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REVOIL Antoine, Henry

n. Aix, 19 juin 1822, d. 13 décembre 1900.

Ancien élève de l'école des Beaux-Arts (promotion 1845) et de Caristie.

Le 16 mars 1852, il est recommandé auprès de l'administration des cultes par Ferdinand de Guilhermy qui écrit à son sujet :

Permettez-moi de recommander à votre bienveillance un jeune et habile architecte appartenant à une famille à laquelle je suis intimement lié. Il s'agit de M. Henry Revoil qui vous a déjà été présenté comme candidat à une place d'architecte diocésain. Aujourd'hui que les fonctions d'architecte du diocèse d'Aix et de Fréjus se trouvent vacantes, le moment serait favorable pour donner à M. Revoil un poste qu'il ambitionne depuis longtemps et dont il est parfaitement digne. Ce jeune homme a été chargé par la commission des monuments historiques de plusieurs travaux importants sur l'abbaye de Montmajour, sur les antiquités romaines de la Provence, etc. En ce moment, il fait exécuter à Nîmes de curieuses recherches autour du temple de Diane. Son père a été l'un des premiers à remettre en honneur les arts du Moyen Âge et il a laissé une collection célèbre. Sa famille occupe dans l'arrondissement d'Aix une position des plus honorables. Voilà, je pense, des titres sérieux, vous voudrez bien les apprécier.

De son côté, l'évêque de Nîmes écrit au ministre que les informations qu'il a obtenues sur Revoil sont très contradictoires.

Le 25 mai 1852, Revoil, architecte à Nîmes, est chargé de la conservation de la cathédrale d'Aix et des édifices diocésains de Fréjus et de Montpellier en remplacement de Lejeune, décédé. Le 25 juillet 1853, il est également chargé de l'archevêché et du séminaire en remplacement de Barral. En même temps, il est envisagé de le remplacer à Montpellier par Abric, architecte départemental de l'Hérault mais l'administration des cultes maintient Revoil. En janvier 1854, le préfet du Var envisage de regrouper les fonctions d'architecte départemental et d'architecte diocésain ; le projet ne se réalise pas.

En 1853, Vaudoyer écrit à son sujet dans son compte-rendu du personnel :

M. Revoil a fait des études à Paris à l'école des Beaux-Arts sous la direction de M. Caristie. Il est chargé des trois diocèses d'Aix, Montpellier et Fréjus et réside à Nîmes. M. Revoil s'est déjà fait à Nîmes une réputation d'artiste et le comité des monuments historiques lui a confié plusieurs édifices dans le Midi. Quoiqu'il n'ait encore rien exécuté qui permette d'apprécier la valeur réelle de son talent, il y a tout lieu de croire que l'administration des cultes n'aura qu'à se féliciter du choix qu'elle a fait de M. Revoil qui est actif, instruit et rempli de zèle.

Le 19 février 1870, il est nommé diocésain de Nîmes en remplacement de Laval décédé. Le 24 novembre 1874, il est désigné, de préférence à Guadet, architecte diocésain de la cathédrale de Marseille en remplacement d'Espérandieu ; il était recommandé par la famille de Vaudoyer. Le 20 mars 1879, il démissionne du poste d'Aix pour être remplacé par Albert Ballu. Le 10 juillet 1882, il est chargé des édifices diocésains d'Alger en remplacement de Chevalier, relevé de ses fonctions. En août 1884, il sollicite et obtient le poste de Lyon. Le 10 mai 1889, il est chargé de l'ensemble des édifices diocésains de Marseille en remplacement de Mouren, décédé.

Il est nommé chevalier de la légion d'honneur le 8 décembre 1865, en tant que membre correspondant du comité des travaux historiques et des sociétés savantes, officier en 1878 et commandeur de l'ordre de saint Grégoire le grand le 23 février 1883.

Sur ses opinions politiques, le préfet du Gard écrivait au ministre, le 1er août 1870 :

L'année dernière... notre administration a longtemps hésité à... appeler M. Revoil dont la personne, ou plus ou moins le nom, se trouvait mêlé à des influences locales notoirement connues pour leur peu de sympathie pour le gourvernement actuel.

Il notait aussi que la nomination de Revoil s'était faite dans le cadre d'une "ère plus largement libérale".

Entre autres constructions, il a réalisé l'église et le monastère des Carmélites, l'église du Saint-Sacrement et la façade de l'église de la Madeleine à Aix, l'église de Saint-Cannat (Bouches-du-Rhône), l'église d'Olonzac (Hérault), le couvent des Carmélites de Montpellier, les églises du Puget-du-Cuers et de Brue-Auriac (Var), le couvent et l'église de La Seyne, les églises des Forges d'Alais, de Générac et de Manduel, d'Alais, de Lusan, Pougnadoresse et de Saint-Geniès (Gard), l'hôtel de ville de Saint-Gilles, les écoles des hauts fourneaux d'Alais, de Manduel, de Fourques, de Domazan, Vestric et de Poulx (Gard), les presbytères de Tamaris, Combas, le couvent des dames de Besançon et le couvent du Refuge et sa chapelle dans la même ville. Il a dessiné le grand reliquaire du chef de sainte Madeleine exécuté par Didron aîné pour l'église de Saint-Maximin et le tombeau de Mgr Carl à Nîmes.

  • Il a restauré de très nombreux monuments historiques : le théâtre antique d'Arles, le pont romain de Saint-Chamas, la façade et le cloître de Saint-Trophime d'Arles, les Aliscamps, Silvacane, l'église Saint-Jean-de-Malte à Aix, l'église de Ganges (Hérault), le temple de Diane, le Castellum divisorium, la tour Magne, l'amphithéâtre romain et les autres monuments de Nîmes.

    • F19 7239.
    • Arch. Monum. Hist., 1994, p. 32.
    • P. Bœswillwald, «Discours à l'inauguration du monument Henry Revoil», Revue du Midi, Nîmes, 1906.
    • Henry Brocard, « Henry Revoil », dans le Bulletin de la société historique et archéologique de Langres, s.l. n.d. (1901), 5 p.
    • Charvet, p. 327-329.
    • Dictionnaire arch. Paris, IV, p. 60.
    • Jorge Coli, « Henry Revoil : le médiévisme dans le Midi », dans Provence historique, t. XXVI, fasc. 105, juillet-septembre 1976, p. 255-270.
    • Congrès archéologique de France, Paris, 1934, p. 281-282.
    • Delaire, p. 232.
    • Dufieux, 2000.
    • Durand, 1998.
    • M. G. , «Revoil architecte diocésain», Revue du Midi, 1901.
    • Sanchez Jean-Michel, Les buffets d'orgues du sud-est de la France de la fin de l'ancien régime à la Grande Guerre, thèse pour l'obtention du grade de docteur d'université d'Aix-Marseille I (Claude Massu dir.), 2004, 4 vol. dactylo., p. 857-858, t. 3.

    Voir aussi : ABRIC Pierre-Charles ; BALLU Albert ; BARRAL ; CHEVALIER Théodore, Alexandre ; GUADET Julien ; LAVAL Eugène, Jean-Baptiste, Gabriel ; LEJEUNE Auguste, Napoléon ; MOUREN André ; VAUDOYER Léon.

    Autres architectes concernés : ARIBAL (ou ARRIBAT) Pierre ; DESJARDINS Auguste, Paul ; FRANCOIS-BONGARCON Émile ; GERMER-DURAND Alexandre, Joseph, François ; GUEIT Victor, Jules, Louis ; HUOT Marc, Victor ; LACROIX Joseph, Eugène ; MORIN Charles, Alexandre, François ; SIMIL Alphonse ; VAUDOYER Alfred, Lambert.