Présentation

 

Dictionnaire des imprimeurs-lithographes du XIXe siècle

 

En 1817, dans l’arsenal de surveillance des métiers du livre apparaît un brevet d’imprimeur-lithographe sans lequel nul ne peut exploiter la lithographie, cette nouvelle technique d’impression, inventée vingt ans plus tôt en Allemagne. Sage précaution qui permet aux régimes successifs d'empêcher que ce procédé rapide et peu cher ne profite à l'estampe politique. La lithographie n'en connaît pas moins un très grand essor, tant elle répond, par la multiplicité de ses utilisations, aux besoins d'un siècle de transformations économiques et sociales profondes. Bien plus que l’illustration des livres et les publications satiriques, ce sont donc les travaux de ville (papiers à en-tête, faire-part, lettres de voiture....) et la publicité commerciale (affiches, emballages illustrés, étiquettes …), les impressions administratives et judiciaires, les dessins techniques et cartographiques, les décors d'objets (éventails, abat-jours, écrans de cheminée, jouets...) dont la consommation se démocratise, qui, pendant longtemps, font tourner les presses lithographiques.

Derrière l’énorme production lithographique du XIXe siècle, il y a tout un monde d’imprimeurs spécialisés que ce Dictionnaire se propose de faire connaître à partir du dépouillement des dossiers constitués pour l’obtention du brevet d’imprimeur-lithographe et, après 1870, des simples déclarations d’activité. Les éléments fournis par ces documents déposés aux Archives nationales ont été complétés d’informations puisées à d’autres sources : correspondances, dossiers de faillite, brevets d’invention, archives notariales, sources policières, collections d’estampes et de livres déposés à la Bibliothèque nationale de France et dans de nombreuses autres institutions. Aux imprimeurs-lithographes parisiens recensés par Corinne Bouquin en prolongement de sa thèse de doctorat dirigée par Henri-Jean Martin et consacrée à l'imprimeur Lemercier, sont venus s’ajouter leurs confrères de province, pour former un corpus de plus de 5 000 noms.

Chacune des notices rassemble données personnelles (origine sociale et géographique, formation…) et professionnelles (carrière, faillites et déboires judiciaires, production…), complétées de références bibliographiques et iconographiques. La base est, par ailleurs, consultable dans son ensemble pour des recherches statistiques ou sérielles.

La conception de ce Dictionnaire s’est inscrite dans le cadre d’une réflexion menée au sein du Labex CAP et consacrée à l’évolution des techniques de reproduction et à leur influence sur la transmission du patrimoine visuel.

 

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Corinne Bouquin                                                         Élisabeth Parinet

Docteur en histoire du livre                                              Professeur émérite

Bibliothèque nationale de France                     École nationale des chartes

 

École nationale des chartes, Centre Jean Mabillon