MILLET Eugène
n. Paris, 21 mai 1819, d. Cannes, 24 février 1879.
Élève de l'école des Beaux-Arts (promotion 1837), de Labrouste et de Viollet-le-Duc et Gentilhomme. En 1847, il est adjoint à Viollet-le-Duc pour le service des documents, devient architecte diocésain après 1848 ; il est alors chargé des édifices diocésains de Troyes et de Châlons-sur-Marne. En 1857, il poursuit l'entreprise d'achèvement de la cathédrale de Moulins commencée par Lassus. Le 7 juillet 1874, il est chargé des édifices diocésains de Reims et de l'achèvement de la cathédrale de Clermont-Ferrand en remplacement de Viollet-le-Duc, démissionnaire.
En 1853, le préfet de l'Aube tenta de substituer à Millet l'architecte départemental, Léonce Pérémé, au motif qu'il n'était pas résident et qu'il n'examinait pas les projets de construction et de réparation des édifices paroissiaux produits par les communes à l'appui de leurs demandes de secours. L'administration centrale répondit que la cathédrale de Troyes faisait l'objet de travaux extraordinaires ; que, de ce fait, l'architecte n'était pas tenu de résider ; et que de plus, l'architecte diocésain n'était pas chargé de rédiger les demandes de secours, mais d'en faire l'examen (24 mars 1854).
La même année, Viollet-le-Duc exprimait sur Millet les propos suivants (compte-rendu du personnel) :
M. Millet habite Paris. C'est de tous les architectes diocésains de ma circonscription le plus actif et l'un des plus capables. M. Millet a travaillé avec moi pendant sept ans, je m'abstiendrai donc de faire son éloge. à Troyes où M. Millet a dû faire exécuter les travaux très importants et difficiles, grâce à son activité, aux ressources de son intelligence, il a pu prévenir des accidents qui paraissaient imminents. Presque toujours sur son chantier, il sait communiquer son activité à ses entrepreneurs, ne se fiant à personne soit pour l'exécution de ses ordres, soit pour la régularité des comptes. Il voit tout par lui-même ; ses comptes, ses attachements passent par ses mains et il connaît toujours exactement sa situation. Il est rare que les prévisions de ses devis soient dépassées ou du moins, il avertit l'administration à temps lorsqu'il prévoit des difficultés nouvelles devant amener des surcroîts de dépenses. Le travail déjà exécuté à la cathédrale de Troyes par M. Millet lui fait le plus grand honneur et il y a lieu de le reconnaître hautement. M. Millet sait, du reste, se faire bien venir (sic) et toutes les autorités avec lesquelles il s'est trouvé en rapport ont rendu justice à son caractère. Il me paraît que l'administration devrait marquer sa satisfaction à M. Millet surtout après les difficultés innombrables qu'on lui a suscitées à Troyes.En 1875, Millet fut nommé inspecteur général des édifices diocésains en succession de Labrouste, il fut aussi professeur de construction à l'école des Beaux-Arts.
- F19 7232.
- Arch. Monum. Hist., 1994, p. 30.
- Bauchal, p. 699-700.
- Bouvier, 1999.
- Congrès archéologique de France, Paris, 1934, p. 278.
- Delaire, p. 209.
- Dictionnaire arch. Paris, III, p. 97.
- Middleton, p. 409.
- Thieme et Becker, XXIV.
- Nomblot Cécile, De la destruction de Cluny à la reconstruction du diocèse d'Autun : le néo-roman en Saône-et-Loire au XIXe siècle, mémoire de DEA de l'université Lumière-Lyon 2 (François Fossier dir.), 175 p. dactyl, voir index.
Voir aussi : LABROUSTE Henri ; LASSUS Jean-Baptiste ; VIOLLET-LE-DUC Eugène, Emmanuel.
Autres architectes concernés : ARVEUF-FRANSQUIN Jean-Jacques ; BAUDOT Anatole de ; CORROYER Édouard, Jules ; DURAND Alphonse ; ÉPELLET Firmin, François ; LISCH Jean, Juste, Gustave ; LOUZIER Sainte-Anne, Auguste ; MOREAU Jean-Bélisaire ; NAPLES Paul, François ; OURADOU Maurice, Augustin, Gabriel ; RAULIN Gustave, Laurent ; RUPRICH-ROBERT Victor, Marie, Charles ; SAUVAGEOT Louis, Charles ; SELMERSHEIM Antoine, Paul ; TRUELLE.