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L’année 1437 dans la pratique de Pierre Christofle, notaire du Châtelet d’Orléans

Introduction > L’édition de l’année 1437

La transcription des 387 notes du registre de Pierre Christofle pour l’année 1437 a entraîné des choix éditoriaux, tant pour les graphies que pour les normes de présentation du texte 1 . Clarté, facilité de lecture et proximité du manuscrit sont les principes qui ont guidé l’édition destinée à être comprise par un vaste public.

Mise au point du texte

Le registre manuscrit de Pierre Christofle se présente comme une succession de paragraphes, les notes, chaque paragraphe correspondant à une convention. L’édition présente toutes les notes de manière uniforme, comme autant d’entrées séparées. Avant le texte même de la note, figurent :

  • un numéro d’ordre, de 1 à 387, attribué à chaque paragraphe
  • la date de rédaction de la note composée du millésime – converti en nouveau style (n. st.) si tel est le cas – du quantième et du mois
  • le type de contrat, selon une classification que nous avons établie
  • une analyse, en italique, de la convention
  • l’indication du feuillet où commence la note

La foliotation, insérée en début de chaque note, est poursuivie tout au long de l’édition : le changement de feuillet est indiqué entre crochets [fol. X] en cours de note si un paragraphe se poursuit au folio suivant.

Les annotations marginales sont placées à la fin de la note qu’elles accompagnent et sont introduites par (Dans la marge gauche :). Le plus souvent, elles se composent d’un ou plusieurs « f », signe qu’une ou plusieurs expéditions ont été faites du contrat.

Pour faciliter la lecture, les nombreuses abréviations utilisées dans le texte ont été résolues. Les monnaies abrégées « l. », « s. », « d. » et « ob. » correspondant à des livres, sous, deniers et oboles, parisis (« par. ») ou tournois (« t. »), ont été résolues. Leur forme abrégée a toutefois été maintenue dans l’analyse du contrat.

Les impératifs de lisibilité ont dicté le renvoi des suppressions médiévales (lettres ou mots biffés) en note de bas de page. C’est là aussi que prennent place les aides à la compréhension de mots aux graphies particulières, les signalements de trous ou de taches qui rendent la lecture difficile. Les espaces vides du manuscrit sont signalés par des astérisques (****) et les restitutions assurées sont insérées entre crochets [  ], les uns et les autres accompagnés de précisions en note d’apparat critique. Les répétitions indues donnent également lieu à une explication en note d’apparat critique.  En revanche, les ajouts interlinéaires effectués par le scribe médiéval sont placés dans le texte édité entre barres obliques \ /.

Les signes qui ponctuent le manuscrit ont guidé l’insertion d’une ponctuation moderne dans l’édition. Elle marque un rythme correspondant à notre compréhension des notes et a pour but d’orienter le lecteur.

Le changement d’année qui s’effectue selon le style de Pâques, soit le samedi 30 mars 1437, correspond dans le registre à un changement de main. Le nouveau scribe pratique incontestablement un système graphique légèrement différent de celui de son prédécesseur. Dans l’ensemble, nous avons respecté les leçons du manuscrit, tout en reconnaissant que la multiplication des graphies impose de faire des choix.

Graphies

Les noms de personne composés d’un article et qui sont un patronyme plutôt qu’un sobriquet personnel sont soudés et portent une majuscule. Ainsi en va-t-il de la famille Luillier (et non « l’Uillier ») revenant à plusieurs reprises devant le notaire Christofle.

Transcrire an ou en – Les graphies an et en alternent fréquemment. Ainsi trouve-t-on estudient pour estudiantNorment pour Normandle Mens pour le Mansferment pour fermantS. Aignien pour S. AignanSencerre pour Sancerre, ou inversement rante pour rente ou prandra pour prendra. Les variantes peuvent figurer dans une même note, comme c’est le cas pour le nom Lorence aussi écrit Lorance (cf. n° 90), ou encore pour le participe présent de bailler inscrit sous les formes baillent et baillant (cf. n° 69). En règle générale, la transcription reproduit la graphie utilisée dans l’original, la résolution des abréviations se faisant sous la forme la plus courante. Ainsi l’abréviation est. est-elle développée comme estudiant plutôt que comme estudient, bien que les deux graphies existent. Le plus souvent le participe présent promettant, s’écrit promettent (comme obligent = obligeantquittent = quittant). Les quelques formes développées confirment cette règle. C’est le cas avec les expressions Obligent de chacune partie (cf. n° 62) et en lui rendent et baillant … ou en lui baillent (cf. n° 69). Nous avons donc décidé de maintenir la forme -ent pour résoudre les abréviations des participes présents. La forme -ant n’est conservée que lorsqu’elle est utilisée dans l’original.

Transcrire t ou c devant le i – L’une et l’autre option coexistent, le manuscrit donnant parfois des leçons très claires que nous avons généralisées pour assurer une certaine uniformité de la transcription et pour résoudre les abréviations. C’est ainsi que l’on a renonciation (cf. n° 117), mutacion (n° 308), subvencion (n° 252), assignacion (n° 193) et juridicion ( n° 132). Le terme appellacion (n° 169) rédigé une fois au long nous a fait opter pour la forme développée opposicion et appellacion , bien que opposition soit toujours abrégé dans cette expression.

Les cas « -ct- »  et « -tt- » – L’usage contemporain, plus lisible au lecteur moderne, et l’étymologie ont guidé les choix dans ce domaine où la distinction graphique n’est pas toujours facile à faire. On aura par exemple auctoriséeladictefaictepromectusfructerdecrectzsaincteeffectvoicture  mais achatteurlettrequittancepromettresattisfaitcompettermoittié.

Transcrire i ou j – La transcription a retenu le j en début ou milieu de mot : touziours devient touzjours, le z étant maintenu.

Transcrire ier ou er – La terminaison en -ier est courante dans le manuscrit. Elle figure dans les mots comme dangiervergier et mangier, ou dans les formes développées les plus courantes de boulengier et bouchier. La résolution de l’abréviation conseillr. en conseillier s’inspire de cette observation et de deux formes développées du mot (nos 25 et 68). Un seul cas de conseiller se trouve au n° 194.

Cas particulier du a maintenu o – Il arrive fréquemment que le manuscrit comporte très clairement la lettre o où l’on attendrait un a. C’est le cas pour o l’auctorité lorsqu’une femme paraît chez le notaire avec l’autorisation de son mari, ou encore de ovec au lieu de avec, de ou cloux au lieu de au clos, etc. Dans tous ces cas, nous avons maintenu la graphie du manuscrit pour permettre d’éventuelles recherches sur ce phénomène linguistique.

Notes

1 . En règle générale, nous avons suivi les Conseils pour l’édition des textes médiévaux, Fascicule II : Actes et documents d’archives, Paris, Comité des travaux historiques et scientifiques / École nationale des chartes, 2001.