Nom: CARDON Prénom: Louis, Charles Date de début d'activité: 02/05/1826 Date de fin d'activité: 10/11/1829 Ville - Département: Troyes (Aube) |
Il est né le 27 septembre 1787 à Provins (Seine-et-Marne). Son père était médecin. C'est un ancien officier de l'Empire, chevalier de la Légion d'honneur qui a démissionné en 1815 après 14 ans de service. A Troyes, en 1848, il a été colonel commandant la légion de la Garde nationale.
Il est devenu imprimeur en lettres à Nogent-le-Rotrou le 15 juin 1815, puis libraire le 31 janvier 1816. Il dit avoir perdu son brevet de typographe à cause de ses opinions bonapartistes. Après avoir vendu son imprimerie de Nogent-le-Rotrou à Lecomte en juin 1820, il s'est installé à Troyes où il a racheté l'imprimerie de Goblet et repris son brevet le 22 octobre 1821. Il justifie sa demande de brevet de lithographe par les besoins d'une école royale de dessin, gratuite, ouverte à Troyes. Toutefois, en mai 1828, Anner reprend son brevet de libraire et, en novembre 1829, Laloy reprend celui de lithographe. Il se consacre désormais entièrement à l'impression typographique. Ses opinions, dont il dira plus tard qu'elles n'ont jamais changé, lui valent une surveillance particulière de son activité d'imprimeur en lettres, comme en témoigne un rapport de 1847 signalant qu'il a fait l'achat à Paris, grâce à un intermédiaire, d'un lot de caractères d'un montant de 800 F. En 1851, malgré ses protestations de fidélité au bonapartisme, il est condamné à un mois de prison et une amende de 100 F pour complicité de diffamation à l'égard du maire de Langres dans un article du Républicain de la Haute-Marne. "Déjà connu pour ses opinions hostiles, mais, à partir de 1848, ouvertement socialiste, il a mis ses presses à la disposition du parti rouge de Paris et des départements limitrophes de l'Aube. Ainsi, c'est chez lui que s'imprimaient La Réforme sociale (de Louis Blanc), Le Populaire (journal de Cabet), La Feuille de village (journal de Joigneaux), Le Républicain de la Haute-Marne, Le Proscrit, journal de Ledru-Rollin, etc. Après le 2 décembre, ces journaux ont cessé de paraître, mais Cardon, malgré les avertissements, a continué à expédier dans l'Aube et les départements limitrophes des brochures ayant des titres révolutionnaires et ne renfermant que des doctrines subversives." Son imprimerie est perquisitionnée, les scellés mis sur ses presses et le Préfet demande le retrait de son brevet : "Nous aurons un instrument de la propagande socialiste en moins et nous priverons ainsi les sociétés secrètes d'un auxiliaire qui leur indispensable pour répandre dans les campagnes leurs théories socialistes les plus dangereuses." Il est d'autant moins suivi que la commission militaire jugeant des actions consécutives au coup d'Etat, a prononcé un non-lieu à son égard. Toutefois, il est endetté et vend son imprimerie, mais en garde la gérance jusqu'en 1856 où il renonce à son brevet.
Son imprimerie typographique a été très prolifique, travaillant pour des éditeurs parisiens comme Pagnerre, ou des publications à fort tirage comme les Codes de Rogron. Il possède en 1854 une presse mécanique à double cylindre et une fondeuse de caractères mécanique..
Archives Nationales F18 1859 ; F18 1913
Poursuivis à la suite du coup d'Etat de 1851, http://tristan.u-bourgogne.fr:8088/4DCGI/Fiche1851/5454
Gauthier (Victor-Eugène), Annuaire de l'imprimerie et de la presse pour 1854, p. 52.