KNECHT François, Joseph, *Édouard

Nom: 
KNECHT
Prénom: 
François, Joseph, *Édouard
Date de fin d'activité: 
14/12/1837
Adresses professionnelles: 

13, rue Servandoni (1820)
31, boulevard Bonne-Nouvelle (1824)
37, rue de Paradis Poissonnière (1826)
7, rue Richer

Ville - Département: 
Paris
Successeurs: 
Informations personnelles: 

Il est né le 3 février 1789 à Aix-la-Chapelle. Il est le neveu d'Aloys Senefelder. Il a quitté sa ville natale en 1814, a travaillé chez André, l'un des pionniers de la lithographie, à Offenbach, avant de venir à Paris en 1818 auprès de Senefelder et participer à la traduction en français et de l'édition de son ouvrage L'art de la lithographie.  En 1827, il a épousé Adèle Fauquet, fille d'un propriétaire à l'Isle-Adam. Il meurt le 22 janvier 1870.

Informations professionnelles: 

Senefelder a installé une presse en 1819 rue de Lille avec l'aide financière de Treuttel et Würtz, mais il est appelé à Münich, puis à Vienne ; revenu à Paris sous la pression de ses financiers au début de 1820, il se passionne pour la mise au point du carton-pierre qui doit remplacer la pierre lithographique, rare et malcommode à cause de son poids. Pour faire tourner l'imprimerie, il tente d'employer ses frères, puis songe à une association avec Engelmann ou Lasteyrie pour un procédé zincographique. Sans succès. Senefelder quitte définitivement la France en 1822. Knecht, pendant ce temps, s'est occupé de la gestion commerciale et de la vente de presses. Quelques impressions tentent de faire la démonstration de l'intérêt du carton-pierre (Nouvelle invention lithographiquerecueil de sujets divers, soit 12 planches). Les années 1823-1824 ne voient que quelques impressions mineures (Nouvelle échelle de musique ou clef d'octaves, en-tête de lettres, écritures...), mais à partir de 1825, ayant abandonné carton-pierre et essais de zincographie, Knecht oriente la production vers les paysages, costumes militaires, spécialité de Raffet,  portraits de célébrités... C'est le début d'une importante production pour laquelle il recrute des dessinateurs. L'établissement "est l'un des plus considérables de ce genre" et "il passe pour avoir constamment vingt presses en activité", note le rapport de police en 1827. Knecht a racheté en mai 1826 le prêt de 12 000 F pour 5 ans consenti en juin 1819 par Treuttel et Würtz et rachète l'imprimerie à Senefelder pour 2 000 F comptant et 600 F de rente. En 1827, il demande le transfert du brevet à son nom. À l'appui de sa demande, peinant à établir sa nationalité française, il constitue un dossier pour faire reconnaître ses droits (il a répondu à la conscription napoléonienne en fournissant un remplaçant), faisant valoir de plus qu'il est chargé d'un ouvrage "colossal" commandé par l'empereur du Brésil (La flore du Brésil, 5 tomes en 10 volumes), qui profite à la France puisque la mise de fonds pour l'ouvrage est d'un million de francs. Il souligne qu'il est aussi chargé depuis dix ans des travaux lithographiques de Dubut, chef de Bureau du ministère de l'Intérieur. D'autre part, sur le point de publier la Flore brésilienne, et le recueil complet des 123 planches illustrant le Tableau descriptif des monuments et perspectives de Versailles, il souhaite pouvoir signer ces travaux de son nom. Langlumé, Engelmann et Motte ont signé son certificat de capacité. Toutefois,sa demande est refusée le 19  juin 1828. En attendant sa naturalisation, il s'associe avec Michel de Roissy qui reprend officiellement le brevet de Senefelder. Les lithographies des ouvrages publiés avant 1830 porteront donc les noms de Senefelder ou de Knecht Senefelder. Les lithographies publiées ensuite portent les noms de Knecht et Roissy. L'imprimerie et le brevet passent en 1837 à Adrien. Knecht, retiré des affaires, se consacre alors à la recherche de nouveaux procédés et à la rédaction de traités consacrés à la lithographie. 
Outre le Recueil complet  des groupes, statues...de Versailles pour lequel travaillent Girardet, Roux et Sandmann, Knecht publie de nombreuses séries de portraits de personnalités contemporaines mais aussi des généraux contemporains de Napoléon, des ornements d'architecture et de sculpture dus à Romagnési, des paysages de Deroy, des copies de peintures de Melle Ferville...
Il est très actif dans la recherche d'améliorations de l'impression lithographique et fait de nombreuses propositions pour les questions mises au concours de 1828  par la Société d'encouragement de l'industrie française ; il est récompensé d'une médaille d'or en 1828 et d'une médaille d'argent, en 1830, pour le remplacement du rouleau utilisé pour l'encrage des planches par une brosse, procédé mis en oeuvre pour la Flore du Brésil et "sans lequel il lui eût été presque impossible de produire un tirage aussi considérable" ; la récompense est attribuée à Girardet et Knecht qui remportent aussi le prix de 1 000 F pour un procédé d'effaçage des pierres grâce à l'acide phosphorique. Knecht partage encore avec Roissy une médaille d'argent pour la qualité d'une autographie de la Géographie d'Aboul Feda, due notamment à l'encre employée. En 1838, il s'intéresse à la recherche d'un papier de sûreté infalsifiable qui fait l'objet d'un concours lancé par l'académie des Sciences et  travaille, à la demande de la Banque de France, en association avec le fabricant de papiers peints Zuber, à un procédé pour rendre infalsifiable billets et papiers timbrés, mais en 1841 il revend à Kocher et Dupontet la presse qu'il avait achetée dans ce but et qu'il renonce à utiliser ,comme il l'avait promis, au perfectionnement du brevet des deux inventeurs. Ses travaux aboutiront néanmoins à un brevet en 1844. Il reprend aussi les recherches qu'il avait menées au début des années 1820 sur l'emploi d'une plaque de zinc à la place de la pierre. Son intérêt pour l'évolution des procédés se marque aussi dans les deux versions du Manuel complet de l'imprimeur lithographe écrites avec Jules Desportes, puisque l'édition de 1850 est la première en français à inclure une description de la chromolithographie.

Associés: 
Bibliographie Sources: 

Archives Nationales F18* I 126
INPI, 1 BA 10242 (en collaboration avec Jean Zuber, le fabricant de papier peint de Mulhouse), Procédé propre à imprimer sur pierres, métaux et bois, plans ou cylindriques, avec des encres et mordants aqueux, sans épaississants, 1842.    http://bases-brevets19e.inpi.fr
INPI, 1 BB 139 et 139 (1), Papier de sûreté, 1844-1845.    http://bases-brevets19e.inpi.fr 

Bulletin de la Société d'encouragement de l'industrie française, 1830, p. 452-458.

Knecht et Roissy, Petit manuel du lithographe, ou Abrégé des meilleurs procédés pour dessiner, graver et imprimer sur pierre, 1832. 
Édouard Knecht, De la falsification du papier timbré et du papier-monnaie. Proposition d'un papier-monnaie infalsifiable, Paris, impr. de F. Malteste, [1844].
Notice historique sur Aloys Senefelder sur la découverte de la lithographie, 1867.
L.-R. Brégeaut, Nouveau manuel complet de l'imprimeur lithographe. Nouvelle édition très augmentée par M. Knecht et M. Jules Desportes, Paris : Roret, 1850. Éd. refondue en 1867.
Knecht-Senefelder, De la contrefaçon des billets de banque, papier timbré, mandats, actions industrielles..., Paris, Roret, 1867.

De Géricault à Delacroix : Knecht et l'invention de la lithographie, 1800-1830 : [exposition, L'Isle-Adam, Musée Louis Senlecq, 27 novembre 2005-19 février 2006] / ; [textes de Gervaise Brouwers, François Fossier et Ségolène Le Men] ; [catalogue sous la direction de Frédéric Chappey], L'Isle-Adam : Musée d'art et d'histoire Louis Senlecq ; Paris : Somogy, impr. 2005.