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LA MORANDIÈRE Jules, Édouard POTTIER de

n. Blois, 12 mai 1813, d. 1883.

D'abord avocat, il entra à l'école des Beaux-Arts en 1843 et fut l'élève de Duban. Architecte du département du Loir-et-Cher à partir du 4 octobre 1845 ; architecte de la ville de Blois à partir de la même année.

Attaché à la commission des monuments historiques, inspecteur de Duban sur le chantier de restauration du château de Blois à partir de 1846. Il a construit et rénové un grand nombre d'églises, notamment l'église de Lamotte-Beuvron et celles de Trilly, Candé, Bouré et de la Chapelle-Enchérie ; il a édifié la halle aux grains de Blois (concours de 1846, construction en 1849) et le dépôt d'étalons dans la même ville (1854) en tant qu'architecte du ministère de l'agriculture et du commerce ; il y a construit également les bâtiments neufs de l'Hôtel-Dieu. Il a restauré le château de Chaumont-sur-Loire.

En 1856, il reçoit la médaille de première classe pour dévouement dans les inondations de 1856 ; en 1863, la légion d'honneur. Il a été secrétaire du comité local pour l'exposition universelle de Paris (1855) et membre de la société des sciences et lettres de Blois et de la société archéologique de l'Orléannais.

Architecte diocésain de Blois à partir de 1846, il a construit la chapelle du grand séminaire. Après 1848, La Morandière est maintenu en tant qu'architecte diocésain. Duban avait fait valoir (F19 4545, lettre au directeur général des cultes du 17 mars 1849) que ne pas le faire serait « cette fois un juste sujet de plainte à ajouter à tous les griefs mal fondés qu'a fait naître l'organisation que l'on doit à votre justice et à votre zèle éclairé ». En 1853, Reynaud écrit à son sujet (compte-rendu du personnel) :

M. de La Morandière est un fort bon architecte ; c'est un homme instruit, d'un esprit droit, d'excellentes manières et qui occupe dans la ville de Blois une position très convenable. Ses travaux du grand séminaire m'ont paru bien exécutés et bien conçus sauf quelques détails d'importance tout à fait secondaire. Je regarde M. de La Morandière comme l'un de nos meilleurs architectes résidents.

En juillet 1859, Hamille est plus réservé, l'estimant « assez bon architecte, exact, soumis, considéré » mais n'ayant exécuté aucun travail important. Il change de point de vue en août 1862 :

M. de La Morandière est sans contredit, l'un des meilleurs agents de l'administration des cultes dans les départements. Non seulement il est régulier dans les écritures, économe dans ses travaux mais il a un talent artistique suffisant. Il a construit un assez grand nombre d'églises et de presbytères et jamais les communes n'ont élevé la moindre réclamation sur la direction des travaux. M. de La Morandière appartient à une famille très honorable et il a, à Paris, des relations élevées. Je sais que M. Drouyn de Lhuys a pour lui estime et affection. Je pense donc, sans me prononcer sur la question d'opportunité et de priorité que M. de La Morandière est digne de la distinction sollicitée pour lui (la légion d'honneur) par M. le préfet du Loir-et-Cher.

La Morandière fut décoré de la légion d'honneur le 14 août 1863.

La même année, une polémique l'opposa à Didron : il avait fait paraître une brochure intitulée : « L'archéologie a fait son temps ». Le rédacteur des Annales archéologiques écrivit alors (t. XXIII, 1863, p. 171) : « Pour ne pas être désagréable à M. de La Morandière, je voudrais chanter comme lui la mort de l'archéologie chrétienne : par malheur... en cette année 1863, elle est plus active qu'à ses débuts et plus vivante encore qu'en 1840 ».

A l'exception de sa correspondance, les archives de La Morandière ont disparu lors de l'invasion allemande de 1870.

Voir aussi : REYNAUD François, Léonce.