1937
22 janvier 1937(173)
La séance est ouverte à 9 h 30 sous la présidence de M. Georges Huisman, Membres présents : MM Aubert, Berthier, représentant M. le préfet de Police, Bonnier, Brunet, Cartault, Charléty, Danis, Debidour, Deschamps, Deshoulières, Haraucourt, Hautecoeur, Hourticq, Lefèvre, Maringer, Morizet, Neveux, Paquet, Patouillard, Pinardon, Pontremoli, Rattier, Ruprich-Robert, Sallez, Verdier, Verne, Verrier, Vitry, Chabaud.
Assistaient également à la séance : MM. Collin, Formigé, Gélis, Herpe, Huignard, Tillet, Trouvelot, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques, Domenge, Lestel et Planchenault, Inspecteurs des Monuments historiques.
Aménagement de la cour d'honneur du Palais-Royal à Paris (Seine)

La Commission émet un avis favorable à l'exécution des travaux prévus au devis de 366 250 Francs établi par M. Ventre.

Projet de création d'un musée des primitifs français

M. Deschamps rappelle brièvement comment sur l'initiative de Viollet-le-Duc, fut fondé le Musée de sculpture comparée 80/15/029/161 qui se transforme actuellement en Musée des Monuments français. On n'y représentera plus seulement la sculpture française, mais aussi tous les arts qui ont participé à la construction et à la décoration des principaux édifices de l'ancienne France : architecture, sculpture, vitrail ; un office de documentation sur les Monuments historiques sera en aval constitué.

Pour compléter la présentation d'ensemble des éléments les plus caractéristiques de l'art français, il importe de résoudre la question de la peinture murale française aussi ignorée du grand public français que l'était la sculpture française en 1879.

Il conviendrait de faire un choix parmi les plus belles peintures et de les reproduire à la grandeur de l'original par la fresque, sur de grandes surfaces murales. La reproduction d'un certain nombre de fresques de Saint-Savin dans le péristyle d'entrée du musée des Monuments français est décidée. Une rétrospective d'ensemble de plusieurs siècles de peintures murales ne pourrait être constituée que si les étages supérieurs du pavillon de tête de l'aile de Paris au Palais Chaillot étaient attribués au Musée des Monuments français. Malheureusement on projette d'y installer le musée indochinois.

Si cette affectation est maintenue, il faut renoncer au projet si séduisant 80/15/029/162 d'un musée des primitifs français.

M. Hourticq insiste sur l'intérêt primordial du projet présenté par M. Deschamps. Le trait d'union entre l'Antiquité et le Moyen Âge se trouve en France dans la peinture murale ancienne. La création de ce nouveau musée permettra d'ajouter de nombreux chapitres à l'histoire de l'art. M. Hourticq rappelle combien le grand public s'intéresse à ces questions ; le grand succès remporté pendant la guerre, 1914-1918, par l'exposition des relevés de peintures murales en est une preuve.

La Commission à l'unanimité de ses membres, demande que tout le pavillon de tête de l'aile de Paris du Palais du Trocadéro soit affecté en musée des Monuments Français en vue de la création d'un musée des Primitifs français.

Jardin des Tuileries à Paris (Seine) : réfection des deux escaliers d'accès en terrasses

La Commission émet un avis favorable à l'exécution des projets présentés dont le caractère monumental s'accorde à la place de la Concorde. 80/15/029/163

Place de la Concorde à Paris (Seine : proposition de classement

La Commission émet à l'unanimité un avis favorable de ce grand ensemble architectural au classement sous réserve d'une délimitation très précise des parties classées.

Esplanade des Invalides à Paris (Seine)

La Commission se prononce à l'unanimité pour la disparition des bâtiments de la gare.

Hôtel des Invalides à Paris (Seine) : restauration de lucarnes en pierre et des corniches des façades sur la cour d'honneur.

Sur la proposition de M. Paquet, la Commission émet un avis favorable à l'exécution, le plus rapidement possible, des travaux prévus au devis de 347 011 Francs 66 : remplacement dans les lucarnes de toutes les pierres en mauvais état et réparation des corniches endommagées à plusieurs endroits par des infiltrations provenant des chéneaux fissurés.

Musée de Cluny à Paris (Seine) : installation de l'éclairage électrique dans diverses salles

La Commission adopte les précisions du devis de 314 339 Francs 46 établi par M. Génuys, sous réserve qu'au cours de travaux une délégation sera appelée à juger sur place les 80/15/029/164 divers essais à exécuter.

Ancienne abbaye du Mont-Saint-Michel (Manche)

Restauration des bâtiments abbatiaux.

La Commission juge qu'il y a lieu de reconstituer les dispositions qui existaient avant l'arrivée des moines de Saint-Maur au XVIIIe siècle. Les modifications apportées sur ces derniers monuments par l'administration pénitentiaire au XIXe siècle ont le caractère d'aménagements provisoires exécutés avec des moyens de fortune.

Les propositions établies par M. Herpe pour le Bailliverie sont adoptées sauf en ce qui concerne le chéneau avec balustrade prévu sur le côté des grands degrés. Une disposition se rapportant autant que possible à l'aspect actuel dont le caractère sévère convient bien au lieu devra être étudiée.

A l'intérieur des pièces, les parties de mur en moellons seront recouvertes d'enduits. La reconstitution des créneaux sur le passage qui convient du logement de l'abbé à l'église sera ajournée.

Construction d'un bâtiment nouveau à l'Observatoire à Paris (Seine)

La Commission ne croit pas devoir s'opposer à la construction projetée. 80/15/029/165

Château et parc de Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher) : copropriétaire

Adoptant les conclusions du rapport de M. Paul Verdier la Commission émet à l'unanimité de ses membres, un avis favorable à l'expropriation des parties du domaine de Chaumont-sur-Loire définies par la dépêche ministérielle du 21 mai 1935 et délimitées sur le plan joint au rapport par les traits rouge et bleu.

Hôtel de ville de Martel (Lot) : expropriation de l'immeuble Soulexie

La Commission émet un avis très favorable à l'expropriation de cet immeuble qui fit partie de l'Hôtel de la Raymondie. L'opération envisagée permettra de restituer ses anciennes dimensions à la salle des actes dont la réparation est projetée par le service des Monuments historiques.

Citadelle de Blaye (Gironde) : classement

Emue de la destruction de la demi-lune 19 par l'administration du Port autonome à Bordeaux la Commission émet un avis favorable au classement de la citadelle avec ses défenses avancées et le terrain militaire qui l'entoure limité par la ligne de chemin de fer à l'est, au nord, par le bornage actuel du terrain militaire et à l'ouest par la Gironde. 80/15/029/166

Cathédrale de Bourges (Cher) : protection des vitraux

La Commission émet un avis favorable à l'achat des fournitures prévues par M. Huignard et à l'exécution des divers travaux envisagés pour faciliter la dépose rapide des vitraux. Des honoraires qui se maintiennent à 3% du montant seront attribués à l'architectes en chef tandis que l'architecte recevra 2%.

Projet d'aménagement et d'extension de Mâcon (Saône-et-Loire).

Avis favorable à l'exécution du plan sous réserve que la rue des Ursulines ne soit pas élargie.

Proposition de classement de vieilles maisons de Pérouges (Ain)

La Commission adopte le classement de l'écurie Vernay qui porte au plan cadastral le n°208, de la maison Tocani (n°224 du cadastre), de la maison Jourdan ainsi que de la cave et de la grange qui y font suite (n° 328, 329 et 215 du cadastre). Les maisons Bouboys, comte Rudigoz, Carrière et Renaud (n°142, 143, 211 et 252) sont maintenues à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Maison de Pasteur à Arbois (Jura) : demande de classement 80/15/029/167

Considérant que cette demeure, bien que sans intérêt au point de vue architectural, a été aménagée suivant un plan dessiné par Pasteur, qui y a fait de nombreux séjours, la Commission émet un avis favorable au classement.

Maison, sise 182 place du Marché, à Dambach-la-Ville (Bas-Rhin) : proposition de classement

La Commission émet un avis favorable au classement afin d'empêcher la démolition de cet immeuble un des plus pittoresques d'Alsace en raison de la disposition de son porche d'entrée et de ses étages en encorbellement. 80/15/029/168

26 février 1937(174)
La séance est ouverte à 9 h 30 sous la présidence de M. Georges Huisman, directeur général des Beaux-arts. Membres présents : MM. Aubert, Bonnier, Brunet, Danis, Deschamps, Deshoulières, Faure, Honnorat, Lefèvre, Morizet, Paquet, Patouillard, Perchet, Pinardon, Pontremoli, Rattier, Roussel, Sallez, Tillet, Verdier, Verrier, Vitry, Chabaud.
Assistaient également à la séance : MM. Collin, Formigé, Gélis, Herpe, Huignard, Trouvelot, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques, Domenge-Héritier, Lestel et Planchenault, Inspecteurs. Se sont fait excuser : MM. Cahen-Salvador, Cavalier et Maringer.
Palais du Louvre à Paris (Seine)

Aménagement des squares du Carroussel après enlèvement des monuments de Gambetta et de Lafayette.

Sur la proposition de M. Lefèvre, la Commission adopte l'enlèvement des balustrades et grilles ainsi que la remise en état des parterres existants.

Ouverture des guichets 80/15/029/169

Les négociations en vue de ce résultat vivement souhaité par la Commission seront reprises par M. Perchet auprès du ministère des Finances.

Château de Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne) : projet d'aménagement d'ateliers d'artistes dans les communes

Décision ajournée.

Pont de la Concorde à Paris (Seine) : classement

La Commission émet un avis favorable au classement non seulement du pont, mais aussi des quais, du Palais Bourbon et de l'Hôtel de la présidence de la Chambre des Députés.

Pont Royal à Paris (Seine) : proposition de classement

Le classement de ce pont, un des plus anciens de Paris, est adopté à l'unanimité.

Bornes de la place d'Armes à Versailles (Seine-et-Oise)

M. Paquet informe la Commission des propositions arrêtées par la sous-commission de Versailles, des bornes seront disposées à 3 mètres de distance. Entre chacune, se trouvera un plot lumineux. S'il est nécessaire plus tard on envisagera de relier les barres par des chaînes ou des barres.

Domaine de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)

Demande d'emplacement d'une patinoire à roulettes. 80/15/029/170

Décision ajournée.

Rétablissement de l'Étoile des Neuf Routes

La Commission demande que M. Hulot soit invité à établir, d'accord avec l'administration des Chemins de fer de l'Ouest-Ceinture, les plans définitifs des travaux nécessaires pour l'accomplissement du programme adopté par les différentes administrations intéressées.

Classement du cimetière de Locquirec (Finistère)

La Commission juge qu'il y a lieu de prononcer le classement d'office du cimetière avec ses murs de clôture afin de conserver son cadre à l'église et d'empêcher la transformation de l'enclos en place publique qui serait utilisé comme garage.

Classement de la Tour des fortifications à Cernay (Haut-Rhin)

Avis favorable au classement si le propriétaire

Demande de classement de l'église d'Eméville (Oise)

Le classement du clocher est adopté.

Pépinières de Trianon : aménagement de la partie louée à la Société des Amis de Trianon à Versailles (Seine-et-Oise)

La Commission se prononce contre l'exécution de constructions à l'usage des joueurs de tennis, de petites tentes seules 80/15/029/171 seront autorisées. M. Honnorat demande que les pourparlers soient repris avec le Muséum en vue de l'aménagement de la plaine de Chèvreloup.

Château de Cordès à Orcival (Puy-de-Dôme) : demande d'acquisition

Sur la proposition de M. Verdier la Commission émet un avis favorable à l'acquisition par le département du Puy-de-Dôme du château de Cordès dans les conditions déterminées par l'accord de principe intervenant et l'allocation à l'assemblée départementale d'une subvention de 190 000 Francs représentant la moitié du prix d'achat. L'ensemble du château sera classé parmi les Monuments historiques.

Classement de l'Hôtel d'Estienne de Saint-Jean à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)

La Commission adopte le classement de la totalité de cet Hôtel qui devient propriété de l'État par suite de la donation faite par M. d'Estienne de Saint-Jean.

Terrain à concéder au Gouvernement des États-Unis pour l'érection d'un monument commémoratif à Montfaucon (Meuse) : classement

La Commission émet un avis favorable au classement de ce terrain parmi les Monuments historiques. 80/15/029/172

Protection des abords de l'église de Marcilhac (Lot)

La Commission soucieuse de faire disparaître la construction qui défigure l'enclos de l'ancienne abbaye et la vue de l'église, émet un avis favorable à l'acquisition, ou à l'expropriation pour cause d'utilité publique, du terrain appartenant à M. Cyprien Fabre qui s'étend le long de la façade nord de l'église de Marcilhac.

Protection des abords de la citadelle de Blaye (Gironde)

M. Gabriel Faure propose de maintenir l'instance de classement ouverte pour les terrains situés à l'est, au nord-est de la citadelle. Pour ce qui est des terrains situés au nord il y a lieu de ne pas abandonner entièrement l'instance ouverte mais en limitant ses effets à une bande de terrain le long de la citadelle. La partie de la demi-lune 19 dominant immédiatement le stand de tir installé dans les fossés serait maintenue. Un plan très précis du périmètre à classer sera fourni par MM. Tauzin et Lévêque.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur.

Église Saint-Maurice de Vienne (Isère) : restauration de la façade

La Commission émet un avis favorable à l'exécution des travaux prévus au devis de 769 000 Francs établi par M. Formigé 80/15/029/173

des documents précis permettent, en effet, une restauration sûre sauf en ce qui concerne le galbe du portail central. La balustrade surmontant la corniche au dessus des portails régnera sur toute la façade sans être interrompue à l'emplacement de ce galbe.

Église de Beuzec-Cap-Sizun (Finistère) : proposition de classement

Avis favorable au classement mais cette mesure ne pourra être prononcée que lorsque la Municipalité et le Conseil général auront pris l'engagement ferme de participer aux dépenses.

[Avis favorable au classement]

La Commission émet un avis favorable au classement des édifices suivants :

Caveau du Saint-Esprit à Provins (Seine-et-Marne)

Restes de l'abbaye de Fontaine-Guérard à Radepont (Eure)

Église du Port-Marly (Seine-et-Oise)

Maison du XVIe siècle (façade sur la place, toiture et murs latéraux qui la supportent) à Pontrieux (Côtes-du-Nord)

Église de Léotoing (Haute-Loire)

Hôtel de Viviès à Castres (Tarn) : façades sur cour, sur rue et sur jardin, toitures, cage de l'escalier avec loggia et pièce de l'étage supérieur

Hôtel de Nayrac à Castres (Tarn) : façades sur cour d'honneur et sur rue, mur et portail sur rue ainsi que les toitures

Cloître Saint-Pierre à Saintes (Charente Inférieur)

Restes de l'enceinte à Cuisery (Saône-et-Loire)

Hôtel Bernard de Rascas à Avignon (Vaucluse) : façades et toitures

Abords de l'église de Solignac (Haute-Vienne) : proposition de classement 80/15/029/174

Afin d'éviter toute construction sur les terrains bordant l'église de Solignac à l'ouest, au nord et à l'est émet un avis favorable à leur classement.

protection des abords de la cathédrale d'Évreux (Eure)

La Commission soumet un avis favorable au classement des parcelles cadastrales 327 et 329 de la section I acquises par la Ville d'Évreux en vue du dégagement de la cathédrale.

Musée de sculpture comparée du Trocadéro à Paris (Seine) : moulages

M. Deschamps exprime à la Commission le programme dont il entreprend la réalisation L'assemblée tout entière émet un avis favorable à l'exécution le plus rapidement possible des moulages suivants :

Copies de A en B la liste ci-jointe. Palais du Trocadero, 19 décembre 1936 : 80/15/029/175

10 000 Francs : le sarcophage de Louis de France, fils aîné de Saint-Louis dont 3 côtés sont à Saint-Louis et le 4e côté (bas-relief représentant le roi d'Angleterre portant le brancard sur lequel repose le corps du jeune prince) se trouve sur le tombeau d'Héloïse et d'Abélard au cimetière du Père Lachaise.

8 000 Francs : la statue gisante de du Guesclin

24 000F : les deux statues agenouillées de Louis XIII et d'Anne de Bretagne sur leur tombeau

36 000F : du tombeau de François Ier.

les trois statues agenouillées de François Ier. Claude de France et Charlotte par Pierre Bontemps.

quatre grands bas reliefs et 12 petits du soubassement du tombeau : Bataille de Marignan, armées défilant dans les montagnes, etc… par Pierre Bontemps.

5 000 Francs : l'urne du coeur de François Ier, par Pierre Bontemps.

20 000F : les deux statues agenouillées de Henri II et Catherine de Médicis par Germain Pilon (sur leur tombeau).

30 000 Francs : les deux statues couchées, en costumes de sacre, de Henri II et de Catherine de Médicis par Germain Pilon (sur le lit de parade). 80/15/029/176

6 000 Francs : la table d'autel de Saint-Sernin de Toulouse (XIe siècle)

30 000 Francs la lanterne des Morts (XIIe siècle)

1 800 Francs : la Vierge de Gisors, découverte le 2 décembre 1936

4 000 Francs : la dalle du tombeau du coeur de du Guesclin à Dinan près de Nancy

La statue du maréchal de Saxe à Strasbourg et les drapeaux par Pigalle

15 000 Francs : la Vierge à l'Enfant de Pigalle à l'église Saint-Sulpice

le grand bas relief de Dalou à la Chambre des Députés Mirabeau répondant à Dreux-Brézé. 80/15/029/177

9 mars 1937
Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)
Visite d'une délégation à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise).
Une délégation de la Commission des Monuments historiques s'est réunie à Saint-Germain-en-Laye, le 9 mars 1937, à 9 h 15 sous la présidence de M. Georges Huisman, directeur général des Beaux-arts. Membres présents : MM. Danis, Faure, Lefèvre, Paquet, Verdier, Chabaud.
Assistaient également à la séance : M. Mollard, sénateur, président de la Commission sénatoriale des Travaux-publics, Brasseau, sénateur, Bertrand, président du Conseil général de Seine-et-Oise, le maire de Saint-Germain-en-Laye, Sautel, représentant le directeur de l'Enseignement du second degré, Lévy, représentant le directeur général des Chemins de Fer de l'État, Salvat, conservateur des Eaux et Forêts, représentant le directeur général des Eaux et Forêts, le docteur Grandhomme, premier adjoint au maire de Saint-Germain, Hulot, architecte en chef, conservateur du Domaine de Saint-Germain.

Le président attire l'attention des personnalités présentes sur le fâcheux effet produit par les bâtiments de la gare. M. Lévy signale qu'un projet de réorganisation traitant la gare en station de métropolitain a été adopté. Sa réalisation a dû être 80/15/029/178

ajournée faute de crédit. La délégation émet un avis favorable à l'exécution, dans le plus bref délai, du premier chapitre de ce programme prévoyant le dérasement des parties situées au-dessus du sol qui masquent un angle du château.

Projet de construction d'un lycée sur un terrain domanial

L'emplacement demandé par la Municipalité de Saint-Germain se trouve situé entre l'étoile des Neuf Routes et la gare des marchandises. Toutes les personnalités présentes reconnaissent que la construction d'un lycée sur ce terrain gâterait irrémédiablement les perspectives de l'étoile des Neuf Routes.

La délégation émet un avis favorable à l'érection du lycée dans le triangle de forêt coupé par la voie de raccordement du Chemin de fer de grande ceinture à la gare de Saint-Germain qui n'est plus en service et devra être déclassée.

M. Mollard interviendra, à cet effet, auprès de M. le ministre des Travaux-publics. M. le maire de Saint-Germain fera arpenter le terrain et demandera à M. le ministre de l'Éducation nationale de désigner l'architecte chargé de l'établissement des plans.

La délégation se rend ensuite à Versailles en passant par Marly et s'arrête au :
Rond-Point de la grille royale

Sur la proposition de M. Danis la 80/15/029/179 délégation émet un avis favorable à l'acquisition de la propriété Richardet située entre la grille et l'aqueduc et qui forme enclave dans le domaine.

M. Danis fournira à l'administration des Beaux-arts un extrait du plan cadastral nécessaire pour engager les négociations.

Aqueduc de Marly (affectation au service des Bâtiments civils et Palais nationaux)

L'aqueduc ne servant plus, la délégation émet un avis favorable à son rattachement au domaine de Marly.

Sa conservation serait ainsi assurée par des architectes et non par les ingénieurs du Service des Eaux.

Domaine de Beauregard

M. Danis informe la délégation de la mise en vente du domaine de Beauregard.

La direction générale des Beaux-arts devra négocier avec l'administration des Eaux et Forêts en vue de l'acquisition par l'État et avec le Comité supérieur d'aménagement de la région parisienne en vue de la création d'une zone non aedificandi de 50 mètres de part et d'autre de la route Nationale 104, entre la Grille royale de Marly et Versailles.

A Versailles, MM. Bufquin et de Buffévent présentent à la délégation la maquette de l'autoroute de l'Ouest dans son passage à travers la forêt de Marly avec la traversée de la promenade, 80/15/029/180 des Parcs. La délégation émet un avis favorable à l'exécution des travaux dans le plus bref délai. 80/15/029/181

13 mars 1937
Une délégation de la Commission des Monuments historiques s'est rendue à Vitry-le-François le 13 mars 1937 pour examiner les problèmes soulevés par la demande de déplacement de la porte du Pont située sur l'itinéraire de l'autoroute Paris-Strasbourg. La délégation s'est réunie à la mairie à 11 h 15 sous la présidence de M. Pierre Paquet, Inspecteur général des Monuments historiques. Membres présents : MM. Brunet, Hautecoeur, Herpe, Verdier, Vitry.
Assistent également à la séance : MM. Lumpler, représentant du directeur des Routes nationales ; Briancourt, ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées ; le maire de Vitry-le-François et ses adjoints.

Le président ouvre la séance en exprimant l'émotion soulevée à la Commission des Monuments historiques par la demande de déplacement de la Porte du Pont et donne la parole à M. Briancourt qui expose les deux thèses en présence ; celle du service des Ponts-et-Chaussées qui prévoit le déplacement de la Porte et celle du service des Monuments historiques qui se prononce pour le maintien. 80/15/029/182

La 1ère solution permet de donner à la route Paris-Strasbourg une largeur suffisante à l'entrée de la ville de Vitry en évitant toute expropriation. La Porte serait replacée au bord de la rivière sur le trajet de l'itinéraire Calais-Vitry. Cette opération coûterait environ 300 000 Francs. M. Briancourt est partisan de cette formule qui résout, selon lui, le problème de la circulation et celui de l'art tout en restant économique.

Le maintien de la porte à son emplacement actuel, dans les conditions prévues par le projet établi par M. Briancourt à la demande du Service des Monuments historiques, entraînerait la création de deux nouveaux ponts encadrant le pont actuel et l'expropriation de très nombreuses maisons. Le montant des indemnités à verser atteindrait, d'après M. Briancourt, 4 millions de francs environ.

Le président, tout en louant le plan proposé par M. Briancourt, estime qu'une solution satisfaisante pourrait être obtenue à moins de frais.

Invité à faire connaître si la route Paris-Strasbourg ne pourrait pas emprunter un autre itinéraire que celui prévu à l'heure actuelle, M. Briancourt expose que le projet de dérivation suivant un tracé parallèle à celui de la voie du chemin de fer a dû être abandonné car il entraînerait une dépense de 15 millions.

Les boulevards extérieurs ne sauraient, d'après M. Briancourt, être utilités car cette solution serait dispendieuse et ne donnerait pas satisfaction aux commerçants de Vitry-le-François qui tiennent au passage de la 80/15/029/183 route Paris-Strasbourg au centre de la ville. M. Briancourt termine son exposé en concluant que la solution idéale consisterait à enlever la Porte du Pont qui n'a pas le gabarit nécessaire à l'époque actuelle.

M. Paquet répond que cette porte n'a de sens logique et historique qu'à son emplacement original. Il souligne d'ailleurs que le maintien d'un monument historique n'a pas à se justifier par son utilisation dans le présent mais par son rôle dans le passé.

M. Lumpler insiste sur l'importance de la question à résoudre. Le problème qui se pose à Vitry-le-François se retrouve sur les itinéraires des grandes routes de France, notamment sur le trajet Paris-Lyon. Une dérivation a permis d'éviter les Portes de Moret, celles de Villeneuve-sur-Yonne seront au centre d'un rond-point.

M. Paquet réplique que l'importance des problèmes soulevés par les anciennes portes des villes n'a pas échappé au service des Monuments historiques qui, en imposant leur conservation, se préoccupe non seulement de l'art et de l'histoire mais aussi parfois de la circulation. Lorsqu'il n'est pas possible d'éviter la traversée d'une grande agglomération par une autoroute, il y a intérêt à maintenir des obstacles à l'entrée de la ville afin d'obliger les automobilistes à ralentir.

La délégation se rend à la Porte du Pont dont 80/15/029/184 l'état nécessite des réparations et constate que les deux appentis situés de part et d'autre de la porte font corps avec le monument qu'ils équilibrent. Toutefois, la délégation estime que pour arriver à un accord il y aurait lieu d'envisager leur disparition qui permettrait, en diminuant le rayon du rond-point à créer, de réduire les expropriations.

Puis la Commission suit le trajet qu'emprunterait l'autoroute si elle passait par les boulevards extérieurs La largeur du terrain appartenant à la Municipalité étant suffisante, il n'y aurait pas lieu de prévoir d'expropriation. D'autre part, cette solution permettrait d'éviter la traversée suivant l'axe de la ville, de respecter la Porte du Pont, de ne pas porter atteinte à la place qui forme le centre de la localité et de ne pas nécessiter la création d'un pan occupé devant l'Hôtel de ville. M. Hautecoeur suggère de faire traverser la ville par la route Calais-Vitry qui rejoindrait Paris-Strasbourg au centre d'un rond-point sur les boulevards.

La délégation souhaite vivement l'adoption de cette solution. Mais les représentants du Service des Ponts-et-Chaussées et de la Municipalité préfèrent le tracé envisagé à l'heure actuelle. Dans ces conditions, un avant-projet est établi prévoyant la suppression des appentis et une dérivation de chaque côté de la Porte comportant la suppression d'une maison à droite et à gauche du monument. Chacune des chaussées devra avoir 7 mètres de largeur car, en prévision du passage des convois militaires, 80/15/029/185 chaque dérivation devra être traitée comme une voie principale. Sur les bases de l'accord intervenu, M. Briancourt établira un projet qui sera soumis à la Commission des Monuments historiques le 9 avril.

Au cours de la visite de la ville, la délégation a émis un avis favorable à la protection de la façade ornée de lucarnes de l'immeuble servant de crèche municipale et des restes de remparts visibles dans l'île située sur la Marne. 80/15/029/186

9 avril 1937

Manuscrit 3

La séance est ouverte à 9 h 30 sous la présidence de M. Huisman, directeur général des Beaux-arts. Membres présents : MM. Aubert, Bonnier, Brunet, Cahen-Salvador, Cartault, Charléty, Danis, Debidour, Deshoulières, Durand, Focillon, Lefèvre, Lestang, représentant M. Perchet, Lorion, représentant M. Roland-Marcel, Maringer, Paquet, Patouillard, Pontremoli, Rattier, Verdier, Vitry, Chabaud.
Assistent également à la séance : MM. Collin, Gélis, Herpe, Huignard, Trouvelot, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques, Domenge-Héritier et Planchenault, Inspecteurs. MM. Haraucourt, Muller et Ruprich-Robert se sont fait excuser.
Théâtre de Trianon à Versailles (Seine-et-Oise) : demande de location en vue d'une représentation

Lors de la restauration le Comité Rockefeller a posé comme condition que le Théâtre ne serait pas exploité.

La Commission estime qu'on ne saurait dans ces conditions accueillir favorablement la demande présentée.

Préfecture de Dijon (Côte-d'Or) : proposition de classement 80/15/029/187

La Commission estime que cette demeure offre assez d'intérêt pour justifier le classement des façades et des toitures malgré la dépense élevée à prévoir pour les travaux de restauration.

Château de La Malmaison à Rueil (Seine-et-Oise) : restauration des façades

Pour la façade sur la cour d'honneur la Commission adopte la réparation des statues placées sur les contreforts et la réfection de celles qui manquent : le Printemps et l'Hiver pour la façade postérieure il n'y a pas lieu de copier les statues transportées au Louvre, car elles étaient, semble-t-il, dispersées dans le parc et non posées sur la façade sur jardin. Pour orner cette dernière, des statues inspirées de l'antique seront utilisées.

M. Bourguignon devra se mettre à ce sujet d'accord avec M. Vitry.

Conservation de la Tour Jean-sans-Peur à Paris (Seine)

La Commission adopte l'exécution des travaux prévus au devis de 415 000 Francs établi par le service d'architecture de la Ville de Paris pour la consolidation de l'édifice dans son état actuel.

Cathédrale de Chartres (Eure-et-Loir) : remise en place de l'ancienne archivolte du portail royal conservée dans les combles 80/15/029/188

La Commission adopte la remise en place, mais elle estime qu'il conviendra d'attendre l'automne pour exécuter les travaux afin que le portail royal ne soit pas masqué par un échafaudage pendant la durée de l'Exposition.

Hôtel La Rochefoucauld-Doudeauville à Paris (Seine)

Travaux (inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques)

La Commission émet un avis favorable à l'exécution des travaux prévus pour l'installation de l'Ambassade d'Italie.

[Avis favorable au classement]

La Commission émet un avis favorable au classement des monuments suivants :

Neuf-Brisach (Haut-Rhin) Ensemble de la place fortifiée comprenant :

1° Les ruines d'enceinte et ouvrages de fortifications avancées s'étendant jusqu'à la ligne rouge du plan annexé au rapport de M. Paquet

2° La place centrale avec son sol, ses arbres et ses quatre puits

3° L'hôtel des Gouverneurs (façades et toitures)

4° L'arsenal (façades et toitures)

5° L'église.

Église de Mogneville (Oise)

Ancienne porte fortifiée à Saint-Pompont (Dordogne)

Hôtel de ville ancien évêché de Grasse (Alpes-Maritimes)

Remparts de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône)

Monument romain de Biot (Alpes-Maritimes). 80/15/029/189

Choeur de l'église de Cuisery (Saône-et-Loire)

Ancienne porte des fortifications à La Sauvetat (Puy-de-Dôme)

Enceinte fortifiée du XIIIe siècle située entre le pont de l'avenue de Douaumont et la tour de Champ à Verdun (Meuse).

Château-Landon (Seine-et-Marne) Ancienne abbaye M. Séverin (restes de l'église, du cloître et de la crypte)

Chambourcy (Seine-et-Oise) Désert de Retz (ensemble des constructions et parcs)

Narbonne (Aube) Terrain sur lequel s'élevait place de l'Hôtel de ville et aux abords immédiat de l'ancien archevêché l'immeuble Nègre récemment acquis, avec subvention de l'État, par la Ville de Narbonne

Église de Moirans-en-Montagne (Jura) ; proposition de déclassement

La Commission estime qu'il y a lieu de maintenir le classement.

Ancien Hôtel de Courteilles à Paris (Seine) ; proposition de classement

La Commission émet un avis favorable

1° Au classement parmi les Monuments historiques des façades sur cour et sur jardin

2° Au classement parmi les Sites et Monuments historiques des grands platanes du jardin

3° Au rétablissement d'un jardin à la française sous réserve de la conservation des arbres

Plan d'aménagement de Melun (Seine-et-Marne)

Le projet présenté est adopté sous les réserves suivantes : 80/15/029/190

1° Le plan d'aménagement du square projeté autour de l'église Notre-Dame sera soumis à l'approbation de l'administration des Beaux-arts

2° Une servitude de gabarit et de façade devra être établie autour de l'église Saint-Aspais pour éviter la construction de bâtiments préjudiciables à l'aspect à ce paysage urbain.

Moulin de Séréac à Arzal (Morbihan) ; proposition de classement

La Commission juge que l'intérêt de ce monument, un des rares moulins à vent de Bretagne, est suffisant pour justifier le classement même d'office si le propriétaire s'obstine à refuser son adhésion au classement des ailes et du mécanisme. 80/15/029/191

21 juin 1937
Dijon (Côte-d'Or)
Visite d'une délégation à Dijon et Saint-Seine-l'Abbaye.
Une délégation de la Commission des Monuments historiques s'est rendue à Dijon le 21 juin 1937 sous la présidence de M. Pierre Paquet, Inspecteur général des Monuments historiques. Membres présents : MM. Collin, Herpe, Verdier, Verrier et Chabaud. Accompagnent la délégation dans sa visite : MM. Haubold, architecte en chef des Monuments historiques, Beck, architecte, et Chauffrey, peintre.
Création d'une zone de protection autour de la cathédrale et de l'église Saint-Philibert

Ayant pris connaissance d'un projet qui détruisait l'harmonie du cadre de la cathédrale Saint-Bénigne la délégation émet, à l'unanimité, un avis favorable à l'inscription à l'inventaire des Sites, des façades et toitures des immeubles portant les numéros 8, 6, 4, 2 de la rue Danton ; 6, 4, 2 de la rue Condorcet ; 6, 1, 1 bis, 1 ter, de la Place Blanqui et 2 de la rue des Vieilles Etuves.

M. Beck établira un plan détaillé portant indication de tous les immeubles à protéger aux abords de la cathédrale et de l'église Saint-Philibert. 80/15/029/192

La délégation examine les désordres de la charpente. Les formes établies difficilement au cours de la guerre sont descendues, déversées et rompues. Les fermes supplémentaires ajoutées entre les premières depuis la guerre, commencent à accuser les mêmes désordres.

d'autre part, des mouvements se sont produits dans les murs.

Deux solutions semblent pouvoir être adoptées. La première comporterait le renforcement général des fermes par des tôles boulonnées de chaque côté des cerces, solution qui permettrait de rendre aux éléments de la ferme plus de rigidité. Pour remédier à l'écartement des murs, des tirants de fer seraient établis dans l'axe des fermes les plus anciennes qui reposent sur les poutres maîtresses.

La deuxième solution, inspirée de la disposition qui devait exister, semble-t-il, avant la restauration, partagerait la salle en trois parties dans le sens de la longueur.

M. Haubold fera une étude approfondie des deux projets. Les propositions seront soumises, avant examen par la Commission des Monuments historiques, à l'ingénieur-conseil qui les examinera et sera notamment invité à faire un calcul statique.

Puits de Moïse à l'ancienne chartreuse de Champmol

La délégation estime qu'il y a lieu d'enlever par un simple lavage à l'eau, soigneusement exécutés, la poussière qui recouvre la pierre et nuit à sa conservation. Après nettoyage le monument serait encaustiqué.

Le grillage qui laisse passer la poussière devra être provisoirement remplacé par des glaces. Un système de ventilation sera créé. Des trous d'aération seront percés 80/15/029/193 à cet effet, dans le soubassement de l'abri pour l'arrivée de l'air et une cheminée dans le plafond pour son évacuation.

Mais, pour mettre en valeur ce chef d'oeuvre comme il le mérite, la délégation juge qu'il y aurait lieu de détruire l'édicule qui le couvre et le masque en le protégeant imparfaitement. Elle émet un avis favorable à la création d'un grand hall qui permettrait de reconstituer la vieille margelle et de voir le monument dans son ensemble.

Toutefois, si le déplacement de la buanderie voisine était obtenu, l'établissement d'un hall ne serait peut-être pas nécessaire.

M. Haubold établira une étude dans ce sens et fera parvenir le plus rapidement possible des propositions chiffrées à l'administration des Beaux-arts.

Place d'Armes

Pour restituer son caractère à cet immeuble la délégation demande la suppression sans tarder des lettres peintes en noir sur les façades. Elle émet un avis favorable à l'adoption d'un modèle uniforme pour les enseignes.

La hauteur et la couleur des lettres devront être soigneusement fixées. La délégation propose que les lettres ne puissent dépasser la hauteur d'une assise et que leur couleur soit gris foncé.

Ancienne église Saint-Étienne

La délégation souhaite que les restes gallo-romains découverts dans cet édifice soient mieux entretenus, ventilés et mis en valeur dès que les circonstances le permettront. 80/15/029/194

Ancienne église abbatiale de Saint-Seine-l'Abbaye (Côte-d'Or)

Après examen des peintures du XVIe siècle qui décorent l'église, la délégation, sur la proposition de M. Jean Verrier, demande que la peinture soit refixée. Dans les parties où les traits sont encore visibles, ceux-ci seraient légèrement soulignés de manière à ne pas laisser disparaître complètement le dessin de la composition.

Avant l'exécution des travaux, des photographies devront être prises. La délégation estime qu'il y a lieu également de procéder au désherbage des toitures du bas-côté nord sur lequel la végétation s'est trop abondamment développée. 80/15/029/195

22 et 23 juin 1937
Besançon (Doubs)
Visite d'une délégation à Besançon les 22 et 23 juin 1937.
Le 22 juin une réunion s'est tenue à 15 heures à la Préfecture de Besançon sous la présidence de M. Peretti della Rocca, préfet du Doubs. Membres présents : MM. Bonnier, Collin, Faure, Paquet, Verdier, Chabaud.
Assistent également à la séance : MM. Remaury, membre de la Commission d'aménagement des villes ; Bugnet, premier adjoint au maire de Besançon ; le colonel Henry, directeur du Génie ; Benoit, directeur des Domaines ; Pateu, adjoint au maire ; Gouspy, directeur des services de voirie de la Ville, Boutterin, architecte-urbaniste ; Pesty, représentant l'Office de construction d'habitations à bon marché de la ville ; Polti, architecte en chef des Monuments historiques ; Tournier, architecte des Monuments historiques du Doubs ; Burcey, président du Syndicat des architectes du Doubs et de nombreuses personnalités locales. 80/15/029/196

M. Paquet expose que des représentants de l'administration des Beaux-arts viennent à nouveau à Besançon, à la demande de la Municipalité, pour rechercher avec elle un accord définitif sur le plan d'aménagement. La délégation désirerait savoir dans quel service se trouve actuellement le plan qui a été établi et approuvé par le Conseil municipal par délibération du 4 mars 1937 et si celui-ci tient compte des observations et demandes faites par la délégation des Commissions des Monuments historiques et des Sites lors de sa précédente venue, le 7 janvier 1933.

M. Bugnet déclare que la Municipalité a fait diligence pour donner satisfaction à l'administration des Beaux-arts et que les plans ont été envoyés au ministère de l'Intérieur.

Renseignements pris, on apprend que les plans sont encore à Besançon retenus par un service qui n'a pas donné son avis. Une discussion générale s'engage ensuite sur les principales dispositions de ce plan qui est établi en deux parties :

l'une étudiée par M. Gouspy,

l'autre relative aux abords de la gare Viotte (bastions Charmont et Griffon) dressée conformément à la demande de l'administration des Beaux-arts par M. Boutterin.

Des questions posées à M. Gouspy et de ses réponses, la délégation est amenée à faire les constatations suivantes :

Le prolongement de la rue d'Arènes vers la 80/15/029/197 Place Marulez par l'exécution d'un pont au dessus des fossés, mutilerait le bastion Vieil Picard. Les murs des remparts seraient démolis depuis la tour 15 jusqu'à l'extrémité de la promenade Chanars (Tour 6) pour être reportés à 3 m 50 de leur emplacement actuel en bordure du Doubs où ils constitueraient un "simple mur de soutènement".

Le mur du rempart entre la gare d'eau et la Porte Notre-Dame serait également reporté en bordure du chemin de halage. Sur le terrain ainsi acquis, on ferait passer une route qui serait utilisée, au lieu de la rue Charles Nodier, par les poids lourds et on établirait une usine pour le chauffage urbain et l'incinération des ordures ménagères.

Le tracé du jardin qui serait aménagé dans le bois de Brégille est à trop petite échelle pour que la délégation puisse se prononcer à ce sujet. Dans la partie du plan établie par M. Boutterin les remparts sont respectés et des promenades prévues dans les fossés.

Aux abords de la gare Viotte M. Boutterin prévoyait tout d'abord un passage souterrain. C'est à la demande de la Municipalité qu'un passage supérieur a été étudié et adopté.

M. Pesty demande si le plan prévoit un aménagement dans le quartier de Dettant où existent de nombreux taudis. L'examen du plan lui permet de constater que le quartier est sectionné par des voies nouvelles. M. Renaury fait d'ailleurs observer que, dans ce quartier insalubre, la Municipalité peut pratiquer toutes les percées nécessaires à l'assainissement. 80/15/029/198

M. Benoit intervient en vue d'une solution très rapide. Le service des Domaines se trouve chargé, à l'heure actuelle, de terrains militaires qui doivent être cédés à la Ville. Cette cession doit être réalisée sans tarder car la direction départementale des Domaines ne peut assurer la gestion de ces terrains.

M. le préfet croit devoir souligner que la Ville de Besançon ne sera pas disposée à acquérir les remparts tant qu'elle ne pourra en disposer librement.

M. Paquet fait remarquer que, si la servitude du classement parmi les Monuments historiques ne permet pas à la Ville de tirer un profit commercial immédiat des remparts, leur conservation lui procurera certainement dans l'avenir une source de bénéfices grâce au développement du tourisme.

M. Renaury demande qu'un dossier complet soit soumis au ministère de l'Intérieur. Lors du premier examen par la Commission d'aménagement des villes, il manquait au dossier :

Des plans au 2/1000, les dossiers de l'enquête et des conférences réglementaires, l'étude d'hygiène, le détail des servitudes esthétiques et des zones prévues.

M. Burcey se fait l'interprète du voeu émis par le Syndicat des architectes du Doubs tendant à faire confier le soin d'établir l'ensemble du plan d'aménagement de la Ville de Besançon à M. Boutterin. Cette demande a été rejetée par le Conseil municipal. L'ensemble de la citadelle devra être classé ainsi que les terrains situés à ses abords.

La délégation constate, en définitive, que l'étude du projet d'aménagement de la Ville de Besançon n'a pas avancé depuis la dernière visite. C'est, à part quelques 80/15/029/199 modifications de détail, le même projet que celui qui lui a été précédemment soumis qu'elle va examiner à nouveau. Elle décide de procéder immédiatement à cet examen sur place au cours duquel elle adopte les conclusions suivantes :

L'ensemble de la citadelle devra être classée parmi les Monuments historiques ainsi que les terrains situés à ses abords. Entre la gare d'eau et la porte Notre-Dame il n'y a pas lieu de déplacer le mur des remparts qui se trouve le long du Doubs face à la forêt de Chaudanne. La voie de circulation réclamée pour les poids lourds peut être très facilement obtenue par l'élargissement d'une rue longeant le mur à l'intérieur des remparts.

Quant à l'usine de chauffage urbain, elle pourrait être installée dans un bâtiment AA de la caserne des Ponts actuellement affecté au Génie militaire et qui pourrait être cédé à la Ville en échange d'un terrain d'une surface équivalente. Si ce projet n'aboutissait pas, l'usine pourrait être construite sur un terrain voisin, propriété municipale, occupé par des chantiers.

Le petit pavillon situé à l'extrémité de la gare d'eau (ancienne porte fortifiée) devra être inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques et, si possible, classé, sa porte rétablie et sa toiture réparée.

Le mur bordant la Promenade Chamars et se poursuivant après le Pont de Canot jusqu'à la tour 15 ne doit pas être déplacé. Les terrains situés le long de la promenade Chamars entre le rempart et le chemin de halage devront être dégagés, nettoyés et aménagés en terrain de 80/15/029/200 sport ou en terrasse-promenade. En ce qui touche au prolongement de la rue d'Arênes par une emprise sur le bastion Vieil-Picard, toute décision est ajournée en attendant la visite du quartier de Battant, prévue pour le lendemain.

Ancien bastion Charmont : [en marge au crayon]

Quant aux remparts d'arènes eux-mêmes, ils sont en grande partie déjà démolis et leurs fossés comblés. Leur emplacement devra être aménagé en jardin-promenade et le plan d'aménagement devra prévoir une servitude non aedificandi sur l'ensemble de ces terrains.

M. Boutterin émet un avis favorable à la poursuite du dégagement des arènes romaines. L'examen sur place de la partie du plan confié à M. Boutterin amène la délégation à conclure qu'il n'y a pas lieu de faire passer dans les fossés une route pour la circulation touristique automobile. Cette route nécessiterait en effet beaucoup d'entretien et présenterait une couleur noire fort désagréable à l'oeil. Il conviendrait de prévoir dans les fossés simplement une pelouse encadrée de sentiers sablés pour les piétons.

Aux abords de la gare Viotte la délégation estime que le passage au-dessus des voies ferrées devant raccorder le centre de la ville aux quartiers Chastres et Montjoux doit être adopté car il est moins dangereux et d'un entretien plus facile qu'un passage inférieur. Sa réalisation permettra d'heureuses dispositions architecturales.

La délégation déplore que la perspective de la gare vers la citadelle soit abîmée par les bâtiments de la brasserie Gangloff. Si on ne peut obtenir le dérasement de la tourelle de cet établissement, il conviendra de la peindre 80/15/029/201 d'une couleur moins offusquante. Au moulin Saint-Paul situé entre les ponts de la République et de Brégille, M. Gouspy prévoit le report au bord de la rivière de la muraille des remparts. Un avis défavorable à cette mesure est émis par la délégation qui se prononce également pour l'inscription à l'inventaire supplémentaire de tous les remparts situés entre les deux ponts.

Le 23 juin la délégation visite l'intérieur de la ville pendant la matinée et elle adopte les mesures suivantes :

L'église Saint-Pierre ainsi que les façades et toitures des immeubles portant les n° 2, 4, 6, 1, 3, 5, 7, 9, 11, 13, 15 et 17 de la place du 4 septembre devront être inscrites à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Une servitude archéologique pourrait être prévue sur le plan pour conserver le caractère actuel de cette place.

Dans la Grande Rue les façades sur rue, sur cour et sur jardin de l'Hôtel Terrier portant le n° 68 de la rue et construit en 1770 sur les plans de l'architecte Bertrand seront inscrites à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Il conviendrait de modifier le tracé de la voie projetée derrière cet Hôtel en prolongement de la rue Granvelle afin de respecter les façades arrière de l'Hôtel ainsi qu'une partie du jardin. La chapelle des Carmes sise à l'angle de la rue de la Préfecture dont l'abside est menacée par l'élargissement prévu de la Grande Rue doit être conservée et inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. 80/15/029/202

Les façades des immeubles portant les n° 127, 128, 131, 133, 137 de la Grande Rue devront être inscrites à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques ainsi que la façade de l'immeuble portant le n° 13 de la même rue, ancien Hôtel Gauthiot d'Ancier, construit à la fin du XVe siècle. Une voie devant relier la rue du Lycée à la Grande Rue aboutirait devant cette intéressante façade qui doit être conservée.

L'immeuble portant le n° 142 de la Grande Rue et situé à côté de la maison de Victor Hugo à l'angle de la rue Ernest Renan, actuellement boucherie, devra être respecté ainsi que celui qui porte le 24 de la rue Renan. L'alignement devra être effectué de l'autre côté de la rue Ernest Renan.

Certains immeubles se trouvent menacés par le prolongement envisagé de la rue Honchaux jusqu'à la rue de Pontarlier. Cette voie dont le départ est prévu au 133 de la Grande Rue devra être déviée afin de conserver, dans la mesure du possible, les anciennes façades.

Rue de la Convention toutes les façades de la rue sur toute sa longueur depuis la rue Ernest Renan jusqu'à la cathédrale c'est-à-dire l'ensemble que forment l'ancien palais archiépiscopal (aujourd'hui Université), la Porte Noire, le square archéologique et la cathédrale au fond, doit être conservé et inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques dans les parties non encore protégées.

Rue Rivotte les façades et toitures des immeubles portant les N° 26 et 28 devront être inscrites à l'Inventaire supplémentaire. Les façades et les toitures du n°19 de la même rue (maison Lareschal) devront également 80/15/029/203 être inscrites et même classées. Quant à la maison sise à côté place des Jacobins, elle pourra être démolie. A l'emplacement du Port fluvial et face à la colline de Brégille, la tour 26 ainsi que ses abords devra être inscrite à l'Inventaire supplémentaire. La délégation déplore, d'autre part, les constructions édifiées par le service des Ponts-et-Chaussées dans le port et spécifie que la passerelle prévue par ce service en diagonale sur le Doubs devra figurer au plan d'aménagement.

Quant au Colombier militaire (tour 28), situé près du Pont de Brégille, il devra être conservé intact ; seul pourra être supprimé, lors de la création de la voie qui doit longer le Doubs devant le port, le bâtiment qui a été accolé au Colombier.

Rue des Martelots au n°2 l'Hôtel de Broissia construit en 1762 par Bertrand devra être conservé. La façade, l'escalier, deux salons, un boudoir et une chambre à alcôve décorés de boiseries devront être inscrits à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques ainsi que la façade de la maison formant l'angle de la rue des Martelots et de la rue Péclet.

Rue Luc Braton la tour de la bouteille et la façade de l'immeuble voisin devront être inscrits à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. L'alignement aboutissant à l'église Saint-François-Xavier devra faire l'objet d'une étude complémentaire afin de réduire au minimum les démolitions projetées.

En ce qui touche le Marché, la délégation adopte les suggestions de M. Remaury tendant à la construction d'un marché neuf dans un autre quartier. On pourrait édifier un monument de belle tenue architecturale au bout des 80/15/029/204 perspectives d'une grande promenade.

Enfin dans le quartier de Battant l'étude faite sur place convainc la délégation que le prolongement de la rue d'Arènes à travers le bastion VI Il-Picard ne s'impose pas. Cette voie n'aurait, en effet, qu'un intérêt très secondaire ; elle serait utilisée uniquement pour la circulation locale car il existe déjà une grande et large voie pour accéder au quartier Battant ; c'est celle pour laquelle la Commission des Monuments historiques a précédemment autorisé la démolition de la porte d'Arènes. Il suffit de poursuivre cette voie à travers le quartier insalubre en démolissant les vieux immeubles de la rue d'Arènes pour la faire aboutir au Pont Battant, derrière l'église de la Madeleine.

Par ailleurs la délégation estime que de nombreux hôtels particuliers de Besançon devraient être inscrits à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Une étude d'ensemble devra être effectuée à ce sujet par MM. Polti et Tournier. Les églises Saint-Vincent (façade), Saint-Maurice, de la Madeleine, la façade de l'église Notre-Dame (ancienne église des Bénédictins), la chapelle de l'ancien séminaire, etc… devront être également soit classées soit inscrites.

A 14 heures, une dernière réunion a lieu à l'Hôtel de ville sous la présidence de M. Buchet représentant M. le préfet du Doubs.

M. Paquet fait remarquer que le plan d'aménagement de la Ville a soulevé de la part de la délégation de nombreuses critiques. Il y a lieu de procéder à une nouvelle étude d'ensemble en tenant compte des observations faites par la délégation à MM. Gouspy et Boutterin.

M. Paquet tient à remercier M. le colonel Henry d'avoir bien voulu accompagner la délégation dans sa visite 80/15/029/205 des remparts de la ville.

Le colonel remercie et précise qu'en qualité de représentant du ministère de la Guerre, il ne peut souhaiter le classement ni des bâtiments encore affectés aux différents services militaires car le classement entraîne des servitudes, ni de ceux déjà remis à l'administration des Domaines en vue de la cession à la Ville, car leur classement risque de faire baisser le prix de cession.

M. Bugnet répondant à une question de M. Remaury précise qu'il n'y a pas de liaison nécessaire entre la construction d'une usine de chauffage urbain et d'une usine d'incinération des ordures ménagères et que cette dernière opération ne sera envisagée qu'après accord avec le service des Monuments historiques.

M. Paquet résume les observations faites par la délégation au cours de la visite des remparts et de la ville. Il rappelle notamment les avis émis par la délégation concernant la gare d'eau, la promenade de Chamars, le bastion Vieil-Picard, le quartier de la gare Viotte, la grande rue, la rue Renan, enfin la descente de la cathédrale vers la place des Jacobins par la rue du Chambrier, et il précise qu'il faut respecter ce dernier quartier si pittoresque en l'assainissant par l'installation du tout à l'égout. La rue du Chambrier devrait, d'ailleurs, sur toute son étendue, être inscrite à l'inventaire des Sites.

M. Verdier informe d'autre part M. Buchet qu'au cours de sa visite la délégation a décidé l'inscription sur l'Inventaire des Monuments historiques ou des Sites d'un certain nombre d'immeubles qui pourraient être menacés par le plan d'aménagement. Il prie le maire de ne pas être surpris 80/15/029/206 lorsqu'il recevra notification de ces inscriptions qui sont faites, conformément à la loi, d'office par le ministre sans consultation préalable des propriétaires.

d'autre part, un avis est émis en faveur de la protection de la colline Brégille au flanc de laquelle une carrière était récemment en cours d'exploitation. La Commission départementale des Sites devrait être invitée à étudier la possibilité de faire arrêter définitivement cette exploitation. Les représentants du Conseil municipal sont les premiers à demander l'inscription de la colline à l'Inventaire des Sites.

M. Remaury précise que le dossier à transmettre au ministère de l'Intérieur devra comporter notamment :

1° un plan au 2/1000 complété par des détails à plus grande échelle

2° le texte de l'ordonnance royale de 1821 avec un voeu de la Municipalité tendant à en obtenir l'annulation

3° des tracés graphiques des nouveaux alignements et élargissements

4° un plan schématique des voies «d'évitement» à prévoir pour empêcher que les routes de grand trafic ne traversent la ville

5° des programmes des servitudes archéologiques et esthétiques (non aedificandi, non altius tollendi, etc…)

6° Des programmes de zones avec la réglementation de chaque zone.

Il importe que le dossier soit complété pour que la déclaration d'utilité publique puisse rapidement intervenir à M. Bernard qui rappelle l'existence d'un règlement-type pour la réglementation des hauteurs des maisons.

M. Bonnier répond que ce texte ne donne que des directives et qu'il prévoit d'ailleurs des dérogations.

M. Chabaud précise que la délégation n'a pas eu le temps, au cours de sa rapide visite, d'étudier tous les problèmes qui se posent, Les observations faites sur les 80/15/029/207 lieux pourront être complétées par d'autres qui seront suggérées par l'étude du dossier.

La délégation ne prend, d'autre part, aucune décision. Elle émet des avis qui seront soumis à la Commission des Monuments historiques, à la Commission d'aménagement des villes et à la Commission supérieure des Monuments naturels et des Sites.

M. Bugnet se fait l'interprète des sentiments du Conseil municipal, il redit les regrets du maire retenu à Paris, il exprime des remerciements à M. Paquet et à ses collaborateurs ainsi qu'à M. le colonel du Génie.

Il reconnaît l'esprit de compréhension des nécessités de la Ville de Besançon dans lequel la délégation a travaillé. Il assure que le Conseil municipal fera siennes les observations de la délégation et hâtera la constitution du dossier.

M. Chabaud ajoute que l'administration des Beaux-arts pourrait, le cas échéant, examiner la possibilité d'aider la Ville de Besançon à acquérir les parties de remparts remises aux Domaines, en lui allouant une subvention à cet effet. Leur classement permettra d'autre part à la Ville de bénéficier de subventions pour leur entretien et leur mise en valeur.

La séance est levée à 15 heures 30.

La délégation se rend ensuite à la propriété Demangel, 32 avenue de Montrepon pour voir la table de pierre, récemment classée parmi les Sites sur laquelle a été signé le traité rattachant la Franche-Comté à la France. Une grande partie du jardin de cette propriété qui comprend des allées magnifiques est menacée par la création d'un nouveau boulevard qui passerait tout à proximité de la table historique.

Frappée de la beauté du cadre, la délégation demande que le classement parmi les Sites(175) 80/15/029/208

25 juin 1937(176)
La séance est ouverte à 9 h 30 sous la présidence de M. Ruprich-Robert, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques. Membres présents : MM. Aubert, Bonnier, Brunet, Cahen-Salvador, Cartault, Danis, Debidour, Deshoulières, Grimpret, Maringer, Paquet, Patouillard, Pontremoli, Rattier, Verdier, Verrier, Vitry, Chabaud.
Assistent également à la séance : MM. Collin, Gélis, Herpe, Huignard, Trouvelot, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques. Domenge, Ladrivier, Inspecteurs.
Le président ouvre la séance en souhaitant la bienvenue à M. Grimpret, secrétaire général du ministère des Travaux-publics.
Abbaye du Mont-Saint-Michel (Manche) : coupure de la digue

M. Paquet avise la Commission que les services intéressés du ministère des Travaux-publics ont émis un avis favorable à l'opération envisagée.

Plan d'aménagement de Castres (Tarn) 80/15/029/213

Les modifications demandées par l'administration des Beaux-arts ayant été accordées la Commission émet un avis favorable à l'approbation du plan rectifié qui lui est soumis.

Restauration de la façade de l'ancienne Hostellerie de la Sirène au Mont-Saint-Michel (Manche)

La Commission adopte le projet prévoyant le maintien des fenêtres à leur emplacement actuel. La benne$ demandée par le propriétaire ne pourra être accordée.

Remise en état des façades et de la toiture du Manoir d'Assemont à Lisieux (Calvados)

La Commission se prononce en faveur de la restauration de ce manoir.

Proposition de classement de la chapelle du château de Cauvigny (Oise)

La Commission juge avec M. Paquet qu'il convient de classer ce monument, si les propriétaires étaient disposés à vendre pour la somme de 10 000 Francs, l'État pourrait se porter acquéreur et exécuter ensuite sa remise en état en vue d'une utilisation éventuelle.

Maison du Présidial à Saintes (Charente-Inférieure) 80/15/029/214

(dégagement)

Considérant l'intérêt qu'il y aurait à dégager la maison du Présidial, la Commission émet un avis favorable à l'octroi à la Ville de Saintes d'une subvention de 14 000 Francs pour lui permettre de réaliser cette opération, toutefois que le terrain, sur lequel est édifié l'ensemble Guinguenaud, sera classé et que le Conseil municipal de Saintes son adhésion au classement.

Proposition de classement de la Ferme des Planons à Saint-Cyr-sur-Menthon (Ain)

Considérant que la Ferme des Planons offre un intérêt exceptionnel et mérite d'être conservée dans son état actuel comme type d'habitation bressane, la Commission émet un avis favorable au classement, au besoin d'office.

Si l'indemnité réclamée par les propriétaires était trop élevée l'acquisition pour l'État devrait être mise à l'étude.

Proposition de classement de la toiture de la Ferme de Champ-Bressan à Romenay (Saône-et-Loire)

Pour éviter que la couverture de la Ferme autour de la cheminée sarrazine, classée et réparée par les soins de l'administration des Beaux-arts, ne soit refaite en tuile mécanique la Commission émet un avis favorable au classement de l'ensemble de la toiture.

Projet de répartition de crédits inscrits au budget de l'Algérie de l'exercice 1937 pour les travaux des Monuments historiques. 80/15/029/215

La Commission ne croit pas devoir s'opposer à la répartition envisagée, mais elle juge qu'il y aurait lieu de hâter la conclusion d'un accord entre la Métropole et le Gouvernement algérien pour que l'administration des Beaux-arts puisse apporter un concours financier à l'Algérie et faciliter, par l'octroi de subvention, l'acquisition des terrains reconnus indispensables pour la poursuite autour des recherches archéologiques sur toute l'étendue du territoire algérien.

Proposition de classement de la croix hosannière à Maillezais (Vendée)

La Commission adopte le classement de cet édifice intéressant.

Projet d'adossement d'un transformateur à l'église Saint-Michel-des-Lions à Limoges (Haute-Vienne)

Pour éviter la réalisation de ce projet et de tous autres qui pourraient être indésirables pour le cadre de cette église, la Commission émet un avis favorable à l'inscription à l'inventaire des terrains qui avoisinent l'église.

Le cas échéant il y aura lieu de procéder à l'ouverture d'une instance de classement parmi les Sites.

L'architecte devra négocier avec la Municipalité.

Proposition de classement du château et ses abords à Carennac (Lot) 80/15/029/216

Estimant qu'il y aurait le plus grand intérêt à sauver le site archéologique de Carennac, la Commission émet un avis favorable au classement des façades et toitures du château, remparts subsistant à l'est avec l'étage qui le surmonte de la porte monumentale de l'abbaye située à l'ouest et de la maison contiguë.

Conservation de l'Hôpital Saint-Louis à Paris (Seine)

La Commission émet un avis favorable au classement de l'ensemble des façades et combles des bâtiments entourant la cour centrale :

les pavillons en équerre situés à l'est

le pavillon d'entrée actuel

les deux petits pavillons de jardin dont l'un est dénommé Pavillon de chasse

le pavillon Henri IV et les galeries attenantes

le réservoir.

Toutes les autres parties anciennes seront figurées à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

MM. Debidour et Trouvelot négocieront avec les services intéressés de l'Assistance publique en vue de l'établissement d'un plan d'ensemble des nouveaux bâtiments à construire et de la suppression des bâtiments parasitaires défigurant l'ensemble.

Protection de l'ancien Hôtel de Beauvais sis rue François Miron à Paris (Seine) 80/15/029/217

La Commission adopte le classement.

1° de la façade et de la porte d'entrée avec son encadrement sur la rue François Miron.

2° du vestibule et de la rotonde à colonnes formant porche sur la cour.

3° du rez-de-chaussée de l'escalier monumental dans la partie comprise entre le rez-de-chaussée et le 1er étage.

4° de la totalité des façades sur cour y compris les combles

5° de l'escalier à vis.

Le reste du monument sera inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

La peinture qui s'écaille sur les façades devra être soigneusement enlevée et la pierre remise à nu.

Proposition de classement de l'église de Ville-sous-Anjou (Isère)

Les dépenses à prévoir pour le maintien de l'édifice à l'état de ruine atteindraient environ 39 423 Francs. La Commune serait disposée à verser 10 000 Francs et La Sauvegarde de l'art français 3 000 Francs.

La Commission émet un avis favorable au classement.

Proposition de classement du pont de la Guillotière à Lyon (Rhône)

La Commission juge qu'il y a lieu de prononcer le classement de ce 80/15/029/218 pont sans que cette mesure entraîne pour l'administration des Beaux-arts l'obligation de participer aux dépenses.

Le ministère des Travaux-publics devra être invité à donner son adhésion au classement.

Proposition de classement de l'Hôtel de Poissac à Bordeaux (Gironde)

Le classement devra être prononcé si le propriétaire y consent. En cas de refus de sa part, l'affaire devra être soumise à nouveau à la Commission.

Proposition de classement du château d'Assas (Hérault)

Le propriétaire devra être avisé que l'État ne peut s'engager à prendre à sa charge une partie des travaux.

Si le propriétaire donne une adhésion sous réserve au classement, cette mesure devra être prononcée.

Tour des Sarrazins à Chamalières (Puy-de-Dôme) (demande de classement)

La Commission juge que ce monument n'offre pas assez d'intérêt pour justifier le classement.

Proposition de classement de l'église de Verrières (Aube)

La Commission adopte le classement de l'édifice à l'exception du clocher qui sera inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. 80/15/029/219

Dégagement des remparts de Dinan (Côtes-du-Nord)

La Commission émet un avis favorable à l'octroi d'une subvention de 150 000 Francs à la Ville de Dinan en vue du dégagement des remparts, sous réserve que les terrains acquis seront classés parmi les Monuments historiques.

Proposition de classement du jardin de l'église d'Avesnes-le-Comte (Pas-de-Calais)

La Commission adopte le classement de ce jardin aménagé à l'emplacement de l'ancien cimetière, afin d'éviter qu'aucune modification ne soit apportée à l'état actuel des lieux sans l'approbation de l'administration des Beaux-arts.

Château de Montsoreau (Maine-et-Loire) : réparation du pavillon ouest et de la tourelle d'escalier du XVe siècle

La Commission émet un avis favorable à l'exécution, dans les conditions prévues par M. Huignard, des travaux énumérés au devis de 262 653 Francs 50 établi par M. Lotte.

Église de Duranville (Eure) : proposition de classement

La Commission adopte le classement de la porte romane.

Le reste de l'édifice devra être inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Immeuble Gonon, sis 9 place de l'Hôtel de ville, à Tournus (Saône-et-Loire) : proposition de classement

Pour éviter la disparition de cet 80/15/029/220 immeuble intéressant, la Commission émet un avis favorable au classement des façades et des toitures, étant entendu que la propriétaire sera autorisée à surélever l'immeuble d'un étage après accord avec le service d'architecture des Monuments historiques.

[Classement]

La Commission émet un avis favorable au classement des Monuments suivants :

Maison du Gouverneur à Dinan (Côtes-du-Nord)

Restes de fortification à La Charité-sur-Loire (Nièvre)

Pont sur le Dadou à Graulhet (Tarn)

Halle à Calmont (Aveyron)

Ancien cimetière entourant l'église à Saint-Sauveur (Vienne)

Remise du château à Châtillon-d'Azergues (Rhône)

Cannes (Alpes-Maritimes) : Tour du Suquet ; chapelle Sainte-Anne ; église Notre-Dame de l'Espérance)

Ancien Hôtel dit Le Petit-Saint-Vincent sis 1 rue Saint-Martin à Laon (Aisne) :

Façades et combles sur rue et sur cour, escaliers, chapelle et sa charpente lambrissée ; cheminée de la grande salle au rez-de-chaussée. 80/15/029/221

8 juillet 1937
La séance est ouverte à 9 h 30 sous la présidence de M. Georges Huisman, directeur général des Beaux-arts. Membres présents : MM. Marcel Aubert, Bidaux, Brunet, Cartault, Gabriel Faure, Hautecoeur, Lefèvre, Paquet, Pinardon, Verdier, Verrier, Vitry, Chabaud.
Assistent également à la séance : MM. Formigé, Huignard et Trouvelot, architectes en chef des Monuments historiques, adjoints à l'Inspection générale. Se sont fait excuser : MM. Honnorat, Pontremoli et Danis.
Projet d'expropriation Domaine de Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher)

M. Paul Verdier, expose à la Commission que les formalités d'expropriation du domaine de Chaumont-sur-Loire se trouvent suspendues en raison du différend qui s'est élevé entre l'administration des Beaux-arts et M. Bernard Guilpin, nu-propriétaire d'une parcelle du parc dite "La Pommerie".

Toute la partie du domaine restée propriété de la Princesse d'Orléans-Bourbon souffrent d'un manque d'entretien et courent de grands risques d'incendie, la Commission estime qu'il y a lieu d'adopter une solution le plus rapidement possible. 80/15/029/209

Etant données les assurances écrites formelles fournies par M. Guilpin, son adhésion au classement de "La Pommerie" et son engagement d'abandonner les servitudes actives qu'il possède sur le domaine de Chaumont-sur-Loire, la Commission se prononce pour l'abandon momentané du projet d'expropriation de "La Pommerie" et la poursuite de l'expropriation du château et des parties du parc appartenant à la princesse d'Orléans-Bourbon. Ces parties sont, à tous points de vue, par leur étendue, par leur intérêt artistique, par les souvenirs historiques qui s'y rattachent de beaucoup les plus importantes.

La Commission demande en outre que "La Pommerie" soit classée parmi les Monuments historiques et que M. Guilpin renonce expressément au droit à l'alimentation en eau par les soins du domaine de Chaumont, au droit d'avoir un portillon d'accès dans le par cet à toutes autres servitudes actives qu'il pourrait posséder sur le domaine.

Manuscrit :

Ancien hôtel de Courteilles englobé dans les bâtiments du ministère de l'Éducation nationale, 110 rue de Grenelle à Paris (Seine)

Dans sa séance du 9 avril 1937, la Commission a émis un avis favorable

1° au classement parmi les Monuments historiques des façades sur cour et sur jardin et des parties intérieures dignes d'intérêt.

2° aux rétablissements d'un jardin à la française après classement des platanes parmi les Sites.

Après une visite attentive des lieux, M. Trouvelot propose

1° de classer les trois salons du rez-de-chaussée, à savoir le grand salon corinthien Louis XVI sur jardin, le petit bureau à la suite et le salon sur cour d'honneur de l'aile droite.

2° d'adopter le dérasement du mur de clôture séparant le jardin de la mairie du VIIe arrondissement sur rue et 80/15/029/210 de son remplacement par une grille.

Dans le grand ensemble de jardin à créer, le jardin particulier du ministre serait isolé à l'aide de treillages.

L'enlèvement des volets, la suppression des câbles téléphoniques le déplacement des caisses à fleurs, la dépose des plaques mises sur le pilastre de la cour rendant à cet hôtel tout son caractère architectural. D'autre part, les menuiseries des portes sur cour devront être remplacées ainsi que les rideaux.

La Commission adopte l'avis du rapporteur et demande qu'aucune modification ne soit apportée à l'Hôtel sans qu'elle ait été appelée à se prononcer.

[Classement]

La Commission émet un avis favorable au classement des monuments suivants :

Forum d'Arles (Bouches-du-Rhône)

Partie de la galerie nord située sous l'Hôtel du Nord Pims [sic] et appartenant à M. Bessière.

Propriété de l'Hermitage et jardin Saint-Michel appartenant aux héritiers Poulard.

Habitations rurales (protection)

Le président signale l'intérêt que présenterait un inventaire des vieilles maisons paysannes françaises.

M. Paquet rappelle qu'un certain nombre de ces demeures figurent à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques et que les acquisitions ont été envisagées en vue de la conservation en place à titre de musées de plein air.

M. Hautecoeur fait remarquer qu'il existe une bibliographie de ces habitations.

Sur la proposition du président, la Commission émet un avis favorable à la nomination du conservateur du département et musée des Arts populaires comme membre de la première section de la Commission des Monuments historiques . 80/15/029/211

Protection de l'ancienne église Saint-Étienne-des-Tonneliers à Rouen (Seine-Inférieure)

M. Paquet avise la Commission que la Compagnie normande d'autobus a repris ce monument pour le démolir et construire à son emplacement des ateliers et des garages.

Le rapporteur estime qu'il n'y a pas lieu de restaurer cet édifice qui a subi trop de modifications au cours des siècles et qu'il n'est pas possible, d'autre part, de le rendre en culte. Seule une nouvelle affectation, en assurant son entretien, le sauverait.

La Commission partageant l'avis d'un rapport émet un avis favorable à l'aménagement et gare de départ après démolition de la façade du XIXe siècle qui masque celle du XVe.

M. Aubert regrette cependant que les autobus puissent avoir accès à l'intérieur des monuments. Le classement parmi les Monuments historiques est adopté. 80/15/029/212

5 novembre 1937(177)

Manuscrit 6

La séance est ouverte à 9 h 30 sous la présidence de M. Georges Huisman. Membres présents : MM. Aubert, Brunet, Cartault, Danis, Deshoulières, Durand, Faure, Haraucourt, Hautecoeur, Hourticq, Lefèvre, Mathiret, représentant le commissaire général au Tourisme, Maringer, Morizet, Paquet, Patouillard, Pontremoli, Pinardon, Rivière, Roussel, Ruprich-Robert, Tillet, Verdier, Verrier, Vitry et Chabaud.
Assistent également à la séance : MM. Formigé, Gélis, Herpe, Huignard et Trouvelot, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.

Le directeur ouvre la séance en offrant des souhaits de bienvenue à M. Mathiret représentant M. Roland-Marcel, commissaire général au Tourisme, et à M. Georges-Henri Rivière, conservateur du département et musée des Arts et Traditions populaires, nommé récemment nouveau membre de la Commission.

De l'opportunité de classement des immeubles offrant un intérêt pour l'histoire de la littérature

Le président fait part à la Commission d'une demande tendant au classement des immeubles sans valeur artistique mais au point de vue littéraire. 80/15/029/222

La Commission rappelle les nombreux classements prononcés pour ce motif. A l'avenir comme par le passé, elle examinera avec la plus grande bienveillance toute proposition tendant à la protection d'un immeuble offrant un intérêt pour l'homme de la littérature.

Hôtel des Invalides à Paris (Seine) :

Projet comportant la construction d'un bâtiment dans la cour de la caserne de Latour Maubourg, agrandissement et surélévation de constructions existantes

M. Paquet rappelle que le classement de l'ensemble de l'Hôtel des Invalides a été prononcé pour permettre sa mise en valeur notamment du côté de Latour-Maubourg après démolition des hangars, réserves que le département de la Guerre a élevés à cet emplacement au XIXe siècle. La réalisation de ce projet a été annexée moyennant le paiement d'une indemnité. Le service des Monuments historiques a obtenu l'évacuation des réserves élevées en face du petit pavillon de Robert de Cotte. Dès que l'état des crédits le permettra, ces bâtiments disparaîtront pour faire place à une grille qui laissera apercevoir l'ensemble des monuments.

L'exécution des travaux envisagés par la direction du Génie consacrerait l'abandon de la mise en valeur de l'Hôtel et aggraverait considérablement un état de fait déplorable du point de vue de l'esthétique.

Ne pouvant s'y résoudre, la Commission a émis un avis très défavorable au projet présenté par la direction du Génie.

Projet de déplacement de la Porte du Pont à Vitry-le-François (Marne)

M. Paquet rappelle la genèse de cette affaire et précise que la délégation qui a pu rendre sur place le 13 mars dernier s'est prononcée contre le déplacement et retenu deux suggestions :

1° la déviation de la R.N. 34 par les boulevards extérieurs

2° la rotation autour de la Porte d'un vaste rond-point permettant de circuler latéralement dans les deux sens.

Les solutions devraient être étudiées par M. l'ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées et des études avec plan à l'appui devaient être faites pour la seconde et transmises à l'administration des Beaux-arts par M. le directeur des Routes au ministère des Travaux-publics.

Par lettre du 9 août, M. le ministre des Travaux-publics fait connaître les prix approximatifs des solutions envisagées ; mais, sur celui qui a été particulièrement retenu, il ne donne ni plan, ni devis, ni aucun des renseignements demandés. Par contre, il transmet les délibérations des assemblées locales favorables au déplacement.

La Commission ne croit pas devoir revenir sur sa manière de voir et se prononce à nouveau pour le maintien de la Porte du Pont à son emplacement, car le déplacement fait perdre toute sa signification historique à une porte de ville ; d'autre part, cette opération ne pourrait s'effectuer sans de graves dommages.

Enfin, si le déplacement était autorisé, on créerait un précédent redoutable pour les portes anciennes qui subsistent encore en France.

Proposition de classement du portail de l'église Sainte-Foy à Chartres (Eure-et-Loir)

M. Paquet avise la Commission que des travaux récents ont permis de découvrir le portail de l'ancienne église Sainte-Foi.

Bien que ce monument soit très mutilé, la Commission estime que les parties qui subsistent offrent assez d'intérêt pour justifier le classement et la réparation aux frais de l'État. 80/15/029/223

Affectation à l'administration des Beaux-arts du château d'Angers (Maine-et-Loire)

M. Verdier fait part à la Commission de la proposition faite par le département de la Guerre de céder à l'administration des Beaux-arts l'ensemble du château et de son enceinte extérieure à l'exception des trois tours situées près de l'entrée.

Le rapporteur est d'avis d'accepter les propositions du ministre de la Guerre et les conditions à cette cession sous les réserves suivantes :

1° l'administration des Beaux-arts aura, pour ses représentants et pour ses visiteurs, la libre disposition de la cour centrale comprise entre l'entrée du château et l'entrée de la chapelle.

2° une petite pièce, actuellement inoccupée sise au rez-de-chaussée de la tour haute du plan H, sera mise à la disposition du service des Monuments historiques pour servir de salle d'attente au public et de salle de garde au gardien chargé d'accompagner le public dans la visite de la chapelle et du donjon.

La Commission adopte l'avis du rapporteur en le remerciant d'avoir mené à bien cette affaire.

Cloître de l'ancienne abbaye de Carennac (Lot)

M. Verdier rappelle que des réparations ne pourront être entreprises au magnifique cloître de Carennac tant qu'il servira partiellement de remise et il propose à la Commission 80/15/029/224 de se prononcer en faveur de l'expropriation, par application de l'article 5 de la loi du 3 décembre 1913, des immeubles nécessaires au dégagement total du cloître, c'est-à-dire des parcelles 1714 et 1718 telles qu'elles sont délimitées sur le plan figurant au dossier.

La Commission émet un avis très favorable à cette mesure et félicite, d'autre part, le rapporteur d'avoir obtenu de M. Roussilhe la promesse d'abandonner gracieusement la servitude de passage qu'il possède sur le cloître.

Réparation de l'église de Corme-Royal (Charente-Inférieure)

M. Brunet signale que des travaux de couverture s'imposent pour la sauvegarde de cet édifice. Les négociations vont être engagées avant d'obtenir que la société distributrice d'électricité enlève le transformateur dont le voisinage déshonore le portail. Une subvention pourrait être versée à la Commune à cet effet, lorsque le déplacement aura été obtenu, la réfection de la couverture serait entreprise.

Fouilles de la cathédrale d'Orléans (Loiret)

M. Jean Verdier fait part à la Commission des découvertes fort intéressantes faites au cours des fouilles.

Dans la sépulture d'un évêque du XIIIe siècle, outre des tissus orientaux, on a trouvé une crosse, une patère et un calice que les membres de la Commission peuvent admirer ; dans d'autres sarcophages, on a découvert une crosse en émail limousin du XIIIe siècle et 2 médaillons byzantins cloisonnés sur or.

Les objets apportés à Paris pour être nettoyés seront exposés au trésor de la cathédrale d'Orléans.

M. Paquet fait savoir à la Commission que l'établissement d'un plancher métallique permettra de ne pas combler la fouille pratiquée. 80/15/029/225

Achèvement de la restauration de la chapelle de l'Oratoire à Avignon (Vaucluse)

La Commission émet un avis favorable à l'exécution, sur deux exercices, de travaux prévus au devis de 290 627 Francs 96 pour la remise en état de ce beau monument du XVIIIe siècle, propriété de l'État.

Protection du Pont du Gard à Vers-Pont-du-Gard (Gard)

La Commission demande que la réparation du Pont soit complétée par la consolidation du rocher sur lequel repose l'édifice et se prononce pour l'emploi de sacs de béton mis en place par un scaphandrier pour le bouchement des crevasses et d'injections de ciment pour remplir les excavations et lier les sacs de béton au rocher.

Restauration de l'Amphithéâtre d'Arles (Bouches-du-Rhône)

Devant l'état de l'édifice M. Formigé demande que l'accès soit interdit au public ; la Ville, propriétaire du monument dont elle tire des ressources, refuse de participer aux dépenses. L'administration des Beaux-arts demandera au préfet de fermer l'amphithéâtre, si la Commune ne revient pas sur sa décision.

restauration de l'Amphithéâtre de Nîmes (Gard)

M. Collin expose à la Commission les résultats très satisfaisants des essais faits par M. Chauvel pour consolider l'édifice 80/15/029/226 tout en conservant les linteaux brisés.

Cette solution, forte intéressante du point de vue esthétique, est adoptée par la Commission qui vote des félicitations à M. Chauvel.

Restauration du cloître de l'ancienne abbaye Saint-André-le-Bas à Vienne (Isère)

La Ville ayant acquis les immeubles nécessaires pour le dégagement et la mise en valeur du cloître, la Commission demande l'exécution aux frais de l'État des travaux projetés au devis de M. Formigé : démolition des constructions sans valeur, démurage des arcades du cloître, réfection des charpentes et couvertures, création d'un jardin sur l'aire et aménagement en musée lapidaire des locaux attenant au rez-de-chaussée.

Construction de sacristies dans la cathédrale de Marseille (Bouches-du-Rhône)

La Commission émet un avis favorable à l'exécution du projet établi par M. Formigé.

Projet de classement du Fort de Joux à La Cluse-et-Mijoux (Doubs)

La Commission estime que le Fort de Joux devrait figurer, avec ses abords, sur la liste des Sites.

Proposition de classement de l'abbaye de Boquen à Plénée-Jugon (Côtes-du-Nord) 80/15/029/227

La Commission émet un avis favorable au classement des vestiges de l'abbaye, à l'exception du bâtiment situé au nord-ouest du cloître.

Restauration à fronton de l'école des Beaux-arts de Tours (Indre-et-Loire)

Avis favorable au remplacement des sculptures qui sont d'une insignifiante composition et d'une grande faiblesse, l'examen par les compositions restituant leurs grandes lignes et ayant en elles mêmes du caractère tout en étant appropriées à celui du mouvement.

La sculpture devra être confiée à M. Gaumont.

Proposition de classement au Muséum d'histoire naturelle à Paris (Seine)

La Commission adopte le classement du porche d'entrée 57 rue Curvier et l'inscription à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques de la grille de la Pitié.

Proposition de classement du Nymphée de Chatou (Seine-et-Oise)

La Commission estime que celle de Soufflot offre assez d'intérêt pour justifier son classement, au besoin d'office.

Une délégation étudiera sur place l'étendue du terrain qu'il conviendrait de classer autour de la Nymphée pour lui conserver un cadre qui la mette en valeur. 80/15/029/228

Restauration de la grande fenêtre de la face sud du transept de l'église Saint-Quiriace à Provins (Seine-et-Marne)

La Commission adopte l'exécution des travaux rendus urgents par le décollement de la cloison de briques qui obstrue une grande partie de la baie.

Avis favorable au classement

La Commission émet un avis favorable au classement des édifices suivants :

Croix du XVIe siècle à Villotte-Saint-Seine (Côte-d'Or)

Maison située 12 rue Kéréon (façade sur rue et toiture) à Quimper (Finistère)

Chapelle de Jalbac à Moussages (Cantal)

Église de La Turbie (Alpes-Maritimes)

Mas de Brau (façade sud) à Mouriès (Bouches-du-Rhône)

Maison dite de François Ier (toiture, façade sur rue et façades latérales sur la largeur d'une travée) à Luxeuil (Haute-Saône) 80/15/029/229

3 décembre 1937(178)
La séance est ouverte à 9 h 30 sous la présidence de M. Georges Huisman, direteur général des Beaux-arts. Membres présents : MM. Aubert, Bonnier, Brunet, Charléty, Danis, Deshoulières, Focillon, Hautecoeur, Honnorat, Paul Léon, Mathiret, représentant M. Roland-Marcel, Muller, Paquet, Patouillard, Pinardon, Pontremoli, Georges Henri Rivière, Roussel, Sallez, Verdier, Verrier.
Assistent également à la séance : MM. Collin, Gélis et Trouvelot, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques. Se sont fait excuser MM. Faure, Fourcade, Grimpret, Lefèvre et Herpe.
Domaine de Fontainebleau (Seine-et-Marne)

Projet de replantation de l'allée de Maintenon

La Commission adopte les propositions établies par le service des Ponts et Chaussées.

Réfection des berges de l'étang des carpes

L'architecte devra établir un projet qui sera soumis à la Commission prévoyant

1° le curage de l'étang,

2° la réfection du système de vidange et de trop plein,

3° le rétablissement du mur de soutènement 80/15/029/230 en pierre de levée.

4° la réparation de la berge gazonnée de l'allée de Sully sans modifier son aspect.

Agrandissement de l'hôtel de Ville de Nancy (Meurthe-et-Moselle)

Après examen de plans proposés la Commission estime qu'il n'y a pas d'inconvénient à autoriser leur exécution à la condition qu'en aucun point des places Stanislas et de la Carrière les nouveaux bâtiments ne soient visibles au-dessus de la façade principale.

Proposition de classement du château d'Eu (Seine-Inférieure)

La Commission émet un avis favorable à l'inscription à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques à l'exclusion des appartements de Mademoiselle de Montpensier, du duc de Lauzun et de la reine Amélie, qui devront être classés.

L'inscription du domaine à l'Inventaire des Sites devra être mise à l'étude.

Ancienne abbaye du Thoronet (Var)

Projet d'expropriation des immeubles appartenant à Mme Lecerf

M. Verdier expose l'intérêt qu'il y aurait à compléter le groupement entre les mains de l'État des bâtiments et des terrains de l'ancienne abbaye cistercienne en vue de la remise en état du monastère et de la reconstitution de son cadre ancien qu'il est nécessaire de protéger contre l'exploitation des bauxites. 80/15/029/231

Adoptant les conclusions du rapporteur, la Commission émet un avis très favorable à l'expropriation des immeubles Lecerf. L'acquisition devra être déclarée d'utilité publique le plus tôt possible par un décret en Conseil d'État conformément aux dispositions de l'article 6 de la loi du 31 décembre 1913.

Expropriation des terrains appartenant à la Société des bauxites de Provence

La Commission demande que M. Verdier négocie avec la direction générale des Domaines en vue de la poursuite de la procédure d'expropriation.

Proposition de classement de la Maison natale du maréchal Foch à Tarbes (Hautes-Pyrénées)

La Commission estime que cette demeure offre un intérêt historique suffisant pour justifier un classement d'office.

Aménagement du musée de la Manécanterie à Lyon (Rhône)

La Commission émet un avis très favorable à l'exécution des travaux nécessaires à la restauration du monument et à son utilisation comme abri des trésors [barré] de la cathédrale.

Proposition de classement des fortifications d'Entrevaux (Basses-Alpes) 80/15/029/232

M. Honnorat ayant appelé l'attention de la Commission sur l'intérêt qu'il y aurait à protéger l'ensemble des fortifications, un avis favorable au classement est émis.

La protection du site devra être également mise à l'étude.

Proposition de classement des remparts de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire)

La Commission adopte cette mesure.

Église de Serrières (Ardèche)

La Commission demande que le bénéfice du classement, réservé jusqu'ici à la nef, soit étendu à l'ensemble du monument.

Plan d'aménagement de Limoges (Haute-Vienne)

Tout en regrettant vivement de ne pouvoir sauvegarder l'ordonnance de la place Denis Dussoub, la Commission émet un avis favorable à la déclaration d'utilité publique du plan, sous les réserves formulées par M. Formigé.

Plan d'aménagement de Sainte-Livrade (Lot-et-Garonne)

La Commission adopte l'exécution de ce plan dans les conditions formulées par M. Formigé.

Érection en station de tourisme

Montgenèvre (Hautes-Alpes) et Saint-Étienne-de-Tinée (Var) 80/15/029/233

La Commission émet un avis favorable à cette érection, mais demande que la loi du 24 septembre 1919 soit modifiée en vue de remplacer l'avis de la Commission des Monuments historiques par celui de la Commission supérieure des Monuments naturels et des Sites.

Classement

La Commission adopte le classement des ensembles suivants :

Église de Latouille-Lentillac (Lot)

Logis du Roy à Bourbon-l'Archambault (Allier), rare exemple d'établissement de baies du XVIIIe siècle conservé intact.

Villefranche-de-Conflent (Pyrénées-Orientales)

Fenêtre du XVe siècle d'un immeuble situé rue des Ursulins à Ille-sur-Têt

Chapelle de Jalhac de Moussages (Cantal)

Église de Bourg à Salles-la-Source (Aveyron)

Église de Lurcy-Lévis (Allier)

Chapelle Saint-Jean à Amboise (Indre-et-Loire)

Terrains entourant les remparts à Villefranche-de-Conflent (Pyrénées-Orientales)

Soucieuse de protéger les abords des fortifications de Villefranche-de-Conflans, la Commission émet un avis favorable au classement des terrains désignés par M. l'architecte en chef Nodet dans un rapport en date du 29 juillet 1937. 80/15/029/234


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