BROSSMANN Georges, Rodolphe

Nom: 
BROSSMANN
Prénom: 
Georges, Rodolphe
Date de début d'activité: 
15/03/1867
Ville - Département: 
Soultz-sous-Forêts (Bas-Rhin)
Prédécesseurs: 
Informations personnelles: 

Né le 18 juillet 1813 à Deux-Ponts (Palatinat), il est le fils aîné de Guillaume Brossmann et le frère de Jean Frédéric, installé à Wissembourg. Arrivé avec son père en 1818 à Wissembourg, il s'installe à Soultz-sous-Forêts où il se marie avec Louise Jung le 15 février 1844 ; à cette date, il se déclare déjà lithographe. Ils auront 7 enfants.
Il est autorisé à résider en France par décret du 26 septembre 1856 et naturalisé le 27 janvier 1866.
Il meurt le 30 janvier 1890.

 

Informations professionnelles: 

Depuis 1844, il dirige l'imprimerie de son beau-père Georges Henry Jung, coordonnier, qui lui sert de prête-nom puisqu'il n'est pas naturalisé. Leurs deux noms figurent sur leurs estampes, comme en témoignent les lettres de baptême ci-dessous. Cet arrangement semble fonctionner avec une relative complicité des autorités locales puisqu'en 1861, poursuivi pour l'impression d'une brochure Au sujet et contre le piétisme, le commissaire constate que l'imprimerie possède une presse typographique et des caractères mobiles, ce qui lui vaudrait au minimum une amende de 1 000 F, mais il plaide l'indulgence  : il aurait eu la main forcée par Müntz, l'auteur, et ne se servirait de sa presse que pour des articles de bureau. Presse et caractères sont saisis et vendus comme vieux fer (car trop usés pour être vendus comme matériel d'imprimerie), mais aucune amende n'est requise et la fiction d'une imprimerie appartenant à Jung n'est pas dénoncée. Brossman ne peut obtenir de brevet que s'il est naturalisé français : il ne peut donc obtenir le transfert du brevet de Jung à son nom avant un délai de dix ans, courant à partir de la date de son autorisation de séjour sur le territoire ; il ne peut non plus obtenir un brevet de libraire et ne reçoit qu'une autorisation de colportage en 1862 pour sa production d'images pieuses. Sa naturalisation acquise, le transfert du brevet de lithographe est réalisé. En revanche, un brevet d'imprimeur en lettres, demandé par la même occasion, est refusé.
En 1856, il a sollicité de la Société industrielle de Mulhouse une aide financière de 5 à 600 F pour l'établissement d'une machine permettant la "polychromie simultanée" dont il est l'inventeur : elle devrait permettre l'impression en un seul passage de plusieurs couleurs. Bien qu'il en ait fait la démonstration devant le sous-préfet et qu'il soit soutenu par un juge au tribunal de Strasbourg et membre de la Société des monuments historiques, il n'obtient rien,  la Société industrielle ne se prononçant que sur l'intérêt des procédés présentés et jugeant que le sien est encore imparfait.
Il est spécialisé en imagerie militaire et religieuse ; il imprime les traditionnelles lettres de baptême. Il possède 300 à 400 pierres, selon l'enquête de 1861. En 1869, le commissaire de police note qu'il ne possède qu'une mauvaise vieille presse et son acte de décès mentionne la profession de relieur, ce qui donne à penser que son entreprise a lentement décliné, peut-être jusqu'à se réduire à l'activité de reliure.
 

Bibliographie Sources: 

Archives Nationales F18 2048

Lerch (Dominique), "Histoire des mentalités: les Brossmann, famille d'imagiers et de lithographes de l'Outre-Forêt", in L'Outre-Forêt, 75, 1991, p. 35-54.
Lotz (François), Images des imprimeries Brossmann de Wissembourg et Soultz, ainsi que de Helbig de Sélestat, Pfaffenhoffen, Musée de l'imagerie, 1987.