MALTESTE Félix

Nom: 
MALTESTE
Prénom: 
Félix
Date de début d'activité: 
22/02/1838
Adresses professionnelles: 

18, rue des Deux-Portes Saint-Sauveur (1837-1879)
15-17,  rue Trainée Saint-Eustache (1834)
16, rue des Petites Écuries (1838)
6, rue de Malte (1839)
22, rue Dussoubs (1882)

Ville - Département: 
Paris
Adresse personnelle: 

55, rue de Grenelle Saint-Honoré (1834)

Informations personnelles: 

Il est né le 26 avril 1798 à Poitiers (Vienne). Il est marié et père de 3 enfants. Arrivé à Paris en 1815, il a travaillé chez  Pillet aîné, Firmin Didot, puis chez Dupont comme compositeur.
Membre de la première Commission spéciale, puis de la Chambre des imprimeurs de Paris, il adresse, en 1843, Quelques observations à Messieurs les ouvriers imprimeurs de Paris pour convaincre les pressiers de participer, comme les compositeurs, à la Commission paritaire maîtres/ouvriers et engager les négociations sur le Tarif, l'apprentissage, les caisses de secours... Le 21 mars 1848, Malteste et ses ouvriers versent 177 F, produit d'une journée de travail,  au Trésor public en soutien à la jeune République.

Informations professionnelles: 

En 1826, il demande un brevet d'imprimeur en lettres, sans succès. En 1829, il s'associe avec Louis Augustin Mie pour une imprimerie qui sera au nom de ce dernier, mais ils se séparent dès l'année suivante et Malteste s'associe avec Dupont et Laguionie dont il est le prote jusqu'en 1834. Il fait alors une demande de brevet d'imprimeur en lettres et libraire pour Angers. Il essuie un refus, bien qu'il soit soutenu par le fils de Las Cases  et  le député Vivien, et qu'il souligne  que "c'est de l'imprimerie dont il était alors l'un des  propriétaires que sont sorties les premières protestations contre l'odieuse violation des lois que la Restauration s'était permise" dans une lettre du 8 décembre 1833. Même refus pour une demande de brevet pour Poitiers. Dans les deux cas, le Préfet invoque la saturation du marché. Le 9 septembre 1834, il obtient enfin un brevet d'imprimeur en lettres, en reprenant l'imprimerie de Carpentier-Méricourt qui, outre des travaux de ville, imprime des journaux dont les Petites Affiches. Bailleul, dans son rapport a souligné son rôle modérateur en 1830 quand les ouvriers voulaient détruire les presses mécaniques et "le zèle qu'il déploya  pour maintenir l'ordre lors des dernières coalitions  d'ouvriers imprimeurs" de 1834. Lui-même a installé une presse mécanique dans l'immeuble voisin au 17, rue Traînée Saint-Eustache.
En 1837, il demande un brevet de lithographe : "Presque tous mes travaux d'impression se composent d'ouvrages de ville, spécialité des lithographes, et l'imprimerie ne me donne pas  la possibilité de luttter avec avantage contre la lithographie dont la concurrence m'enlève la majeure partie de ma clientèle". Il l'obtient de même que l'autorisation d'utiliser un local supplémentaire pour la composition  des Annuaires judiciaire  et du commerce, qui réclame temporairement une trentaine d'ouvriers supplémentaires ; elle sera renouvelée l'année suivante pour leur réactualisation effectuée 6, rue de Malte.
Le 1er juillet 1846, il est en faillite, mais, en association avec ses ouvriers, il continue à faire tourner son imprimerie. Le 14 mai 1847, il doit  de nouveau déposer son bilan ; Belin-Leprieur, le juge commissaire de la faillite  l'autorise à poursuivre son activité. Sa situation financière reste précaire au moment où il doit affronter plusieurs condamnations. Toutefois, l'imprimerie passera ce cap du début de l'Empire et continuera son abondante production jusqu'aux années 1880.
Si sa production est assez variée jusqu'en 1839, elle est dominée à partir de cette date et jusqu'en 1883, par les publications médicales pour plus d'un millier de titres, sous l'égide de l'Académie de médecine, de l'Union médicale et de nombre de sociétés médicales. Plus limitée dans le temps, moins importantes en nombre de titres, mais source d'ennuis judiciaires est sa production d'écrits politiques. Rares, mais d'opposition (Saint-Simonisme,  Des Idées napoléoniennes de Napoléon-Louis Bonaparte) jusqu'aux années 1840, elles sont ensuite nombreuses et nettement ancrées à gauche : Malteste publie les manifestes de Cabet (A bas les communistes, Aux Membres du gouvernement provisoire Aux électeurs de la Seine La Femme, son malheureux sort dans la société actuelle..., Système de fraternité, Cabet aux Icariens de France ), mais aussi adresses électorales, publications de banquets et de clubs, déclarations de socialistes plus obscurs(Grâce aux rouges, par un citoyen de Carpentras...). Il est condamné pour l'impression d'une brochure socialiste, La propagande électorale, qui lui vaut une amende de 2 000 F le 2 mai 1849. Elle est réduite à 200 F sur avis du commissaire inspecteur de Truy qui souligne que Malteste imprime aussi bien les écrits communistes de Cabet que  ceux du Comité napoléonien, tant il a besoin de travailler. Il jouit toutefois de moins d'indulgence l'année suivante : l'autorisation d'imprimer le Journal de Sacramento, organe des actionnaires des mines d'or de Californie, dans l'atelier de Boulé que celui-ci a déserté, lui est refusée le 31 janvier 1850 ; en août, il est condamné à 3 000F d'amende pour défaut de nom et adresse sur une réclamation électorale. L'administration de la Librairie hésite car elle sait que Malteste est personnellement insolvable et  la société en commandite dans une situation difficile car elle doit 3 000 F de dividende de faillite ; le Préfet de police, de son côté, écrit : "Bien que les opinions politiques du pétitionnaire soient avancées, on l'a vu se conduire  comme un ami de l'ordre pendant les journées de juin 1848". Néanmoins, en raison de sa condamnation antérieure et des nombreux écrits socialistes publiés,  l'amende est seulement réduite de moitié le 22 novembre 1850. Il ne publiera plus d'écrits politiques, à l'exception de rares hommages au régime (Hommage à Sa Majesté Impériale Napoléon III) ou d'un court texte lithographié, Cabet aux Icariens de France (1852).
Alors que sa production typographique a été très abondante, il ne semble pas que son utilisation de la lithographie ait été très importante. En 1854, sur un total de 40 ouvriers, 9 sont employés pour la lithographie.  Bien qu'il soit difficile d'apprécier le volume de ses travaux de ville, il semble qu'il se soit limité à quelques illustrations et ornements de livres, ses 4 tableaux de l'Origine du langage (1835) restant bien loin de la perfection de la Grammaire égyptienne de Champollion éditée par les Didot en 1836. La mention "Typographie et lithographie Félix Malteste et cie" apparue en 1841 sur les couvertures cède progressivement  la place dès 1847 à "Typographie Félix Malteste et cie" .
 

 

Bibliographie Sources: 

Archives Nationales F18 1798

Gauthier (Victor-Eugène), Annuaire de l'imprimerie et de la presse pour 1854, p.32.

Remarques: 
Revu E. P., 7/4/2019