DOMINIQUE Jean, Michel, dit La Liberté
n. Garchizy-Fourchambault (Nièvre), 23 août 1829, d. 1888.
Élève de l'école des Beaux-Arts à partir de 1849, de Blouet et de Gilbert ; il est en première classe en 1851 ; sous-inspecteur des travaux de la ville de Paris en 1855.
Le 20 juillet 1860, il pose sa candidature au poste d'architecte diocésain de Rodez ou « tel autre de ce genre » après avoir été architecte du département de Saône-et-Loire (1859).
Le 2 février 1861, il pose sa candidature comme architecte diocésain de Nice : il a fait des recherches, dit-il, dans le midi de la France et le nord de l'Italie. Il est alors architecte du département et des maisons centrales de l'Hérault et, depuis 1859, a été lauréat dans plusieurs concours à Bayonne et Montpellier.
Il postule, à nouveau en 1870, recommandé par Darcy ; il indique qu'il est membre de la société centrale des architectes depuis 1863, qu'il a été lauréat au concours de Paris (Exposition générale de 1861) et qu'il a construit les marchés couverts et les abattoirs de Bayonne.
En 1871, il publie un mémoire sur L'Organisation du service vicinal dans la Nièvre, 7 p.
De 1871 à 1874, il est membre du conseil général de la Nièvre et siège parmi la minorité républicaine. Le 7 décembre 1880, Victor Ruprich-Robert le propose comme inspecteur des édifices diocésains de Nevers à la place de Massillon-Rouvet, démissionnaire. Dominique est également recommandé par deux sénateurs et Cyprien Girerd, député de la Nièvre, sous-secrétaire d'État à l'agriculture et au commerce.
Il est également recommandé par le préfet de la Nièvre qui indique qu'il avait une fortune considérable, qu'il a perdu « de la façon la plus honorable » en venant au secours de membres de sa famille qui avaient fait de mauvaises affaires. En revanche, l'évêque s'oppose à sa nomination :
Je regrette d'avoir à formuler un sentiment opposé aux indications que vous avez reçues... On n'ignore point les conditions absolument irrégulières au point de vue des mœurs dans lesquelles a vécu la personne dont il est question ; on se souvient trop aussi de la façon peu couverte dont cette personne a affirmé des opinions anti-religieuses (lettre au ministre du 10 décembre 1880).
Il est nommé inspecteur des édifices diocésains de Nevers par arrêté du 14 décembre 1880 : il perçoit double traitement, 1 200 fr. sur le chapitre X (honoraires des inspecteurs diocésains) et 1 200 fr. sur les crédits destinés à la cathédrale de Nevers.
En 1882, il est maire de la ville de Nevers. Le 14 janvier de cette année, Victor Ruprich-Robert déclare au préfet qu'il s'oppose à ce que Dominique reste agent-voyer municipal de Decize (43 kilomètres de Nevers) : l'inspecteur doit résider à Nevers. Le ministre somme Dominique d'opter.
De 1882 à 1884, il est conseiller municipal de Nevers. En novembre 1885, Victor Ruprich-Robert se déclare peu satisfait de Dominique et propose de le remplacer par Billard. Le mois suivant, plusieurs sénateurs et députés de la Nièvre demandent au ministre que Dominique soit chargé des fonctions d'architecte diocésain pour le cas où Victor Ruprich-Robert abandonnerait ses fonctions.
Cette année-là, il passa le concours ouvert pour le recrutement de deux architectes diocésains. Dominique est déclaré admissible mais un litige apparaît à l'oral (s.d.) : « Interrogé sur le mode d'application de l'article 4 du programme, M. Dominique a démontré qu'il l'avait interprété dans son acception la plus large au double point de vue de l'architecture romane et du style ogival. Les membres de la commission ont reconnu qu'en effet, l'épreuve graphique du candidat comportait des développements considérables. Puis, M. Dominique a demandé à répondre aux autres questions orales du concours. Le président ayant répondu que la commission apprécierait, le candidat s'est retiré ». Dominique fut mis hors concours. En février 1886, le ministre indique qu'en 1884, Dominique avait commis des erreurs qui avaient fait monter le mémoire de travaux de 60 064 fr. à 74 276 fr., qu'on ne peut pas avoir confiance en lui et que l'architecte diocésain a dû s'adjoindre un vérificateur. De plus, au point de vue artistique, c'est « un architecte assez médiocre. Récemment, il s'est présenté au concours ouvert pour deux places d'architecte diocésain et il a interprété le programme de manière peu intelligente ».
Le préfet répond (16 février 1886) que Dominique n'a pas commis de faute professionnelle, mais n'est coupable que « d'un peu de négligence et de légèreté, que sa qualité d'ancien maire de Nevers et de républicain demande des égards », que toute disgrâce serait exploitée par ses adversaires et néfaste pour l'opinion publique.
En mai 1887, Gaston Laporte, député de la Nièvre, propose de nommer Dominique à la place de Victor Ruprich-Robert décédé : « Il est aussi capable et peut-être plus que bien d'autres auxquels la camaraderie des bureaux de l'administration des cultes pourrait attribuer ce poste ». L'administration s'y oppose, désignant La Rocque qui était déjà le suppléant de Victor Ruprich-Robert.
Le 18 septembre 1887, le ministre de l'intérieur indique au ministre des cultes que Dominique a été délégué par le conseil municipal de Nevers au congrès convoqué par le conseil municipal de Paris et lui suggère de prendre « les mesures qu'il peut y avoir lieu de prendre à l'égard de ce fonctionnaire ». En octobre 1887, Dominique est révoqué.
Il obtint une médaille d'or pour un projet de restauration de l'église Saint-Étienne de Nevers exposé au salon de 1861.
- F19 7235, F21 2020.
- Sauer, XXVIII.
Voir aussi : DARCY Denis ; LAISNÉ Charles, Jean ; MASSILLON-ROUVET ; RUPRICH-ROBERT Victor, Marie, Charles.