LAINÉ Charles
n. La Rochelle, 1816, d. 1863.
Ancien élève de l'école des Beaux-Arts (promotion 1837), de Guénepin et de Clerc ; second grand prix ; architecte du département du Lot de 1853 à 1858 (réalisant à ce titre le Palais de justice de Cahors). Nommé le 20 janvier 1854 architecte diocésain de Cahors.
En 1858, un litige l'oppose à l'évêque de Cahors qui a fait diriger les travaux à Rocamadour par un ecclésiastique, sur la base d'un devis rédigé par l'architecte. Ce dernier demande 1,50 % du montant du devis (310 000 fr). L'évêque porte l'affaire devant le ministre, mais l'administration des cultes soutient Lainé car le but de l'évêque, pense-t-elle, est de faire désigner un ecclésiastique comme architecte diocésain, de la même manière qu'il a institué un tribunal ecclésiastique.
En 1860, c'est le préfet qui demande la révocation de Lainé qui s'est lié aux opposants politiques et s'est fait nommer dans le conseil municipal de Cahors qui avait failli être dissous par le ministère de l'intérieur en raison de ses prises de position. Cette fois, c'est l'évêque qui prêche l'indulgence.
Bien que Lainé profitât de protections aux Bâtiments civils (celle du chef de division Cardaillac notamment), une enquête est ordonnée personnellement par l'Empereur et Lainé est révoqué : « L'administration des cultes, commente Hamille (15 mars 1861), doit tout autant que les autres maintenir les règles de l'obéissance (propres) aux fonctionnaires publics ». On apprend à cette occasion que Lainé était en conflit avec le conseil général du Lot en raison du non versement d'honoraires relatifs à la rédaction d'un projet pour le palais de justice de Cahors.
Il n'est plus architecte diocésain à partir de 1863, quitte Cahors et décède peu après avoir reçu la légion d'honneur.
- F19 7231.
- Delaire, p. 185.
- Legrand, 2001.
Autres architectes concernés : DOYÈRE Émile, Gabriel ; LAISNÉ Charles, Jean ; PINOCHET Joseph.