DURAND Alphonse
1814-1882.
Élève de l'école des Beaux-Arts, auditeur au conseil général des Bâtiments civils pendant six ans, il fut d'abord chargé de la construction de l'hospice civil et militaire de Meaux (800 lits). Il entra en 1848 dans le service des édifices diocésains sur la proposition de Viollet-le-Duc.
Dès 1854, il demande à être auditeur au Comité. Il est nommé le 22 février 1858. Il fut pendant vingt ans rapporteur au comité des inspecteurs généraux.
Il restaura pour le compte des Monuments historiques la collégiale de Mantes, les églises des Andelys, l'abbatiale de Luxeuil, les églises de Gassicourt, Saint-Menoux, Vétheuil, Vernon, Gisors, Saint-Pierre de Dailleul, Portmort (Eure), Limay.
Commença sa carrière d'architecte diocésain à Langres, Besançon et Saint-Claude.
Le 20 janvier 1858, il fut nommé à Autun et en 1864 à Coutances où il s'occupa de la construction du séminaire et de la restauration de la tour et de la flèche de la cathédrale.
Il fut également chargé de la reconstruction de la sacristie et du cloître de la cathédrale de Quimper.
Il eut des difficultés à s'imposer à Besançon en raison de la présence de Robelin qui faisait traîner les choses en longueur. Il en conçut de l'amertume.
Viollet-le-Duc écrit à son sujet (compte-rendu du personnel, 1853) :
M. Alphonse Durand habite Paris. C'est un artiste très capable, régulier, méthodique qui s'est attaché avec passion à l'étude de nos monuments. M. Durand a déjà dirigé avec talent la restauration de l'église de Mantes. Ses comptes sont bien tenus, ses devis étudiés avec soin, ses études sur les monuments qui lui sont confiés consciencieuses. M. Durand est l'un de nos meilleurs architectes diocésains. Il s'est trouvé à Besançon dans une situation difficile, faiblement soutenu par l'administration et, cependant, grâce à son extrême prudence, à sa forme parfaite, il a pu se maintenir dans une ligne très convenable. Il est nécessaire que l'administration prête son appui à M. Durand, il en est digne en tous points. Par suite de cette position incertaine, ce qui ne saurait se prolonger sans de graves inconvénients, M. Durand n'a pu encore organiser son service à Besançon.
Il se fit apprécier de Mgr Mathieu, l'archevêque de Besançon : « Aussi modeste qu'habile, aussi attentif que zélé, il est impossible de ne pas l'estimer et l'aimer dès qu'on le connaît ». Il dirigea d'importants travaux au palais épiscopal ; construisit l'église de Longeville dans le diocèse. Il resta architecte diocésain à Besançon jusqu'en 1862.
En 1860, il reçut la légion d'honneur qu'il demandait depuis deux ans.
Il était en lice avec Millet, mais ce dernier ne fut pas soutenu par les Cultes, car il était proposé par le ministère d'État au titre des Monuments historiques.
- F19 7230, F21 1817 et 2019.
- Bauchal, p. 649.
- Congrès archéologique de France, Paris, 1934, p. 269.
- Delaire, p. 149.
- GAB, 1863, p. 207.
- Thieme et Becker, X.
- Walter (Rodolphe), « Alphonse Durand et Notre-Dame de Mantes », dans Le Mantois, 1967, n° 18, p. 1-22 ; du même, « Le rapport Questel ou la collégiale menacée », dans Les Annales historiques du Mantois, 1978, p. 17-22.
- Nomblot Cécile, De la destruction de Cluny à la reconstruction du diocèse d'Autun : le néo-roman en Saône-et-Loire au XIXe siècle, mémoire de DEA de l'université Lumière-Lyon 2 (François Fossier dir.), 175 p. dactyl, voir index.
Voir aussi : MILLET Eugène ; ROBELIN Charles ; VIOLLET-LE-DUC Eugène, Emmanuel.
Autres architectes concernés : BRUYERRE Louis-Clémentin ; MAGNE Lucien.