POULET dit POLLET Jacques

Nom: 
POULETdit POLLET
Prénom: 
Jacques
Date de début d'activité: 
31/07/1843
Date de fin d'activité: 
19/10/1855
Adresses professionnelles: 

380, rue Saint-Denis (atelier typo et litho)
86, passage du Caire (atelier en taille-douce)
331, rue Saint-Denis (1854)

Ville - Département: 
Paris
Successeurs: 
Informations personnelles: 

Il est né le 8 mai 1796 à Paris ; son père était boulanger. En 1843, il vit maritalement avec la même femme depuis 22 ans et il en a un enfant ; il est officier de la Garde nationale. Il signe des trois points des francs-maçons et il imprime l'Historique, but, esprit de la F ∴ M ∴,  discours de Jean Antoine Guillaume Bailleul prononcé en 1839.

Informations professionnelles: 

Depuis 1808, il a travaillé dans l'imprimerie  comme  ouvrier typographe et comme compositeur et il est installé graveur en taille-douce depuis les années 1820 au passage du Caire ; il y fait aussi la commission. Il fait une première demande par création en 1834 qui reste sans succès puisque le nombre des imprimeurs est limité à Paris ; après avoir trouvé un brevet à racheter, celui de Gondelier franc-maçon comme lui,  il est breveté imprimeur en lettres le 7 avril 1837, malgré les objections de l'inspecteur Truy : le brevet aurait été payé 55 000 F par Pollet, Soupe et Guillois qui auraient l'intention d'ouvrir leur atelier à d'autres ouvriers imprimeurs succursalistes du passage du Caire. Pollet s'engage à ne pas accepter de succursalistes.
Il reste très surveillé parce qu'il  vit dans un milieu franc-maçon (Chabert, Gondelier...) et républicain. De plus, malgré son premier engagement, dans son imprimerie travaillent toujours des imprimeurs "marrons" (Juteau, Carré, Navarre, Vassal...) sous son nom. Les petites condamnations se multiplient dès 1840 pour des motifs très légers (oubli de dépôt d'un numéro du journal musical Le Ménestrel), mais leur accumulation (condamnations des 11 décembre 1839, 15 et 23 janvier 1840 à deux amendes de 5 000 F et une de 1 000 F) pousse Pollet à demander une grâce qu'il obtient en échange d'une régularisation de sa situation : en septembre 1841, il avise l'administration que Juteau et Vassal ont obtenu des brevets et qu'il s'est officiellement associé avec Vert, Navarre, Soupe et Carré , sa première association avec Soupe et Guillois a été annulée puisque Guillois a obtenu lui aussi un brevet. Le directeur de la Librairie recommande donc au ministre des Finances, en février 1842, de diminuer de moitié les amendes. Le 18 août 1842, l'ensemble des amendes de Pollet est officiellement réduit à 1 500 F. Entre-temps, en juin 1842, l'inspecteur Truy "faisant une tournée de surveillance", avise chez Pollet un prospectus qui ne porte de nom d'imprimeur ; aussitôt il en fait la saisie.
En 1843, il deamnde un brevet de lithographe ;  le directeur de la Librairie, reconnaît que son association  ressemble fort à une société fictive, mais comme aucun écrit répréhensible n'a été imprimé dans son imprimerie, il accepte que Pollet soit breveté lithographe.
Le 24 janvier 1846, l'inspecteur de la Librairie Diet constate que Pollet groupe les déclarations de deux mois de travaux et les imprime avant même d'avoir déposé la déclaration. En mars 1846, pour non déclaration, non dépôt et absence de nom d'imprimeur d'un billet de mariage satirique de 1844, qui a été jugé comme un écrit (une plaisanterie de carnaval) et non un bilboquet (un vrai faire-part de mariage),  il écope d'une amende de 5 000 F. L'affaire tourne à l'imbroglio à la suite de l'impression d'une affiche mettant en scène les mêmes personnages qui portent plainte pour diffamation. Il rédige un long plaidoyer pour sa défense et obtient que l'amende soit réduite à 200 F, le directeur de la Librairie plaidant encore l'indulgence et  jugeant l'amende disproportionnée. Il sera encore poursuivi en août 1848 pour avoir imprimé un texte qui était la contrefaçon d'une brochure consacrée à Une nouvelle méthode dépurative, et, en 1849, pour des cartes de visite et faire-part portant le nom de ses associés, Auerbach ou Carré.
En 1852, arguant de 33 ans d'exercice de la gravure, il demande un brevet pour utiliser sa presse en taille-douce installée dans une boutique du passage du Caire ; le commissaire inspecteur Gaillard soutient qu'il ne fait de cartes de visite qu'au jour de l'An et que, le reste du temps, la boutique lui sert d'enseigne ; il suffit donc de lui accorder une autorisation pour la taille-douce, ce qui est fait le 31 juillet 1852. L'Annuaire de l'imprimerie et de la presse  juge en 1854, qu'il "ne fait guère que des travaux de ville".
En septembre 1855, il cède son brevet d'imprimeur en lettres à Blot et, le mois suivant, celui de lithographe à Vavasseur.

Associés: 
Bibliographie Sources: 

Archives nationales F18 1814

Remarques: 
Revu E. P., 27/12/2020.