VERDIER Pierre, Aymar
n. Tours, 19 novembre 1819, d. à Tours en 1880.
Élève de Labrouste et de l'école des Beaux-Arts. D'abord, sous-inspecteur des travaux de Sainte-Clotilde et surnuméraire à l'agence Notre-Dame de Paris, il est attaché en 1848 à la commission des monuments historiques et conserve ces fonctions jusqu'en 1876. À ce titre, il restaure de nombreux édifices dans la Somme, l'Oise, l'Indre-et-Loire, la Saône-et-Loire et la Seine-et-Oise.
En 1850, il est architecte diocésain d'Amiens pour le palais épiscopal et le séminaire et il est désigné diocésain de Beauvais en remplacement de Ramée et de Weil qui conservent néanmoins la direction des travaux d'achèvement du séminaire. En 1853, Viollet-le-Duc écrit à son sujet (compte-rendu du personnel) :
M. Verdier habite Paris. C'est un jeune architecte habile, connaissant bien les édifices du Moyen Âge qu'il a étudiés avec soin. M. Verdier est très capable de diriger des travaux tels que ceux de restauration de la cathédrale de Beauvais. On devra demander à M. Verdier, toutefois, de mettre plus d'exactitude dans la tenue de sa comptabilité, il est nécessaire que cet artiste étudie cette partie si importante des travaux dont il n'a peut-être pas compris jusqu'à présent, toute la gravité. M. Verdier est, du reste, un jeune homme instruit, ayant reçu une excellente éducation et avec lequel les rapports sont faciles. Il n'est pas douteux que, lorsque l'administration aura adopté un mode uniforme et régulier de comptabilité, M. Verdier s'y conformera. Il lui manque un peu d'expérience de la partie matérielle des travaux. M. Verdier est bien secondé à Beauvais par son inspecteur actuel, M. Auxcousteau, qui a étudié et travaillé avec M. Isabelle à Paris et qui dirige dans le département de l'Oise des travaux importants.
En 1873, l'administration des monuments historiques ainsi que les Édifices diocésains se plaignent de ce que Verdier s'occupe très peu de ses affaires. Considérant qu'il ne peut pas être en mesure de suivre les travaux du nouveau palais épiscopal, on nomme Vaudremer à sa place à Beauvais.
Il a construit les couvents de l'Assomption à Bordeaux (1860-1869) et à Auteuil, l'église Saint-Maur de Lunéville, la chapelle Renaissance du château de Touvent. Il obtint de nombreuses médailles au salon (première médaille d'or en 1848, rappelée en 1858) et fut nommé chevalier de la légion d'honneur le 15 août 1880.
Il a publié en 1853 L'architecture civile et domestique au Moyen Âge et à la Renaissance, en collaboration avec le dr Cattois ; les dessins en sont conservés à la bibliothèque de la direction du patrimoine (ministère de la culture).
- F19 7234.
- Arch. Monum. Hist., 1994, p. 32.
- Bauchal, p. 728.
- Bouvier, 1999.
- Congrès archéologique de France, Paris, 1934, p. 285.
- Thieme et Becker, XXXIV.
Voir aussi : AUXCOUSTEAU (ou AUCOUSTEAU) ; LABROUSTE Henri ; RAMÉE Daniel ; VIOLLET-LE-DUC Eugène, Emmanuel ; WEIL.
Autres architectes concernés : DECURTE ; LAMBERT Alexandre, Antoine ; PAYEN Léopold, Pierre, Damien ; VAUDREMER Joseph, Auguste, Émile.