De compositione cum Guidone, domino de Alneolo, super campiparte et redditibus in Bosco-Gachonis.
- A Original en parchemin. — Inv., p. 140, l. 7.
- a Cartulaire de l’abbaye Notre-Dame des Vaux-de-Cernay, de l’ordre de Cîteaux, au diocèse de Paris, éd. Lucien Merlet et Auguste Moutié, Paris, 1857-1858.
A tous ceulx qui verront et orront ces présentes lettres, nous, Guillaume, dit abbé des Vaulx de
Sarnay, et tout le couvent d'icelluy lieu, et nous, Guy, chevalier, sires de
Aneel, faisons assavoir que comme contends ou
débat feust meuz ou s'actendit à mouvoir entre nous diz religieux, d'une part,
et nous, Guy d'Auneel, d'autre part, pour la raison de la
moitié d'un champart et de rentes en deniers, en grain, en corvées et en aultres
choses, assises au Bois-Gaston, en la parroisse de
Sainct Remy-lez-Auneel, lesquelz champars et lesquelles
rentes nous, diz religieux, disions et affermions que monsieur
Guy, jadis seigneur
d'Auneel, eau de monseigneur
Guy, à présent seigneur
d'Auneel, et madame
Letice, sa femme, dame de
Montigny, nous avoient donné en pure aumosne1, et pour prier pour eulx
en nostre église après le décès de celluy qui plus vivroit, toutes les choses
dessus dictes ; et disions encores que le père et la mère monsieur Guy, à présent seigneur
d'Auneel, avoient ledit don confermé et
octroié.
Et nous Guy, sires
d'Auneel, disions encontre que ledit don n'avoit
oncques esté fait en la manière que lesdits religieux disoient ; et se il estoit
trouvé par aucune aventure que ledit don eust esté fait, si comme lesdits
religieux disoient, si disions nous que il estoit de nulle value pour ce que
monseigneur Guy, nostre eau, leur avoit donné après la mort
de nostre eaule et à la vie de madame
Letice, marastre nostre père ; laquelle n'y povoit
riens donner és choses dessus-dictes comme elle n'y eust riens.
Et parce que ou temps que lesdits religieux disoient que le don leur avoit esté
fait, nostre père et nostre mère vivoient, et estoient en communaulté ovecques
nostre eau et ovecques madame Letice, sa
femme, marrastre nostre père, lequel nostre père et nostre mère audit don
ne s'octroièrent oncques ; et par ceste raison et par plusieurs autres, nous
disons que ledit don ne valoit riens.
A la parfin, nous, diz abbé et couvent des Vaulx do
Sarnay, et nous, Guy, sire
d'Auneel, de tous les débaz dessusdiz, pour le
bien de paix et par le conseil de noz amis, avons accordé et pacifié ensemble en
la manière qui s'ensuit :
C'est assavoir que nous, diz religieux, avons quictié et délaissié du tout en
tout audit monseigneur Guy, seigneur
d'Auneel, et à ses hoirs, pardurablement, ledit
champart et toutes les rentes dessusdictes, en transportant audit seigneur d'Auneel et en ses hoirs
tout le droit, la propriété et l'action que nous avions ou pouvions avoir oudict
champart et ésdictes rentes par quelque raison que ce feust, sans jamais riens
réclamer.
Et nous, Guy, sires
d'Auneel, pour le bien de paix et pour nostre
travail racheter, et pour ce que nous ne voulons pas que les prières de nostre
eau, de nostre père et de nostre mère et de noz devanciers feulent délaissées en
l'église des Vaulx, donnames et avons donné ausdiz abbé
et couvent cent solz tournois de rente, à prendre et recevoir,
chacun an, perdurablement, en nostre meson d'Auneel,
En tesmoing de ceste chose et à plus grant fermeté avoir, nous avons mis en ces présentes lettres, oveques les seaulx dessusdiz, nostre propre seel. Ce fut fait l'an de grace mil trois cens et deux, ou mois d'aoust2.