LANGLUMÉ Pierre

Nom: 
LANGLUMÉ
Prénom: 
Pierre
Date de début d'activité: 
09/07/1820
Date de fin d'activité: 
31/08/1830
Adresses professionnelles: 

"À la pierre lithographique",  4, rue de l'Abbaye (1820)

Ville - Département: 
Paris
Successeurs: 
Informations personnelles: 

Il est né en 1790 à Poitiers (Vienne). Il est marié et père de trois fils.

Informations professionnelles: 

Il a formé sa première demande de brevet dès juillet 1818 et doit rappeler  à l'administration, en juin 1820, qu'elle ne le lui a toujours pas envoyé ; cela ne l'a toutefois pas empêché de s'installer et de déposer  ses premières productions (Ancien château sur les plages romaines, dessiné par Baugean père, Chapelle sur les bords de la mer aux environs de Gênes Petite marine, enregistrées par la Bibliographie de la France le 12 septembre 1818). Dès la promulgation des lois De Serre, il se lance dans une abondante production de caricatures politiques anti-Ultras. Cette production est arrêtée par l'assassinat du duc de Berry en février 1820 et les lois qui en découlent. Il ne reviendra avec force à la caricature politique qu'à partir de juillet 1830. Il imprime dès la fin de juillet de très nombreuses lithographies à la gloire des combattants et caricatures de Charles X ; entretemps, il aura donné quelques gages avec des estampes édifiantes de la douleur de la "Duchesse de Berry coupant ses cheveux" ou de la clémence de Charles X.
Il a désormais une énorme production de satires de moeurs, souvent réunies en albums (Album comique de pathologie pittoresque, 1823), exécutées d'après des dessins de Pigal, Aubry, Chazal, Colin, Bellangé, puis Philipon, Grandville... Il imprime aussi des portraits classiques lithographiés par Antoine Maurin, des recueils de planches (paysages, fleurs, harnachements militaires), de charmantes illustrations d'Aubry pour le Livre pour un petit garçon / une petite fille bien sage (1824) que Jules Didot veut initier à la lecture de caractères typographiques différents,  et participe à de grandes entreprises de livres illustrés  comme le Voyage pittoresque autour du monde de Louis Choris (1822) et l'Histoire naturelle des mammifères  de Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire (1824) où ses lithographies côtoient celles de Lasteyrie.  Il est aussi le promoteur du procédé autographique auprès de l'administration. En 1828, il offre aux préfets de "former des ouvriers auxquels il enseignerait gratuitement à transporter les autographies pour en tirer un grand nombre d'épreuves. Cette offre produisit peu d'effets car deux préfets seulement répondirent à cette invitation en envoyant des hommes qui firent une espèce d'apprentissage." (Traité complet de la lithographie..., p. 16). Le préfet de la Seine lui avait confié ainsi qu'à Engelmann, en 1828, l'impression par autographie des listes électorales, dont le prix de revient représentait une économie de  60% sur le prix d'une impression typographique. Ce travail mobilisa 20 presses. L'année suivante, il est le seul adjudicataire du marché, Engelmann ayant refusé d'abaisser encore ses prix de 25 % comme le voulait le Préfet. Le préfet de Seine-et-Oise avait aussi choisi le procédé autographique et confié à Delarue l'impression des listes (Ibid., p. 132 et 258).
Il vend du matériel pour lithographes (pierres, plumes...)
Il a écrit avec Chevallier, en 1829, un Mémoire sur l'art de la lithographie. Améliorations à y apporter  qui, après un historique de l'invention, expose les procédés qu'il a découverts pour retoucher ou effacer une planche lithographique par acidulation. Il en montre les résultats au Salon de Douai de 1829. Ses impressions lui ont déjà valu une médaille à l'Exposition des produits de l'industrie française de 1827 et à l'exposition de Cambrai en 1828 ; la Société d'encouragement pour l'industrie nationale lui décerne une médaille d'or de première classe en 1828 et 1830 pour son Traité complet de lithographie, publié avec Chevallier ; ce traité, augmenté de notes des imprimeurs Mantoux et Joumar, est réédité en 1838.
Il est condamné pour contrefaçon en tant qu'éditeur d'une carte routière reprenant une grande partie  d'une carte éditée par la veuve Jean au nom du respect du droit d'auteur (9 août 1838).
À sa mort, il est remplacé le 31 août 1830 par Victor Hippolyte Delaporte, son associé depuis plusieurs années.

Bibliographie Sources: 

Archives nationales F18 1785

Le Lithographe, 1838, p. 167-168.
J. Chevallier et P. Langlumé, Mémoire sur l'art du lithographe. Améliorations à y apporter, Paris, imp. Cosson, 1829. [tiré à 50 exemplaires]
Traité complet de la lithographie, ou Manuel du lithographe,  par MM. Chevallier,... et Langlumé,... ; avec des notes de MM. Mantoux et Joumar,...Paris, Veuve Huzard, 1838.