DHEILLY, veuve DEGEORGE Florence

Nom: 
DHEILLY, veuve DEGEORGE
Prénom: 
Florence
Date de début d'activité: 
31/10/1846
Date de fin d'activité: 
22/05/1854
Ville - Département: 
Arras (Pas-de-Calais)
Adresse personnelle: 

Rue du 29 juillet

Prédécesseurs: 
Parrains: 
Informations personnelles: 

Ell est née le 22 décembre 1817 à Arras ; son père était charpentier. Elle a épousé l'imprimeur Degeorge dont elle a eu deux fils.

Informations professionnelles: 

Après la mort de son mari en 1846, elle reprend ses brevets de lithographe et d'imprimeur en lettres. Sa production reste semblable à celle de son mari et elle poursuit l'impression du Progrès du Pas-de-Calais. La révolution de 1848 est l'occasion de proclamations et brochures mais, dès la fin de 1849, son beau-frère Frédéric Degeorge qui avait été élu à l'Assemblée constituante, redevient un opposant au régime du Prince-président, et le journal fait de nouveau l'objet de poursuites. Elle est condamnée le 30 novembre 1849 à 16 F d'amende pour défaut de déclaration d'un écrit. Le préfet nouvellement nommé en 1851 veut utiliser cette condamnation pour demander le retrait de ses brevets ; la véritable raison de cette poursuite est qu'elle imprime Le Progrès du Pas-de-Calais, journal de propagande socialiste, "redoutable entre les mains des démagogues". La Direction de la Librairie lui répond que, si regrettable qu'ait pu être l'indulgence du tribunal, elle ne peut retirer un brevet sur une base aussi faible. Le préfet revient deux fois à la charge ; Frédéric Degeorge, le beau-frère et rédacteur en chef-gérant du Progrès se présentant aux élections, il  "s'estimerait heureux  d'avoir délivré le Pas-de-Calais de ce journal". Il n'obtient pas davantage satisfaction. Pire encore : le journal, suspendu au moment du coup d'Etat, avec saisie des numéros et scellés sur l'imprimerie, reparaît à partir du 8 février 1852 ; c'est une décision de Napoléon III, en souvenir du temps où, prisonnier au fort de Ham, il avait reçu la visite de Frédéric Degeorge qui lui avait ouvert les colonnes du Progrès. Le journal, très surveillé, adopte un ton plus modéré. Dans cet affrontement avec l’administration, Florence Degeorge, sommée par le Préfet de ne plus mettre ses presses à la disposition de son beau-frère, a perdu, par son refus, la clientèle des administrations. L'internement en mars 1854 de Frédéric Degeorge, devenu fou, n'est ans doute pas étranger au renoncement de sa belle-soeur.

Bibliographie Sources: 

Archives Nationales F18 2031

Visse (Jean-Paul), La presse du Nord et du Pas-de-Calais au temps de l'Écho du Nord (1819-1944), Lille, Presses universitaire du Septentrion, 2004.