ESQUIÉ Jean-Jacques
Toulouse, 1817-1884.
Élève d'Urbain Vitry, à l'école des arts et sciences de Toulouse puis de Duban, et de l'école des Beaux-Arts de 1839 à 1844. En 1844, il devient l'adjoint de Jean Bonnal, architecte municipal de Toulouse et commence l'année suivante sa collaboration avec Viollet-le-Duc par les relevés de Saint-Sernin. En 1848, il est désigné architecte diocésain de Toulouse, fonction qu'il conserve jusqu'en 1868. En 1849, il succède comme architecte départemental à Edmond Chambert, destitué pour raisons politiques ; c'est à ce titre qu'il construit l'asile de Braqueville (1854-1862). À l'exposition des produits des Beaux-Arts et de l'industrie en 1850, il obtient une médaille d'or pour l'église de Saint-Martin du Touch, construite de 1846 à 1847. Il est en même temps désigné secrétaire du conseil départemental des bâtiments civils. En 1852, il réalise divers établissements scolaires, une mairie-école à Noé et une halle à Lauriac. Il restaure et entretient les églises de Longages, Lherm, Martres-Tolosanes, Venerque, Saint-Lys-Fenouillet, puis Saint-Léon et Saman en 1856. En 1854, il conçoit les projets pour la maison d'arrêt de Toulouse qu'il réalise en 1862 et les abattoirs de Grenade (achevés en 1863). En 1856, il conçoit aussi trois projets pour Toulouse dont aucun n'a été réalisé : marchés couverts pour la place des Carmes et la place de la Pierre, la halle aux blés, de même qu'en 1858 son projet de grand théâtre en collaboration avec Vitry. En 1860, il est nommé inspecteur du chantier de Saint-Sernin de Toulouse que dirige Viollet-le-Duc. Il réalise encore quelques écoles à Carbonne, Aussonne et Rieumes (où il construit aussi la halle). En 1864, il entre à l'académie des sciences, belles-lettres et inscriptions de Toulouse. Par la suite, il construit quelques immeubles de rapport à Toulouse, notamment le 34, place Mage, le 8, rue Jules-de-Rességuier, le 45, rue Alsace-Lorraine et l'église de Beaupuy. En 1867, il est contraint de démissionner de ses fonctions d'architecte départemental au profit du légitimiste Chambert. En 1869, il devient membre du conseil municipal. En 1874, il perd cette fonction lors de la révocation de celui-ci ainsi que celle d'inspecteur du chantier de Saint-Sernin.
Il a également construit les églises de Villemur et de Gagnac, les mairies-écoles de Castelginest et de Lanta, les presbytères d'Auzielle et Villemur.
Esquié fut considéré comme un excellent architecte ; l'asile de Braqueville fut publié dans la Revue générale d'architecture et des travaux publics en 1865 et 1866 ; l'abattoir de Grenade, la halle de Launac et l'école de Castelginest dans l'ouvrage de Narjoux : Architectures communales, 1870, 2 vol.
Son fils, Pierre-Joseph, obtint le grand prix de Rome d'architecture en 1882 et devint professeur à l'école nationale des Beaux-Arts.
- Congrès archéologique de France, Paris 1934, p. 269-270.
- Bauchal, p. 650.
- Delaire, p. 152.
- Foucaud, 2000, p. 155-157.
- Foucaud, Jean-Jacques Esquié, architecte de fonction toulousain, 1817-1884., Toulouse, Musée Paul-Dupuy, 1992.
- -« L'architecte toulousain Jean-Jacques Esquié, 1817-1884, et le rationalisme architectural du XIXe siècle », dans Les annales du Midi, t. 98, n° 174, avril-juin 1986, p. 237-255.
- - « La ville nouvelle des aliénistes, la ville de Braqueville aujourd'hui centre hospitalier spécialisé Marchant », dans Toulouse, les délices de l'imitation, Bruxelles, 1986, p. 145-151.
- - « L'asile de Braqueville, un chef-d'œuvre du fonctionnalisme architectural du XIXe siècle à Toulouse », dans Actes du Cent dixième congrès national des sociétés savantes, études languedociennes, Paris, 1985, p. 443-460.
- J.M. Leniaud, « Un champ d'application du rationalisme architectural : les asiles d'aliénés », dans L'Information psychiatrique, vol. 52, n° 6, juillet 1980, p. 747-761.
- - « Plaidoyer pour l'architecture psychiatrique », dans la Revue des Monuments historiques, n° 114, 1981, p. 56-58.
- - « La cité Utopie ou l'asile dans la première moitié du XIXe siècle », dans Conférences d'histoire de la médecine, cycle 82-83, Lyon, 1983, p. 129-144.
- Thieme et Becker, XI.
Voir aussi : CHAMBERT Jean, Paulin, Élizabeth, Edmond ; VIOLLET-LE-DUC Eugène, Emmanuel.
Autres architectes concernés : COMA Ferdinand ; MICHEL Henri ; OLIVIER Jules, Germain ; ROME Alfred.