FORMENTIN Joséphine, Clémence

Nom: 
FORMENTIN
Prénom: 
Joséphine, Clémence
Date de début d'activité: 
22/06/1824
Date de fin d'activité: 
14/02/1856
Adresses professionnelles: 

10, rue des Saint-Pères (1828)
59, rue Saint-André-des-Arts (1824)

Ville - Département: 
Paris
Adresse personnelle: 

13, rue de Romainville à Belleville
16, rue Serpente, chez les Goujon (1824)

Prédécesseurs: 
Successeurs: 
Informations personnelles: 

Elle est née en 1802 à Belleville (Seine). Son père a été  juge de paix à Paris au début de la Révolution, puis chef de bureau, dans l'administration des impositions indirectes à Reims et à Paris, jusqu'à sa mort en 1819. Sa mère, restée seule avec ses deux filles, est propriétaire de la maison qu'elle habite à Belleville, mais sa ferme champenoise a été incendiée par la guerre en 1814. Joséphine Clémence est venue vivre à Paris chez  Denis Louis Goujon, précédemment collègue de son père, et bibliothécaire à la Bibliothèque Mazarine, pour se perfectionner en dessin ; elle a été élève d'Abel de Pujol, dont de nombreuses peintures orneront les églises parisiennes.

Informations professionnelles: 

Elle forme une association  pour diriger un établissement lithographique avec Goujon, mais, comme il ne peut y avoir qu'un titulaire de brevet, ils ont choisi de faire la demande pour elle. Peu de temps après avoir demandé (le 17 février 1824) ce brevet par création, avisés oralement que le ministre n'en accorde plus, ils décident de demander le transfert de celui de Lemonnier (24 février). L'affaire traîne : l'administration remarque que la femme de Goujon est divorcée, se demande si Melle Formentin ne jouerait pas le rôle de prête-nom, s'inquiète de la nature de ses liens avec Goujon... Ayant accumulé les recommandations, celle du chevalier de Daubier et du vicomte de Castelbajac notamment, l'assurance des bons sentiments politiques et de la fortune de Goujon qui vient de richement doter sa fille, et des moyens financiers dont la mère de Clémence dispose, le transfert du brevet lui est finalement accordé en juin.
Elle est la plus importante femme lithographe de la période. Elle emploie une trentaine d'ouvriers en 1844 et, pendant une quinzaine d'années, elle a pour prote l'Alsacien Charles Hancké, formé chez Engelmann à Mulhouse puis à Paris, qui la quittera pour se mettre à son compte comme dessinateur lithographe à Paris, puis à Bouxwiller. Elle "fait pour plus de 100 000 F d'émission de produits chaque année", note le jury de l'Exposition des produits de l'industrie. L'une de ses spécialités est l'impression de couvertures illustrées pour les partitions musicales et de portraits d'artistes, musiciens et danseurs. Elle imprime aussi des portraits de "Célébrités contemporaines", des types féminins dus à Philipon (L'appétissante boulangère, La complaisante quincaillière..., 1828), illustre des ouvrages archéologiques (Essais historiques sur la ville d'Étampes de Maxime de Montrond, 1836), des éditions de luxe (La Henriade, 1825), des planches reproduisant les alphabets pali pour l'Essai sur le pali, langue sacrée..., de Burnouf et Lasser (1826) ... Ses cartes publicitaires, joliment ornées, proclament qu'elle accepte aussi tous les travaux d'écriture et de dessin, c'est-à-dire des travaux de ville comme des en-têtes, des publicités... Elle  vend aussi tous les articles pour le dessin et l'autographie.
Elle reçoit une médaille à l'Exposition des produits de l'industrie française en 1827 (bronze) "pour des lithographies très nettes et d'un fort bel effet", puis n'expose plus jusqu'en 1844 où elle reçooit une médaille d'argent pour des épreuves d'estompe et de lavis sur pierre.
  En août 1842, elle est poursuivie pour avoir livré à Bulla et Delarue des portrait du duc d'Orléans, d'après Lami sans avoir fait de dépôt préalable ; les scellés sont apposés sur la pierre lithographique et les exemplaires saisis. Après intervention de Gourgaud et explications de l'auteur de la lithographie qui voulait illustrer une brochure favorable à la famille royale, elle est mise en garde avec les marchands d'estampes  Bulla et  Delarue, et les scellés sont levés. Ce zèle policier avait été d'autant plus intempestif que l'imprimerie donne une suite imposante de lithographies suite au décès du duc d'Orléans et à son enterrement.
En 1845, son atelier d'une quinzaine de presses est fondu dans celui de Lemercier.
Maurin, Nanteuil, Philipon, Grenier sont quelques-uns des artistes dont elle a imprimé les lithographies.

Bibliographie Sources: 

Archives nationales  F18 1764

Remarques: 
E. P., 4/3/2019