SIMON Frédéric, *Émile

Nom: 
SIMON
Prénom: 
Frédéric, *Émile
Date de début d'activité: 
07/10/1833
Date de fin d'activité: 
01/01/1872
Adresses professionnelles: 

1, rue du Bouclier (1841)
8, rue du Dôme (1846)
14, rue du Dôme (1868)

Place Gutenberg (Bernard, Simon et cie, 1844)

Ville - Département: 
Strasbourg (Bas-Rhin)
Prédécesseurs: 
Informations personnelles: 

Il est né à Strasbourg le 8 avril 1805 ; son père était graveur en taille douce, puis devient imprimeur lithographe. Il est associé depuis plusieurs années avec son père quand il fait sa demande de brevet de lithographe.
Il meurt en 1881.

Informations professionnelles: 

Pour la taille-douce, dès que le brevet est institué, il se met en règle en l'obtenant dès le 12 juin 1852 ; en fait, depuis qu'il a repris l'imprimerie paternelle, il n'a jamais cessé de pratiquer la taille-douce et la gravure sur acier, comme en témoigne son papier à en-tête de 1846. De même, à la suite du décret de la Cour impériale interdisant aux imprimeurs de vendre leur production sans brevet de libraire, il reçoit ce brevet le 24 octobre 1853. Pour justification de son brevet d'imprimeur en lettres obtenu le 30 septembre 1861, le directeur de la Librairie écrit : "Inventeur d'un procédé de lithochromie et de polychromie, il se propose de combiner l'emploi des presses lithographiques à pression horizontale avec la presse typographique perpendiculaire pour la reproduction d'œuvres d'art, telles que peintures à  l'huile, aquarelles, ornementations de luxe ; il continuerait ainsi les remarquables découvertes qui lui ont valu la décoration  de la Légion d'honneur à l'Exposition universelle de 1855". Lui-même insiste sur l'avenir de la zincographie et des reports utilisant des caractères typographiques.

Son imprimerie est l'une des deux plus importantes de Strasbourg. Elle fait des travaux de ville et imprime des diplômes, des cartes publicitaires, des étiquettes (Foie gras Schneegans et Reeb, 1860), des billets de loterie... Elle a aussi une production régulière de partitions musicales, de plans et de cartes (topographiques, géologiques, historiques...) et une très importante production d'images religieuses. Toutefois, le plus remarquable est la part que Simon prend dans le mouvement d'illustration du patrimoine historique et naturel alsacien. L'abondante production de portraits de personnages historiques ou de contemporains régresse progressivement devant celle de paysages et de monuments. Ces lithographies sont groupées en recueils qu'il imprime pour des éditeurs, comme Bernard (Vues des villes et bourgs d'Alsace, dessinés d'après nature et lithographiés par Sandmann ; portraits dessinés par F. Flaxland, 1836 ; Album alsacien, 1837-1839), Jacques Baquol et son Almanach alsacien (Guide du voyageur sur les chemins de fer de Strasbourg à Bâle...,1854), Édouard Fietta (Costumes des paysans d'Alsace et de la Forêt-noire, 1870 ; Armée française, 1870 ; Guide du touriste sur le champ de bataille de Frœschwiller, 1871), Frédéric Piton (Strasbourg illustré : Promenades dans la ville, 1855 ; Strasbourg illustré en panorama pittoresque historique et statistique, 1855) ; il se fait lui-même éditeur, associé à Bernard, à Banquol,  puis seul (Vues du Ban de la Roche et ses environs, de Schuler, 1837 ; Cortège industriel de Strasbourg, 1840 ; Souvenirs de Strasbourg et de ses monuments par L. A. Perrin, 1840 ; Panorama des Vosges et du chemin de fer de Strasbourg à Bâle, 1841 ; Musées pittoresques et historiques de l'Alsace, 1850 ; Souvenir du Sacré-Coeur à Kientzheim de J. F. Flaxland,1852). La lithographie est aussi présente dans les ouvrages qui demandent tableaux et illustrations, comme La période décennale de 1850 à 1860, ou Histoire universelle contemporaine ... d'Henri Schnitzler et son Atlas, vendus par livraisons,ou la Description géologique et minéralogique du département du Bas-Rhin, de Daubrée, 1852. Il fournit aussi à des confrères de belles lithographies illustrant les ouvrages qu'ils éditent, par exemple les illustrations scientifiques pour les Observations d'anatomie pathologique, de C.-H. Erhmann, imprimées chez Berger-Levrault (1863) ou Saverne et ses environs illustré par Eugène Laville (1849) pour Silbermann. Il a imprimé les œuvres de Théodore Muller, Xavier Sandmann, Charles Auguste Schuler, Joseph Flaxland, Jacques Rothmuller, Alfred Touchemolin...La collaboration la plus originale est sans doute celle qu'il  entreprend avec le professeur d'écriture et calligraphe Jean Midolle pour  ses Écritures anciennes d'après des manuscrits..., suivies de Specimens d'écritures modernes et de sa Galerie (1834-1835) qui frappent par leur inventivité et la qualité de leur exécution.
Le dynamisme et la réussite de Simon se mesurent aussi à d'autres initiatives. En mars 1844, il reprend, en société avec les libraires papetiers et marchands de musique Charles Schmidt et G. Grucker, le magasin Bernard qui vend papeterie, fournitures pour le dessin, cadres, registres, estampes, cartes et bibelots. Il est présent aux exposition des produits de l'industrie française (1839, 1844), aux expositions universelles de Londres (1850), Paris (1855) où l'attention du jury est attirée sur "l'impulsion qu'il a donnée à son art en Alsace". Enfin, il prend plusieurs brevets entre 1846 et 1856. Son premier brevet pour un "appareil  à copier les reliefs appliqué à la machine à graver les lignes ondulées et droites" vise à faciliter le travail des lithographes et des graveurs, et le suivant est inspiré autant de la technique de la lithographie que de celle de l'eau-forte pour produire des objets décoratifs divers. En revanche, les brevets suivants sont entièrement consacrés à l'amélioration de la reproduction par la lithographie des procédés picturaux, jusqu'à l'addition de 1856 au brevet de 1851 qui  propose un procédé permettant de copier fidèlement des tableaux, avec le rendu des coups de pinceau et leur relief, grâce à un passage de l'épreuve, préalablement fixée sur toile, sur un planche gravée en creux. Présent à l'Exposition universelle de Londres, il n'obtient aucune récompense, ce qui soulève l'indignation de ses confrères français, mais aussi anglais qui signent une protestation : l'accrochage à 3 m de hauteur de ses planches de glaciers (Glacier d'Ober-AAr, Glacier du Rhône)  ne permetttait pas de juger de la qualité de son procédé de "lavis aquarelle lithographique" qu'il venait de breveter.
Il a obtenu une médaille d'argent à l'Exposition de 1839, rappelée à celle de 1844.

En 1872, il cède son imprimerie à Émile Haberer, associé au lithographe Édouard Hubert pour qui il imprimait la Bibliothèque populaire, avant de la lui racheter et la rebaptiser Bibliothèque alsacienne, à partir de 1868.

Bibliographie Sources: 

Archives Nationales F18 2046

INPI, 1BB 2921,  Appareil à copier les reliefs (1846)     http://bases-brevets19e.inpi.fr
        1 BB 4740  Procédé propre à produire des ornements faisant mosaïque, de toute couleur et de toute forme, sur les pierres mas lithographiques ou calcaires, applicables à tout genre d'usages, tels que meubles, objets de fantaisie, parquets (1846)
        1 BB 8965  Procédé de lavis aquatinte lithographique (1849-1851)
        1 BB 12113  Procédé de lavis aquarelle lithographique (1851-1856)
        1 BB 23084  Procédé d'autographie sur papier ordinaire et préparé (1855)

INPI, Registre des marques 1 MA 168 Conserves alimentaires

Annales de l'imprimerie, 1851, p. 14-17 et 71-73  (procédé du lavis aquatine et lavis aquarelle) ; 206 et  256-257 (Exposition de Londres).

Lerch (Dominique), "The Simons, father and son, engravers and lithographic printers in Strasbourg (1802-1881) : a high point in French lithography", Journal of Printing Historical Society, n° 26, 2017, p. 25-40.