DUPASQUIER Louis
Lyon, 1800-1871.
Obtient en 1826 le prix du concours ouvert pour la construction d'une église à Villeurbanne ; en 1827, le prix du concours ouvert pour la construction d'un abattoir à Lyon. En 1828, il est nommé professeur de dessin à l'école industrielle de la Martinière et y développe une méthode qui obtient une médaille de première classe à l'exposition universelle de 1855. En 1829, il conçoit le projet du pont de Fribourg en Suisse. De 1830 à 1838, il construit les églises de Blacé et Charbonnières (Rhône), Fareins, Saint-Martin du Mont (Ain) et Vaux-en-Velin. En 1839, il est nommé correspondant du ministère de l'instruction publique qui lui commande des dessins de l'église de Brou pour le comité des arts et monuments. De 1838 à 1840, il construit les abattoirs de Lyon dont les plans lui ont été demandés pour être reproduits, notamment à Newcastle (avril 1853).
En 1840, il est chargé d'un rapport pour le ministre des cultes sur la restauration de la nef de l'église de Brou ; il effectue les travaux de 1844 à 1848. En 1844, il restaure la tour et la dispose pour recevoir une flèche en pierre comme à l'origine. En 1845, il est nommé membre de l'académie de Lyon.
En 1848, il est nommé architecte diocésain du palais épiscopal et du séminaire de Belley et d'Autun et restaure, à ce titre, le portail occidental de l'église de Brou ; Chenavard reste chargé de la cathédrale jusqu'en août 1853. En 1849, il publie son cours de dessin qu'il réédite en 1851. Dans le même temps, il travaille à la publication d'une monographie sur l'église de Brou pour laquelle il obtient une médaille de première classe à l'exposition universelle de 1855. Il est également nommé architecte diocésain d'Autun.
Il a construit, en outre, les églises de Villebois, Guérins, Miribel, Saint-Laurent, Bonregard, Domsure, Meximieux-de-Rives, Bellegarde, la chapelle du séminaire de Meximieux, le noviciat des religieux de Saint-Joseph à Bourg et a conçu les projets des églises de Saint-Pierre à Mâcon, d'Echallon, Lagnieu, Saint-Cyr-sur-Menthon, Marboz, Pont-d'Ain, Saint-Martin du Frêne, Loyettes, Fontaines et des Ursulines de Trévoux.
Entre autres constructions civiles, il a réalisé l'hôtel des Beaux-Arts, rue d'Algérie à Lyon et l'asile d'aliénés Saint-Georges dirigé par la congrégation des religieux de Saint-Joseph près de Bourg.
Sur ses fonctions d'architecte diocésain, Viollet-le-Duc a écrit (compte-rendu du personnel) en 1853 :
M. Dupasquier habite Lyon. C'est un architecte capable, s'il n'est pas complètement familier avec les formes et les édifices du Moyen Âge, cependant les travaux qu'il a exécutés à Autun sont faits avec soin, il faut dire même que ses dernières études sont plus complètes, plus dans l'étude des constructions qu'il est appelé à diriger que ses premières. Sa comptabilité est parfaitement tenue et il apporte un soin particulier à faire concorder les dépenses avec les prévisions de ses devis. Peut-être, M. Dupasquier met-il un peu de raideur dans ses rapports avec les autorités locales, une rigueur excessive avec ses agents. Il en est souvent résulté des difficultés qui n'ont pas été aplanies facilement. Il m'a paru que l'évêque actuel d'Autun n'avait eu avec lui que de bons rapports mais il paraît que le préfet du département a demandé avec instance son remplacement. Je ne sais sur quels motifs cette demande est fondée. Toutefois, je pense que l'administration doit soutenir M. Dupasquier qui a toujours pris ses intérêts et qui remplit ses fonctions avec conscience. L'évêque se plaint de ne pas voir assez M. Dupasquier dans son diocèse : il est vrai que les travaux de la cathédrale ne peuvent être conduits qu'avec une excessive lenteur à cause de la faiblesse des allocations mises chaque année à la disposition de l'architecte.
Et Vaudoyer :
M. Dupasquier réside à Lyon et est un architecte de mérite et surtout un homme sérieux. M. Dupasquier prend ses fonctions à coeur et apporte le plus grand zèle et un soin tout particulier dans ses travaux ; mais il est en même temps très entier et la confiance qu'il a en lui-même lui fait souvent tenir tête aux fonctionnaires avec lesquels il se trouve en relations, avec une trop grande fermeté. Les travaux de restauration de l'église de Brou viennent d'être mentionnés comme parfaitement compris et très bien exécutés. Et, certes, M. Dupasquier peut être compté parmi les meilleurs architectes de l'administration des cultes.
Il fut remplacé à Autun, à la demande de l'évêque :
Je crois que l'autorité ecclésiastique et la préfecture, écrit Hamille (2 avril 1875), ont surtout profité du fait que M. Dupasquier n'habitait pas le pays. Je reconnais cependant que notre architecte avait apporté trop de roideur dans ses relations.
En 1859, le préfet de l'Indre demande pour lui la légion d'honneur.
- F19 7230.
- Bauchal, p. 647.
- Charvet, p. 134-137.
- Dufieux, 2000.
- Thieme et Becker, IX.
- Nomblot Cécile, De la destruction de Cluny à la reconstruction du diocèse d'Autun : le néo-roman en Saône-et-Loire au XIXe siècle, mémoire de DEA de l'université Lumière-Lyon 2 (François Fossier dir.), 175 p. dactyl, voir index.
Voir aussi : CHENAVARD Antoine-Marie ; VAUDOYER Léon ; VIOLLET-LE-DUC Eugène, Emmanuel.
Autres architectes concernés : BERTHIER André ; BOIVIN Jean ; COMOY Auguste ; JOURNOUD Étienne, Louis.