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LAISNÉ Charles, Jean

n. Fontenay-sous-Bois, 1819, d. Paris, 1891.

Charles Laisné fit l'école des Beaux-Arts (promotion 1836) et suivit l'enseignement des architectes Huvé et Lenormand. En 1844, il obtint un second grand prix de Rome avec un projet de palais pour l'Académie de Paris. Très rapidement, il s'orienta vers les questions de restauration : comme architecte attaché à la commission des monuments historiques, il travailla avec Questel à la restauration du pont du Gard (1855-1858) et avec Viollet-le-Duc à celle de Saint-Just de Narbonne. En 1855, il succéda à Questel comme architecte chargé de Saint-Maurice de Vienne et Saint-Philibert de Tournus ; il restaura par la suite Notre-Dame de Dijon (1865-1870), l'ancienne cathédrale de Saint-Paul-Trois-Châteaux et Saint-Nazaire de Béziers. Laisné a présenté au salon de 1852 différents aspects de ses activités de restaurateur : relevé de Notre-Dame d'Étampes et des dépendances de l'ancienne abbaye d'Ourscamp pour lesquelles il obtint une médaille de seconde classe. Il fut, enfin, nommé membre de la commission des monuments historiques en 1871.

En 1856, Laisné fut introduit au service des édifices diocésains. Le ministre des cultes souhaitait alors l'achèvement rapide de la cathédrale d'Auch. Le chef du service, Hamille, déconseilla d'en confier la responsabilité à Hippolyte Durand, parce qu'il résidait à Bayonne et se trouvait déjà chargé du diocèse de Tarbes et proposa Laisné, jugé praticien capable et en même temps l'un des plus habiles dessinateurs parmi les architectes : « Il a été dernièrement chargé d'exécuter un des tableaux donnés par l'Empereur à la reine Victoria ». Laisné était, de plus, un « excellent citoyen ». Le 23 janvier 1856, Laisné est nommé architecte diocésain d'Auch en remplacement d'Hippolyte Durand. Il démissionna de ce poste au début de l'année 1879 après avoir aménagé notamment le chœur et les abords de la cathédrale d'Auch.

La bonne réputation de Laisné au sein du service ne cessa de croître et, avec elle, les responsabilités : en décembre 1860, le préfet du Lot, se plaignant de la négligence de Charles Lainé, diocésain de Cahors, suggéra de remplacer ce dernier par son homonyme Laisné. Le 29 décembre 1874, Laisné fut désigné architecte diocésain de Sens en remplacement de Lance. Puis, le 7 décembre 1876, il succéda à Goulain comme architecte diocésain de Gap et entreprit la construction de la nouvelle cathédrale. Enfin, il était chargé de l'entretien de l'église de Brou, alors chapelle du grand séminaire du diocèse de Belley.

D'inspiration médiévaliste, tourné plutôt vers le néo-roman, Laisné succéda à Abadie, après le court intermède Daumet, à la tête du chantier du Sacré-Cœur de Montmartre. C'était le chantier d'architecture religieuse, alors le plus important.

Laisné réalisa aussi de nombreuses constructions civiles : le lycée Janson de Sailly, la cour de cassation et l'école supérieure de Pharmacie, un immeuble de rapport au 24 rue La Bruyère à Paris et un château à Cussy en Charolais ; il succéda à Abadie et Daumet pour la construction de la basilique du Sacré-Coeur.

Il était chevalier de la légion d'honneur depuis 1864.

Voir aussi : ABADIE Paul ; DURAND Hippolyte ; GOULAIN ; LAINÉ Charles ; VIOLLET-LE-DUC Eugène, Emmanuel.

Autres architectes concernés : BABET Charles ; BESNARD Paul, Étienne ; BOUDIN François ; DEMÉNIEUX Pierre, Édouard ; DEVREZ Désiré, Henri, Louis ; DOMINIQUE Jean, Michel, dit La Liberté ; DUSSAUZE Jules, Alexandre, Désiré ; FORMIGÉ Jean-Camille ; GENAY Victor, Marie, Ferdinand ; GERMER-DURAND Alexandre, Joseph, François ; GOUT Paul, Emile, Antoine ; NAPLES Paul, François ; RAULINE Henri, Pierre, Marie ; SIMIL Alphonse ; TOURRETTE Victor, Jean-Baptiste ; WERLÉ Félix, Joseph.