JOFFROY Joseph, Auguste

n. Orange, 2 septembre 1802.

Après avoir été employé dans l'administration des ponts et chaussées, faisant fonction d'ingénieur à Orange et à Avignon pendant six ans, il fut désigné en 1839 architecte de la ville d'Avignon, puis du département du Vaucluse en 1849 (jusqu'en 1870). Il construisit l'hôtel de ville d'Avignon, la promenade du Rocher des Doms et l'église de Villès (Vaucluse).

Nommé architecte diocésain le 16 juillet 1851. Vaudoyer écrivait à son sujet :

M. Joffroy est architecte du département du Vaucluse et réside à Avignon. Cet architecte que je ne crois aucunement artiste m'a paru très négligent. La cathédrale d'Avignon qui présente un grand intérêt et ne semble pas du tout appréciée par lui est dans un assez mauvais état d'entretien. Je pense que l'administration devrait persister dans l'intention qu'elle avait eu précédemment de remplacer M. Joffroy, surtout si elle se propose d'exécuter des travaux dans les édifices de ce diocèse. Je dois dire que M. Joffroy ne m'inspire aucune confiance et, qu'en outre, il est peu estimé comme architecte dans le pays.

Il était peu apprécié de l'administration centrale qui chercha à le remplacer en 1853, mais il était soutenu par les autorités locales. L'évêque écrivait (31 mars 1851) : « C'est un homme laborieux et consciencieux. Il peut laisser à désirer sous le rapport du savoir archéologique, mais il est modeste, reçoit bien les avis ». De son côté, Hamille résumait ainsi la situation pour le ministre (7 avril 1853) :

M. Joffroy déjà chargé des travaux du département du Vaucluse a été nommé architecte diocésain d'Avignon le 16 juillet 1851. Cette nomination eut lieu sur les indications du préfet et l'avis favorable de l'archevêque. On ne tarda pas, toutefois, à regretter ce choix. Dès le mois de juin 1853, Son Excellence fit connaître aux autorités diocésaines et départementales son intention de remplacer cet architecte. Mais de vives instances furent faites en sa faveur par ceux auxquels on demandait un avis sur le candidat désigné et on se détermina (7 septembre 1853) à maintenir M. Joffroy dans ses fonctions. Peu de temps après cette résolution, M. l'inspecteur général Vaudoyer se rendit à Avignon (cf. supra).

En présence d'un tel rapport et de l'avis unanime du Comité, l'administration centrale ne pouvait rester inactive. Elle commença par ne pas comprendre M. Joffroy au nombre des architectes qui avaient été dernièrement maintenus dans leurs fonctions par un arrêté ministériel. Puis, le 7 mars 1854, elle fit connaître au préfet et à l'archevêque son intention de remplacer M. Joffroy par M. Vanginot, inspecteur à Limoges. Au lieu de s'expliquer sur le candidat à l'égard duquel ils n'avaient d'ailleurs recueilli que de bons renseignements, le préfet et l'évêque répondirent : "Qu'on avait fait de la cathédrale un tableau inexact ; qu'elle était parfaitement conservée ; qu'au surplus, les défauts d'entretien devraient être plutôt attribués au défaut d'allocations qu'à l'insuffisance de l'architecte ; que M. Joffroy a fait preuve de talent, de bon goût et de sévère économie dans la rédaction de projets d'églises ; qu'il a fait une étude particulière de l'architecture romane et qu'il serait à craindre que son successeur eût d'autres tendances à cet égard.

Ils ajoutent enfin que M. Joffroy est un fonctionnaire dévoué, intègre, sans patrimoine et ayant dix jeunes enfants.

Il résulte de ce qui précède que la question est celle-ci :

- Doit-on sacrifier les intérêts de l'administration, laisser porter atteinte à l'initiative ministérielle pour céder à des considérations personnelles ?

Il convient de faire observer à Son Excellence dont on attendra les instructions qu'il ne s'agit point ici d'un architecte qui est en longue possession de ses fonctions mais d'un agent tout nouveau et qui a été discuté dès ses premiers travaux".

Il démissionna le 3 novembre 1879.

• F¹⁹ 7231.
• Bauchal, p. 674.
• Lacaine, t. VI, p. 62-63.
• Thieme et Becker, XIX.

Voir aussi : VANGINOT Jean-Baptiste ; VAUDOYER Léon.

Autres architectes concernés : DANJOY Eugène, Gustave, Édouard ; TIERS.