DALY César
n. Verdun 1811, d. 1894.
Il étudie à l'école des Beaux-Arts et avec Duban. Il travaille à la restauration de la cathédrale d'Albi dès 1845 ; nommé membre de la commission des arts et édifices religieux dès 1848 et maintenu dans ses fonctions d'architecte diocésain d'Albi. En 1853, Vaudoyer écrit à son sujet (compte-rendu du personnel) :
M. Daly, très avantageusement connu comme rédacteur en chef de la Revue d'architecture, a été l'élève de M. Duban. Il n'avait pas encore eu l'occasion de se faire connaître comme architecte lorsque la restauration de la cathédrale et de l'archevêché d'Albi lui ont permis de se montrer à la fois artiste très distingué et praticien très habile. Les travaux importants qui sont à exécuter dans le diocèse d'Albi ne pouvaient pas être mis en de meilleures mains. M. Daly a son domicile à Paris, mais, depuis le commencement des travaux de restauration de la cathédrale, M. Daly, entraîné par son zèle, a séjourné la plus grande partie de l'année à Albi.
S'il m'était permis d'adresser un reproche à M. Daly, ce serait peut-être celui d'une recherche un peu exagérée dans la perfection de ses travaux et par conséquent d'une exigence un peu trop rigoureuse à l'égard de ses entrepreneurs ; mais cela dit, je pense néanmoins que M. Daly a droit à des témoignages particuliers de satisfaction pour la bonne conduite de ses travaux et la régularité de son administration.
En 1859, l'archevêque d'Albi sollicite pour lui la légion d'honneur. Hamille note à propos de cette demande :
M. Daly... est un artiste éminent, mais un architecte peu pratique. Il a fondé une revue d'architecture et des travaux publics, il y a vingt ans ; cette oeuvre qui grandit chaque jour est remarquable ; à ce point de vue, la candidature de M. Daly est justifiée. Son honorabilité est complète et c'est un écrivain original. Quoiqu'il en soit, je crois qu'il faut se borner à le considérer comme un bon candidat. S'il devient plus pratique, on pourra alors le proposer au ministre. Cet architecte faisait partie de l'ancienne commission des édifices diocésains et y a rendu des services distingués. Ses dessins sur la cathédrale d'Albi sont remarquables et ont été plusieurs fois couronnés.
La demande est renouvelée en 1861 et Hamille écrit encore :
M. Daly est depuis de longues années attaché au service diocésain. Il y a vingt-cinq ans, il avait été chargé sur la désignation de la commission des bâtiments civils d'un travail sur la belle et importante métropole d'Albi. Ses plans et rapports ont fait sensation et ont donné la mesure de sa valeur et de son érudition. Dès que l'administration des cultes a eu des ressources, elle a commencé la restauration de l'édifice et en a confié la direction à M. Daly lui-même. Cet architecte a justifié la confiance du ministre et il a su, en même temps, honorer ses fonctions. J'ajouterais qu'il a fait partie de la commission des arts et édifices religieux à l'époque où elle se réunissait fréquemment et prenait une grand part à nos travaux diocésains. Ses travaux étaient fort goûtés. Du reste, pour éclairer Son Excellence sur les mérites réels de M. Daly, je ne puis que lui indiquer un article inséré dans la livraison du 15 juillet dernier de la Revue Européenne.
Les titres de M. Daly à la distinction itérativement sollicitée pour lui me paraissent incontestables. M. Daly est un ancien élève du lycée de Douai et il est le beau-frère de M. Roy, président du tribunal d'Hazebrouck. C'est cette double circonstance qui m'a déterminé à ne jamais prendre d'initiative à son égard.
Daly est nommé chevalier le 13 août 1861.
Il démissionne le 3 janvier 1877 : « Je date de l'origine de l'Institution, écrit-il. J'ai la conscience d'avoir fait ce que j'ai pu pour mériter l'approbation de l'administration et je serais heureux, en la quittant, de ne lui laisser que de bons souvenirs ».
De son côté, l'archevêque d'Albi écrivait au chef de division Tardif : « Vos voeux sont accomplis, M. Daly... a enfin écrit sa démission ».
- F19 7230.
- R. Becherer, Science plus sentiment : César Daly's formule for modern architecture, 1984, 415 p.
- Bouvier, 1999.
- Charvet, p. 99-101.
- Dictionnaire arch. Paris, II, p. 8.
- GAB, 1863, p. 317.
- IND, 1862-1863.
- Georgeon, 1997.
- Middleton, p. 343.
- M. Saboya, Presse et architecture au XIXe siècle, Paris, 1991, 335 p.
- Thieme et Becker, VIII ; Sauer, XXIII.
- Thomine, 1995.
Voir aussi : ROY Lucien, Robert ; VAUDOYER Léon.
Autres architectes concernés : RUPRICH-ROBERT Victor, Marie, Charles ; SAULNIER Charles, Émile ; SIRODOT Henri.