THIERRY Pierre

Godefroy  Engelmann et Pierre Thierry ont établi 2 ateliers lithographiques, l'un à Paris et l'autre à Mulhouse, qu'ils exploitent conjointement. Engelmann est titulaire d'un brevet pour Paris, décerné le 15 octobre 1817, la Société lithographique de Mulhouse faisant l'objet depuis décembre 1817 d'une tolérance provisoire. Thierry a mis fin à cette situation irrégulière en obtenant le 13 septembre 1828 un brevet pour Mulhouse. "Des convenances de famille " les amènent à inverser en 1833 : Thierry s'est "définitivement fixé à Paris". Engelmann et lui demandent donc le transfert réciproque de leurs brevets le 23 novembre 1833. Les frères Pierre et Jean Thierry  se metttent en société pour exploiter l'imprimerie parisienne pour une durée de cinq ans ; en 1837, elle est renouvelée pour quinze ans.
Le 24 octobre 1845, Thierry reçoit l'autorisation pour un an de faire fonctionner 3 presses à vapeur mises au point par l'ingénieur Louis-Jérôme Perrot qui, depuis le début des années 1830, multiplie les brevets concernant des machines à imprimer sur tissu, toile cirée, papier... ; en 1839, il a déposé un brevet de presse lithographique, auquel il  apporte ensuite 17 améliorations en 5 ans ; pour tester l'efficacité de cette invention, Thierry pourrra utiliser un second local situé au 64, rue de Sèvres, où réside l'inventeur.
Dans le dossier de l'Exposition universelle 1849, il est noté qu'il exploite : 25 presses lithographiques, 20 presses en taille-douce (pour la musique) et emploie 70 ouvriers dont le salaire s'élève de 3 à 8 F par jour, pour un chiffre d'affaires de 170 000 F par an, dont 130 000 F de travaux pour le commerce.  Médaille d'argent aux expositions de 1839, 1844 et 1849. Il fait des travaux de ville, de la musique, des portraits d'artistes et des décors d'opéras, des cartes géographiques...
Pierre Thierry préside la Chambre des imprimeurs lithographes de Paris de 1844 à sa mort.
À sa mort, la société qui associait les frères Thierry devient une société en nom collectif associant désormais  les frères Alfred Buttner et Edmond Buttner ; ce dernier, qui était entré comme ouvrier chez Thierry frères, épouse en 1872 la nièce de Pierre Thierry. L'imprimerie devenue "Buttner-Thierry" déménage en 1887 pour le 34, rue Laffitte, puis, en 1916 à Saint-Ouen alors que, en 1910, Jean Buttner a succédé à son père Edmond.