du regretté André Michel.

Il est procédé sur cette question à un vote qui donne les résultats suivants :

1° pour remplacer M. Brutails :

en 1ère ligne M. Durand, en 2e ligne M. Labande, en 3e ligne M. Bréhier

2° pour remplacer M. André Michel :

en 1ère ligne M. Hourticq, en 2e ligne M. Brière, en 3e ligne M. Hautecoeur.

Des arrêtés prononçant la nomination de M. Georges Durand, membre-correspondant de l'Institut à Amiens et de M. Hourticq, professeur à l'École des Beaux-arts seront en 80/15/026/114 conséquence soumis à l'agrément de M. le ministre par les soins de l'Administration des Beaux-arts.

Palais du Louvre et des Tuileries à Paris (Seine)

M. l'Inspecteur général Nénot donne connaissance des propositions faites par M. l'architecte Lefèvre en vue de l'emploi du crédit de 475 000 Francs inscrit au budget de l'exercice 1926 en vue de la continuation des travaux de construction et de réfection à exécuter aux Palais du Louvre et des Tuileries.

Ces propositions correspondent aux observations suivantes :

Réfection et rejointoiement des sculptures décoratives à l'étage d'attique, entablement du Pavillon Donon, ainsi que des grandes lucarnes du Pavillon Daru 50 000 Francs

Couverture. Réfection de la couverture et des ornements en plomb de ces mêmes pavillons 70 000 Francs.

Pavillon des États, membron (continuation) 30 000 Francs.

Cour carrée, continuation de la réfection du sol en bitume et pavage 50 000 Francs.

Réfection des menuiseries aux fenêtres du premier étage du Vieux Louvre 25 000 Francs.

Peintures extérieures 25 000 Francs.

Orangerie : transformation en musée de la deuxième partie du bâtiment 200 000 Francs.

Total : 475 000 Francs.

Conformément aux conclusions du rapporteur, la Commission adopte ce projet de répartition.

Château de Fontainebleau (Seine-et-Marne)

M. l'Inspecteur général Laloux fait connaître à l'assemblée que M. l'architecte Bray se propose d'employer le crédit de 80 000 Francs, inscrit au budget de 1926 pour la continuation des travaux de restauration du château de Fontainebleau, à la réfection des couvertures, 80/15/026/115 souches de cheminées et lucarnes du bâtiment situé entre la cour des Mathurins et le passage de Diane. Cette proposition fait l'objet d'un avis favorable de la Commission.

Domaines de Versailles et de Trianon (Seine-et-Oise)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Pontremoli, la Commission adopte la répartition suivante pour l'emploi du crédit de 475 000 Francs inscrit au budget de 1926 en vue de la continuation des travaux de réfection entrepris dans les domaines de Versailles et de Trianon :

1° installation de W.C. 55 000 Francs,

2° charpentes du Hameau de Trianon 80 000 Francs,

3° plantations aux abords de la Pièce d'eau des Suisses et dans le Jardin de Neptune 22 000 Francs,

4° réfection de la rivière de Trianon 150 000 Francs,

5° réfection des serres 120 000 Francs,

6° travaux divers dans les salles de musée 50 000 Francs.

Travaux à entreprendre sur les crédits du budget de 1926 dans le parc de Saint-Cloud (Seine)

Ayant entendu lecture du rapport de M. Pontremoli, la Commission émet l'avis que les revenus provenant de la perception du droit d'entrée dans le parc de Saint-Cloud devront être affectés en 1926 aux travaux suivants :

1° continuation de la remise en état des routes carrossables 79 334 Francs,

2° continuation de la réfection de la partie inférieure de la Grande cascade 35 000 Francs,

3° réfection de la balustrade au-dessus du Bassin des carpes 20 000 Francs,

4° continuation de la réfection du Bassin du Grand jet 20 000 Francs. 80/15/026/116

Jardin de Jussieu dans la plaine de Chévreloup à Versailles (Seine-et-Oise)

Ayant entendu lecture du rapport de M. Pontremoli, la Commission déclare n'avoir pas d'objection à opposer à la réalisation du projet établi par M. Chaussemiche. Elle demande seulement que ce dernier tienne compte à l'exécution des observations suivantes, suggérées par l'examen de son plan.

1° le plan dressé ne tient pas compte des mouvements de terrain assez sensibles de la plaine de Chévreloup, qui forme avec les boqueteaux couronnant ses ondulations le fond du tableau des allées du Parc de Trianon. Il y aura lieu de remédier à ce défaut.

2° afin de ménager les vues futures, l'architecte a prolongé les allées de Trianon au-delà de l'allée qui les sépare du Parc de Jussieu. Il faudrait que les grillages séparatifs du Parc de Jussieu soient, au droit de ses allées, remplacés par des sauts de loup.

3° en ce qui concerne l'entrée du Parc de Jussieu près de la Porte Saint-Antoine, tous les arbres de ligne des allées du Domaine de Versailles devront être respectés sans aucune exception et la nouvelle entrée des jardins de Jussieu devra être remaniée de façon à n'entamer en rien le plan actuel de la Porte Saint-Antoine et des allées qui l'entourent.

4° l'établissement du Jardin de Jussieu et sa plantation étant à longue échéance, tous les arbres de futaie des boqueteaux ou remises compris dans la plaine de Chévreloup devront être laissés sur pied. Ils ne seront abattus que lorsque l'état des travaux d'installation l'exigera de façon absolue.

5° l'inspecteur des Eaux-et-Forêts de Seine-et-Oise et l'architecte en chef des Domaines de Versailles et de 80/15/026/117 Trianon auront un droit de contrôle sur les travaux du jardin de Jussieu pendant toute leur durée.

6° de plus, le Muséum d'Histoire naturelle entrant en possession des pépinières de la Porte Saint-Antoine qui appartiennent à l'administration des Beaux-arts, cette dernière devra avoir le droit d'y approvisionner en jeunes plants les Parcs de Versailles et de Trianon.

Droit d'entrée à Trianon à Versailles (Seine-et-Oise)

M. André Hallays, demandant la parole, fait connaître à ses collègues qu'il lui semblerait opportun de sectionner le droit d'entrée à Versailles et de prélever ce droit d'une façon spéciale à l'entrée du Parc de Trianon. Trianon est de toutes les parties de Versailles la plus visitée par les étrangers. Or, l'entretien du petit Trianon exige périodiquement une dépense considérable sans laquelle le Hameau de Marie-Antoinette tomberait rapidement en ruines. Le montant du droit d'entrée permettrait de doter sa restauration périodique sans distraire des crédits budgétaires des sommes importantes et qui pourraient ailleurs être utilement employées.

Cette suggestion après quelque débat, est adoptée par l'assemblée.

La Commission décide à l'unanimité de la transmettre au service qualifié pour lui donner suite.

Église Saint-André-le-Bas à Vienne (Isère)

La Commission ayant pris connaissance du nouveau projet présenté par M. l'architecte Formigé en vue de l'agrandissement de l'église Saint-André-le-Bas à Vienne, fait connaître qu'elle ne s'oppose pas à sa réalisation, mais qu'il serait prudent d'augmenter le nombre des corbeaux de pierre portant les extrémités des entraits des arbalétriers. 80/15/026/118

Église de Houdan (Seine-et-Oise)

Devis de 81 488 Francs 46 concernant la restauration de la face nord de la nef.

La Commission approuve l'exécution de ce devis sous réserve des légères observations de détail formulées dans son rapport par M. Boeswillwald.

Boutiques de l'église Saint-Nizier à Lyon (Rhône)

La Commission, saisie à nouveau de la question des boutiques adossées à l'église Saint-Nizier est unanime à déclarer que ces constructions ne doivent pas être maintenues. Elle en poursuivra la démolition progressive afin d'assurer, comme partout ailleurs, le dégagement et l'assainissement de l'édifice.

Chapelle du collège de Carpentras (Vaucluse)

Après échange d'observations, la Commission déclare ne pas s'opposer à la désaffectation de cet édifice, mais elle émet à l'unanimité un voeu tendant à son classement.

Cathédrale de Bourges (Cher)

Devis de 81 363 Francs 67 prévoyant la restauration des vitraux de la chapelle de la Vierge, de Sainte-Jeanne-de-Valois, de Saint-Joseph et de deux fenêtres hautes, du côté nord.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Boeswillwald, la Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis en deux exercices.

Château de Lengaran à Lavérune (Hérault)

Classement adopté à l'unanimité et au besoin d'office.

Château de Vizille (Isère)

A l'unanimité, la Commission adopte les conclusions du rapport de M. Sallez. Il est impossible de 80/15/026/119 céder à la Commune de Vizille une parcelle, si minime soit-elle, du domaine de Lestiguières pour y construire une école communale et une école primaire supérieure de filles. Il ne manque pas à Vizille de terrains favorables à une telle construction. Aliéner une partie du parc serait aller à l'encontre du vote émis par le Parlement qui a entendu maintenir l'intégrité de la propriété acquise de M. Marone. De plus, cette aliénation entraînerait des dépenses très considérables, le terrain demandé par la Commune soutenant la ferme de Vizille qu'il faudrait transporter ailleurs et sa cession devant nécessiter une modification du chemin de circulation et de surveillance qui fait le tour des terrains domaniaux.

Enfin, en prenant sa décision, la Commission envisage les inconvénients qui se produiraient, en cas de séjour du chef de l'État au château de Lesdiguières, du fait de la proximité des établissements scolaires, où les allées et venues seraient très difficiles à surveiller.

Hôtel d'Assézat à Toulouse (Haute-Garonne)

Devis de 101 650 Francs 71 ayant pour objet la restauration de la façade est et celle de la tourelle de l'escalier.

Adoptant les conclusions du rapport de M. Boeswillwald, la Commission approuve l'exécution de ce devis, à la réalisation duquel l'État pourra participer, si les circonstances le permettent, jusqu'à concurrence du tiers de la dépense prévue.

Hôtel des Ambassadeurs de Hollande, rue Vieille-du-Temple, à Paris

La Commission, ayant examiné le projet présenté par M. Danis, ne voit qu'avantage à l'enlèvement de la devanture de magasin qui déshonore la façade de l'Hôtel des 80/15/026/120 Ambassadeurs de Hollande, à droite de la porte cochère, sur la rue Vieille-du-Temple.

Monument commémoratif dans l'église de Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne)

La Commission ne s'oppose pas à la mise en place dans l'église de Saint-Bertrand-de-Comminges de la plaque commémorative dessinée par M. Rixens, mais elle demande que l'exécution de cette plaque soit très étroitement surveillée par l'architecte en chef des Monuments historiques de la Haute-Garonne.

Ancienne abbaye de Ferrières (Loiret)

Devis de 184 787 Francs 14 envisageant la remise en état de la façade et l'installation dans le bâtiment des services municipaux.

La Commission ne voit pas d'objection à formuler à l'encontre de cette entreprise, la Commune devra assumer en trois ans sa dotation jusqu'à concurrence d'une somme atteignant au moins cent mille francs.

Église de Gallardon (Eure-et-Loir)

Devis de 150 326 Francs 45, prévoyant les travaux à exécuter en vue de la restauration de la charpente lambrissée et de la réfection de la toiture de la nef.

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission approuve l'exécution de ce devis. La Commune devra être invitée à faire connaître la mesure dans laquelle elle pourra participer à la dépense, sa participation devant servir de base à la subvention de l'État.

Église paroissiale à Saverne (Bas-Rhin)

La Commission adopte le 80/15/026/121 classement de l'église paroissiale de Saverne et, par voie de conséquence, s'oppose à ce que cet édifice reçoive la décoration peinte dont le projet lui a été soumis.

Chapelle de Thal, dite de Kirchberg (Bas-Rhin)

La Commission décide de poursuivre le déclassement de l'église de Thal conformément à la loi.

Cette mesure, motivée par l'indifférence que la Commune témoigne pour la conservation du bâtiment, ne sera pas applicable au clocher rond dont la disposition très spéciale et très rare mérite d'être préservée.

Question de la "Liste Wollf" en Lorraine

Sur la proposition de M. André Hallays, la Commission décide d'examiner la Liste des monuments présentant un intérêt d'histoire ou d'art qui, analogue à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques, est connue en Alsace sous le nom de "Liste Wollf". Les édifices les plus intéressants qui y sont mentionnés seront classés.

Hôtel des Invalides à Paris (Seine)

M. Nénot fait connaître qu'il s'est rencontré avec le général Mariaux, commandant l'Institution nationale des Invalides, et que ce dernier s'est accordé avec lui pour reconnaître que le Monument aux généraux morts pour la France ne pouvait pas être maintenu à son emplacement actuel.

Ce Monument sera modifié suivant les indications données par M. Nénot et érigé dans la chapelle des fonts-baptismaux, immédiatement à droite de la porte d'entrée de l'église Saint-Louis.

École de Santé militaire au Val-de-Grâce à Paris (Seine)

Ayant entendu lecture du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la 80/15/026/122 Commission donne son agrément à l'emplacement proposé dans la cour de l'église du Val-de-Grâce pour le Monument aux morts du Corps de service de Santé militaire. Cet emplacement est l'angle rentrant sud-est du bras sud du transept.

Théâtre national de l'Opéra à Paris (Seine)

M. l'Inspecteur général Defrasse informe l'assemblée que M. l'architecte Patouillard propose d'employer le crédit de 300 000 Francs inscrit au budget de 1926 pour l'entretien du Théâtre de l'Opéra aux entreprises suivantes :

Mesures contre l'incendie ; continuation des travaux de remise en état des façades ; remplacement des tapis des Loges des deuxième et troisième étages.

Ces propositions sont favorablement accueillies.

Pour répondre à une question qui lui a été posée, M. Defrasse ajoute que les aigles de cuivre qui décoraient l'entrée de l'Empereur sur la rue Auber ont dû être déposées parce qu'elles menaçaient ruine et qu'elles seront remises en place dès que la situation des crédits le permettra.

Élargissement du Pont de la Concorde à Paris (Seine)

La Commission entend lecture du rapport de M. Bonnier sur l'élargissement éventuel du Pont de la Concorde et le maintien provisoire de la passerelle établie à côté de ce pont à l'occasion de l'Exposition des Arts-décoratifs.

En ayant délibéré, l'assemblée fait connaître que, n'ayant pas été consultée usr l'installation de cette passerelle, elle n'a pas d'avis à donner sur son maintien ; mais elle demande qu'il ne soit effectué aucun changement au Pont lui-même sans qu'elle ait été préalablement consultée, toute modification de l'ouvrage de Perronet intéressant directement l'estéthique de la place de la Concorde, classée parmi les Monuments historiques.

Proposition de loi modifiant la loi du 20 avril 1910 interdisant l'affichage

La Commission adopte enfin la teneur et les conclusions du rapport suivant de M. Gabriel Ventre, relatif à la proposition de loi présentée par M. Montigny, député, en vue de réglementer l'affichage dans les Monuments historiques et sites naturels classés 80/15/026/123 par la proposition de loi, modifiant la loi du 20 avril 1910 interdisant l'affichage sur les Monuments historiques et dans les sites de caractère artistique présentée par M. Montigny, député.

La proposition de loi, présentée par M. Montigny, apporte deux modifications importantes à la loi du 22 avril 1910, qui réglemente l'affichage sur les Monuments historiques et dans les sites classés ; mais elles ne tendent point, comme on pourrait tout d'abord le supposer, à renforcer ou à étendre cette loi, que les conclusions départementales des sites et les préfets ont mis si longtemps à appliquer, et qui commence seulement à produire ses heureux effets.

Ces heureux effets - dont se réjouissent tous ceux qui ont à coeur la sauvegarde et le respect de nos monuments et de nos sites - n'ont été obtenus qu'en lésant certains intérêts particuliers ; et c'est au nom de ces intérêts, que M. Montigny propose les deux modifications suivantes :

1° l'adjonction, aux membres déjà désignés des Commissions départementales des sites de "un ou plusieurs représentants de la Chambre Syndicale des propriétaires et de l'Industrie de l'affiche".

2° la possibilité, pour les intéressés, "d'un recours devant le Conseil d'État, lequel aura tout pouvoir, soit pour annuler l'arrêté en question, soit pour restreindre le périmètre d'interdiction".

Je ne crois pas possible de suivre sur ces deux points l'honorable député et je propose à la Commission des Monuments historiques d'émettre un avis nettement défavorable. A titre documentaire, je signale que la Société des paysages, dont sa dernière séance du samedi 6 février, s'est 80/15/026/124 unanimement élevée contre les modifications projetées. Par leur composition même, les commissions départementales des sites - qui comprennent des fonctionnaires, des ingénieurs, des archéologues, des artistes - offrent toutes les garanties désirables de compétence, d'indépendance et de désintéressement. Les promoteurs et les rapporteurs de la loi du 20 avril 1910 ont eu le plus grand souci d'équilibrer les éléments qui constituent ces commissions. Il suffit, du reste, d'avoir quelque sens esthétique et du bon sens pour déterminer le périmètre où l'affichage porte atteinte à l'aspect d'un monument ou d'un site. L'adjonction de représentants des propriétaires et des afficheurs ne ferait que compliquer les décisions à prendre, par l'intervention de considérations d'intérêts privés, respectables souvent, mais qui doivent céder devant l'intérêt général. La loi a été faite pour mettre fin à des abus qui devenaient véritablement scandaleux. Il est bien évident que les représentants des propriétaires et des afficheurs n'interviendraient dans les commissions que pour faire échec à la loi.

d'autre part, le rôle du Conseil d'État ne saurait être d'examiner le détail des mesures prises par les préfets pour déterminer le périmètre d'interdiction de l'affichage à qui, du reste, s'adresserait la Haute assemblée pour juger du bien fondé des mesures critiquées, sinon à la Commission des sites elle-même, c'est-à-dire aux gens qui se trouvent sur place, connaissent tous les aspects de la question, et offrent le plus de compétence ? Or les arrêtés des préfets ne peuvent être pris, aux termes de la loi, que sur l'avis conforme des commissions départementales. Si le préfet commet sur ce point un abus de 80/15/026/125 pouvoir ou une illégalité, le recours de droit commun s'offre aux intéressés ; mais le Conseil d'État ne peut examiner les détails d'application d'une mesure légale. Si l'on voulait pourtant prévoir le cas - infiniment peu vraisemblable - où une commission des sites, mue par de mesquines considérations locales ou personnelles, ou même simplement par suite d'une erreur et d'une fausse appréciation des choses, commettrait un abus et proposerait des interdictions d'affichage injustifiées ; si, par excès de prudence, on désirait qu'un recours fût possible, il semble que le ministre des Beaux-arts serait seul qualifié pour trancher une question d'esthétique. Peut-être pourrait-on envisager la possibilité, pour les intéressés lésés, d'un recours devant celui-ci, qui statuerait après avoir pris l'avis de la Commission des Monuments historiques ou d'une commission spéciale.

Les questions de classement et de protection de ces sites naturels deviennent sans cesse plus importantes et plus nombreuses. Il reste encore beaucoup à faire pour sauvegarder les beautés pittoresques de la France. La législation qui les protège est, peut-on dire, rudimentaire. La création d'une Commission spéciale des Sites, comme il en existe une pour les objets mobiliers, pourrait donner d'utiles et féconds résultats. 80/15/026/126

13 février 1926
Présidence de M. Boeswillwald, Inspecteur général des Monuments historiques. Membres présents : MM. Aubert, Enlart, Faure, Génuys, Hallays, Krafft, Marcou, Muller, Nodet, Perdreau, Pottier, Ruprich-Robert, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet et Sallez, Architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Ancienne abbaye de Souvigny (Allier)

Considérant le peu de valeur des raisons données par le propriétaire de l'ancienne abbaye de Souvigny pour décliner le classement des restes de la salle capitulaire, de la galerie du cloître, de la façade nord du XIXe siècle et de la façade en retour du XVIIIe siècle avec son pavillon central, la Commission adopte à l'unanimité les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet et demande que le classement de ces précieux bâtiments, essentiels à l'histoire de l'art français, soit poursuivi d'office, par voie de décret en Conseil d'État.

Cloître de Tulle (Corrèze)

La Commission est d'avis que le nouveau projet présenté pour la construction du second étage de ce cloître pourra être exécuté après une mise au point consistant 80/15/026/127 surtout dans la présentation meilleure de certains de ses pans de bois et l'accentuation du pittoresque de quelques-unes de ses parties. Elle estime que l'État pourra apporter une participation de moitié au devis de 100 953 Francs 89 sous réserve des disponibilités du budget des Beaux-arts.

Ancienne église de Coulommiers (Seine-et-Marne)

Adoptant à l'unanimité les conclusions du rapport de M. Génuys, la Commission maintient ses précédents avis tendant au classement de l'édifice. Elle estime toutefois que les deux sacristies modernes adossées à l'abside pourront être démolies afin d'améliorer dans les meilleures conditions possibles la circulation au droit du chevet. L'étage subsistant du clocher au dessus de la nef pourra également être démoli, si la Municipalité ne craint pas d'altérer ainsi la silhouette générale de la ville.

Le budget des Beaux-arts participera aux frais de remise en état de l'édifice conservé. En raison du refus de la Municipalité d'accepter le classement, l'assemblée demande que celui-ci soit poursuivi d'office.

Église de La Canonica, commune de Lucciana (Corse)

Après échange de vues, la Commission émet le voeu que la couverture de l'église de La Canonica soit établie en tuiles creuses posées sur chevrons triangulaires, opération correspondant à une dépense de 76 472 Francs 05. L'architecte en chef Huignard devra s'efforcer de ramener, si possible, à un prix plus économique. 80/15/026/128

Église de San-Perteo (Corse)

Ayant examiné la question de la conservation de la petite église ruinée de San-Perteo, la Commission est d'avis que la conservation de cet édifice devra être assurée au moyen de chapes posées sur les murs et sur l'abside à l'exclusion de tous autres travaux.

Cathédrale de La Rochelle (Charente-Inférieure)

La Commission n'objecte rien au point de vue général à l'égard des dispositions adoptées pour le tombeau de Monseigneur Eyssautier. Toutefois, elle est d'avis que le soubassement est trop important par rapport à la statue du prélat. Il lui semble également préférable de disposer la plaque en travers au dessous de la corniche du soubassement, ce qui libérerait le socle de l'effigie. Une maquette réduite de la statue de Mgr. Eyssautier devra en outre lui être soumise, avant toute exécution et réalisation en marbre.

Château de Dampierre-sur-Boutonne (Charente-Inférieure)

Classement adopté.

Salle capitulaire de la cathédrale de Senlis (Oise)

Classement adopté.

Château du Moulin à Lassay (Loir-et-Cher)

Classement adopté.

Château de Villebon (Eure-et-Loir)

Classement réservé jusqu'à visite sur place d'une délégation de la Commission.

Caves du Château de Montsoreau (Maine-et-Loire)

Adoptant les conclusions du rapport de M. Pierre Paquet, la Commission émet un avis favorable à l'octroi d'une subvention 80/15/026/129 de 6 000 Francs au département de Maine-et-Loire pour l'aider à acquérir les caves du château de Monsoreau.

Église Saint-Hippolyte à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie)

M. Sallez informe l'assemblée que M. le curé de l'église Saint-Hippolyte à Thonon désirant utiliser la nouvelle église commencée, tout en conservant l'ancienne église, sollicite l'autorisation de réaliser la soudure des deux monuments.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Sallez, la Commission est d'avis que cette soudure devra être réalisée conformément aux indications d'un projet abandonné, c'est-à-dire par l'ouverture du mur goutterot du bas-côté, au droit des chapelles latérales du vieil édifice.

Ancien Hôtel de Sade, rue du Parage à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône)

Classement adopté.

Église de Weiterswiller (Bas-Rhin)

Ayant entendu lecture du rapport de M. Boeswillwald, la Commission est d'avis de laisser à l'intérieur de cette église sa disposition actuelle, sans allongement de la nef, et de limiter les travaux à y exécuter à la réparation des couvertures et des maçonneries.

Cathédrale de Beauvais (Oise)

Ayant entendu lecture du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission est unanime à maintenir purement et simplement ses précédents avis concernant l'ancien musée de Beauvais, attenant à la cathédrale de cette ville.

Elle décide de poursuivre, au besoin d'office, le classement de cette construction. 80/15/026/130

Église de Gramat (Lot)

Classement de l'abside adopté.

Pont Vieux à Carcassonne (Aude)

Classement adopté.

Château de Craon à Haroué (Meurthe-et-Moselle)

Adoptant les conclusions du rapport de M. Génuys, la Commission adopte le classement de cet édifice, en ce qui concerne :

1° les façades et les toitures du château,

2° les façades et les toitures des deux pavillons d'entrée,

3° les douves et les groupes de Guibal ornant les balustrades et le parc,

4° les façades et les toitures des communs du XVIe siècle à gauche de l'entrée principale.

Cathédrale de Carcassonne (Aude)

L'assemblée partageant la manière de voir de M. Boeswillwald émet l'avis que le terrain acquis par l'État en 1856 devant la face ouest de la cathédrale et affecté à l'administration des Beaux-arts doit être conservé par le service des Monuments historiques pour l'établissement d'un grand porche avec place du parvis. Elle demande que ce terrain soit, sans délai, classé parmi les Monuments historiques.

Château de Blois (Loir-et-Cher)

La Commission ne voit pas d'inconvénient à ce que les ors trop vifs des cheminées du château de Blois soient patinés de façon à avoir moins d'éclat. Le procédé au badigeon peut être employé en ce qui les concerne, mais pour les plafonds et les peintures murales, il faudrait employer un moyen différent, celui des glacis à l'essence et au siccatif qui a déjà donné ailleurs les meilleurs résultats.

L'assemblée charge 80/15/026/131 M. Paquet de donner à ce sujet toutes indications utiles au conservateur du château de Blois.

Cathédrale de Reims (Marne)

Sur le rapport verbal de M. Génuys, la Commission autorise le chapitre de Notre-Dame de Reims à installer dans la cathédrale le chauffage par le sol. Les frais de cette entreprise seront assumés par le clergé. L'État pourvoira seulement aux dépenses de réfection du dallage.

Cathédrale de Vannes (Morbihan)

Ayant examiné la maquette d'un vitrail de M. Jean Virolle destiné à la cathédrale de Vannes, la Commission prie M. Paquet de vouloir bien demander à son auteur un supplément d'étude. Ce vitrail est destiné à glorifier Jeanne d'Arc dans la cathédrale. Il est de bonne composition, mais réclame une mise au point, surtout au point de vue archéologique.

Château de Martainville, à Martainville-Épreville (Seine-Inférieure)

La Commission n'émet qu'avec regret un avis favorable à l'aliénation par l'État du château de Martainville.

Elle ne prononce cet avis qu'à la condition que tout soit prévu, dans l'avis de vente à intervenir, pour assurer la conservation de ce monument. L'acquéreur devra être tenu en conséquence d'accepter le classement et de prendre à sa charge toutes les réparations du château de Mortainville.

Voeu émis par M. André Hallays

M. André Hallays fait part à ses collègues des craintes que lui inspirent les ventes d'immeubles et de terrains domaniaux auxquelles la situation financière contraint de recourir. Il émet le voeu que, sans exception, les cahiers des charges soient communiqués à l'administration des Beaux-arts, même 80/15/026/132 lorsque les conditions de ces cahiers ne toucheront à aucun intérêt historique ou archéologique, sur le service des Monuments historiques peut avoir à y faire introduire des stipulations et des servitudes intéressant l'esthétique générale.

La Commission adopte ce voeu à l'unanimité.

Fouilles de Montcaret (Dordogne)

Classement des ruines gallo-romaines découvertes dans le sol de la place de l'église. Adopté.

Fouilles de Port-Sainte-Foy (Dordogne)

Classement de 5 mosaïques gallo-romaines situées dans la propriété de M. Ducou au Canet.

Adopté. 80/15/026/133

26 mars 1926
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, membre de l'Institut. Membres présents : MM. Aubert, Boeswillwald, Bonnier, Cagnat, Cartault, Defrasse, Gabriel Faure, Génuys, Hallays, Humblot, Koechlin, Krafft, Laloux, Marcou, André Muller, Neveux, Nodet, Perdreau, Perrault-Dabot, Pottier, Pontremoli, Puthomme, Ruprich-Robert, Simyan, Verdier, Vitry.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Rattier, Sallez, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Palais du Louvre et des Tuileries à Paris (Seine)

M. Defrasse donne lecture du rapport de M. Nénot, Inspecteur général des Bâtiments civils et des Palais Nationaux empêché d'assister à la séance, rapport concluant à la nécessité de procéder à une réfection immédiate des ornements en plomb, des arêtiers et du couronnement du Pavillon Colbert.

Adoptant ces conclusions, la Commission approuve la réalisation du devis de 255 319 Francs 40 concernant les travaux envisagés.

Palais de Fontainebleau (Seine-et-Marne)

De l'avis de M. l'Inspecteur général Laloux, il y a lieu d'entreprendre la remise en état, à l'usage de musée, des pièces transformées en cuisines, dites Cuisines Carnot. 80/15/026/134

L'assemblée approuvant cette manière de voir, émet un avis favorable à l'exécution du devis de 24 217 Francs 25 dressé en vue de cette opération.

Immeuble 13-15 Place du Pont-Neuf, enclos n° 35 rue de Picpus, Hôtel Biron et jardin, observatoire et jardin à Paris (Seine)

La Commission reconnaissant l'intérêt qui s'attache à la conservation de ces édifices fait siennes les conclusions du rapport de M. Bonnier demandant leur classement.

Palais de Trianon à Versailles (Seine-et-Oise)

M. l'Inspecteur général Pontremoli soumet à l'approbation de la Commission un devis de 175 961 Francs 50 présenté par M. l'architecte en chef Bonnet pour la réfection du parterre de la terrasse du Grand-Trianon. Il signale que l'exécution de ces travaux est souhaitée par la Société des Amis de Versailles, la Commission spéciale du Don Rockefeller et la sous-Commission des Monuments historiques . Il fait remarquer combien il est opportun, au moment où sur la seconde annuité de la donation de M. Rockefeller, les façades côté parterre vont être restaurées, de dégager la vue du Grand-Degré, tout nouvellement remis en état, en ramenant l'ensemble du parterre à son niveau primitif et en rétablissant l'emmarchement qui existait au bas de ce parterre.

Pour permettre l'exécution de ces travaux M. Pontremoli est d'avis de leur consacrer le reliquat s'élevant à 52 000 Francs du produit des Fêtes organisées par la Société des Amis de Versailles. Le surplus de la dépense pourrait être prélevé sur les fonds de la Caisse nationale des Monuments historiques.

M. Hallays, qui exprime le désir qu'aucune végétation susceptible de masquer la façade et de nuire à la perspective du site, ne soit tolérée à l'avenir, la Commission adopte les conclusions de son rapporteur. 80/15/026/135

Concession d'un terrain au lieu dit la "Porte Jaune" à Saint-Cloud (Seine-et-Oise)

Après lecture du procès-verbal de la réunion de la Commission interministérielle instituée pour examiner les questions concernant les terrains de la porte Jaune et sur le rapport verbal de M. Pontremoli.

La Commission se déclare à l'unanimité opposée à la concession de nouveaux terrains à la Compagnie des Chemins de Fer de l'État.

Maison de Lamartine à Milly (Saône-et-Loire)

M. Gabriel Faure tout en constatant que l'édifice ne présente aucun intérêt architectural forme le voeu que cette demeure soit conservée pour tous les souvenirs littéraires et poétiques qui s'y rattachent. Il rappelle que pour des motifs de même ordre, la Commission a précédemment classé des maisons habitées par d'illustres écrivains et, entre autres celles de Balzac, Flaubert, Jean-Jacques Rousseau aux Charmettes, etc… Le propriétaire étant opposé à l'Inscription de la maison sur la Liste des Monuments historiques, la sous-commission demande à l'unanimité que le classement d'office soit poursuivi.

Restes de l'ancienne Porte de Fives à Lille (Nord)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Génuys, la Commission est d'avis que cet ouvrage ne présente pas un intérêt suffisant pour que l'État puisse, ainsi que le demande la Ville, être appelé à engager des dépenses en vue d'assurer sa conservation.

L'assemblée renonce donc au classement envisagé et décide que la démolition de ce qui reste encore de l'ancienne porte peut être autorisée sous réserve que l'emplacement et la disposition des constructions restent tracés au sol par des pavés rouges. 80/15/026/136

Dommages de guerre

Église de Boult-sur-Suippess (Marne)

Église de Vitry-lès-Reims (Marne)

Église de Cormicy (Marne)

Église de Lavannes (Marne)

La Commission approuve les rapports de M. Génuys concluant à l'approbation des devis présentés pour la réparation des dommages de guerre subis par ces quatre édifices.

Église de Beine (Marne)

Après avoir examiné la maquette d'un vitrail destiné à cet édifice, la Commission prie M. Génuys de vouloir bien inviter le peintre verrier auteur du projet à y apporter certaines modifications de détail.

Ruines gallo-romaines de Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône)

Adoptant les conclusions du rapport de M. Marcou, la Commission est d'avis qu'il y a lieu de poursuivre le classement d'office de ces vestiges, acquis par la Ville à l'aide d'une subvention de l'État.

Château de La Bâtie d'Urfé à Saint-Étienne-le-Molard (Loire)

Un devis de 111 275 Francs 45 établi par M. Chauliat, architecte en chef, en vue de l'achèvement de la remise en état de cet édifice et du rétablissement des cinq lucarnes de la façade nord.

M. Nodet précise que l'ensemble des travaux prévus à ce projet et tout particulièrement ceux concernant le rétablissement des cinq lucarnes de la façade principale a été demandé par la Société La Diana. Ce groupement a d'ailleurs fait connaître qu'il est disposé à participer dans la plus large mesure possible, à la dotation de 80/15/026/137 l'entreprise.

M. Hallays fait remarquer que la dépense prévue pour l'aménagement des lucarnes lui paraît pas opportune et qu'il serait désirable que la somme offerte par la Société La Diana soit entièrement affectée à la restauration générale du monument.

La Commission approuve la manière de voir de M. Hallays et estime qu'en tout état de cause l'administration ne peut être appelée à subventionner les travaux prévus pour la restitution des lucarnes. Ceux-ci ne sauraient être autorisés que si La Diana prend toute la dépense à sa charge. Mais l'attention de cette société devra être tout particulièrement appelée sur l'intérêt qu'elle aurait à consacrer en premier lieu ses ressources aux travaux plus urgents que nécessite l'état actuel du château de La Bastie.

Palais des Papes à Avignon (Vaucluse)

M. Nodet expose l'économie d'un devis de 63 105 Francs 01 ayant pour objet l'aménagement de la rampe d'accès à la Porte de La Mirande, de la consolidation de la Tour de la garde-robe et de la remise en état du Grand-Tinel.

Le projet est adopté.

Château de Chinon (Indre-et-Loire)

Pour assurer la protection des abords immédiats du château de Chinon, la Commission adopte, conformément aux conclusions du rapport de M. Perdreau, le classement au besoin d'office(155) de deux terrains situés en contre-bas de l'ancien Port Saint-Georges et appartenant à M. Henri Challon (156).

Église de Francs (Gironde)

M. Ruprich-Robert signale dans son rapport que la restauration de la voûte de la nef de l'église de France a été 80/15/026/138 demandée par la Municipalité de cette Commune. Il indique en outre que M. l'architecte en chef Hulot, qui a étudié la question sur place, serait d'avis de remplacer le lambris actuel par une voûte en brique, opération qui nécessiterait une élévation de niveau des chapiteaux des piliers latéraux et une modification de la charpente. En raison de la dépense considérable qu'entraîneraient de tels travaux auxquels l'État ne saurait être appelé à participer, cet architecte désire connaître le sentiment de l'assemblée avant d'établir un devis.

M. Ruprich-Robert estime qu'il n'y a pas lieu d'envisager une opération aussi importante et propose à la Commission qui l'approuve de limiter cette entreprise à la réparation du lambris actuel.

Château de Fougères (Ille-et-Vilaine)

Afin de dégager le château, la Ville de Fougères propose l'acquisition d'une maison sise dans le voisinage immédiat de ce monument.

Sur le rapport de M. Paquet, la Commission émet l'avis que ce projet est à retenir, mais qu'il n'y a pas urgence et qu'en raison de la situation financière, sa réalisation doit être ajournée.

Église de La Trinité à Angers (Maine-et-Loire)

Pour remédier aux graves désordres qui affectent les parties supérieures de la tour de cette église un devis de 104 194 Francs 97 a été établi par M. Hardion.

La Commission, sur l'avis de M. Paquet, en approuve la réalisation. 80/15/026/139

Chapelle de La Bourgonnière à Bouzillé (Maine-et-Loire)

Devis de 96 873 Francs 31 prévoyant la remise en état de l'édifice.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Paquet, la Commission est d'avis qu'il y a lieu d'approuver l'ensemble des travaux envisagés, mais qu'il suffit quant à présent, d'autoriser la réalisation du 1er chapitre de ce devis s'élevant à 46 670 Francs qui comprend la réparation du pignon et du couronnement de la tour, ;le propriétaire devra être invité à participer à la dotation de l'entreprise.

Hôtel de Rohan à Paris (Seine)

La sous-commission dite des Archives de la Commission interministérielle de récupération des immeubles de l'État tout en adoptant le principe de la conservation de l'Hôtel de Rohan dans le Domaine public a cependant envisagé l'aliénation du terrain situé à l'angle des rues des Quatre-fils et Vieille-du-Temple. Elle a en outre préconisé comme possible la cession de la plus grande partie de la cour contiguë à ce terrain, cour dite des Chevaux du Soleil.

Pour répondre aux questions posées par M. le ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts, la Commission faisant siennes les conclusions de M. Boeswillwald qui rapporte cette affaire se déclare à l'unanimité fermement opposée au déclassement de la cour des Chevaux du Soleil.

L'application de cette mesure entraînerait en effet la dépose du bas-relief de Robert-le-Lorrain, opération qui ne pourrait s'effectuer sans nuire grandement à la valeur artistique de l'ouvrage qui a été conçu et réalisé pour l'emplacement qu'il occupe actuellement.

La Commission décide donc que le plus grand intérêt s'attache à ce que la cour des Chevaux du Soleil soit conservée dans son intégrité et que 80/15/026/140 seul le terrain sis à l'angle des rues des Quatre-Fils et Vieille-du-Temple, est susceptible d'aliénation.

Hôtel de Soissons, rue de Viarme à Paris (Seine)

Deux projets sont examinés en vue de la restauration de la colonne de l'ancien Hôtel de Soissons.

La Commission se ralliant à l'avis de M. Boeswillwald approuve celui prévoyant le remplacement de la pierre désagrégée par de la pierre neuve.

Église d'Évaux-les-Bains (Creuse)

Devis de 46 357 Francs 93 dressé en vue de la restauration du clocher de l'église.

La Commission est d'avis que cette entreprise pourra être réalisé avec la participation du clergé et de la Commune.

Ancien Palais du cardinal de Giffon à Villeneuve-lès-Avignon (Gard)

La Commission adopte les conclusions du rapport de M. Boeswillwald et décide que cet édifice n'offrant pas un intérêt suffisant pour être classé doit être seulement maintenu sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Église de Bessancourt (Seine-et-Oise)

Le projet d'établissement d'une tribune sur la première travée de l'église de Bessancourt reçoit l'approbation de la Commission.

Église de Mantes (Seine-et-Oise)

Devis de 92 004 Francs 66 concernant la réfection des 80/15/026/141 couvertures du déambulatoire de l'église de Mantes, le projet ne fait l'objet d'aucune observation.

La Commission propose en conséquence d'en approuver l'exécution avec le concours de la Municipalité.

Crédits affectés aux Monuments historiques de l'Algérie

La Commission adopte les conclusions du rapport de M. Boeswillwald approuvant la répartition des crédits à effectuer en 1926 à la continuation des fouilles et à l'entretien des Monuments historiques.

Cathédrale d'Orléans (Loiret)

Devis de 50 278 Francs 28 ayant pour objet la restauration du fenestrage d'une baie et d'une partie de la corniche de cet édifice.

Suivant l'avis de M. Boeswillwald la Commission se prononce pour l'exécution de ce devis dont la dotation devra être assurée par l'État.

Église Notre-Dame à Dijon (Côte-d'Or)

Projet d'élargissement de la rue Babeuf. Le rapport de M. Rattier est adopté sous réserve que la Municipalité soit invitée à modifier le projet d'élargissement en ce qui concerne le débouché de cette rue à la hauteur de l'église.

La Commission, ainsi que le fait observer M. Hallays est d'avis qu'il serait fâcheux que la dernière maison de la rue Babeuf soit construite à l'alignement de la façade de l'église. Cette maison devra donc être tenue en retrait du dit alignement ou bien former un pan coupé à l'angle de la rue. 80/15/026/142

Église Saint-Malo à Valognes (Manche)

La Commission adoptant les conclusions du rapport de M. Rattier émet un avis favorable à la démolition d'une chapelle de l'église Saint-Malo à Valognes sous la double réserve que la Municipalité supportera la dépense nécessitée par cette démolition et prendra entièrement à sa charge la remise en état de l'église rendue nécessaire par cette suppression.

Cathédrale de Sées (Orne)

Devis de 110 225 Francs 12 ; la réalisation en est approuvée.

Pont Saint-Laurent à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire)

Faisant siennes les conclusions du rapport de M. Rattier, la Commission est à l'unanimité(157) d'avis qu'il y a lieu de prononcer le classement d'office de cet ouvrage, pour éviter qu'il ne soit l'objet de modifications malencontreuses, toujours à craindre tant qu'il ne sera pas placé sous la surveillance du service des Monuments historiques (158).

Tour de Doyenné à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire)

A l'unanimité la Commission déclare que l'Administration des Beaux-arts ne saurait intervenir dans le choix de l'emplacement sur lequel pourrait être reconstruite cette tour. Elle estime en outre que le classement de cet édifice ne saurait être envisagé après sa reconstruction.

Église de Charbuy (Yonne)

Adoptant les conclusions du rapport de M. Rattier, la Commission est d'avis que la désaffectation de l'église de Charbuy peut être autorisée.

Grosse Tour à Villeneuve-sur-Yonne (Yonne)

La Commission, estimant excessives les prévisions du devis 80/15/026/143 de 72 935 Francs 69 dressé par M. Haubold en vue de la remise en état de ce monument, est d'avis qu'il y a lieu d'en réduire le montant à la somme de 65 000 Francs qui reste disponible sur le legs fait par M. le général Robillard, pour la restauration de cette tour.

Église de Villeneuve-sur-Yonne (Yonne)

Devis de 112 294 Francs 35 concernant la remise en état des couvertures et des vitraux de l'église de Villeneuve.

La Commission en approuve l'exécution sur trois exercices à raison d'un chapitre par exercice avec la participation du clergé et de la Commune.

Cathédrale d'Auxerre (Yonne)

En vue de la construction d'un escalier donnant accès à la crypte de l'ancienne cathédrale à Auxerre, la Commission adopte celle des solutions présentées par M. Rattier qui prévoit l'établissement de cet escalier le long de la face intérieure du mur gouttereau avec débouché dans le bas-côté du choeur.

Cathédrale de Grenoble (Isère)

Conformément aux conclusions de M. Sallez, la Commission approuve le projet n° 8 établi par M. Hallays, architecte en chef, en vue de l'installation d'un orgue dans la cathédrale de Grenoble.

Église Saint-Hippolyte à Poligny (Jura)

Une dépense de 108 854 Francs prévue par M. Polti, architecte pour la remise en état de la tourelle d'escalier de cette église est approuvée par la Commission, suivant avis de M. Sallez. De même, une proposition de 75 474 Francs concernant la réfection de la charpente du clocher est adoptée. 80/15/026/144

Chapelle Saint-Hubert du château de Dessous à Chauvirey-le-Châtel (Haute-Saône)

La Commission est d'avis qu'il y a lieu de prononcer sans délai le classement de cet édifice en entamant s'il y a lieu, une procédure devant le Conseil d'État.

Classement comme station de tourisme

Ville de Versailles (Seine-et-Oise) : classement adopté.

Houches (Haute-Savoie) : classement refusé

Carantec (Finistère) : classement refusé

Ancienne église Saint-Paul à Rouen (Seine-Inférieure)

La Commission approuve le classement du choeur et de l'abside de cet édifice. 80/15/026/145

14 mai 1926
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, membre de l'Institut. Membres présents : MM. Albertini (159), Aubert, Boeswillwald, Bonnier, Defrasse, Enlart, Gabriel Faure, Génuys, Hallays, Koechlin, Krafft, Laloux, Marcou, Nénot, Neveux, Nodet, Perdreau, Pontremoli, Puthomme, Ruprich-Robert, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Rattier, Sallez, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Aménagement de nouvelles salles au Musée du Louvre à Paris (Seine)

Le rapport de M. Nénot Inspecteur général des Bâtiments civils et des Palais nationaux, concluant à l'aménagement de nouvelles salles au Musée du Louvre, est adopté par la Commission.

Le devis de 371 589 Francs, nécessité pour cette entreprise, fait l'objet d'un avis favorable et sa dotation sera prélevée sur le montant des droits perçus pour la visite des musées nationaux.

Installation du chauffage dans les bâtiments du Jeu de Paume à Paris (Seine)

La Commission émet un avis favorable aux conclusions du rapport de M. Nénot relatif à l'installation envisagée. Les frais de cette installation seront couverts par le produit des droits d'entrée dans les musées. 80/15/026/146

Installation au Palais-Royal à Paris (Seine) de divers échantillons de bois coloniaux

Ce projet d'installation ne reçoit pas une entière approbation de l'assemblée.

M. Hallays craint que cette exposition donne l'impression d'un chantier de bois et que son autorisation crée un précédent fâcheux.

La Commission propose donc de donner un avis défavorable au projet d'installation de billes de bois coloniaux dans la Galerie d'Orléans.

Suppression du pilastre et de la grille à l'angle de la rue Paul Déroulède et de la rue de Rivoli à Paris (Seine)

M. Nénot dans son rapport émet un avis favorable à la demande faite par la Municipalité à condition que la Ville de Paris paie les frais de la démolition envisagée et qu'un plan constatant les limites de la propriété de l'État soit dressé.

La Commission adopte ces conclusions.

Installation d'un dépôt d'essence dans les Grandes-Ecuries à Versailles (Seine-et-Oise)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Pontremoli, la Commission décide de s'opposer à tout dépôt d'essence dans les Grandes-Ecuries de Versailles et de demander à l'administration militaire de rechercher pour l'installation envisagée un emplacement qui ne puisse compromettre la sécurité d'un édifice classé.

Remise en état de l'allée circulaire entre le Bassin d'Apollon et le Grand Canal à Versailles (Seine-et-Oise).

De l'avis de M. l'Inspecteur général Pontremoli il y a lieu d'entreprendre d'urgence la remise en état de la route circulaire qui relie deux allées très fréquentées allant de Versailles à Saint-Germain. L'assemblée approuvant cette manière de voir émet un avis favorable à la réalisation du devis de 42 148 Francs 50 relatif à cette entreprise. 80/15/026/147

Création d'une piscine dans le bassin de Choisy à Versailles (Seine-et-Oise)

La Commission se range à l'avis de M. Pontremoli demandant que la question soit soumise à un examen sur place lors d'une prochaine réunion de la sous-Commission des Monuments historiques chargée de l'examen des questions intéressant le domaine de Versailles.

Travaux à exécuter à l'École d'Horticulture à Versailles (Seine-et-Oise)

M. Pontremoli ayant donné lecture de son rapport relatif aux travaux proposés à l'École nationale d'Horticulture et dont la dépense serait couverte par les fonds provenant du Pari Mutuel, la Commission décide d'intervenir d'urgence pour qu'aucune réfection ne soit entreprise dans le domaine classé sans l'assentiment préalable de l'administration des Beaux-arts.

Elle décide d'ajourner toute décision jusqu'à ce qu'une prochaine réunion sur place lui permette d'étudier la question. Elle demande en outre que M. l'architecte Chaussemiche qui a élaboré le programme des travaux adresse d'urgence à l'administration un projet complet et détaillé des travaux envisagés.

Aménagement de la Galerie Mazarine à Paris (Seine)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Defrasse, la Commission ne s'oppose pas à l'exécution des travaux de pure réfection, destinés à permettre l'aménagement de la Galerie en salle d'exposition. Ces travaux ne changeraient rien à l'aspect actuel et ne modifieraient pas les peintures murales qui seraient simplement nettoyées. La dépense serait en partie prélevée sur le crédit que le Gouvernement compte demander au Parlement pour l'organisation des fêtes romantiques. 80/15/026/148

Installation d'un cadran solaire à la promenade du Peyrou à Montpellier (Hérault)

Le projet reçoit l'approbation de la Commission.

Apposition d'une plaque en souvenir du cardinal Sevin dans la cathédrale de Lyon (Rhône)

La Commission fait siennes les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald et autorise l'installation de la plaque.

Cathédrale de Lyon (Rhône)

Une dépense de 211 634 Francs 89, prévue par M. Balleyguier, architecte en chef, pour la remise en état de la couverture de la tour de La Madeleine, est approuvée par la Commission suivant avis de M. Boeswillwald. La dotation du devis sera assurée par l'État.

Val de Grâce à Paris (Seine)

M. Boeswillwald ayant déclaré que le monument à édifier à la mémoire des Infirmiers et brancardiers militaires ne nuirait pas à la perspective de la chapelle, la Commission se rallie aux conclusions du rapport de l'Inspecteur général et autorise l'installation du monument au centre du Grand Jardin de l'Hôpital.

École militaire à Paris (Seine)

Devis de 83 714 Francs 32 concernant la remise en état des terrasses des galeries latérales de la Cour d'Honneur. Ce projet ne fait l'objet d'aucune observation, la Commission propose en conséquence d'approuver les conclusions du rapport de M. Boeswillwald demandant que la dépense prévue soit partagée entre le ministère de la Guerre et celui des Beaux-arts. 80/15/026/149

Cathédrale d'Albi (Tarn)

De l'avis de M. Boeswillwald, il y a lieu d'entreprendre la remise en état des verrières de la cathédrale et de les protéger par des grillages. Un devis de 306 560 Francs 95 a été dressé à cet effet et M. l'Inspecteur général propose à la Commission d'émettre un avis favorable à l'exécution des travaux.

M. Hallays intervient alors pour demander qu'au lieu de consacrer la totalité de la somme prévue au devis à la réfection des vitraux on se contente simplement de réparer les grillages et de fermer les fenêtres avec du verre blanc, et que le surplus de la dépense soit affecté à la restauration des peintures murales qui s'effritent.

M. Boeswillwald ayant fait observer que le devis de l'architecte comprend seulement la réparation et la protection des verrières existantes et non pas la restitution de vitraux manquants, la Commission approuve le devis présenté. Mais elle décide en même temps de demander à M. l'architecte Nodet d'étudier la question d'assainissement des murs au moyen du système Knappen ; les ressources nécessaires à cette entreprise pourraient être fournies en totalité ou tout au moins en grande partie par la Caisse des Monuments historiques.

Théâtre antique d'Orange (Vaucluse)

Devis de 69 522 Francs 18 prévoyant le rétablissement d'une partie de l'escalier conduisant au portique supérieur.

La Commission est d'avis d'autoriser les travaux envisagés mais sans participation financière de l'État.

Château d'Andlau (Bas-Rhin)

Faisant siennes les conclusions du rapport de M. Boeswillwald, la Commission est d'avis qu'il y a lieu de prononcer le classement du château. 80/15/026/150

Maison 42 Bains-aux-Plantes à Strasbourg (Bas-Rhin)

A l'unanimité l'assemblée décide de proposer le classement de l'ensemble du groupe des maisons dont fait partie la maison du Bain aux Plantes et notamment de l'immeuble qui lui fait suite (n° 40) et des trois maisons qui lui font vis-à-vis.

Hôtel du Corbeau à Strasbourg (Bas-Rhin)

Classement adopté.

Château d'Aulnois (Moselle)

Classement adopté.

Tour de l'église Saint-Jean à Caen (Calvados)

M. l'Inspecteur général Nodet soumet à l'examen de la Commission un devis de 779 778 Francs 65 présenté par M. l'architecte en chef Herpe pour la consolidation des façades extérieures du clocher ouest de l'église Saint-Jean à Caen. Les parements sont complètement désagrégés ; des fragments de pierre tombant fréquemment sur la voie publique et les toitures des immeubles contigus. L'état actuel des maçonneries est un véritable danger pour la sécurité publique.

Le clocher inspire également des craintes au point de vue de sa stabilité et de sa solidité proprement dite. Véritable tour penchée, incliné très fortement vers le nord par rapport à la verticale à la suite de tassements successifs du sol. Il présente, à l'intérieur de la construction, de nombreuses déchirures et fissures. Mais ces désordres semblent anciens et aujourd'hui arrêtés ; la plupart des témoins qui ont été posés à des époques déjà désignées n'ont pas bougé.

Aussi, d'accord avec l'architecte, M. Nodet estime préférable de n'exécuter les travaux de reprises à l'intérieur qu'après la remise en état des maçonneries extérieures. En attendant de nouveaux témoins seront posés et feront l'objet d'une surveillance régulière et très attentive. 80/15/026/151

M. Ruprich-Robert n'est pas aussi rassuré sur la solidité de l'édifice ; il a constaté sur place que des témoins ont craqué, le mouvement d'écrasement continue donc et il ne peut que s'accentuer. A son avis, il y a lieu de procéder à une surveillance sérieuse du monument et d'entreprendre la consolidation des désordres intérieurs dès que les crédits le permettront.

M. Defrasse ayant visité l'édifice sitôt après les inondations du dernier hiver estime que celles-ci ont dû aggraver sérieusement l'état de la tour ; il partage donc l'avis de son collègue et trouve que des mesures de consolidation s'imposent en raison de l'état d'écrasement des fondations.

M. Génuys fait, en la circonstance, confiance à l'architecte et à l'Inspecteur général qui ont examiné la tour et estiment qu'il n'y a aucun danger immédiat. Il propose pour le moment de s'en tenir à une simple conservation et protection de l'édifice en vue de la sécurité publique. A son avis, la dépense envisagée dans le devis de M. Herpe pour la remise en état des façades extérieures de la Tour est excessive ; il ne semble pas nécessaire de prévoir la réfection complète des balustrades et fenestrages. La restauration devrait être limitée aux reprises strictement indispensables, en utilisant tous les éléments anciens qui pourraient être conservés.

De plus, il importe que dans les travaux prévus l'aspect de l'édifice ne soit pas modifié. Aussi la proposition faite par l'architecte de supprimer sur le bas-côté nord le comble en appentis où se trouve encastrée une lucarne et de la remplacer par une terrasse en béton armé, ne reçoit-elle pas l'approbation de M. Génuys. Il objecte que ce bas-côté serait privé de sa toiture et que la lucarne se trouvant isolée, l'esthétique de cette partie du monument serait fortement compromise. 80/15/026/152

Sur avis de M. Paul Léon, la Commission décide de se rendre sur place pour étudier les questions relatives à la réfection et à la consolidation de la Tour Saint-Jean. L'architecte est chargé d'établir un échafaudage pour faciliter la visite intérieure du clocher.

Ancien doyenné à Varen (Tarn-et-Garonne)

M. l'Inspecteur général Nodet avait proposé dans son rapport l'inscription de l'ancien doyenné de Varen sur l'Inventaire supplémentaire, mais la Commission est avisée que certains des propriétaires de l'immeuble auraient l'intention de le démolir et elle est appelée à se prononcer sur le classement proprement dit de l'édifice.

La dépense nécessitée par la remise en état de l'ancien doyenné ne devant pas être très importante, l'assemblée à l'unanimité est d'avis qu'il y a lieu d'entamer sans délai une procédure devant le Conseil d'État, en vue de classement d'office du monument.

Tours Saint-Louis à Caen (Calvados)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Nodet, la Commission émet l'avis que la Tour-devers-les-Prés peut être déclassée, mais que la Tour-ès-Morts doit être maintenue sur la Liste des Monuments historiques.

Fouilles d'Alésia à Alise-Sainte-Reine (Côte-d'Or)

L'assemblée approuve le rapport de M. Marcou concluant à la nécessité d'accorder à la Société des Sciences Naturelles de Semur une nouvelle subvention de 6 000 Francs pour lui permettre de continuer les fouilles qu'elle pratique sur le plateau d'Alésia et dont les résultats ont été particulièrement intéressants en 1925. 80/15/026/153

Cathédrale de Reims (statuaire)

Adoptant les conclusions du rapport de M. Génuys, la Commission est d'avis qu'il y a lieu de remettre en place la tête de la statue de Bethsabée ainsi que la mèche de cheveux détachée de la tête de l'ange de Saint-Nicaise. Un moulage de ces débris de sculpture sera fait et déposé au Musée.

M. Hallays trouve que la restauration du nez de la statue de Saint-Nicaise a été faite dans la perfection ; il importe toutefois à son avis que cette restauration ne constitue pas un précédent ; la réfection de la statuaire doit être en principe d'autant plus interdite que le plus souvent on ne trouverait pas, pour la réalisation, des artistes de la valeur de MM. Deneux et Havot.

M. Pol Neveux qui a vu la tête de l'ange avant qu'elle ne soit restaurée déclare qu'il était impossible de remettre en place cette statue sans le nez, la figure présentant une plaie qui semblait taillée avec un couteau. On ne peut évidemment pas établir un principe général et reprendre toutes les sculptures de nos églises pour les remettre en état, mais on peut considérer des cas d'espèces et surtout ne pas oublier qu'au XVIe siècle déjà on refaisait les nez des statues. Des opérations devront en tout cas toujours être effectuées sous le contrôle averti des Architectes et exécutées par des artistes de talent.

Hôtel d'Estienne de Saint-Jean à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Boeswillwald, la Commission décide de classer la façade, 80/15/026/154 la rampe d'escalier le boudoir et la salle de bain de l'Hôtel d'Estienne de Saint-Jean.

Château de Berzy-le-Sec (Aisne)

Devant le refus du propriétaire actuel de consentir au classement, la Commission émet l'avis qu'il y a lieu de poursuivre cette mesure d'office, par décret pris en Conseil d'État. 80/15/026/155

15 mai 1926
Présidence de M. Boeswillwald, Inspecteur général des Monuments historiques. Membres présents : MM. Albertini, Enlart, Gabriel Faure, Génuys, André Hallays, Marcou, Nodet, Perrault-Dabot, Perdreau, Pottier, Verdier, Vitry, Ruprich-Robert.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Rattier, Sallez, adjoints à l'Inspection Générale.
Église de Mont-Notre-Dame (Aisne)

De cet édifice miné par les Allemands au cours des hostilités, il ne subsiste qu'un amas considérable de matériaux parmi lesquels cependant, on a pu dégager, après la guerre, quelques beaux chapiteaux et de nombreux morceaux décorés de sculptures et de moulures.

M. l'Inspecteur général Génuys est d'avis de poursuivre le déclassement de l'église à l'exception de l'ancienne crypte de l'abside et des parties du mur ouest du bras du transept nord qui sont intacts et méritent d'être conservés. En ce qui concerne les fragments sculptés et moulurés, le rapporteur demande leur classement dans les mêmes conditions. Il indique que, pour mesurer leur sauvegarde, M. l'architecte en chef Sallez pourrait être invité à présenter des propositions ayant pour objet soit l'établissement d'une galerie légère (sorte de hangar) ou les fragments seraient entreposés après inventaire, soit par l'emploi de ces derniers dans la reconstruction d'une des travées de la nouvelle église que la Municipalité se 80/15/026/156 propose de faire édifier. Après en avoir discuté la Commission approuve les conclusions de M. Génuys.

Château-Gaillard aux Andelys (Eure)

Dans son rapport M. l'Inspecteur général Perdreau fait en tout premier lieu remarquer que les instances de classement ouvertes au sujet des divers terrains situés au bas de la forteresse ont soulevé d'unanimes protestations de la part des propriétaires intéressés. En général ceux-ci se plaignent surtout de ne plus pouvoir à l'avenir, ni bâtir sur ces terrains, ni tirer partie des matériaux de construction que renferme le sous-sol.

Ces raisons ne sauraient cependant faire obstacle au classement dont la légalité n'est pas douteuse et qui a pour but d'empêcher l'Entreprise Loisel-Lachaud de ronger peu à peu toute la colline pour alimenter ses fours à chaux au risque d'affaiblir l'assiette du château. Toutefois pour atténuer un peu l'hostilité de quelques propriétaires, M. Perdreau est d'avis que l'acte de classement pourrait contenir une clause permettant d'exhausser d'un étage les maisons existant sur certains de ces terrains ou d'y construire de nouveaux immeubles à la condition que ni les uns ni les autres ne dépassent une hauteur de 12 mètres. Cette clause ne viserait que les parcelles situées au bord du chemin de grande communication 127.

En ce qui concerne les parcelles 43 et 44 qui sont propriété communale, M. Perdreau estime qu'il y aurait lieu de les comprendre dans le classement au cas où il serait vérifié que la Municipalité des Andelys y fait, par intermittence, 80/15/026/157 exploiter une carrière pour ses besoins de voirie. Pour finir, le rapporteur signale que la Société laitière des fermiers réunis, propriétaire des parcelles 33, 34 et 41 serait disposée à consentir au classement de ces dernières à la condition de pouvoir bâtir ou surélever des immeubles, comme il a été indiqué ci-dessus, et d'être, en outre, autorisée à remplacer la cheminée de tôle de la chaufferie de son usine par une cheminée en brique ou en ciment armé.

Dans le cas où cette dernière autorisation serait refusée, la Société ferait transporter la chaufferie de l'autre côté de la route précitée, ce qui n'avantagerait en rien l'aspect du paysage. Après délibération, la Commission estime qu'il n'y a pas lieu de permettre la construction d'une cheminée en brique ou ciment armé et demande que le classement de toutes les parcelles en question soit poursuivi, d'office au besoin.

Musée de sculpture comparée du Trocadéro à Paris (Seine) : Travaux de Moulage.

La part qui reviendra au Musée sur le montant des droits d'entrée perçus pour la visite de cet établissement peut être évaluée à 28 000 Francs. Dans son rapport, qui est approuvé par la Commission, M. Enlart précise les travaux de moulage et les acquisitions de statues ou morceaux de sculpture auxquels il croit bon d'affecter cette somme.

M. Vitry demande qu'au cas où après l'engagement des dépenses envisagées par M. Enlart des crédits resteraient disponibles, ils soient employés à l'achat de moulages dans les Musées nationaux.

Cathédrale Saint-Étienne à Toulouse (Haute-Garonne)

M. Enlart a été désagréablement surpris lors d'une récente visite à cet édifice de constater que les travaux actuellement en cours pour la construction d'une nouvelle travée doivent entraîner la suppression d'une fenêtre à l'extrémité nord de la vieille nef. 80/15/026/158

Il y aurait à son avis intérêt à conserver cette fenêtre qui est encore complète et dont les moulures sont intéressantes. Aussi, s'il n'était pas possible de la laisser en place, M. Enlart propose-t-il qu'elle soit démontée avec soin et remplacée dans une autre travée de la vieille nef. L'assemblée approuve cette façon de voir.

Château de Blois (Loir-et-Cher)

En vue de la répartition de la façade sud du bâtiment Louis XII au château de Blois, M. l'architecte en chef Goubert a établi un devis de 77 503 Francs 77.

M. Pierre Paquet jugeant cette étude satisfaisante, la Commission en approuve la réalisation.

Cathédrale de Nantes (Loire-inférieure)

Le projet de restauration de la tour sud de cet édifice dressé par M. l'architecte en chef Paul Génuys et dont le montant atteint la somme de 176 105 Francs 70, sur avis de M. Paquet, est adopté par l'assemblée.

Maison Romane sise à Cluny (Saône-et-Loire)

Cet immeuble est situé en bordure de la rue Joséphine Desbois. Il porte le n° 534 sur le plan cadastral de la Commune.

Sur la proposition de M. Rattier, la Commission se prononce en faveur de son inscription d'office sur la Liste des Monuments historiques.

Ancienne abbaye de Cluny (Saône-et-Loire)

Dans un rapport M. Rattier tient à indiquer l'intérêt qui s'attache à la délimitation précise des divers 80/15/026/159 bâtiments de l'ancienne abbaye de Cluny. Cette délimitation aurait l'avantage de placer sous le contrôle direct de l'administration des Beaux-arts toutes les constructions anciennes en laissant à l'École des Arts-et-Métiers qui occupe une grande partie des dits bâtiments le soin d'assurer l'entretien des édifices récents.

M. Rattier émet donc l'avis que soit classés tous les bâtiments ou substructions qui du XIIe au XVIIIe siècle ont constitué l'abbaye de Cluny. Il propose, en outre, d'étendre les effets de cette mesure aux jardins et aux cours intérieures non pour empêcher l'École d'y édifier éventuellement des ateliers, mais pour que l'Administration des Beaux-arts puisse donner son avis au cas ou, justement, des constructions de ce genre seraient réalisées.

La Commission approuve ces conclusions.

Ancien prieuré du Val Saint-Benoît, à Épinac (Saône-et-Loire)

Ainsi que la demande M. Rattier, la Commission émet un avis favorable au classement de l'église(160) du XIIIe siècle, de la chapelle du XVe siècle adossée à la précédente et des trois statues en pierre, de date indéterminée qui se trouvent dans l'église elle-même. D'autre part, elle estime suffisante l'inscription sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques des autres parties du prieuré.

Chapelle des Irlandais, 15 rue des Carmes, Paris (Seine)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, l'assemblée adopte le classement de la façade de cette chapelle. 80/15/026/160

Ancien Hôtel du Capitoul Pierre Dahus, dit Hôtel Roquette à Toulouse (Hte Garonne)

Classement approuvé.

Pont de La Prade à Nant (Aveyron)

Classement approuvé.

Église Saint-Pierre-le-Jeune à Strasbourg (Bas-Rhin)

M. Boeswillwald rappelle que la question du déclassement de cette église avait été posée à la Commission au cours de sa séance du 25 mai 1925. A cette époque, tout en admettant le principe de la mesure envisagée l'assemblée avait estimé indispensable d'être en possession d'un rapport détaillé sur l'état du monument avant de se prononcer d'une façon définitive sur la question.

Se basant sur les conclusions de ce rapport qui a été établi par M. l'architecte en chef Gélis, M. Boeswillwald juge qu'il n'y a pas lieu de procéder au déclassement de l'église malgré les transformations qu'elle a pu subir pendant l'occupation allemande. Cette façon de voir est approuvée par l'assemblée.

Chapelle du couvent de la Reine (lycée Hoche) à Versailles (Seine-et-Oise)

Suivant avis de M. Boeswillwald, la Commission se prononce en faveur du classement de l'ancien choeur des religieuses, du choeur des pensionnaires, des deux anciennes sacristies et des deux avant-choeurs.

Cellier dit "Les Pressoirs" à Épernon (Eure-et-Loir)

Classement adopté. 80/15/026/161

Maison sise rue Mariès n° 8 à Albi (Tarn)

Classement adopté.

Église protestante de Harskirchen (Bas-Rhin)

Classement adopté.

Château de Châteauneuf-sur-Loire (Loiret)

M. Boeswillwald signale à l'assemblée l'intérêt qui s'attache au classement comme site et monument naturel de caractère artistique de la totalité du domaine de Châteauneuf et à l'inscription sur la Liste des Monuments historiques du pavillon et des écuries qui en dépendent.

Le rapporteur demande que cette mesure soit également appliquée au pavillon porté en C sur le plan soumis à la Commission ainsi qu'à l'ensemble de la grille formant l'avant cour et aux pavillons encadrant cette grille. Le rapport est approuvé.

Château de Chazeron (Puy-de-Dôme)

La Commission estimant que les réparations récemment effectuées à cet édifice par son actuel propriétaire en ont profondément dénaturé le caractère, se prononce, suivant avis de M. Boeswillwald, contre son classement au nombre des Monuments historiques.

Chapelle Saint-Laurent à Jonquières (Gard)

Le classement de cet édifice au titre de ruines est adopté.

Maison sise 45 rue des Petits Champs et 47 rue Sainte-Anne à Paris (Seine),

Sur la proposition de M. Boeswillwald le classement de la façade de cet immeuble reçoit l'approbation de l'assemblée. 80/15/026/162

Maison du Bailli, sise n° 47 rue Saint-Laurent à Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir)

Le classement de la façade est adopté.

Abbaye de Saint-Denis (Seine) - Institution de la Légion d'Honneur

M. Vitry ayant appris que la Municipalité de Saint-Denis serait en principe disposée à acquérir, au cas où ils seraient mis en vente, les bâtiments de l'abbaye où est installée la Maison d'éducation de la Légion d'Honneur, invite l'assemblée à étudier la possibilité de procéder au classement des parties intéressantes de l'ancienne abbaye ainsi que des jardins qui l'entourent.

M. Enlart approuve cette initiative et, en plein accord avec les autres membres de l'assemblée, demande que M. Vitry établisse un rapport pour permettre à la Commission de se prononcer en toute connaissance de cause. Dès maintenant et sur la proposition de M. Vitry, la Commission émet à l'unanimité le voeu suivant.

La Commission des Monuments historiques émue des projets de vente des bâtiments affectés aujourd'hui à l'établissement d'éducation de la Légion d'Honneur à Saint-Denis, considérant l'importance des souvenirs historiques qui s'attachent à l'ensemble de ces bâtiments qui constituaient jusqu'à la Révolution l'abbaye de Saint-Denis.

considérant l'intérêt que leur conservation et celle du parc qui les accompagne ajoute à l'église abbatiale dont le développement moderne de la cité industrielle de Saint-Denis compromet déjà par ailleurs les aspects,

considérant enfin l'intérêt propre de ces constructions élevées au XVIIIe siècle sur les dessins de Robert de Cotte et constituant une des plus belles et des plus complètes de ces abbayes bénédictines classiques, avec leurs vastes cloîtres, leurs réfectoires, leurs dortoirs, leur chapelle et 80/15/026/163 leurs magnifiques escaliers,

émet, à l'unanimité, le voeu qu'en cas où l'abandon par l'État de ce magnifique domaine historique si heureusement affecté pendant tout le XIXe siècle à l'institution de la Légion d'Honneur, paraissait indispensable (ce qu'elle regrette profondément) soit prononcé le classement des restes de l'antique abbaye et des parties essentielles de ces jardins comme monument historique afin de conserver dans la plus large mesure possible, le caractère et la beauté de cet ensemble architectural de tout premier ordre.

Église de Maisons-Laffitte (Seine-et-Oise)

La Commission approuve M. Boeswillwald qui est d'avis d'inscrire cette église sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Église de Malicorne (Allier)

Dans son rapport M. l'Inspecteur général Nodet estime que cet édifice est, à l'exclusion du clocher, digne d'être classé.

La Commission se prononce dans le même sens.

Chapelle Saint-Grat à Lucéram (Alpes-Maritimes)

Classement adopté.

Église de Tursac (Dordogne)

Faisant siennes les conclusions du rapport de M. Nodet, l'assemblée estime suffisant de procéder au classement des deux travées de la nef de cette église.

Château de Lion-sur-Mer (Calvados)

De ce monument, M. Nodet, approuvé par la Commission, juge que seules les façades et la toiture du pavillon carré et du pavillon de l'escalier sont dignes d'être classées. 80/15/026/164

Ancienne église de Béard (Nièvre)

Comme le propose M. Chauliat, Architecte en chef, M. Nodet demande à la Commission d'approuver le classement du clocher de cette église. Il en est ainsi fait.

Église d'Erbajolo (Corse)

Classement adopté.

Vestiges d'une partie des remparts de Collioure (Pyrénées-Orientales)

M. Sallez rappelle que le classement du château, de l'église et de la tour de Collioure a été précédemment décidé. Ces trois édifices faisaient jadis partie de l'ensemble des remparts qui les reliaient entre eux pour former une ceinture défensive du côté de la nef. Des remparts, il ne subsiste que quelques vestiges aujourd'hui appelés à disparaître, si l'on n'y met bon ordre, pour faire place à des constructions modernes. Afin d'éviter la réalisation d'une telle éventualité, M. Sallez propose de classer ces ruines. Ses conclusions sont approuvées par l'assemblée.

Église Saint-Jacques à Lunéville (Meurthe-et-Moselle)

Classement adopté.

Maison sise 13 rue d'Alger à Compiègne (Oise)

Classement de la façade approuvé.

Hôtel-Dieu de Louhans (Saône-et-Loire)

L'aile droite, édifiée au XVIIe siècle, de l'hôpital de Louhans s'adorne d'un fronton décoré d'un bas relief représentant Saint-Martin descendu de cheval pour partager son manteau avec un miséreux. 80/15/026/165

Cette oeuvre, que des infiltrations menacent de détruire, mérite d'être conservée.

La Commission approuve M. Ruprich-Robert qui est d'avis de la classer et d'engager, pour sa restauration une dépense évaluée à environ 1 000 Francs.

Ruines romaines à Saint-Cyr-sur-Mer (Var)

La Commission émet un avis favorable au classement du terrain dit de la Madrague à Saint-Cyr sur Mer, demandé par le Syndicat d'Initiative de Saint-Cyr, où ont été découvertes les ruines de l'antique cité maritime de Tauroentun.

Église de Terrefondrée (Côte-d'Or)

Selon M. Ruprich-Robert, l'église de Terrefondée ne mérite pas d'être classée, mais par contre, le porche de cet édifice dont la construction remonte au XIIe siècle offre un aspect caractéristique et original qui appelle l'application de cette mesure.

La Commission approuve son rapporteur.

Église de Génovéfains actuellement chapelle de l'Hôpital à Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or)

Classement adopté.

Ancienne abbaye de Bosquen à Plenée-Jugon (Côtes-du-Nord)

De l'ancienne abbaye de Bosquen, il subsiste les ruines de l'église et de la salle capitulaire, M. Paquet demande le classement de ces vestiges.

La Commission émet un avis favorable.

Maison en bois du XVIe siècle sise à Montrichard (Loir-et-Cher)

Le classement de cette maison située à l'angle des rues Nationale et du Pont est adopté.

Château de Pouancé (Maine-et-Loire)

Classement au titre de ruines, adopté. 80/15/026/166

Enceinte gallo-romaine de Nantes (Loire-inférieure)

Une importante partie de l'enceinte gallo-romaine de Nantes a été mise au jour, il y a quelques années. Certains des éléments découverts partent de la Porte Saint-Pierre et s'étendent sous la cathédrale, d'autres sont situés dans l'ancien couvent des Cordeliers, aujourd'hui maison de retraite municipale.

Sur la proposition de M. Pierre Paquet, la Commission adopte le classement de ces vestiges.

Église Sainte-Trinité dans l'ancienne abbaye aux Dames à Caen Calvados)

En avant du transept de l'église Sainte-Trinité a été édifiée au début de XIXe siècle une cloison de 3 mètres de hauteur pour respecter la claustration des religieuses qui occupaient à l'époque l'abbaye aux Dames.

M. l'architecte en chef Herpe, dans un rapport dont M. Verdier donne lecture, estime que cette séparation qui nuit à l'esthétique du monument n'a plus aucune raison d'être puisque les religieuses qui habitent aujourd'hui l'abbaye ne sont plus cloîtrées. Il en demande donc la suppression.

La Commission approuve cette façon de voir. 80/15/026/167

21 mai 1926
Sous-commission de Versailles
Séance tenue à Versailles (Seine-et-Oise) : Parcs
Présidence de M. Pontremoli. Membres présents : MM. André Hallays, Pol Neveux, Génuys, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Bolle, inspecteur principal des Eaux et Forêts, Bonnet, Guéritte et Japy architectes.

La sous-commission se réunit à Versailles pour examiner le programme des travaux à effectuer au point de vue forestier dans les parcs de Versailles et de Trianon.

Continuation de l'abattage des arbres morts

Dans son rapport, M. Bolle indique qu'il a été abattu, l'an dernier, 43 arbres dans le parc de Versailles et 100 dans celui de Trianon. La continuation de ce travail s'impose en raison du danger de contamination que des sujets morts présentant pour ceux qui sont encore sains.

M. Bonnet, architecte en chef, tient à signaler qu'il prépare un devis s'élevant à 6 000 Francs environ qui prévoit la réalisation de ce travail.

Élagages

De l'avis de M. Bolle cette opération a été trop longtemps négligée. Il y a lieu de l'intensifier cette année notamment pour ce qui concerne les arbres des ronds-points ; du Rond-Vert de l'Étoile, des Cent Tuyaux, des Bassins de 80/15/026/168 Cérès et des Enfants.

Fauchages - Essartements

De même il convient de procéder au fauchage des allées du parc du Grand Trianon dans la partie exploitée en 1925 et à l'essartement de ces allées dans la partie non exploitée.

Accrues

Dans le jardin du Petit Trianon, notamment sur les berges du Petit Lac, des accrues qui détruisent actuellement toute la perspective de ces sites devront être supprimées.

Replantation de l'Avenue de Trianon de la Grille d'entrée au Rond-Point

Les ormes qui constituent les arbres de ligne de l'avenue de Trianon sont en voie de dépérissement. Bon nombre d'entre eux ont déjà disparu : 24 ont été abattus en 1925, d'autres le seront vraisemblablement cette année et il est à prévoir que dans un temps très prochain la presque totalité de ces arbres de l'avenue ne sera plus composée que de jeunes plans rachitiques et sans avenir.

Quant au rond-point boisé qui est situé devant le Palais de Trianon son état est encore plus lamentable. Les arbres dont il est composé sont d'essences diverses, d'âges variés, et il y a lieu d'arracher plusieurs d'entre eux qui constituent un danger pour les passants.

M. Bolle estime qu'il faut dès maintenant envisager la replantation totale de l'avenue et du rond-point. Il pense en outre que les ormes ne réussissent pas en ce lieu. Il conviendrait d'adopter soit des marronniers soit des tilleuls. Après avoir discuté sur place de l'opportunité de ces mesures la sous-commission émet l'avis qu'il y a lieu de tenter une expérience dans le sens indiqué par M. Bolle. Mais afin de 80/15/026/169 ménager l'opinion publique qui pourrait s'émouvoir si l'on procédait à l'abattage de tous les arbres de l'allée dont certains paraissent encore gaillards, elle croit bon, sur la proposition de M. Pontremoli, de limiter l'opération aux arbres du Rond-Point.

Celui-ci sera donc replanté en arbres d'une seule essence dont le choix sera fait ultérieurement. En résumé, pour ce qui concerne l'ensemble des opérations ci-dessus énumérées (abattages, élagages, essartements, accrues, replantation) l'assemblée invite M. Bonnet à présenter des propositions de travaux, dont, suivant avis de M. Verdier, le montant pourra atteindre 100 000 Francs.

Temple de l'Amour

M. Bonnet signale que des fuites, dont l'origine n'a pu être repérée malgré plusieurs sondages, se sont produites dans la rivière qui borde le tertre sur lequel est bâti le "Temple de l'Amour". Afin de remédier à cette situation, l'assemblée décide qu'il y a lieu de prendre les mesures suivantes :

1° Etablir immédiatement un batardeau permettant de maintenir à un niveau convenable l'eau des rivières pendant l'été 1926 pour éviter le plus possible la détérioration des corrois de glaise.

2° Etudier dès maintenant pour qu'elle soit réalisée au cours de l'automne prochain, la réfection du bouclier de maçonnerie et corroi de glaise à la hauteur du "Temple de l'Amour".

Installation d'une école dans la ferme de Gally

Le préfet de Seine-et-Oise a demandé l'autorisation d'installer une école dans la Ferme de Galli au cas où le locataire 80/15/026/170 actuel de cette ferme serait expulsé.

M. Bonnet approuvé par la sous-commission déclare que faire droit à cette requête serait créé un précédent dangereux. Il y a donc lieu de répondre par un refus, d'autres emplacements, en dehors des parcs, existant à Versailles où l'administration préfectorale pourra aménager cette école.

A propos de l'expulsion actuellement envisagée de l'occupant de la Ferme, M. Bolle fait connaître que l'administration des Eaux et Forêts a été saisie par un éleveur de porcs, d'une demande tendant à obtenir la location des dits locaux. A l'unanimité, la Commission rejette l'examen de cette affaire : elle estime en effet qu'il ne peut être question de transformer en porcherie "une ferme historique".

Maison du Seigneur

De ce bâtiment couvert en chaume la charpente est complètement pourrie.

M. Bonnet demande l'ouverture d'un crédit pour pouvoir en effectuer le remplacement. Sur la proposition de M. Verdier, l'architecte est invité à présenter un rapport qui sera examiné en Commission.

Bassin de Neptune

Des fêtes sont données chaque année dans le Parc de Versailles qui ont pour théâtre le Bassin de Neptune. Pour permettre l'accès du public jusqu'aux enceintes et tribunes aménagées en demi-cercle face à ce bassin, des passerelles sont installées. Ces passerelles partent de la rue qui longe le mur du parc, passent par dessus celui-ci, enjambent les massifs pour atteindre l'entrée des dites tribunes et enceintes. La pose et la dépose de ces passerelles sont génantes, elles occasionnent chaque année la présence prolongée d'ouvriers dans le parc et elles sont cause que les arbustes qui 80/15/026/171 constituent les massifs subissent des dommages regrettables. Afin de remédier à cet état de choses, M. Bonnet a dressé un projet qui prévoit le percement de trois portes dans le mur précité et l'établissement d'allées allant de ses portes à la ligne d'arbres qui limite le terre-plein entourant le bassin. Mais pour éviter que l'existence de ces allées ne détruise l'aspect pittoresque de ce site, M. Bonnet propose de les établir en (161) et de les masquer par un rideau d'arbustes (ifs, cuba ou fusains) qui seraient plantés le long de la dite rangée d'arbres.

Bassin de Choisy

L'Administration militaire, désireuse d'aménager dans le bassin une piscine permettant l'entraînement "rationnel" de la troupe aux exercices de la nage, a saisi l'administration des Beaux-arts d'une demande tendant à obtenir l'autorisation de construire une digue partageant le bassin en deux parties, l'une de ces parties devant être exclusivement réservée à l'usage de piscine. Le département de la Guerre aurait en outre l'intention d'édifier aux abords du bassin un bâtiment à l'usage de $$$$

La sous-commission après avoir délibéré sur la question, estimant qu'il serait profondément regrettable de modifier l'aspect tout à fait original et pittoresque de l'ensemble formé par le bassin et le site qui l'entoure, se prononce en faveur de leur maintien en leur état actuel. L'autorité militaire pourra donc utiliser le bassin tel qu'il est ou rechercher une autre pièce d'eau. 80/15/026/172

École d'Horticulture

Le ministre de l'Agriculture a fait entreprendre sur une partie de l'ancien potager du Roi, la construction d'un bâtiment destiné à recevoir une coopérative d'alimentation pour les élèves de l'école, sans consulter, au préalable, l'administration des Beaux-arts.

Or, non seulement l'ensemble des bâtiments où est installée l'école appartient à l'État, mais encore le Potager du Roi est classé parmi les Monuments historiques.

En conséquence, l'assemblée, consciente du devoir qu'elle a charge de remplir à l'endroit de cet ensemble puissamment évocateur, émet, à l'unanimité, le voeu que quelle que soit l'urgence de l'entreprise mise en train, les travaux soient immédiatement arrêtés et que les projets et plans de cette opération soient soumis à l'examen de la Commission des Monuments historiques . 80/15/026/173

11 juin 1926
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, membre de l'Institut. Membres présents : MM. Albertini, Boeswillwald, Cartault, Defrasse, Enlart, Gabriel Faure, Génuys, André Hallays, Krafft, Laloux, Marcou, Maringer, Abbé Muller, Nodet, Perdreau, Perrault-Dabot, Pontremoli, Pottier, Ruprich-Robert, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Rattier, Sallez.
École Nationale d'Horticulture à Versailles (Seine-et-Oise)

La sous-commission du Contrôle des travaux de Versailles et de Trianon ayant reconnu inacceptable le projet établi par M. Chaussemiche, architecte en chef des Bâtiments civils, en vue de la construction d'une coopérative d'alimentation dans l'École nationale d'Horticulture de Versailles, M. Pontremoli propose à l'assemblée l'une des solutions suivantes :

1° La coopérative pourrait être édifiée dans le Parc de Balbi sur l'emplacement de l'ancien château de ce nom

2° Le bâtiment dont il s'agit serait construit au lieu choisi par l'architecte, mais il ne compterait qu'un rez-de-chaussée et un premier étage. Dans ce dernier cas, il y aurait lieu de prévoir en outre l'élévation à rez-de-chaussée seulement de deux pavillons placés aussi loin que possible de la rue de Satory et qui seraient destinés à l'usage, l'un de logements et l'autre d'infirmerie.

La Commission approuve cette seconde proposition. Le ministère de l'agriculture pourra donc, en principe 80/15/026/174 faire édifier la Coopérative dans le Potager du Roi, en bordure de la rue Hardy jusqu'à l'angle de la rue de Satory, étant entendu que le projet des constructions sera soumis à la Commission. Mais en revanche une subvention sera demandée à cette administration pour entreprendre l'assainissement du Parc de Balbi.

Ensérune (Hérault)

M. Pottier analyse un rapport de M. Félix Mouret sur les fouilles qu'il a faites en octobre et novembre 1925 dans les terrains acquis par l'État en 1922 sur la colline d'Ensérune (près de Béziers). Avec sa générosité habituelle, M. Mouret avait offert d'exécuter ces sondages à ses frais. Les objets trouvés restant la propriété de l'État.

Ces recherches ont porté sur environ 500 mètres de tranchées ; les antiquités recueillies sont d'époque préromaine. Au cours des travaux on a déterminé l'emplacement d'un grand nombre de silos qui doivent contenir les déchets des habitations.

M. Pottier signale que dans cette partie du terrain on ne doit pas s'attendre à la découverte de nombreux objets. Il s'agit simplement de déterminer la structure et le mobilier des maisons indigènes, de relever le tracé des remparts, etc… Il esquisse brièvement l'histoire de cette région soumise à trois civilisations différentes (grecque, ibérique, celte) et montre qu'Ensérune est précisément le point où l'on peut le mieux étudier la rencontre et la fusion de ces trois éléments. Cette station représente essentiellement ce qu'on appelle la celtibérienne et c'est une page d'histoire de France qu'il s'agit de reconstituer. 80/15/026/175

En terminant, il rappelle les nombreuses preuves de dévouement, la libéralité et le désintéressement que M. Mouret a données à la science et à son pays. Il espère que la Commission voudra bien s'associer au voeu qu'il a exprimé d'accord avec M. le directeur des Beaux-arts à savoir que le ministre veuille bien accorder la Croix de la Légion d'Honneur à M. Mouret.

La Commission vote à l'unanimité l'approbation de ces conclusions et de ce voeu.

Colonne de Juillet à Paris (Seine)

Dans son rapport M. Laloux, Inspecteur général des Bâtiments civils, expose la nature des travaux à effectuer aux soubassements de la Colonne de Juillet. Ces travaux consisteraient soit à remplacer la mosaïque existante, soit à lui substituer des matériaux moins coûteux tels que du bitume ou du ciment. Dans ce dernier cas une économie de 15 000 Francs pourrait être effectuée sur le montant des frais de l'entreprise. Néanmoins, la Commission estime qu'il y a lieu de conserver l'édifice dans son état actuel et décide d'adopter le projet comportant l'aménagement d'un nouveau soubassement en mosaïque.

Chapelle de Vensat (Puy-de-Dôme)

Adoptant les conclusions du rapport de M. Boeswillwald, la Commission émet un avis favorable à l'approbation du devis de 53 761 Francs 55 dressé en vue de la restauration de cette chapelle.

Église de Brassac-les-Mines (Puy-de-Dôme)

La Commission, suivant avis de son rapporteur, estime que l'église de Brassac qui a été classée à titre de ruines doit être conservée comme telle. En conséquence elle émet un 80/15/026/176 avis défavorable à la réalisation du devis présenté par M. Guéritte, architecte en chef des Monuments historiques, pour reconstruction des parties branlantes de cet édifice.

Église Saint-Nazaire à Carcassonne (Aude)

En vue de la reprise d'une pile de l'église de Saint-Nazaire à la Cité de Carcassonne un devis de 44 667 Francs 10 a été dressé par M. Nodet, architecte en chef des Monuments historiques ; ainsi que le demande M. Boeswillwald la Commission en approuve la réalisation.

Église de Murbach (Haut-Rhin)

M. Boeswillwald soumet à l'examen de l'assemblée les prévisions d'un devis de 134 734 Francs 65 concernant la réparation des murs extérieurs de l'église de Murbach.

Conformément aux conclusions du rapporteur, il est décidé que l'ensemble du projet peut être approuvé, mais que les deux premiers chapitres seuls seront réalisés pour le moment.

Église de Lautenbach (Haut-Rhin)

La Commission émet un avis favorable à l'exécution d'un devis de 36 198 Francs 34 ayant pour objet la remise en état de la charpente de l'église de Lautenbach.

Musée de Cluny à Paris (Seine)

En vue de l'installation de l'éclairage électrique dans le musée de Cluny, M. Pierre Paquet a présenté un devis de 35 872 Francs 40. Ce projet prévoit, suivant avis de l'Ingénieur-conseil de l'Administration, l'emploi de tubes isolateurs en acier. Ce modèle plus inesthétique et plus coûteux que le tube en tôle plombée, mais offrant plus de sécurité, est adopté par la Commission, ainsi que le devis. 80/15/026/177

Palais Jacques Coeur à Bourges (Cher)

M. Boeswillwald fait part à l'assemblée du désir, exprimé par le Conseil général du Cher de pouvoir aménager dans la salle de ses séances la cheminée aux Ours actuellement placée dans le grenier du Palais Jacques Coeur.

La Commission ne voit aucun inconvénient à la réalisation de cette mesure sous réserve que la dépense qu'elle nécessitera soit à la charge du département intéressé.

Val de Grâce à Paris (Seine) : Pavillon d'Anne d'Autriche

Un devis de 5 661 Francs 12 ayant pour objet la réfection de la charpente du Pavillon d'Anne d'Autriche est approuvé suivant avis de M. Boeswillwald.

Église de Saint-Denis (Seine)

Au n° 2 de la rue de Strasbourg, à Saint-Denis, existe une construction faisant emprise dans le jardin de l'église abbatiale. Le propriétaire de ce terrain projette d'y construire un immeuble composé d'un rez-de-chaussée et d'un premier étage. Il demande, dans ce but, d'élever à hauteur voulue des murs mitoyens existants.

La Commission est d'avis de ne pas s'opposer à l'élévation du dit bâtiment.

Tombes dans l'église de Comines (Nord)

Les travaux effectués pour la construction de la nouvelle église de Comines ont permis de mettre à jour deux tombeaux d'anciens seigneurs de Comines ; à l'unanimité la Commission demande le classement de ces deux tombeaux.

Fouilles de Vaison-la-Romaine (Vaucluse)

Dans son rapport sur les fouilles entreprises à Vaison, M. Marcou signale les résultats obtenus au cours de 80/15/026/178 la dernière campagne de travaux. Il rend hommage à M. Burrus, industriel alsacien, dont les nombreuses et importantes libéralités ont puissamment contribué à mener à bonne fin les opérations prévues du programme de l'an dernier. Il demande enfin que la Caisse des Monuments historiques subventionne la continuation de ces fouilles jusqu'à concurrence de 25 000 Francs comme l'année précédente.

La Commission approuve ces conclusions.

Église de Taulé (Finistère)

Sur la proposition de M. Paquet, la Commission émet un avis favorable à la réalisation d'un devis de 18 092 Francs 25 concernant la remise en état du clocher de cet édifice.

Immeuble, sis 11 rue Montaulieu-Vélane à Toulouse

Balcon en fer forgé du XVIIIe siècle. Le classement au besoin d'office de ce balcon est adopté.

Église de Saint-Germer (Oise)

Un devis de 94 866 Francs 88 est présenté par M. Génuys, en vue de la remise en état de l'église de Saint-Germer. Ce devis divisé en deux chapitres comprend d'une part la réfection de la couverture de la flèche et du dôme, dépense prévue de 66 276 Francs, d'autre part, la révision des charpentes et couvertures, dépense de 28 590 Francs 88.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général, la Commission approuve la réalisation de l'entreprise et demande, en raison de l'intérêt exceptionnel de l'édifice et de la pénurie des ressources locales, que la Caisse nationale des Monuments historiques veuille bien assurer la dotation de cette entreprise. 80/15/026/179

Église d'Eu (Seine-Inférieure)

La Municipalité d'Eu ayant demandé que les travaux de restauration de l'église entrepris en 1924 soient poursuivis, un devis de 252 031 Francs 21 a été dressé par M. Collin, architecte en chef, pour assurer la remise en état des travées de l'abside et du transept.

La Commission est d'avis qu'il y a lieu d'approuver l'ensemble des travaux envisagés en mettant à la charge de l'État la moitié de la dépense, le complément devant être assuré par la Commune et le département au besoin en deux annuités.

Église Saint-Éloi à Rouen (Seine-Inférieure)

La Commission adopte les conclusions du rapport de M. Génuys, tendant à autoriser les travaux de réparation des couvertures et vitreries à l'église Saint-Éloi de Rouen, compris dans un devis de 115 939 Francs 06. Une allocation de 55 000 Francs environ devra être fournie par le département et la Commune, l'État assurant le complément de la dépense.

Église Saint-Georges à Saint-Martin-de-Boscherville (Seine-Inférieure)

Un devis de 131 705 Francs 35 dressé par M. Collin, architecte en chef, afin de réparer les couvertures de l'église Saint-Georges à Saint-Martin-de-Boscherville, reçoit l'approbation de la Commission.

En raison de l'insuffisance de ressources de la Commune et de l'urgence des travaux à entreprendre, cette assemblée décide, conformément aux conclusions du rapport de M. Génuys, de mettre à la charge du budget des Beaux-arts, les ¾ de la dépense, le département devant assurer le complément. 80/15/026/180

Abbaye de Jumièges (Seine-Inférieure)

Une dépense de 229 211 Francs 58 prévue par M. Ventre, architecte en chef, pour la consolidation des ruines de l'abbaye de Jumièges, est approuvée par la Commission suivant avis de M. Génuys. La dotation du devis sera assurée par l'État avec l'aide, si possible, de la Caisse nationale des Monuments historiques, et les travaux répartis sur deux ou trois exercices selon les disponibilités.

Église de Larchant (Seine-et-Marne)

Le rapport de M. Génuys, concluant à la continuation des travaux de consolidation des charpentes et planchers dans l'église de Larchant, est adopté par la Commission. Le devis de 52 281 Francs 99 nécessité pour cette entreprise fait l'objet d'un avis favorable et sa dotation devra être en partie prélevée sur les fonds de la Caisse des Monuments historiques.

Fontaines de Neptune et d'Amphitrite à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

Les devis présentés de 225 581 Francs 18 pour la remise en état de la Fontaine d'Amphitrite et de 20 812 Francs, pour celle de Neptune à Nancy, reçoivent l'approbation de la Commission, Toutefois, la Municipalité devra assurer la moitié de la dépense envisagée.

Beffroi d'Orchies (Nord)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Génuys, la Commission émet l'avis que le beffroi d'Orchies peut être déclassé. On pourrait cependant demander à la 80/15/026/181 Ville de conserver les restes de l'escalier à titre de souvenir de l'édifice disparu, en remontant les pierres sur un emplacement à déterminer.

Chapelle de l'ancien prieuré de Condé (Aisne)

M. l'Inspecteur général Génuys présente une demande d'acquisition d'une partie de terrain attenant à la chapelle de l'ancien prieuré de Condé et appartenant à l'État.

Conformément aux conclusions de son rapport, la Commission décide de renvoyer cette demande au service des Domaines tout en donnant un avis favorable à la cession sollicitée.

Toutefois une bande de terrain de deux mètres trente sera réservée au nord de l'édifice pour permettre son isolement et l'exécution des réparations.

Maison romane à Hyères (Var)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Nodet, la Commission est d'avis de faire prononcer le classement des façades de la maison romaine d'Hyères.

Maison de Lakanal au Puget (Ariège)

La Commission jugeant tout à fait dénuée d'intérêt au point de vue architectural la maison de Lakanal au Puget, décide de refuser le classement de l'immeuble qui avait été demandé par la propriétaire.

Église de Metz-le-Comte (Nièvre)

M. Chauliat, architecte en chef, a dressé un devis de 52 471 Francs 87 en vue de la révision des charpentes et couvertures de l'église de Metz-le-Comte. Dans ce projet M. Chauliat envisage de remplacer la lauze existant précédemment 80/15/026/182 par de la tuile plate, ce qui serait une économie ; les carrières ayant été abandonnées, la lauze est introuvable dans la contrée.

La Commission est d'avis cependant de demander à l'architecte d'étudier un devis où l'emploi de la lauze serait envisagé afin de conserver à l'édifice son caractère primitif. Si la dépense était trop élevée alors seulement adopterait-on la tuile plate.

Abbaye de Saint-Denis (Seine)

Classement du jardin entourant l'église abbatiale.

Adopté.

Maison rue du Rivals à Foix (Ariège)

Classement de la porte.

Adopté.(162) 80/15/026/183

18 juin 1926
Visite d'une délégation de la Commission à Caen (Calvados)
Dans sa séance du 14 mai, la Commission des Monuments historiques avait décidé qu'une délégation se rendrait à Caen afin d'examiner l'état de conservation des divers monuments qui sont la parure de cette cité et notamment l'église Saint-Jean dont le clocher inspire des craintes au point de vue de sa stabilité.
C'est par une pluie diluvienne que la délégation, présidée par M. Paul Léon et qui comprenait MM. Boeswillwald, Enlart, Génuys, Hallays, Marcou, Nodet, Perdreau, Pontremoli, Puthomme, Paquet, Rattier, Ruprich-Robert, Sallez, Verdier, est arrivée à Caen le 18 juin. Aussitôt la visite commença et quelques édifices retinrent particulièrement l'attention de la Commission des Beaux-arts.

A l'église Saint-Pierre, il fut décidé que la remise en état de la chapelle, pour laquelle le devis est approuvé, serait achevée sans délai, ainsi que la restauration du clocher.

L'église de Saint-Étienne-le-Vieux, dont l'architecture élégante et très caractérisée est un précieux vestige de la fin du XIVe siècle, sert actuellement de magasin à la Ville et les brouettes y voisinent pêle-mêle avec les balais et les chariots, voire même avec de vieux décors de théâtre. La Commission, justement émue, émet l'avis qu'il est urgent de 80/15/026/184 reprendre les négociations interrompues par la guerre entre la Ville et l'État en vue d'aménager un autre local pour entreposer le matériel municipal. Elle décide en outre de remettre l'édifice en état aussitôt que les crédits le permettront.

Il en est de même pour l'église Saint-Nicolas, actuellement occupée par les services de la Guerre et dont l'état de conservation est tel que peu de réparations seraient nécessaires pour rendre au bâtiment sa beauté primitive.

Longuement la délégation s'arrête à l'ancienne abbaye aux Hommes, aujourd'hui lycée Malherbe et elle émet en principe, un avis favorable à la réfection de la salle dite Salle des gardes, servant aujourd'hui de gymnase, sitôt que le budget le permettrait.

La Commission procède enfin à une visite minutieuse de l'église Saint-Jean, dont l'état alarmant du clocher avait motivé le déplacement de la Commission. Les échafaudages avaient été dressés pour permettre d'examiner en détail l'intérieur du clocher. Une discussion suivit cet examen.

M. Ruprich-Robert ayant constaté la cassure de témoins posés en 1911 et 1913 en conclut que l'affaissement du sol continue. Dès le début de la construction de la tour, cet écrasement s'est produit, depuis il n'a fait que s'accroître, rendant très précaire la stabilité de cette partie de l'édifice.

M. Génuys trouve qu'il serait intéressant de savoir :

1° quelle est la nature du sol sur lequel est construite l'église, il préconise à cet effet, un sondage sous le porche de l'édifice

2° dans quelle mesure les tassements du sol se sont produits. 80/15/026/185

Les solutions à prendre dépendraient du résultat de ces études.

M. l'Inspecteur général trouve que la voûte n'offre pas d'inquiétude, il demande seulement que soient remis en place les deux claveaux descendus de la voûte supérieure et que les joints soient bourrés de manière que tous les éléments de la construction soient en contact les uns avec les autres. Afin d'éviter de communiquer des vibrations aux murs qui l'entourent, le beffroi devrait être rendu indépendant et il y aurait lieu d'examiner s'il ne convient pas d'interdire momentanément la sonnerie des cloches, leur tintement seul étant autorisé.

La Commission émet l'avis que M. l'architecte en chef devrait étudier un chaînage du clocher à diverses hauteurs afin de rendre les quatre angles solidaires. Enfin en étudiant la façon dont travaillent les piles du XIVe siècle, piles construites en pierre de Caen assez tendre, on pourrait sans doute les remplacer mais en attendant que cette opération puisse être effectuée, il conviendrait de remplir en maçonnerie les passages existant entre les piles isolées et les murs du clocher et d'étudier un système de consolidation en ciment armé à l'endroit de ces piles. D'autre part, il importe d'assurer la sécurité publique, à plusieurs reprises des morceaux de pierre s'étant détachés de l'édifice, il est décidé qu'un plancher de protection avec auvent sera établi sur toutes les faces du clocher à l'extérieur de la tour. Une demande sera faite à l'architecte en chef en vue de présenter les propositions pour la consolidation de la tour et son ornementation architecturale extérieure. 80/15/026/186

M. l'architecte pourrait utiliser le procédé d'injections de ciment à l'intérieur des murs si ceux-ci sont constitués de maçonneries reliées par de mauvais mortiers. Il devra également procéder au sondage des pierres extérieures du clocher de manière à empêcher, par dépose, chute provoquée ou consolidation, des accidents sur la voie publique autour du monument. Le projet et le devis soumis précédemment par M. l'architecte en chef devront être remaniés dans ces conditions en ajoutant les restaurations proprement dites entre autres le remplacement des éléments disparus de la décoration architecturale. Il importe de rester dans les limites d'une scrupuleuse économie afin de permettre d'assurer l'exécution de l'ensemble des travaux tant extérieurs qu'intérieurs qu'exige la conservation de l'intéressant clocher de l'église Saint-Jean. 80/15/026/187

7 juillet 1926
Visite d'une délégation de la Commission à Reims (Marne)
Le 7 juillet une délégation de la Commission des Monuments historiques présidée par M. Paul Léon et comprenant MM. Boeswillwald, Defrasse, Enlart, Génuys, Krafft, Marcou, Nodet, Perdreau, Pontremoli, Puthomme, Ruprich-Robert, Verdier, Vitry, Paquet et Sallez se rendait à Reims pour examiner les travaux de restauration de la cathédrale et de l'église Saint-Rémi.
M. Deneux, architecte en chef attendait la délégation et la conduisit dès son arrivée, à la cathédrale où la visite commença par l'examen des statues entourant le portail de la façade occidentale.

Portail de la façade occidentale de la cathédrale : La Commission félicite M. Deneux et M. Havot, statuaire, pour la restauration de l'ange Saint-Nicaize et de la statue voisine dans lesquelles les dégradations dues à la guerre ont disparu en ce qu'elles avaient de compromettant pour la conservation de leur aspect et de leur résistance à l'action de temps. Il fut décidé de poursuivre, dans le même esprit et le même sentiment de prudence, la consolidation de la première statue à droite du portail et de compléter certaines draperies de diverses figures.

La Commission réserve sa décision au sujet de Saint-Rémi et de Saint-Thierry dont les effigies sont gravement atteintes. De même elle fut d'avis de ne pas toucher aux statues situées aux bords extrêmes des pan-coupés qui ne sont plus que des blocs informes et dont le rôle ne sera désormais que de faire masse dans l'ensemble, l'avenir en ce qui les concerne 80/15/026/188 restant aussi réservé. Après un coup d'oeil à l'intérieur de l'édifice où des travaux de fouilles ont été effectués et où, actuellement, on aménage la tuyauterie nécessaire à l'installation du chauffage, la délégation se rendit dans les charpentes afin d'examiner le très intéressant travail exécuté par M. Deneux. Celui-ci fut très complimenté ainsi que M. Savy, entrepreneur, pour la réalisation de cette charpente en ciment armé qui malgré la légèreté de sa construction assure le maximum de durée et de solidité.

Un autre édifice non moins intéressant, l'église de Saint-Rémi, fut ensuite visité. Toujours sous la conduite de M. Deneux, la délégation s'arrêta longuement dans ce monument aujourd'hui déblayé, où les piliers écroulés ont pu être remontés pierre par pierre, mais où l'absence de couverture fait un trou béant. Par crainte d'une dépense trop importante, M. Deneux propose de ne pas rétablir pour le moment la couverture en plomb qui existait avant-guerre et de faire une simple couverture provisoire en tuiles mécaniques.

M. Génuys, à l'avis duquel toute la Commission se rallie, demanda qu'on ne pose pas une couverture provisoire en tuiles qui dénaturerait le caractère de l'édifice, devrait être un jour ou l'autre remplacée, ce qui en définitive créerait une dépense supplémentaire au lieu d'une économie.

M. Génuys propose que des fonds soient recueillis pour permettre de refaire dès maintenant une couverture en plomb semblable à celle qui existait précédemment. Il fut décidé, vu l'augmentation constante du métal, qu'une somme serait, si possible, réunie dès à présent, pour permettre l'acquisition immédiate de la quantité de plomb nécessaire.

M. Deneux ayant déjà son modèle de charpente prêt, la réfection de la couverture pourrait être 80/15/026/189 entreprise à bref délai.

M. Enlart ayant demandé si des fouilles avaient été entreprises dans le sol en vue de découvrir des tombeaux et en particulier ceux de Saint-Rémi et d'Hinomar, M. Deneux déclara qu'une partie du choeur a déjà été fouillée en 1852 et que d'ailleurs, le sol ferme étant à 1 m 50 de la surface, les découvertes ne sauraient être très importantes. L'assemblée se rend ensuite à la commune de Saint-Thierry dont le château a été proposé pour le classement.

La Commission estime que la partie du château reconstruite au XVIIIe siècle ne peut, en raison des dommages qu'elle a subis pendant la guerre, être classée même à l'état de statues. Par contre, la cuisine de l'édifice conserve encore des murs et des voûtes du XIIIe siècle avec de très intéressants chapiteaux sculptés.

La Commission est d'avis d'étudier la possibilité de conserver, par un classement total ou partiel, ces parties plus caractéristiques.

M. l'architecte en chef est invité à présenter toutes propositions utiles à cet effet. La délégation rend ensuite à Reims en traversant les communes de Bétheny et de Cernay-lès-Reims où elle apprécie l'intérêt des édifices et reconnaît l'urgence de poursuivre la réparation de leurs dommages de guerre. 80/15/026/190

30 juillet 1926
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts. Membres présents MM. Bonnier, Génuys, André Hallays, Marcou, Nodet, Perdreau, Pottier, Ruprich-Robert, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Rattier, Sallez, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.

En ouvrant la séance, M. le président invite M. Génuys à donner lecture des rapports de M. Boeswillwald qu'une indisposition empêche d'assister à la séance.

Hôtel des Ambassadeurs de Hollande, 47, rue Vieille-du-Temple, à Paris

Le nouveau propriétaire de l'Hôtel de Hollande a acquis cet édifice avec l'intention de lui rendre son aspect primitif. Dans ce but, M. Danis a établi un projet de 655 037 Francs 15.

M. Boeswillwald demande à la Commission d'émettre un avis favorable à sa réalisation avec allocation d'un crédit de 200 000 Francs qui sera pris sur les fonds dont dispose la Caisse des Monuments historiques.

La Commission adopte ces conclusions.

Lycée Bartholdi à Colmar (Haut-Rhin)

Conformément aux conclusions du rapport de M. 80/15/026/191 Boeswillwald, la Commission donne son assentiment à l'approbation d'un devis de 147 812 Francs 50 concernant l'installation du chauffage central au lycée Bartholdi à Colmar et la restauration des salles de Théâtre de cet édifice.

Ministère de la Marine à Paris (Seine)

La restauration d'un trophée surmontant la façade donnant sur la Place de la Concorde à l'angle de la rue Saint-Florentin a donné lieu à l'établissement d'un devis de 87 000 Francs.

La Commission estime d'une part que cette dépense est excessive, et d'autre part, qu'il y a lieu de ne pas différer l'exécution des travaux.

Elle demande en conséquence à MM. Génuys, Bonnier, et Paquet de se rendre sur place en vue d'examiner, de concert avec l'architecte du monument, les moyens de mettre l'entreprise à exécution sans délai et à des conditions moins onéreuses.

Église de Soudron (Marne)

Ce très intéressant édifice a malheureusement été construit en matériaux médiocres et de plus, mal fondé, il repose au flanc d'une colline coupée par des bancs de glaise, ce qui le rend sujet à des glissements et aux désorganisations qui en sont la conséquence. Pour réparer les dommages qu'il a ainsi subis, un devis de 401 000 Francs a été dressé.

A la demande de M. Génuys, l'assemblée émet un avis favorable à l'approbation du devis, pour la dotation duquel il sera fait appel à la Caisse des Monuments historiques, et à La sauvegarde de l'Art français. 80/15/026/192

Église d'Ambrières (Marne)

Plus encore que l'édifice précédent, l'église d'Ambrières est menacée de destruction pour des causes analogues. Le mal y est si grave et l'imminence d'un effondrement tel que M. Génuys propose de faire interdire d'urgence l'accès de l'église. Aucun moyen pratique ne pouvant être envisagé pour le conserver en place, le rapporteur pense qu'il conviendrait de déposer le monument pierre par pierre et de le reconstruire sur un autre emplacement dont le choix serait fait d'accord avec la Municipalité.

Démolition et reconstruction, d'après un devis établi par M. Guét, impliqueraient une dépense de 790 195 Francs.

Suivant avis de M. Génuys, la Commission se prononce en faveur de la fermeture immédiate de l'église. Elle approuve, en outre, le principe de la réalisation du devis établi par M. Guét. Mais les deux opérations prévues à ce dernier devrait être effectuées sans interruption, elle estime qu'on ne pourra envisager définitivement la mise en train des travaux qu'après détermination du nouvel emplacement et lorsque la totalité des fonds aura été réunie. Pour obtenir ceux-ci, comme il n'est guère possible de compter sur la Commune, trop pauvre, il y aura lieu de provoquer l'ouverture d'une souscription parmi les fidèles et le clergé et de solliciter de La Sauvegarde de l'Art français une subvention importante. Quant aux ressources qui resteront à trouver ensuite, elles pourront être demandées à la Caisse des Monuments historiques. 80/15/026/193

Église du Mont-Saint-Michel (Manche)

La Commission, sur la proposition de M. Génuys, approuve un projet d'autel destiné à être placé dans le choeur de l'ancienne église abbatiale du Mont-Saint-Michel.

Église d'Angicourt (Oise)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Génuys, la Commission émet un avis favorable à l'approbation d'un devis de 105 180 Francs concernant la restauration générale de cette église.

Ancien évêché de Noyon (Oise)

Sur la proposition de M. Génuys, la Commission se prononce en faveur de l'approbation d'un devis de 377 530 Francs ayant pour objet le remise en état de cet édifice.

Hôtel de ville de Noyon (Oise)

En vue de la réparation des dommages de guerre subis par l'Hôtel de ville de Noyon, M. Collin présente un projet dont le montant s'élève à 806 138 Francs.

M. Génuys estime que ces travaux peuvent être approuvés et exécutés sur plusieurs exercices.

La Commission adopte cette façon de voir.

Église Saint-Étienne à Beauvais (Oise)

La Commission, à la demande de M. Génuys, émet un avis favorable à l'approbation d'un devis de 148 078 Francs 07 concernant la restauration d'un arc-boutant et d'un arc-doubleau du choeur de l'église Saint-Étienne. 80/15/026/194

Église Saint-Denis à Coulommiers (Seine-et-Marne)

La Municipalité, désirant faire établir un passage qui ferait communiquer la rue Desnoyer avec la rue de l'Hôtel de ville, sises de part et d'autre de l'église Saint-Denis, a envisagé la démolition de son édifice. Pour éviter d'une part une telle éventualité et pour ne pas en arriver, d'autre part, au classement d'office qui risquerait de froisser la population, M. Bray présente une solution qui agrèe à la Municipalité. Cette solution consiste à aménager à travers la nef, à la hauteur de la deuxième travée, un passage réservé aux piétons.

Les frais de l'entreprise seraient assumés par la Municipalité.

M. Génuys fait remarquer à l'assemblée que, si dans ces conditions le classement de l'édifice peut être obtenu sans difficulté, il serait prudent d'approuver la mesure envisagée. En ce qui concerne un devis de 45 786 Francs présenté par le dit architecte, le rapporteur est d'avis qu'il peut être approuvé sous réserve que M. Bray le complète par une prévision concernant la démolition des sacristies accolées à l'abside, mesure sollicitée par la Ville et le modifie en ce qui a trait au "ravalement".

M. Bray envisage en effet, de parer à la désagrégation des pierres de la façade du bas-côté sud par la reconstruction du parement actuel.

M. Génuys préférerait un autre procédé et notamment l'emploi d'un enduit teinté.

L'ensemble du rapport est adopté. 80/15/026/195

Cathédrale de Rouen (Seine-Inférieure)

Un devis de 117 207 Francs 91 qui prévoit la restauration du cloître sur la Cour d'Albane est approuvé suivant les conclusions de M. Génuys.

Église Saint-Maclou à Rouen (Seine-Inférieure)

La nécessité de restaurer les parties hautes de l'église Saint-Maclou a amené M. Collin à présenter un devis de 257 839 Francs 25.

M. Génuys estime que le 1er chapitre de ce projet doit être approuvé immédiatement et que, en raison de l'importance de la dépense prévue l'ensemble de l'entreprise pourra être réalisé sur plusieurs exercices, la moitié des frais incombant à la Ville et au département. Cette façon de voir est adoptée par l'assemblée.

Église Saint-Jacques à Dieppe (Seine-Inférieure)

Suivant avis de M. Génuys, la Commission émet un avis favorable à l'approbation d'un devis de 278 355 Francs 25 qui concerne la restauration de la façade sud de l'église Saint-Jacques à Dieppe.

Ainsi que le demande le rapporteur, les travaux devront être exécutés sur plusieurs exercices avec le concours financier de la Ville et du département au moins égal à la moitié de la dépense prévue.

Maison des Consuls à Riom (Puy-de-Dôme)

Sur la proposition de M. Paul Léon qui donne lecture d'une lettre de M. Clémentel, sénateur, la Commission émet un 80/15/026/196 avis favorable à l'allocation d'une subvention pour l'acquisition par la Ville de Riom de la Maison dite des Consuls. Le crédit accordé sera de 50 000 Francs si le prix d'achat excède 100 000 Francs et, dans l'hypothèse inverse, il n'atteindra que la moitié du prix fixé par le jury d'expropriation.

Alsace-Lorraine

M. Paul Léon signale que, des difficultés surgissant journellement au sujet de l'organisation des Services d'Architecture d'Alsace-Lorraine, il conviendrait de charger une délégation permanente de l'examen sur place des questions intéressant les monuments classés d'Alsace et de Lorraine.

L'assemblée désigne pour faire partie de cette délégation MM. Boeswillwald, Génuys, l'abbé Muller, André Hallays, Koechlin(163), Marcel Aubert et Paquet.

Petit cimetière de Saint-Lambert près Port-Royal (Seine-et-Oise)

A la demande de M. André Hallays, la Commission se prononce en faveur du classement de cette nécropole et de l'inscription sur l'Inventaire supplémentaire de l'église qu'elle renferme.

L'assemblée émet un avis favorable à l'approbation du règlement d'administration publique fixant les conditions d'exécution du décret rendant la loi du 31 décembre 1913 sur les Monuments historiques applicable à l'Algérie. 80/15/026/197

Temple de Saint-Geniez-de-Dromon (Basses-Alpes)

La partie occidentale de la chapelle supérieure du Temple est devenu inutilisable par suite des dommages qu'elle a subis du fait des intempéries. La réparation de cette chapelle était prévue au 2e chapitre d'un devis approuvé le 10 janvier 1925.

Les travaux n'ayant pas été effectués à temps, M. Nodet est d'avis qu'il faudra se borner à tenter de sauver deux des travées de cette chapelle ainsi que les absides qui leur font suite. Cette opération gagnant à être effectuée rapidement, M. Nodet demande à l'assemblée d'inviter M. Huignard à ne pas en différer l'exécution.

Ces conclusions sont approuvées.

Ancien Hôtel de La Raymondie à Martel (Lot)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Nodet, la Commission émet un avis favorable au classement des façades sur cour et sur rue de la partie de cet édifice acquise de M. Darnis par la Commune déjà propriétaire de la majeure partie du monument servant aujourd'hui d'Hôtel de ville. Elle se prononce de même en faveur de l'inscription sur l'Inventaire supplémentaire des façades des quatre parties de l'ancien Hôtel de La Raymondie qui appartiennent encore à des particuliers.

Cloître de Moissac (Tarn-et-Garonne)

M. Nodet signale qu'il a été saisi d'une demande tendant à obtenir l'autorisation de donner des représentations dans ce cloître. 80/15/026/198

La Commission émet l'avis qu'il y a lieu d'opposer un refus formel à cette requête.

Église Sainte-Catherine à Honfleur (Calvados)

M. Nodet propose l'approbation d'un devis de 96 522 Francs concernant la réfection du porche ouest de l'église Sainte-Catherine à Honfleur.

La Commission adopte ce projet.

Cathédrale de Bayonne (Basses-Pyrénées)

M. l'architecte en chef Besnard a présenté un projet de statue de La Vierge destinée à couronner le pignon occidental de la cathédrale de Bayonne. Cette étude ne satisfait pas M. Ruprich-Robert qui juge inutile la croix placée derrière la statue.

La Commission approuve le projet sous réserve de suppression de la croix.

Aqueduc romain de Saint-Benoist à Poitiers (Vienne)

Sur la proposition de M. Ruprich-Robert, la Commission émet un avis favorable au classement, à titre de ruines, de la partie subsistante de cet ouvrage. Elle estime cependant qu'il n'y aurait pas lieu de poursuivre l'application de cette mesure au cas où les propriétaires exigeraient une indemnité trop élevée.

Fouilles de Saint-Rémy (Bouches-du-Rhône)

M. Marcou rend compte de l'importance des découvertes faites au cours des travaux effectués en 1925 et demande l'ouverture d'un crédit de 15 000 Francs pour la continuation 80/15/026/199 des fouilles notamment aux abords même du temple Adopté.

Théâtre Romain à Vienne (Isère)

Grâce aux crédits alloués depuis 1924 tant par la Ville et le département que par l'État, les fouilles entreprises dans des vestiges ont permis d'effectuer des déblaiements considérables.

M. Marcou estime que le budget des Beaux-arts se doit d'accorder encore un concours financier important à la réalisation de cette oeuvre, et il demande l'allocation d'une subvention de 20 000 Francs.

Ses conclusions sont adoptées.

Théâtre romain de Fréjus (Var)

Pour les fouilles en voie d'exécution au Théâtre romain de Fréjus, M. Marcou sollicite un crédit de 10 000 Francs qui est accordé.

Thermes romains d'Aix-les-Bains (Savoie)

La Commission approuve les conclusions de M. Marcou tendant à l'allocation d'une subvention de 5 000 Francs en vue de la poursuite des fouilles entreprises depuis 1924, avec un plein succès, aux Thermes romains d'Aix-les-Bains.

Gymnase romain d'Orange (Vaucluse)

M. Marcou pense qu'il y a le plus grand intérêt à continuer les fouilles effectuées dans les substructions du Gymnase romain d'Orange et il invite l'assemblée à approuver l'allocation d'un crédit de 25 000 Francs.

Il en est ainsi décidé. 80/15/026/200

Église abbatiale de La Madeleine à Vézelay (Yonne)

Le curé de Vézelay a demandé l'autorisation de placer dans l'église abbatiale de La Madeleine un chemin de croix, qui était primitivement destiné à la basilique du Sacré-Coeur de Paris.

La Commission partageant l'avis de M. Rattier juge que cette oeuvre ne s'harmoniserait pas avec le cadre dans lequel on veut l'installer et décide de refuser l'autorisation sollicitée.

Pont du XVIIIe siècle à Villeneuve-sur-Yonne (Yonne)

La Commission émet l'avis qu'il y a lieu de classer cet ouvrage avec la croix qui le surmonte.

Hôtel Gauthier et autres maisons de la Place de l'Église à Locronan (Finistère)

Sur le rapport de M. Paquet, la Commission émet l'avis qu'il y a lieu de poursuivre le classement d'office des trois immeubles composant cet hôtel à voyageurs. L'administration examinera ensuite à quel chiffre doit être fixée l'indemnité à allouer à la propriétaire et dans quelles conditions cette dernière peut être autorisée à transformer ses immeubles pour les rendre plus propres à l'exercice de son commerce.

La Commission estime, en outre, que le classement d'office des cinq autres maisons de la Place encore non-classées et portant les numéros 104, 106, 172, 183, et 171, doit être poursuivi d'office.

Ancien Hôtel de Guise à Calais (Pas-de-Calais)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Paquet la Commission émet l'avis que cet édifice doit être maintenu sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. 80/15/026/201

Anciennes Salines royales d'Arc-et-Senans (Doubs)

Approuvant le rapport de M. Sallez, l'assemblée se prononce en faveur du classement au besoin d'office(164) des parties suivantes des anciennes Salines royales d'Arc-et-Senans :

Bâtiments d'entrée n° 132 du cadastre, bâtiments dits des Maréchaux, n° 310-311-313-314 du cadastre, bâtiments de la direction (en ruines) n° 306 du cadastre, bâtiments dits des Bosses n° 308 à 316 du cadastre, Pavillons des commis n° 309 à 315 du cadastre, Pavillon de la remise n° 307 du cadastre.

Église Saint-Hippolyte à Thonon (Haute-Savoie)

Ainsi que le demande M. Sallez, la Commission approuve le projet de raccordement de la nouvelle église communale de Thonon à l'église classée Saint-Hippolyte sous réserve de quelques modifications.

Cathédrale de Reims (Marne)

Sur avis de M. Génuys, la Commission émet un avis favorable à la réalisation d'un devis, établi par M. Deneux, pour l'installation de l'éclairage électrique dans la cathédrale de Reims. Les frais de l'entreprise seront à la charge du clergé.

Maison du XVIe siècle à Quimper (Finistère)

Le classement des façades du rez-de-chaussée de cet immeuble situé à l'angle des rues Kéréon et des Boucheries est adopté. 80/15/026/202

8 octobre 1926
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Rattier, Sallez, adjoints à l'inspection général des Monuments historiques.
Projet de construction d'un hôtel dans l'îlot de Tombelaine du Mont-Saint-Michel (Manche)

La Commission est saisie d'un projet concernant l'îlot de Tombelaine sur lequel une société en formation se propose de faire élever un grand hôtel ce qui détruirait en partie le magnifique panorama de la baie du Mont-Saint-Michel. D'une enquête faite sur place par M. Paquet, architecte en chef, il ressort que la construction projetée serait extrêmement onéreuse à réaliser notamment en ce qui concerne les matériaux à amener sur place et l'aménagement de kilomètres de route à cet effet ; peut-être la société en question hésitera-t-elle devant semblable dépense que ne justifie pas la présence pendant 6 mois de l'année à peine des touristes au Mont-Saint-Michel. 80/15/026/203

M. André Hallays fait cependant remarquer que, même si les travaux ne devaient pas être terminé, il serait dangereux de les laisser commencer, un chantier abandonné pouvant tout aussi bien nuire au panorama. Il demande donc que, par mesure de protection urgente, une instance de classement soit immédiatement ouverte pour l'îlot de Tombelaine, ce classement pouvant être justifié sinon par la valeur artistique du rocher tout au moins par les souvenirs historiques qui s'y rattachent et les traces de monuments anciens qu'on y rencontre encore.

M. Paul Léon ayant annoncé que le Conseil général de la Manche et la Commission des Sites demandaient que l'ensemble de l'îlot soit classé parmi les sites, la Commission, à l'unanimité décide d'ouvrir une instance de classement à titre de Monument Historique.

Transformation de l'Hôtel des Réservoirs à Versailles (Seine-et-Oise)

Le propriétaire de l'Hôtel des Réservoirs se propose d'exhausser et d'agrandir la partie de l'Hôtel donnant, d'une part rue des Réservoirs, d'autre part sur le Bassin de Neptune dans le Parc.

M. Cartault fait observer que la question n'intéresse l'administration des Beaux-arts que pour la partie de l'immeuble donnant sur le parc, où les rues de l'Hôtel doivent être sensiblement plus étendues par suite des agrandissements projetés de l'aile droite de l'édifice, d'autre part, en se rapportant au droit commun on ne peut pas interdire au propriétaire de construire la terrasse-restaurant qu'il veut aménager si celle-ci se trouve au moins à 1 m 90 en retrait du domaine national, Toutefois, il ne pourra être question 80/15/026/204 pour lui d'ouvrir des portes donnant accès librement dans le parc aux clients et au personnel de l'Hôtel. La question d'exiger du propriétaire une redevance à l'État en raison de la plus-value donnée à l'Hôtel par l'aménagement de la terrasse un moment soulevée est aussitôt abandonnée par l'assemblée.

Celle-ci adopte alors à l'unanimité les conclusions du rapport de M. Pontremoli, inspecteur général des Bâtiments civils et des Palais nationaux, demandant que l'architecte, chargé de l'exécution du projet, soumette à l'administration des Beaux-arts un plan très détaillé afin d'éviter une construction laide ou disparate qui nuirait au domaine national. Elle ajoute que, si la réalisation du projet ne donnait pas entière satisfaction à l'administration, celle-ci devrait, selon son droit, établir un treillage recouvert de verdure ou tout autre moyen de clôture pour masquer la vue du restaurant.

Cession à l'administration des Chemins de fer de ceinture d'un terrain dépendant du parc de Versailles et situé près Saint-Cyr-l'École (Seine-et-Oise)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Pontremoli, Inspecteur général des Bâtiments civils et Palais Nationaux, la Commission est d'avis d'accorder à l'administration des Chemins de fer de ceinture la cession demandée sous certaines réserves.

1° Communication des plans et élévations des pavillons à édifier sur le terrain étant entendu que ces pavillons ne devront pas excéder la hauteur d'un étage avec comble. 80/15/026/205

2° Interdiction de construire dans l'avenir aucun bâtiment de plus grande hauteur

3° Aucune baraque ne pourra être élevée dans les jardins dépendant des pavillons d'habitation,

4° L'administration des Chemins de fer s'engagera à planter à ses frais et sous la direction du service des Eaux-et-Forêts de Versailles des rideaux d'arbres destinés à masquer l'ensemble des constructions.

Enfin le projet de cession sera soumis, au préalable, pour avis à la Commission des Monuments historiques .

Installation d'un concours de ponte dans un terrain dépendant du parc de Versailles (Seine-et-Oise)

La Commission émet un avis favorable à l'adoption des conclusions du rapport de M. Pontremoli relatif à l'installation envisagée dans une pièce de terre dite de Choisy, dépendant du Grand-Parc de Versailles. Cette installation, qui d'ailleurs est en partie terminée, peut être maintenue, les poulaillers et constructions provisoirement aménagés ne causant aucun dommage au paysage classé. A l'avenir l'Institut de recherches agronomiques devra avant d'entreprendre de nouvelles installations, soumettre les plans à l'architecte en chef du domaine de Versailles qui pourra autoriser celles ne présentant aucun inconvénient pour la beauté du site, ou inviter l'Institut à surseoir à tout aménagement jusqu'à ce que l'administration des Beaux-arts ait donné son approbation.

Cession aux Chemins de fer de l'État du terrain classé dit de la Porte Jaune à Saint-Cloud (Seine)

Après avoir eu connaissance de la lettre adressée par le 80/15/026/206 directeur général des Chemins de fer de l'État au ministre des Beaux-arts relativement à la mise à la disposition du Réseau de l'État du terrain de la Porte Jaune à Saint-Cloud en vue d'y installer un remisage pour les voitures électriques, la Commission maintient les décisions prises à la suite de la séance interministérielle du 26 mars 1926, à savoir qu'aucun terrain ne saurait être séparé du Domaine de Saint-Cloud qui a déjà subi de trop regrettables mutilations notamment pour l'établissement du chemin de fer qui le traverse.

Restauration du groupe de La Danse à l'Opéra à Paris (Seine)

La Commission fait sienne les conclusions du rapport de M. Defrasse relatif aux mesures à prendre pour remédier au mauvais état dans lequel se trouve le groupe de La Danse à l'Opéra.

Elle demande aussi qu'un devis lui soit présenté en vue de faire exécuter un moulage grandeur nature du groupe.

École nationale des Beaux-arts à Paris (Seine)

M. Nénot donne lecture du rapport de M. Laloux absent, relatif à l'agrandissement de la loge du concierge de l'École nationale des Beaux-arts, rue Bonaparte.

La Commission est d'avis qu'il pourra être donné suite au projet qui lui est soumis mais seulement lorsqu'un emplacement aura été trouvé pour y disposer les fragments archéologiques provenant de l'Hôtel de la Trémoille.

Maison d'éducation de la Légion d'Honneur à Saint-Denis (Seine)

A la suite d'une première délibération le 28 mai dernier, 80/15/026/207 la Commission avait chargé une délégation de se rendre à Saint-Denis afin d'examiner sur place les bâtiments et le parc de la Maison d'éducation de la Légion d'Honneur en vue de leur conservation.

M. Vitry donne lecture du rapport rendant compte de cette visite et concluant à la nécessité de classer, au besoin d'office, la totalité du domaine.

L'assemblée approuve cette conclusion.

Restauration de l'enceinte du Donjon de Vincennes (Seine)

Devis de 850 276 Francs 84 dressé par M. Ventre en vue de la restauration de l'enceinte du donjon.

En raison de la dépense considérable prévue, la Commission émet l'avis d'ajourner au printemps prochain ces travaux qui ne sont pas de première urgence.

Église de Taverny (Seine-et-Oise)

Une dépense de 172 300 Francs 41 prévue par M. Formigé, architecte en chef, pour la réfection des couvertures et des maçonneries de l'église de Taverny, est approuvée par la Commission suivant avis de M. Boeswillwald. La dotation du devis, pouvant être répartie sur plusieurs exercices, sera assurée par l'État avec participation de la Commune.

Église de Roth à Hambach (Moselle)

En raison du peu d'intérêt artistique que présente le clocher de l'église de Roth et des réparations qui y sont nécessaires la Commission se rallie aux conclusions du rapport de M. Boeswillwald, Inspecteur général, demandant le déclassement de l'édifice. 80/15/026/208

Puits Renaissance de l'ancien Hôtel d'Alibert à Caunes-Minervois (Aude)

La Commission, approuvant le rapport de M. Boeswillwald, demande le classement d'office du puits renaissance situé dans la cour de l'ancien Hôtel d'Alibert appartenant aujourd'hui à M. Bertrand à Cannes-Minervois et dont il convient d'assurer la conservation à son emplacement actuel.

Portes de Phalsbourg (Moselle)

Classement adopté.

Aménagement du bâtiment du Vieux chapitre à Meaux (Seine-et-Marne)

Un devis de 45 441 f 35 dressé par M. Bray, architecte en chef, pour la réfection des dernières travées de l'aménagement de la salle du rez-de-chaussée du Vieux chapitre à Meaux, est approuvé par la Commission suivant avis de M. Génuys, Inspecteur général. La dépense prévue sera entièrement à la charge de l'État.

Au sujet de l'occupation de cette salle par le clergé, la Commission ajourne toute décision jusqu'à ce qu'une délégation de cette assemblée ne soit rendue sur place pour examiner la question.

Château de Saint-Thierry (Marne)

Faisant siennes les conclusions du rapport de M. Génuys demandant la conservation des ruines du château de Saint-Thierry, la Commission adopte le classement au besoin d'office du mur à rez-de-chaussée de l'ancienne cuisine du château 80/15/026/209 comprenant 3 arcades et 4 piliers à chapiteaux.

Citadelle de Montreuil-sur-Mer (Pas-de-Calais)

M. Génuys propose de compléter l'ensemble du classement des fortifications de Montreuil, par celui de la citadelle.

Cette proposition est adoptée.

Hôtels du Marquis de Ferrary à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

Il y a à Nancy deux Hôtels distincts ayant appartenu au marquis de Ferrary, l'un, 10 rue de la Source, l'autre, 29 rue du Haut-Bourgeois. Chacun d'eux possède dans sa cour une fontaine en pierre avec statue de Neptune.

Sur rapports de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission adopte le classement au besoin d'office de ces deux fontaines.

Église Saint-Pierre à Saintes (Charente-Inférieure)

M. Ruprich-Robert, Inspecteur général, donne lecture des rapports de MM. Hulot, architecte en chef, et Naud, architecte ordinaire, relatifs à l'état alarmant des voûtes de la nef qui exige une prompte intervention. Lui-même conclut à la nécessité d'interdire jusqu'à nouvel ordre l'accès de la nef et demande que M. Hulot établisse d'urgence un projet pour la démolition des voûtes et la confection d'un plafond en bois au niveau des entraits de la charpente.

La Commission à l'unanimité se rallie à ces conclusions. 80/15/026/210

26 octobre 1926
Séance de la délégation permanente pour l'Alsace et la Lorraine le 26 octobre 1926 à Strasbourg
La délégation permanente, désignée par la Commission des Monuments historiques pour l'étude sur place des diverses questions concernant la conservation des édifices classés d'Alsace et de Lorraine, s'est rendue à Strasbourg, le 26 octobre 1926, à l'effet d'examiner les principaux Monuments historiques de la ville.

Cette délégation, présidée par M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, comprenaIt : MM. Boeswillwald, Génuys, Perdreau, et Ruprich-Robert, Inspecteurs généraux des Monuments historiques, Paquet, adjoint à l'Inspection générale des Monuments historiques, Enlart, André Hallays, Koechlin, l'abbé Muller, Verdier, membres de la Commission des Monuments historiques, Metman, conservateur du Musée des Arts décoratifs.

MM. Charléty, recteur de l'Académie de Strasbourg, directeur général de l'Instruction publique et des Beaux-arts. Fr. Oesinger, adjoint au maire de Strasbourg, Hans Haug, conservateur des Musées de Strasbourg, le docteur Forrer, conservateur du Musée préhistorique de Strasbourg, le docteur Dollinger, secrétaire général des Amis de l'Université de Strasbourg. 80/15/026/211

MM. G. Delahache, directeur des archives et de la bibliothèque de la Ville de Strasbourg, M. Appril, directeur des Travaux-publics de la Ville de Strasbourg, M. Dauchy, architecte de l'Oeuvre Notre-Dame.

M. le chanoine Gass, représentant le clergé, et MM. Danis, Gélis et Patriarche, architectes en chef des Monuments historiques, assistaient également à la séance, qui s'ouvrit au Palais du Rhin à 10 h 30.

M. Paul Léon remercie tout d'abord les personnalités alsaciennes présentes d'avoir bien voulu répondre à l'invitation de la Commission des Monuments historiques et apporter à l'Administration des Beaux-arts le précieux concours de leur compétence. Il signale ensuite que la délégation a deux questions principales à étudier :

1° les travaux que nécessite l'état du Palais de Rohan et qui doivent être effectués moitié aux frais de la Ville, moitié aux frais de l'État.

2° La restauration de la cathédrale, question de beaucoup la plus importante, car il y a lieu de bien déterminer tout d'abord les attributions respectives de chaque service. La cathédrale appartient à l'État ; elle est en outre classée. Le soin et la responsabilité de sa restauration incombent donc au Service des Monuments historiques, dont le budget supporte d'ailleurs une partie des dépenses nécessaires. Certes la plus grosse part des dépenses d'entretien et de restauration a été jusqu'ici assumée par l'Oeuvre Notre-Dame, dont on ne peut que louer la féconde activité. 80/15/026/212

Mais il ne faut pas perdre de vue qu'en Alsace, comme dans toute la France, les dispositions de la loi du 31 décembre 1913 doivent être strictement observées. L'Oeuvre Notre-Dame a confié le soin d'effectuer les travaux à des praticiens de premier ordre, au talent desquels la Commission des Monuments historiques se plait à rendre hommage.

La Commission des Monuments historiques et l'administration des Beaux-arts ne sauraient cependant, sans faillir à leur mission, abdiquer les droits et les devoirs qu'elles tiennent de la loi.

Elles doivent l'une et l'autre connaître en détail les projets de travaux de l'Oeuvre Notre-Dame, c'est-à-dire les devis, avant leur mise à exécution, ainsi que l'emploi des ressources au point de vue artistique bien entendu et non au point de vue financier.

La Commission des Monuments historiques admet parfaitement qu'il est nécessaire d'entretenir les monuments du passé pour les soustraire à la ruine ; mais elle estime qu'il faut agir avec beaucoup de prudence pour ne pas enlever à ces édifices ce qui constitue leur caractère ; les travaux à entreprendre doivent donc à son sens se borner en principe à assurer la conservation des édifices et non aller jusqu'à leur réfection. Sur l'initiative de M. Paul Léon, M. Dauchy, architecte de l'Oeuvre Notre-Dame, expose ensuite rapidement le programme des travaux envisagés à la Cathédrale. Ces travaux comprenant :

1° La restauration des galeries de la tour sud, déjà commencée et qui donnera lieu en 1927 à une dépense de 180 000 Francs environ.

2° La remise en état des galeries supérieures de la flèche.

3° La restauration du buffet des orgues, c'est-à-dire le 80/15/026/213 remplacement des pièces en mauvais état - environ 65 000 Francs.

4° La remise en place des statues originales du portail nord, enlevées pendant la guerre et remplacées par des moulages qui se détériorent, opération que l'Oeuvre Notre-Dame peut exécuter par ses propres ressources.

5° Achèvement du grand gâble pour la remise des deux statues manquantes.

6° Renforcement de la clôture du XVIIIe siècle de la chaire.

Depuis la guerre l'Oeuvre Notre-Dame a restauré :

1° Le portail sud de la façade. Il reste à refaire la statue de Saint-Arbogast et le baldaquin.

2° Une partie de la chapelle Saint-Laurent.

La rose de la façade principale avait été refaite avant la guerre.

A la suite de cet exposé, M. Paul Léon lève à 11 heures la séance du Palais du Rhin et la délégation se transporte au Palais des Rohan. Elle constate que les appartements de ce bel édifice ont eu beaucoup à souffrir de l'occupation allemande. Ils peuvent néanmoins être remis en état. Mais il importe tout d'abord de les débarrasser des objets et collections divers qui les encombrent, afin de pouvoir se rendre un compte exact de la nature et de l'importance des travaux à exécuter. Sur la demande de la délégation, M. Oesinger, adjoint au maire de Strasbourg, s'engage à agir auprès de la Société des Monuments historiques d'Alsace pour que l'enlèvement de 80/15/026/214 ces collections soit effectué avant la fin du mois de novembre 1926. Un nettoyage complet des salles ainsi libérées sera alors entrepris et la délégation de la Commission reviendra ensuite de Paris afin d'arrêter l'ordre et le caractère des travaux à effectuer. A l'issue de sa visite des pièces du Palais qui faisaient l'objet de sa délibération, la délégation se rendit au musée préhistorique et lapidaire organisé par M. le docteur Forrer, dont elle admira longuement les riches et belles collections, puis dans les nouvelles salles du Musée des Rohan, dues à l'initiative et au talent de MM. Hans Haug et Adolphe Riff, les dévoués conservateurs des collections strasbourgeoises.

L'après-midi, vers 2 h 30, la délégation se réunit à la cathédrale pour examiner de visu les travaux déjà effectués et ceux projetés pour 1927. Le projet de renforcement de la clôture de la chaire donne lieu à une observation de M. Paquet, adjoint à l'Inspection Générale, qui estime qu'il serait malheureux d'ajouter des barreaux à cette jolie grille du XVIIIe siècle pour la rendre plus efficace.

M. Paquet pense que l'on pourrait obtenir le résultat cherché en plaquant contre cette clôture un grillage empêchant de passer la main. La délégation approuve la proposition de M. Paquet et demande à M. Dauchy d'étudier en ce sens un projet, qui devra être soumis pour approbation à l'Administration des Beaux-arts par l'intermédiaire de M. l'architecte en chef Danis. 80/15/026/215

La délégation visite ensuite la Maison de l'Oeuvre Notre-Dame où M. Dauchy lui présente les statues originales enlevées de la cathédrale et qu'on se propose de remettre en place. Ces statues, fort belles, sont admirablement conservées en apparence ; rien ne semble donc, en principe, s'opposer au projet de l'Oeuvre Notre-Dame.

Ces visites sur place terminées, la délégation retourne au Palais du Rhin, où elle tient à 17 h 30 une courte séance pour préciser et coordonner les différentes décisions prises au cours de la journée. Le programme des travaux établi par M. Dauchy pour la cathédrale en 1927 est approuvé en principe. Mais M. Paul Léon rappelle que chaque opération devra faire l'objet d'un projet détaillé avec devis estimatif dont le service des Monuments historiques sera saisi avant toute exécution, par l'intermédiaire de M. Danis, architecte en chef des Monuments historiques, aussi bien pour les travaux exclusivement à la charge de l'Oeuvre Notre-Dame que pour ceux dont l'administration des Beaux-arts imputera tout ou partie sur son budget.

Il ajoute que les règles de la Comptabilité publique ne permettent pas à l'État de payer, même en partie, des travaux déjà exécutés. Aucun travail ne peut, au surplus, d'après la loi du 31 décembre 1913, être entrepris désormais sans avoir au préalable reçu l'approbation de la Commission des Monuments historiques siégeant à Paris. 80/15/026/216

En ce qui concerne la statuaire, rien ne s'oppose à ce que les figures provenant du portail nord soient replacées. Pour les autres, qui forment actuellement un musée intéressant, la délégation estime qu'en principe leur remise en place est désirable. Mais c'est là une question d'espèce, pense M. André Hallays. Certaines statues pourraient, malgré leur apparence de parfaite conservation, avoir besoin d'être restaurées pour résister aux intempéries Il faut donc avant tout s'assurer de leur état et n'entreprendre leur restauration que si cette opération ne doit pas leur faire perdre leur caractère.

Les statues qui seront remises en place devront d'ailleurs être surveillées, soignées ; on évitera notamment de laisser les poussières s'y déposer. La délégation demande en conséquence à M. l'Inspecteur général Boeswillwald de bien vouloir, au cours de ses prochains voyages à Strasbourg, examiner à cet effet la situation de chaque statue. Pour le grillage à accoler à la clôture de la chaire, M. Dauchy préparera un projet que M. Danis transmettra avec son avis à la Commission des Monuments historiques ainsi qu'il a été décidé dans la cathédrale même.

Enfin, M. Dauchy se déclare tout disposé à se mettre en rapport avec M. Deneux, architecte en chef de la cathédrale de Reims, qui pourra lui fournir d'utiles indications pour l'établissement d'un projet d'éclairage de la cathédrale de Strasbourg par l'électricité, projet que M. Danis soumettra en temps opportun à l'administration des Beaux-arts. Pour le Palais des Rohan, la délégation pense à l'unanimité que la remise en état des appartements sera facilement réalisable, mais que ces locaux devront d'abord être entièrement vidés et nettoyés pour que le programme des travaux 80/15/026/217 puisse être arrêté en pleine connaissance de cause.

M. Oesinger, adjoint au maire, renouvelle à ce sujet, la promesse qu'il a faite le matin de veiller à ce que le déménagement des salles en question soit accompli pour la fin de novembre 1926.

M. André Hallays rappelle alors la situation du monastère de Sainte-Odile. Il serait nécessaire de faire tout le possible pour obtenir la disparition de la guinguette qui coupe la terrasse. Le classement des parties anciennes pourrait également être repris.

M. André Hallays croit pouvoir affirmer, d'après des renseignements de bonne source, que ce classement et la démolition de la guinguette seraient consentis, si l'État voulait bien s'intéresser à la restauration des deux chapelles. La délégation approuvant ces suggestions, demande à M. André Hallays d'adresser à ce sujet un rapport à la Commission des Monuments historiques .

M. Dollinger signale ensuite les dangers qui menacent la maison située à l'entrée de la rue du Bain-aux-Plantes, dont il demande le classement.

M. Verdier répond que la Commission des Monuments historiques a déjà examiné la question et décidé le classement de cette maison et de plusieurs autres immeubles voisins. Mais M. Oesinger reconnaît que la Ville ne tient pas au classement de celles de ces maisons dont elle est propriétaire. 80/15/026/218

L'administration des Beaux-arts examinera, en tout état de cause, les mesures à prendre pour assurer la conservation de cet ensemble.

M. Danis rappelle qu'il est nécessaire de repeindre les volets du château du Haut-Koenigsbourg. Doit-on les refaire en blanc et noir, comme ils étaient pendant l'occupation allemande ? La délégation, sans enthousiasme pour cette solution, n'y fait cependant pas opposition.

M. l'abbé Muller demande le classement des restes de l'ancienne église abbatiale de Marbach, dont subsiste un beau porche à double étage. Le propriétaire a fait construire ces ruines. Une société voudrait aujourd'hui y édifier un préventorium.

M. l'abbé Muller pense qu'on pourrait obtenir la suppression de la maison moderne.

M. Gélis est chargé de présenter un rapport, pour lequel M. l'abbé Muller lui fournira les renseignements utiles.

Enfin, sur la demande de M. Dollinger, M. Danis est chargé de fournir un rapport en vue du classement de la façade du lycée Fustel de Coulanges ainsi que du bâtiment de l'ancienne Fonderie, reste de l'enceinte de la ville de Strasbourg et propriété de l'administration de la Guerre, qui se propose de le démolir pour faire place à des constructions modernes.

La séance est levée à 6 h 15. 80/15/026/219
27 octobre 1926
Séance de la délégation permanente pour l'Alsace et la Lorraine le 27 octobre 1926 à Colmar
La délégation permanente désignée par la Commission des Monuments historiques pour l'étude sur place des diverses questions concernant la conservation des édifices classés d'Alsace et de Lorraine s'est rendue à Colmar, le 27 octobre 1926, à l'effet d'examiner les principaux Monuments historiques de la ville. Cette délégation présidée par M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, conprenant MM. Génuys, Perdreau et Ruprich-Robert, Inspecteurs généraux des Monuments historiques, Paquet, adjoint à l'Inspection générale, Enlart, André Hallays, Koechlin, l'abbé Muller, Verdier, membres de la Commission, Metman, conservateur du Musée des Arts-décoratifs.

Suivant le voeu de la Commission des Monuments historiques, M. le directeur des Beaux-arts avait convié à prendre part aux travaux de la délégation MM. J.J. Waltz (dit Hansi), conservateur du Musée des Unterlinden, Georges Werner, conservateur du Musée historique, archiviste de la Ville de Mulhouse, Herzog, archiviste départemental du Haut-Rhin. MM. Danis, Gélis, Patriarche, architectes en chef et Walter, architecte des Monuments historiques assistaient à la réunion. La délégation s'est réunie à 9 h 30 dans la salle de conférence du lycée Bartholdi où elle a été reçue par le proviseur. 80/15/026/220

Lycée Bartholdi à Colmar (Haut-Rhin)

Elle a constaté que cette salle pouvait être facilement remise en état, au moyen de quelques travaux de peinture et après restauration des plafonds peints qui la décorent, suivant le devis dressé par M. l'architecte des Monuments historiques Walter et déjà approuvé par la Commission des Monuments historiques . La délégation a ensuite visité la salle de la bibliothèque au 1er étage.

Cette salle pourra également être facilement restaurée ainsi que son plafond peint, conformément au devis déjà approuvé par la Commission. En ce qui concerne le chauffage de cette salle pour un calorifère à air chaud, M. l'architecte Walter a fourni un projet qui a reçu l'approbation de principe de la Commission des Monuments historiques ; mais la délégation, après avoir constaté que la salle est peinte en blanc, estime que ce projet ne peut être exécuté sans modification. Le chauffage par air chaud aurait en effet l'inconvénient grave de salir rapidement les peintures de la salle, malgré la précaution qui serait prise d'apposer devant les bouches de chaleur des écrans métalliques destinés à arrêter les poussières de charbon.

La délégation, en particulier M. l'Inspecteur général Génuys, estime donc qu'il convient d'étudier un nouveau projet prévoyant le chauffage par circulation d'eau chaude. Elle invite, en conséquence, M. Walter à procéder à cette étude et à soumettre ses nouvelles propositions à l'administration des Beaux-arts par l'intermédiaire de M. l'architecte en chef Danis. La visite de la chapelle du lycée ne donne lieu à aucune observation spéciale.

La délégation se rend ensuite à 11 heures au Musée des 80/15/026/221 Unterlinden ; puis à l'exposition du Livre dans les salles du Koïfhus, où elle est reçue par M. Sengel-Gully, maire de Colmar, et par M. Camille Schlumberger, organisateur de l'Exposition. La délégation a vivement admiré les magnifiques ouvrages, dont beaucoup ont la plus grande valeur, réunis dans cette exposition et M. Paul Léon a chaleureusement félicité au nom de tous, les organisateurs de cette belle et utile manifestation de l'art du livre. 80/15/026/222

26 novembre 1926
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, membre de l'Institut. Membres présents : MM. Aubert, Boeswillwald, Bonnier, Cagnat, Cartault, Defrasse, Enlart, Faure, Génuys, Hallays, Haraucourt, Hourticq, Humblot, Koechlin, Krafft, Laloux, Marcou, Maringer, Abbé Muller, Nénot, Pol Neveux, Nodet, Perdreau, Pontremoli, Pottier, Puthomme, Ruprich-Robert, Verdier, Verne, Vitry.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Rattier, Sallez, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Projet d'organisation d'une exposition gastronomique et alimentaire sur la terrasse des Tuileries à Paris (Seine).

M. Paul Léon saisit l'assemblée d'une demande qui lui a été soumise par la Société d'Expansion de l'Alimentation française tendant à obtenir l'autorisation d'organiser sur la terrasse du Jardin des Tuileries une exposition de l'alimentation et de la gastronomie.

La Commission des Monuments historiques refuse à l'unanimité d'accorder l'autorisation sollicitée estimant qu'aucun aménagement susceptible de nuire à la beauté du jardin ne doit plus être toléré à l'avenir. 80/15/026/223

Demandes formulées par M. le directeur de la Comédie-Française

La Commission est saisie de deux demandes faites par M. le directeur de la Comédie-Française, l'une tendant à obtenir l'autorisation d'installer sur les parois du soubassement du grand escalier d'honneur une partie des portraits et souvenirs se rapportant à la mémoire de Molière ; l'autre, concernant l'installation dans la baie du milieu de l'escalier d'honneur, d'une stèle en marbre destinée à glorifier les acteurs tués à l'ennemi.

L'assemblée, après lecture du rapport de M. l'Inspecteur général Nénot émet un avis nettement défavorable à ces deux propositions qui détruiraient l'harmonie du grand escalier.

Réfection de la chapelle de La Trinité au château de Fontainebleau (Seine-et-Marne)

M. l'Inspecteur général Laloux donne lecture d'un rapport concluant à la nécessité d'approuver le devis de 59 410 Francs 26 dressé en vue de la réfection du dallage de la chapelle. L'assemblée se rallie à ces conclusions et décide de saisir le conseil d'administration de la Caisse des Monuments historiques pour la dotation du devis.

Restauration du comble et de la façade du Pavillon des Acteurs au château de Fontainebleau

Sur le rapport de M. l'Inspecteur général Laloux, la Commission émet un avis favorable à l'approbation du devis de 40 928 f 83 présenté par M. Bray pour cet objet.

École nationale des Beaux-arts à Paris (Seine)

Dans sa dernière séance, la Commission des Monuments historiques avait émis un avis favorable au projet établi 80/15/026/224 par M. Marcel, architecte en chef, en vue de l'agrandissement de la loge du concierge de l'École des Beaux-arts, sous réserve qu'un emplacement serait trouvé pour y aménager les fragments archéologiques provenant de l'Hôtel de la Trémoille.

La Commission accepte les conclusions du rapport de M. Laloux proposant de grouper les plus beaux fragments de sculpture dans les deux travées près des restes du château d'Anet.

Réfection du plancher au-dessus du vestibule du Roi à Versailles (Seine-et-Oise)

Un devis de 347 826 Francs 37 dressé par M. Bonnet architecte en chef, pour la réfection du plancher du salon de Vénus à Versailles, est approuvé par l'assemblée suivant avis de M. Pontremoli.

Installation de Jardins Potagers et d'un stade dans le Parc de Versailles

M. Pontremoli émet un avis nettement défavorable à la réalisation des deux projets dont a été saisie l'Administration des Beaux-arts, le premier tendant à obtenir l'autorisation d'installer des jardins potagers dans le Grand Parc, le 2e ayant pour but de substituer l'Union des sociétés de tir de France à l'association sportive versaillaise dans la location du Stade des Sabotiers.

La Commission se rallie aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général et refuse à l'unanimité les autorisations sollicitées.

Compte rendu des fouilles pratiquées à Ensérune (Hérault)

M. E. Pottier rend compte de la mission dont il a été chargé (6 au 14 octobre 1926) pour inspecter les nouvelles fouilles d'Ensérune, conduites pendant l'année 1926 par M. Félix Mouret, d'accord avec l'administration des Beaux-arts, M. Mouret a donné une nouvelle preuve de sa générosité en 80/15/026/225 exécutant ces fouilles à ses frais, pour le compte de l'État. Il a fait porter ses sondages sur la partie supérieure du plateau faisant partie du terrain acquis sur les fonds des Monuments historiques. Le programme convenu était de rechercher les traces des habitations anciennes avec leur contenu. On a constaté que la plus grande partie du terrain a été aplanie et arasée par l'ancien propriétaire pour y apporter de la terre végétale, ce qui diminue les chances de trouver les restes de maisons. Mais, par contre, on a rencontré un grand nombre de silos, qui, placés à côté des habitations devaient contenir des approvisionnements. On vide patiemment tous ces silos qui ont été comblés aux époques postérieures et pour ce travail M. Mouret a trouvé un collaborateur bénévole et très zélé qui est M. l'abbé Sigal de Narbonne.

M. Pottier retrace brièvement l'histoire des silos et de leur emploi dans l'Antiquité. Mais une nouveauté remarquable est signalée à Ensérune ; deux de ces silos contiennent encore les restes de grandes colonnes quadrangulaires ou piliers qui étaient construits dans l'intérieur même de la cavité et dont le sommet devait émerger au dehors. Dans un de ces silos on a trouvé des ossements humains. Il y avait aussi des silos transformés en tombeaux. Cette particularité demande à être étudiée de près et fera l'objet d'investigations ultérieures.

Parmi les objets recueillis, on peut signaler divers objets précieux, comme une amphore de l'époque ibérique complète, des outils de pierre ou d'os, des fragments de vases grecs et romains, des graphites sur poteries, des restes de peinture, etc… Tous ces objets ont besoin d'être mis en vitrine et M. Pottier demande à la Commission de s'associer à son voeu pour que l'on constitue à Ensérune un petit musée bien clos et pour améliorer la situation du gardien actuel qui est logé mais ne touche aucun traitement, ce qui l'oblige à s'employer au dehors, au lieu de rester à poste fixe. 80/15/026/226

La Commission adopte les conclusions du rapport.

Maison de Claude Le Lorrain à Chamagne (Vosges)

M. André Hallays attire l'attention de l'assemblée sur l'intérêt historique qui s'attache à la conservation de la maison natale de Claude Le Lorrain.

La Commission décide d'ouvrir une instance de classement en faveur de l'édifice.

Fort de l'île Sainte-Marguerite à Cannes (Alpes-Maritimes)

Un projet de pont entre la Croisette et l'île étant à l'étude, l'assemblée propose d'inviter la Commission des Sites à classer la totalité de l'île afin de protéger la beauté du site et d'éviter toute aliénation indésirable. En attendant, le fort sera inscrit à l'Inventaire supplémentaire.

Projet de plaque commémorative dans la chapelle des Invalides à Paris (Seine)

Après lecture du rapport de M. Boeswillwald, Inspecteur général, la Commission décide de se rendre à l'Hôtel des Invalides le vendredi 10 décembre afin d'examiner sur place le projet de plaque, grandeur nature, à apposer sur un pilier de la chapelle comme témoignage de reconnaissance envers les infirmières de la grande guerre.

Porte de France à Marsal (Moselle)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission décide d'inscrire sur l'Inventaire supplémentaire la Porte de France à Marsal. Le classement du monument pourra être envisagé ultérieurement lorsque l'architecte aura fait connaître la nature des travaux qui seraient à effectuer. 80/15/026/227

Remparts d'Obernai (Bas-Rhin)

La Commission est saisie d'un projet de passerelles destinées à franchir les remparts et à relier directement les propriétés particulières qui y sont adossées à la promenade.

M. Boeswillwald ayant émis l'avis d'accepter le projet soumis par M. Gélis, architecte en chef, l'assemblée adopte cette conclusion.

Cathédrale d'Orléans (Loiret)

Un devis de 173 779 Francs 68 dressé par M. Guët, architecte en chef, en vue de la réfection des pinacles adossés à la tour nord de la cathédrale d'Orléans, est approuvé par la Commission suivant avis de M. Boeswillwald, Inspecteur général. La dépense prévue sera répartie sur les exercices 1927 et 1928.

Cathédrale de Chartres (Eure-et-Loir)

M. Boeswillwald ayant donné lecture de son rapport relatif à la réfection du linteau du portail royal de la cathédrale de Chartres, M. Maringer annonce qu'un américain a fait don de 150 000 Francs à la Caisse des Monuments historiques en vue de la restauration de la cathédrale.

La Commission décide d'affecter une partie de cette somme aux travaux à entreprendre, M. Brunet, architecte en chef étant chargé de fournir un devis.

Église Saint-Séverin à Paris (Seine)

La Commission est saisie par M. Boeswillwald d'un projet de la Ville de Paris tendant au dégagement de l'église Saint-Séverin à Paris, et à l'aménagement de ses abords. Les travaux prévus se montant à 503 100 Francs et le crédit alloué par le Conseil municipal n'étant que de 383 600 Francs.

M. le préfet de la Seine demande au ministre des Beaux-arts que l'État contribue à la dépense pour une somme de 150 000 Francs.

La Commission trouvant que, dans les circonstances actuelles, ces travaux ne sont pas de première urgence, décide d'en demander l'ajournement jusqu'à ce qu'une entente intervienne entre l'État et la Ville au sujet des aménagements prévus. 80/15/026/228

Temple de l'Amour à Neuilly-sur-Seine (Seine)

Par lettre du 24 juillet 1926, le ministre des Travaux Publics a fait connaître qu'un décret en date du 30 avril 1926 ayant déclaré urgents les travaux d'aménagement de la Seine entre Suresnes et Levallois, ses services ont engagé des pourparlers en vue de l'acquisition du terrain sur lequel se trouve situé le temple de l'Amour, édifice classé, dans l'île du Pont à Neuilly et qu'un accord est intervenu entre eux et le propriétaire de la dite parcelle, M. Eric Besnard.

Il demande, en conséquence, si l'Administration des Beaux-arts a des observations à présenter au sujet du déplacement du temple, que son propriétaire désirerait transférer dans un domaine lui appartenant aux environs de Corbeil.

La Commission estime qu'il y a lieu de faire remarquer au ministre des Travaux publics que, si l'article 11 de la loi du 31 décembre 1913 dispose qu'aucun immeuble classé ne peut être compris dans une enquête aux fins d'expropriation pour cause d'utilité publique qu'après que le ministre des Beaux-arts aura été appelé à présenter ses observations, l'article 9 de la loi stipule que l'immeuble classé ne peut être détruit ou déplacé, même en partie, si le ministre des Beaux-arts n'y a donné son consentement.

C'est donc le consentement, et non pas seulement l'avis du ministre des Beaux-arts qui est nécessaire pour permettre le déplacement du Temple de l'Amour. Dans ces conditions, la Commission fait d'abord toutes réserves sur la validité du décret du 30 avril 1926 qui, bien qu'il entraîne l'expropriation d'un édifice classé a cependant été rendu sans que M. le ministre des Beaux-arts ait, au préalable, été appelé à présenter ses observations 80/15/026/229

Elle reconnaît d'ailleurs la nécessité de procéder à un nouvel aménagement de la Seine entre Suresnes et Levallois pour lutter contre les inondations. Mais il lui paraît beaucoup moins établi que cet aménagement doive obligatoirement être réalisé suivant le projet dressé par les services techniques de l'Administration des travaux publics.

L'assemblée pense, en effet, qu'au lieu de remblayer le petit bras (teinté en rouge sur le plan) qui sépare l'île du Pont de l'île de Puteaux, il serait préférable, si toutefois cela est possible, d'élargir ce bras en mordant sur l'île de Puteaux et en supprimant le barrage actuel dit Barrage Rotschild. Cette opération, tout en permettant, semble-t-il, l'écoulement normal cherché des eaux du fleuve, aurait l'avantage de conserver la pointe de l'île du Pont (teintée en jaune rayé sur le plan) dans laquelle le Temple de l'Amour se trouve situé en A.

L'autre extrêmité de l'Ile du Pont (teinté jaune du plan) touchant l'île de la Grande Jatte pourrait en outre être coupée, comme le prévoit le projet actuel. L'élargissement du petit bras séparant l'Ile de Puteaux de l'île du Pont aurait certes pour conséquences de supprimer une partie du terrain de jeux de la société des sports de Puteaux ; mais cette société pourrait recevoir en compensation d'autres terrains soit dans l'île de Puteaux, soit dans celle de la Grande Jatte. Cependant si, à l'étude, cette solution présentait des inconvénients qui obligent à la rejeter, il faudrait évidemment se résoudre à déplacer le temple de l'Amour. Mais la Commission estime qu'en aucun cas cet édifice ne saurait être transporté à Corbeil, où il perdrait toute sa 80/15/026/230 signification ; il devrait alors être placé au point B du plan dans la partie de l'île de la Grande Jatte teintée en rouge et qui, après coupure de l'île du Pont, formerait une pointe semblable à celle portant aujourd'hui le temple. Ce dernier terrain de l'île de la Grande Jatte appartenant à l'État pourrait être offert à M. Eric Besnard en échange de sa propriété de l'île du Pont.

Si M. Eric Besnard refusait cet échange, l'expropriation devrait porter non seulement sur son terrain, mais aussi sur le temple lui-même, et le département des Travaux publics aurait alors à supporter les frais de cette double expropriation ainsi que ceux de transfert et de remontage du temple dans l'île de la Grande Jatte, étant bien entendu que ces derniers travaux seraient effectués sous la direction de l'architecte en chef des Monuments historiques.

Mais dans l'esprit de la Commission, ce transfert ne devrait être envisagé qu'en cas de force majeure. Le Temple de l'Amour, ou de la Réserve du Roi, qui provient du Parc Monceau, a été transporté à la pointe de l'île du Pont par le duc de Chartres, devenu quelques années plus tard le roi Louis-Philippe ; il s'élève sur une sorte de grotte artificielle où le Prince se livrait à la pêche à la ligne tandis que la reine Amélie travaillait sous le Temple même à des ouvrages de dame. Outre sa valeur artistique, il offre donc l'intérêt de rappeler, à son emplacement actuel, un trait de caractère d'un roi de France. En outre, il est dans un état de conservation qui rendrait son déplacement très délicat et pourrait entraîner des détériorations fâcheuses. Enfin, l'opinion publique s'émeut chaque jour davantage des atteintes portées à tout instant à des monuments anciens 80/15/026/231 par des propriétaires désireux de monnayer leur valeur artistique et plusieurs projets de loi sont déjà déposés au Parlement en vue de remédier à cette situation en renforçant les moyens que la loi met à la disposition du ministre des Beaux-arts pour assurer la protection des Monuments historiques. Le moment serait mal choisi pour déplacer le Temple de l'Amour sans nécessité absolue, au risque de le dégrader, et les propriétaires visés par les projets de loi en instance ne manqueraient pas de s'emparer de ce fait pour étayer leurs protestations en proclamant qu'au moment même où le Parlement se dispose à réduire encore leur liberté d'action, l'État n'hésite pas, pour son propre compte, à se jouer des servitudes déjà existantes dès qu'il y trouve quelque gêne.

Église de Meung (Loiret)

Un devis de 13 638 Francs 94 dressé par M. Harot, architecte en chef, en vue de réparations intérieures à exécuter à l'église de Meung, est approuvé conformément aux conclusions du rapport de M. Boeswillwald, Inspecteur général.

Ministère de la Marine à Paris (Seine)

La Commission se rallie aux conclusions du rapport de M. Génuys, Inspecteur général, approuvant les propositions faites par M. Lemaresquier en vue de la réparation des trophées. Elle demande que l'architecte recherche si par le procédé de la fluatation on pourrait arrêter la décomposition de la pierre, cause initiale de la désagrégation des trophées. 80/15/026/232

Cheminée du Château de l'Isle à Cousances-les-Forges (Meuse)

L'assemblée est saisie d'un projet de classement d'une cheminée monumentale située dans le château de l'Isle à Cousances. Cette cheminée vendue par le propriétaire du château, devait être transportée par l'acquéreur dans un département voisin.

Sur le rapport de M. Génuys, la Commission décide de poursuivre le classement de la cheminée dans le château et d'examiner ultérieurement si son déplacement peut être autorisé.

Vitrail de la cathédrale de Reims (Marne)

Un peintre verrier américain ayant offert d'exécuter gracieusement une rosace pour la cathédrale de Reims, l'assemblée décide de demander à l'artiste de présenter à la Commission un carton de l'ensemble de la composition avec, si possible une partie du projet grandeur d'exécution.

Église de Largny (Aisne)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Génuys, Inspecteur général, l'assemblée accepte le projet de vitrail présenté pour l'église de Largny, sous réserve que l'exécution s'effectuera sous la direction de M. Sallez, architecte en chef.

Église de Betheny (Marne)

Un devis de 1 398 411 Francs 36 dressé par M. Haubold, architecte en chef, en vue de la réfection de l'église de Bétheny est approuvé conformément aux conclusions du rapport de M. Génuys, Inspecteur général ; les frais de l'entreprise seront à la charge de la coopérative des églises dévastées à laquelle la Commune de Bétheny est affiliée. 80/15/026/233

Chapelle de l'ancien prieuré de Binson à Châtillon-sur-Marne (Marne)

Sur le rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission approuve également l'exécution du devis de 2 311 121 Francs 71 établi par M. Haubold pour la remise en état de cet édifice endommagé par les faits de guerre, le montant de la dépense devant être prélevé sur l'indemnité allouée par la Commission cantonale des dommages de guerre au propriétaire. 80/15/026/234

27 novembre 1926
Présidence de M. Boeswillwald. Membres présents : MM. Enlart, Faure, Génuys, Marcou, abbé Muller, Nodet, Perdreau, Ruprich-Robert, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Rattier, Sallez, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Église de Clermont (Oise)

Un devis de 100 297 Francs 87 établi par M. Collin, architecte en chef, en vue de la réparation des couvertures de l'église de Clermont est approuvé conformément aux conclusions du rapport de M. Génuys, inspecteur général. L'État prendrait à sa charge la moitié de la dépense.

Église Saint-Laurent à Rouen (Seine-Inférieure)

L'assemblée fait siennes les conclusions du rapport de M. Génuys, et émet un avis favorable à l'exécution du devis de 134 175 Francs 96 dressé pour la restauration des fenêtres et balustrades de l'ancienne église Saint-Laurent à Rouen sous réserve que la dépense soit, pour moitié au moins, à la charge de la ville. 80/15/026/235

Immeuble 31 rue aux Ours à Rouen (Seine-Inférieure)

La Commission est saisie d'un projet du propriétaire de l'immeuble situé 31 rue aux Ours à Rouen qui désirerait vendre des balcons en fer forgé occupant le 1er étage de la façade. Afin de sauvegarder cette partie de l'édifice déjà inscrite à l'Inventaire supplémentaire, la Commission, conformément aux conclusions du rapport de M. Génuys, demande le classement, au besoin d'office, du 1er étage et du rez-de-chaussée de la façade de l'immeuble. La ville qui tient à conserver ce vestige du 18e siècle pourrait prendre à sa charge l'indemnité qui éventuellement serait demandée par le propriétaire.

Église de Paray (Essonne)

Selon les conclusions du rapport de M. Génuys, la Commission est d'avis de poursuivre le classement d'office de l'église de Paray que la Commune se proposerait de détruire.

Église de Mingoval (Pas-de-Calais)

Le classement au besoin d'office du clocher de l'église de Mingoval, déjà inscrit sur l'Inventaire supplémentaire, est adopté.

Église de La Charité-sur-Loire (Nièvre)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Nodet, Inspecteur général, la Commission est d'avis d'autoriser M. le curé de l'église de La Charité-sur-Loire à déplacer et remonter à ses frais dans l'édifice, le retable du XVIe siècle qui se trouve dans l'église Sainte-Croix, aujourd'hui désaffectée. 80/15/026/236

Église Saint-Jean à Caen (Calvados)

A la suite de la visite faite à Caen par une délégation de la Commission des Monuments historiques, M. Herpe a dressé un devis 61 618 Francs 30 en vue de la consolidation et de la restauration du clocher de l'église Saint-Jean.

M. Génuys voudrait que par mesure de sécurité l'architecte bouchât en maçonnerie, les quatre passages qui traversent les piles d'angle.

M. Ruprich-Robert demande que ses reprises de pierre de taille soient faites dans ces angles pour consolider les piles affaiblies par les écrasements successifs.

La Commission se rallie aux conclusions du rapport de M. Nodet, Inspecteur général et est d'avis d'autoriser les travaux figurant au devis présenté par M. Herpe, en tenant compte des observations ci-dessus et en laissant l'architecte libre de prendre toutes mesures qu'il jugera utiles pour la conservation de l'édifice et la sécurité publique.

Maison de M. Ville à Cahors (Lot)

La Commission, se ralliant aux conclusions du rapport de M. Nodet, émet l'avis de classer les deux façades de la maison de M. Ville, rue du Château du Roi à Cahors.

Maisons à Saint-Vincent-Rive-d'Olt (Lot)

Trois fenêtres de maisons à Saint-Vincent-Rive-d'Olt ont été vendues à un antiquaire pour être déplacées à moins qu'elles ne soient classées d'ici l'été prochain.

Conformément à l'avis de M. Nodet, l'assemblée décide de faire prononcer le classement des fenêtres pour assurer leur conservation sur place. 80/15/026/237

Tour Brune à Embrun (Hautes-Alpes)

Classement adopté.

Colombier de l'Abbaye de Montauriol à Montauban (Tarn-et-Garonne)

Classement adopté.

Chapelle Notre-Dame du Roc-Vignonnet à Antignac (Cantal)

Avant de poursuivre le classement de la chapelle ainsi que le propose M. Nodet, la Commission est d'avis de demander à M. Mayeux, architecte en chef, une estimation approximative des travaux nécessaires à la conservation des ruines.

Manoir d'Ouilly-le-Tesson (Calvados)

Se ralliant aux conclusions du rapport de M. Nodet, Inspecteur général, la Commission décide le classement comme ruine de trois travées et de deux tourelles du manoir.

Maisons 17 et 18 rue du Dôme à Strasbourg (Bas-Rhin)

Classements adoptés.

Legs Gaudron pour l'église Saint-Bonnet à Bourges (Cher)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Perdreau, Inspecteur général, l'assemblée émet un avis favorable à l'acceptation par l'État du legs fait par M. l'abbé Gaudron en faveur de l'église Saint-Bonnet à Bourges.

Maison Kayser Grande Rue à Foug (Meurthe-et-Moselle)

En vue de la soustraire à tout projet d'aliénation de la part de son propriétaire, M. Marcou, Inspecteur général propose à l'assemblée de classer, au besoin d'office, une niche avec statue de la Vierge(165) en pierre encastrée dans la Maison Kayser Grande Rue à Foug.

La Commission adopte cette proposition. 80/15/026/238

Abbaye de Sablonceaux (Charente-Inférieure)

L'administration des Beaux-arts est saisie d'un projet de cession par la ville au docteur Marz, d'une partie des bâtiments classés de l'ancienne abbaye de Sablonceaux.

M. Ruprich-Robert rappelant dans son rapport l'impossibilité dans laquelle se trouve la Commune de participer aux réparations nécessitées par l'état de l'édifice, la Commission émet un avis favorable au projet de cession à la condition que le Docteur Marz participe au moins pour moitié aux travaux à entreprendre.

Tour de la Chaîne à La Rochelle (Charente-Inférieure)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Ruprich-Robert, Inspecteur général, l'assemblée est d'avis de demander à M. Hulot, architecte en chef, de dresser un devis en vue d'achever la restauration de la Tour de la Chaîne à La Rochelle.

Château de Flamarens (Gers)

M. Ruprich-Robert soumet à la Commission une proposition de classement du château de Flamarens. En considération des travaux qui sont à entreprendre à l'édifice, l'assemblée émet l'avis d'inscrire celui-ci sur l'Inventaire supplémentaire en attendant que l'architecte ait fait connaître le montant de la dépense nécessaire pour la remise en état du château.

Château de Montsoreau (Maine-et-Loire)

En vue de poursuivre la restauration du château de Montsoreau, la Commission est saisie d'un projet d'achat des parcelles appartenant à M. Niveleau.

Conformément aux 80/15/026/239 conclusions du rapport de M. Paquet, l'assemblée est d'avis d'accueillir favorablement ce projet, le département devant participer pour plus de moitié dans les frais d'acquisition.

Église de Parilly à Chinon (Indre-et-Loire)

Classement adopté.

Fenêtres des 3 pendus dans l'Hôpital de Crémieu (Isère)

Se ralliant aux conclusions du rapport de M. Sallez, adjoint à l'Inspection Générale, l'assemblée se prononce en faveur du classement du mur de façade où se trouve la fenêtre des trois pendus à Crémieu.

Location d'une usine dépendant du château de Vizille (Isère)

La Commission saisie d'une demande de la Ville tendant à la location de l'ancienne usine à pâtes alimentaires dépendant du château pour l'établissement d'une école de filles, approuve le projet sous les conclusions formulées dans le rapport de M. Sallez.

Aménagement du château de Vizille

En vue du séjour du président de la République à Vizille, M. Sallez soumet à l'assemblée un devis de 255 015 Francs dressé par M. Hallays, architecte en chef, pour l'aménagement de la résidence.

La Commission est d'avis d'approuver dans leur ensemble les travaux envisagés, mais elle pense qu'une économie pourrait être réalisée notamment en ce qui concerne les tentures et tapis, après mise en concurrence des fournisseurs.

d'autre part, elle demande que lui soient soumis les 80/15/026/240 projets du concours ouvert en vue de constituer les divers ensembles mobiliers devant orner le château.

Classement en station de tourisme

La Commission émet un avis favorable à l'érection en station de tourisme des localités suivantes :

Six-Fours-la-Plage (Var)

Besse (Puy-de-Dôme)

Murols (Puy-de-Dôme)

Laghonat (Algérie)

Fortifications de la Cité de Carcassonne (Aude)

Classement de deux parcelles de terrain n° 99 et 1 868 section E du cadastre remises récemment à l'État par la ville et avoisinant la Grande Barbacane - Adopté. 80/15/026/241


155Manuscrit.

156Manuscrit.

157Manuscrit.

158Manuscrit.

159Manuscrit.

160Barré : chapelle.

161Blanc dans le texte.

162Manuscrit.

163Manuscrit.

164Manuscrit.

165Manuscrit.