Miroir des classiques Frédéric Duval |
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« Il s'agit de la plus ancienne rédaction française conservée de l'Ars minor. Très abrégée, elle semble bien correspondre à des notes de cours, à l'usage d'un maître connaissant par coeur, ou presque, le texte intégral [...]. Par rapport au texte « standard », B présente également de nombreux ajouts et définitions complémentaires communs à d'autres versions françaises » (M. Colombo Timelli, Traductions françaises de l’Ars minor de Donat au Moyen Age (XIIIe-XVe siècles), Florence, 1996, p. 138). Cette adaptation est suivie de développements sur la déclinaison du nom et du pronom que l'on retrouve dans les autres versions françaises.
Possesseur : couvent des Célestins de Metz (ex libris f. de garde).
Version française complète de l'Ars minor, sans alternance entre latin et français, sauf dans les exemples et les versus. Les additions sont pour la plupart communes aux autres versions. « La traduction est suivie, sans solution de continuité, d'un complément, entièrement rédigé en français, sur les cinq déclinaisons du nom et les quatre déclinaisons du pronom » (M. Colombo Timelli, Traductions françaises de l’Ars minor de Donat au Moyen Age (XIIIe-XVe siècles), Florence, 1996, p. 138).
« Cette version présente des points communs avec la version du manuscrit de Bern. Elle reste proche du texte latin, qu'elle complète par des additions que l'on retrouve dans les autres versions françaises. L'adaptation de l'Ars minor est suivie des développements habituels sur la déclinaison du nom et du pronom. »
Version bien plus longue que toutes les autres, qui contient des développements qui lui sont propres. L'alternance entre français et latin, comme l'abstraction de certaines additions, la rattachent à un enseignement supérieur.
Version « standard » (Colombo Timelli, Traductions françaises... ) de l'Ars minor en français, comprenant les additions habituelles au traité.
possesseurs : Coluccio Salutati ? († 1406) (f. 245v) ; Nicolas V († 1455) ; Bibliothèque vaticane.
« Version incomplète, elle ne comprend que le paragraphe d'introduction et la première partie du chapitre du nom ; le texte s'arrête après l'exposé sur les cas, juste au commencement d'un ajout sur la signification de ceux-ci ». (M. Colombo Timelli, Traductions françaises de l’Ars minor de Donat au Moyen Age (XIIIe-XVe siècles), Florence, 1996, p. 191). Cette adaptation, qui enrichit considérablement l'original latin, laisse poindre une analyse du français.
Copiste : de la main de Nicolas Colard
Possesseurs : Nicolas Colard, « ordinis sancti Benedicti, capellanus [sic] honoris regine Sicilie, et emit anno Domini Jhesu 1436 » (f. 187v), « Iste liber est Nicolao Colardi de Metis... monasterii Sanctorum Andree et Sabine de Urbe » (f. 197v) ; acheté à un dénommé Porcher, habitant de Salins par Jean Perrot en 1476 (f. 198v).
Version « standard » de l'Ars minor en français, avec les ajouts habituels et les deux compléments sur la déclinaison du nom et du pronom.
Possesseur : Chartreuse de Saint-Honoré à Thuisson près d’Abbeville (ex libris f. 467a).
« Tout en respectant dans l'ensemble le plan de l'Ars minor, cette traduction supprime systématiquement (suppression étonnante et d'ailleurs unique parmi les versions françaises) toutes les définitions des parties du discours dont les accidents sont introduits directement en ouverture de paragraphe. » (M. Colombo Timelli, Traductions françaises de l’Ars minor de Donat au Moyen Age (XIIIe-XVe siècles), Florence, 1996, p. 205). Cette version intègre de nombreux ajouts. Les développements sur les déclinaisons du nom et du pronom sont intégrés dans le corps de la traduction, qui se signale pour l'emploi alterné du français et du latin.
Possesseur : Michel Clareti (XVe s., cf. 10v).
« Version fragmentaire suite à la perte d'un double feuillet qui devait contenir la présentation presque complète des accidents du pronom et la première partie de l'exposé sur le verbe » (M. Colombo Timelli, Traductions françaises de l’Ars minor de Donat au Moyen Age (XIIIe-XVe siècles), Florence, 1996, p. 217). On y retrouve les ajouts habituels, parfois enrichis. Cette version « est rédigée uniquement en français (sauf naturellement pour la plupart des exemples et les versus), ce qui la différencie des versions manuscrites et la rapproche plutôt de l'autre version imprimée » (ibidem).
« Il s'agit sans doute de la version française antérieure au XVIe siècle la plus fidèle à l'original latin. Les seuls ajouts ne consistent qu'en de brèves remarques concernant la distinction entre parties déclinables et indéclinables du discours, le régime du superlatif suivi de nom collectif, le nombre des pronoms et les quatre adverbes de lieu. A la fin du traité trouvent place les paragraphes sur les déclinaisons du nom et du pronom et sur les noms propres Moyses et Ihesus (M. Colombo Timelli, Traductions françaises de l’Ars minor de Donat au Moyen Age (XIIIe-XVe siècles), Florence, 1996, p. 225).
Le premier livre de l’Ars d’Aelius Donatus, grammairien qui vécut à Rome au milieu du IVe siècle, connu sous le nom d’Ars minor, est un cours élémentaire sous forme de questions et de réponses traitant des huit parties du discours. Devenu dès l’Antiquité tardive et au Moyen Age le manuel de latin par excellence, l’Ars de Donat dut son succès, d’après L. Holtz, à sa brièveté et sa sobriété, tant dans l’expression que dans les questions abordées.