Introduction > Le notaire
Pierre Christofle exerça la fonction de « clerc de prévôté » avant d’être institué en 1423, au nom du roi, notaire royal juré de la prévôté d’Orléans. Les notaires royaux orléanais avaient été créés par ordonnance royale en janvier 1303, si l’on en croit la confirmation de leurs privilèges donnée en 1512. Ils étaient au nombre de quinze, installés au Châtelet, rédigeant les actes scellés du sceau de la prévôté. Ils bénéficiaient de privilèges importants, dont le plus notable était celui d’instrumenter dans tout le royaume, à l’instar des notaires royaux de Paris et de Montpellier. Leur appellation les distinguait également de leurs confrères des alentours : dans la documentation, eux seuls portent le titre de « clercs notaires », alors qu’à Jargeau ou à Beaugency, les officiers de prévôté chargés d’entendre et d’enregistrer les transactions entre particuliers étaient qualifiés de « tabellions ». En revanche, les scribes responsables des écritures à l’université et dans les tribunaux ecclésiastique portaient également le titre de « notaires ».
On ne sait pas grand-chose de Pierre Christofle. Entre février et novembre 1437, il épousa Marion, veuve de Jehan Martin, notaire de l’université d’Orléans, avec qui elle avait eu une fille. Durant cette même année, Pierre Christofle figure dans des transactions immobilières (achats, constructions) tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la ville. Les onze registres conservés aux Archives départementales du Loiret et qui portent son nom certifient qu’il occupa son office de notaire au moins vingt-sept ans, soit de 1423 à 1450. Les lacunes documentaires entre les registres (vraisemblablement la perte de volumes entiers) totalisent près de onze années et demie de silence sur les vingt-sept attestées. Chacun des recueils conservés renferme les notes des transactions entendues par le notaire, soit le résumé des opérations que des particuliers souhaitèrent entériner devant le notaire de la prévôté et faire enregistrer au Châtelet. Mais tous ces volumes ne sont pas également exploitables : avec le temps, certains ont été lourdement endommagés, l’eau, l’usure ou les déchirures ayant provoqué des pertes définitives. Celui qui couvre les années 1436 à 1438 (Archives départementales du Loiret, 3 E 10144) est l’un des minutiers les mieux conservés de Pierre Christofle.