Nom: NUNEZ de TABOADA Prénom: Étienne Date de début d'activité: 07/05/1818 Date de fin d'activité: 01/12/1820 Adresses professionnelles: 26, rue Feydeau Ville - Département: Paris Adresse personnelle: 26, rue Feydeau (1818) |
Il est espagnol d'origine et, en 1818, il habite en France depuis 26 ans et Paris depuis 22 ans. Il aurait été naturalisé en 1802 et aurait tenu une maison d'éducation à Bayonne. Il est interprète juré auprès des tribunaux, de la Préfecture de police et du cabinet topographique du Roi. Il a une importante production de traductions (Constitution politique de la monarchie espagnole,1814), de dictionnaires et de grammaires espagnoles. Son dictionnaire français-espagnol / espagnol-français, dont la première édition date de 1812, connaîtra de nombreuses rééditions.
Il dit avoir acheté le secret des procédés chimiques relatifs à la "lytographie". Il veut utiliser ses procédés pour le service de l'établissement d'Interprétation générale de toutes les langues mortes et vivantes (un bureau de traduction) dont il est directeur. Il a déjà acheté deux presses qui doivent lui permettre de faire des économies importantes pour l'impression des circulaires de sa société. Quelques mois plus tard, en avril 1818, il dit avoir été sollicité par Senefelder pour une association et l'utilisation de 8 presses qui feraient "plus que des écritures, mais aussi des dessins, estampes et autres objets auxquels peut s'étendre l'art lytographique". Le capital serait rapidement porté, grâce à des capitaux étrangers, à 1 million. Toutefois, le 1er décembre 1820, il doit reconnaître qu'il ne s'est pas servi de son brevet et n'a pas l'intention de le faire ; il demande à "faire effacer son nom du registre des imprimeurs". En mai 1828, ayant retrouvé le brevet qu'il croyait avoir perdu, il décide de l'exploiter et demande que l'on considère nulle et non avenue sa renonciation de 1820. Il justifie ainsi le délai écoulé : "Mon brevet a été retrouvé sous l'administration de M. Franchet, mais connaissant le peu de dispositions de cet administrateur à encourager les établissements propres à propager les Lumières, je me suis abstenu de faire aucune demande en réhabilitation ou en restitution de la lettre de démission, en attendant un meilleur ordre des choses. Aujourd'hui qu'un système plus conforme à la situation, aux Lumières et aux besoins du pays paraît avoir été adopté...". Le titre ayant été annulé, il faudrait lui en accorder un nouveau. L'affaire n'a pas de suite, d'autant qu'un rapport insinue qu'il avait vendu 500 F son brevet à un graveur en taille-douce nommé Léger dit Pomel.
Archives Nationales F18 1806