GIHAUT Jean, François

Nom: 
GIHAUT
Prénom: 
Jean, François
Date de début d'activité: 
28/01/1829
Date de fin d'activité: 
05/07/1854
Adresses professionnelles: 

5, boulevard des Italiens (1839)

Ville - Département: 
Paris
Successeurs: 
Parrains: 
Informations personnelles: 

 Antoine Gihaut, originaire de Linverville, commune de Gouville-sur-Mer (Manche), a fondé un commerce d'estampes vers 1815, à l'angle de la rue Le Pelletier et du boulevard des Italiens ; il y travaille avec son fils Jean François, né le 14 septembre 1798, bientôt rejoint par le second, Michel Ange, âgé de 15 ans ; la boutique s'installe ensuite au 5-7 du boulevard des Italiens.
Jean François Gihaut meurt en 1854. Son frère, Michel Ange,  qui a épousé en 1829 la nièce de Bénard aîné, marchand d'estampes, meurt le 22 décembre 1871.

Informations professionnelles: 

Le 5 novembre 1822, les deux frères rachètent à leur père son commerce dont son important stock d'estampes : paysages, portraits, sujets militaires, caricatures, costumes du Journal des modes, musique, feuilles d'écriture, images pour enfants. S'y joint un stock de pierres lithographiées par Pigal ou Charlet. Leur commerce est prospère ; ils sont éditeurs et marchands d'estampes qu'ils font imprimer par Langlumé, Senefelder, Villain... Ils commandent notamment à Géricault, en 1822, une suite d'estampes, Études de chevaux, développant la suite anglaise imprimée à Londres en 1820  par Hullmandel ; elle sera lithographiée par Cogniet et Volmar et imprimée par Villain. Ils se vantent dans le Répertoire des commerces de Paris d'avoir vendu dès 1823 des lithographies coloriées. En 1829, Jean François demande un brevet de lithographe pour ajouter la production à la commercialisation. Les deux frères s'associent pour dix ans dans cette entreprise. Encore célibataires, ils ont le projet de séparer leurs activités quand l'un des deux sera marié, l'un prenant la boutique de gravures, l'autre l'imprimerie lithographique. La demande de brevet comporte de flatteuses apostilles, les comparant avec Delpech. En 1839, il prévient l'administration qu'il cesse d'imprimer ses estampes, confiant ce travail à Auguste Bry, pour la plus grande partie, ainsi qu'à divers autres imprimeurs. Ils redevienent éditeurs et marchands.
Ils sont à l'origine, dans les années 1820, de la mode des albums lithographiques, souvent livres d'étrennes, qui rassemblent, après un frontispice humoristique, 10 à 15 planches signées de Bellangé, Raffet ou Charlet. Ils impriment aussi quelques oeuvres de Delacroix, Géricault, Vernet. Toutefois, leurs spécialités sont la satire de moeurs et les sujets militaires. Ils abordent peu la caricature politique, même si la révolution de 1830 suscite quelques estampes montrant la violence des combats et celle de 1848 quelques fêtes populaires, mais, dans ces deux périodes de liberté, ce sont Philipon et Aubert qui dominent avec éclat la production, avec les risques judiciaires qu'elle entraîne. Très prolifiques durant la Restauration dans le domaine de la satire de moeurs, grâce à Pigal, Monnier, Bellangé, Charlet, le débutant Philipon..., les frères Gihaut ne peuvent rivaliser avec les caricaturistes soudés autour d'Aubert par leur combat politique quand ceux-ci doivent se reconvertir dans la caricature sociale. Ils ne partageront presqu'aucun dessinateur avec Aubert sauf collaboratoin très ponctuelle de Benjamin Roubaud pour son Album d'Afrique  et quelques estampes de Decamps. En revanche, Charlet et surtout Raffet leur fournissent, sous la monarchie de Juillet, une très abondante production d'estampes militaires  (costumes, scènes de la vie militaire, engagements armés en Algérie, et plus tard, en Italie) genre lui aussi très prisé. Ils s'intéresseront très peu aux portraits et les quelques paysages, à l'exception de ceux de Marvy (1841) seront souvent ceux des expéditions militaires.
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