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COURAU Léo

1823-1886.

Est nommé inspecteur des édifices diocésains de Bordeaux sur proposition d'Abadie en 1875 en remplacement de Valleton.

À partir de 1880, Abadie veut éliminer Courau « dont les services sont à peu près nuls » et le remplacer par Lemarchand, ancien élève de l'école des Beaux-Arts. L'archiprêtre de la cathédrale proteste : « Le vrai motif de son éloignement (de Courau) est le contrôle gênant mais consciencieux et nécessaire qu'il exerçait sur toutes les dépenses ». Compte tenu de l'avis du clergé et de celui du préfet, l'administration centrale maintient Courau en place. Abadie proteste sans invoquer de faits précis. Le 7 octobre 1880, Abadie expose ses griefs : Courau a fait des travaux sans autorisation (démolition des masures près de la cathédrale) et a mal surveillé les travaux de la sacristie neuve.

Le 14 octobre 1880, Courau démissionne : il semble que pour parvenir à cette extrémité, Abadie ait ordonné à l'entrepreneur l'arrêt des travaux. L'administration supprime le 30 octobre suivant le poste ; en janvier 1881, la préfecture de Bordeaux qui n'a pas reçu notification de l'arrêté continue de le payer comme inspecteur, tandis que Courau refuse de céder ses dossiers à l'agent d'Abadie. Dans le même temps, le poste de Labbé, architecte diocésain, est supprimé et transformé en poste d'inspecteur.

En mars 1881, Abadie propose la nomination de Coéque-Verdier, mais ce dernier décède en mai de la même année et propose à nouveau Lemarchand qui avait construit une église à Bordeaux. Mais Lemarchand est le neveu de Mgr Fonteneau, évêque d'Agen, dont les opinions sont contraires au gouvernement. Le préfet s'oppose à ce projet malgré l'insistance d'Abadie et propose Fautat, membre de la commission des monuments historiques et des travaux publics du département. La lettre du préfet (du 30 octobre 1881) donne de précieuses indications sur ce qu'on peut soupçonner des opinions politiques d'Abadie :

M. Lemarchand qui est proposé par M. l'architecte Abadie... est le gendre de M. Larré, avoué de la société de Jésus et le neveu de Mgr Fonteneau, évêque d'Agen. Ses sentiments politiques passent pour être contraires au gouvernement et sa réputation d'architecte est ordinaire. Mais c'est l'homme de M. Abadie... Ce choix ne me paraît pas acceptab le. Il y a assez d'architectes distingués à Bordeaux parmi les amis du gouvernement pour pouvoir faire un choix conforme aux institutions républicaines.

Voir aussi : ABADIE Paul ; LABBÉ Pierre, Auguste ; VALLETON.