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BOIVIN Jean

n. Verdun, 1807, d. 1854.

Élève de Labrouste, et de l'école des Beaux-Arts. Architecte du département de l'Yonne ; construit l'asile d'aliénés et la prison d'Auxerre (J.M. Leniaud : « Un champ d'application du rationalisme architectural, les asiles d'aliénés », dans L'Information psychiatrique, vol. 56, n° 6, juillet 1980, p. 747-761 ; « Plaidoyer pour l'architecture psychiatrique », dans la Revue des monuments historiques, n° 114, 1981, p. 53-58 ; « La cité Utopie ou l'asile dans la première moitié du XIXe siècle », dans Conférences d'histoire de la médecine, cycle 82-83, Lyon, 1983, p. 129-144). Succéda à Robelin comme architecte diocésain de Sens et de Nevers, où il fut remplacé par Paillard et à Roidot-Marillet à Autun, où il fut remplacé par Dupasquier.

Viollet-le-Duc écrit à son sujet en 1853 (compte-rendu du personnel) :

M. Boivin est architecte du département de l'Yonne et vient de terminer d'importants travaux à Auxerre qui lui font honneur : c'est l'un des architectes les plus exacts et les plus scrupuleux que je connaisse ; il s'est livré à une étude complète sur la cathédrale de Sens et, depuis longtemps, ce travail remis à l'administration a été approuvé en principe. L'administration peut être certaine que ses règlements et instructions sont observés à la lettre par M. Boivin qui est un homme dévoué et capable, mais M. Boivin, par cela même qu'il exécute scrupuleusement les instructions qui lui sont adressées, doit être soutenu et l'administration à Nevers, sinon à Sens, l'a laissé dans la situation la plus fausse pendant plus de quatre années. Avec la tournure d'esprit de M. Boivin qui ne voit qu'une seule manière de faire son devoir et qui suit rigoureusement la lettre de la loi, cet abandon d'une administration dont il prend les intérêts à cœur est une chose funeste. Aussi, l'ai-je trouvé fort découragé ; c'est un homme dont il faut apprécier la probité et le zèle rigoureux et l'on trouvera en lui un fonctionnaire sûr, attaché invariablement à ses devoirs. M. Boivin, résidant à Auxerre, a dû désigner un inspecteur à Sens, M. Lefaure, praticien éprouvé, bon comptable et en qui on peut avoir toute confiance.

À propos du diocèse de Nevers, Viollet-le-Duc écrit aussi :

Lorsque je fus transporté à Nevers, M. Boivin était encore architecte de la cathédrale et, par suite du décret du 7 mars, architecte diocésain. Par conséquent, j'ai visité les édifices de Nevers avec lui et trois jours après, il était remplacé par M. Paillard qui n'était, avant le décret du mois de mars, chargé que de l'évêché et du séminaire. La cathédrale est un édifice d'une grande importance et qui, malheureusement, a été laissé jusqu'à la nomination de M. Boivin aux mains d'un architecte dont les travaux sont déplorables (Robelin). Vous pouvez avoir confiance en M. Boivin, architecte capable, scrupuleux mais je ne puis voir sans appréhension la cathédrale de Nevers tomber en des mains parfaitement incapables de réparer le mal et le faire mieux. N'ayant pas été en rapport avec M. Paillard, mais connaissant de longue date ses travaux, je ne puis en parler que d'après mes impressions antérieures. M. Paillard est architecte du département de la Nièvre, très régulier dans ses rapports avec l'administration, jouissant comme homme d'une excellente réputation, mais je suis obligé de reconnaître qu'il ne serait pas en état de diriger convenablement les travaux difficiles qui devraient être entrepris à la cathédrale de Nevers.

Boivin a restauré l'église de Saint-Florentin dans l'Yonne.

Voir aussi : DUPASQUIER Louis ; LABROUSTE Henri ; PAILLARD Pierre ; ROBELIN Charles ; VIOLLET-LE-DUC Eugène, Emmanuel.

Autres architectes concernés : LANCE Adolphe, Étienne.