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Miroir des classiques
Frédéric Duval
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Biblissima
Remedia amoris, P. Ovidius Naso
  • Présentation
  • Traduction anonyme du manuscrit Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 12478
  • Traduction anonyme du manuscrit Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 12478 (début du XIVe siècle)

    Cette traduction en octosyllabes à rimes plates porte sur les 540 premiers vers des Remedia amoris ; on ne sait si, à l’origine, elle s’arrêtait là ou si la suite a disparu par accident. Les distiques d’Ovide sont copiés (au moins au début ; le travail n’a pas été exécuté jusqu’au bout mais la place nécessaire a été ménagée) en rouge et suivis de six ou plus rarement de huit vers qui les traduisent assez fidèlement. Le traducteur a été conduit à donner une version plus longue que sa source pour trouver des rimes. Cette traduction est précédée d’un prologue de 92 vers où l’auteur raconte les amours d’Ovide avec la sœur de l’empereur et son exil. Elle pourrait remonter au début du XIVe siècle.

    Bibliographie:

    • G. Korting, L’art d’amours und li remedes d’amours, von Jacques d’Amiens..., Leipzig, 1868
    • R. L. Hyatte, The Remedia amoris of Ovid in Old French Didactic Poetry, Diss. Univ. Pennsylvanie, 1971 [édition]
    • R. Hyatte, « Ovidius, Doctor Amoris : The changing Attitudes towards Ovid’s eroticism in the Middle Ages as seen in the three Old French Adaptations of the « Remedia Amoris », dans Florilegium (Carleton University Annual Papers on Classical Antiquity and the Middle Ages), t. 4, 1982, p. 123-136
    • absent de P. Chavy, Traducteurs d’autrefois : Moyen Age et Renaissance, dictionnaire des traducteurs et de la littérature traduite en ancien et moyen français 842-1600, Paris-Genève, 1988
    Incipitd'après le msParisBibl. nat. de Fr.fr 12478
    Prologue [f. 1]Tu qui ordonnez ton corage |  A faire au dieu d’amour hommage |  Pour mener amoureuse vie |  Vien pour entendre je te prie | 


    Texte  Inc. f. 3Legerat hujus amor titulum nomenque libelli |  bella michi video bella paramus ay [ait chez Ovide] |  Cupido li filz de Venus |  Veoir Ovide estoit venu... |  Expl. f. 40v...Tant que tu sonez bien foulez |  Et travailliés et triboulés |  Par quoy t’ayes en grant hayne |  L’ostel la dame et la mesquine. | 

    Manuscrit

    • Paris, Bibl. nat. de Fr., fr 12478


        ; , .traduction des Remedia amoris d’Ovide [titre : Chi s’enssieut Ovide du remede d’amours (rubr.) f. 1] f. 1-40v ; f. 41 blanc ; Art d’Amours de Jakes d’Amiens f. 42-75v  : le texte s’interrompt au vers 2192 (expl. et il aura son delit  |  et sa volonté tant de fois  |  que bien aprevisié serois  |  or pense de bien retenir  |  par ce que je te voeil gehir) ; f. 76 blanc ; Li puissanche d’amours, dialogue entre le maître et le disciple f. 77-90 ; Theodolet, traduction de l’Ecloga Theoduli par Jean Le Fèvre f. 90v-248 avec glose et traduction en vers français (inc. Ch'est grand pourfit quant on recorde  |  aucuns biens et on s’i acorde...) ; 248v blanc ; traduction en vers français par Thomas Maillet des Parabolae d’Alain de Lille f. 249-268 ; f. 268v blanc ; traduction en vers anonyme du premier Facetus par Thomas Maillet f. 269-277v (inc. Mieulx vault assambler un tresor...  ; éd. Morawski, p. 60-81) ; traduction en vers du second Facetus par Thomas Maillet f. 278-291v (inc. Chieulx qui volet faitis devenir... ; éd. Morawski, p. 81-112) ; f. 292-294 blancs291 f. papier (filigrane sim. Briquet 374 [Troyes 1429])

      Histoire du manuscrit

      Bibliographie:

      • H. Omont, Catalogue général des manuscrits français, ancien supplément français, t. II, Paris, 1896, p. 540
      •  — 
      • Le Facet en françois, éd. J. Morawski, Poznan, 1923
      •  — 
      • D. Talsma, L’art d’amours van Jakes d’Amiens (XIII eeuw), Leiden, 1925, p. vi
      • .
  • Traduction partielle des trente-cinq préceptes qui protègent du mal d’amour (Remedia amoris, v. 545 et s.) insérée dans les Echecs amoureux
  • Traduction partielle des trente-cinq préceptes qui protègent du mal d’amour (Remedia amoris, v. 545 et s.) insérée dans les Echecs amoureux (1370-1380)

    Bibliographie:

    • G. Körting, Altfranzösische Übersetzung der Remedia amoris des Ovid (Ein THeil des allegorischen-didaktischen Epos Les echecs amoureux), Leipzig, 1871 (réimpr. Genève, 1971)
    • P. Chavy, Traducteurs d’autrefois : Moyen Age et Renaissance, dictionnaire des traducteurs et de la littérature traduite en ancien et moyen français 842-1600, Paris-Genève, 1988, O052
    Incipitl'édition G. KörtingDresdenSächsische Landesbibl.Oc 66
    Prologue  Inc. f. 54bTrente chincq rieugles vous enseigne |  dont je te diray la sentence |  au plus prez en ma conscience |  que je pourray s’entente ensuivre |  selon le proces de son livre |  car je ne vueil du mien riens mettre |  fors pour mieulx desclairier la lettre | 


    Texte  Inc. f. 54cCy parle Pallas de la premiere regle et du premier enseignement des remedes d’amours selon Ovide |  La premiere riegle est dont telle |  c’est c’onques la chose est nouvelle |  des le premier commencement |  qu’amours esmeut ton sentement |  que tu t’avises et t’arrestes |  et de tout ton povoir t’aprestes |  de resister sans nul demour |  contre le mouvement d’amour... |  Expl. f. 65b...aultrement n’en doit dont chilz boire |  qui veult le feu d’amours estaindre |  s’il veult bien l’art d’Ovide attaindre. | 


    Epilogue  Inc. f. 65bPar ces regles devant retraittez |  qui sont de livre Ovide extraittez... |  Expl. f. 65b...qu’aux damoiseaux prouffiteront |  qui saigement en useront. | 

    Manuscrits

    • Dresden, Sächsische Landesbibl., Oc 66


        ; , .Livre des échecs amoureux incomplet de la fin : traduction des Remedia amoris d’Ovide f. 54b-65b. Endommagé par un incendie, le texte de ce manuscrit est aujourd’hui perdu.144 f.

      Structure et décor

      Illustration : 4 miniatures (f. 1a, 20b, 24c, 27c)

      Histoire du manuscrit

      Bibliographie:

      • G. Körting, Altfranzösische Übersetzung der Remedia amoris des Ovid (Ein Theildes allegorisch-didaktischen Epos Les echecs amoureux), Leipzig, 1871, p. iii-xi
      •  — 
      • R. Bruck, Die Malereien in den Handschriften des Königreichs Sachsen, Dresde, 1906, p. 319
      •  — 
      • C. Kraft (éd.), Die Liebesgarten-Allegorie der « Echecs amoureux », kritische Ausgabe und Kommentar, Frankfurt am Main-Bern-Las Vegas, 1977 (Europäische Hochschulschriften, XIII, 48), p. 19
      • .
    • Venezia, Bibl. Nazionale Marciana, Fr. App. 23


        ; , .Livre des échecs amoureux incomplet du début et de la fin : traduction des Remedia amoris d’Ovide f. 144v-168v.156 f. (folioté de 37 à 201 avec de nombreuses erreurs)

      Histoire du manuscrit

      Possesseur : Giacomo Contarini (XVIe s.).

      Bibliographie:

      • C. Kraft (éd.), Die Liebesgarten-Allegorie der « Echecs amoureux », kritische Ausgabe und Kommentar, Frankfurt am Main-Bern-Las Vegas, 1977 (Europäische Hochschulschriften, XIII, 48), p. 20-26
      • .
  • Traduction littérale en prose
  • Traduction littérale en prose (première moitié du XVe siècle)

    Traduction ad verbum rédigée ou utilisée à des fins didactiques.

    Incipitd'après le msLillebibl. mun.388
    Inc. f. 66Amor Cupido le dieu d’Amour legerat avoit lut titulum le title...

    Manuscrit

    • Lille, bibl. mun., 388


        ; , .glossaire latin-français f. 1a-12d ; Olla patella avec gloses françaises f. 13-22v ; Cornutus ou Distigium glosé attribué dans le ms à Jean de Garlande f. 23-25v ; Dictionnaire latin-français f. 26-36v (inc. dictionarius dicitur libellus a dictionibus...) ; Boèce, De disciplina scolarium, texte latin accompagné d’une traduction interlinéaire mot à mot et d’une glose latine marginale [titres : Hic incipit liber Boecii de disciplina scolarium f. 37 ; Explicit (Finist) Boecius (Boesse) f. 65] f. 37-65 ; f. 65v blanc ; traduction littérale et mot à mot du De remedia amoris d’Ovide [titre : Explicit Ovidius completus ab amoribus f. 95] f. 66-95 ; f. 95v blanc ; Floretus (poème de 1160 vers attribué à saint Bernard, Jean de Garlande ou saint Bonaventure) avec traduction littérale interlinéaire [titre : Explicit Floretus bonorum morum f. 125] f. 96-125 ; f. 125v blanc ; notes en latin sur divers mots grecs et latins sur diverses interprétations données au mot « Alleluya » f. 126-126v ; Jean Balbi, Catholicon f. 127-315 ; suite du glossaire latin-français des f. 1-12, f. 315c-317d ; glossaire français-latin de verbes f. 318a-320v, suivi de quelques toponymes f. 320v-321a318 f. papier

      Histoire du manuscrit

      Bibliographie:

      • Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, t. 26 (1897), p. 265-266
      • .

    Malgré la popularité d’Ovide au Moyen Age, peu de manuscrits conservés sont antérieurs au XIIIe siècle. Parmi ceux qui ont été copiés entre le IXe et le XIIe siècles nous restent 54 manuscrits des Métamorphoses, 10 des Remedia amoris, 10 des Heroides et 9 de l’Ars amatoria. C’est dire qu’Ovide arrive loin derrière les autres poètes classiques et que seules les Métamorphoses ont connu une certaine diffusion. On comparera, pour la même période, avec le succès de Virgile (114 manuscrits des Bucoliques, 127 des Géorgiques, 180 de l’Enéïde), d’Horace (143 manuscrits de l’Art poétique, 143 des Satires, 138 des Odes, 136 des Epîtres et 118 des Epodes), de Lucain (167 manuscrits de la Pharsale), de Juvénal (110 manuscrits des Satires), de Térence (106 manuscrits des Comédies), de Stace (93 manuscrits de la Thébaïde) ou de Perse (74 manuscrits des Satires)... Dans la seconde moitié du XIIe siècle, on a commencé à rassembler des textes ovidiens épars afin d’en faire des corpora d’une utilisation commode. Si la diffusion des poèmes intégraux d’Ovide est bien modeste, les extraits recueillis sous forme de florilèges ont connu une grande fortune. Ovide occupe ainsi une place prépondérante dans les grands florilèges « à sections d’auteurs » du XIIe siècle. A la même époque, Ovide devient plus fréquent dans les bibliothèques scolaires, mais les maîtres formulent des réserves morales, surtout à l’égard de l’Ars amatoria et des Héroïdes. Les seuls poèmes qui ont circulé pendant les siècles suivants (à partir du XIIIe s.) sous le nom d’Ovide sont le Carmen de Philomela et le De lupo, mais au XIIe s., ils constituent des pseudo-ovidiana virtuels, car ils ne sont pas encore attribués à Ovide.

    Il est incontestable qu’Ovide influença sensiblement les poètes dès le XIIe siècle. Les amateurs de poésie le citent et trouvent en lui une source d’inspiration. Pourtant, la diffusion de ses oeuvres resta relativement modeste. La réticence des maîtres retarda l’intégration de l’auteur des Métamorphoses dans le canon scolaire.

    Bibliographie:

    • B. Munk Olsen, « Ovide au Moyen Age (du IXe au XIIe siècle) », dans G. Cavallo (éd.), Le strade del testo, 1987 [s.l], p. 67-96
    • J. Richmond, « Manuscript Traditions and the Transmission of Ovid's Works », dans B. Weiden Boyd (éd.), Brill's Companion to Ovid, Leiden-Boston-Cologne, 2002, p. 443-483
    • J. Dimmick, « Ovid in the Middle Ages : authority and poetry », dans P. Hardie (éd.), The Cambridge Companion to Ovid, Cambridge, 2002, p. 264-287
    • O. Mazal, Die Überlieferung der antiken Literatur im Buchdruck der 15. Jahrhunderts, Stuttgart, 2003, t. III, p. 363-378

    Bibliographie:

    • E. Pellegrin, Les « Remedia amoris » d’Ovide, texte scolaire médiéval, dans Bibliothèque de l’Ecole des chartes, t. 115, 1957, p. 173-178
    • B. Munk Olsen, Ovide au Moyen Age (du IXe au XIIe siècle), dans Le strade del testo, éd. Guglielmo Cavallo, Bari, 1987, p. 65-96
    • J. Richmond, « Manuscript Traditions and the Transmission of Ovid's Works », dans B. Weiden Boyd (éd.), Brill's Companion to Ovid, Leiden, Boston, Cologne, 2002, p. 459-462

    Jacques d’Amiens, Le remede d’amours

    Remaniement libre de la Reprobatio amoris d’André le Chapelain avec des éléments des Remedia amoris d’Ovide.

    Ovide Du remede d’amours, Vérard, 1509 [1510]

    La date de 1509 semble être la date de la fin de la traduction, même si cette version mériterait un examen approfondi.