Œuvre(s) contenue(s) dans le manuscrit : 
Nomenclature : Belles-Lettres , Romans
Langue : Français
Contenu décrit dans le catalogue : Ce ms est un recueil de Contes en vers, non satyriques, comme quelques Auteurs en ont été persuadés ; mais faits à plaisir par plusieurs Auteurs du XIIIe siècle, et contenant les tours et les ruses qui se débitaient dans ce temps-là sur le Renard. Ces Contes y sont appellés : Branches du Renard. Ils ont tous été achevés au plutôt dans le XIIIe siècle, ce que prouvent 1° des mss que nous en avons vus, dont l'écriture est incontestablement de ce siècle. 2° Différents passages trop longs pour être cités, lesquels ont trait aux usages et à quelques personnes d'alors. 3° Le Roman satyrique du Renard, composé en vers en 1290 par Jacquemart Gielée, de Lille en Flandres, et que cet Auteur intitula : le nouveau Renard, afin qu'il ne fût pas confondu avec celui qui existoit déjà.
Ainsi, ceux qui ont dit que ce Roman fut achevé en 1339 ne l'avaient pas bien examiné et s'en étaient trop légèrement rapportés à une souscription en vers qu'on trouve à la fin de notre ms d'où ils ont tiré cette date. Cette souscription est de la façon de l'Ecrivain, et non d'un des Auteurs de ce Roman. La voici : « Lan mil ccc et trente nuef / Fu ce liure acompli tout neuf / Descripture ou il ot grant paine / Tout droit deuant la magdalaine / Le uendredi ci comme dist / Li escriuains qui tout lescripst / Liez fu quant fist la fin du liure / Car lors fu de paine deliure. »
Nous ne connaissons pas de mss qui renferment généralement toutes les branches du Renard. Celui-ci est un de ceux que nous avons examinés qui en réunit davantage ; il a en outre le mérite d'être plus lisiblement écrit que de plus anciens, et d'avoir le langage un peu rajeuni.
Comme on rencontre beaucoup de difficulté dans la collation des Mss de ce Roman, et que d'ailleurs on ignore combien il en existe de branches, nous pensons qu'il ne sera pas inutile de rapporter les sommaires et les premiers vers de celles qui sont contenues dans notre ms. Ils pourront même servir dans la suite à fixer le nombre des branches et à collationner d'autres mss. Il est bon de prévoir que les sommaires varient très souvent et qu'ils n'annoncent qu'une partie des ruses du Renard contées dans chaque branche.
1) « Perrit qui son enging essart / Mit en vers faire de renart / Et de ysengrin son chier compere / Laissa le miex de sa matiere car il entroublia le plait / Et le jugement qui fu fait / En la court noble le lyon. » Quoique cette branche soit la premiere dans tous les mss, ces vers témoignent qu'elle n'est pas la premiere qui ait été composée ; elle est la plus considérable de toutes et elle contient le Procès que Renard a à soutenir en Cour contre Ysengrin, qu'il a fait cocu. D'autres ms appellent l'auteur Perrins.
2) « Si comme renart emporte i coc que il a pris en i parc auec pluseurs gelines et vne fame et vilains le chacoient a chien et a bastons et le coc sen eschapa par barat (ruse). » Cette branche dans quelques ms est partagée en deux, alors la seconde commence au 137e vers avant la fin.
3) « Tybert le chat dont ie ai dit / Doute renart assez petit »
4) « Si comme R. est dessouz vn fou ou il auoit j corbel qui mengoit i fourmage et R. fist tant que il li chai a terre. »
5) Si comme R. fist le mort emi la voie pour deceuoir charretiers qui portoient harens fres et asguiles dont il emporta grant quantité. »
6) « Si comme li lyons tient feste et i auoit pluseurs bestes qui mengoient et faisoient ioie et si comme le tesson ysengrin amaine R. » La fin de cette branche extrêmement libre manque dans plusieurs mss.
7) « Si comme R. et ysengrin son chascun en iseel dedenz vn puis R. amontant et Y. aualant » Cette branche est parfois coupée au vers 476 : « Sachiez il li ferai domage ».
8) « Si comme R. ua apres i tropel de gelines et par illee passoit i abbe qui menoit garçons qui menoient chien si li firent perdre sa proie. » A la fin : « Ce que nous dist Richart de lison / Qui commencie a ceste fable / Pour donner a son connetable / Et vous dist se il a mespris / Jl nen doit ia estre repris / Se il i a de son langage / Que folx nais il ni ert ia sages / Jl ne weult guerpir sa mature / Que diex nostre sire na cure / Touz iours siet la pomme i pommier / Ne vous voeil auant rimoier. » La quatrième vers de cette fin est différent dans un autre ms. Richart de Lison s'y dit Normand : « il est normenz s'il a mespris ». Cette branche paraît avoir été composée du temps de Huon, Doyen de Rouen et de l'Archevêque Gautier de Coustences qui y sont nommés.
9) « Si comme R. est dedenz i geliniere et pluseurs moines le batent de bastons ».
10) « Si comme R. se confesse a i hermite deuant qui il est agenouillé et apres si comme il sacheminerent a aller a romme lui et lein le mouton et bernart lasne. »
11) « Si comme j vilain maine vne charrue a vij bues et i ours deuant lui qui en veult auoir j et dautre part le vilain qui demande conseil e R. comme il sen cheuira. » On parle dans cette pièce d'un Comte Thibaut, probablement Thibaut le Grand, Comte de Champagne, et d'un Constans des Noes, renommé pour ses richesses. Il est encore question de lui dans la branche 2.
12) « Si comme thibert le chat est en vne huche et hume plain pot de lait et R. le soustient le couuercle de la huche. »
13) « Si comme R. ist dun Bois et entre en vn chastel par vn pont tourneis et pluseurs gens a cheual alans apres qui le chacoient. »
14) « Vn cheualier qui chace R. et il entra en vn chastel. »
15) « Si comme R. lie ysengrin dune corde par les iiii pies dessous i arbre ou il sestoit endormi »
16) « Si comme j vilain a pris R. en j toisseul et le prent par le pie R. le mordi si fort que le vilaint paillart li crie merci ». A la fin : « Si uait R. a son repaire / Et ysengrin son chier compere / Sen est ales a son manoir / Jci fait pierres remanoir / Le conte ou se uoult traueillier / Et laisse R. conseillier. » Pierres de S. Clost et Perrot, Auteur de la première branche, sont différents noms du même Poète, qui a encore composé une branche du Roman d'Alexandre qu'il a intitulé : Le testament d'Alexandre.
17) « Si comme R. arrache a J moine blanc la c.... car il auoit feru dun baston a lissue dun parc ou il auoit gelines et chapons que R. auoit estrangles. »
Datation : 14e siècle
Année : 1339
Support : Parchemin
Format : in-folio
Nombre de feuillets : 167
Ecriture : lettres de forme
Mise en page : 2 colonnes
Colophon : Lan mil ccc et trente neuf / Fu ce liure acompli tout neuf..
Particularité(s) du manuscrit mentionnée(s) dans le catalogue : Les sommaires en sont en rouge.
Enluminures : Miniature
Description de la reliure : maroquin rouge
Description des décorations dans le catalogue : Enrichi de 15 miniatures.
Vente (Livres). 1784-01-12. Paris 
Titre du catalogue : Catalogue des livres de la bibliothèque de feu M. le duc de La Vallière. Première partie contenant les manuscrits, les premières éditions, les livres imprimés sur vélin & sur grand papier, les livres rares, & précieux par leur belle conservation, les livres d’estampes, &c. dont la vente se fera dans les premiers jours du mois de décembre 1783 par Guillaume de Bure, fils aîné.
Date du début de la vente : 12/01/1784
Numéro de vente : 2717
Emplacement de la notice dans le catalogue : section Belles-Lettres, vol. 2, p. 185-192
Prix d'achat : 131 livres 10 sols
Justificatif de l'estimation : Prix indiqué dans la table des prix de vente présente à la fin du troisième volume de l'exemplaire Collect. I/Lava 1 de la Bibliothèque nationale de France, ainsi que par une note manuscrite dans la marge du deuxième volume du même exemplaire.