Miroir des classiques Frédéric Duval |
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La structure des notices est la même que pour le répertoire général, mais la présentation des textes et les descriptions codicologiques sont bien plus détaillées.
Le cadre descriptif choisi est un compromis entre la quadripartition antique (Codex, Digestum, Institutiones, Novellae) et la division médiévale. Il était en effet très difficile de retenir le texte classique tel qu’il se présentait dans l’Antiquité comme cadre de description. Traiter d’un bloc le Codex dans son intégralité aurait ainsi contraint à rapprocher les traductions des neuf premiers livres et celle des trois derniers, les Tres libri, qui sont transmises dans des manuscrits contenant le Volumen parvum. Il en va de même du Digeste, divisé en trois parties dans les manuscrits transmettant la vulgate bolonaise. Ont donc été distingués, par ordre alphabétique : Authenticum (collection latine des Novellae), Codex (C. 1-9), Digestum vetus (D. 1-24.2), Infortiatum (D. 24.3-38.3), Digestum novum (D. 39-50), Institutiones, Tres libri (C. 10-12). Outre les traductions proprement dites ont été prises en compte des traductions partielles figurant dans des compilations comme le Livre de jostice et de plet ou le Livre de la reine. D’autre part, les traductions de sommes au Code (Codi occitan, Summa Azonis) ont été placées sous le Code. Enfin, une notice a été créée pour la traduction de l’Ordo judiciarius de Tancrède de Bologne, qui intègre de nombreuses références au Corpus juris civilis.
L’objectif du répertoire est d’identifier les traductions juridiques. Chaque notice tente de dater les traductions et de les situer chronologiquement les unes par rapport aux autres. Leurs principales caractéristiques principales sont signalées.
Comme ces traductions, souvent très longues, sont sans doute destinées à rester encore longtemps inédites, il a paru nécessaire de présenter sommairement leur tradition textuelle afin d’orienter les chercheurs vers des témoins à consulter en priorité. Ces analyses reposent, au niveau microtextuel, sur la collation d’un même passage transcrit d’après tous les témoins survivants, au niveau macrotextuel, sur une collation des rubriques.
Le contenu des manuscrits a été décrit de manière très détaillée, afin de pouvoir repérer les omissions, interversions de titres, lacunes matérielles. De manière générale, les intitulés de titre ont été relevés.
Une attention particulière a été portée à la mise en texte de chaque manuscrit, de la structuration du texte au programme iconographique en passant par le processus de copie. Les écritures sont caractérisées d’après la typologie commode d’Albert Derolez, The palaeography of Gothic manuscript books : from the Twelth to the Early Sixteenth Century, Cambridge University Press, 2003. Un coefficient d’abréviation est calculé à partir des extraits transcrits : le résultat, donné en pourcentage, correspond au nombre d’abréviations utilisé sur mille mots rapporté à 100. La description des schémas de réglure suit la formule analytique universelle présentée dans Denis Muzerelle, « Pour décrire les schémas de réglure : une méthode applicable aux manuscrits latins (et autres) », dans Quinio, International Journal on the History and Conservation of the book, t. 1, 1990, p. 123-170. Les scriptae des témoins ont toujours fait l’objet d’une analyse minimale afin de préciser une éventuelle provenance géographique. Enfin, l’histoire du manuscrit est retracée autant que faire se peut à travers la description des traces de lecture et des possesseurs successifs.
Chaque manuscrit donne lieu à la transcription d’au moins un extrait. Ces extraits ont plusieurs fonctions : en premier lieu, ils servent à l’étude de la scripta et de la tradition textuelle ; ensuite, ils donnent une idée des procédés de traduction employés et facilitent la comparaison entre plusieurs traductions. En cas de changement de main à l’intérieur d’un manuscrit, les extraits peuvent être multipliés.
Les transcriptions sont assez imitatives, puisqu’elles notent les abréviations et la ponctuation médiévale. En revanche, elles utilisent les accents selon les recommandations des Conseils pour l’édition des textes médiévaux, fasc. 3, de l’Ecole des chartes. La segmentation graphique est modernisée. Lorsque la varia lectio n’a pas été relevée et présentée dans la partie de la notice consacrée à la tradition textuelle, elle figure dans l’apparat de la transcription de l’un des témoins.