LABBÉ Pierre, Auguste
n. Bordeaux, 6 juin 1825, d. 1881.
Ancien élève de l'école des Beaux-Arts et de Blouet, architecte du département de la Gironde de 1855 à 1881.
Dès 1853, il est recommandé à Danjoy par l'archevêque de Bordeaux qui le considère « zélé, instruit et intelligent » (lettre du 24 décembre 1853). Il est alors nommé inspecteur. Reynaud écrit à son propos en 1853 (compte-rendu du personnel) :
Labbé est élève de M. Blouet, dans l'atelier duquel il a étudié l'architecture pendant trois ans ; il s'acquitte de ses fonctions avec zèle et intelligence ; ses travaux sont bien conduits et j'ai trouvé ses écritures et attachements parfaitement en règle. M. Labbé est fort bien posé à Bordeaux où il est architecte de l'hospice d'aliénés. Il a construit dans les environs plusieurs petites églises dont Mgr le cardinal archevêque m'a fait un grand éloge. Je crois qu'il pourrait être nommé architecte du diocèse dès que les grands travaux de la cathédrale seront terminés.
Au décès de Danjoy, il postule à sa succession ; Abadie également. Labrouste soutenant vraisemblablement Abadie, émet des réserves sur Labbé : « J'ignore si, par des études antérieures et complètes, par de longs travaux pratiques et enfin par l'indépendance de sa position à Bordeaux, M. Labbé présente toutes les garanties désirables pour l'avancement » (lettre du 15 octobre 1862). De son côté, Abadie exerce des pressions sur Labbé :
Depuis dix-huit ans que je répare dans des trous les églises pour le ministère de l'État, que pour ces travaux, je roule sans cesse dans les auberges, que six mois de l'année, je vis de privations, loin de ma famille près de laquelle j'aurais autant de bonheur que vous en avez dans la vôtre... pendant que je cours sur les grandes routes, est-ce que je puis me faire une clientèle ? Est-ce que je puis aspirer aux emplois occupés au ministère d'État, à la Ville de Paris, par des confrères résidents ? (lettre à Labbé du 2 décembre 1862).
Finalement, le 6 décembre 1862, Labbé est chargé de l'évêché et du séminaire et Abadie de la cathédrale. Dès le départ, les relations ne sont pas bonnes entre les deux hommes, Abadie se plaignant de ce que Labbé ne lui remette pas les dossiers relatifs à la cathédrale tout en lui demandant de déclarer en son nom le déficit occasionné par Danjoy dans la gestion des travaux de façon à n'en être pas lui-même déclaré responsable.
Labbé est relevé de ses fonctions pour raisons de santé le 1er mars 1881 au profit d'Abadie.
- F19 7231.
- Bauchal, p. 675.
- Bouvier, 1999.
- Delaire, p. 182.
- Thieme et Becker, XXII.
Voir aussi : ABADIE Paul ; LABROUSTE Henri ; REYNAUD François, Léonce.
Autres architectes concernés : COURAU Léo ; DANJOY Jean-Charles (Léon Jean Charles, dit).