RUPRICH-ROBERT Victor, Marie, Charles
n. Paris, 1820, d. Cannes, 1887.
Ancien élève de première classe à l'école des Beaux-Arts (promotion 1838), élève de Constant-Dufeux.
Reçu au concours du grand prix de l'Institut et professeur suppléant d'histoire de l'ornement à l'école royale du dessin.
Il demande en 1844 à être nommé inspecteur des travaux de Notre-Dame : il était recommandé par la famille de Broglie.
Nommé architecte diocésain de la cathédrale de Bayeux et des édifices diocésains de Coutances le 20 décembre 1848.
Auditeur à la commission des arts et édifices religieux ; il est confirmé dans ces fonctions le 22 février 1858.
Architecte de l'évêché et du séminaire de Bayeux en remplacement de Vérolles, le 23 décembre 1853.
Le 30 janvier 1854, il est nommé architecte diocésain de Sées.
Le 18 février 1857, de Nevers, le 28 janvier 1877, d'Albi en remplacement de Daly, démissionnaire.
Il démissionne de ce poste le 4 mars 1879 et est remplacé par Hardy, architecte diocésain de Nancy.
Le 3 mars 1879, il est nommé architecte diocésain de Reims en remplacement de Millet, décédé.
En 1883, Victor Ruprich-Robert ne peut pas visiter ses chantiers en raison de sa mauvaise santé. Il demande des suppléants (le 9 décembre 1884) : Bruyerre à Reims, La Rocque à Nevers.
Mais il refuse de perdre la direction artistique des travaux : (lettre du 20 décembre 1884) :
Il y aurait, ce me semble, de graves inconvénients pour elle et pour les monuments... En effet, on pourrait craindre certainement que de nouvelles idées étrangères à la conception première des projets approuvés par vous, n'y fussent introduites sans avantages peut-être et sans que, pour cela, le nouvel artiste agissant légitimement, puisse craindre aucun reproche de votre part... D'où des heurts certainement nuisibles à l'harmonie de l'oeuvre. Sans doute encore des dépenses autres... Quant à l'artiste (le premier), il lui en coûterait bien de voir de son vivant son oeuvre modifiée contrairement à ses propres idées qu'il avait eu la satisfaction précédemment de voir approuver par vous.
Il est, en outre, attaché à la commission des monuments historiques dès 1850. Devient inspecteur général des monuments historiques en 1878.
Il est le premier titulaire de la chaire d'architecture à l'école nationale des arts décoratifs.
Il avait obtenu une médaille de seconde classe à l'exposition universelle de 1855 et une médaille de première classe à celle de 1878.
Il est nommé chevalier de la légion d'honneur en 1861, puis officier.
En 1853, Viollet-le-Duc écrivit dans son compte-rendu du personnel :
M. Ruprich-Robert a fait une étude particulière des anciens édifices religieux de la Normandie, c'est un de nos jeunes architectes les plus capables ; prudent, scrupuleux, adonné tout entier à ses travaux, il présente à l'administration les meilleures garanties. Ses travaux de reconstruction du transept sud de la cathédrale de Sées sont parfaitement exécutés malgré toutes les difficultés qui se sont rencontrées à partir des fondations, se relient avec les anciennes constructions sans que la moindre déchirure se soit manifestée. Il a donc fallu que M. Ruprich-Robert établisse une surveillance complète sur son chantier pour obtenir ce résultat.
Il y a lieu de témoigner à M. Ruprich-Robert une entière satisfaction pour ces travaux si habilement et heureusement achevés. M. Ruprich-Robert est chargé à Bayeux et à Sées de l'exécution de restaurations très difficiles mais l'administration peut lui accorder une confiance entière.
Reynaud, la même année, notait :
M. Ruprich-Robert est un artiste très distingué, d'un goût parfait et qui fait un cours très remarquable à l'école gratuite de dessin. Il est des premiers dans cette phalange de jeunes architectes d'élite que votre administration a eu le bon esprit de s'attacher. Peut-être, la science des constructions n'est-elle pas encore aussi développée chez lui que le sentiment de l'art ! mais sa propre intelligence et son dévouement à ses fonctions aidant, un peu de pratique, aura bien vite comblé cette lacune dont je ne vous ai parlé, du reste, que parce que je me suis fait une loi de vous rendre compte de toutes mes impressions.
Aux termes de l'arrêté du 20 mai, un seul architecte devra être chargé de tous les édifices du diocèse et je dois dire que la cathédrale de Bayeux est de trop haute importance. On réclamera pendant longtemps encore de trop grands travaux pour qu'on puisse songer à l'en déposséder.
Il a construit de 1858 à 1864 l'église Saint-Jean-Baptiste de Flers.
- F19 7233, F21 1819 et 2022.
- Arch. Monum. Hist., 1994, p. 32.
- Bouvier, 1999.
- Congrès archéologique de France, Paris, 1934, p. 282.
- Delaire, p. 238.
- Dictionnaire arch. Paris, IV, p. 75.
- GAB, 1864, p. 21.
- Middleton, p. 419.
- Le Pays Bas-Normand, 1874, n° 4, p. 31-34.
- Thieme et Becker, XXIX.
Voir aussi : BRUYERRE Louis-Clémentin ; DALY César ; HARDY Amédée, Léopold ; MILLET Eugène ; REYNAUD François, Léonce ; VÉROLLES Paul ; VIOLLET-LE-DUC Eugène, Emmanuel.
Autres architectes concernés : BEAUMONT Philippe-Auguste ; CADDAU Louis ; CRÉTIN Gabriel ; DEDAUX Dominique ; DELAUNAY ; DOMINIQUE Jean, Michel, dit La Liberté ; MASSILLON-ROUVET ; PELLISSIER Antoine ; PETITGRAND Victor, Louis ; SANDRET Jehan ; SAULNIER Charles, Émile.