BLOCQUEL Simon, François

Nom: 
BLOCQUEL
Prénom: 
Simon, François
Date de début d'activité: 
06/03/1819
Date de fin d'activité: 
21/07/1863
Adresses professionnelles: 

38, rue Esquermoise (1811)
118, rue de la Barre (1815)
9, Grand'Place (1824)
13, Grand'Place (1842)

Ville - Département: 
Lille (Nord)
Adresse personnelle: 

13, Grand'Place

Informations personnelles: 

Il est né le 8 janvier 1780 à Douai (Nord) ; son père était marchand grossiste. Orphelin à 9 ans, il est alors élevé par sa tante, mariée à l'imprimeur lillois De Boubers, chez qui il fait son apprentissage. Il fonde en 1802 une librairie, reprend un fonds d'images et devient imprimeur, associé à partir de 1809 avec le libraire Jean-Baptiste Castiaux, en faillite.  Divorcé de sa première épouse et veuf de la deuxième, il épousera, en 1836, la fille de son associé.
Il est une personnalité lilloise : membre de la Commission administrative des écoles primaires depuis 1831, de la Commission de la bibliothèque publique à partir de 1842,  membre du Bureau de bienfaisance, président de la Société de secours typographique de Lille, fondée en 1861, officier de la Garde nationale de 1816 à1834. De sensibilité libérale, membre de la loge des Amis réunis,  il est conseiller municipal de 1831 à 1858. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1859. Il meurt le 22 avril 1863.

Informations professionnelles: 

En 1810, Blocquel et Castiaux, soupçonnés de faire commerce de livres prohibés, tombent dans un piège tendu par un inspecteur de la Lbrairie  et un ballot de livres est saisi ; ils livrent ensuite "un grand nombre d'ouvrages obscènes sous 28 titres différents et révèlent l'étendue d'un réseau de vente de lvres interdits. Blocquel n'en obtient pas moins ses brevets de libraire et d'imprimeur en lettres, les 1er janvier 1813 et 15 juillet 1811,et confirmés les 27 juillet et 20 novembre 1818. Son beau-frère François Delarue, installé libraire à Paris, lui sert de relais parisien pour la diffusion et la distribution de ses ouvrages, tandis que Jean-Baptiste Castiaux, avec qui il a régularisé son association en février 1818, développe l'affaire de librairie, spécialisée dans la vente en gros de littérature de colportage, à Lille. Quand celui-ci se retire, son fils Louis Joseph Castiaux, qui détient depuis 1832 un brevet d'imprimeur en lettres, lui succède, reprenant en 1836 son brevet de libraire ; à son décès en 1865, il sera remplacé par sa veuve.
Il a une production très importante dominée par les livrets de colportage et l'imagerie populaire. Comme tous les éditeurs d'ouvrages pour le colportage, il rédige lui-même les textes en compilant divers textes anciens, sa seule originalité étant de les signer d'un pseudonyme comme Blismon, anagramme de Simon B[locque]l, Buqcellos, Ana-Gramme Blismon, Usinci...et une quarantaine d'autres. Les sujets sont ceux de la littérature de colportage : almanachs (Almanach des connaissances utiles ou amusantes, de 1834 à 1848 ; Almanach de l'agriculteur, de l'industriel et des ménages, 1842 ; Almanach du physicien divertissant, ... du prestidigitateur de bon ton, ...de l'amateur de tours de cartes...), abécédaires, chansons et jeux, religion, ouvrages pratiques (cuisine, civilité, médecine...), magie et divination, contes et récits. Une part importante des planches d'images et des livrets sont destinés aux enfants pour leur divertissement ou leur instruction : images de soldats, de saints, d'animaux, scènes comiques, illustrations de  fables et contes, mais aussi matériel pour l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. L'illustration est majoritairement réalisée par des gravures sur bois, de réemploi le plus souvent (il a racheté en 1828 le fonds de bois gravés du chartrain Garnier-Allabre), même s'il fait travailler jusqu'en 1826 Henri Désiré Porret, avant qu'il ne parte pour Paris, et, à partir de 1829, Antoine Thiébault, élève de Thompson,  et sa femme. La lithographie sert pour des productions de facture plus contemporaine, comme certains livres d'étrennes, des cartes et plans...
En 1838, il possède trois presses, dont une mécanique et, en 1848, il emploie 24 personnes.
À sa mort, sa veuve lui succède.

Bibliographie Sources: 

Archives Nationales F18 2011

Plusieurs catalogues dans le fonds Q10B de la BnF (Catalogue de libraires et d'éditeurs (1811-1924), Chantal Faure dir., p. 35)

Musa (Bernard), Histoire d'un imprimeur lillois. Simon-François Blocquel (1780-1863), Lille : Vauban Collections, 2006.
Collins (Roger J. D.), "Simon Blocquel, imagier et éditeur lillois", Journal des Océanistes, n° 81, 1985, p. 235-240.        http://www.persee.fr/doc/jso_0300-953x_1985_num_41_81_2813
Sorel (Patricia), Napoléon et le livre, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2020, p.119.

Remarques: 
Dans son ouvrage consacré à Blocquel, Bernard Musa a catalogué près de 300 images et 2 500 ouvrages, principalement destinés au colportage. On consultera aussi le catalogue des riches collections du MUCEN ; quelques reproductions classées au nom de Castiaux sont visibles sur le site Munaé. Revu E. P., 11/01/2023.