MILLELOT Edme, Nicolas

Nom: 
MILLELOT
Prénom: 
Edme, Nicolas
Date de début d'activité: 
16/09/1848
Date de fin d'activité: 
30/05/1851
Ville - Département: 
Clamecy (Nièvre)
Prédécesseurs: 
Informations personnelles: 

Il est né le 6 décembre 1823 à Clamecy où son père était perruquier. Il est compositeur. Il utilise couramment le prénom Eugène.
Après le retrait du brevet, il est, avec son père et son frère Numa, parmi les insurgés les plus actifs à Clamecy, à l'annonce du coup d'État de décembre. Le 5 décembre, Millelot père a prévenu et mobilisé les ruraux des environs de Clamecy tandis qu'Eugène et son frère Numa rassemblaient les "flotteurs" du quartier populaire ; ils affrontent les gendarmes à la mairie et à la caserne où un gendarme est tué par la foule. Eugéne Millelot, qui a appelé à la construction de barricades, prend la tête d'un comité qui tente d'organiser un pouvoir républicain local ; mais les manifestants se retirent et la troupe envoyée par le Préfet le 8 entre dans Clamecy sans résistance et commence une vague d'arrestations. Millelot est d'abord condamné à mort, peine transformée en transportation en Guyane où il meurt le 8 décembre 1856.

Informations professionnelles: 

C'est l'un des rares cas de retrait d'un brevet. Le préfet de la Nièvre le demande  avec force au Ministre de l'Intérieur dans une lettre du 11 décembre 1850 : "Le sieur Eugène Millelot, lithographe à Clamecy appartient au parti démagogique le plus prononcé. De plus, il a été condamné à un an de prison pour viol d'une jeune fille dans l'église Saint-Séverin de Paris." Le Ministre demande des précisions avant de statuer. Millelot a été condamné le 31 août 1850 à un an de prison pour"outrage à la pudeur en se mettant en état de nudité  et en se livrant en préence du public à des actes obcènes" ; en appel, la peine est ramenée à six mois de prison  pour "exhibition sous les yeux d'une dame agenouillée  dans la chapelle de la Vierge" . De quel poids ses opinions politiques et le désir du Préfet de le remplacer par un lithographe plus sûr ont-ils pesé ? L'oncle de Millelot, qui dit avoir financé l'achat de l'imprimerie de son neveu pour 6 000 F, essaie de faire jouer ses relations pour retarder le retrait du brevet  et lui donner le temps de le négocier, après démission de "ce malheureux jeune homme qui s'est jeté dans la politique comme un niais" ; s'il ne dit rien des charges qui pèsent contre son neveu, il évoque aussi "deux solliciteurs qui remuent le ciel et la terre pour lui faire retirer son brevet afin de l'obtenir". Tout cela a sans doute joué pour exclure toute indulgence du jugement, surtout dans le contexte politique tendu à Clamecy. Toutefois, il est douteux qu'une telle affaire ait été montée pour justifier un retrait de brevet, décision très rare ; l'administration semble avoir plutôt saisi une opportunité pour  "rétablir l'ordre" à Clamecy. Durant la période 1850-1851, il semble que l'imprimerie ait été gérée par un mandataire.

Bibliographie Sources: 

Archives Nationales F18 2009

 Pourvoi pour Edme-Nicolas-Eugène Millelot, compositeur d'imprimerie domicilié à Clamecy, contre le jugement du 2e conseil de guerre ...

Le Maitron, Dictionnaire biographique du mouvemen ouvrier.     http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article35060.
Bagnard de la République : mémoires de Numa Millelot insurgé clamecycois, Clamecy, Société scientifique et artistique de Clamecy, 2008.
Viguier(Philippe), 1848, les Français et la République, Hachette, 1998, p.315-317.